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La mise en application pratique d'IAS 39 pour l'évaluation des ...

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A SSURANCE & ADVISORY<br />

BUSINESS S ERVICES<br />

<strong>La</strong> <strong>mise</strong> <strong>en</strong> <strong>application</strong> <strong>pratique</strong><br />

<strong>d'IAS</strong> <strong>39</strong> <strong>pour</strong> l'évaluation<br />

<strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts financiers et la<br />

comptabilité de couverture<br />

FROM THOUGHT TO FINISH.


Table <strong>des</strong> matières<br />

1 Introduction 5<br />

2 Domaine d'<strong>application</strong> 6<br />

3 Comptabilisation et décomptabilisation 8<br />

4 Dérivés 11<br />

4.1 Dérivés isolés 11<br />

4.2 Dérivés incorporés (Embedded Derivatives) 11<br />

5 Les différ<strong>en</strong>ts actifs et passifs financiers 14<br />

5.1 Evaluation 14<br />

5.1.1 Evaluation initiale d'actifs et passifs financiers 14<br />

5.1.2 Evaluation ultérieure d'actifs financiers 15<br />

5.1.2.1 Principe de l'évaluation à la juste valeur 15<br />

5.1.2.2 L'évaluation au coût amorti (Amortised Cost) 16<br />

5.1.2.3 <strong>La</strong> catégorie Held-to-Maturity 17<br />

5.1.2.4 Changem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes catégories 19<br />

5.1.3 Evaluation ultérieure <strong>des</strong> passifs financiers 19<br />

5.1.4 Résultat sur évaluation <strong>des</strong> valeurs financières comptabilisées à la juste valeur 20<br />

5.1.5 Résultat de l'évaluation <strong>des</strong> valeurs financières non comptabilisées à la juste valeur 21<br />

5.1.6 Diminution durable de valeur d'actifs financiers 21<br />

5.2 Cas particulier d'emprunts convertibles et à option de l'<strong>en</strong>treprise 23<br />

5.3 Impôts lat<strong>en</strong>ts sur <strong>des</strong> variations de valeur comptabilisées sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat 25<br />

5.4 Traitem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> frais de transaction 27<br />

5.5 Traitem<strong>en</strong>t de l'impact <strong>des</strong> monnaies étrangères 28<br />

5.6 Actions propres 30<br />

6 Comptabilité de couverture 31<br />

6.1 Directives 31<br />

6.2 Instrum<strong>en</strong>ts de couverture 31<br />

6.3 Elém<strong>en</strong>ts couverts 32<br />

6.4 Comptabilité de couverture 34<br />

6.4.1 Généralités 34<br />

6.4.2 Conditions de la comptabilité de couverture 35<br />

6.4.3 Appréciation de l'efficacité de la couverture 37<br />

6.5 Couvertures de juste valeur 38<br />

6.5.1 Règles de comptabilisation <strong>des</strong> couvertures de juste valeur 38<br />

6.5.2 Exemples de couvertures de juste valeur <strong>39</strong><br />

6.5.3 Exemples de comptabilisation de couvertures de juste valeur 40<br />

6.6 Couvertures <strong>des</strong> flux de trésorerie 41<br />

6.6.1 Comptabilisation <strong>des</strong> couvertures de flux de trésorerie 41<br />

6.6.2 Exemples de couvertures de flux de trésorerie 42<br />

6.6.3 Exemples de comptabilisation de couvertures <strong>des</strong> flux de trésorerie 43<br />

6.7 Couverture d’un investissem<strong>en</strong>t net dans une filiale étrangère 45<br />

6.8 Combinaison de couvertures 46<br />

E RNST & YOUNG<br />

3


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

Table <strong>des</strong> matières<br />

7 Directives de publication d’IAS <strong>39</strong> – Un exemple <strong>pour</strong> les comptes annuels 47<br />

7.1 Répercussions de la norme IAS <strong>39</strong> sur la variation <strong>des</strong> fonds propres 47<br />

7.2 Extrait <strong>des</strong> directives de comptabilisation et d’évaluation 47<br />

7.3 Dérivés 50<br />

7.4 Juste valeur <strong>des</strong> placem<strong>en</strong>ts financiers 54<br />

7.5 Première <strong>application</strong> d’IAS <strong>39</strong> 56<br />

8 Réflexions concernant l’introduction d’IAS <strong>39</strong> 57<br />

9 Conclusions finales et perspectives 61<br />

4 ERNST & YOUNG


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D'IAS <strong>39</strong><br />

1 Introduction<br />

Roland Ruprecht,<br />

Partner<br />

roland.ruprecht@eycom.ch<br />

IAS <strong>39</strong> traite un sujet très controversé et il a fallu beaucoup de temps ainsi que pas moins de<br />

trois Exposés-sondages avant que ce standard, dans la version actuellem<strong>en</strong>t disponible, ne<br />

puisse être déclaré obligatoire <strong>pour</strong> les comptes annuels à partir du 1 er janvier 2001. Les travaux<br />

ont comm<strong>en</strong>cé <strong>en</strong> 1988 et ont conduit <strong>en</strong> 1991 à l’Exposé-sondage E40 et <strong>en</strong> 1994 à<br />

l’Exposé-sondage E48. <strong>La</strong> décision a <strong>en</strong>suite été prise de subdiviser ce projet. En 1995, IAS<br />

32, qui se consacre à l’aspect de la prés<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts financiers et <strong>des</strong> informations<br />

à fournir les concernant, a été approuvé. Le projet partiel controversé de l’évaluation a été à<br />

nouveau révisé. <strong>La</strong> prés<strong>en</strong>te norme IAS <strong>39</strong> se base sur l’Exposé-sondage E62, publié <strong>en</strong> 1998.<br />

L’Exposé-sondage E66 a déjà traité certains domaines du prés<strong>en</strong>t standard.<br />

<strong>La</strong> norme IAS <strong>39</strong> est actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cours de révision. Les modifications proposées devrai<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> vigueur dès 2003. Les principaux changem<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>dus sont:<br />

• L’<strong>en</strong>semble <strong>des</strong> actifs et passifs financiers, y compris les instrum<strong>en</strong>ts hybri<strong>des</strong> avec dérivé<br />

incorporé, <strong>pour</strong>ront dorénavant être alloués à la catégorie ‘Det<strong>en</strong>us à <strong>des</strong> fins de transactions’<br />

(Held-for-Trading), même lorsque l’acquisition n’est pas motivée par une activité de<br />

négoce;<br />

• <strong>La</strong> possibilité d’<strong>en</strong>registrer les variations de valeur <strong>des</strong> actifs financiers de la catégorie<br />

‘Disponible à la v<strong>en</strong>te’ (Available-for-Sale) par le compte de résultat est dès lors superflue;<br />

• <strong>La</strong> couverture <strong>des</strong> <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts fermes ne sera plus considérée comme une couverture de<br />

flux de trésorerie mais comme une couverture de la juste valeur;<br />

• D’autres propositions de modification peuv<strong>en</strong>t être consultées sur le site internet<br />

www.iasc.org.uk<br />

Il n’est pas impossible que l’actuelle version d’IAS <strong>39</strong> puisse céder le pas à un standard harmonisé<br />

au niveau international, qui prévoirait l’évaluation de tous les instrum<strong>en</strong>ts financiers à la<br />

juste valeur. Les résultats du groupe de travail conjoint désigné à cet effet sont déjà prêts. D’ici-là,<br />

les contrôleurs, les trésoriers et les auditeurs doiv<strong>en</strong>t se familiariser avec le standard actuel.<br />

Le prés<strong>en</strong>t article est un résumé d’IAS <strong>39</strong>; il a été étoffé par le plus grand nombre possible d’exemples,<br />

afin que la matière soit plus compréh<strong>en</strong>sible. En mars 2000, l’International Accounting<br />

Standards Board (IASB) a institué un Implem<strong>en</strong>tation Guidance Committee (IGC), qui a élaboré<br />

<strong>des</strong> prises de position concrètes sur les questions au sujet d’IAS <strong>39</strong>. A ce jour, six lots de questions<br />

et réponses (Q&A) sont <strong>en</strong>trés <strong>en</strong> vigueur. Ces Q&A’s sont une aide précieuse eu égard à la<br />

complexité de la matière. Entre-temps, un ouvrage séparé intitulé «Accounting for Financial<br />

Instrum<strong>en</strong>ts» a été publié. Il conti<strong>en</strong>t, outre les deux standards importants IAS 32 et IAS <strong>39</strong>,<br />

égalem<strong>en</strong>t les SIC correspondants du Standing Interpretations Committee (SIC 5, 12, 16, 17)<br />

ainsi que les Q&A’s publiés jusqu’à ce jour. Ce livre conti<strong>en</strong>t à lui seul 572 pages et devrait donc<br />

être aussi complet que la totalité <strong>des</strong> oeuvres IAS il y a quelques années.<br />

Le domaine de la comptabilité de couverture a été complété par <strong>des</strong> exemples de SFAS 133,<br />

qui sont d’une grande aide lors de la <strong>mise</strong> <strong>en</strong> oeuvre d’IAS <strong>39</strong>. Du point de vue matériel, le<br />

standard américain ne s’écarte que peu d’IAS <strong>39</strong>. Cette comparaison est donc parfaitem<strong>en</strong>t<br />

tolérée dans certains domaines.<br />

E RNST & YOUNG<br />

5


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

2 Domaine d’<strong>application</strong><br />

Comme le bilan de toute société prés<strong>en</strong>te <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts financiers, IAS <strong>39</strong> s’applique à la<br />

quasi totalité <strong>des</strong> <strong>en</strong>treprises. Certaines positions du bilan ou hors-bilan peuv<strong>en</strong>t certes être<br />

considérées par définition comme <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts financiers mais sont cep<strong>en</strong>dant couvertes<br />

par un standard IAS séparé (p. ex. les participations dans <strong>des</strong> <strong>en</strong>treprises associées). Le tableau<br />

ci-<strong>des</strong>sous détermine, par position du bilan, s’il s’agit d’instrum<strong>en</strong>ts financiers, et si ceux-ci<br />

sont explicitem<strong>en</strong>t exclus de l’évaluation selon IAS <strong>39</strong>. Ce tableau r<strong>en</strong>voie au standard <strong>en</strong><br />

question et aux paragraphes qui réglem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t cette position.<br />

Les directives d’évaluation sont traitées dans le chapitre 5 ci-<strong>des</strong>sous.<br />

Tableau 1: Aperçu de la classification <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts financiers<br />

Postions du bilan Instrum<strong>en</strong>t Exclu Directive Référ<strong>en</strong>ce<br />

ou hors-bilan financier? d’ IAS <strong>39</strong>? d’evaluation<br />

ACTIFS<br />

Trésorerie Oui Non IAS <strong>39</strong>: Juste valeur IAS 32, A3<br />

Papiers-valeurs Oui Non IAS <strong>39</strong>: Juste valeur IAS 32.9, A7; Q&A<br />

(stock commercial) 10-9, 10-15<br />

Dérivés (actif) Oui Non IAS <strong>39</strong>: Juste valeur IAS 32.9, IAS <strong>39</strong>.69<br />

Débiteurs Oui Non IAS <strong>39</strong>: Coût amorti y IAS 32, A4;<br />

compris impairm<strong>en</strong>t Q&A 10-7, 10-11<br />

Stocks Non - IAS 2, IAS 11 IAS 32.11<br />

Comptes de Selon le g<strong>en</strong>re - - IAS 32.12<br />

régularisation actifs de délimitation<br />

Immobilisations Non - IAS 16 IAS 32.11<br />

corporelles<br />

Immobilisations cor- Non - IAS 17 IAS 32.11<br />

porelles <strong>en</strong> leasing<br />

Valeurs Non - IAS 38 IAS 32.11<br />

immatérielles<br />

Prêts accordés Oui Non IAS <strong>39</strong>: Coût amorti y IAS 32, A4;<br />

(actif) compris impairm<strong>en</strong>t Q&A 10-7, 10-11<br />

Immobilisations finan- Oui Non IAS <strong>39</strong>: Coût amorti y IAS 32, A5;<br />

cières qui sont gardé- compris impairm<strong>en</strong>t Q&A 10-16, 10-17<br />

es jusqu’à l’échéance<br />

Autres immobilisations Oui Non IAS <strong>39</strong>: Juste valeur y IAS <strong>39</strong>.10<br />

financières (disponi-<br />

compris impairm<strong>en</strong>ts<br />

bles à la v<strong>en</strong>te)<br />

(<strong>en</strong> cas de choix comptabilisation<br />

<strong>des</strong> variations<br />

de valeur sur le capital<br />

propre)<br />

Dérivés incorporés Oui Non Option de séparation IAS <strong>39</strong>.23<br />

avec évaluation<br />

(juste valeur) et élém<strong>en</strong>t<br />

séparée de l’élém<strong>en</strong>t<br />

couvert<br />

couvert et du dérivé<br />

Co<strong>en</strong>treprises Oui Oui IAS 31 IAS 32.1c, 5d<br />

Participations dans Oui Oui IAS 28 (exceptions voir IAS 32.1b, 5d<br />

<strong>des</strong> <strong>en</strong>treprises 28.12 et Q&A 1-4)<br />

associées<br />

Participations affiliées Oui Oui IAS 27 IAS 32.1a, 5d<br />

Avoirs de p<strong>en</strong>sion Oui Oui IAS 19 IAS 19, IAS 32.1d<br />

Avoirs fiscaux lat<strong>en</strong>ts Non - IAS 12 IAS 32.13<br />

6 ERNST & YOUNG


Postions du bilan Instrum<strong>en</strong>t Exclu Directive Référ<strong>en</strong>ce<br />

ou hors-bilan financier? d’ IAS <strong>39</strong>? d’evaluation<br />

PASSIFS<br />

Dettes bancaires Oui Non IAS <strong>39</strong>: Juste valeur IAS 32, A3<br />

à vue<br />

Passifs prov<strong>en</strong>ant du Oui Non IAS <strong>39</strong>: Juste valeur IAS <strong>39</strong>.18;<br />

commerce Q&A 18-1, 18-2<br />

d’instrum<strong>en</strong>ts<br />

financiers<br />

Dérivés (passif) Oui Non IAS <strong>39</strong>: Juste valeur IAS 32.9 IAS <strong>39</strong>.18<br />

Créditeurs Oui Non IAS <strong>39</strong>: Coût amorti IAS 32, A4<br />

Dettes fiscales Non - IAS 12 IAS 32.13<br />

Comptes de régulari- Selon le g<strong>en</strong>re Non - -<br />

sation passifs de délimitation<br />

Dettes prov<strong>en</strong>ant de Oui Oui IAS 17 IAS 32, A6, IAS<br />

leasing financier <strong>39</strong>.1b<br />

Prêts (passif) Oui Non IAS <strong>39</strong>: Coût amorti IAS 32, A4<br />

Emprunt par Oui Non IAS <strong>39</strong>: Coût amorti IAS 32, A4<br />

obligations<br />

Emprunt convertible Oui Non IAS 32, 23-29; IAS 32<br />

et à options<br />

IAS <strong>39</strong>, 93: Coût amorti<br />

Provisions Non - IAS 37 IAS 32.12<br />

Provisions actuarielles Oui Oui Projet IAS séparé IAS <strong>39</strong>.1d; mais voir<br />

Q&A 1-3<br />

Participations Non - IAS 27 IAS 32.17<br />

minoritaires<br />

Capital propre Non - Valeur résiduelle IAS 32, A18<br />

Capital subordonné Non - - IAS 32, A7<br />

<strong>pour</strong> les emprunts<br />

convertibles et à<br />

options<br />

Option <strong>pour</strong> acquérir Non - - IAS 32, A8;<br />

ou émettre ses SIC 16<br />

propres actions<br />

Actions <strong>des</strong> Oui Oui IAS 19 IAS 19; IAS 32.1 e<br />

collaborateurs<br />

OPERATIONS HORS-BILAN<br />

Contrats à terme de Non - - IAS 32.5, A13;<br />

gré à gré sur <strong>des</strong> Q&A 14-1, 14-2,<br />

marchandises <strong>pour</strong> 14-3<br />

couvrir les achats/<br />

v<strong>en</strong>tes anticipés<br />

Garanties Oui Oui IAS 37 IAS 32.15; IAS <strong>39</strong>.1f;<br />

Q&A 1-1, 1-2, 1-5<br />

Operating Lease Non - IAS 17 IAS 32.14<br />

A = App<strong>en</strong>dice à IAS 32 Q&A = IAS <strong>39</strong> Implem<strong>en</strong>tation Guidance – Questions and Answers<br />

E RNST & YOUNG<br />

7


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

3 Comptabilisation et décomptabilisation<br />

Une <strong>en</strong>treprise comptabilise les actifs et les passifs financiers dans le bilan lorsqu’un contrat a<br />

été conclu (p. ex. conclusion d’un contrat à terme de gré à gré ou d’une option, signature d’un<br />

contrat, crédit sur de la marchandise livrée).<br />

Lors de la comptabilisation d’actifs financiers, il convi<strong>en</strong>t de différ<strong>en</strong>cier la date de transaction<br />

de la date de règlem<strong>en</strong>t (date d’exécution). <strong>La</strong> date de transaction (trade date) est la date à<br />

laquelle l’<strong>en</strong>treprise a contracté l’obligation d’acheter ou de v<strong>en</strong>dre <strong>des</strong> actifs financiers. <strong>La</strong><br />

date de règlem<strong>en</strong>t est la date à laquelle les actifs financiers ont été livrés à ou par l’<strong>en</strong>treprise.<br />

Une méthode doit être définie <strong>pour</strong> chacune <strong>des</strong> quatre catégories d’actifs financiers (voir<br />

«5. Les différ<strong>en</strong>ts actifs et passifs financiers») <strong>pour</strong> savoir si la comptabilisation doit interv<strong>en</strong>ir<br />

lors de la transaction ou lors du règlem<strong>en</strong>t (égalem<strong>en</strong>t appelée comptabilité selon la date valeur).<br />

L’achat tout comme la v<strong>en</strong>te d’actifs financiers d’une catégorie doiv<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant toujours être<br />

traités de la même manière. Par exemple, <strong>en</strong> cas de v<strong>en</strong>te avec livraison deux jours plus tard, on<br />

se trouve théoriquem<strong>en</strong>t déjà <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’un contrat à terme de gré à gré. En raison du cours<br />

délai <strong>en</strong>tre la transaction et le règlem<strong>en</strong>t, un tel contrat à terme de gré à gré n’est toutefois pas<br />

comptabilisé lors de la transaction mais seulem<strong>en</strong>t lors du règlem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant que v<strong>en</strong>te normale.<br />

Une société pr<strong>en</strong>d le 1 er octobre l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de souscrire 5% du total <strong>des</strong> actions é<strong>mise</strong>s par ABC<br />

Holding à l’occasion d’une augm<strong>en</strong>tation de son capital. L’augm<strong>en</strong>tation effective n’aura pas lieu<br />

avant le 1 er janvier de l’année suivante. Les actions de ABC Holding sont cotées à la SWX. Par la<br />

suite, la valeur boursière du titre baisse de CHF 500 à CHF 400, ce qui correspond, <strong>pour</strong> les actions<br />

souscrites, à une baisse de CHF 1’000’000 à CHF 800’000. <strong>La</strong> société a l’int<strong>en</strong>tion d’attribuer ces<br />

actions à la catégorie «Available-for-sale» et a opté <strong>pour</strong> la possibilité d’imputer les bénéfices et<br />

pertes non réalisés directem<strong>en</strong>t dans les capitaux propres. <strong>La</strong> question se pose de savoir comm<strong>en</strong>t<br />

cette transaction doit être traitée dans les comptes annuels. A la base, la société s’est <strong>en</strong>gagée dans<br />

une opération à terme, par laquelle elle s’<strong>en</strong>gage à acquérir ces actions 3 mois plus tard à un prix<br />

déterminé. En conséqu<strong>en</strong>ce, la société doit <strong>en</strong>registrer cette opération à terme au 1 er octobre et<br />

comptabiliser la perte de cours de CHF 200’000 par le résultat. Ce n’est qu’au mom<strong>en</strong>t de la livraison<br />

<strong>des</strong> actions que cet investissem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong>ra être classé comme «Available-for-sale». A ce sujet, nous<br />

r<strong>en</strong>voyons <strong>en</strong> particulier au chapitre ‘5.1.2. Evaluation ultérieure d’actifs financiers’.<br />

Lors de la comptabilisation de passifs financiers, les règles concernant la date de transaction<br />

ou de règlem<strong>en</strong>t ne sont pas applicables. Dans ce cas, ce sont les règles générales de comptabilisation<br />

et de décomptabilisation telles que décrites ci-<strong>des</strong>sous qui doiv<strong>en</strong>t être respectées.<br />

Une <strong>en</strong>treprise ne peut décomptabiliser un actif financier ou une partie d’actif financier que<br />

lorsque les droits sont réalisés, échus ou que l’<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong> perd le contrôle. Si l’actif financier<br />

est transféré à une autre <strong>en</strong>treprise mais que le transfert ne satisfait pas aux conditions<br />

m<strong>en</strong>tionnées, l’avoir qui <strong>en</strong> résulte doit être comptabilisé comme un prêt garanti.<br />

Les facteurs suivants plaid<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur d’une v<strong>en</strong>te et donc d’une décomptabilisation de l’actif<br />

financier car les pertes et les profits pass<strong>en</strong>t à l’acquéreur:<br />

• Le cédant reste propriétaire <strong>des</strong> immobilisations, mais perd le droit de les nantir ou de les<br />

v<strong>en</strong>dre à quelqu’un d’autre.<br />

8 ERNST & YOUNG


• Malgré le fait que le cessionnaire n’ait pas l’autorisation de v<strong>en</strong>dre ou nantir les immobilisations,<br />

il acquiert cep<strong>en</strong>dant la possibilité de v<strong>en</strong>dre l’usage <strong>des</strong> immobilisations ou de les<br />

nantir (rights to b<strong>en</strong>efit).<br />

• Le cédant reste propriétaire <strong>des</strong> immobilisations, mais il est t<strong>en</strong>u de transférer immédiatem<strong>en</strong>t<br />

au cessionnaire les rev<strong>en</strong>us <strong>en</strong>caissés.<br />

De manière générale, à partir du mom<strong>en</strong>t où les droits et les obligations rest<strong>en</strong>t chez le cédant<br />

et sont activés dans son bilan, l’acquéreur n’a pas le droit d’activer les actifs acquis <strong>en</strong> tant<br />

que tels car il ne peut <strong>en</strong> disposer. En lieu et place, le cessionnaire activera un avoir sur le<br />

cédant.<br />

Le contrôle n’est pas perdu lorsque le cédant a la possibilité ou le devoir de racheter l’objet (p. ex.<br />

au moy<strong>en</strong> de Repo, contrat à terme de gré à gré, option put, option call), à moins que l’objet ne soit<br />

<strong>en</strong> tout temps disponible sur le marché ou que le prix de reprise ne corresponde au prix du marché<br />

au mom<strong>en</strong>t de cette reprise.<br />

Si un actif financier n’est v<strong>en</strong>du que partiellem<strong>en</strong>t, la valeur comptable doit être répartie <strong>en</strong><br />

conséqu<strong>en</strong>ce, et la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre la valeur comptable de la part v<strong>en</strong>due –et le prix de v<strong>en</strong>te<br />

doit être comptabilisée avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat. Si la répartition de la valeur ne peut être<br />

effectuée, la partie résiduelle de l’actif doit être comptabilisée <strong>pour</strong> une valeur nulle. Le résultat<br />

se détermine donc par la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre la valeur comptable totale et le prix de v<strong>en</strong>te.<br />

Si une <strong>en</strong>treprise r<strong>en</strong>once au contrôle d’ actifs financiers et obti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> contrepartie <strong>des</strong> actifs<br />

et/ou <strong>des</strong> passifs financiers (p. ex. <strong>en</strong> cas de v<strong>en</strong>te de débiteurs avec garantie de solvabilité),<br />

les nouveaux actifs et passifs financiers doiv<strong>en</strong>t être comptabilisés à leur juste valeur et les<br />

différ<strong>en</strong>ces év<strong>en</strong>tuelles saisies dans le compte de résultat.<br />

A ce titre, l’exemple suivant est un cas particulier à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération: si le cédant ne<br />

donne pas seulem<strong>en</strong>t une garantie de solvabilité mais égalem<strong>en</strong>t un droit de rev<strong>en</strong>te au cessionnaire<br />

(donc une option put), le contrôle n’est pas abandonné tel que décrit ci-<strong>des</strong>sus et les<br />

débiteurs rest<strong>en</strong>t, par conséqu<strong>en</strong>t, activés chez le cédant.<br />

Si la juste valeur de ces nouveaux actifs et passifs financiers ne peut être déterminée, la valeur<br />

comptable <strong>des</strong> actifs financiers doit être comptabilisée comme nulle et la valeur comptable<br />

<strong>des</strong> passifs financiers doit être mesurée de manière à ce qu’aucun bénéfice ne soit réalisé.<br />

En revanche, si IAS 37 - provisions, passifs et actifs év<strong>en</strong>tuels - exige une provision plus<br />

élevée, cette perte doit être comptabilisée.<br />

Une <strong>en</strong>treprise ne décomptabilise <strong>des</strong> passifs financiers que lorsque les dettes correspondantes<br />

sont éteintes. Ceci peut résulter du paiem<strong>en</strong>t, de la prescription, de transfert ou d’une<br />

re<strong>mise</strong> de dette («legally released»). Un échange de passifs contre d’autres portant <strong>des</strong> conditions<br />

différ<strong>en</strong>tes doit être traité comme une comp<strong>en</strong>sation de l’anci<strong>en</strong>ne dette et la reconnaissance<br />

d’un nouveau passif. C’est égalem<strong>en</strong>t le cas si les conditions d’un passif existant sont<br />

considérablem<strong>en</strong>t modifiées.<br />

E RNST & YOUNG<br />

9


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

Si une <strong>en</strong>treprise ne transfère qu’une partie <strong>des</strong> passifs financiers à <strong>des</strong> tiers, ou si la totalité<br />

<strong>des</strong> passifs sont transférés mais de nouveaux passifs sont créés, la procédure est la même que<br />

lors de la v<strong>en</strong>te partielle d’actifs financiers.<br />

Des obligations propres rachetées sur le marché doiv<strong>en</strong>t toujours être considérées comme remboursées<br />

et la dette doit être réduite <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce. Cela est valable même lorsque l’<strong>en</strong>treprise a l’int<strong>en</strong>tion<br />

de rev<strong>en</strong>dre plus tard les obligations. Une v<strong>en</strong>te doit être considérée comme un nouveau<br />

passif financier et comptabilisée selon les règles d’IAS <strong>39</strong>, soit dans ce cas selon la méthode du<br />

coût amorti (voir paragraphe «5.1. Evaluation»).<br />

Lors de la décomptabilisation <strong>des</strong> dettes, il est nécessaire dans tous les cas de clarifier si le<br />

débiteur originel peut <strong>en</strong>core être actionné <strong>en</strong> justice. Les Q&A conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t quelques exemples<br />

qui détaill<strong>en</strong>t ces états de fait (voir p. ex. la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre Q&A 57-1 et 57-3).<br />

10 E RNST & YOUNG


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

4 Dérivés<br />

4.1 Dérivés isolés<br />

Selon IAS <strong>39</strong>, la notion d’instrum<strong>en</strong>t financier dérivé est très large, <strong>pour</strong> autant que l’instrum<strong>en</strong>t<br />

financier réponde aux définitions de IAS <strong>39</strong>.10, soit:<br />

• sa valeur fluctue <strong>en</strong> fonction d’une valeur de base (taux d’intérêt, prix d’un titre, prix d’une<br />

marchandise, cours de change, etc.),<br />

• il ne requiert aucun investissem<strong>en</strong>t net initial ou un investissem<strong>en</strong>t net faible par rapport à<br />

d’autres types d’instrum<strong>en</strong>ts financiers réagissant de manière similaire aux évolutions <strong>des</strong><br />

conditions du marché et<br />

• il est réglé à une date future.<br />

Toutes les notions classiques de contrats à terme de gré à gré, swaps et contrats d’option tomb<strong>en</strong>t<br />

sous la définition de dérivés, dans la mesure où il ne prés<strong>en</strong>te pas de forme spéciale. On peut se<br />

trouver <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’une forme spéciale lorsque l’une <strong>des</strong> conditions m<strong>en</strong>tionnées n’est pas réalisée,<br />

par exemple lors d’un LEPO (low exercise price option), <strong>pour</strong> lequel l’investissem<strong>en</strong>t initial<br />

n’est pas considéré comme faible (p. ex. prime CHF 100; prix d’exercice CHF 5).<br />

D’un autre côté, selon Q&A 10-3, un instrum<strong>en</strong>t dérivé comme le Cross Curr<strong>en</strong>cy Interest Rate<br />

Swaps répond à la définition. Un tel swap revi<strong>en</strong>t, par exemple, à échanger un montant <strong>en</strong> capital<br />

d’USD 10 mio avec un taux d’intérêt fixe contre un montant de CHF 15 mio avec un taux d’intérêt<br />

variable. <strong>La</strong> qualification de l’instrum<strong>en</strong>t comme dérivé se fonde sur le fait que l’investissem<strong>en</strong>t net<br />

est nul au mom<strong>en</strong>t de l’échange. Dans ce cas, il y a donc un dérivé qui doit être porté sur une base<br />

nette au bilan à la juste valeur actuelle. Le mom<strong>en</strong>t auquel la condition «aucun placem<strong>en</strong>t net ou un<br />

placem<strong>en</strong>t net faible» est remplie n’est pas clairem<strong>en</strong>t défini. Q&A 10-8, 10-10 et 15-1 se réfèr<strong>en</strong>t à<br />

cet état de fait mais ne fix<strong>en</strong>t pas de valeur seuil et se réclam<strong>en</strong>t du «professional judgem<strong>en</strong>t». Il se<br />

peut égalem<strong>en</strong>t qu’un dérivé soit id<strong>en</strong>tifié comme tel mais que les règles d’évaluation d’IAS <strong>39</strong> ne<br />

soi<strong>en</strong>t pas applicables (voir paragraphe «5.1. Evaluation»). C’est le cas lorsque la société a une obligation<br />

d’acheter ou de v<strong>en</strong>dre <strong>des</strong> actifs ou <strong>des</strong> passifs non financiers et qu’elle a <strong>pour</strong> <strong>pratique</strong> ou<br />

prévoit de m<strong>en</strong>er à bonne fin la livraison physique de cet objet. Il n’y aura donc pas de liquidation <strong>en</strong><br />

espèces, ce qui est généralem<strong>en</strong>t le cas <strong>pour</strong> les dérivés. Les dérivés sur les actions propres qui sont<br />

données aux collaborateurs et qui sont partie intégrante du salaire ne tomb<strong>en</strong>t pas non plus sous la<br />

coupe d’IAS <strong>39</strong>. Elles sont régies par IAS 19 – Avantages du personnel (Employee B<strong>en</strong>efits).<br />

4.2 Dérivés incorporés (Embedded Derivatives)<br />

Un dérivé peut parfois être combiné avec <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts non dérivés (embedded derivatives), ce qui<br />

a <strong>pour</strong> effet que l’évolution <strong>des</strong> prix et les flux de trésorerie futurs dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>en</strong> partie du dérivé.<br />

Selon IAS <strong>39</strong>, le dérivé incorporé ne peut être séparé du contrat hôte et évalué à la juste valeur que si:<br />

• les bénéfices et les risques du dérivé diffèr<strong>en</strong>t de ceux de l’instrum<strong>en</strong>t non dérivé,<br />

• le dérivé séparé remplirait les conditions d’un instrum<strong>en</strong>t dérivé au s<strong>en</strong>s d’IAS <strong>39</strong> (voir «4.1<br />

Dérivés isolés») et<br />

E RNST & YOUNG<br />

11


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

• l’instrum<strong>en</strong>t composé (dérivé et contrat hôte) n’est pas évalué à la juste valeur avec <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t<br />

<strong>des</strong> variations de cette valeur <strong>en</strong> résultat net.<br />

Une comptabilisation séparée doit par exemple être appliquée dans les cas suivants:<br />

• une option de v<strong>en</strong>te ou d’achat combinée avec un instrum<strong>en</strong>t de capitaux propres<br />

• une option de report du terme de la dette sans nouvelle adaptation du taux d’intérêt<br />

• les paiem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> intérêts ou <strong>en</strong> capital dép<strong>en</strong>dant de commodities ou d’instrum<strong>en</strong>ts de capitaux<br />

propres<br />

• une clause convertible ou d’option dans un emprunt de la catégorie «Available-for-sale» et la<br />

comptabilisation de variations de valeur sur les capitaux propres<br />

• une option de v<strong>en</strong>te ou d’achat liée à une obligation de rembourser une dette avec un agio ou<br />

disagio important, sauf si cette option pouvait être exercée au coût amorti<br />

• une clause monétaire dans un contrat, qui prévoit le retrait ou la livraison <strong>pour</strong> l’acheteur et<br />

le v<strong>en</strong>deur dans une monnaie tierce, dans la mesure où ce bi<strong>en</strong> n’est <strong>en</strong> général pas négocié<br />

dans cette monnaie (exemple: si une <strong>en</strong>treprise suisse achète à une <strong>en</strong>treprise norvégi<strong>en</strong>ne<br />

du pétrole brut <strong>en</strong> USD, il n’y a pas de dérivé incorporé car le pétrole brut est généralem<strong>en</strong>t<br />

libellé <strong>en</strong> USD. Il n’y a pas non plus de dérivé dans la mesure où le contrat est rédigé <strong>en</strong><br />

NOK ou <strong>en</strong> CHF, car ces monnaies sont les monnaies <strong>des</strong> pays parties au contrat. Si, <strong>en</strong><br />

revanche, le contrat est libellé <strong>en</strong> DEM, il s’agit alors d’un dérivé incorporé). Dans ce cas, les<br />

composants monétaires de ce contrat doiv<strong>en</strong>t être traités comme un contrat à terme de gré à gré.<br />

Si la condition d’un dérivé incorporé est réalisée, ce dérivé doit être évalué séparém<strong>en</strong>t, mais cela ne<br />

signifie toutefois pas que le contrat hôte et le dérivé doiv<strong>en</strong>t être inscrits dans deux positions différ<strong>en</strong>tes<br />

du bilan (selon Q&A 23-1). Il est donc possible de continuer à inscrire une obligation de la catégorie<br />

Held-to-Maturity ainsi que le dérivé incorporé au bilan dans les immobilisations. Dans ce cas<br />

cep<strong>en</strong>dant, certaines directives de publication doiv<strong>en</strong>t être respectées (voir IAS 32.46 et IAS 32.77).<br />

<strong>La</strong> comptabilisation séparée du dérivé et du contrat hôte ne peut être effectuée dans les exemples<br />

suivants:<br />

• Emprunt convertible du portefeuille de négoce, car cette position doit être saisie à la juste valeur<br />

avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat<br />

• Emprunts à taux d’intérêt variable (pas de répartition <strong>en</strong> un Straight Bond et un dérivé)<br />

• Dette ou placem<strong>en</strong>t à taux d’intérêt fixe ainsi qu’un accord de retrait ou de livraison avec un<br />

plancher ou un plafond<br />

• Instrum<strong>en</strong>ts financiers qui nécessit<strong>en</strong>t <strong>des</strong> intérêts ou <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts de capitaux <strong>en</strong> monnaie<br />

étrangère (emprunts <strong>en</strong> double monnaie )<br />

• Commodities dont le prix est libellé <strong>en</strong> monnaie étrangère (p. ex. pétrole brut <strong>en</strong> USD)<br />

• Dérivé avec option de remboursem<strong>en</strong>t anticipé à un prix d’exercice qui ne créerait pas de profits<br />

ou de pertes importants<br />

• Dérivés <strong>en</strong> rapport avec un leasing qui nécessite <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts indexés (p. ex. contrats de location<br />

à long terme, dont le loyer dép<strong>en</strong>d du r<strong>en</strong>chérissem<strong>en</strong>t)<br />

• Paiem<strong>en</strong>ts qui dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t d’un indice (p.ex. l’indice à la consommation)<br />

12 E RNST & YOUNG


Il n’y a pas de dérivé incorporé lorsqu’un emprunt variable et un swap sont artificiellem<strong>en</strong>t<br />

désignés comme unique (instrum<strong>en</strong>t synthétique). Dans ce cas, il y a un actif financier et un<br />

dérivé qui doiv<strong>en</strong>t être évalués séparém<strong>en</strong>t selon les dispositions d’IAS <strong>39</strong>. Dans tous les cas,<br />

il est possible de vérifier si les dispositions spéciales de la comptabilité de couverture peuv<strong>en</strong>t<br />

être invoquées.<br />

Dans la mesure où une évaluation séparée du dérivé et du contrat hôte n’est pas possible,<br />

le contrat composé doit être évalué à la juste valeur.<br />

E RNST & YOUNG<br />

13


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

5 Les différ<strong>en</strong>ts actifs et passifs financiers<br />

IAS <strong>39</strong> différ<strong>en</strong>cie quatre catégories d’actifs financiers ainsi que deux catégories de passifs<br />

financiers:<br />

• Les actifs financiers dét<strong>en</strong>us à <strong>des</strong> fins de transaction (Held-for-Trading) sont ceux qui ont<br />

été acquis ou cédés dans le but de dégager un bénéfice sur les fluctuations à court terme. Les<br />

dérivés sont toujours considérés comme dét<strong>en</strong>us à <strong>des</strong> fins de transaction, à moins que les<br />

directives de la comptabilité de couverture soi<strong>en</strong>t applicables. Si les actifs financiers sont<br />

acquis <strong>pour</strong> une durée indéterminée, ils ne font pas partie intégrante du portefeuille de transaction<br />

mais apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à une autre catégorie (Held-to-Maturity, Originated Loans and<br />

Receivables ou Available-for-Sale).<br />

• Les placem<strong>en</strong>ts dét<strong>en</strong>us jusqu’à leur échéance (Held-to-Maturity Investm<strong>en</strong>ts) sont <strong>des</strong><br />

actifs financiers à paiem<strong>en</strong>ts fixés ou déterminables et à échéance fixée, que l’<strong>en</strong>treprise a<br />

l’int<strong>en</strong>tion et la capacité de conserver jusqu’à leur échéance.<br />

• Les prêts et créances émis par l’<strong>en</strong>treprise (Loans and Receivables Originated by the Enterprise<br />

et Not Held-for-Trading) sont <strong>des</strong> actifs financiers qui sont créés du fait de la <strong>mise</strong> à disposition<br />

d’arg<strong>en</strong>t, de prestations de service ou de marchandises. Ce qui est important est que l’arg<strong>en</strong>t<br />

aille directem<strong>en</strong>t du créancier au débiteur. Si <strong>des</strong> actifs financiers sont achetés (p. ex. à une<br />

bourse ou par un intermédiaire), ces valeurs ne peuv<strong>en</strong>t pas être attribuées à cette catégorie.<br />

• <strong>La</strong> catégorie <strong>des</strong> actifs financiers disponibles à la v<strong>en</strong>te (Available-for-sale) compr<strong>en</strong>d tous<br />

les autres actifs financiers. Cette catégorie compr<strong>en</strong>d par exemple les actions acquises <strong>en</strong><br />

bourses et conservées <strong>pour</strong> une durée indéterminée (p. ex. 10% de participation dans une<br />

société cotée <strong>en</strong> bourse).<br />

• Les passifs financiers dét<strong>en</strong>us à <strong>des</strong> fins de transaction ainsi que les dérivés: <strong>en</strong> font partie,<br />

par exemple, les v<strong>en</strong>tes à découvert d’actions, les options é<strong>mise</strong>s et les contrats à terme de<br />

gré à gré avec <strong>des</strong> pertes accumulées.<br />

• Tous les autres passifs financiers.<br />

Cette répartition est égalem<strong>en</strong>t importante <strong>en</strong> vue de la comptabilité de couverture car toutes<br />

les catégories ne peuv<strong>en</strong>t pas être couvertes <strong>pour</strong> tous les risques (voir chapitre «6. Comptabilité<br />

de couverture»).<br />

5.1 Evaluation<br />

5.1.1 Evaluation initiale d’actifs et passifs financiers<br />

L’évaluation est effectuée au coût. Celui-ci correspond à la juste valeur de la contrepartie<br />

donnée ou reçue. Les coûts de transaction et <strong>en</strong> partie égalem<strong>en</strong>t les résultats de la couverture<br />

(voir «6 Comptabilité de couverture») sont partie intégrante <strong>des</strong> coûts initiaux. Si la juste<br />

valeur n’est pas déterminable de façon fiable, les évaluations doiv<strong>en</strong>t être effectuées par<br />

exemple sur la base de flux de trésorerie futurs escomptés.<br />

14 E RNST & YOUNG


5.1.2 Evaluation ultérieure d’actifs financiers<br />

Comme m<strong>en</strong>tionné ci-avant, IAS différ<strong>en</strong>cie quatre catégories d’actifs financiers: les actifs financiers<br />

à <strong>des</strong> fins de transaction, les placem<strong>en</strong>ts dét<strong>en</strong>us jusqu’à leur échéance, les prêts et créances<br />

qui ne sont pas dét<strong>en</strong>us à <strong>des</strong> fins de transaction et les autres actifs financiers (Available-for-Sale).<br />

Le tableau suivant détaille les directives d’évaluation selon IAS <strong>39</strong>, applicables à chaque catégorie:<br />

Tableau 2: Directives d’évaluation <strong>des</strong> actifs financiers<br />

Catégorie Evaluation initiale Evaluation ultérieure Comptabilisation <strong>des</strong><br />

variations de valeur<br />

Held-for-trading y Coût Juste valeur Compte de résultat<br />

compris les dérivés<br />

Available-for-Sale Coût Juste valeur Droit d’option valable <strong>pour</strong><br />

toute la rubrique (capitaux<br />

propres ou compte de<br />

résultat); <strong>en</strong> cas d’option <strong>pour</strong><br />

les capitaux propres, les<br />

impairm<strong>en</strong>ts doiv<strong>en</strong>t être<br />

comptabilisés par le compte<br />

de résultat<br />

Prêts et créances Coût Coût amorti y compris Ev<strong>en</strong>tuelle actualisation avec<br />

émis impairm<strong>en</strong>ts effet sur le compte de résultat<br />

Held-to-Maturity Coût Coût amorti y compris Ev<strong>en</strong>tuelle actualisation avec<br />

impairm<strong>en</strong>ts<br />

effet sur le compte de résultat<br />

5.1.2.1 Principe de l’évaluation à la juste valeur<br />

L’évaluation ultérieure a donc lieu à la juste valeur (sans t<strong>en</strong>ir compte <strong>des</strong> coûts de transaction <strong>en</strong><br />

cas de v<strong>en</strong>te) à l’exception:<br />

• <strong>des</strong> prêts et créances non dét<strong>en</strong>us à <strong>des</strong> fins de transaction,<br />

• <strong>des</strong> investissem<strong>en</strong>ts dét<strong>en</strong>us jusqu’à leur échéance et<br />

• <strong>des</strong> actifs financiers dont la valeur ne peut pas être déterminée de façon fiable. Plus particulièrem<strong>en</strong>t,<br />

il n’est parfois pas possible de déterminer la juste valeur d’actions non cotées avec<br />

une sécurité suffisante. En revanche, on admet que la juste valeur <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts dérivés<br />

peut toujours être déterminée car il s’agit de valeurs liées à l’élém<strong>en</strong>t de base.<br />

Si la juste valeur ne peut pas être déterminée de façon fiable, ces placem<strong>en</strong>ts doiv<strong>en</strong>t être<br />

évalués au coût amorti. Dans ce cas, il est nécessaire de vérifier att<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>t s’il y a une<br />

diminution de valeur durable.<br />

E RNST & YOUNG<br />

15


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

On considère que la juste valeur peut être déterminée de façon fiable lorsque les limites<br />

supérieure et inférieure de valeurs ne s’écart<strong>en</strong>t pas de manière importante l’une de l’autre,<br />

comme par exemple <strong>pour</strong> les variations <strong>en</strong>tre cours de change billets et devises dans un<br />

marché suffisamm<strong>en</strong>t liquide. Par ailleurs, la juste valeur peut être estimée <strong>pour</strong> <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts<br />

débiteurs qui font l’objet d’une évaluation par une ag<strong>en</strong>ce de rating et dont le flux de<br />

trésorerie est déterminable. C’est égalem<strong>en</strong>t le cas <strong>pour</strong> les instrum<strong>en</strong>ts financiers <strong>pour</strong> lesquels<br />

de bons modèles d’évaluation sont disponibles, dans la mesure où les données nécessaires<br />

sont connues. Pour les actions, il n’est pas autorisé d’activer <strong>des</strong> plus-values présumées<br />

<strong>pour</strong> l’achat d’une participation substantielle car leur réalisation n’est pas certaine.<br />

5.1.2.2 L’évaluation au coût amorti (Amortised Cost)<br />

Les actifs financiers à échéance fixe qui ne sont pas évalués à la juste valeur doiv<strong>en</strong>t être évalués<br />

au coût amorti <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> considération les r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts effectifs. Concrètem<strong>en</strong>t, les créances<br />

à court terme doiv<strong>en</strong>t être évaluées à la valeur nominale et les prêts au coût amorti, dans la<br />

mesure où le prix d’émission et le prix de remboursem<strong>en</strong>t ne sont pas id<strong>en</strong>tiques. Des actifs<br />

financiers à intérêts variables ne sont <strong>en</strong> règle générale pas soumis à <strong>des</strong> variations de valeur car<br />

l’intérêt est toujours réadapté au marché.<br />

Un test d’impairm<strong>en</strong>t (diminution de valeur durable) doit être effectué <strong>pour</strong> tous les actifs financiers<br />

évalués à la juste valeur.<br />

L’exemple ci-<strong>des</strong>sous illustre l’évaluation au coût amorti:<br />

Une société émet un emprunt obligataire de CHF 170 mio. L’échéance a lieu dans 7 ans,<br />

l’intérêt est de 2.5% et le prix d’émission après les frais de transaction est de 89.59%. Le remboursem<strong>en</strong>t<br />

a lieu au pair.<br />

Tableau 3: Exemple d’évaluation au coût amorti<br />

Evaluation Evaluation Actuali- Coupons Total Charge<br />

<strong>en</strong> % <strong>en</strong> CHF sation à 2.5% d’intérêt d’intérêt<br />

<strong>en</strong> CHF <strong>en</strong> CHF charge <strong>en</strong> %<br />

<strong>en</strong> CHF<br />

An 0 Emission 89.59% 152’307’692<br />

An 1 90.90% 154’530’782 2’223’090 4’250’000 6’473’090 4.250%<br />

An 2 92.26% 156’848’324 2’317’542 4’250’000 6’567’542 4.250%<br />

An 3 93.68% 159’264’381 2’416’057 4’250’000 6’666’057 4.250%<br />

An 4 95.17% 161’783’118 2’518’737 4’250’000 6’768’737 4.250%<br />

An 5 96.71% 164’408’904 2’625’786 4’250’000 6’875’786 4.250%<br />

An 6 98.32% 167’146’278 2’737’374 4’250’000 6’987’374 4.250%<br />

An 7 Rembourse- 100.00% 170’000’000 2’853’722 4’250’000 7’103’722 4.250%<br />

m<strong>en</strong>t<br />

Cette évaluation (Effective Interest Method) ne découle pas sur une charge d’intérêt constante,<br />

puisqu’un taux d’intérêt fixe appliqué à un capital <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tation conduit à une charge<br />

d’intérêt <strong>en</strong> hausse.<br />

16 E RNST & YOUNG


<strong>La</strong> même procédure peut égalem<strong>en</strong>t être appliquée <strong>pour</strong> <strong>des</strong> obligations à intérêts variables.<br />

Dans ce cas, seuls les intérêts de coupons et la totalité <strong>des</strong> charges d’intérêt chang<strong>en</strong>t.<br />

L’évaluation peut toutefois être effectuée de la même manière.<br />

Cela devi<strong>en</strong>t plus compliqué lorsque le taux d’intérêt, bi<strong>en</strong> que fixé à l’avance <strong>pour</strong> la durée<br />

de l’emprunt, est progressif ou dégressif («stepped interest»). Dans un tel cas, la méthode du<br />

coût amorti doit égalem<strong>en</strong>t être utilisée <strong>en</strong> utilisant le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t effectif, de manière à ce que<br />

la charge d’intérêt <strong>en</strong> <strong>pour</strong>-c<strong>en</strong>t soit toujours la même. Dans Q&A 10-12 figure l’exemple suivant:<br />

une <strong>en</strong>treprise émet un emprunt de cinq ans avec un montant d’émission et de remboursem<strong>en</strong>t<br />

de KCHF 1’250. L’intérêt s’élève à 6% au cours de la première année, à 8% au cours<br />

de la deuxième, à 10% au cours de la troisième, à 12% au cours de la quatrième et à 16.4% au<br />

cours de la cinquième année. <strong>La</strong> charge d’intérêts effective s’élève ainsi à 10% et elle est<br />

comptabilisée de la manière suivante (montants <strong>en</strong> KCHF):<br />

Tableau 4: Exemple de l’évaluation au coût amorti avec taux d’intérêt progressif<br />

Année Coût amorti au début de Charge d’intérêt Paiem<strong>en</strong>ts Coût amorti à la fin<br />

l’année effective (10%) d’intérêts de l’année<br />

2000 1’250 125 75 1’300<br />

2001 1’300 130 100 1’330<br />

2002 1’330 133 125 1’338<br />

2003 1’338 134 150 1’322<br />

2004 1’322 132 204 1’250<br />

5.1.2.3 <strong>La</strong> catégorie Held-to-Maturity<br />

Pour pouvoir classifier <strong>des</strong> actifs financiers dans la catégorie Held-to-Maturity, la société doit avoir<br />

l’int<strong>en</strong>tion et la capacité de dét<strong>en</strong>ir ces actifs jusqu’à l’échéance. Une <strong>en</strong>treprise n’a pas l’int<strong>en</strong>tion<br />

manifeste de dét<strong>en</strong>ir un investissem<strong>en</strong>t jusqu’à l’échéance lorsque l’une <strong>des</strong> conditions suivantes<br />

est satisfaite:<br />

• l’<strong>en</strong>treprise n’a l’int<strong>en</strong>tion de garder l’actif financier que <strong>pour</strong> une durée indéterminée,<br />

• l’<strong>en</strong>treprise déti<strong>en</strong>t l’actif <strong>en</strong> <strong>en</strong>visageant de le réaliser <strong>en</strong> cas de modifications sur le marché<br />

ou d’événem<strong>en</strong>ts internes (modifications du taux d’intérêt, resserrem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> liquidités, investissem<strong>en</strong>ts<br />

alternatifs, modifications du cours de change),<br />

• l’émetteur de la valeur financière a la possibilité de régler l’actif financier à une valeur<br />

inférieure au coût amorti (Option Call),<br />

• par le passé, l’<strong>en</strong>treprise a réalisé d’importantes transactions avant terme (à l’exception de a)<br />

<strong>des</strong> v<strong>en</strong>tes peu avant la date d’échéance ou d’exercice de l’option, <strong>en</strong> règle générale pas plus<br />

de 3 mois, b) <strong>des</strong> v<strong>en</strong>tes de montants peu importants (max. 10%) selon <strong>des</strong> rachats planifiés<br />

ou c) <strong>des</strong> v<strong>en</strong>tes suite à <strong>des</strong> événem<strong>en</strong>ts extraordinaires non contrôlables par l’<strong>en</strong>treprise - de<br />

telles exceptions sont décrites sous chiffre 86 d’IAS <strong>39</strong>, comme par exemple une aggravation<br />

m<strong>en</strong>açante de la solvabilité du débiteur).<br />

E RNST & YOUNG<br />

17


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

Les actions, les bons de participation ou les parts de fonds ne sont pas <strong>des</strong> placem<strong>en</strong>ts qui peuv<strong>en</strong>t<br />

être dét<strong>en</strong>us jusqu’à l’échéance puisqu’ils n’ont pas d’échéance. Les emprunts convertibles<br />

ne peuv<strong>en</strong>t pas non plus être classifiés <strong>en</strong> tant que placem<strong>en</strong>ts Held-to-Maturity car cela ne correspondrait<br />

pas au caractère de ces papiers. De plus, il faut noter que ces placem<strong>en</strong>ts conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un<br />

dérivé incorporé.<br />

Lorsque le dét<strong>en</strong>teur a une option de v<strong>en</strong>te, le placem<strong>en</strong>t ne peut être classifié comme Held-to-<br />

Maturity que dans la mesure où il <strong>en</strong>visage de maint<strong>en</strong>ir son placem<strong>en</strong>t jusqu’à son échéance.<br />

En cas de nantissem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> placem<strong>en</strong>ts de la catégorie Held-to-Maturity, il est possible de les laisser<br />

dans cette catégorie, tant que la société a la possibilité d’influ<strong>en</strong>cer la durée de dét<strong>en</strong>tion.<br />

Le fait que la méthode du coût amorti ne puisse pas être appliquée <strong>pour</strong> une certaine catégorie<br />

d’actifs financiers «Held-to-Maturity» ne signifie pas que cela doit être le cas <strong>pour</strong> toutes les<br />

catégories. <strong>La</strong> condition doit donc être examinée <strong>pour</strong> chaque actif <strong>en</strong> particulier.<br />

D’autres critères interdisant la comptabilisation au coût amorti sont les suivants:<br />

• l’<strong>en</strong>treprise n’a pas les ressources financières <strong>pour</strong> dét<strong>en</strong>ir l’actif financier jusqu’à l’échéance;<br />

• l’<strong>en</strong>treprise est sou<strong>mise</strong> à <strong>des</strong> contraintes juridiques ou autres qui <strong>pour</strong>rai<strong>en</strong>t supprimer l’int<strong>en</strong>tion<br />

de dét<strong>en</strong>ir à long terme de tels investissem<strong>en</strong>ts.<br />

En revanche, il est autorisé d’attribuer à cette catégorie <strong>des</strong> obligations avec un très mauvais<br />

rating de solvabilité (Q&A 10-16). <strong>La</strong> forte probabilité de défaut de paiem<strong>en</strong>t ne l’exclut pas<br />

d’emblée. Le cas échéant, ces risques doiv<strong>en</strong>t être considérés lors de la détermination de la correction<br />

de valeur nécessaire.<br />

D’autres facteurs peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t limiter la capacité de dét<strong>en</strong>tion à long terme. Les critères<br />

doiv<strong>en</strong>t être examinés aussi bi<strong>en</strong> lors de l’achat qu’à chaque date de clôture subsèqu<strong>en</strong>te.<br />

Si la société a v<strong>en</strong>du un nombre significatif de placem<strong>en</strong>ts financiers de la catégorie Held-to-<br />

Maturity et que ces v<strong>en</strong>tes ne tomb<strong>en</strong>t pas sous le coup <strong>des</strong> exceptions autorisées, l’<strong>en</strong>semble du<br />

groupe ne <strong>pour</strong>ra alors pas attribuer de placem<strong>en</strong>ts financiers à cette catégorie <strong>pour</strong> l’année de<br />

référ<strong>en</strong>ce ainsi que durant les deux années suivantes.<br />

Il est donc recommandé de surveiller att<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>t les placem<strong>en</strong>ts de cette catégorie. Des positions<br />

uniques relativem<strong>en</strong>t nombreuses et petites ne devrai<strong>en</strong>t pas non plus être attribuées à la catégorie<br />

Held-to-Maturity car le risque augm<strong>en</strong>te <strong>en</strong>suite que <strong>des</strong> v<strong>en</strong>tes non autorisées ai<strong>en</strong>t lieu. En<br />

<strong>pratique</strong>, on trouve toutefois <strong>des</strong> solutions <strong>pour</strong> que ces portefeuilles soi<strong>en</strong>t constitués d’un<br />

nombre limité de positions plus importantes, administrées par le trésor c<strong>en</strong>tral.<br />

18 E RNST & YOUNG


5.1.2.4 Changem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes catégories<br />

Aucun actif financier du portefeuille d’actifs dét<strong>en</strong>us à <strong>des</strong> fins de transaction ne devrait être transféré<br />

dans une autre catégorie. En revanche, un virem<strong>en</strong>t d’un compte à un autre à l’intérieur du portefeuille<br />

est autorisé dans la mesure où cela a été justifié par de réc<strong>en</strong>tes et fréqu<strong>en</strong>tes prises de bénéfice.<br />

Un investissem<strong>en</strong>t qui ne peut plus être évalué au coût amorti <strong>en</strong> raison de modifications dans la capacité<br />

ou l’int<strong>en</strong>tion de le dét<strong>en</strong>ir doit alors être évalué à la juste valeur. Lorsque, <strong>pour</strong> un actif financier<br />

évalué au coût amorti <strong>en</strong> raison de l’abs<strong>en</strong>ce de cours, ces cours devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t disponibles, cet actif doit<br />

alors être évalué à la juste valeur. Dans les deux cas, la différ<strong>en</strong>ce est comptabilisée selon «5.1.4<br />

Résultat de l’évaluation <strong>des</strong> valeurs financières comptabilisées à la juste valeur».<br />

Lorsqu’un investissem<strong>en</strong>t ne peut plus être évalué à la juste valeur <strong>en</strong> raison de modifications dans la<br />

capacité ou l’int<strong>en</strong>tion de le dét<strong>en</strong>ir ou d’abs<strong>en</strong>ce de juste valeur, il doit être comptabilisé au coût<br />

amorti, la dernière juste valeur publiée constituant la nouvelle base de coût. Les bénéfices et les pertes<br />

jusque-là comptabilisés dans le capital propre sont comptabilisés de la manière suivante:<br />

• Actifs à échéance fixe: comptabilisation <strong>des</strong> résultats traités auparavant sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat<br />

sur la durée résiduelle de sorte que <strong>des</strong> r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts id<strong>en</strong>tiques soi<strong>en</strong>t garantis.<br />

• Actifs à échéance non fixe: les résultats traités auparavant sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat rest<strong>en</strong>t dans<br />

le capital propre jusqu’à ce que l’investissem<strong>en</strong>t soit réalisé; à ce mom<strong>en</strong>t-là, ils sont transférés du<br />

capital propre au compte de résultat.<br />

5.1.3 Evaluation ultérieure <strong>des</strong> passifs financiers<br />

Après la comptabilisation initiale, tous les passifs financiers doiv<strong>en</strong>t être saisis au coût amorti, à<br />

l’exception <strong>des</strong> passifs qui sont conservés à <strong>des</strong> fins de transaction ainsi que <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts dérivés.<br />

Dans ces deux cas, ils doiv<strong>en</strong>t être évalués à la juste valeur. Si les justes valeurs ne peuv<strong>en</strong>t<br />

être déterminées, l’évaluation est égalem<strong>en</strong>t effectuée au coût amorti. Les directives d’évaluation<br />

de la comptabilité de couverture doiv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être respectées.<br />

Tel que m<strong>en</strong>tionné sous paragraphe «3. Comptabilisation et décomptabilisation», <strong>en</strong> cas de rachat<br />

d’obligations, la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le prix d’achat et la valeur comptable sera comptabilisée avec incid<strong>en</strong>ce<br />

sur le résultat. Les problèmes spécifiques liés au rachat d’emprunts convertibles et à option sont<br />

prés<strong>en</strong>tés au paragraphe «5.2 Cas particulier d’emprunts convertibles et à option d’une <strong>en</strong>treprise».<br />

Tableau 5: Directives d’évaluation <strong>des</strong> passifs financiers<br />

Catégorie Evaluation initiale Evaluation ultérieure Comptabilisation de la<br />

variation de valeur<br />

Held-for-Trading y compris Coût Juste valeur Compte de résultat<br />

instrum<strong>en</strong>ts dérivés<br />

Autres passifs Coût Coût amorti Ev<strong>en</strong>tuelle actualisation par<br />

financiers<br />

le compte de résultat<br />

E RNST & YOUNG<br />

19


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

5.1.4 Résultat sur évaluation <strong>des</strong> valeurs financières<br />

comptabilisées à la juste valeur<br />

Les résultats découlant de l’évaluation à la juste valeur <strong>des</strong> actifs et passifs financiers qui<br />

ne font pas partie intégrante d’une opération de couverture doiv<strong>en</strong>t être comptabilisés de la<br />

manière suivante:<br />

• un résultat sur actifs et passifs financiers dét<strong>en</strong>u à <strong>des</strong> fins de transaction doit être comptabilisé<br />

avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat (à l’exception <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts désignés à <strong>des</strong> fins de couverture,<br />

les instrum<strong>en</strong>ts dérivés sont toujours considérés comme dét<strong>en</strong>us à <strong>des</strong> fins de transaction)<br />

• un résultat sur d’autres actifs financiers (Available-for-Sale) doit être soit<br />

• comptabilisé avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat ou<br />

• attribué directem<strong>en</strong>t au capital propre, jusqu’à ce que l’actif soit réalisé ou que sa valeur ait<br />

diminué de manière durable. Dans ce cas, la différ<strong>en</strong>ce doit être traitée comme ayant une<br />

incid<strong>en</strong>ce sur le résultat (one time choice).<br />

Avec la seconde méthode (comptabilisation dans le capital propre), les amortissem<strong>en</strong>ts d’agio,<br />

respectivem<strong>en</strong>t de disagio <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts débiteurs doiv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être comptabilisés dans la<br />

charge d’intérêt, respectivem<strong>en</strong>t le rev<strong>en</strong>u <strong>des</strong> intérêts. Il <strong>en</strong> va de même <strong>pour</strong> les frais de transaction<br />

(voir paragraphe «5.4 Traitem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> frais de transaction»). Seules les modifications de la<br />

valeur dues aux intérêts <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts débiteurs sont comptabilisées sur le capital propre. Cette<br />

<strong>pratique</strong> de comptabilisation est expliquée au paragraphe «5.1.2.2 L’évaluation au coût amorti<br />

(Amortised Cost)»:<br />

Tableau 6: Exemple d’évaluation d’actifs financiers porteurs d’intérêts de la catégorie Available-for-Sale<br />

Evaluation Evaluation Actuali- Coupons Total charges Charges<br />

<strong>en</strong> % <strong>en</strong> CHF sation à 2.5% d’intérêt d’intérêt<br />

<strong>en</strong> CHF <strong>en</strong> CHF <strong>en</strong> CHF <strong>en</strong> %<br />

An 0 Emission 89.59% 152’307’692<br />

An 1 90.90% 154’530’782 2’223’090 4’250’000 6’473’090 4.250%<br />

Un investisseur acquiert, lors de l’émission, 10% de cet emprunt (les frais de transaction sont<br />

négligés par la suite) et paie CHF 15’230’769. Si le taux d’intérêt sur le marché ne se modifie<br />

pas, l’emprunt aura, après un an, une valeur de CHF 15’453’078. Cette différ<strong>en</strong>ce est dans tous<br />

les cas comptabilisée <strong>en</strong> tant que produit d’intérêt. Cep<strong>en</strong>dant, si les taux d’intérêt se modifi<strong>en</strong>t,<br />

la juste valeur se modifiera égalem<strong>en</strong>t. Si la juste valeur de cet investissem<strong>en</strong>t s’élève après une<br />

année à CHF 16’000’000 par exemple, <strong>en</strong> raison <strong>des</strong> taux d’intérêts, l’augm<strong>en</strong>tation de valeur de<br />

CHF 546’922 est comptabilisée de la manière suivante:<br />

Débit Crédit CHF<br />

Emprunt Capital propre (variations de valeur sur les 546’922<br />

instrum<strong>en</strong>ts financiers)<br />

Une <strong>en</strong>treprise choisit comme base d’évaluation une <strong>des</strong> deux métho<strong>des</strong> (variations de valeur sur le<br />

capital propre ou sur le compte de résultat) <strong>pour</strong> tous les actifs financiers Available-for-Sale (à l’exception<br />

du Hedging). Un changem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les deux métho<strong>des</strong> ne devrait pas interv<strong>en</strong>ir.<br />

20 E RNST & YOUNG


Dans le cas où l’<strong>en</strong>treprise a effectué <strong>des</strong> virem<strong>en</strong>ts de la catégorie Available-for-Sale à la catégorie<br />

<strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts dét<strong>en</strong>us à <strong>des</strong> fins de transaction et qu’elle a choisi la variante visant à comptabiliser<br />

les profits et pertes de la catégorie Available-for-Sale dans les capitaux propres sans incid<strong>en</strong>ce sur le<br />

résultat, la question se pose alors de savoir comm<strong>en</strong>t ces résultats doiv<strong>en</strong>t être traités lors du virem<strong>en</strong>t.<br />

Ces résultats doiv<strong>en</strong>t être maint<strong>en</strong>us dans le capital propre jusqu’à ce que l’actif financier soit<br />

v<strong>en</strong>du, auquel cas ils doiv<strong>en</strong>t alors être transférés dans le compte de résultat.<br />

5.1.5 Résultat de l’évaluation <strong>des</strong> valeurs financières<br />

non comptabilisées à la juste valeur<br />

Les modifications de valeur <strong>des</strong> actifs financiers qui sont évalués au coût amorti doiv<strong>en</strong>t être<br />

comptabilisées avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat (lors de la réalisation, par une actualisation ou par<br />

une diminution de valeur durable). Cette règle ne s’applique pas <strong>en</strong> cas de Hedging.<br />

5.1.6 Diminution durable de valeur d’actifs financiers<br />

Si une <strong>en</strong>treprise prévoit, <strong>pour</strong> un investissem<strong>en</strong>t ou un groupe d’actifs financiers semblables,<br />

une diminution de valeur durable (=impairm<strong>en</strong>t), cette perte est comptabilisée avec incid<strong>en</strong>ce sur<br />

le résultat. On considère qu’il y a diminution de valeur lorsque la valeur comptable est supérieure<br />

au montant prévu réalisable (Recoverable Amount, défini selon IAS 36 comme le montant le plus<br />

élevé de la juste valeur ou de la valeur d’utilité, cette différ<strong>en</strong>ciation ayant une plus grande importance<br />

<strong>pour</strong> les immobilisations corporelles que <strong>pour</strong> les immobilisations financières). Lors de<br />

chaque date de clôture, il est nécessaire de vérifier de manière objective s’il existe <strong>des</strong> signes de<br />

diminution de valeur durable et substantielle sur les actifs financiers. Des indications possibles<br />

<strong>pour</strong> un impairm<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t être:<br />

• <strong>des</strong> problèmes de liquidité de l’émetteur<br />

• <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts d’intérêt ou de capital interrompus ou retardés<br />

• une faillite att<strong>en</strong>due ou un report de succession possible<br />

• le non-respect d’un contrat de crédit (p.ex. Debt Cov<strong>en</strong>ants)<br />

• la disparition d’un marché actif suite à <strong>des</strong> difficultés financières de l’<strong>en</strong>treprise<br />

• une augm<strong>en</strong>tation importante <strong>des</strong> délais de paiem<strong>en</strong>t de la cli<strong>en</strong>tèle.<br />

Le principe de l’évaluation individuelle s’applique égalem<strong>en</strong>t lors de la détermination de l’impairm<strong>en</strong>t.<br />

Il n’est donc pas possible, par exemple, de comp<strong>en</strong>ser la perte de valeur d’un actif<br />

financier avec l’augm<strong>en</strong>tation de valeur d’un autre élém<strong>en</strong>t de la fortune financière de la même<br />

catégorie. D’autre part, il n’est pas non plus opportun de comptabiliser <strong>des</strong> correctifs de valeur<br />

supplém<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> sus <strong>des</strong> diminutions de valeur id<strong>en</strong>tifiées et calculées.<br />

IAS <strong>39</strong> permet <strong>en</strong> principe de calculer les diminutions de valeur sur la base d’un portefeuille, dans<br />

la mesure où celui-ci est constitué de valeurs financières semblables. Cep<strong>en</strong>dant, si une <strong>en</strong>treprise<br />

constate qu’un actif particulier a diminué de valeur, elle doit l’évaluer séparém<strong>en</strong>t et ne peut plus le<br />

déprécier au moy<strong>en</strong> d’un taux forfaitaire.<br />

E RNST & YOUNG<br />

21


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

Les sûretés obt<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> garantie <strong>pour</strong> un prêt doiv<strong>en</strong>t être prises <strong>en</strong> compte lors de la détermination<br />

de l’impairm<strong>en</strong>t. <strong>La</strong> société ne peut pas porter les sûretés à l’actif de son bilan, toutefois, ces<br />

dernières ont une incid<strong>en</strong>ce directe sur l’estimation de la perte de valeur du prêt.<br />

Les catégories suivantes doiv<strong>en</strong>t être sou<strong>mise</strong>s à un test d’impairm<strong>en</strong>t<br />

Tableau 7: Actifs financiers sujets à une perte de valeur pot<strong>en</strong>tielle (impairm<strong>en</strong>t)<br />

Catégorie Evaluation Impairm<strong>en</strong>t possible?<br />

Held-for-Trading Juste valeur Non<br />

Available-for-Sale Juste valeur Non<br />

(variations de valeur sur le compte<br />

de résultat)<br />

Available-for-Sale (variations de Juste valeur Oui<br />

valeur sur le capital propre)<br />

Held-to-Maturity Coût amorti Oui<br />

Prêts et créances émis Coût amorti Oui<br />

Lorsqu’il apparaît qu’un actif sujet à dépréciation ne sera pas remboursé <strong>pour</strong> le montant<br />

prévu, on doit considérer être <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’une diminution de valeur durable. Dans de tels<br />

cas, seule la valeur <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts att<strong>en</strong>dus, actualisée au taux d’intérêt conv<strong>en</strong>u à l’origine,<br />

doit être activée. <strong>La</strong> valeur comptable est soit réduite directem<strong>en</strong>t au moy<strong>en</strong> d’amortissem<strong>en</strong>ts,<br />

soit diminuée indirectem<strong>en</strong>t au moy<strong>en</strong> de correctifs de valeur.<br />

Dans le cas d’un actif financier comptabilisé à la juste valeur avec variations de valeur comptabilisées<br />

dans le capital propre (traitem<strong>en</strong>t possible <strong>pour</strong> les autres actifs financiers de la catégorie<br />

‘Available-for-Sale’), lors d’une diminution de valeur durable, le montant inscrit au capital<br />

propre doit être extourné dans le compte de résultat. En ce qui concerne les instrum<strong>en</strong>ts débiteurs<br />

comptabilisés à la juste valeur, le montant de l’<strong>en</strong>caissem<strong>en</strong>t probable doit être actualisé<br />

au taux du marché.<br />

Dans de tels cas, la question se pose de savoir si la diminution de valeur est durable ou temporaire.<br />

Si une société acquiert une action à CHF 400 et que, sur la base du prix du marché, la<br />

valeur <strong>en</strong> fin d’année est réduite de manière minime à CHF <strong>39</strong>0, il n’y a sûrem<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>core<br />

de diminution de valeur durable. Dans ce cas, la société comptabilise la perte sur les cours<br />

sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat:<br />

Débit Crédit CHF<br />

Capital propre (variations de valeur sur Action 10<br />

les instrum<strong>en</strong>ts financiers)<br />

22 E RNST & YOUNG


Cep<strong>en</strong>dant, si l’action subit au cours de l’année suivante <strong>des</strong> pertes durables sur le cours et<br />

que celui-ci baisse à CHF 100, par exemple, la perte totale sur le cours est comptabilisée avec<br />

incid<strong>en</strong>ce sur le résultat:<br />

Débit Crédit CHF<br />

Perte sur cours Action 290<br />

Perte sur cours Capital propre (variations de valeur sur les 10<br />

instrum<strong>en</strong>ts financiers)<br />

Pour ces directives, il faut considérer qu’un intérêt non conforme au marché ne signifie pas obligatoirem<strong>en</strong>t<br />

un impairm<strong>en</strong>t. Si une société accorde par exemple un prêt avec un intérêt de 1%,<br />

cela ne constitue pas un impairm<strong>en</strong>t aussi longtemps que cet intérêt a été constaté comme tel dans<br />

le contrat de crédit et qu’il est versé <strong>en</strong> respect du contrat. Si chaque paiem<strong>en</strong>t d’intérêt non conforme<br />

au marché représ<strong>en</strong>tait automatiquem<strong>en</strong>t un impairm<strong>en</strong>t, cela conduirait à une évaluation<br />

Mark-to-Market de tous les actifs financiers. Cep<strong>en</strong>dant, si le débiteur bénéficie d’une réduction<br />

de l’intérêt contractuel <strong>en</strong> raison d’une situation financière difficile de 4% à 1%, on se trouve<br />

dans un cas classique de diminution de valeur durable.<br />

S’il ressort d’un événem<strong>en</strong>t ultérieur que la diminution durable de valeur n’a pas lieu d’être ou<br />

que partiellem<strong>en</strong>t, la perte préalablem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>registrée est annulée dans le compte de résultat.<br />

On se limitera toutefois à la valeur maximale découlant d’une évaluation sur la base d’un r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t<br />

régulier. Un actif financier qui n’a pas été évalué à la juste valeur <strong>en</strong> raison de données<br />

manquantes doit égalem<strong>en</strong>t faire l’objet d’un test d’impairm<strong>en</strong>t à chaque date de clôture.<br />

5.2 Cas particulier d’emprunts convertibles et à option de l’<strong>en</strong>treprise<br />

<strong>La</strong> seule directive d’évaluation au s<strong>en</strong>s large qui se trouvait dans IAS 32 <strong>pour</strong> la publication <strong>des</strong><br />

instrum<strong>en</strong>ts financiers était la directive concernant la comptabilisation <strong>des</strong> emprunts convertibles<br />

et à option. Ces emprunts se caractéris<strong>en</strong>t par un intérêt inférieur à la juste valeur qu’un<br />

investisseur est prêt à accepter, car ils comport<strong>en</strong>t une composante de capital propre (le droit de<br />

conversion ou d’option) qui accorde à l’investisseur <strong>des</strong> chances de gains supplém<strong>en</strong>taires.<br />

IAS 32 exige que cette composante de capital propre soit comptabilisée lors de l’émission <strong>en</strong><br />

tant qu’agio ou réserve de capital et que l’intérêt du marché soit comptabilisé sur la partie de<br />

capital étranger <strong>en</strong> tant que charge. L’exemple ci-<strong>des</strong>sous explique cet état de fait:<br />

Pour simplifier, on admet que l’exemple m<strong>en</strong>tionné sous «5.1.2.2. L’évaluation au coût amorti» est<br />

un emprunt convertible de la holding ABC. <strong>La</strong> valeur nominale s’élève à nouveau à CHF 170 mio,<br />

l’intérêt à 2.5% et l’intérêt du marché <strong>pour</strong> un Straight Bond s’élèverait à 4.25%. Dans ce cas, la<br />

société comptabilise le produit net lors de l’émission de l’emprunt de la manière suivante ( hypothèse<br />

simplificatrice: le produit net après les frais de transaction se monte exactem<strong>en</strong>t à 100%):<br />

E RNST & YOUNG<br />

23


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

Débit Crédit CHF<br />

Trésorerie Emprunt convertible 152’307’692<br />

Trésorerie Agio (capital propre) 17’692’308<br />

A la place du calcul de valeur au comptant prés<strong>en</strong>té ici (déduction faite de tous les flux monétaires<br />

au taux d’intérêt du marché), la part de capital propre peut égalem<strong>en</strong>t être déterminée au<br />

moy<strong>en</strong> <strong>des</strong> Option Pricing Models (p. ex. formule Black-Scholes). IAS prévoit <strong>en</strong> principe les<br />

deux métho<strong>des</strong>.<br />

Après l’émission, l’agio est actualisé de sorte que la charge d’intérêt annuelle soit maint<strong>en</strong>ue à<br />

4.25%. Dans cet exemple, la question qui se pose est de savoir si le montant comptabilisé dans<br />

l’agio doit toujours être conservé sous cette position. Nous sommes d’avis que cela est correct<br />

dans le cas de la conversion car il s’agit alors d’un versem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> actionnaires (futurs). Si toutefois<br />

la conversion n’a pas lieu et que l’emprunt est remboursé au pair à l’échéance, il ne s’agit<br />

plus alors d’un agio d’actionnaires mais d’une charge de la société. C’est <strong>pour</strong>quoi il est à notre<br />

avis légitime, dans ce cas, de le transférer dans les réserves de bénéfice:<br />

Débit Crédit CHF<br />

Agio Réserves constituées par <strong>des</strong> bénéfices 17’692’308<br />

Si la conversion a lieu à la fin de la quatrième année, par exemple, la valeur comptable de l’emprunt<br />

est transférée au capital propre avec la comptabilisation suivante:<br />

Débit Crédit CHF<br />

Emprunt convertible Capital-actions ou agio 161’783’118<br />

<strong>La</strong> conversion peut, tel qu’il ressort de l’exemple ci-<strong>des</strong>sus, ne pas conduire à un bénéfice ni à<br />

une perte.<br />

En revanche, divers aspects doiv<strong>en</strong>t être pris <strong>en</strong> considération si la holding ABC rachète (<strong>en</strong> partie)<br />

ses propres emprunts convertibles sur le marché. Admettons que l’<strong>en</strong>treprise rachète 10% de l’emprunt<br />

à la fin de la quatrième année. Le prix d’achat s’élève à CHF 17.5 mio. Cette valeur est composée<br />

à nouveau d’une composante de capital propre et d’autre part d’une composante de capital<br />

étranger. Ces deux parties doiv<strong>en</strong>t être évaluées et comptabilisées séparém<strong>en</strong>t. Admettons qu’<strong>en</strong><br />

raison de l’augm<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> taux d’intérêt, la juste valeur de la part de capital étranger a diminué à<br />

CHF 15.5 mio et que la part de capital propre a augm<strong>en</strong>té <strong>en</strong> raison de l’augm<strong>en</strong>tation du cours de<br />

l’action à CHF 2 mio. Dans ce cas, les comptabilisations suivantes doiv<strong>en</strong>t être effectuées:<br />

Débit Crédit CHF<br />

Emprunt convertible Trésorerie 15’500’000<br />

Emprunt convertible Bénéfice 678’312<br />

Agio Trésorerie 2’000’000<br />

Le bénéfice se calcule par la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre la valeur comptable au prorata à la fin de la quatrième<br />

année (10% de CHF 161’783’118) et le coût d’acquisition. Chaque rachat d’obligations étant considéré<br />

comme un remboursem<strong>en</strong>t de dettes, la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre la valeur comptable et le coût d’acquisition<br />

(de la part de capital étranger) doit toujours être comptabilisée avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat.<br />

24 E RNST & YOUNG


Comme l’exige la SIC 16, les bénéfices résultant d’un rachat de droits de conversion, égalem<strong>en</strong>t<br />

<strong>pour</strong> de tels instrum<strong>en</strong>ts de capital propre, ne devrai<strong>en</strong>t jamais être comptabilisés; le rachat de<br />

capital propre est <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t porté <strong>en</strong> diminution <strong>des</strong> réserves de capital (=agio).<br />

Si la société décide après une année supplém<strong>en</strong>taire de replacer sur le marché les titres rachetés,<br />

cette action sera considérée comme l’émission d’un nouvel emprunt convertible, <strong>pour</strong> autant que le<br />

droit de conversion ou d’option ne soit pas <strong>en</strong>core échu. Le produit doit donc de nouveau être réparti<br />

<strong>en</strong>tre les deux parts et la part de capital étranger doit être traitée selon la méthode du coût amorti.<br />

5.3 Impôts lat<strong>en</strong>ts sur <strong>des</strong> variations de valeur comptabilisées sans incid<strong>en</strong>ce sur le<br />

résultat<br />

IAS 12.61 prescrit que les impôts lat<strong>en</strong>ts sur <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>ces temporaires soi<strong>en</strong>t comptabilisés<br />

sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat, dans la mesure où la modification de valeur de la position du bilan<br />

a égalem<strong>en</strong>t été comptabilisée sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat. Ces réflexions doiv<strong>en</strong>t être prises <strong>en</strong><br />

considération <strong>pour</strong> les instrum<strong>en</strong>ts financiers Available-for-Sale (avec l’option de comptabiliser<br />

les variations de valeur jusqu’à la réalisation uniquem<strong>en</strong>t dans le capital propre). Les mêmes<br />

réflexions s’appliqu<strong>en</strong>t à la couverture <strong>des</strong> flux de trésorerie et à la couverture d’investissem<strong>en</strong>ts<br />

nets dans <strong>des</strong> filiales étrangères (voir le chapitre suivant).<br />

Exemple 1: Une société acquiert <strong>en</strong> juillet 2’000 actions de la société xy au prix de 1’000 et les<br />

définit comme Available-for-Sale. Au 31 décembre, elles ont une juste valeur de 1’500. <strong>La</strong> société<br />

comptabilise les fluctuations de valeur sur <strong>des</strong> actifs financiers Available-for-Sale dans le capital<br />

propre. Le taux d’imposition s’élève à 25%. Dans la clôture fiscale, ces actions sont évaluées au<br />

coût amorti. <strong>La</strong> société comptabilise l’augm<strong>en</strong>tation de valeur ainsi que les conséqu<strong>en</strong>ces fiscales<br />

de la manière suivante:<br />

Débit Crédit CHF<br />

Actions xy Capital propre (variations de valeur 500<br />

sur les instrum<strong>en</strong>ts financiers)<br />

Capital propre (variations de valeur sur Obligation fiscale lat<strong>en</strong>te 125<br />

les instrum<strong>en</strong>ts financiers)<br />

Le tableau de variation <strong>des</strong> capitaux propres ne fait apparaître que l’augm<strong>en</strong>tation de valeur<br />

nette de 375 (net of tax). <strong>La</strong> situation se complique dans la mesure où, aussi bi<strong>en</strong> dans le bilan<br />

fiscal que dans les comptes du groupe, la variation doit être portée au compte de résultat.<br />

Exemple 2: Une société acquiert <strong>en</strong> juillet 2000 une obligation (Available-for-Sale) avec une<br />

durée restante de 3 ans à 115% ou CHF 115’000. <strong>La</strong> société évalue cette obligation dans le<br />

bilan fiscal selon le principe de la valeur la plus basse. Tel que déjà m<strong>en</strong>tionné, dans la clôture<br />

IAS, l’intérêt de l’agio de 15% est actualisé jusqu’à l’échéance avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat<br />

E RNST & YOUNG<br />

25


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

(<strong>pour</strong> simplifier, une actualisation linéaire de 5% p.a. est effectuée ici). A la fin de l’année<br />

2000, le cours de l’obligation s’élève à 112% et à fin 2001 à 120%. Dans le bilan fiscal, les<br />

comptabilisations suivantes sont effectuées:<br />

Année Débit Crédit CHF<br />

2000 Obligation Trésorerie 115’000<br />

Charge financière Obligation 3’000<br />

2001 Obligation Produit financier 3’000<br />

L’obligation est portée au bilan fiscal à fin 2000 à CHF 112’000 et à fin 2001 à CHF 115’000.<br />

Selon IAS cep<strong>en</strong>dant, l’évaluation est différ<strong>en</strong>te:<br />

Année Débit Crédit CHF<br />

2000 Obligation Trésorerie 115’000<br />

Produit de l’intérêt Obligation 5’000<br />

Obligation Capital propre (variations de valeur 2’000<br />

sur <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts financiers)<br />

Capital propre (variations de valeur Rev<strong>en</strong>u fiscal lat<strong>en</strong>t 500<br />

sur <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts financiers)<br />

<strong>La</strong> réflexion effectuée lors de la comptabilisation du produit fiscal lat<strong>en</strong>t est la suivante: il ne subsiste<br />

<strong>en</strong> principe pas de différ<strong>en</strong>ce temporaire car les valeurs comptables dans le bilan fiscal et<br />

dans le bilan du groupe sont id<strong>en</strong>tiques (chacune de CHF 112’000). En revanche, la charge comptabilisée<br />

dans le bilan du groupe avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat est supérieure de CHF 2’000. Par<br />

conséqu<strong>en</strong>t, il y a un allégem<strong>en</strong>t de la charge fiscale dans le bilan du groupe.<br />

Année Débit Crédit CHF<br />

2001 Produit de l’intérêt Obligation 5’000<br />

Obligation Capital propre (variations de valeur 13’000<br />

sur <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts financiers)<br />

Capital propre (variations de valeur Obligation fiscale lat<strong>en</strong>te 3’250<br />

sur <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts financiers)<br />

Obligation fiscale lat<strong>en</strong>te Produit fiscal lat<strong>en</strong>t 2’000<br />

A fin 2001, il subsiste une différ<strong>en</strong>ce temporaire de CHF 5’000 (bilan du groupe CHF 120’000;<br />

bilan fiscal CHF 115’000). <strong>La</strong> dette fiscale lat<strong>en</strong>te nette s’élève donc à 25% du montant, soit à<br />

CHF 1’250 (CHF 3’250 moins CHF 2’000). Le compte de résultat indique un produit de CHF<br />

3’000 (impôts), respectivem<strong>en</strong>t une charge de CHF 5’000 (groupe). Lors de la clôture <strong>des</strong> comptes<br />

du groupe, un produit fiscal lat<strong>en</strong>t de CHF 2’000 a donc été comptabilisé.<br />

Grâce à ces corrections, on obti<strong>en</strong>t une prés<strong>en</strong>tation correcte tant au bilan que <strong>pour</strong> la charge<br />

fiscale.<br />

26 E RNST & YOUNG


5.4 Traitem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> frais de transaction<br />

Tel que déjà m<strong>en</strong>tionné, les frais de transaction sont activés ou déduits du passif lors de l’ évaluation<br />

initiale. Si l’évaluation est effectuée à la juste valeur, les frais sont comptabilisés avec<br />

incid<strong>en</strong>ce sur le résultat immédiatem<strong>en</strong>t après l’évaluation initiale. Si l’évaluation est effectuée<br />

selon la méthode du coût amorti (Amortised Cost), ces frais sont répartis sur la durée jusqu’à<br />

l’échéance de l’actif ou du passif. <strong>La</strong> situation se complique <strong>en</strong> cas d’instrum<strong>en</strong>t Available-for-<br />

Sale. Si une société a décidé d’évaluer de tels instrum<strong>en</strong>ts à la juste valeur avec incid<strong>en</strong>ce sur le<br />

résultat, l’extourne de ces frais est effectuée immédiatem<strong>en</strong>t après l’évaluation initiale. Si, <strong>en</strong><br />

revanche, le choix a été porté sur la deuxième possibilité (réévaluation par les capitaux propres<br />

sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat), diverses métho<strong>des</strong> s’appliqu<strong>en</strong>t:<br />

• Instrum<strong>en</strong>ts débiteurs à échéance fixe: les frais de transaction doiv<strong>en</strong>t être amortis comme <strong>des</strong><br />

composants d’intérêt avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat sur la période à courir jusqu’à l’échéance.<br />

• Instrum<strong>en</strong>ts de capital propre: les frais de transaction doiv<strong>en</strong>t dans ce cas être comptabilisés<br />

avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat uniquem<strong>en</strong>t au mom<strong>en</strong>t de la v<strong>en</strong>te.<br />

Schéma du traitem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> frais de transaction selon IAS <strong>39</strong>:<br />

Comptabilisation <strong>des</strong> frais<br />

de transaction<br />

Evaluation <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts<br />

financiers à la juste valeur<br />

Catégorie : Held-for-Trading<br />

Evaluation <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts<br />

financiers à la juste valeur<br />

Catégorie : Available-for-Sale<br />

Evaluation <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts<br />

financiers d'âprès la méthode<br />

du coût amorti<br />

Comptabilisation immèdiate<br />

<strong>des</strong> coûts de transaction<br />

avec effet sur le résultat<br />

Comptabilisation du<br />

changem<strong>en</strong>t de valeur<br />

das le compte de résultat<br />

Comptabilisation du<br />

changem<strong>en</strong>t de valeur<br />

parles fonds propres<br />

Rèpartition <strong>des</strong> coûts de<br />

transaction sur la durée<br />

Comptabilisation immèdiate<br />

<strong>des</strong> coûts de transaction<br />

avec effet sur le résultat<br />

Instrum<strong>en</strong>ts débiteurs<br />

à échéance fixe<br />

Instrum<strong>en</strong>ts de<br />

capitaux propres<br />

Amortissem<strong>en</strong>t<br />

<strong>des</strong> coûts sur<br />

la durée<br />

Comptabilisation au<br />

mom<strong>en</strong>t de la v<strong>en</strong>te<br />

avec incid<strong>en</strong>ce sur<br />

le résultat<br />

E RNST & YOUNG<br />

27


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

5.5 Traitem<strong>en</strong>t de l’impact <strong>des</strong> monnaies étrangères<br />

IAS 21 réglem<strong>en</strong>te l’évaluation <strong>des</strong> monnaies étrangères. Elle constate que les positions monétaires<br />

doiv<strong>en</strong>t toujours être évaluées au cours du jour. Les variations de valeur qui <strong>en</strong> résult<strong>en</strong>t doiv<strong>en</strong>t<br />

être comptabilisées avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat, à l’exception <strong>des</strong> chiffres IAS 21.17 – 19<br />

(couvertures de capital propre dans <strong>des</strong> filiales étrangères ainsi qu’élém<strong>en</strong>t <strong>des</strong> investissem<strong>en</strong>ts<br />

nets sous forme d’emprunts).<br />

IAS <strong>39</strong>.87 et Q&A Other 5/6 donn<strong>en</strong>t <strong>des</strong> indications sur la façon dont IAS <strong>39</strong> et 21 doiv<strong>en</strong>t être<br />

appliquées <strong>pour</strong> ce qui a trait aux composantes de devises étrangères. IAS <strong>39</strong>.78 distingue valeurs<br />

monétaires et non monétaires. <strong>La</strong> question qui se pose est de savoir ce qui correspond à <strong>des</strong><br />

valeurs monétaires. IAS 32 désigne par valeurs monétaires les actifs et passifs financiers qui doiv<strong>en</strong>t<br />

être réglés <strong>en</strong> montants fixes ou déterminables (débiteurs, prêts, obligations, etc.). En revanche,<br />

les instrum<strong>en</strong>ts de capital propre (actions, bons de participation) ne tomb<strong>en</strong>t pas sous le coup<br />

de la notion d’actifs monétaires.<br />

Les prêts évalués au coût amorti doiv<strong>en</strong>t dans tous les cas être évalués au cours du jour. Les obligations<br />

de la catégorie Available-for-Sale (avec l’option de comptabiliser les variations de valeur<br />

dans le capital propre jusqu’à la v<strong>en</strong>te) doiv<strong>en</strong>t être inscrites au bilan au cours du jour, car il s’agit<br />

de valeurs monétaires.<br />

En résumé, les directives suivantes sont applicables:<br />

Tableau 8: Impact <strong>des</strong> monnaies étrangères sur l’évaluation <strong>des</strong> actifs financiers<br />

Catégorie Variations de valeur Variations de la monnaie étrangère<br />

comptabilisées dans: comptabilisées dans:<br />

Held-for-Trading, Held-to- Compte de résultat Compte de résultat<br />

Maturity, prêts et créances émis<br />

Available-for-Sale avec l’option Compte de résultat Compte de résultat<br />

de comptabiliser les variations<br />

de valeur dans le compte de<br />

résultat<br />

Available-for-Sale avec l’option Capital propre<br />

•Valeurs monétaires: compte de<br />

de comptabiliser les variations<br />

résultat<br />

de valeur dans le capital propre<br />

•Valeurs non monétaires: capital propre<br />

Exemple: une société acquiert, à l’émission, une obligation de la catégorie Available-for-Sale<br />

(possibilité de comptabiliser les variations de valeur dans le capital propre). Elle paie la valeur<br />

nominale USD 1’000 calculée au cours du jour de 1.50 = CHF 1’500. Une année plus tard, l’obligation<br />

a <strong>en</strong>core une juste valeur d’USD 980. Le cours de l’USD est monté à 1.60. Le bénéfice net<br />

<strong>en</strong>registré sur les cours s’élève donc à:<br />

Acquisition: USD 1’000 au cours de 1.50 CHF 1’500<br />

Evaluation: USD 980 au cours de 1.60 1’568<br />

Gain CHF 68<br />

28 E RNST & YOUNG


Ce bénéfice se compose de:<br />

Perte de cours sur obligation USD 20 au cours de 1.60 CHF -32<br />

Gain de change USD 1’000 au cours de 0.10 100<br />

Bénéfice CHF 68<br />

Sur la base de ces modifications de valeur, la société comptabilise:<br />

Débit Crédit CHF<br />

Capital propre (variations de valeur sur Obligation 32<br />

les instrum<strong>en</strong>ts financiers)<br />

Obligation Résultat financier 100<br />

Cette manière de comptabiliser devi<strong>en</strong>t extrêmem<strong>en</strong>t compliquée lorsqu’<strong>en</strong> plus de ces deux composants,<br />

un agio ou disagio doit <strong>en</strong>core être actualisé. Q&A Other-6 donne un exemple de ce cas.<br />

En revanche, <strong>pour</strong> <strong>des</strong> valeurs non monétaires de la catégorie Available-for-Sale telles que <strong>des</strong><br />

actions (avec choix de la même option que décrite ci-<strong>des</strong>sus <strong>pour</strong> les obligations ), le résultat total<br />

non réalisé (sur cours et sur monnaie étrangère) est comptabilisé jusqu’à la réalisation <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t<br />

dans les capitaux propres.<br />

Exemple: une société acquiert 10 actions xy à USD 100 au cours de 1.50 et paie donc CHF<br />

1’500. Ces actions sont attribuées à la catégorie Available-for-Sale, mais cette société comptabilise<br />

toutes les variations de valeur jusqu’à la réalisation uniquem<strong>en</strong>t dans le capital propre. Le<br />

jour de clôture de l’exercice, ces actions sont cotées <strong>en</strong> bourse à USD 150 et le cours du dollar<br />

est de 1.60. <strong>La</strong> juste valeur est donc de CHF 2’400. <strong>La</strong> société comptabilise donc l’augm<strong>en</strong>tation<br />

de valeur de la manière suivante (les impôts lat<strong>en</strong>ts sont négligés):<br />

Débit Crédit CHF<br />

Action Capital propre (variations de valeur 900<br />

sur les instrum<strong>en</strong>ts financiers)<br />

E RNST & YOUNG<br />

29


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

5.6 Actions propres<br />

Les propres actions ne sont pas <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts financiers, mais représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une valeur résiduelle<br />

<strong>en</strong>tre les actifs et les passifs d’une société ou d’un groupe. C’est la raison <strong>pour</strong> laquelle les<br />

règles d’IAS <strong>39</strong> ne sont pas applicables aux actions propres. Selon SIC 16, les actions propres ne<br />

sont pas <strong>des</strong> actifs mais constitu<strong>en</strong>t une réduction du capital propre. Certes, cela contredit la loi<br />

suisse, mais paraît être un traitem<strong>en</strong>t logique car les actions rachetées représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une réduction<br />

de la fortune nette. SIC 16 est même applicable lorsqu’il s’agit de titres dét<strong>en</strong>us à <strong>des</strong> fins de transaction<br />

et que l’<strong>en</strong>treprise a l’int<strong>en</strong>tion de rev<strong>en</strong>dre ces actions le plus rapidem<strong>en</strong>t possible.<br />

Ce standard détermine égalem<strong>en</strong>t que les résultats <strong>des</strong> actions propres ne doiv<strong>en</strong>t pas être comptabilisés<br />

dans le compte de résultat mais doiv<strong>en</strong>t être directem<strong>en</strong>t comp<strong>en</strong>sés avec le capital propre.<br />

SIC 16 ne détermine cep<strong>en</strong>dant pas si de tels résultats doiv<strong>en</strong>t être comp<strong>en</strong>sés avec les réserves de<br />

capital ou de bénéfice. Nous sommes d’avis qu’ils devrai<strong>en</strong>t être comp<strong>en</strong>sés avec les réserves de<br />

capital comme cela se ferait <strong>en</strong> cas d’augm<strong>en</strong>tation ou remboursem<strong>en</strong>t de capital (à l’exception<br />

<strong>des</strong> divid<strong>en</strong><strong>des</strong> ordinaires). Les actions propres ne sont donc pas réévaluées à chaque date de clôture<br />

de l’exercice mais demeur<strong>en</strong>t au coût amorti et sont portées <strong>en</strong> déduction du capital propre.<br />

IAS 32.16 détermine <strong>en</strong> outre que la SIC 16 s’applique égalem<strong>en</strong>t aux dérivés sur actions propres.<br />

Si une société verse par exemple une prime <strong>pour</strong> l’acquisition d’actions propres (Call<br />

Option), cette prime n’est pas activée mais directem<strong>en</strong>t comp<strong>en</strong>sée avec les réserves de capital.<br />

Il importe donc peu que l’option soit exercée plus tard ou non.<br />

Certains dérivés donn<strong>en</strong>t à une partie, lors de l’exercice, un droit de choisir <strong>en</strong>tre remettre ou<br />

pr<strong>en</strong>dre possession <strong>des</strong> actions propres, ou régler l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t par une comp<strong>en</strong>sation au<br />

comptant. Pour de tels contrats, la question se pose de savoir s’il s’agit d’un instrum<strong>en</strong>t financier<br />

ou de capital propre. Selon US GAAP (EITF 00-19), la disposition qui s’applique à de<br />

tels cas est la suivante:<br />

• Si la société a elle-même la possibilité de déterminer si les actions propres doiv<strong>en</strong>t être livrées<br />

ou payées au comptant, il s’agit d’un instrum<strong>en</strong>t de capital propre.<br />

• Si, <strong>en</strong> revanche, l’autre partie a la possibilité d’exiger soit <strong>des</strong> actions propres soit de la trésorerie,<br />

il s’agit d’un instrum<strong>en</strong>t financier qui doit être comptabilisé dans le bilan et évalué.<br />

Enfin, IAS <strong>39</strong>.12 détermine égalem<strong>en</strong>t que l’on est <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’un instrum<strong>en</strong>t financier<br />

lorsque la société doit livrer <strong>des</strong> actions propres mais que le nombre <strong>des</strong> actions à livrer ne se<br />

réfère pas au cours <strong>des</strong> actions de la société (p. ex. contre-valeur de 1’000 actions de la<br />

société xy <strong>en</strong> actions propres).<br />

Ces exemples démontr<strong>en</strong>t que, dans la <strong>pratique</strong>, il n’est pas toujours simple de déterminer s’il<br />

s’agit d’instrum<strong>en</strong>ts de capital propre ou d’instrum<strong>en</strong>ts financiers.<br />

30 E RNST & YOUNG


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

6 Comptabilité de couverture<br />

6.1 Directives<br />

Selon IAS <strong>39</strong>, une opération de couverture est celle par laquelle une <strong>en</strong>treprise se prémunit<br />

contre un risque de prix, <strong>en</strong> totalité ou au moins partiellem<strong>en</strong>t, au moy<strong>en</strong> d’une deuxième<br />

transaction. <strong>La</strong> comptabilité de couverture traite <strong>des</strong> questions comptables spécifiques qui se<br />

pos<strong>en</strong>t dans une telle situation.<br />

Les règles comptables spécifiques de la comptabilité de couverture ne peuv<strong>en</strong>t être appliquées<br />

que si une relation de couverture <strong>en</strong>tre l’élém<strong>en</strong>t couvert et l’instrum<strong>en</strong>t de couverture selon les<br />

directives décrites ci-après peut être établie. A l’inverse <strong>des</strong> autres directives d’IAS <strong>39</strong>, aucun<br />

groupe n’a l’obligation de respecter et de mettre <strong>en</strong> oeuvre les directives de la comptabilité de<br />

couverture. En revanche, si elle choisit d’appliquer les règles de la comptabilité de couverture,<br />

les directives suivantes doiv<strong>en</strong>t être respectées:<br />

• Couvrir au s<strong>en</strong>s de l’établissem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> comptes signifie désigner certaines transactions<br />

comme instrum<strong>en</strong>ts de couverture; les variations de valeur de ces transactions doiv<strong>en</strong>t<br />

absolum<strong>en</strong>t comp<strong>en</strong>ser celles de l’élém<strong>en</strong>t de base couvert.<br />

• Un élém<strong>en</strong>t couvert est un actif, un passif, un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t fixe ou une transaction future<br />

qui expose l’<strong>en</strong>treprise à un risque au niveau de l’évaluation et qui doit être désigné spécifiquem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> tant qu’élém<strong>en</strong>t couvert dans la comptabilité.<br />

• Un instrum<strong>en</strong>t de couverture est un instrum<strong>en</strong>t dérivé, un actif financier ou un passif<br />

financier qui comp<strong>en</strong>se les variations de prix att<strong>en</strong>dues de l’élém<strong>en</strong>t couvert.<br />

Les règles de couverture selon IAS <strong>39</strong> sont complexes et elles sont énoncées <strong>en</strong> <strong>des</strong> termes<br />

beaucoup plus généraux que les directives américaines de SFAS 133. Les deux standards sont<br />

matériellem<strong>en</strong>t presque id<strong>en</strong>tiques. Jusqu’à récemm<strong>en</strong>t, seule l’étude détaillée de SFAS 133<br />

permettait d’appréh<strong>en</strong>der la diversité et complexité <strong>des</strong> règles d’IAS <strong>39</strong>: <strong>en</strong> effet, c’était la<br />

seule souce où les nombreux problèmes liés à la comptabilité de couverture étai<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong><br />

évid<strong>en</strong>ce. Depuis la publication <strong>des</strong> Q&A, la comptabilité de couverture a égalem<strong>en</strong>t été<br />

r<strong>en</strong>due plus compréh<strong>en</strong>sible au moy<strong>en</strong> <strong>des</strong> IAS.<br />

6.2 Instrum<strong>en</strong>ts de couverture<br />

Tous les instrum<strong>en</strong>ts financiers ne sont pas qualifiés d’instrum<strong>en</strong>ts de couverture. Lors de<br />

l’utilisation d’instrum<strong>en</strong>ts de couverture, les limitations suivantes doiv<strong>en</strong>t être respectées:<br />

• Les actifs et les passifs financiers non dérivés, <strong>en</strong> tant qu’instrum<strong>en</strong>ts de couverture au<br />

s<strong>en</strong>s de la comptabilité de couverture, ne peuv<strong>en</strong>t couvrir que <strong>des</strong> risques de change.<br />

• Les obligations fixes ne sont pas qualifiées d’instrum<strong>en</strong>ts de couverture (Q&A 122-3).<br />

• Les titres de capitaux propres d’une <strong>en</strong>treprise ne peuv<strong>en</strong>t pas être considérés comme <strong>des</strong><br />

instrum<strong>en</strong>ts de couverture car ils ne sont pas <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts financiers selon IAS <strong>39</strong>.<br />

• Les options é<strong>mise</strong>s augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> principe le risque de l’<strong>en</strong>treprise et ne sont donc pas<br />

non plus <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts de couverture, sauf s’il y a int<strong>en</strong>tion de les comp<strong>en</strong>ser avec l’option<br />

achetée correspondante. Cette directive absolue d’IAS <strong>39</strong> ne se trouve pas dans SFAS<br />

E RNST & YOUNG<br />

31


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

133. Dans certaines circonstances, les règles américaines qualifi<strong>en</strong>t les options é<strong>mise</strong>s<br />

d’instrum<strong>en</strong>ts de couverture, à savoir lorsque les chances de bénéfice dans toutes les évolutions<br />

possibles <strong>des</strong> cours sont au moins aussi élevées que les risques de pertes.<br />

Dans certains cas toutefois, une option é<strong>mise</strong> peut aussi être qualifiée d’instrum<strong>en</strong>t de couverture<br />

selon IAS <strong>39</strong>, à savoir lorsqu’elle est, comme dans le cas d’un Collars, <strong>en</strong> relation<br />

avec une option achetée. Cette situation n’est toutefois possible que lorsque l’opération<br />

nette résulte <strong>en</strong> l’achat d’option, donc qu’aucune prime nette n’est <strong>en</strong>caissée, et qu’il s’agit<br />

d’un instrum<strong>en</strong>t unique qui conti<strong>en</strong>t les deux caractéristiques (donc pas un instrum<strong>en</strong>t synthétique).<br />

• Les placem<strong>en</strong>ts dét<strong>en</strong>us jusqu’à leur échéance et comptabilisés au coût amorti ne peuv<strong>en</strong>t<br />

servir à couvrir <strong>des</strong> risques de taux d’intérêt. En raison de la durée de conservation à long<br />

terme, <strong>des</strong> modifications de la juste valeur ne peuv<strong>en</strong>t être comptabilisées tout de suite. Ils<br />

peuv<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant couvrir d’autres risques, comme le risque de change.<br />

• Les actifs et passifs financiers dont la valeur n’est pas déterminable ne peuv<strong>en</strong>t être <strong>des</strong><br />

instrum<strong>en</strong>ts de couverture car l’efficacité de la couverture ne peut être déterminée de<br />

manière fiable. Les instrum<strong>en</strong>ts financiers non dérivés libellés dans une monnaie étrangère<br />

et attribués à la couverture d’un risque de change constitu<strong>en</strong>t une exception.<br />

• Les instrum<strong>en</strong>ts de couverture internes (contrat à terme de gré à gré <strong>en</strong>tre société-mère et<br />

filiale) à eux seuls ne sont pas qualifiés d’instrum<strong>en</strong>ts de couverture au s<strong>en</strong>s de la comptabilité<br />

de couverture selon IAS <strong>39</strong> <strong>pour</strong> un bouclem<strong>en</strong>t de groupe. Afin qu’une relation de<br />

couverture puisse être établie, une transaction avec une partie tierce doit <strong>en</strong> plus être conclue.<br />

<strong>La</strong> société-mère doit <strong>en</strong>suite <strong>en</strong>core conclure une transaction id<strong>en</strong>tique avec une<br />

banque (voir les explications aux paragraphes «6.3. Elém<strong>en</strong>ts couverts» et «6.6.<br />

Couvertures <strong>des</strong> flux de trésorerie»).<br />

• Il est permis d’attribuer deux ou plusieurs instrum<strong>en</strong>ts de couverture à un seul élém<strong>en</strong>t<br />

couvert (Q&A 122-1).<br />

• Il n’est <strong>en</strong> revanche pas autorisé de désigner un instrum<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant qu’instrum<strong>en</strong>t de couverture<br />

<strong>pour</strong> une partie seulem<strong>en</strong>t de la durée allant jusqu’à l’échéance.<br />

6.3 Elém<strong>en</strong>ts couverts<br />

En ce qui concerne les élém<strong>en</strong>ts couverts, l’<strong>application</strong> de la comptabilité de couverture<br />

nécessite égalem<strong>en</strong>t que <strong>des</strong> conditions soi<strong>en</strong>t remplies:<br />

• Les élém<strong>en</strong>ts à couvrir peuv<strong>en</strong>t être <strong>des</strong> actifs individualisés ou regroupés, <strong>des</strong> passifs, <strong>des</strong><br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts fermes non comptabilisés («firm commitm<strong>en</strong>ts») ou <strong>des</strong> flux de trésorerie<br />

futurs. Seules <strong>des</strong> valeurs semblables avec un même profil de risque peuv<strong>en</strong>t être regroupées.<br />

Il n’est par conséqu<strong>en</strong>t pas possible, par exemple, de couvrir de façon groupée<br />

<strong>des</strong> v<strong>en</strong>tes budgétées et <strong>des</strong> achats budgétés au moy<strong>en</strong> de la comptabilité de couverture<br />

selon IAS <strong>39</strong>.<br />

32 E RNST & YOUNG


• Selon les directives de ce standard, il est permis d’attribuer un élém<strong>en</strong>t de couverture à plusieurs<br />

élém<strong>en</strong>ts couverts, dans la mesure où les règles suivantes sont respectées:<br />

1. les risques couverts sont clairem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiables<br />

2. l’efficacité de la couverture peut être démontrée<br />

3. il doit y avoir une claire attribution de l’instrum<strong>en</strong>t de couverture aux risques couverts.<br />

Les variations de la juste valeur <strong>des</strong> élém<strong>en</strong>ts couverts au niveau d’un groupe doiv<strong>en</strong>t évoluer<br />

proportionnellem<strong>en</strong>t à la valeur globale du groupe.<br />

Selon Q&A 132-1, il n’est cep<strong>en</strong>dant pas autorisé de couvrir un portefeuille d’actions au<br />

moy<strong>en</strong> d’options sur indice («couverture de portefeuille»), même lorsqu’une haute efficacité<br />

de la couverture peut être réalisée sur tout le portefeuille. <strong>La</strong> problématique se situe<br />

dans le fait que les modifications de prix de toutes les actions couvertes devrai<strong>en</strong>t se modifier<br />

proportionnellem<strong>en</strong>t, ce qui, <strong>en</strong> <strong>pratique</strong>, n’est pas souv<strong>en</strong>t le cas.<br />

• En revanche, il est possible d’attribuer un élém<strong>en</strong>t de couverture de différ<strong>en</strong>ts risques à<br />

divers élém<strong>en</strong>ts couverts. Ainsi, par exemple, un Cross Curr<strong>en</strong>cy Interest Rate Swap peut<br />

couvrir le risque d’intérêt de l’élém<strong>en</strong>t couvert A ainsi que le risque de change de l’élém<strong>en</strong>t<br />

couvert B.<br />

• En raison <strong>des</strong> difficultés de mesure, la couverture globale (Macro-hedging) d’une position<br />

nette (p. ex. la couverture de tous les actifs à intérêt fixe de 100 et les passifs de 90) n’est<br />

pas autorisée. Cep<strong>en</strong>dant, si une telle position nette doit être couverte, il est possible de<br />

désigner seulem<strong>en</strong>t les actifs à intérêt fixe de 10 comme élém<strong>en</strong>t couvert et de couvrir<br />

cette position. Cette stratégie peut être choisie <strong>en</strong> cas de couvertures de juste valeur, de<br />

couvertures de flux de trésorerie et de couvertures d’investissem<strong>en</strong>t net dans une <strong>en</strong>tité<br />

étrangère.<br />

• Les placem<strong>en</strong>ts dét<strong>en</strong>us jusqu’à l’échéance et qui sont évalués au coût amorti ne peuv<strong>en</strong>t<br />

être couverts <strong>pour</strong> le risque d’intérêt car ils ne sont pas soumis à un tel risque. En revanche,<br />

<strong>des</strong> prêts émis peuv<strong>en</strong>t être couverts aussi bi<strong>en</strong> contre le risque de change que contre<br />

le risque de variation <strong>des</strong> taux d’intérêts. Du point de vue de la comptabilité de couverture,<br />

il est par conséqu<strong>en</strong>t plus avantageux, <strong>en</strong> cas de doute, de choisir un instrum<strong>en</strong>t financier<br />

de la catégorie «prêts et créances émis».<br />

Les prises de position concernant Q&A 127-2 et 127-4 attir<strong>en</strong>t l’att<strong>en</strong>tion sur une petite<br />

différ<strong>en</strong>ce mais d’importance concernant les investissem<strong>en</strong>ts Held-to-Maturity. Bi<strong>en</strong> que la<br />

première réponse interdise <strong>en</strong> principe la couverture de juste valeur et de flux de trésorerie<br />

<strong>pour</strong> de tels investissem<strong>en</strong>ts, la seconde réponse autorise la couverture de flux de trésorerie<br />

d’investissem<strong>en</strong>ts Held-to-Maturity à intérêt variable. Ce dernier cas se justifie par le fait<br />

que ce sont les futurs paiem<strong>en</strong>ts d’intérêts variables qui sont couverts, et non les variations<br />

de valeur de l’investissem<strong>en</strong>t lui-même.<br />

• Il est égalem<strong>en</strong>t possible de ne couvrir que partiellem<strong>en</strong>t un actif ou un passif financier,<br />

dans la mesure où les conditions générales sont remplies (IAS <strong>39</strong>.128).<br />

E RNST & YOUNG<br />

33


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

• Lorsque l’élém<strong>en</strong>t couvert est un actif ou un passif non financier, il faut alors définir quels<br />

risques doiv<strong>en</strong>t être couverts. En raison de la difficulté à mesurer l’efficacité de la couverture<br />

<strong>pour</strong> de tels élém<strong>en</strong>ts, seul le risque de change peut être couvert, ou alors tous les risques<br />

dans leur <strong>en</strong>semble de manière globale. Il n’est donc pas autorisé, dans un tel cas, de<br />

couvrir uniquem<strong>en</strong>t les effets <strong>des</strong> variations du taux d’intérêt, par exemple.<br />

• Les participations dans <strong>des</strong> sociétés associées et affiliées ou les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts fixes <strong>pour</strong><br />

l’acquisition d’une participation ne peuv<strong>en</strong>t être couverts <strong>en</strong> prévision de variations de<br />

juste valeur car celle-ci dép<strong>en</strong>d de rev<strong>en</strong>us futurs qui ne sont pas prévisibles. En revanche,<br />

le risque de change sur l’investissem<strong>en</strong>t net peut être couvert (Hedge of a Net Investm<strong>en</strong>t<br />

in a Foreign Entity).<br />

6.4 Comptabilité de couverture<br />

6.4.1 Généralités<br />

Une comptabilité de couverture <strong>en</strong>registre de manière symétrique les variations de valeur de<br />

l’instrum<strong>en</strong>t de couverture et de l’élém<strong>en</strong>t couvert, puisque ceux-ci doiv<strong>en</strong>t se comp<strong>en</strong>ser par<br />

définition.<br />

Il existe trois types de relations de couverture:<br />

• <strong>La</strong> couverture de l’exposition aux variations de la juste valeur d’un actif ou d’un passif<br />

comptabilisé ou d’une partie id<strong>en</strong>tifiée de cet actif ou de ce passif, variations attribuables à<br />

un risque particulier et qui affecteront le résultat, est considérée comme une couverture de<br />

juste valeur. Par exemple, une obligation à intérêt fixe est sou<strong>mise</strong> à un risque de cours <strong>en</strong><br />

cas de variations du taux d’intérêt. Une couverture de ce risque est donc une couverture de<br />

juste valeur.<br />

• <strong>La</strong> couverture de flux de trésorerie futurs d’un actif ou passif financier existant (p. ex. <strong>en</strong><br />

cas de placem<strong>en</strong>ts à taux d’intérêt variable) ou de transactions futures (futurs achats et<br />

v<strong>en</strong>tes) est désignée comme la couverture de flux de trésorerie.<br />

• <strong>La</strong> couverture d’un investissem<strong>en</strong>t net dans une filiale étrangère (Hedges of a Net<br />

Investm<strong>en</strong>t in a Foreign Entity): comme le définit IAS 21, les variations de valeur résultant<br />

de la conversion <strong>en</strong> monnaie étrangère du capital propre (translation risk) sont comptabilisées<br />

sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat dans le capital propre jusqu’à la sortie de la filiale. Les<br />

différ<strong>en</strong>ces de change <strong>des</strong> dettes <strong>en</strong> monnaie étrangère qui couvr<strong>en</strong>t un investissem<strong>en</strong>t net<br />

sont égalem<strong>en</strong>t comptabilisées sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat dans le capital propre, dans la<br />

mesure où les conditions formelles et matérielles de la couverture sont remplies.<br />

34 E RNST & YOUNG


6.4.2 Conditions de la comptabilité de couverture<br />

Les conditions suivantes doiv<strong>en</strong>t être réalisées et strictem<strong>en</strong>t respectées <strong>pour</strong> l’<strong>application</strong> de la<br />

comptabilité de couverture:<br />

• Au mom<strong>en</strong>t de la conclusion de l’opération de couverture, la relation de couverture, l’objectif<br />

et la stratégie sont clairem<strong>en</strong>t docum<strong>en</strong>tés; les docum<strong>en</strong>ts décriv<strong>en</strong>t l’instrum<strong>en</strong>t de<br />

couverture et l’élém<strong>en</strong>t couvert, la nature du risque couvert et la manière d’évaluer l’efficacité<br />

de la couverture.<br />

• On s’att<strong>en</strong>d à ce que la couverture soit hautem<strong>en</strong>t efficace <strong>pour</strong> parv<strong>en</strong>ir à comp<strong>en</strong>ser les<br />

variations de prix (voir «6.4.3. Appréciation de l’efficacité de la couverture»)<br />

• En cas de couverture de flux de trésorerie, la réalisation de la transaction couverte doit être<br />

hautem<strong>en</strong>t probable et cette transaction exposer l’<strong>en</strong>treprise à un risque de variations de<br />

flux de trésorerie.<br />

• L’efficacité de la couverture doit pouvoir être évaluée de manière fiable.<br />

• <strong>La</strong> couverture doit être efficace sur toute la période couverte par les états financiers.<br />

Les points suivants sont importants <strong>en</strong> cas de couverture de flux de trésorerie:<br />

• la récurr<strong>en</strong>ce de transactions semblables est une bonne base permettant de juger si les élém<strong>en</strong>ts<br />

couverts att<strong>en</strong>dus se prés<strong>en</strong>teront;<br />

• la capacité financière et opérationnelle de l’<strong>en</strong>treprise à conduire les transactions att<strong>en</strong>dues<br />

doit faire l’objet d’une évaluation;<br />

• la fiabilité du Business Plan ainsi que l’exactitude du budget devrai<strong>en</strong>t être examinées;<br />

• le montant de la perte <strong>en</strong> cas de non-apparition de l’élém<strong>en</strong>t couvert a de l’importance;<br />

• finalem<strong>en</strong>t, la durée jusqu’à l’apparition de l’élém<strong>en</strong>t couvert joue égalem<strong>en</strong>t un rôle: plus<br />

la durée est longue, plus il est difficile de faire <strong>des</strong> pronostics. Les rev<strong>en</strong>us opérationnels<br />

sur monnaie étrangère à plus d’un an ne devrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> règle générale pas être couverts<br />

selon IAS <strong>39</strong>. En revanche, les intérêts peuv<strong>en</strong>t être couverts à très long terme lorsqu’il y a<br />

un contrat de crédit correspondant.<br />

E RNST & YOUNG<br />

35


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

<strong>La</strong> question qui se pose égalem<strong>en</strong>t est de savoir quels détails doiv<strong>en</strong>t cont<strong>en</strong>ir les docum<strong>en</strong>ts de<br />

couverture. En cas de couverture parfaite, par exemple, la docum<strong>en</strong>tation suivante devrait suffire:<br />

Müller Holding SA - Hedge File<br />

Couverture no 310302-05<br />

Date: 31.03.02<br />

Instrum<strong>en</strong>t de base: CHF 100 mio floating rate bond 01/10<br />

Instrum<strong>en</strong>t de couverture: IRS sur CHF 100 mio à l’UBS 02/10<br />

Mode de couverture: Couverture <strong>des</strong> flux de trésorerie<br />

Afin de couvrir les risques liés à l’augm<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> taux d’intérêt de notre Floating Rate Bond,<br />

nous avons acquis aujourd’hui auprès de l’UBS un IRS, qui court du 31.03.2002 au 31.10.2010<br />

soit sur la même durée que l’emprunt. Pour l’IRS, nous recevons <strong>des</strong> intérêts variables (base: Libor<br />

12 mois) et payons un intérêt fixe de 5% <strong>pour</strong> toute la durée jusqu’à l’échéance. L’IRS peut donc<br />

être institué comme instrum<strong>en</strong>t de couverture <strong>des</strong> flux de trésorerie car les intérêts <strong>pour</strong> l’emprunt<br />

sont égalem<strong>en</strong>t fixés annuelem<strong>en</strong>t (égalem<strong>en</strong>t au 31.10) sur la base du Libor 12 mois. Il s’agit<br />

donc d’une couverture parfaite qui est efficace durant toute la période allant jusqu’à l’échéance.<br />

Un instrum<strong>en</strong>t de couverture est normalem<strong>en</strong>t évalué dans son intégralité. Il y a toutefois deux<br />

exceptions <strong>pour</strong> lesquelles la valeur peut être répartie, à savoir <strong>pour</strong> un contrat à terme de gré à<br />

gré (répartition <strong>en</strong>tre les composantes monétaires et d’intérêt) et <strong>pour</strong> une option (répartition <strong>en</strong>tre<br />

la valeur intrinsèque et la valeur temporelle).<br />

Il est possible, voire dans certains cas même nécessaire, de ne ret<strong>en</strong>ir qu’une partie seulem<strong>en</strong>t d’un<br />

instrum<strong>en</strong>t de couverture <strong>pour</strong> les besoins de la comptabilité de couverture. IAS <strong>39</strong>.144 autorise,<br />

dans l’optique d’une comptabilité de couverture, à séparer la prime sur un contrat à terme de gré à<br />

gré et la valeur intrinsèque de l’option de l’élém<strong>en</strong>t intérêt d’un contrat à terme, respectivem<strong>en</strong>t de<br />

la valeur temporelle d’une option. Par conséqu<strong>en</strong>t, seule la partie monétaire d’un contrat à terme<br />

de gré à gré ou la valeur intrinsèque d’un contrat d’option serait désignée comme étant un instrum<strong>en</strong>t<br />

de couverture. Les dispositions les plus réc<strong>en</strong>tes aux USA ne requièr<strong>en</strong>t plus que cette distinction<br />

soit faite de manière obligatoire. Il est donc possible de désigner un contrat à terme de gré à<br />

gré au cours à terme, ainsi que la juste valeur d’une option <strong>en</strong> tant qu’instrum<strong>en</strong>t de couverture.<br />

Dans ce contexte, Q&A 144-3 est intéressant: la question qui se pose est de savoir si une option de<br />

v<strong>en</strong>te out-of-the-money peut être utilisée dans l’exemple suivant <strong>en</strong> tant qu’instrum<strong>en</strong>t de couverture:<br />

une société acquiert une action à 100 et la classifie <strong>en</strong> tant qu’Available-for-Sale, mais la société<br />

comptabilise les variations de valeur jusqu’à la v<strong>en</strong>te uniquem<strong>en</strong>t dans le capital propre. Peu après, la<br />

société achète à un cours inchangé une option de v<strong>en</strong>te <strong>pour</strong> ces actions avec un prix d’exercice de 90<br />

et paie une prime. L’option de v<strong>en</strong>te ayant uniquem<strong>en</strong>t une valeur temporelle et pas de valeur intrinsèque,<br />

la question qui se pose est de savoir si l’option de v<strong>en</strong>te évaluée à sa juste valeur peut être<br />

considérée comme couverture <strong>pour</strong> l’action. <strong>La</strong> réponse est non car la baisse du cours de l’action jusqu’à<br />

une juste valeur de 90, ne peut être couverte de manière efficace au moy<strong>en</strong> de l’option. Par<br />

conséqu<strong>en</strong>t, l’action sera amortie normalem<strong>en</strong>t jusqu’à un cours de 90 par le capital propre et la<br />

comptabilité de couverture (couverture de juste valeur) appliquée uniquem<strong>en</strong>t au-<strong>des</strong>sous d’un cours<br />

de 90. <strong>La</strong> valeur intrinsèque de l’option de v<strong>en</strong>te est, dès ce mom<strong>en</strong>t, un instrum<strong>en</strong>t de couverture.<br />

36 E RNST & YOUNG


De plus, il n’est pas permis de définir l’instrum<strong>en</strong>t de couverture comme tel, s’il n’est utilisé à<br />

cette fin que durant une période déterminée sur l’<strong>en</strong>tier de sa durée. En revanche, il est autorisé<br />

de couvrir l’élém<strong>en</strong>t de base uniquem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant une partie de la durée allant jusqu’à<br />

l’échéance (p. ex. <strong>pour</strong> une obligation de cinq ans, uniquem<strong>en</strong>t les risques de change <strong>pour</strong> les<br />

années deux et trois).<br />

6.4.3 Appréciation de l’efficacité de la couverture<br />

Une couverture est efficace lorsqu’au début de la couverture et p<strong>en</strong>dant toute sa durée, l’<strong>en</strong>treprise<br />

peut s’att<strong>en</strong>dre à ce que les variations de valeur de l’élém<strong>en</strong>t couvert et de l’instrum<strong>en</strong>t de<br />

couverture se comp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t presque intégralem<strong>en</strong>t. C’est le cas lorsque l’évolution <strong>des</strong> cours se<br />

situe dans un intervalle de 80% à 125% (selon SFAS 133, l’intervalle est seulem<strong>en</strong>t de 90% à<br />

110%).<br />

Exemple de couverture effective: le bénéfice réalisé sur l’élém<strong>en</strong>t couvert est de 120 et la perte sur<br />

l’instrum<strong>en</strong>t de couverture de 100. L’efficacité est donc de 120/100=120% ou 100/120=83%.<br />

<strong>La</strong> comptabilité de couverture ne peut donc être appliquée que dans la mesure où l’évolution<br />

contraire <strong>des</strong> cours se situe dans cet intervalle. Si ce n’est pas le cas, les deux transactions doiv<strong>en</strong>t<br />

être évaluées séparém<strong>en</strong>t selon les directives d’IAS <strong>39</strong>. Des variations à court terme de<br />

cet intervalle peuv<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant être acceptées dans de rares cas, <strong>pour</strong> autant que la probabilité<br />

reste forte que la couverture soit efficace sur toute sa durée.<br />

<strong>La</strong> méthode adoptée par une <strong>en</strong>treprise <strong>pour</strong> apprécier l’efficacité d’une opération de couverture<br />

dép<strong>en</strong>d de sa stratégie de couverture. Il est égalem<strong>en</strong>t possible qu’une <strong>en</strong>treprise adopte<br />

<strong>des</strong> métho<strong>des</strong> différ<strong>en</strong>tes <strong>pour</strong> différ<strong>en</strong>ts types de couverture. Si les principaux termes de l’instrum<strong>en</strong>t<br />

de couverture et de l’élém<strong>en</strong>t couvert sont les mêmes et qu’il s’agit d’une couverture<br />

parfaite, l’efficacité est sûre. Cep<strong>en</strong>dant, dans ce cas égalem<strong>en</strong>t, l’efficacité doit être docum<strong>en</strong>tée<br />

et appréciée. Dans d’autres cas, par exemple lorsque l’élém<strong>en</strong>t couvert et l’instrum<strong>en</strong>t<br />

de couverture sont libellés dans <strong>des</strong> monnaies différ<strong>en</strong>tes, ou lorsque l’élém<strong>en</strong>t couvert, dans<br />

le cas d’une transaction de couverture d’intérêt, est égalem<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>cé par la solvabilité du<br />

débiteur, les variations de valeur ne se comp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que partiellem<strong>en</strong>t. <strong>La</strong> couverture doit dans<br />

tous les cas se référer à un risque spécifique et id<strong>en</strong>tifié (les macro hedges de positions nettes,<br />

comme déjà m<strong>en</strong>tionné, ne sont pas autorisées selon IAS <strong>39</strong>) dont l’impact a une influ<strong>en</strong>ce<br />

sur le résultat de l’<strong>en</strong>treprise. Il n’est donc pas permis, par exemple, de couvrir <strong>en</strong> tant que tels<br />

<strong>des</strong> divid<strong>en</strong><strong>des</strong> internes au groupe car ils sont éliminés lors de l’établissem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> comptes du<br />

groupe et ne peuv<strong>en</strong>t donc pas influ<strong>en</strong>cer le résultat du groupe.<br />

IAS <strong>39</strong> ne prescrit aucune méthode spécifique <strong>pour</strong> apprécier l’efficacité. <strong>La</strong> méthode adoptée<br />

par la société devra faire l’objet d’une docum<strong>en</strong>tation spécifique dans les directives internes.<br />

Ces dernières devront définir si tous les résultats de l’instrum<strong>en</strong>t de couverture ou si<br />

seule la valeur intrinsèque ou la composante monétaire (à l’exclusion de la valeur temporelle<br />

E RNST & YOUNG<br />

37


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

d’une option ou de la composante d’intérêt d’un Forward) doiv<strong>en</strong>t être pris <strong>en</strong> considération.<br />

L’efficacité de la couverture doit au moins être appréciée lors de l’élaboration du rapport annuel<br />

ou <strong>des</strong> situations intermédiaires. Aux USA, il est nécessaire de vérifier au moins tous les 3 mois<br />

si la couverture est efficace. Si la couverture est parfaite, cela devrait être une pure question de<br />

forme. En cas de couverture d’un achat futur de marchandises au moy<strong>en</strong> d’un contrat à terme de<br />

gré à gré (Commodity), l’efficacité devrait être très haute dans la mesure où:<br />

• le contrat à terme de gré à gré porte sur l’achat de la même quantité de la même marchandise<br />

au même mom<strong>en</strong>t et au même lieu que l’opération de base couverte,<br />

• la juste valeur du contrat à terme de gré à gré au mom<strong>en</strong>t de la conclusion est nulle et<br />

• soit la variation de la prime (négative ou positive) du contrat à terme de gré à gré est exclue<br />

de l’évaluation de l’efficacité (les variations de valeur de ce composant sont comptabilisées<br />

directem<strong>en</strong>t dans le compte de résultat selon le paragraphe «6.6. Couvertures <strong>des</strong> flux de trésorerie»)<br />

soit l’élém<strong>en</strong>t couvert est toujours évalué au cours à terme.<br />

6.5 Couvertures de juste valeur<br />

Il faut cep<strong>en</strong>dant veiller à ce que l’efficacité spécifique puisse être mesurée de manière irréfutable.<br />

Il ne serait par exemple pas admissible que la v<strong>en</strong>te <strong>en</strong> Allemagne <strong>des</strong> 10’000 dernières<br />

paires de chaussures soit désignée comme un élém<strong>en</strong>t couvert car au mom<strong>en</strong>t de la livraison, on<br />

ne sait pas exactem<strong>en</strong>t quand la première paire de chaussures de ce lot sera livrée. En revanche,<br />

il serait parfaitem<strong>en</strong>t admissible que les 10’000 premières paires de chaussures du mois de juin<br />

soi<strong>en</strong>t désignées comme élém<strong>en</strong>t couvert car dans ce cas, une attribution exacte est possible.<br />

6.5.1 Règles de comptabilisation <strong>des</strong> couvertures<br />

de juste valeur<br />

Les résultats <strong>des</strong> couvertures de juste valeur doiv<strong>en</strong>t être comptabilisés comme suit:<br />

• le résultat de la réévaluation de l’instrum<strong>en</strong>t de couverture doit être comptabilisé dans le<br />

compte de résultat,<br />

• le résultat de la réévaluation de l’opération de base, qui peut être attribuée au risque couvert,<br />

doit égalem<strong>en</strong>t être comptabilisé dans le compte de résultat; c’est égalem<strong>en</strong>t le cas lorsque le<br />

résultat serait normalem<strong>en</strong>t comptabilisé dans le capital propre ou que l’élém<strong>en</strong>t couvert<br />

serait normalem<strong>en</strong>t évalué au coût amorti.<br />

Cette comptabilisation ne doit plus être appliquée lorsque l’instrum<strong>en</strong>t de couverture échoit,<br />

est v<strong>en</strong>du ou exercé ou lorsque l’instrum<strong>en</strong>t de couverture ne remplit plus les conditions m<strong>en</strong>tionnées<br />

de la comptabilité de couverture. Dans ce contexte, ne sont pas considérés comme<br />

échéance ou v<strong>en</strong>te une prolongation ou un remplacem<strong>en</strong>t par un autre instrum<strong>en</strong>t de couverture,<br />

dans la mesure où cela était prévu dès le départ et docum<strong>en</strong>té <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce.<br />

<strong>La</strong> méthode spéciale de couverture de juste valeur ne doit donc être appliquée que durant la<br />

38 E RNST & YOUNG


période de couverture. Si, par exemple, une couverture de juste valeur <strong>pour</strong> une obligation<br />

USD de cinq ans (Held-to-Maturity) n’est instaurée que durant la deuxième et la troisième<br />

année, la comptabilité de couverture doit égalem<strong>en</strong>t être appliquée uniquem<strong>en</strong>t durant ces<br />

deux ans. Un agio ou disagio devra être amorti durant la quatrième et la cinquième année.<br />

Aux USA, il faut <strong>en</strong>core considérer <strong>en</strong> cas de couvertures de juste valeur qu’il n’est pas possible<br />

de choisir cette stratégie de couverture lorsque l’élém<strong>en</strong>t couvert a déjà été évalué à la<br />

juste valeur avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat. <strong>La</strong> raison <strong>en</strong> est que, dans ce cas, la juste valeur de<br />

l’élém<strong>en</strong>t couvert est par définition adaptée seulem<strong>en</strong>t au montant correspondant au risque<br />

couvert. Ainsi, <strong>pour</strong> cet élém<strong>en</strong>t couvert, on s’écarterait d’une directive contraignante, à<br />

savoir l’évaluation de l’actif à sa juste valeur. Cette limitation est tout à fait fondée et il est<br />

étonnant de constater qu’on ne retrouve pas une telle notion dans IAS <strong>39</strong>. Nous recommanderions<br />

toutefois d’appliquer la directive US égalem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> le cadre d’IAS <strong>39</strong>; il n’y a finalem<strong>en</strong>t<br />

pas de raison de mettre <strong>en</strong> œuvre <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s de docum<strong>en</strong>tation coûteux lorsque le<br />

même résultat peut être atteint au moy<strong>en</strong> d’une évaluation individuelle (<strong>pratique</strong>).<br />

Q&A 127-5 m<strong>en</strong>tionne cep<strong>en</strong>dant qu’il n’est pas possible de couvrir un dérivé avec un deuxième<br />

dérivé par une couverture de juste valeur, car l’élém<strong>en</strong>t couvert a déjà été comptabilisé<br />

à la juste valeur. Pour ce domaine au moins, IAS a donc repris une règle de SFAS 133.<br />

6.5.2 Exemples de couvertures de juste valeur<br />

• Une Option put achetée couvre le risque d’un placem<strong>en</strong>t financier de la catégorie Availablefor-Sale<br />

(l’<strong>en</strong>treprise comptabilise les variations de valeur dans le capital propre sans incid<strong>en</strong>ce<br />

sur le résultat).<br />

• Une filiale allemande a <strong>des</strong> dettes <strong>en</strong> CHF <strong>en</strong> faveur de la société-mère suisse, <strong>en</strong> raison<br />

d’une livraison de marchandises. Ces dettes devant être portées <strong>en</strong> compte dans la filiale à la<br />

juste valeur et sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat, cette dette interne au groupe est couverte contre<br />

le risque de change (Q&A 137-13). Dans ce cas, il n’est toutefois pas nécessaire d’appliquer<br />

la comptabilité de couverture car les deux transactions sont de toute façon évaluées à la juste<br />

valeur sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat (couverture naturelle).<br />

• Le risque de cours d’une obligation à intérêt fixe est couvert au moy<strong>en</strong> d’un Rate Swap<br />

(changem<strong>en</strong>t d’intérêts fixes <strong>en</strong> intérêts variables).<br />

En cas de couverture de juste valeur, il faut égalem<strong>en</strong>t relever que du point de vue purem<strong>en</strong>t théorique,<br />

l’efficacité de la couverture n’est que partielle lorsque la juste valeur d’une action américaine<br />

est couverte au moy<strong>en</strong> d’un contrat à terme de gré à gré <strong>en</strong> USD. <strong>La</strong> raison <strong>en</strong> est que le<br />

contrat à terme de gré à gré, outre le dollar, a égalem<strong>en</strong>t une composante d’intérêt et de durée, qui<br />

n’est pas donné <strong>pour</strong> l’action. Cette stratégie de couverture, <strong>en</strong> revanche, est acceptée par IAS <strong>39</strong>.<br />

E RNST & YOUNG<br />

<strong>39</strong>


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

6.5.3 Exemples de comptabilisation de couvertures<br />

de juste valeur<br />

• Exemple 1: Couverture de juste valeur totalem<strong>en</strong>t efficace<br />

Elém<strong>en</strong>t couvert: 5% Straight Bond 98/15.10.08 sur CHF 100 mio<br />

(obligation propre)<br />

Instrum<strong>en</strong>t de couverture: IRS sur CHF 100 mio (receive 5%, pay float)<br />

Durée 15.10.2000 – 15.10.2008<br />

En 2001, les taux d’intérêt augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t et l’obligation perd donc de sa valeur, alors que l’IRS<br />

pr<strong>en</strong>d de la valeur <strong>pour</strong> le même montant (perfect hedge). Les comptabilisations suivantes<br />

doiv<strong>en</strong>t donc être effectuées:<br />

Débit Crédit CHF<br />

Obligation Autre résultat (Hypothèse)500’000<br />

Autre résultat IRS 500’000<br />

Comme il s’agit ici d’une couverture, les résultats de l’évaluation seront portés <strong>en</strong> compte<br />

de manière nette dans le compte de résultat. <strong>La</strong> totalité <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts d’intérêt de l’obligation<br />

ainsi que de l’IRS sont comptabilisés comme charge d’intérêt. Le principe brut<br />

généralem<strong>en</strong>t exigé par IAS tombe <strong>en</strong> cas de comptabilité de couverture. <strong>La</strong> comptabilisation<br />

de tous les intérêts par la charge d’intérêt montre le résultat souhaité, notamm<strong>en</strong>t les<br />

frais d’intérêt <strong>pour</strong> une dette à intérêts variables. Aussi longtemps que la comptabilité de<br />

couverture reste maint<strong>en</strong>ue, le disagio n’est pas non plus amorti (diminution de valeur de<br />

CHF 500’000).<br />

• Exemple 2: Couverture de juste valeur partiellem<strong>en</strong>t efficace<br />

Elém<strong>en</strong>t couvert: Or (<strong>en</strong> tant que partie intégrante de l’inv<strong>en</strong>taire)<br />

Instrum<strong>en</strong>t de couverture: V<strong>en</strong>te à terme de l’or <strong>pour</strong> décembre 2002<br />

à USD 350/oz (composant au comptant)<br />

<strong>La</strong> société ne veut donc pas couvrir les futures v<strong>en</strong>tes, ce qui correspondrait à une couverture<br />

<strong>des</strong> flux de trésorerie. Elle craint dans cet exemple une baisse de prix, qui aurai<strong>en</strong>t une influ<strong>en</strong>ce<br />

négative sur le stock de marchandises.<br />

En décembre 2001, le cours au comptant et le cours à terme ont évolué de manière différ<strong>en</strong>te<br />

et les comptabilisations suivantes doiv<strong>en</strong>t être effectuées:<br />

Débit Crédit CHF<br />

Stocks Dép<strong>en</strong>ses de marchandises (Hypothèse) 90’000<br />

Dép<strong>en</strong>ses de marchandises Contrat à terme 90’000<br />

Autres dép<strong>en</strong>ses Contrat à terme 10’000<br />

<strong>La</strong> couverture n’étant que partiellem<strong>en</strong>t efficace, la perte nette reste à CHF 10’000 dans le<br />

compte de résultat. <strong>La</strong> comptabilité de couverture peut cep<strong>en</strong>dant toujours être appliquée car<br />

l’intervalle autorisé de 80/125 concernant l’efficacité est <strong>en</strong>core respecté. Si cet intervalle<br />

était dépassé, (et qu’on n’att<strong>en</strong>dait pas, <strong>en</strong> cas d’échéance du contrat, que l’intervalle soit de<br />

nouveau respecté avec une plus grande efficacité), la comptabilité de couverture ne <strong>pour</strong>rait<br />

plus être appliquée de manière prospective, ceci avec effet à partir de la date de clôture.<br />

40 E RNST & YOUNG


Dans le cas inverse, (dans la mesure où le bénéfice sur les stocks dépasse la perte sur le<br />

contrat à terme), le principe de prud<strong>en</strong>ce serait <strong>en</strong>freint et un bénéfice net non réalisé serait<br />

activé. Cela résulte de l’<strong>application</strong> conséqu<strong>en</strong>te d’IAS <strong>39</strong>, selon laquelle une inefficacité<br />

partielle <strong>pour</strong> la couverture est toujours comptabilisée avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat.<br />

Remarque: l’app<strong>en</strong>dice B de SFAS 133 prés<strong>en</strong>te de nombreux exemples de comptabilisation et<br />

de calcul de couverture de juste valeur et de flux de trésorerie avec efficacité complète et partielle<br />

(p. ex. Example 2 <strong>pour</strong> l’exemple 1 ci-<strong>des</strong>sus et Example 1 <strong>pour</strong> l’exemple 2).<br />

6.6 Couvertures <strong>des</strong> flux de trésorerie<br />

6.6.1 Comptabilisation <strong>des</strong> couvertures de flux<br />

de trésorerie<br />

Les couvertures de flux de trésorerie doiv<strong>en</strong>t être comptabilisées comme suit:<br />

• la partie du résultat de l’instrum<strong>en</strong>t de couverture que l’on détermine être une couverture<br />

efficace est attribuée au capital propre sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat<br />

• la partie inefficace est comptabilisée avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat si l’instrum<strong>en</strong>t de couverture<br />

est un dérivé; dans un nombre de cas limité, s’il ne s’agit pas d’un instrum<strong>en</strong>t financier<br />

dérivé, la procédure est celle décrite sous «5.1.4 Résultat de l’évaluation <strong>des</strong> valeurs financières<br />

comptabilisées à la juste valeur ” (traitem<strong>en</strong>t avec ou sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat).<br />

Le montant comptabilisé dans le capital propre est la valeur la plus basse <strong>en</strong>tre le résultat<br />

cumulé sur l’instrum<strong>en</strong>t de couverture (sauf la partie comptabilisée avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat)<br />

depuis la conclusion de la transaction et la juste valeur <strong>des</strong> variations de valeur cumulées du<br />

flux de trésorerie futur de l’élém<strong>en</strong>t couvert depuis le début de la couverture (voir l’exemple suivant).<br />

De cette manière, on évite de comptabiliser le résultat net non réalisé <strong>en</strong>tre la valeur de<br />

base et l’instrum<strong>en</strong>t de couverture par les fonds propres. Le résultat sur l’instrum<strong>en</strong>t de couverture<br />

doit être comptabilisé directem<strong>en</strong>t dans le compte de résultat.<br />

Exemple de couverture d’un achat futur de marchandises lors de l’établissem<strong>en</strong>t d’une clôture<br />

intermédiaire (montants <strong>en</strong> KCHF):<br />

Tableau 9: Comptabilisation d’instrum<strong>en</strong>ts de couverture <strong>en</strong> cas de couverture <strong>des</strong> flux de trésorerie<br />

Résultat de: Situation 1 Situation 2<br />

Elém<strong>en</strong>t couvert -90 -100<br />

Instrum<strong>en</strong>t de couverture +100 +90<br />

• comptabilisé dans le capital propre +90 +90<br />

• comptabilisé dans le compte de résultat +10 0<br />

E RNST & YOUNG<br />

41


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

Il convi<strong>en</strong>t de relever que les dérivés selon IAS <strong>39</strong> doiv<strong>en</strong>t toujours être portés au bilan à la juste<br />

valeur. En cas de couverture de flux de trésorerie, les variations de valeur ne sont pas comptabilisées<br />

dans le compte de résultat, comme c’est le cas <strong>pour</strong> les dérivés isolés, mais dans le capital<br />

propre, suivant l’estimation qui est faite de l’efficacité de l’instrum<strong>en</strong>t de couverture.<br />

Au mom<strong>en</strong>t où l’élém<strong>en</strong>t couvert est comptabilisé et conduit donc à la reconnaissance d’un actif<br />

ou un passif, le montant <strong>en</strong>registré dans le capital propre doit y être sorti et intégré dans l’évaluation<br />

initiale du coût d’acquisition de l’actif ou du passif. Par la suite, les variations de valeur<br />

doiv<strong>en</strong>t être comptabilisées dans la période au cours de laquelle les actifs ou les passifs sont<br />

traités avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat dans les comptes annuels (p. ex. <strong>en</strong> cas d’amortissem<strong>en</strong>t<br />

d’investissem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> monnaie étrangère, qui étai<strong>en</strong>t couverts <strong>pour</strong> la durée d’utilisation <strong>des</strong><br />

immobilisations). Dans ce cas égalem<strong>en</strong>t, les règles sur les pertes de valeur durable et le principe<br />

de la valeur la plus basse doiv<strong>en</strong>t toujours être respectés.<br />

Pour toutes les autres couvertures de flux de trésorerie, le montant qui aurait été initialem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>registré sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat doit être intégralem<strong>en</strong>t transféré dans le compte de résultat<br />

dans les pério<strong>des</strong> au cours <strong>des</strong>quelles l’élém<strong>en</strong>t couvert est lui-même <strong>en</strong>registré avec incid<strong>en</strong>ce<br />

sur le résultat (p. ex. <strong>en</strong> cas d’achats de marchandises couverts dans la période de v<strong>en</strong>te de<br />

ces marchandises).<br />

Les métho<strong>des</strong> d’évaluation décrites dans ce paragraphe ne peuv<strong>en</strong>t plus être appliquées:<br />

• <strong>en</strong> cas de v<strong>en</strong>te, échéance ou exercice de l’instrum<strong>en</strong>t de couverture; le résultat comptabilisé<br />

dans le capital propre y reste jusqu’à l’apparition de l’élém<strong>en</strong>t couvert;il est alors<br />

transféré sur l’élém<strong>en</strong>t couvert (dans ce contexte, ne sont pas considérés comme échéance<br />

ou v<strong>en</strong>te une prolongation ou un remplacem<strong>en</strong>t par un autre instrum<strong>en</strong>t de couverture,<br />

dans la mesure où cela était prévu dès le début et docum<strong>en</strong>té <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce),<br />

• dans la mesure où les critères requis <strong>pour</strong> la comptabilité de couverture ne sont plus réalisées;<br />

tel que m<strong>en</strong>tionné ci-<strong>des</strong>sus, la partie comptabilisée dans le capital propre est transférée<br />

sur l’élém<strong>en</strong>t de base lors de l’apparition de ce dernier,<br />

• dans la mesure où l’élém<strong>en</strong>t couvert ne survi<strong>en</strong>dra vraisemblablem<strong>en</strong>t pas; dans ce cas, la<br />

part du résultat de couverture comptabilisée initialem<strong>en</strong>t sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat est<br />

transférée au compte de résultat de l’exercice.<br />

Dans un tel cas de figure, dès le mom<strong>en</strong>t où les critères de couverture ne sont plus remplis, l’élém<strong>en</strong>t<br />

de base et l’instrum<strong>en</strong>t de couverture doiv<strong>en</strong>t être à nouveau évalués séparém<strong>en</strong>t («discontinue<br />

prospectively hedge accounting»). Le dérivé sera dès lors évalué individuellem<strong>en</strong>t selon<br />

les principes applicables.<br />

6.6.2 Exemples de couvertures de flux de trésorerie<br />

• <strong>La</strong> couverture d’un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t ferme non porté au bilan, visant à acquérir un actif à un prix<br />

fixe dans une monnaie étrangère est, selon IAS <strong>39</strong>, toujours comptabilisé comme couverture<br />

de flux de trésorerie. Si cet actif est <strong>en</strong>suite évalué à la juste valeur avec incid<strong>en</strong>ce sur le<br />

résultat, SFAS 133 ne permettrait plus de considérer cette opération comme une couverture<br />

de flux de trésorerie.<br />

42 E RNST & YOUNG


• Selon le concept d’IAS <strong>39</strong>, la couverture d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t ferme <strong>en</strong> monnaie locale est égalem<strong>en</strong>t<br />

considérée comme couverture <strong>des</strong> flux de trésorerie, malgré le fait qu’elle est plutôt<br />

<strong>des</strong>tinée à couvrir <strong>des</strong> variations de juste valeur (cette spécificité n’est pas reprise par SFAS<br />

133: les couvertures de Firm Commitm<strong>en</strong>ts sont dans ce cas comptabilisées comme couvertures<br />

de juste valeur).<br />

• L’acquisition d’un Interest Rate Swaps, qui transforme les paiem<strong>en</strong>ts d’intérêts variables <strong>en</strong><br />

intérêts fixes, est égalem<strong>en</strong>t qualifiée de couverture <strong>des</strong> flux de trésorerie.<br />

• Une couverture est égalem<strong>en</strong>t possible dans le cas d’une émission future d’emprunt obligataire.<br />

Dans ce cas, l’<strong>en</strong>treprise s’assure contre l’augm<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> taux intérêts, dans la<br />

mesure où elle s’att<strong>en</strong>d à un niveau d’intérêts plus élevé au mom<strong>en</strong>t de l’émission de l’obligation.<br />

• Tel que déjà m<strong>en</strong>tionné au paragraphe «6.2. Instrum<strong>en</strong>ts de couverture», les instrum<strong>en</strong>ts<br />

financiers non dérivés ne peuv<strong>en</strong>t couvrir que <strong>des</strong> risques de change. Il est donc possible de<br />

désigner une dette <strong>en</strong> monnaie étrangère comme instrum<strong>en</strong>t de couverture <strong>pour</strong> <strong>des</strong> rev<strong>en</strong>us<br />

budgétés dans cette monnaie étrangère. En revanche, il <strong>pour</strong>rait être problématique de désigner<br />

et de couvrir le 100% <strong>des</strong> rev<strong>en</strong>us <strong>en</strong> tant qu’élém<strong>en</strong>t de base. Une couverture partielle ne<br />

devrait cep<strong>en</strong>dant pas causer de problèmes <strong>pratique</strong>s.<br />

6.6.3 Exemples de comptabilisation de couvertures<br />

<strong>des</strong> flux de trésorerie<br />

• Exemple 1: couverture <strong>des</strong> flux de trésorerie <strong>pour</strong> un instrum<strong>en</strong>t d’intérêt<br />

Elém<strong>en</strong>t couvert: CHF 100 mio Floating Rate Bond 00/10<br />

(Libor +1%)<br />

Instrum<strong>en</strong>t de couverture: IRS sur CHF 100 mio (receive Libor, pay 5%)<br />

(durée id<strong>en</strong>tique à celle de l’emprunt)<br />

Au moy<strong>en</strong> de cette transaction, la société a fixé le coût de l’emprunt à 6%, soit l’intérêt fixe<br />

du swaps de 5% plus la marge de 1% sur l’intérêt variable.<br />

Durant la première année, le Libor s’élève à 3.5% et la société comptabilise ses coûts nets de<br />

CHF 6 mio comme charge d’intérêt (CHF 4.5 mio – CHF 3.5 mio + CHF 5 mio)<br />

Au début de la deuxième année, le Libor augm<strong>en</strong>te à 4.5% et la valeur de l’IRS augm<strong>en</strong>te<br />

donc égalem<strong>en</strong>t (hypothèse: CHF 5 mio), situation comptabilisée de la manière suivante:<br />

Débit Crédit CHF<br />

IRS Capital propre (variations de valeur sur 5’000’000<br />

les instrum<strong>en</strong>ts financiers)<br />

Contrairem<strong>en</strong>t à la couverture de juste valeur, la valeur de l’élém<strong>en</strong>t couvert reste inchangée<br />

dans les livres de la société. Le montant de l’instrum<strong>en</strong>t de couverture comptabilisé dans le<br />

capital propre est régulièrem<strong>en</strong>t adapté, mais jamais amorti avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat,<br />

aussi longtemps que la relation de couverture est <strong>en</strong> vigueur et se révèle efficace.<br />

E RNST & YOUNG<br />

43


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

• Exemple 2: couverture <strong>des</strong> flux de trésorerie <strong>en</strong> monnaie étrangère<br />

Elém<strong>en</strong>t couvert: Contrat <strong>pour</strong> la livraison d’une machine <strong>en</strong> juin 2002 <strong>pour</strong> USD 1 mio<br />

Instrum<strong>en</strong>t de couverture: V<strong>en</strong>te d’USD 1 mio <strong>en</strong> juin 2002 au cours de 1.70 forward<br />

(Spot actuel 1.75).<br />

L’exportateur suisse s’att<strong>en</strong>d à une baisse <strong>des</strong> cours du dollar, il décide au mom<strong>en</strong>t de la signature<br />

du contrat <strong>en</strong> septembre 2001 de couvrir la v<strong>en</strong>te car les coûts de la machine sont <strong>en</strong><br />

grande partie occasionnés <strong>en</strong> CHF. Il est prêt <strong>pour</strong> cela à accepter une réduction de 0.05 sur<br />

le cours au comptant. <strong>La</strong> juste valeur du contrat à terme se modifiera <strong>en</strong> raison du rapport<br />

<strong>des</strong> taux d’intérêt <strong>en</strong>tre l’USD et le CHF (réduction) ainsi qu’<strong>en</strong> raison du cours au comptant<br />

de l’USD. L’élém<strong>en</strong>t couvert est cep<strong>en</strong>dant mesuré au cours du spot.<br />

<strong>La</strong> question qui se pose toujours est de savoir si l’efficacité de la couverture doit être<br />

mesurée sur la base du cours à terme ou <strong>des</strong> composants au comptant (sans part d’intérêt).<br />

En principe, les deux métho<strong>des</strong> sont autorisées.<br />

Dans l’exemple suivant, on part cep<strong>en</strong>dant de l’idée que l’efficacité est mesurée sur la base<br />

comptant / comptant.<br />

<strong>La</strong> même réflexion est <strong>en</strong> outre valable <strong>pour</strong> les opérations sur option. Dans ce cas égalem<strong>en</strong>t,<br />

l’efficacité est mesurée sur base de la valeur intrinsèque, par rapport au cours au comptant,<br />

ou de la juste valeur de l’option par rapport au cours au comptant.<br />

Pour <strong>des</strong> raisons administratives, il est certainem<strong>en</strong>t plus simple de ne pas répartir les contrats<br />

à terme ou les options <strong>en</strong> fonction de la valeur. De plus, cette solution produit <strong>des</strong> variations<br />

moins fortes dans le compte de résultat.<br />

Depuis la conclusion de la transaction jusqu’à l’échéance, les évolutions du cours sont les<br />

suivantes:<br />

Date Cours à Cours au Juste valeur du contrat à Variation de valeur du<br />

terme comptant terme de gré à gré <strong>en</strong> CHF cours au comptant <strong>en</strong> CHF<br />

30.09.2001 1.70 1.75 0 0<br />

31.12.2001 1.72 1.76 -19’000 a) -10’000 b)<br />

30.06.2002 1.76 1.76 -60’000 c) 0<br />

a) L’augm<strong>en</strong>tation de l’USD apporte à l’exportateur une perte d’opportunité de 2 c<strong>en</strong>times sur<br />

USD 1 mio, déduction faite de l’effet de l’actualisation de CHF 1’000 (hypothèse)<br />

b) Perte de 1 c<strong>en</strong>time sur USD 1 mio<br />

c) Perte de 4 c<strong>en</strong>times sur USD 1 mio, plus la perte sous a) sans effet de l’actualisation.<br />

Sur la base de ces élém<strong>en</strong>ts , les comptabilisations suivantes doiv<strong>en</strong>t être effectuées au 31.12.2001:<br />

Débit Crédit CHF<br />

Capital propre (variations de valeur sur Contrat à terme 10’000<br />

les instrum<strong>en</strong>ts financiers)<br />

Charge financière Contrat à terme 9’000<br />

44 E RNST & YOUNG


Tel que déjà m<strong>en</strong>tionné, la modification du cours à l’échéance n’a pas d’incid<strong>en</strong>ce sur la<br />

mesure de l’efficacité de la couverture, raison <strong>pour</strong> laquelle les variations de valeur sont<br />

comptabilisées à hauteur de ce montant avec effet sur le résultat. <strong>La</strong> modification du cours au<br />

comptant est considérée comme couverture parfaite de l’élém<strong>en</strong>t couvert, raison <strong>pour</strong> laquelle<br />

la modification du cours au comptant est comptabilisée <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t dans le capital propre<br />

(other compreh<strong>en</strong>sive income). Sur la base <strong>des</strong> directives d’IAS <strong>39</strong>, le dérivé doit dans tous les<br />

cas être porté à l’actif ou au passif à la juste valeur. Ceci se traduit par l’inscription au passif<br />

du contrat à la juste valeur de CHF 19’000.<br />

Le 30.6. a lieu l’adaptation aux cours actuels avec comptabilisation suivante:<br />

Débit Crédit CHF<br />

Charge financière Contrat à terme 41’000<br />

Le cours au comptant ne s’est pas modifié, raison <strong>pour</strong> laquelle il n’y a pas d’adaptation dans<br />

ce cas. Le cours à terme, quant à lui, a augm<strong>en</strong>té de 4 c<strong>en</strong>times depuis le 31 décembre. Cette<br />

augm<strong>en</strong>tation de valeur ainsi que la disparition de l’effet d’actualisation de CHF 1’000 au 31<br />

décembre doiv<strong>en</strong>t être comptabilisées avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat au 30.6.<br />

Le 30.6. a finalem<strong>en</strong>t lieu la livraison de la machine à l’importateur américain. Les comptabilisations<br />

suivantes doiv<strong>en</strong>t être effectuées:<br />

Débit Crédit CHF<br />

Débiteur xy V<strong>en</strong>tes de marchandises USD 1 mio au cours du jour 1’760’000<br />

V<strong>en</strong>tes de Capital propre (variations de valeur Décomptabilisation de la partie 10’000<br />

marchandises sur les instrum<strong>en</strong>ts financiers) effective de la couverture<br />

au 31.12.<br />

Contrat à terme Trésorerie Décomptabilisation du 60’000<br />

contrat à terme<br />

Grâce à cette manière de comptabiliser, les v<strong>en</strong>tes ont été comptabilisées au cours au comptant<br />

de 1.75 et les v<strong>en</strong>tes de marchandises créditées de CHF 1’750’000.<br />

Le compte de résultat a été touché par cette transaction de la manière suivante:<br />

V<strong>en</strong>tes de marchandises CHF 1’750’000<br />

Charge financière - 50’000<br />

Rev<strong>en</strong>u net CHF 1’700’000<br />

CHF 1’700’000 net ont donc été portés au crédit du compte de résultat. Cela correspond au<br />

cours à terme CHF / USD lors de la conclusion du contrat <strong>en</strong> septembre 2001.<br />

6.7 Couverture d’un investissem<strong>en</strong>t net dans une filiale étrangère<br />

De telles couvertures doiv<strong>en</strong>t être traitées comme les couvertures <strong>des</strong> flux de trésorerie. Les résultats<br />

<strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts financiers dérivés doiv<strong>en</strong>t être traités comme les différ<strong>en</strong>ces de conversion <strong>des</strong><br />

E RNST & YOUNG<br />

45


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

monnaies étrangères selon IAS 21. Les résultats <strong>des</strong> couvertures efficaces doiv<strong>en</strong>t donc être<br />

traités sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat. Les couvertures non efficaces, <strong>en</strong> revanche, provoqu<strong>en</strong>t dans<br />

le cas d’instrum<strong>en</strong>ts financiers dérivés une comptabilisation immédiate avec incid<strong>en</strong>ce sur le<br />

résultat.<br />

6.8 Combinaison de couvertures<br />

Il a déjà été expliqué qu’il est possible d’instituer de manière flexible un instrum<strong>en</strong>t de couverture<br />

dans le cadre de la comptabilité de couverture. Draft Q&A 158-5 prés<strong>en</strong>te l’exemple d’un contrat à<br />

terme de gré à gré qui dans un premier temps couvre un élém<strong>en</strong>t de base comme une couverture de<br />

flux de trésorerie puis finalem<strong>en</strong>t comme une couverture de juste valeur.<br />

Si, <strong>en</strong> mars 2001 par exemple, une société s’att<strong>en</strong>d à livrer une machine à un cli<strong>en</strong>t au mois de<br />

décembre 2001 et donc à recevoir <strong>en</strong> février 2002 USD 1 mio, elle voudra vraisemblablem<strong>en</strong>t couvrir<br />

cette <strong>en</strong>trée de fonds. Selon la stratégie de risque, différ<strong>en</strong>ts dérivés <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> considération.<br />

Admettons que la société v<strong>en</strong>de USD 1 mio au mois de mars 2001 avec échéance <strong>en</strong> février 2002.<br />

Lors de la livraison de la machine <strong>en</strong> décembre 2001, la société comptabilisera le débiteur.<br />

Durant la période allant de mars 2001 à décembre de la même année, ce contrat à terme de gré à gré<br />

représ<strong>en</strong>te une couverture <strong>des</strong> flux de trésorerie et les règles de comptabilité déjà expliquées <strong>pour</strong> les<br />

couvertures <strong>des</strong> flux de trésorerie doiv<strong>en</strong>t être appliquées. Après la livraison et jusqu’au règlem<strong>en</strong>t<br />

(décembre 2001 à février 2002), le contrat à terme de gré à gré couvre le débiteur comptabilisé <strong>en</strong><br />

USD. Cette couverture représ<strong>en</strong>te une couverture de juste valeur et par conséqu<strong>en</strong>t, les règles de<br />

comptabilisation et d’évaluation <strong>des</strong> couvertures de juste valeur doiv<strong>en</strong>t être appliquées.<br />

Cette combinaison est autorisée dans la mesure où elle a été docum<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce.<br />

Q&A 134-1-b décrit les règles <strong>pour</strong> les Treasury C<strong>en</strong>ters. Les Treasury C<strong>en</strong>ters de groupe ont <strong>en</strong>tre<br />

autres <strong>pour</strong> tâche d’id<strong>en</strong>tifier et de couvrir les risques de change au sein du groupe. L’horizon de<br />

couverture est variable et dép<strong>en</strong>d <strong>en</strong> particulier <strong>des</strong> contrats conclus. Dans tous les cas, l’horizon de<br />

couverture dans le domaine du change ne dépasse pas une année.<br />

Les Treasury C<strong>en</strong>ters couvr<strong>en</strong>t les risques de change <strong>des</strong> sociétés faisant partie d’un groupe, les<br />

comp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t et couvr<strong>en</strong>t de leur côté le risque net avec une partie tierce (banque). Des conditions<br />

plus avantageuses peuv<strong>en</strong>t être négociées et les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre le cours achat / v<strong>en</strong>te <strong>des</strong> sociétés<br />

d’un groupe peuv<strong>en</strong>t être évitées.<br />

De telles transactions <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant <strong>des</strong> difficultés supplém<strong>en</strong>taires dans le cadre de la comptabilité<br />

de couverture et pos<strong>en</strong>t <strong>des</strong> exig<strong>en</strong>ces particulières de docum<strong>en</strong>tation, d’évaluation et de<br />

comptabilisation <strong>des</strong> transactions de couverture. L’Implem<strong>en</strong>tation Guidance Committee a traité de<br />

ces aspects dans le cadre de la Q&A 134-1-b.<br />

<strong>La</strong> question 121-2 de «IAS <strong>39</strong> Implem<strong>en</strong>tation Guidance – Questions and Answers» propose <strong>des</strong><br />

réflexions détaillées sur la couverture <strong>des</strong> positions nettes de risques d’intérêts <strong>pour</strong> le banques.<br />

46 E RNST & YOUNG


7 Directives de publication d’IAS <strong>39</strong> – Un exemple <strong>pour</strong> les<br />

comptes annuels<br />

Dans sa brochure ‘Implem<strong>en</strong>tation of International Accounting Standards <strong>39</strong>: Key Managem<strong>en</strong>t<br />

Considerations’, Ernst & Young Middle East Office a publié une proposition de prés<strong>en</strong>tation <strong>des</strong><br />

informations à fournir dans l’annexe aux comptes selon IAS <strong>39</strong>. Dans ce chapitre, nous prés<strong>en</strong>tons<br />

une traduction de cette proposition (www.ey.com/eyme).<br />

7.1 Répercussions de la norme IAS <strong>39</strong> sur la variation <strong>des</strong> fonds propres<br />

Tableau 10: Variation <strong>des</strong> fonds propres compte t<strong>en</strong>u <strong>des</strong> directives d’IAS <strong>39</strong><br />

Montants <strong>en</strong> KCHF Capital- Réserves Réserves Actions Résultat Variations de Total<br />

actions de issues du propres de change valeur sur<br />

capital bénéfice instrum<strong>en</strong>ts<br />

financiers<br />

Etat au 31.12.1999 2’000 1’200 1’000 -350 100 0 3’950<br />

Bénéfice du groupe 200 200<br />

Divid<strong>en</strong>de -100 -100<br />

Effet <strong>des</strong> monnaies 50 50<br />

étrangères<br />

Etat au 31.12.2000 2’000 1’200 1’100 -350 150 0 4’100<br />

Restatem<strong>en</strong>t suite à 200 -100 100<br />

IAS <strong>39</strong><br />

Bénéfice du groupe 250 250<br />

Divid<strong>en</strong>de -150 -150<br />

Effet <strong>des</strong> monnaies 100 100<br />

étrangères<br />

V<strong>en</strong>te d’actions propres 100 350 450<br />

Augm<strong>en</strong>tation de capital 500 300 800<br />

Résultats nets pro- 200 200<br />

v<strong>en</strong>ant de l’évaluation<br />

à la juste valeur<br />

Etat au 31.12.2001 2’500 1’600 1’400 0 250 100 5’850<br />

Par rapport à la prés<strong>en</strong>tation actuelle de la variation <strong>des</strong> fonds propres, une colonne supplém<strong>en</strong>taire<br />

«variations de valeur sur instrum<strong>en</strong>ts financiers» est introduite. Elle prés<strong>en</strong>te les<br />

bénéfices et les pertes sur les actifs financiers de la catégorie Available-for-Sale non comptabilisés<br />

dans le compte de résultat, ainsi que les variations de valeur <strong>des</strong> transactions de couverture<br />

<strong>en</strong> relation avec la couverture <strong>des</strong> flux de trésorerie ou une couverture d’un<br />

investissem<strong>en</strong>t net dans une filiale étrangère comptabilisée sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat.<br />

7.2 Extrait <strong>des</strong> directives de comptabilisation et d’évaluation<br />

Comptabilisation après la date de transaction et de règlem<strong>en</strong>t<br />

Tous les achats et les v<strong>en</strong>tes courants d’actifs financiers sont comptabilisés à la date de transaction,<br />

c’est-à-dire à la date à laquelle l’<strong>en</strong>treprise les a achetés ou v<strong>en</strong>dus. (Ou: tous les achats<br />

et les v<strong>en</strong>tes courants sont comptabilisés à la date de règlem<strong>en</strong>t, c’est-à-dire à la date à laquelle<br />

ceux-ci ont été livrés). Les achats et les v<strong>en</strong>tes courants sont les achats et les v<strong>en</strong>tes de placem<strong>en</strong>ts<br />

financiers avec règlem<strong>en</strong>t dans une durée-cadre qui correspond aux usages locaux.<br />

E RNST & YOUNG<br />

47


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

Prêts et crédits<br />

Les prêts et les crédits sont comptabilisés au coût, déduction faite <strong>des</strong> provisions spécifiques ou<br />

générales <strong>pour</strong> le risque de crédit. Une correction de valeur est comptabilisée sur les prêts <strong>pour</strong><br />

lesquels <strong>des</strong> couvertures de juste valeur ont été prévues, afin de comp<strong>en</strong>ser la variation de valeur<br />

du prêt avec le résultat de couverture <strong>en</strong>registré par résultat.<br />

Les provisions <strong>pour</strong> pertes sur crédits <strong>en</strong>glob<strong>en</strong>t aussi bi<strong>en</strong> les provisions spécifiques que les provisions<br />

générales. Les provisions spécifiques sont constituées afin de réduire la valeur comptable de<br />

tous les prêts et crédits affectés à leur valeur nette récupérable, <strong>en</strong> se basant sur les taux d’intérêts<br />

fixés contractuellem<strong>en</strong>t. Les moins-values reconnues qui ne sont pas id<strong>en</strong>tifiées de manière individuelle<br />

sont portées <strong>en</strong> déduction <strong>des</strong> prêts et crédits sous la forme de provisions forfaitaires. Ces<br />

provisions forfaitaires sont constituées sur la base d’une estimation prud<strong>en</strong>te.<br />

Autres placem<strong>en</strong>ts financiers<br />

<strong>La</strong> banque <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t trois portefeuilles séparés de placem<strong>en</strong>ts financiers, répartis sur les positions:<br />

• Négoce (Held-for-trading)<br />

• Placem<strong>en</strong>ts dét<strong>en</strong>us jusqu’à leur échéance (Held-to-Maturity)<br />

• Autres placem<strong>en</strong>ts (Available-for-Sale)<br />

Tous les placem<strong>en</strong>ts de capitaux ont été à l’origine portés au bilan au coût, c’est-à-dire à la juste<br />

valeur plus les frais de transaction qui y sont liés. Après la comptabilisation d’origine, les placem<strong>en</strong>ts<br />

de capitaux <strong>des</strong> catégories Held-for-trading ou Available-for-Sale sont évalués à leur juste<br />

valeur, dans la mesure où celle-ci peut être déterminée de manière fiable.<br />

Les hausses ou les baisses sur les placem<strong>en</strong>ts de capitaux dét<strong>en</strong>us jusqu’à leur échéance ou qui<br />

sont <strong>des</strong>tinés à la v<strong>en</strong>te sont systématiquem<strong>en</strong>t actualisés, respectivem<strong>en</strong>t capitalisés, jusqu’à<br />

l’échéance et cette différ<strong>en</strong>ce est prise <strong>en</strong> compte dans le rev<strong>en</strong>u <strong>des</strong> intérêts.<br />

Les placem<strong>en</strong>ts de capitaux fixes ou remboursables à vue que la banque a l’int<strong>en</strong>tion de<br />

dét<strong>en</strong>ir jusqu’à leur échéance sont comptabilisés au coût amorti, déduction faite d’une réévaluation<br />

<strong>pour</strong> diminution de valeur durable, qui se base sur la valeur actuelle nette <strong>des</strong> flux de<br />

trésorerie futurs. Les év<strong>en</strong>tuelles primes ou rabais à l’acquisition sont pris <strong>en</strong> compte dans la<br />

valeur comptable.<br />

Pour les placem<strong>en</strong>ts de capitaux négociés <strong>en</strong>- ou hors-bourse, la juste valeur est déterminée par<br />

les cours payés le jour de la date de clôture de l’exercice. Pour les placem<strong>en</strong>ts de capitaux non<br />

cotés <strong>en</strong> bourse, une évaluation justifiable du prix du marché est effectuée. Elle se fonde sur la<br />

juste valeur d’un autre instrum<strong>en</strong>t financier comparable ou sur la base <strong>des</strong> flux de trésorerie<br />

att<strong>en</strong>dus.<br />

<strong>La</strong> juste valeur <strong>des</strong> options non cotées <strong>en</strong> bourse est déterminée par la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le prix du<br />

marché et le prix d’exercice du sous-jac<strong>en</strong>t, plus la valeur temporelle de l’option.<br />

48 E RNST & YOUNG


Si aucune évaluation fiable de la juste valeur ne peut être effectuée, comme par exemple <strong>en</strong> cas<br />

d’actions non cotées, l’évaluation est effectuée au coût amorti ou à une valeur estimée<br />

inférieure.<br />

En ce qui concerne les placem<strong>en</strong>ts de capitaux dét<strong>en</strong>us à <strong>des</strong> fins de négoce, chaque bénéfice ou<br />

perte résultant de la nouvelle évaluation est comptabilisé dans la période correspondante par le<br />

compte de résultat. En cas de placem<strong>en</strong>ts de capitaux qui ne font pas partie d’une relation de<br />

couverture et qui sont attribués à la catégorie Available-for-Sale, chaque bénéfice ou perte<br />

résultant d’une modification de la juste valeur est comptabilisé directem<strong>en</strong>t dans le capital<br />

propre et cela jusqu’à la v<strong>en</strong>te ou jusqu’au mom<strong>en</strong>t où la valeur du placem<strong>en</strong>t est altérée de<br />

manière durable. A ce mom<strong>en</strong>t, le bénéfice ou la perte <strong>en</strong>couru jusque-alors et comptabilisé<br />

dans le capital propre est transféré au compte de résultat.<br />

Pour les placem<strong>en</strong>ts dét<strong>en</strong>us jusqu’à leur échéance qui sont évalués au coût amorti, les variations<br />

de valeur ne sont comptabilisées avec incid<strong>en</strong>ce sur le compte de résultat que lorsqu’il y a un<br />

impairm<strong>en</strong>t ou que les actifs sont v<strong>en</strong>dus.<br />

Réalisation de gages<br />

<strong>La</strong> banque acquiert parfois <strong>des</strong> immeubles <strong>en</strong> remboursem<strong>en</strong>t de prêts ou de crédits. Ces<br />

immeubles sont comptabilisés à la valeur de réalisation <strong>des</strong> prêts et crédits concernés ou à la<br />

juste valeur si celle-ci est inférieure. Les bénéfices et les pertes lors de la v<strong>en</strong>te ou les pertes non<br />

réalisées lors d’une nouvelle évaluation sont comptabilisés dans le compte de résultat.<br />

Dérivés<br />

<strong>La</strong> banque fait commerce d’instrum<strong>en</strong>ts financiers dérivés tels que les futures, les contrats à<br />

terme, les swaps et les options. Les dérivés sont portés au bilan à la juste valeur. Celle-ci résulte<br />

de cotations auprès de bourses reconnues, du cours représ<strong>en</strong>tatif OTC ou de modèles de prix<br />

internes. Les dérivés avec juste valeur positive (valeurs de remplacem<strong>en</strong>t positives) sont portés<br />

au bilan sous «Autres actifs» et les dérivés avec juste valeur négative sous «Autres passifs». Les<br />

résultats de la nouvelle évaluation de la catégorie «Trading» sont comptabilisés dans le résultat<br />

<strong>des</strong> opérations de négoce.<br />

Pour les besoins de la comptabilité de couverture, les couvertures sont réparties <strong>en</strong> deux catégories,<br />

notamm<strong>en</strong>t les couvertures de juste valeur qui couvr<strong>en</strong>t les modifications de juste valeur<br />

d’un élém<strong>en</strong>t du patrimoine ou d’un passif comptabilisé et les couvertures <strong>des</strong> flux de trésorerie<br />

qui couvr<strong>en</strong>t les modifications <strong>des</strong> flux de trésorerie qui doiv<strong>en</strong>t être mis au compte soit d’un<br />

élém<strong>en</strong>t du patrimoine, soit d’un passif porté au bilan ou <strong>en</strong>core d’une transaction future.<br />

Lors de l’activation <strong>des</strong> couvertures de juste valeur efficaces, chaque bénéfice ou perte résultant<br />

de la nouvelle évaluation d’un instrum<strong>en</strong>t de couverture à la juste valeur est immédiatem<strong>en</strong>t<br />

comptabilisé dans le compte de résultat. Le risque de l’élém<strong>en</strong>t couvert est égalem<strong>en</strong>t comptabilisé<br />

avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat et soustrait ou additionné à la valeur comptable de l’élém<strong>en</strong>t de<br />

E RNST & YOUNG<br />

49


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

base. Lorsque le réajustem<strong>en</strong>t se réfère à un instrum<strong>en</strong>t de couverture portant intérêt, celui-ci<br />

est actualisé <strong>pour</strong> être porté au compte de résultat de manière systématique jusqu’à l’échéance,<br />

dans la mesure où la relation de couverture n’existe plus.<br />

Lors de l’activation <strong>des</strong> couvertures <strong>des</strong> flux de trésorerie, la partie efficace de l’instrum<strong>en</strong>t de<br />

couverture est comptabilisée dans le capital propre et la partie inefficace immédiatem<strong>en</strong>t dans le<br />

compte de résultat. Les bénéfices et les pertes <strong>des</strong> couvertures <strong>des</strong> flux de trésorerie, à l’origine<br />

comptabilisés dans le capital propre, sont transférés dans le compte de résultat au mom<strong>en</strong>t où<br />

l’élém<strong>en</strong>t couvert est comptabilisé avec incid<strong>en</strong>ce sur le résultat. Dans le cas où l’instrum<strong>en</strong>t de<br />

couverture résulte d’un élém<strong>en</strong>t du patrimoine porté au bilan ou d’un passif, les bénéfices ou les<br />

pertes qui y sont liés, qui étai<strong>en</strong>t à l’origine comptabilisés dans le capital propre, sont pris <strong>en</strong><br />

compte dans le coût amorti de l’élém<strong>en</strong>t de patrimoine ou du passif correspondant.<br />

En cas de couvertures non efficaces, les résultats <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts de couverture sont comptabilisés<br />

immédiatem<strong>en</strong>t dans le compte de résultat.<br />

<strong>La</strong> comptabilité de couverture est abandonnée lorsque l’instrum<strong>en</strong>t de couverture arrive à<br />

expiration, est exercé, résilié ou v<strong>en</strong>du et ne respecte donc plus les conditions <strong>pour</strong> être porté au<br />

bilan. A ce mom<strong>en</strong>t, tout bénéfice ou perte <strong>en</strong>registré dans le capital propre y est maint<strong>en</strong>u jusqu’à<br />

ce que l’élém<strong>en</strong>t couvert soit réalisé. Lorsqu’un élém<strong>en</strong>t de base est décomptabilisé, le bénéfice<br />

ou la perte couru comptabilisé dans le capital propre est transféré dans le compte de résultat.<br />

Engagem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>vers la cli<strong>en</strong>tèle<br />

Lors de leur première comptabilisation, les avoirs monétaires et les comptes cli<strong>en</strong>ts sont portés<br />

au bilan au coût d’acquisition. Lors <strong>des</strong> évaluations subséqu<strong>en</strong>tes, tous les comptes portant<br />

intérêts sont comptabilisés à la valeur comptable. Les plus- et moins-values sont systématiquem<strong>en</strong>t<br />

actualisées jusqu’à l’échéance et prises <strong>en</strong> compte dans les charges d’intérêts. Pour les passifs<br />

évalués au coût amorti et qui ne font pas partie d’une relation de couverture, chaque<br />

bénéfice ou perte est comptabilisé dans le compte de résultat lorsque le passif est remboursé.<br />

Les passifs liés à l’activité de négoce sont comptabilisés à la juste valeur et chaque bénéfice ou<br />

perte résultant d’une modification de la juste valeur est comptabilisé au compte de résultat dans<br />

la période correspondante.<br />

7.3 Dérivés<br />

Dans la marche quotidi<strong>en</strong>ne <strong>des</strong> affaires, la banque effectue différ<strong>en</strong>tes transactions avec <strong>des</strong><br />

instrum<strong>en</strong>ts financiers. Un instrum<strong>en</strong>t financier dérivé est un contrat financier <strong>en</strong>tre deux parties,<br />

<strong>pour</strong> lequel les valeurs dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>des</strong> modifications prix du sous-jac<strong>en</strong>t, du taux d’intérêt de<br />

référ<strong>en</strong>ce ou de l’indice. Les instrum<strong>en</strong>ts financiers dérivés <strong>en</strong>glob<strong>en</strong>t les contrats à terme de gré à<br />

gré, les swaps et les options.<br />

50 E RNST & YOUNG


Le tableau ci-<strong>des</strong>sous montre les valeurs de remplacem<strong>en</strong>t positives et négatives <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts<br />

financiers dérivés, ce qui correspond à leur juste valeur, avec les volumes de contrat par échéance.<br />

Le volume d’un contrat représ<strong>en</strong>te le montant d’une part de patrimoine, d’un taux d’intérêt de<br />

référ<strong>en</strong>ce ou d’un indice, qui sert de base à un dérivé et sur la base duquel les modifications de<br />

valeur du dérivé peuv<strong>en</strong>t se mesurer. Le volume de contrats donne le volume de transactions <strong>en</strong>core<br />

ouvertes par échéance et il n’est déterminant ni <strong>pour</strong> le risque de marché ni <strong>pour</strong> le risque de crédit.<br />

Tableau 11: Prés<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> dérivés <strong>en</strong> annexe<br />

31 décembre 2000 Volume de contrats selon l’échéance<br />

(Montants <strong>en</strong> Valeur de Valeur de Volume de Jusqu’à 3 – 12 1 – 5 Plus de<br />

KCHF) remplace- remplace- contrats 3 mois mois ans 5 ans<br />

m<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>t<br />

positive negative<br />

Dérivés à <strong>des</strong> fins<br />

de transaction:<br />

Interest Rate Swaps 101 96 121’029 32’868 54’753 22’062 11’346<br />

Curr<strong>en</strong>cy Swaps 100 73 90’715 23’675 50’114 16’926 0<br />

Contrats de change<br />

à terme 95 119 746’328 425’108 228’754 75’735 16’731<br />

Options 110 115 121’647 69’543 33’865 18’2<strong>39</strong> 0<br />

Interest Rate<br />

Futures 0 0 53’988 28’759 22’198 3’031 0<br />

Dérivés <strong>pour</strong> la<br />

couverture<br />

de juste valeur:<br />

Interest Rate Swaps 34 23 38’831 15’083 8’374 10’578 4’796<br />

Curr<strong>en</strong>cy Swaps 28 17 40’403 18’592 15’824 5’987 0<br />

Contrats de change<br />

à terme 46 57 357’499 124’771 115’049 70’181 47’498<br />

Interest Rate<br />

Futures 0 0 42’198 17’565 14’176 8’354 2’102<br />

Dérivés <strong>pour</strong> la<br />

couverture de flux<br />

de trésorerie:<br />

Interest Rate Swaps 50 0 2’876 0 2’876 0 0<br />

Total 564 500 1’612’638 776’230 568’640 248’291 82’474<br />

E RNST & YOUNG<br />

51


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

31 décembre 2000 Volume de contrats selon l’échéance<br />

(Montants <strong>en</strong> Valeur de Valeur de Volume de Jusqu’à 3 – 12 1 – 5 Plus de<br />

KCHF) remplace- remplace- contrats 3 mois mois ans 5 ans<br />

m<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>t<br />

positive negative<br />

Dérivés à <strong>des</strong> fins<br />

de transaction:<br />

Interest Rate Swaps 91 27 163’706 71’919 47’561 32’653 11’573<br />

Curr<strong>en</strong>cy Swaps 76 36 119’492 56’499 40’548 22’445 0<br />

Contrats de change<br />

à terme 74 49 687’624 381’098 201’769 68’555 36’202<br />

Options 29 13 175’423 81’329 61’648 32’446 0<br />

Interest Rate Futures 0 0 88’776 36’119 33’473 19’184 0<br />

Dérivés <strong>pour</strong> la<br />

couverture de<br />

juste valeur:<br />

Interest Rate Swaps 34 23 53’855 22’6<strong>39</strong> 16’441 12’775 2’000<br />

Interest Rate Futures 8 13 63’093 23’199 27’583 11’243 1’068<br />

Dérivés <strong>pour</strong> la<br />

couverture de flux<br />

de trésorerie:<br />

Curr<strong>en</strong>cy Swaps 50 0 41’332 16’228 12’557 12’547 0<br />

Total 312 161 1’<strong>39</strong>3’301 689’030 441’580 211’848 50’843<br />

Types de produits dérivés<br />

Les contrats à terme et les futures sont <strong>des</strong> conv<strong>en</strong>tions contractuelles visant à acheter ou<br />

v<strong>en</strong>dre à une date ultérieure une monnaie, <strong>des</strong> marchandises ou <strong>des</strong> placem<strong>en</strong>ts financiers<br />

déterminés à un prix et à une date fixés. Les contrats à terme sont <strong>des</strong> contrats normalisés<br />

négociés Over-the-Counter. Les futures sur devises et sur taux d’intérêts sont négociés à <strong>des</strong><br />

montants standards dans <strong>des</strong> bourses officielles et sont soumis à <strong>des</strong> obligations de versem<strong>en</strong>ts<br />

supplém<strong>en</strong>taires quotidi<strong>en</strong>s de liquidités sur les comptes de marge. Les Forward Rate<br />

Agreem<strong>en</strong>ts sont <strong>des</strong> futures sur taux d’intérêts non standardisés <strong>pour</strong> lesquels un taux<br />

d’intérêt à terme est fixé sur un prêt à durée et échéance conv<strong>en</strong>ue.<br />

Les swaps sont <strong>des</strong> conv<strong>en</strong>tions contractuelles <strong>en</strong>tre deux parties <strong>pour</strong> couvrir les différ<strong>en</strong>ces<br />

d’intérêts ou de monnaie <strong>en</strong> se basant sur le volume du contrat. En cas d’Interest Rate Swaps,<br />

les parties concernées fourniss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> général <strong>des</strong> paiem<strong>en</strong>ts d’intérêt fixes ou variables dans la<br />

même monnaie <strong>en</strong> se basant sur le volume du contrat. En cas de Cross-Curr<strong>en</strong>cy Swaps, les<br />

paiem<strong>en</strong>ts d’intérêts et les volumes de contrats sont effectués dans <strong>des</strong> monnaies différ<strong>en</strong>tes.<br />

Les options sont <strong>des</strong> conv<strong>en</strong>tions contractuelles incorporant le droit mais pas l’obligation d’acheter<br />

ou de v<strong>en</strong>dre à un montant déterminé une marchandise ou un placem<strong>en</strong>t de capital à un<br />

prix déterminé, soit à une date fixe ou à n’importe quel mom<strong>en</strong>t au cours de la durée s’écoulant<br />

jusqu’à l’échéance. <strong>La</strong> banque n’émet pas d’options non couvertes.<br />

52 E RNST & YOUNG


Risques de crédit <strong>en</strong> relation avec les dérivés<br />

Les risques de crédit <strong>en</strong> relation avec les instrum<strong>en</strong>ts financiers dérivés peuv<strong>en</strong>t surv<strong>en</strong>ir lorsque<br />

la contre-partie ne remplit pas ses obligations contractuelles et ils sont limités à la valeur de remplacem<strong>en</strong>t<br />

positive. Près de 95 % <strong>des</strong> dérivés émis par la banque se trait<strong>en</strong>t avec d’autres institutions<br />

financières (l’année dernière: 94 %) et à la date de clôture aucune contrepartie individuelle<br />

ne cumule plus de 10% <strong>des</strong> valeurs de remplacem<strong>en</strong>t positives.<br />

Dérivés <strong>des</strong>tinés aux opérations de négoce et de couverture<br />

<strong>La</strong> banque effectue d’une part <strong>des</strong> transactions sur dérivés à ses propres risques, afin de pouvoir<br />

profiter <strong>des</strong> variations de cours à court terme. Ces transactions commerciales ont lieu dans les<br />

limites données par le Conseil d’administration et sont constamm<strong>en</strong>t sous surveillance.<br />

D’autres part, la banque peut recourir à <strong>des</strong> dérivés à <strong>des</strong> fins de couverture. <strong>La</strong> banque dispose<br />

d’un système complet et adapté d’évaluation afin de limiter les risques. Une partie de la gestion<br />

<strong>des</strong> risques <strong>en</strong>globe la couverture de variations de change et d’intérêt, résultant <strong>des</strong> transactions<br />

actives et passives. <strong>La</strong> politique de la banque consiste à maint<strong>en</strong>ir les risques de change et<br />

d’intérêt dans un cadre acceptable fixé par le Conseil d’administration. Le Conseil d’administration<br />

fixe le niveau de risque de marché <strong>en</strong> limitant les positions de change et d’intérêt du<br />

cocontractant.<br />

Les positions sont surveillées quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t et les stratégies de couverture sont développées<br />

de sorte que les limites prescrites puiss<strong>en</strong>t être respectées. Le Conseil d’administration a déterminé<br />

le niveau <strong>des</strong> risques d’intérêt <strong>en</strong> fixant <strong>des</strong> limites <strong>pour</strong> les risques de taux d’intérêt non<br />

couverts durant une période prédéfinie. Les positions d’intérêt <strong>des</strong> créances et <strong>des</strong> passifs sont<br />

surveillées quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t et les stratégies de couverture sont appliquées afin qu’elles rest<strong>en</strong>t<br />

dans les limites fixées par le Conseil d’administration.<br />

En tant que partie de son Asset et Liability Managem<strong>en</strong>t, la banque utilise <strong>des</strong> dérivés afin de<br />

mini<strong>mise</strong>r son propre risque de change et d’intérêt. Elle y arrive <strong>en</strong> couvrant certaines transactions<br />

ainsi qu’<strong>en</strong> couvrant de manière stratégique toutes les positions à risque. Pour les risques<br />

d’intérêt, elle surveille la durée allant jusqu’à l’échéance <strong>des</strong> créances et <strong>des</strong> passifs au moy<strong>en</strong><br />

de simulations qui évalu<strong>en</strong>t le niveau de risque d’intérêt et l’exposition est réduite au moy<strong>en</strong><br />

d’Interest Rate Swaps ou de futures. Une couverture stratégique n’étant pas adaptée à une comptabilité<br />

spécifique de couverture, les dérivés correspondants sont désignés comme instrum<strong>en</strong>ts<br />

de négoce (held-for-trading).<br />

E RNST & YOUNG<br />

53


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

<strong>La</strong> banque utilise <strong>des</strong> contrats à terme sur devises et <strong>des</strong> swaps de devises afin de se couvrir<br />

contre les risques de change spécifiques et id<strong>en</strong>tifiables. En outre, la banque utilise les Interest<br />

Rate Swaps et les Interest Rate Futures afin de se couvrir contre les risques d’intérêt résultant de<br />

prêts spécialem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiés et à intérêts fixes. <strong>La</strong> banque utilise égalem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> Interest Rate<br />

Swaps afin de se couvrir contre les risques de flux de trésorerie résultant de crédits id<strong>en</strong>tifiés à<br />

intérêts variables. Dans tous ces cas, la relation et l’objectif de couverture sont docum<strong>en</strong>tés selon<br />

les directives avec les données <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts de couverture et <strong>des</strong> élém<strong>en</strong>ts couverts et les<br />

transactions sont portées au bilan <strong>en</strong> tant que couvertures.<br />

Le tableau ci-<strong>des</strong>sus montre les valeurs de remplacem<strong>en</strong>t positives et négatives de dérivés à <strong>des</strong><br />

fins de couverture au 31 décembre 2001, avec les volumes <strong>des</strong> contrats selon l’échéance. Le<br />

tableau ci-<strong>des</strong>sous donne un résumé <strong>des</strong> positions couvertes, <strong>des</strong> catégories de risques couverts<br />

ainsi que de l’instrum<strong>en</strong>t de couverture et sa juste valeur. Les valeurs de l’année précéd<strong>en</strong>te<br />

comparables ne sont pas prés<strong>en</strong>tées car une comptabilité de couverture spécifique n’est nécessaire<br />

que dès le 1er janvier 2001:<br />

Tableau 12: Prés<strong>en</strong>tation de la comptabilité de couverture <strong>en</strong> annexe<br />

Elém<strong>en</strong>t couvert Juste Coût amorti Risque Instrum<strong>en</strong>t Valeur de Valeur de<br />

(montants <strong>en</strong> valeur de couverture remplace- remplace-<br />

KCHF) m<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>t<br />

positive négative<br />

Instrum<strong>en</strong>ts à<br />

couvrir<br />

Prêts à intérêts 40’367 40’378 Juste Interest 34 23<br />

fixes valeur Rate Swap<br />

Prêts à intérêts 42’198 42’193 Juste Interest 8 13<br />

fixes valeur Rate Future<br />

Prêts à intérêts 2’876 2’926 Flux de Interest 50 0<br />

variables trésorerie Rate Swap<br />

7.4 Juste valeur <strong>des</strong> placem<strong>en</strong>ts financiers<br />

Le tableau ci-<strong>des</strong>sous montre les valeurs comptables et les justes valeurs estimées <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts<br />

financiers qui n’ont pas été comptabilisés à la juste valeur dans les comptes annuels. <strong>La</strong><br />

juste valeur est le montant <strong>pour</strong> lequel un actif peut être acquis ou un passif remboursé <strong>en</strong>tre<br />

deux parties dans une transaction at arm’s l<strong>en</strong>gth (bonne information, cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t mutuel et<br />

conditions de concurr<strong>en</strong>ce normale).<br />

54 E RNST & YOUNG


Tableau 13: Prés<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> justes valeurs <strong>en</strong> annexe<br />

(Montants <strong>en</strong> KCHF) 31 décembre 2000 31 décembre 2001<br />

Valeur Juste valeur Différ<strong>en</strong>ce Valeur Juste valeur Différcomptable<br />

comptable <strong>en</strong>ce<br />

Actifs financiers:<br />

Avoirs bancaires 163’507 164’708 1’201 203’631 206’675 3’044<br />

Autres investissem<strong>en</strong>ts<br />

du marché monétaire 52’903 53’575 686 28’887 29’534 647<br />

Prêts à la cli<strong>en</strong>tèle 312’019 314’687 2’656 271’521 273’429 1’908<br />

Sous-total 4’543 5’599<br />

Passifs financiers:<br />

Engagem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>vers<br />

les banques 296’659 295’360 1’299 180’225 178’646 1’579<br />

Autres dettes du<br />

marché monétaire 27’761 27’542 219 19’982 19’785 197<br />

Engagem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>vers<br />

les cli<strong>en</strong>ts sous forme<br />

d’épargne 536’724 536’320 404 488’955 487’772 1’183<br />

Engagem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vers 12’293 11’678 615 11’167 10’631 536<br />

les cli<strong>en</strong>ts sous forme<br />

de placem<strong>en</strong>t<br />

Sous-total 2’537 3’495<br />

Juste valeur <strong>des</strong><br />

dérivés à <strong>des</strong> fins de<br />

couverture 50 0<br />

Différ<strong>en</strong>ce nette 7’130 9’094<br />

Portefeuille avec investissem<strong>en</strong>ts de la catégorie Held-to-Maturity, consistant <strong>en</strong> avoirs bancaires et<br />

autres investissem<strong>en</strong>ts du marché monétaire<br />

Les autres investissem<strong>en</strong>ts du marché monétaire sont classifiés <strong>en</strong> tant qu’investissem<strong>en</strong>ts Heldto-Maturity.<br />

<strong>La</strong> juste valeur estimée du dépôt porteur d’intérêts se base sur les flux de trésorerie<br />

escomptés au moy<strong>en</strong> du taux d’intérêt <strong>des</strong> dettes qui ont la même échéance, et pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

compte les variation de cours depuis la souscription. Les placem<strong>en</strong>ts à intérêts fixes avec la<br />

banque ou d’autres institutions sont dét<strong>en</strong>us jusqu’à l’échéance. Les placem<strong>en</strong>ts à échéance non<br />

fixe sont classés <strong>en</strong> tant qu’Available-for-Sale et la juste valeur estimée correspond à la valeur<br />

comptable à la date de clôture de l’exercice.<br />

Prêts à la cli<strong>en</strong>tèle<br />

L’évaluation <strong>des</strong> prêts courants s’est fait <strong>en</strong> actualisant les paiem<strong>en</strong>ts contractuels aux taux<br />

d’intérêt prévalant <strong>pour</strong> <strong>des</strong> conditions d’échéance et un profil de risque équival<strong>en</strong>t. Pour les prêts<br />

<strong>en</strong> cont<strong>en</strong>tieux, les paiem<strong>en</strong>ts att<strong>en</strong>dus (y compris la valorisation <strong>des</strong> sûretés) sont actualisés à un<br />

taux d’intérêt qui ti<strong>en</strong>t compte de l’horizon temps et du risque de défaillance.<br />

E RNST & YOUNG<br />

55


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

Dettes bancaires, autres dettes du marché monétaire, <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>vers les cli<strong>en</strong>ts sous forme de<br />

dépôts d’épargne et de placem<strong>en</strong>t<br />

<strong>La</strong> juste valeur estimée <strong>des</strong> dettes portant intérêt se base sur les paiem<strong>en</strong>ts escomptés au taux<br />

d’intérêt <strong>des</strong> dettes de même échéance et pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte les modifications de cours depuis la<br />

souscription. Il est admis que la juste valeur estimée <strong>des</strong> dépôts à échéance variable, y compris<br />

les dépôts non porteurs d’intérêts est id<strong>en</strong>tique à la valeur comptable, qui correspond au montant<br />

remboursable à vue.<br />

Autres placem<strong>en</strong>ts financiers<br />

En ce qui concerne les autres placem<strong>en</strong>ts financiers, les valeurs comptables correspond<strong>en</strong>t<br />

approximativem<strong>en</strong>t aux justes valeurs <strong>en</strong> raison de leur échéance à court terme.<br />

7.5 Première <strong>application</strong> d’IAS <strong>39</strong><br />

Au 1er janvier 2001, la banque a introduit IAS <strong>39</strong> <strong>pour</strong> l’évaluation <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts financiers.<br />

Ceci a eu <strong>des</strong> répercussions sur les procédures d’établissem<strong>en</strong>t du bilan et d’évaluation de la<br />

banque concernant la prés<strong>en</strong>tation et l’évaluation <strong>des</strong> dérivés ainsi que <strong>des</strong> placem<strong>en</strong>ts financiers<br />

non dérivés.<br />

Dérivés<br />

Au début de l’exercice, la banque a comptabilisé <strong>pour</strong> la première fois les justes valeurs de tous<br />

les dérivés dans le bilan, soit <strong>en</strong> tant que créances soit <strong>en</strong> tant qu’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t . Les bénéfices et<br />

les pertes sur tous les dérivés non évalués à la juste valeur (après comp<strong>en</strong>sation avec les résultats<br />

non comptabilisés sur les élém<strong>en</strong>ts couverts <strong>en</strong> cas de couvertures de juste valeur) ont été comp<strong>en</strong>sés<br />

avec les réserves de bénéfice au 1er janvier 2001.<br />

Placem<strong>en</strong>ts financiers non dérivés<br />

Précédemm<strong>en</strong>t, la banque évaluait tous les placem<strong>en</strong>ts à long terme au coût amorti, déduction<br />

faite d’un év<strong>en</strong>tuel ajustem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> les réduction de valeur. Après l’introduction d’IAS <strong>39</strong>, la<br />

banque a comm<strong>en</strong>cé à répartir de tels investissem<strong>en</strong>ts dans les catégories Held-to-Maturity ou<br />

Available-for-Sale et à évaluer les investissem<strong>en</strong>ts Available-for-Sale à la juste valeur. Le bénéfice<br />

ou la perte <strong>en</strong> résultant a été introduit au 1er janvier 2001 dans les réserves issues du bénéfice.<br />

Conformém<strong>en</strong>t à IAS <strong>39</strong>, le calcul <strong>des</strong> diminutions de valeur <strong>pour</strong> les prêts et les emprunts se base<br />

sur la valeur actuelle nette <strong>des</strong> flux de trésorerie futurs, compte t<strong>en</strong>u <strong>des</strong> taux d’intérêt d’origine.<br />

Effets de ces changem<strong>en</strong>ts<br />

Conformém<strong>en</strong>t aux dispositions transitoires du nouveau standard, la banque a modifié ses principes<br />

<strong>en</strong> date du 1er janvier 2001 sans adapter les chiffres de l’année précéd<strong>en</strong>te. Même si cela<br />

avait été le cas, le changem<strong>en</strong>t n’aurait de toute façon pas eu d’effet important sur le bilan et le<br />

compte de résultat dans les procédures de comptabilisation et d’évaluation <strong>des</strong> dérivés.<br />

56 E RNST & YOUNG


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

8 Réflexions concernant l’introduction d’IAS <strong>39</strong><br />

IAS <strong>39</strong> est de loin l’International Accounting Standard le plus complexe. Son introduction<br />

nécessite une planification soigneuse et la prise de décisions importantes tant au niveau stratégique<br />

qu’opérationnel. Bi<strong>en</strong> que l’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur de la norme était prescrite au 1er janvier<br />

2001, les réflexions suivantes peuv<strong>en</strong>t être utiles lors de la conversion initiale à IAS. Les<br />

étapes suivantes devrai<strong>en</strong>t impérativem<strong>en</strong>t être considérées:<br />

1. Docum<strong>en</strong>tation de la stratégie de Risk Managem<strong>en</strong>t.<br />

Cette stratégie devrait être consignée par écrit et les rôles <strong>des</strong> divers interv<strong>en</strong>ants définis<br />

<strong>pour</strong> l’utilisation <strong>des</strong> dérivés. Les objectifs doiv<strong>en</strong>t être prés<strong>en</strong>tés de manière spécifique et<br />

dans tous les cas, la stratégie actuelle doit être adaptée aux exig<strong>en</strong>ces de la norme. On peut<br />

par exemple constater que tous les risques de change dans la région asiatique sont couverts<br />

alors que ceux d’Amérique du Nord ne le sont pas du tout ou ne le sont que partiellem<strong>en</strong>t.<br />

Dans le domaine <strong>des</strong> intérêts, on peut constater par exemple que le groupe veut se refinancer<br />

à 60% au moy<strong>en</strong> d’emprunts à intérêt fixe et qu’une variation de taux doit être couverte<br />

par le biais de swaps.<br />

2. Inv<strong>en</strong>taire de tous les dérivés.<br />

Les dérivés existants dans le groupe doiv<strong>en</strong>t être inv<strong>en</strong>toriés et les effets d’IAS <strong>39</strong> sur ces dérivés<br />

doiv<strong>en</strong>t être docum<strong>en</strong>tés. Les dérivés peuv<strong>en</strong>t apparaître seuls, incorporés dans un instrum<strong>en</strong>t<br />

non dérivé (embedded) ou <strong>en</strong> commun avec un autre dérivé (compound). Tel que décrit<br />

plus haut, la notion de dérivé est définie de manière très large et certains instrum<strong>en</strong>ts financiers<br />

devront être traités comme dérivés alors que ce n’était pas le cas auparavant.<br />

L’id<strong>en</strong>tification <strong>des</strong> dérivés dans un groupe multinational nécessite une formation, <strong>des</strong> instructions,<br />

une surveillance et <strong>des</strong> contrôles c<strong>en</strong>tralisés. Outre les instrum<strong>en</strong>ts classiques tels que<br />

les contrats à terme / futures, les swaps et les options, d’autres contrats doiv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être<br />

id<strong>en</strong>tifiés et appréciés comme par exemple les obligations de livraison et d’achat, les garanties,<br />

les contrats de leasing, les conv<strong>en</strong>tions spéciales portant sur les intérêts, etc.<br />

Lorsque tous les dérivés ont été id<strong>en</strong>tifiés, il convi<strong>en</strong>t de décider si les dérivés actuels doiv<strong>en</strong>t<br />

continuer d’être utilisés et si oui de quelle manière.<br />

Pour les dérivés composites, il convi<strong>en</strong>t de décider comm<strong>en</strong>t ceux-ci doiv<strong>en</strong>t être traités<br />

dans la comptabilité de couverture, c’est-à-dire si les différ<strong>en</strong>ts dérivés doiv<strong>en</strong>t être systématiquem<strong>en</strong>t<br />

évalués de manière distincte.<br />

Pour les dérivés incorporés (embedded), il faut vérifier si ceux-ci doiv<strong>en</strong>t être évalués de<br />

manière distincte du contrat hôte.<br />

3. Id<strong>en</strong>tification <strong>des</strong> dérivés qui sont partie intégrante d’une transaction de couverture.<br />

<strong>La</strong> société doit finalem<strong>en</strong>t déterminer quels élém<strong>en</strong>ts de base et instrum<strong>en</strong>ts de couverture<br />

font partie intégrante d’une opération de couverture. Si de tels instrum<strong>en</strong>ts ne répond<strong>en</strong>t<br />

pas aux critères de IAS <strong>39</strong>, les dérivés doiv<strong>en</strong>t être évalués à la juste valeur de manière<br />

séparée.<br />

E RNST & YOUNG<br />

57


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

4. Lorsque <strong>des</strong> dérivés sont partie intégrante d’une couverture, il faut déterminer si les exig<strong>en</strong>ces<br />

d’IAS <strong>39</strong> ont été respectées.<br />

En cas de dérivés qui, jusqu’alors, étai<strong>en</strong>t considérés comme <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts de couverture,<br />

il faut définir s’ils rempliss<strong>en</strong>t les conditions formelles et matérielles d’IAS <strong>39</strong>. Selon<br />

les circonstances, le groupe peut être am<strong>en</strong>é à revoir la classification <strong>des</strong> dérivés, au cas où<br />

ceux-ci ne remplirai<strong>en</strong>t plus à l’av<strong>en</strong>ir les critères d’efficacité élevée requis par la norme<br />

<strong>pour</strong> une opération de couverture.<br />

5. Lorsque <strong>des</strong> dérivés sont considérés comme <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts de couverture, il faut déterminer<br />

si l’élém<strong>en</strong>t couvert est qualifié <strong>en</strong> tant que tel selon IAS <strong>39</strong>.<br />

Tel que déjà m<strong>en</strong>tionné, tous les élém<strong>en</strong>ts de base ne peuv<strong>en</strong>t pas forcém<strong>en</strong>t être couverts<br />

selon IAS <strong>39</strong>. Les directives générales et spécifiques de la couverture <strong>en</strong> question (couverture<br />

de juste valeur, couverture <strong>des</strong> flux de trésorerie, couverture d’un investissem<strong>en</strong>t net<br />

dans une <strong>en</strong>tité étrangère) doiv<strong>en</strong>t être respectées. Selon SFAS 133, une transaction qui est<br />

réévaluée à sa juste valeur avec une incid<strong>en</strong>ce sur le résultat ne peut être désignée comme<br />

étant un élém<strong>en</strong>t de base dans une couverture de juste valeur.<br />

Si divers élém<strong>en</strong>ts couverts sont réunis dans un portefeuille, il est nécessaire de vérifier<br />

s’ils ont une exposition similaire au risque. Tel que déjà m<strong>en</strong>tionné, le macro-hedging <strong>des</strong><br />

positions nettes n’est pas admis et aucune position nette ne doit être couverte. <strong>La</strong> manière<br />

de procéder dans un tel cas a déjà fait l’objet d’une explication dans cet article.<br />

6. <strong>La</strong> relation de couverture doit être docum<strong>en</strong>tée de manière formelle et il est nécessaire de<br />

déterminer de quelle couverture il s’agit dans le cas prés<strong>en</strong>t.<br />

<strong>La</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre une couverture de juste valeur et une couverture <strong>des</strong> flux de trésorerie<br />

est parfois minime et peu évid<strong>en</strong>te. Le managem<strong>en</strong>t doit donc clarifier quels risques doiv<strong>en</strong>t<br />

être couverts au moy<strong>en</strong> de quelles transactions et quels <strong>en</strong> sont les incid<strong>en</strong>ces comptables.<br />

Les couvertures du stock de marchandises existant peuv<strong>en</strong>t concerner par exemple la<br />

juste valeur du stock (couverture de juste valeur) ou alors les v<strong>en</strong>tes futures (couverture<br />

<strong>des</strong> flux de trésorerie). Il faut égalem<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte qu’une relation rétrospective<br />

d’un dérivé <strong>en</strong> tant qu’instrum<strong>en</strong>t de couverture n’est pas autorisée. Un instrum<strong>en</strong>t de couverture<br />

déjà désigné peut cep<strong>en</strong>dant continuer à être classé comme tel, dans la mesure où<br />

les directives d’IAS <strong>39</strong> ont été respectées.<br />

<strong>La</strong> docum<strong>en</strong>tation doit être spécifique. Par exemple, il ne suffit pas de couvrir de manière<br />

générale les «v<strong>en</strong>tes de l’année prochaine». Les v<strong>en</strong>tes concernées doiv<strong>en</strong>t être clairem<strong>en</strong>t<br />

définies (p. ex. «les premières v<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> USD d’un montant d’USD 1 mio»).<br />

58 E RNST & YOUNG


7. Il convi<strong>en</strong>t de docum<strong>en</strong>ter la manière dont l’efficacité de la couverture est mesurée.<br />

Chaque <strong>en</strong>treprise doit choisir une méthode <strong>pour</strong> mesurer l’efficacité. Sur cette base, l’inefficacité<br />

peut égalem<strong>en</strong>t être déterminée et comptabilisée selon les directives d’IAS <strong>39</strong>. Si<br />

l’efficacité s’éloigne de l’intervalle défini de 80% à 125%, la comptabilité de couverture<br />

ne peut plus être appliquée. Si l’efficacité se situe dans cet intervalle, IAS <strong>39</strong> prescrit comm<strong>en</strong>t<br />

l’inefficacité partielle doit être comptabilisée.<br />

Afin d’augm<strong>en</strong>ter l’efficacité <strong>des</strong> relations de couverture existantes, il est conseillé<br />

d’exclure certains risques de la couverture (p. ex. l’effet d’intérêts) et de ne désigner<br />

comme couverture qu’une partie de l’instrum<strong>en</strong>t de couverture (p. ex. l’effet de change).<br />

Ainsi, une couverture parfaite peut être atteinte et la «Short-cut Method» (mesure de l’efficacité<br />

<strong>en</strong> cas de couverture parfaite) peut être appliquée.<br />

8. Les montants résultant de la première <strong>application</strong> d’IAS <strong>39</strong>, à l’exception <strong>des</strong> impôts<br />

lat<strong>en</strong>ts, doiv<strong>en</strong>t être quantifiés.<br />

Dans ce cas, les étapes concrets suivantes doiv<strong>en</strong>t être réalisées:<br />

• Tous les dérivés doiv<strong>en</strong>t être évalués à la juste valeur, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t du fait qu’ils<br />

font partie intégrante d’une couverture ou non.<br />

• Dans les cas de couverture de juste valeur, il faut déterminer comm<strong>en</strong>t les élém<strong>en</strong>ts<br />

couverts doiv<strong>en</strong>t être évalués lors de la première <strong>application</strong>.<br />

• Les résultats préalablem<strong>en</strong>t non comptabilisés de dérivés doiv<strong>en</strong>t être répartis <strong>en</strong>tre les<br />

deux catégories, qui seront à l’av<strong>en</strong>ir comptabilisés avec une incid<strong>en</strong>ce sur le résultat<br />

(couvertures de juste valeur) ou sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat (couvertures <strong>des</strong> flux de<br />

trésorerie).<br />

• Les actifs et les passifs financiers doiv<strong>en</strong>t être répartis dans les catégories correspondantes<br />

et évalués selon les directives.<br />

• En fonction du type de hedge, il convi<strong>en</strong>t de déterminer les résultats respectifs de l’élém<strong>en</strong>t<br />

de base et de l’instrum<strong>en</strong>t de couverture. En cas de couverture <strong>des</strong> flux de trésorerie,<br />

il faut considérer que certaines inefficacités doiv<strong>en</strong>t être comptabilisées avec une<br />

incid<strong>en</strong>ce sur le résultat.<br />

9. Répartition de tous les actifs financiers dans les catégories prévues par IAS <strong>39</strong>.<br />

IAS exige que tous les actifs financiers soi<strong>en</strong>t attribués à une catégorie (Held-for-Trading,<br />

Held-to-Maturity, prêts et créances émis, Available-for-Sale) et évalués <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce.<br />

Pour la catégorie Available-for-Sale, il faut <strong>en</strong> outre décider si les résultats d’évaluation<br />

doiv<strong>en</strong>t être comptabilisés dans le compte de résultat ou dans le capital propre. En ce qui<br />

concerne les passifs financiers, les positions à évaluer à la juste valeur doiv<strong>en</strong>t être déterminées.<br />

E RNST & YOUNG<br />

59


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

10.Les impôts lat<strong>en</strong>ts résultant de la première <strong>application</strong> d’IAS <strong>39</strong> doiv<strong>en</strong>t être calculés.<br />

<strong>La</strong> première <strong>application</strong> d’IAS <strong>39</strong> va créer <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>ces temporaires <strong>en</strong>tre le bilan fiscal<br />

et le bilan commercial, sur lesquelles <strong>des</strong> impôts lat<strong>en</strong>ts devront être constitués.<br />

11.Comptabilisation <strong>des</strong> actifs financiers à la date de transaction ou de règlem<strong>en</strong>t.<br />

Chaque catégorie d’actifs financiers doit être comptabilisée soit à la date de transaction<br />

(Trade Date) soit à la date d’exécution ou de règlem<strong>en</strong>t (Settlem<strong>en</strong>t Date). Cette règle doit<br />

être appliquée de manière id<strong>en</strong>tique à chaque catégorie, aussi bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> cas d’achat qu’<strong>en</strong> cas<br />

de v<strong>en</strong>te. En outre, chaque groupe doit <strong>en</strong>tamer <strong>des</strong> réflexions générales concernant la<br />

comptabilisation et la décomptabilisation d’actifs et de passifs financiers.<br />

12.<strong>La</strong> stratégie de Risk Managem<strong>en</strong>t du groupe doit être retravaillée et docum<strong>en</strong>tée.<br />

Les étapes d’évaluation effectuées conduis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> règle générale à un nouveau système<br />

d’évaluation et de couverture. C’est <strong>pour</strong>quoi il est recommandé de consigner cette stratégie<br />

par écrit.<br />

Les adaptations requises par IAS <strong>39</strong> <strong>pour</strong> l’<strong>application</strong> de la comptabilité de couverture<br />

sont très vastes et complexes. Elles peuv<strong>en</strong>t avoir <strong>des</strong> répercussions multiples sur l’organisation<br />

du groupe tels que sur le controlling, la trésorerie, les aspects fiscaux et juridiques<br />

ainsi que l’informatique naturellem<strong>en</strong>t. En outre, quelques décisions stratégiques devront<br />

être prises par la direction voire même par le Conseil d’administration.<br />

60 E RNST & YOUNG


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

9 Conclusions finales et perspectives<br />

<strong>La</strong> prés<strong>en</strong>te publication démontre la problématique et complexité d’IAS <strong>39</strong> sur la base d’exemples<br />

proches de la <strong>pratique</strong>. <strong>La</strong> <strong>mise</strong> <strong>en</strong> <strong>application</strong> correcte dans un groupe multinational représ<strong>en</strong>te<br />

un défi particulier. <strong>La</strong> charge de formation, de conseil et de contrôle ne doit pas être<br />

négligée ni sous-estimée.<br />

Lors de la première <strong>application</strong> d’IAS <strong>39</strong>, une <strong>en</strong>treprise doit égalem<strong>en</strong>t réfléchir à la manière dont<br />

elle souhaite introduire ce standard. Comme une <strong>application</strong> rétrospective de la comptabilité de couverture<br />

n’est pas possible, les variations liées aux dérivés peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer une certaine volatilités<br />

qui n’était pas anticipée. Si une <strong>en</strong>treprise souhaite par exemple appliquer IAS <strong>pour</strong> la première fois<br />

<strong>en</strong> 2005, elle doit déjà prés<strong>en</strong>ter le compte de résultat 2004 selon IAS <strong>en</strong> raison <strong>des</strong> comparatifs<br />

obligatoires avec l’année précéd<strong>en</strong>te. Cela nécessite un Restatem<strong>en</strong>t du bilan d’ouverture au 1er<br />

janvier 2004 ainsi qu’une <strong>application</strong> correcte <strong>des</strong> règles de couverture depuis cette date.<br />

Sous l’impulsion d’un groupe de travail multinational, <strong>des</strong> propositions de révision d’IAS <strong>39</strong> ont été<br />

publiées et <strong>des</strong> standards similaires ont été adoptés dans d’autres pays. On devrait donc t<strong>en</strong>dre vers<br />

une harmonisation au niveau mondial. Les résultats vont dans une direction déjà proposée par un<br />

Exposé-sondage, notamm<strong>en</strong>t l’évaluation aux cours du marché de tous les actifs et passifs financiers.<br />

Cette proposition est extrêmem<strong>en</strong>t révolutionnaire car elle propose égalem<strong>en</strong>t l’évaluation<br />

aux cours du marché <strong>des</strong> dettes propres. Les <strong>en</strong>treprises qui prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t d’importants problèmes<br />

de solvabilité devrai<strong>en</strong>t donc dévaluer leurs propres dettes et comptabiliser un bénéfice! Comme<br />

cela avait déjà été le cas dans un Exposé-sondage comparable, cette proposition a soulevé de<br />

nombreuses critiques.<br />

Il convi<strong>en</strong>t de se demander quelle est la meilleure solution, du point de vue de l’établissem<strong>en</strong>t<br />

<strong>des</strong> comptes: choisir une solution de loin plus complexe que les actuels standards ou trouver une<br />

solution plus simple qui, sur la base de la proposition actuelle, doit être qualifiée d’exotique.<br />

L’av<strong>en</strong>ir nous dira quelle évaluation s’imposera. Ce qui me paraît avant tout important est que<br />

dans ce domaine justem<strong>en</strong>t, le même standard soit appliqué au niveau mondial.<br />

Jusqu’à ce que l’harmonisation mondiale soit réalisée et que la plupart <strong>des</strong> pays se bas<strong>en</strong>t sur<br />

ce nouveau standard, l’actuel IAS <strong>39</strong> doit être appliqué. <strong>La</strong> question qui se pose alors <strong>pour</strong> un<br />

grand nombre de groupes est de savoir si la comptabilité de couverture doit être introduite. A<br />

long terme, la comptabilité de couverture (hedge accounting) n’a pas d’influ<strong>en</strong>ce sur la situation<br />

<strong>des</strong> rev<strong>en</strong>us de la société car le résultat doit tôt ou tard être comptabilisé dans le compte<br />

de résultat. En résumé, seules les différ<strong>en</strong>ces suivantes subsist<strong>en</strong>t dans le compte de résultat:<br />

• Si la comptabilité de couverture est appliquée, les variations de valeur ne sont pas comptabilisées<br />

dans le résultat financier comme ce serait le cas autrem<strong>en</strong>t. Les variations de<br />

valeur sont comptabilisées dans la position de l’élém<strong>en</strong>t couvert, par exemple dans le chiffre<br />

d’affaires <strong>en</strong> cas de résultat d’exploitation ou dans les dép<strong>en</strong>ses de marchandises <strong>en</strong> cas<br />

d’achats de marchandises.<br />

• En cas d’<strong>application</strong> <strong>des</strong> couvertures <strong>des</strong> flux de trésorerie ainsi que <strong>des</strong> couvertures d’investissem<strong>en</strong>t<br />

net dans une <strong>en</strong>tité étrangère, certains résultats ne sont pas comptabilisés<br />

dans le compte de résultat mais sont d’abord prés<strong>en</strong>tés dans le capital propre (variations de<br />

valeur sur les instrum<strong>en</strong>ts financiers) jusqu’à ce qu’apparaisse l’élém<strong>en</strong>t couvert. Tel que<br />

déjà m<strong>en</strong>tionné, tous les dérivés, que la comptabilité de couverture soit appliquée ou non,<br />

doiv<strong>en</strong>t être portés au bilan à la juste valeur.<br />

E RNST & YOUNG<br />

61


LA MISE EN APPLICATION PRATIQUE D’IAS <strong>39</strong><br />

• En cas de couverture de juste valeur, l’élém<strong>en</strong>t couvert est égalem<strong>en</strong>t comptabilisé avec<br />

incid<strong>en</strong>ce sur le résultat dans la mesure du risque couvert et cela même si ce dernier est<br />

normalem<strong>en</strong>t comptabilisé au coût amorti.<br />

<strong>La</strong> question qui se pose au managem<strong>en</strong>t est de savoir s’il souhaite introduire dans tout le<br />

groupe ces directives compliquées dans le but de prés<strong>en</strong>ter de manière strictem<strong>en</strong>t correcte les<br />

effets de la comptabilité de couverture dans le compte de résultat consolidé.<br />

Si la réponse à cette question est «oui», de nombreux travaux devront être effectués. Les<br />

collaborateurs d’Ernst & Young SA ont déjà assisté de nombreux cli<strong>en</strong>ts dans leur <strong>mise</strong> <strong>en</strong><br />

place d’IAS <strong>39</strong>. Nous sommes bi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>t à votre disposition <strong>pour</strong> toute question que<br />

vous <strong>pour</strong>riez avoir <strong>en</strong> relation avec vos projets de conversion.<br />

Sources:<br />

• International Accounting Standards Committee (Hrsg.):<br />

- International Accounting Standards 2001, London 2001<br />

- Accounting for Financial Instrum<strong>en</strong>ts – Standards, Interpretations, and Implem<strong>en</strong>tation<br />

Guidance, London 2001<br />

• Financial Accounting Standards Board (Hrsg.): Statem<strong>en</strong>t of Financial Accounting Standards<br />

No. 133 – Accounting for Derivative Instrum<strong>en</strong>ts and Hedging Activities<br />

• Ernst & Young, Middle East Head Office, Bahrein: Implem<strong>en</strong>tation of International Accounting<br />

Standard <strong>39</strong> – Key Managem<strong>en</strong>t Considerations; September 2000<br />

• Paul Scharpf, Rechnungslegung von Financial Instrum<strong>en</strong>ts nach IAS <strong>39</strong>, Stuttgart 2001<br />

Un tel travail ne se conçoit pas sans aide! Je remercie tout particulièrem<strong>en</strong>t Charles A. Barone<br />

et K<strong>en</strong>neth Marshall, tous deux Partner d’Ernst & Young, <strong>pour</strong> leurs nombreuses suggestions<br />

et <strong>pour</strong> les docum<strong>en</strong>ts mis à ma disposition par Ernst & Young LLP, notre société part<strong>en</strong>aire<br />

américaine. Je remercie égalem<strong>en</strong>t Reinhold Sturny <strong>pour</strong> l’exemple 2 du chapitre «5.3 Impôts<br />

lat<strong>en</strong>ts sur les variations de valeur comptabilisées sans incid<strong>en</strong>ce sur le résultat» qu’il a mis à<br />

ma disposition ainsi que Caroline Br<strong>en</strong>zikofer <strong>pour</strong> avoir relu cette publication et <strong>pour</strong> ses<br />

nombreuses propositions d’amélioration.<br />

© Roland Ruprecht, Ernst & Young SA, Berne<br />

62 E RNST & YOUNG


E RNST & YOUNG<br />

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© Ernst & Young SA.<br />

All Rights Reserved.<br />

Ernst & Young is<br />

a registered trademark.<br />

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