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La destination du littoral de Tetouan - Plan Bleu

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7 <strong><strong>de</strong>stination</strong>s, seules 2 (Fès et Meknès) sont situées à l’intérieur, alors que les 5 autres (Rabat, Casablanca,<br />

Tanger, Tétouan et Agadir) sont <strong>de</strong>s sites littoraux.<br />

Le <strong>littoral</strong> méditerranéen, jusqu’ici enclavé et donc peu occupé sauf là où il est accessible, fait l’objet <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>s opérations d’aménagement et <strong>de</strong> développement qui vont l’ouvrir complètement. Outre le<br />

complexe portuaire Tanger-Med et les gran<strong>de</strong>s zones in<strong>du</strong>strielles et d’activités qui s’ouvrent les unes après<br />

les autres sur le trait <strong>de</strong> côte ou à proximité <strong>du</strong> <strong>littoral</strong>, la roca<strong>de</strong> méditerranéenne qui doit relier à terme<br />

Tanger à l’Ouest à Saïdia à l’Est avance rapi<strong>de</strong>ment. L’isolement infrastructurel levé, les options<br />

d’aménagement et <strong>de</strong> développement vont dans le sens d’une arrivée massive <strong>de</strong>s populations. En effet,<br />

parallèlement à la réalisation <strong>de</strong> la roca<strong>de</strong>, les scenarii <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> la haute montagne rifaine qui souffre<br />

d’un processus <strong>de</strong> dégradation avancée privilégient la vidange <strong>de</strong> cette haute montagne et la <strong>de</strong>scente <strong>de</strong>s<br />

populations et <strong>de</strong> l’habitat vers le trait <strong>de</strong> côte. Ceci est <strong>de</strong>stiné à soulager le Haut pays en orientant les<br />

populations vers <strong>de</strong>s espaces où les possibilités <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>s revenus sont supposées meilleures. Or, la<br />

principale activité envisagée pour générer ces revenus est le tourisme.<br />

Dans notre <strong><strong>de</strong>stination</strong>, la plupart <strong>de</strong>s implantations s’éloignent peu vers l’intérieur. Le trait <strong>de</strong> côte étant<br />

saturé (voir rapports 2 et 3), les implantations sont obligées <strong>de</strong> se diriger vers l’intérieur mais en prenant la<br />

mer comme unique support, ce qui suppose qu’elles doivent s’établir immédiatement après les premières<br />

implantations <strong>de</strong> front <strong>de</strong> mer. Plus grave, la nécessité <strong>de</strong> coller à la mer se tra<strong>du</strong>it par l’occupation <strong>de</strong><br />

milieux naturels qui <strong>de</strong>vraient être protégés <strong>de</strong> toute présence humaine 20 .<br />

Face à cette pression sur le <strong>littoral</strong> – liée au tourisme ou à d’autres activités humaines – et qui va per<strong>du</strong>rer,<br />

on relève un vi<strong>de</strong> juridique criant. Par ailleurs, le <strong>littoral</strong> n’est pas encore perçu par les déci<strong>de</strong>urs et les<br />

planificateurs comme un milieu spécifique, qui nécessite <strong>de</strong>s outils et <strong>de</strong>s instruments également spécifiques.<br />

<strong>La</strong> législation marocaine relative au <strong>littoral</strong> est muette. Aucun texte juridique ne s’y rapporte clairement.<br />

Seule la Commission Interministérielle instituée par la circulaire <strong>du</strong> Premier Ministre n° 2007 en date <strong>du</strong> 19<br />

juin 1964 et chargée <strong>de</strong> définir une politique <strong>de</strong>s aménagements touristiques et balnéaires et <strong>de</strong> se prononcer<br />

sur les projets se situant le long <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> 5Km à partir <strong>de</strong> <strong>littoral</strong> peut être considérée comme une<br />

mesure politique spécifique au <strong>littoral</strong>. Cette instance qui existe réellement fonctionne <strong>de</strong> façon intermittente<br />

pour examiner quelques-uns <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure qui lui sont parfois proposés. Cependant les<br />

quatre missions les plus importantes pour le <strong>de</strong>venir <strong>du</strong> <strong>littoral</strong> (la définition d’une politique générale <strong>de</strong>s<br />

aménagements touristiques et balnéaires ; l’élaboration <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong>s aménagements à réaliser ; la<br />

proposition <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s pour l’exécution <strong>de</strong> ces programmes ; la suggestion <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> financement et<br />

d’affectation <strong>de</strong>s terrains) n’ont jamais été mises en œuvre par cette commission. Elle n’a donc ren<strong>du</strong><br />

publique aucune directive ou autre document explicitant un semblant <strong>de</strong> politique d’aménagement<br />

spécifique au <strong>littoral</strong>. Autrement dit, la seule législation concernant <strong>de</strong> manière indirecte le <strong>littoral</strong> est puisée<br />

dans la réglementation régissant l’utilisation <strong>du</strong> Domaine Public dont fait partie le Domaine Maritime, ou<br />

celle se rapportant à la protection <strong>de</strong>s milieux naturels qui relèvent <strong>de</strong>s compétences <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong>s<br />

eaux et forêts.<br />

Le domaine public comporte aussi le Domaine Maritime qui est délimité par le Dahir <strong>de</strong> 1914 comme<br />

comprenant "le rivage <strong>de</strong> la mer jusqu’à la limite <strong>de</strong>s plus hautes marées, ainsi qu’une zone <strong>de</strong> six mètres mesurée à partir <strong>de</strong><br />

cette limite ; les ra<strong>de</strong>s, ports, havres et leurs dépendances ; les phares, fanaux, balises et généralement tous les ouvrages <strong>de</strong>stinés à<br />

l’éclairage et au balisage <strong>de</strong>s côtes et leurs dépendances". Mais ce domaine public bien qu’inaliénable, peut, en vertu<br />

<strong>du</strong> Dahir <strong>de</strong> 1918 relatif aux occupations temporaires <strong>du</strong> Domaine Public, faire l’objet d’occupations<br />

privées. Théoriquement temporaires, ces concessions d’utilisation <strong>du</strong> Domaine Maritime, souvent <strong>de</strong><br />

caractère touristique et balnéaire, sont régulièrement renouvelées. Ceci ne protège donc pas le Domaine<br />

Public en général et le Domaine Maritime en particulier d’une occupation privative, <strong>du</strong>rable et <strong>du</strong>rcifiée. Par<br />

ailleurs les lois sur le Domaine Public, les établissements classés <strong>de</strong> la pêche maritime, les gisements<br />

d’hydrocarbures, les lotissements, et même la loi sur l’environnement ne sont pas spécifiques au domaine<br />

<strong>littoral</strong>. Seule la loi sur l’Environnement traite <strong>de</strong>s espaces et <strong>de</strong>s ressources marines. Cette loi prévoit « <strong>de</strong>s<br />

dispositions législatives et réglementaires pour prévenir et mettre fin aux activités susceptibles d’altérer la qualité <strong>de</strong>s eaux et <strong>de</strong>s<br />

20<br />

Voir l’exemple <strong>du</strong> projet <strong>de</strong> Tamuda Bay Ritz Carlton <strong>de</strong> <strong>La</strong>guna Smir.<br />

50

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