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La destination du littoral de Tetouan - Plan Bleu

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Au niveau national, il faut relever l’opposition entre une fréquentation nationale presque massive <strong>du</strong> <strong>littoral</strong>,<br />

alors que celle-ci bou<strong>de</strong> encore l’arrière-pays. Ceci se tra<strong>du</strong>it également par un intérêt plus prononcé pour le<br />

<strong>littoral</strong> <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s tours opérateurs nationaux. Cependant la faiblesse <strong>de</strong>s structures d’hébergement<br />

commerciales sur ce <strong>littoral</strong> ré<strong>du</strong>it l’action <strong>de</strong>s agences <strong>de</strong> voyages marocaines. En effet, le Ministère et l’Office<br />

National Marocain <strong>du</strong> Tourisme avaient engagé au début <strong>de</strong>s années 2000 en partenariat avec les<br />

professionnels une campagne appelée Kounouz Biladi (ou trésors <strong>de</strong> mon pays). Portée par une action <strong>de</strong><br />

communication, cette campagne associait les hôteliers, les transporteurs nationaux (l’O.N.C.F., la RAM, la<br />

Regional Airlines, la Compagnie <strong>de</strong> Transport Marocaine) et <strong>de</strong>s agences <strong>de</strong> voyages et visait à promouvoir<br />

parmi la clientèle nationale l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> passer par <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong> distribution et <strong>de</strong> commercialisation<br />

organisés. Commercialisés par les agences <strong>de</strong> voyage, les packages prévoyaient <strong>de</strong>s ré<strong>du</strong>ctions jusqu’à 50 % au<br />

profit <strong>de</strong>s nationaux à condition que le séjour soit égal ou supérieur à <strong>de</strong>ux nuitées. <strong>La</strong>ncée au profit <strong>de</strong>s<br />

différentes <strong><strong>de</strong>stination</strong>s marocaines, cette campagne a peu concerné notre <strong><strong>de</strong>stination</strong> car l’un <strong>de</strong>s principaux<br />

partenaires <strong>de</strong> ce montage, l’hôtelier, était absent. C’est ainsi que bien qu’importante, la fréquentation nationale<br />

<strong>du</strong> <strong>littoral</strong> reste indivi<strong>du</strong>elle et transite peu par les agences <strong>de</strong> voyages nationales.<br />

Par opposition, les acteurs nationaux sont peu présents dans l’arrière-pays à l’exception <strong>de</strong> quelques<br />

associations <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement qui effectuent un travail <strong>de</strong> sensibilisation. Le touriste marocain<br />

moyen ignore dans sa gran<strong>de</strong> majorité la randonnée et la découverte <strong>du</strong> milieu rural bien que <strong>de</strong>s pionniers<br />

parmi les jeunes et les couches sociales instruites <strong>de</strong> la ville commencent à s’intéresser à ce pro<strong>du</strong>it.<br />

Un autre groupe d’acteurs à l’échelle nationale est extrêmement actif sur le <strong>littoral</strong> et concerne les investisseurs.<br />

<strong>La</strong> plupart <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure que nous avons analysée tout le long <strong>de</strong> ce travail sont le fait<br />

d’investisseurs nationaux originaires <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s villes comme Casablanca, Rabat ou Fès. Lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième<br />

phase <strong>de</strong> son évolution, le <strong>littoral</strong> a attiré <strong>de</strong>s investisseurs venus d’autres secteurs d’activité, comme<br />

l’immobilier et le commerce, alors que dans la phase actuelle ce sont <strong>de</strong> grands groupes financiers privés (Sté<br />

FADESA MAROC) ou semi publics comme la CDG (Caisse <strong>de</strong> Dépôt et <strong>de</strong> Gestion et sa filiale MADAEF)<br />

qui initient le plus d’investissements.<br />

On arrive enfin au niveau international pour là aussi relever une très forte opposition entre les <strong>de</strong>ux<br />

territoires. Dans le premier (arrière-pays montagneux), on constate une très forte présence à la fois <strong>de</strong>s ONG<br />

et <strong>de</strong> la coopération internationale, mais aussi <strong>de</strong>s tours opérateurs, et d’une clientèle surtout internationale ;<br />

par contre il y a une quasi absence <strong>de</strong>s investisseurs étrangers. Dans le second (le <strong>littoral</strong>) on relève au contraire<br />

une présence <strong>de</strong> plus en plus importante <strong>de</strong> ces mêmes investisseurs étrangers sous la forme <strong>de</strong> groupes<br />

financiers attirés par les facilités accordées par le gouvernement marocain aux aménageurs-développeurs <strong>de</strong><br />

grands ressorts tel que la société SIENNA qui aménage pour le groupe anglais RITZ CARLTON le complexe<br />

<strong>de</strong> la <strong>La</strong>guna Smir. Accompagnant ces groupes financiers, <strong>de</strong>s experts en aménagement touristique, paysagistes<br />

pour le <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong>s terrains <strong>de</strong> golfs et autre architectes et <strong>de</strong>signers, marquent <strong>de</strong> leurs empruntes les paysages<br />

<strong>de</strong> ce <strong>littoral</strong>.<br />

Qu’ils interviennent dans l’arrière-pays dans le cadre d’actions <strong>de</strong> développement local <strong>de</strong> régions en difficultés<br />

ou qu’ils investissent et s’investissent sur le <strong>littoral</strong> pour gagner <strong>de</strong> l’argent, ces différents acteurs réagissent et<br />

inter réagissent entre eux et avec les <strong>de</strong>ux environnements, donnant lieu à <strong>de</strong>ux systèmes touristiques ayant<br />

chacun sa logique. Le premier, celui <strong>du</strong> <strong>littoral</strong>, relève plus d’un secteur économique mo<strong>de</strong>rne, alors que le<br />

second, celui <strong>de</strong> l’arrière-pays, renvoie à un modèle <strong>de</strong> développement local « par le bas » qu’accompagnent <strong>de</strong>s<br />

acteurs externe dans <strong>de</strong>s régions <strong>de</strong> conditions difficiles. Le premier est plus performant sur le plan<br />

économique, mais plus prédateur sur le plan <strong>de</strong>s ressources naturelles et <strong>de</strong> l’environnement, alors que le<br />

second, s’il n’aboutit pas encore sur un développement à gran<strong>de</strong> échelle, vit plus en harmonie avec son<br />

environnement.<br />

A la confrontation <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux systèmes qui ont chacun leur logique, on réalise l’intérêt <strong>de</strong> les faire fusionner<br />

en un seul système en construisant un nouveau pro<strong>du</strong>it à cheval sur le <strong>littoral</strong> et l’arrière-pays. Comme ultime<br />

évolution on aboutirait à un tableau où tous les acteurs seraient mobilisés aussi bien en bord <strong>de</strong> mer qu’en<br />

montagne. Les acteurs cherchant l’efficacité économique seraient confrontés à ceux dont le souci premier est<br />

la sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong> ce processus pourrait émaner un système plus équilibré et plus garant<br />

<strong>de</strong> la <strong>du</strong>rabilité.<br />

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