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des services publics de santé ont plutôt conclu à une inélasticité de la demande par rapport au<br />

prix et au revenu : il n’y aurait pas de corrélations significatives entre les tarifs pratiqués, le<br />

revenu des ménages et la demande de services de santé des ménages. Deux études empiriques<br />

importantes, fondées sur des enquêtes transversales en population (Heller, 1982 ; Akin et al.,<br />

1986 ) ont marqué ce discours, largement et logiquement encouragé par la Banque Mondiale<br />

(Akin et al., 1987) puisqu’il apportait des arguments en faveur d’une politique de<br />

recouvrement des coûts qui affecterait peu l’accès aux soins des plus pauvres. Mais, ces<br />

premières conclusions seront rapidement réfutées par Gertler et al (1987) et Gertler et Van der<br />

Gaag (1988, 1990), qui à partir d’un modèle d’estimation différent des deux précédents<br />

concluent, à l’inverse, en faveur d’une élasticité significative de la demande de soins par<br />

rapport aux prix.<br />

Malgré ces résultats contradictoires, ces trois études partageaient une référence commune<br />

d’une part, aux travaux de Grossman (1972), et d’autre part, à ceux d’Acton (1975) et<br />

Christianson (1976). L’idée de base formulée par le modèle de Grossman est que la santé<br />

s’apparente à un bien durable, à un capital, dont l’agent dispose dès sa naissance et qu’il gère<br />

jusqu’à sa mort. Les dépenses de soins médicaux ont pour objectif d’accroître ce stock de<br />

capital- santé, ou d’éviter qu’il ne s’amenuise. Issue de la théorie du Capital Humain (Becker,<br />

1964 ; Lancaster, 1966 ), l’approche de Grossman considère que la demande de soins<br />

médicaux dérive de la demande plus fondamentale de santé elle même, laquelle produit<br />

directement de l’utilité. La demande de santé dépend non seulement de l’état de santé tel qu’il<br />

est perçu par l’individu, mais également de facteurs économiques tels que le revenu et les prix<br />

des biens et services du marché. Sur la base de ce cadre théorique, Heller (1982) mène une<br />

enquête auprès des ménages en Malaisie (cf. Annexe pour plus de détails), et trouve une très<br />

faible sensibilité au prix du nombre total de visites médicales annuelles dans cette population.<br />

En d’autres termes, l’élasticité prix de la demande globale ( représentée par le nombre de<br />

consultations internes et externes) pour des services curatifs est quasiment inélastique : la<br />

demande des patients pour les hospitalisations et les consultations ne varie pas avec le niveau<br />

du prix des services. Heller distingue la demande essentielle (m) qui correspondrait à une<br />

consommation indispensable, directement liée à l’état de santé de l’individu, de la demande<br />

discrétionnaire (m’) qualifiée de consommation « non indispensable », laquelle peut<br />

correspondre à diverses demandes (demandes de soins pour des symptômes mineurs que<br />

d’autres individus auraient pu négliger, demande de confort ou de qualité dans des prestations<br />

ne mettant pas en jeu le pronostic vital, etc.). Les résultats montrent qu’une augmentation de<br />

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