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La destination du littoral de Tetouan - Plan Bleu

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Le financement <strong>de</strong> trois autres projets fut pris en charge par <strong>de</strong>s capitaux étatiques. Il s’agit <strong>du</strong> complexe Al Andalous<br />

dont le promoteur est la SOGATOUR (filiale <strong>de</strong> la C.D.G.) et <strong>du</strong> New Club (ex Holiday Club en cours d’extension)<br />

acquis par la B.N.D.E. Ces <strong>de</strong>ux projets ne représentaient que 7,7 % <strong>du</strong> total <strong>de</strong> la capacité en cours <strong>de</strong> réalisation.<br />

Le reste, soit 42 % <strong>de</strong>s lits fut le fait <strong>de</strong> promoteurs nationaux dont trois sont <strong>de</strong> Tétouan et un originaire <strong>de</strong> Fès.<br />

L’origine <strong>de</strong>s autres promoteurs a été difficile à i<strong>de</strong>ntifier car ils se présentent sous forme <strong>de</strong> sociétés anonymes. Ces<br />

promoteurs s’adonnaient en général à diverses activités comme le commerce, l’in<strong>du</strong>strie ou la pêche. Mais l’origine<br />

professionnelle la plus fréquente restait la promotion immobilière.<br />

L’arrivée dans le secteur touristique était souvent perçue comme une activité relevant <strong>de</strong> la promotion immobilière.<br />

C’est ce qui explique sans doute la tendance à préférer l’habitat rési<strong>de</strong>ntiel indivi<strong>du</strong>el (appartements et villas), l’hôtel et<br />

ses annexes (loisirs et restauration) apparaissant comme l’alibi nécessaire à justifier "le caractère touristique". C’est<br />

particulièrement le cas <strong>du</strong> "complexe touristique Tajmouati" où ne figurait même pas l’hôtel alibi.<br />

Quoi qu’il en soit cette privatisation progressive <strong>du</strong> <strong>littoral</strong> <strong>de</strong> Tétouan par le biais d’acquisitions particulières<br />

<strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nces secondaires aboutit à trois importantes conséquences. Il s’agit d’abord d’une marocanisation<br />

presque totale <strong>de</strong> la fréquentation <strong>du</strong> <strong>littoral</strong> sur laquelle nous reviendrons. Il s’agit ensuite <strong>de</strong> la <strong>du</strong>rcification<br />

progressive <strong>de</strong> tout le front <strong>de</strong> mer compris entre Martil et Fni<strong>de</strong>q. Il s’agit enfin d’une sélection sociale très<br />

poussée <strong>de</strong>s estivants qui fréquentent ce <strong>littoral</strong>. Les couches inférieures <strong>de</strong>s classes moyennes, les Marocains<br />

résidant à l’étranger et les jeunes qui affluent chaque été vers les nombreux campings non organisés <strong>de</strong> la<br />

région doivent migrer chaque année un peu plus loin, notamment vers le secteur III <strong>de</strong> notre découpage<br />

(Figure 1), car les espaces encore libres <strong>de</strong>s constructions se rétrécissent rapi<strong>de</strong>ment.<br />

3. Le renouveau <strong>de</strong> la <strong><strong>de</strong>stination</strong> <strong>de</strong>puis 2000, une nouvelle vision pour<br />

la région : Tamuda Bay<br />

3.1. <strong>La</strong> stratégie 2010 en bref<br />

En adoptant à la fin <strong>de</strong>s années soixante le tourisme comme un <strong>de</strong>s secteurs prioritaires <strong>de</strong> ses choix<br />

économiques, le Maroc était considéré à l’époque comme une <strong><strong>de</strong>stination</strong> méditerranéenne pionnière <strong>du</strong><br />

nouveau tourisme d’alors, <strong>de</strong>vançant tous les autres pays <strong>de</strong> la rive sud <strong>de</strong> la Méditerranée, y compris la<br />

Tunisie. Il a cependant peu bénéficié <strong>de</strong> ce placement précoce sur le marché touristique mondial puisque vers<br />

la fin <strong>du</strong> siècle <strong>de</strong>rnier (1999) avec 3,9 millions d’arrivées <strong>de</strong> touristes internationaux, il se situait en quatrième<br />

position après la Turquie (6,8 millions), la Tunisie (4,8 millions) et l’Egypte (4,4 millions).<br />

En fait, le secteur touristique au Maroc a connu une vraie traversée <strong>du</strong> désert, en raison d’une sérieuse crise qui<br />

a commencé en 1988 et a <strong>du</strong>ré toute la décennie 1990. Les premiers signes <strong>de</strong> la baisse ont commencé bien<br />

avant la crise <strong>du</strong> Golfe qui, à partir <strong>de</strong> 1990 et 1991, a affecté la plupart <strong>de</strong>s <strong><strong>de</strong>stination</strong>s méditerranéennes.<br />

Mais les difficultés trouvaient leurs origines dans une véritable crise structurelle. <strong>La</strong> baisse <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

internationale sur le Maroc est en effet à relier au vieillissement <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it qui se ré<strong>du</strong>isait dans sa composante<br />

balnéaire à une station unique (Agadir) et dans sa composante culturelle à la saturation <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s<br />

anciennes capitales ou villes impériales, alors que les éléments susceptibles <strong>de</strong> renouveler ce pro<strong>du</strong>it (montagne<br />

et désert) ne faisaient l’objet d’aucune politique cohérente, courageuse et volontariste. Cette baisse est à mettre<br />

également en rapport avec la dégradation <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it sur certaines <strong><strong>de</strong>stination</strong>s comme les stations <strong>du</strong> Nord où<br />

les problèmes d’environnement et <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s sites étaient réels.<br />

<strong>La</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s’était ralentie aussi suite à la politique particulièrement agressive <strong>de</strong> développement et <strong>de</strong><br />

promotion <strong>du</strong> tourisme dans les proches pays concurrents <strong>du</strong> Maroc comme la Tunisie, l’Egypte ou la Turquie<br />

à un moment où les prix <strong>du</strong> transport vers le Maroc ne suivaient pas le mouvement général <strong>de</strong> baisse. Le tout<br />

était conjugué à une image <strong>de</strong> marque <strong>du</strong> pays qui tout en vieillissant ne faisait l’objet ni d’une politique<br />

promotionnelle cohérente et basée sur une vision claire et constamment réadaptée, ni d’une politique <strong>de</strong><br />

commercialisation agressive.<br />

Parallèlement à cela, on assistait à une chute remarquable <strong>de</strong>s investissements hôteliers qui après avoir atteint le<br />

pic <strong>de</strong> 1,5 milliards <strong>de</strong> DH en 1995 et une moyenne annuelle <strong>de</strong> 900 millions <strong>de</strong> DH sur la pério<strong>de</strong> 1985-95<br />

chutaient à 254 millions <strong>de</strong> DH en 1998, soit une moyenne annuelle <strong>de</strong> 470 millions <strong>de</strong> DH pour la pério<strong>de</strong><br />

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