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Séminaire des Entretiens de l'INSEP

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(a) <strong><strong>de</strong>s</strong> observations et enregistrements au cours <strong>de</strong> l’activité concernée, par exemple pendant les phases<br />

d’entraînement ou <strong>de</strong> compétition. Les enregistrements visent à restituer le contexte <strong>de</strong> pratique, le plus<br />

près possible <strong>de</strong> l’action dans la mesure où cela constitue pas une gêne pour l’acteur. Ils doivent permettre<br />

<strong>de</strong> suivre le déroulement <strong>de</strong> l’action, <strong>de</strong> la façon la plus précise possible. Nous <strong>de</strong>vons parfois doubler les<br />

enregistrement vidéo, utiliser plusieurs cadrages, et placer <strong><strong>de</strong>s</strong> micros HF pour appréhen<strong>de</strong>r les échanges<br />

verbaux, ou restituer une ambiance sonore.<br />

(b) <strong><strong>de</strong>s</strong> verbalisations à partir d’entretiens d’auto-confrontation (Theureau, 1992), à posteriori : les<br />

documents audio et vidéo servent <strong>de</strong> support (ils font parfois l’objet <strong>de</strong> montages) à une ou plusieurs<br />

séquences prenant la forme d’entretiens (dits « d’autoconfrontation », puisque l’acteur est confronté à<br />

l’enregistrement <strong>de</strong> sa propre activité). Ils mettent en scène les collaborateurs, l’(es)acteur(s) et<br />

l’interactant (Teiger, 1993), dans <strong><strong>de</strong>s</strong> phases d’échanges adressés. Ils sont organisés sur les principes<br />

méthodologiques du cours d’action, c'est-à-dire basés sur le récit <strong><strong>de</strong>s</strong>criptif <strong>de</strong> l’acteur, à partir <strong>de</strong> la<br />

situation présentée. Les relances tentent d’être brèves, telles que décrites par Vermersch (1990) lorsqu’il<br />

évoque les entretiens d’explicitation. Selon les situations et en fonction du temps dont nous disposons,<br />

ces entretiens d’auto-confrontation sont eux aussi filmés intégralement, puis retranscrits verbatim. Ils<br />

donnent lieu à <strong><strong>de</strong>s</strong> analyses dont la nature dépend <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions <strong>de</strong> collaboration.<br />

Généralement ils sont analysés en regard <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes issues du couplage action-situation, à partir <strong>de</strong><br />

catégories émergentes correspondant au fonctionnement <strong>de</strong> l’acteur dans l’action. Ces catégories sont<br />

fonction <strong>de</strong> la spécificité <strong>de</strong> l’activité support et <strong>de</strong> l’acteur impliqué, elles sont croisées avec les logiques<br />

temporelles et spatiales telles que relatées par les acteurs, souvent multiformes, qui nous paraissent<br />

profondément caractériser l’action <strong><strong>de</strong>s</strong> sportifs en sport <strong>de</strong> haute performance, comme nous l’avons déjà<br />

indiqué (Avanzini & Riff, 1998).<br />

« INTERVENTIONS »<br />

La question qui se pose est ensuite relative à la conception <strong>de</strong> systèmes d’ai<strong>de</strong> à l’action : Comment<br />

l’analyse du point <strong>de</strong> vue <strong><strong>de</strong>s</strong> acteurs en situation, permet d’envisager <strong>de</strong> concevoir pour l’action ?<br />

• Un premier niveau <strong>de</strong> réponse est fourni par le fait que les entretiens ont intrinsèquement <strong><strong>de</strong>s</strong> effets<br />

transformatifs : le questionnement initié par l’interactant, avec le sportif, repose sur une approche non<br />

structurée : c’est-à-dire qu’il n’y a pas, à priori, un système type <strong>de</strong> questions fermées posées au sportif. Il<br />

verbalise librement sur la base <strong>de</strong> ce qu’il ressentait ou <strong>de</strong> ce qu’il éprouve. L’interactant le suit,<br />

encourage l’expression et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> systématiquement <strong><strong>de</strong>s</strong> précisions par un questionnement <strong>de</strong> type<br />

maïeutique : il contribue à provoquer chez le narrateur la découverte <strong>de</strong> ses connaissances implicites.<br />

A cette action s’associe un travail <strong>de</strong> «déconstruction» (Teiger, 1993) en traquant les idées préconçues,<br />

les connaissances enkystées, qui reposent sur <strong><strong>de</strong>s</strong> postulats non fondés ou sur <strong><strong>de</strong>s</strong> croyances non adaptées.<br />

L’interactant tente <strong>de</strong> confronter le sportif à ce qui apparaît comme <strong><strong>de</strong>s</strong> «décalages» à partir <strong>de</strong> positions<br />

contradictoires ou paradoxales adoptées par le sportif lors <strong>de</strong> la séance, <strong><strong>de</strong>s</strong> précé<strong>de</strong>ntes, lors d’entretiens<br />

antérieurs, ou dans son activité sportive.<br />

Le fait <strong>de</strong> prendre conscience qu’il existe <strong><strong>de</strong>s</strong> décalages potentiels engendre <strong><strong>de</strong>s</strong> effets dynamisants, les<br />

sportifs s‘investissent généralement plus ensuite dans le travail d’analyse <strong>de</strong> leur activité. L’activité<br />

réflexive déployée par l’acteur semble renforcée, il semble que l’on puisse évoquer une réorganisation à<br />

caractère méta-fonctionnel (Falzon, 1994).<br />

• Le <strong>de</strong>uxième niveau <strong>de</strong> réponse est lié au fait que nos analyses ne sont pas simplement <strong><strong>de</strong>s</strong>criptives.<br />

Certes elles visent à restituer le point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’acteur dans l’action, mais en aucun cas elles ne s’en<br />

contentent. Elles doivent permettre <strong>de</strong> formuler <strong><strong>de</strong>s</strong> propositions «transformatives», à <strong><strong>de</strong>s</strong> fins<br />

d’optimisation. Dans cette orientation <strong>de</strong> production <strong>de</strong> performance, elles produisent une réflexion<br />

autour <strong>de</strong> la résolution <strong>de</strong> problèmes effectivement rencontrés ou perçus, et permettent d’anticiper sur <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

difficultés éventuelles. Ce travail <strong>de</strong> conception se fait en collaboration avec l’acteur et reste le fruit d’une<br />

co-opération étroite.<br />

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