<strong>La</strong> Figure 9 montre <strong>de</strong> façon éloquente qu’il ne reste plus que quelques petites fenêtres d’espaces non construits donnant sur la côte vers le sud et dans le centre. Le noyau initial qui avait été urbanisé dans les années 1960 et 1970 donnant naissance à la station <strong>de</strong> Cabo Negro ne représente plus qu’une infime partie <strong>de</strong> l’urbanisation <strong>de</strong> ce <strong>littoral</strong> qui ayant <strong>du</strong>rcifié la côte a commencé à se diffuser vers l’intérieur. L’essentiel <strong>de</strong> cette urbanisation a été réalisé au cours <strong>de</strong>s années 1990 et 2000 autour d’un grand projet qui s’articule autour d’un golf et d’un habitat rési<strong>de</strong>ntiel sous forme <strong>de</strong> villas. En totalisant les espaces construits et la zone <strong>du</strong> golf, on a estimé le prélèvement à 28 %. Mais si on se limite à la zone comprise entre la côte et la route côtière, zone qui représente effectivement l’espace touristique <strong>littoral</strong>, ce pourcentage s’élève à 41,5 %. En fait, nous sommes en présence d’un espace <strong>littoral</strong> pratiquement saturé et qui ne peut plus recevoir <strong>de</strong> grands projets. Les disponibilités foncières se trouvent loin dans l’intérieur <strong>de</strong>rrière la route côtière dans <strong>de</strong>s espaces qui ne sont pas très <strong>de</strong>mandés car loin <strong>du</strong> trait <strong>de</strong> côte. Les futurs projets inscrits et validés par le ministère <strong>du</strong> tourisme sont en cours d’implantation sur le <strong>littoral</strong> nord. • Le <strong>littoral</strong> Mdiq - Fni<strong>de</strong>q (Figure 10) Contrairement au <strong>littoral</strong> sud, ici, la faça<strong>de</strong> maritime est pratiquement saturée. Si on limite nos mesures à la zone comprise entre la route côtière et la côte nous avons environ 190 ha <strong>de</strong> terres longeant le <strong>littoral</strong> qui ont été prélevés, la frange <strong>littoral</strong>e ayant été entièrement bétonnée. En effet sur un linéaire côtier d’un peu plus <strong>de</strong> 12 km <strong>de</strong> long, ne reste plus que trois petites fenêtres totalisant 1,5 km, soit 12,5 % qui sont encore non construits (Figure 10). En profon<strong>de</strong>ur la frange limitée par la route est entièrement urbanisée. Le contraste <strong>du</strong> paysage entre cette ban<strong>de</strong> <strong>littoral</strong>e <strong>de</strong>nsément occupée, se vidant et se remplissant au rythme <strong>de</strong>s saisons et <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> semaines d’une part, et l’intérieur immédiat <strong>de</strong> l’autre côté <strong>de</strong> la route qui gar<strong>de</strong> son aspect rural d’autre part, est saisissant. Désormais les implantations touristiques sont passées <strong>de</strong> l’autre côté <strong>de</strong> la route et se dirigent vers l’autoroute. Comme on le verra dans le point suivant c’est dans cette zone que se localisent les projets les plus consommateurs d’espace. Nous avons mesuré la superficie <strong>de</strong> cet espace compris entre le trait <strong>de</strong> côte et l’autoroute et évalué sa surface à 1 095 ha. A ce jour l’équivalent <strong>de</strong> 190 ha, soit 18 % <strong>de</strong> terrains ont été prélevés sur cette superficie. Mais les projets en cours <strong>de</strong> lancement ou déjà lancés vont grignoter d’autres surfaces entre la route côtière et l’autoroute. En effet, sur une liste comportant <strong>de</strong> nombreux projets inscrits sur ce <strong>littoral</strong> dénommé Tamuda Bay, nous avons, avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s responsables <strong>du</strong> ministère, sélectionné ceux dont on est sûre <strong>de</strong> l’aboutissement. Trois grands projets concernent cette portion <strong>du</strong> <strong>littoral</strong> (Figure 11) : − Au nord, le projet Oued Negro prévoit sur une superficie <strong>de</strong> 30 ha la réalisation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux hôtels 5 étoiles Luxe. Le premier sur 3 ha offrira une capacité équivalente à 156 lits et le second sur 7 ha sera composé <strong>de</strong> suites et <strong>de</strong> villas dont la capacité totale pourrait être estimée à 350 lits. − A Restinga et plus précisément en arrière <strong>du</strong> Club Méditerranée, le projet Tamuda Hills prévoie sur un terrain <strong>de</strong> 200 ha une zone d’équipements touristique autour d’un golf <strong>de</strong> 18 trous. Il est composé d’hôtels et comme le veut désormais la tradition sur ce <strong>littoral</strong> d’un important parc rési<strong>de</strong>ntiel, le tout ayant une capacité <strong>de</strong> 1 000 lits. − Enfin, à l’extrême sud <strong>de</strong> notre zone d’étu<strong>de</strong>, un projet dénommé « Cité lacustre <strong>La</strong>guna Smir » est en cours <strong>de</strong> montage sur une superficie <strong>de</strong> 130 hectares. Une convention d’investissement est en cours <strong>de</strong> signature avec le groupe anglais Sienna pour le développement <strong>du</strong> Ritz Carlton Golf and SPA Resort qui investira dans le projet 1 milliard <strong>de</strong> dirhams. <strong>La</strong> zone doit accueillir un hôtel <strong>de</strong> luxe <strong>de</strong> 204 lits, un parcours <strong>de</strong> Golf, un centre <strong>de</strong> SPA, un village lacustre et une composante rési<strong>de</strong>ntielle. Le village lacustre comportera 72 appartements et la zone rési<strong>de</strong>ntielle 129 villas, soit une capacité totale équivalente à 1060 lits. Même si on s’est limité à ces trois projets qui sont suffisamment avancés pour aboutir, la superficie totale prélevée d’ici 2013 sera <strong>de</strong> 360 ha, soit presque <strong>de</strong>ux fois la superficie actuellement urbanisée le long <strong>de</strong> ce <strong>littoral</strong>. Si maintenant on augmente les 190 ha urbanisés actuellement <strong>de</strong> ces 360 ha à urbaniser d’ici 2013, la part <strong>de</strong> la superficie prélevée sur la zone située entre la côte et l’autoroute atteindra 50,22 % ! De Fni<strong>de</strong>q à Martil, tout le <strong>littoral</strong> est désormais fortement urbanisé (marinas, complexes touristiques, centres d’estivages, etc.) et a per<strong>du</strong> son cachet et sa gran<strong>de</strong> qualité paysagère. Seul le versant nord <strong>de</strong> Koudiat Taifour reste encore à peu près in<strong>de</strong>mne <strong>de</strong> toutes constructions et offre un "petit" espace nature bien enviable. Or, même ici, un projet bien avancé est programmé. Le « complexe rési<strong>de</strong>ntiel et touristique Koudiat Taifour » est situé sur la colline <strong>du</strong> même nom, donnant directement sur le port <strong>de</strong> Mdiq et accessible <strong>de</strong>puis le VVT existant dans la ville <strong>de</strong>puis les années 1960. Prévu sur plus <strong>de</strong> 80 ha, il prévoie 38
l’implantation <strong>de</strong> 156 villas sur plus <strong>de</strong> 10 ha et 1 hôtel <strong>de</strong> charme. Le projet compte développer sur <strong>de</strong>s parcelles <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong>s unités rési<strong>de</strong>ntielles <strong>de</strong> haut standing s’intégrant au site (zone <strong>de</strong> boisement), avec un COS <strong>de</strong> 15 % et un CUS <strong>de</strong> 12 %. Il va <strong>de</strong> soi que ces extensions démesurées <strong>de</strong> l’urbanisation sur un espace <strong>littoral</strong> par définition fragile et sensible ne manqueront pas <strong>de</strong> se répercuter sur l’environnement et la qualité <strong>de</strong> la vie. Figure 10 : Evolution <strong>de</strong> l’espace bâti le long <strong>du</strong> <strong>littoral</strong> Kabila - Rio Negro Source : Berriane 1978, 1992, photo satellite 2010 Conception : Mohamed Berriane 39