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Séminaire des Entretiens de l'INSEP

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B/ Un état mental propice à la création du geste performant.<br />

Parallèlement à la création <strong>de</strong> l’objet mental correspondant au geste <strong>de</strong> référence, le <strong>de</strong>uxième but <strong>de</strong> la<br />

préparation mentale consiste à définir l’état mental dans lequel cette création peut se faire avec les<br />

meilleures chances <strong>de</strong> pertinence, <strong>de</strong> précision et d’intensité. En résumé, toute action <strong>de</strong> mémoire (ici<br />

gestuelle) a besoin <strong>de</strong> véhiculer, avec l’objet <strong>de</strong> la mémorisation, l’émotion qui accompagne le vécu du<br />

geste réussi. Il faut donc la capter, l’i<strong>de</strong>ntifier, et la stocker. Par émotion, j’entends les circonstances<br />

affectives dans lesquelles se déroule l’action.<br />

Le siège <strong>de</strong> la perception et du stockage <strong>de</strong> cet état n’est pas cortical, mais lymbique (amygdale<br />

particulièrement). Cette petite structure située dans le lobe temporal est impliquée dans l’acquisition et le<br />

stockage <strong><strong>de</strong>s</strong> souvenirs épisodiques : Lorsque les évènements passés sont influencés par les émotions, elle<br />

intervient pour renforcer leur stockage. J’ai observé que l’i<strong>de</strong>ntification et la création d’un état mental<br />

approprié est une <strong><strong>de</strong>s</strong> tâches les plus délicates <strong>de</strong> la préparation mentale . C’est ici que les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong><br />

développement interne comme le yoga , et les techniques qui en sont issues (comme la sophrologie) , sont<br />

bien utiles pour mettre en place une « condition mentale » favorable à cette recherche, <strong>de</strong> la même façon<br />

que la préparation physique est une condition incontournable <strong>de</strong> l’acquisition <strong><strong>de</strong>s</strong> habiletés motrices.<br />

Ainsi, en résumé ,la préparation mentale <strong>de</strong> l’athlète met en œuvre <strong>de</strong>ux cerveaux . Mais ici le clivage est<br />

« vertical » et non pas seulement latéral (droite/gauche) entre le cortical (pré-moteur) et le lymbique<br />

(émotionnel)<br />

Utiliser le geste <strong>de</strong> référence et l’état mental propice (schéma 2):<br />

La séquence technique, traduite en séquence mentale, est maintenant engrammée dans la mémoire sous le<br />

forme d’une succession liée et compacte <strong>de</strong> sensations. L’environnement émotionnel <strong>de</strong> l’action a été<br />

i<strong>de</strong>ntifié par sa « coloration » . A l’entraînement dans un premier temps, puis en compétition, et par la<br />

mise en œuvre d’un processus i<strong>de</strong>ntique, l’athlète a pour tâche :<br />

- avant l’action : Réactiver. La mission <strong>de</strong> l’athlète est <strong>de</strong> consacrer l’essentiel (voire la quasi<br />

exclusivité) <strong>de</strong> son activité cérébrale :<br />

A réactiver l’objet mental , par volonté <strong>de</strong> mémoire dirigée vers les zones corticales.<br />

A réactiver l’état mental, en « colorant » la séquence mentale par les composantes émotionnelles<br />

contenues dans les zones du système lymbique<br />

- après l’action : Renforcer. Dans le temps <strong>de</strong> la persistance sensitive (quelques secon<strong><strong>de</strong>s</strong> suivant<br />

immédiatement le vécu), l’athlète :<br />

Gar<strong>de</strong> et renforce la trace laissée par les sensations fidèles aux sensations <strong>de</strong> référence. Ce renforcement,<br />

comme la réactivation, est d’autant plus efficace et immédiat qu’il s’opère par conscience directe <strong>de</strong> la<br />

marque sensitive, sans passer par le canal verbal.<br />

Reste consciemment dans l’état mental correct, et renforce la trace émotionnelle qui a accompagné<br />

l’action.<br />

Cette organisation <strong>de</strong> la pensée permet <strong>de</strong> gérer à présent le « paradoxe <strong><strong>de</strong>s</strong> motivations ». Revenons en<br />

effet à notre préoccupation <strong>de</strong> départ : comment faire en sorte <strong>de</strong> produire le geste performant en situation<br />

<strong>de</strong> nécessité (c’est à dire au milieu <strong><strong>de</strong>s</strong> dangers potentiels), sans couper l’alimentation <strong><strong>de</strong>s</strong> motivations<br />

profon<strong><strong>de</strong>s</strong>, mais en restant à l’abri <strong><strong>de</strong>s</strong> inhibitions qu’elles génèrent ? (schéma 4. 2) :<br />

L’organisation mentale mise en place permet <strong>de</strong> fournir à l’activité créatrice <strong>de</strong> la pensée un objet à créer<br />

(la séquence mentale et ses liaisons internes). La motivation immédiate dégage l’énergie nécessaire à<br />

réactiver/renforcer systématiquement , d’une part la volonté <strong>de</strong> mémoire <strong><strong>de</strong>s</strong> composantes du geste <strong>de</strong><br />

référence mentalisé, d’autre part la coloration par l’état mental favorable (cette <strong>de</strong>rnière étant en quelque<br />

sorte le ciment <strong>de</strong> la première). Les origines motivationnelles du stress, et le stress lui même, continuent<br />

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