La destination du littoral de Tetouan - Plan Bleu

V. Conclusion générale : vers une nouvelle image d’un tourisme
méditerranéen plus durable
1. D’un traitement sectoriel littoralisé et un produit banal vers une
approche territoriale créatrice d’une nouvelle image et une nouvelle
dynamique de développement local
La panoplie des mesures politiques et autres actions dans le domaine du tourisme au Maroc est assez large.
Il reste que la plupart de ces mesures sont destinées à des espaces touristiques répondant aux normes
commerciales. Or, l’une des spécificités de notre destination c’est qu’elle ne répond pas tout à fait à ce
modèle. Outre le fait que les choix des sites faits par la puissance publique et les professionnels du tourisme
– principaux partenaires de cette puissance publique – pour l’implantation de nouveaux complexes n’ont pas
concerné notre zone, celle-ci fonctionne selon un autre modèle que celui qui prévaut dans la plupart des
destinations. Justement le choix n’a porté sur aucun site de notre destination car elle est supposée saturée et
destinée plutôt à un tourisme résidentiel. Les options retenues par la planification régionale du tourisme
essaient certes de résister à cette tendance résidentielle, mais la réalité ne semble pas suivre. Dans ce
contexte, il a été difficile de traiter de ces mesures en les thématisant par secteur.
Toutefois, les mesures qui pourraient assurer plus de durabilité pour la destination peuvent être listées
comme suit :
• Rééquilibrage de la structure d’hébergement en augmentant la part de l’hôtellerie. Ceci permettra de diffuser
davantage les bonnes pratiques et les mesures prises au niveau national pour une gestion hôtelière respectant
l’environnement et les ressources naturelles ;
• Ediction de lois et d’actions pour protéger le littoral ;
• Application des lois existantes pour la protection des zones humides et des aires protégées ;
• Engager des mesures pour développer les implantations touristiques en deuxième ligne et en profondeur (arrièrepays,
intérieur des terres) par rapport au trait de côte ;
• Revoir la conception du produit pour mieux le rééquilibrer de manière à ce qu’il ne soit pas uniquement balnéaire.
De toute ces mesures, la dernière nous semble la plus globale car, si elle est réalisée, elle peut entraîner dans
son sillage toutes les autres. Il s’agit de repenser les aménagements, le fonctionnement et la gestion des
destinations touristiques méditerranéennes dans le sens d’une intégration poussée entre le littoral et l’arrièrepays
qui dans nos pays méditerranéens est souvent montagneux. Le but ultime de cette révision est la
fabrication d’une nouvelle image du tourisme méditerranéen qui ne soit pas liée au seul tropisme balnéaire.
Or, les évolutions à l’échelle mondiale plaident pour cette révision radicale. Le régime alimentaire et
nutritionnel dit méditerranéen a le vent en poupe partout dans le monde. Les produits des terroirs sont de
plus en plus demandés. La randonnée et la découverte de l’autre se diffusent parmi des touristes européens
de plus en plus nombreux. Les politiques publiques et les institutions de développement sont de plus en
plus « territorialisées » pour réussir la double intégration verticale et horizontale du développement. Nous
avons déjà situé notre démarche dans ce qu’on appelle désormais « l’excellence territoriale » et les trois
objectifs que peuvent atteindre les territoires méditerranéens grâce à cette approche. Pour cela il faut
travailler à une petite échelle. C’est à cette échelle qu’on peut identifier des ensembles humains, naturels et
culturels, qui présentent à la fois une cohérence, des spécificités en termes de produits, de traditions
culinaires, etc., qui ont une capacité de dynamique collective partagée et qui peuvent avoir une taille
suffisante pour peser au plan économique et justifier des services d’appui.
Ces petites régions peuvent être des petits massifs ou des vallées qui se distinguent par leurs conditions
naturelles, leur histoire partagée et leurs agricultures, ou encore des petites régions rurales qui tout en étant
riches de leurs spécificités s’organisent autour de villes ou s’ouvrent sur des littoraux proches avec qui elles
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