La destination du littoral de Tetouan - Plan Bleu
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3. Développement sectoriel <strong>littoral</strong> ou développement territorial ?<br />
Revoir l’option <strong>du</strong> tout balnéaire<br />
Effectivement, il ressort <strong>de</strong> tous ce qui précè<strong>de</strong> que l’aménagement touristique dans la région n’intègre<br />
aucunement la prise en compte <strong>de</strong> l’arrière-pays comme élément principal <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it. Certes le PDTR<br />
retient l’idée <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la région une <strong><strong>de</strong>stination</strong> pour la découverte <strong>de</strong> la nature <strong>du</strong> Rif occi<strong>de</strong>ntal en<br />
proposant le développement d’un pro<strong>du</strong>it rural à travers <strong>de</strong>s actions ciblant l’arrière-pays montagneux <strong>de</strong><br />
Tétouan, et la région <strong>de</strong> Chefchaouen. Mais outre le fait que cette option est vue comme un simple<br />
complément <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it principal qui reste le balnéaire et qui est <strong>de</strong>stiné à appuyer ce <strong>de</strong>rnier, la déclinaison<br />
<strong>de</strong> ce programme laisse beaucoup à désirer. Or, ce qu’il faut recomman<strong>de</strong>r c’est le recadrage <strong>de</strong>s choix<br />
retenus pour la région <strong>de</strong> manière à ce que le pro<strong>du</strong>it soit un pro<strong>du</strong>it unique et intégré comportant <strong>de</strong>ux<br />
composantes à part égale : le balnéaire et le rural.<br />
3.1. De la nécessité d’intégrer <strong>littoral</strong> et arrière-pays pour tendre vers « l’excellence<br />
territoriale »<br />
Rappelons que la situation actuelle <strong>de</strong> notre région participe, comme un peu partout autour <strong>du</strong> bassin méditerranéen, à la<br />
tendance <strong>du</strong> creusement <strong>de</strong>s déséquilibres régionaux et <strong>de</strong>s retards <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s arrière-pays suite au « choc <strong>de</strong> la<br />
mo<strong>de</strong>rnité ». Le bouleversement <strong>de</strong>s territoires <strong>de</strong> la Méditerranée a comme conséquence une opposition entre quelques<br />
territoires privilégiés branchés sur l’économie globalisée, ici le <strong>littoral</strong> et les plaines fluviales et côtières, avec les villes, les<br />
urbanisations <strong>du</strong>es au tourisme, les marinas et les réseaux <strong>de</strong> transports, et les territoires <strong>de</strong>s arrière-pays, ici la montagne<br />
rifaine, peu pro<strong>du</strong>ctive et largement marginalisée.<br />
Donc, la nécessité d’intégrer l’arrière-pays au <strong>littoral</strong> dans un pro<strong>du</strong>it touristique unique ne relève pas<br />
seulement <strong>de</strong> la consolidation <strong>du</strong> secteur touristique et sa <strong>du</strong>rabilité, mais relève également et surtout d’un<br />
changement <strong>du</strong> scénario <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la Méditerranée. Il s’agit <strong>de</strong> sortir d’une logique <strong>de</strong><br />
développement minier et rentier basé sur les prélèvements (<strong>littoral</strong>, eau, sol, espace) et d’un développement<br />
territorial à double vitesse entre les littoraux et les arrière-pays pour tendre vers un développement basé sur<br />
l’excellence territoriale.<br />
L’« excellence territoriale » « (…) est la capacité pour les territoires méditerranéens <strong>de</strong> tirer le meilleur parti possible <strong>de</strong> leurs<br />
ressources (humaines, naturelles, biologiques, culturelles), y compris latentes, et <strong>de</strong>s nouvelles opportunités <strong>de</strong> marché pour créer<br />
un progrès tangible dans les 3 dimensions <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable. Se donner cet objectif <strong>de</strong>vrait d’ailleurs permettre <strong>de</strong> : i)<br />
mieux mobiliser et responsabiliser les acteurs <strong>de</strong>s territoires, ii) donner une plus gran<strong>de</strong> efficacité et cohérence aux politiques<br />
sectorielles, et iii) rechercher <strong>de</strong> meilleurs synergies ou compromis entre les impératifs écologiques, sociaux et environnementaux<br />
<strong>du</strong> développement, comme entre enjeux <strong>du</strong> court et <strong>du</strong> long terme » (Benoît, 2010) 21 .<br />
Abandonner le développement minier pour un développement basé sur l’excellence territoriale nécessite<br />
dans notre cas l’intégration <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux composantes complémentaires, le <strong>littoral</strong> et son arrière-pays,<br />
pour en faire un unique territoire touristique et donc une <strong><strong>de</strong>stination</strong> à part entière et lui assigner un projet<br />
basé sur cette territorialité.<br />
21<br />
Guillaume Benoît (2010), Territoires et développement <strong>du</strong>rable en Méditerranée et au Maroc. Quels enjeux, quelles approches pour l’espace rural ?<br />
Communication au colloque « Projet <strong>de</strong> territoire, territoire <strong>de</strong> projet » organisé par le RELOR à Rabat les 28 et 29 octobre 2010 (Actes en préparation).<br />
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