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Les systèmes d'information sur les marchés agricoles en Afrique ...

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Troisième partie<br />

amélioré <strong>les</strong> conditions de l’arbitrage spatial. Ainsi, la question de la pertin<strong>en</strong>ce d’un<br />

SIM, quel qu’il soit, se pose plutôt à un niveau infranational.<br />

Au niveau régional, le système de commercialisation des produits agrico<strong>les</strong> est organisé<br />

par des associations de traders (<strong>les</strong> market que<strong>en</strong>s), qui sont le plus souv<strong>en</strong>t des<br />

agriculteurs et qui fix<strong>en</strong>t <strong>les</strong> prix <strong>sur</strong> <strong>les</strong> marchés locaux (Aryeetey et Nyant<strong>en</strong>g, 2006 ;<br />

Al Hassan et al., 1999). On oppose généralem<strong>en</strong>t la capacité d’organisation de ces<br />

traders locaux, supposée forte, à celle des petits producteurs auprès desquels ils<br />

s’approvisionn<strong>en</strong>t, supposée faible. <strong>Les</strong> traders se déplac<strong>en</strong>t de village <strong>en</strong> village et sont<br />

égalem<strong>en</strong>t informés du prix auquel se v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>les</strong> produits <strong>sur</strong> <strong>les</strong> marchés de gros qu’ils<br />

fréqu<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t. <strong>Les</strong> producteurs, au contraire, ne se déplac<strong>en</strong>t que rarem<strong>en</strong>t jusque <strong>sur</strong><br />

<strong>les</strong> marchés de gros et se cont<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t d’écouler leurs produits à proximité<br />

de leur lieu de production (farm-gate) au prix fixé par le trader, de manière à ne pas<br />

avoir à supporter <strong>les</strong> coûts de transport jusqu’au marché. Cet état du système est<br />

supposé être à l’origine d’un déséquilibre dans <strong>les</strong> négociations, à l’avantage des<br />

traders.<br />

Au regard de ce contexte, le SIM mis <strong>en</strong> place par le gouvernem<strong>en</strong>t ne semble pas<br />

répondre aux besoins des petits producteurs et des traders locaux, puisqu’il produit<br />

une information destinée aux ag<strong>en</strong>ces gouvernem<strong>en</strong>ta<strong>les</strong> <strong>en</strong> charge des produits de<br />

r<strong>en</strong>te et d’exportation (Robbins, 2000). Le SIM privé Esoko-Ghana constitue ainsi une<br />

double innovation au s<strong>en</strong>s où, (1) il produit une information destinée aux producteurs<br />

et aux traders – <strong>les</strong> prix de gros des principaux produits <strong>sur</strong> une tr<strong>en</strong>taine de marchés<br />

à travers tout le pays ; (2) il repose <strong>sur</strong> une technologie qui permet de <strong>sur</strong>monter <strong>les</strong><br />

obstac<strong>les</strong> empêchant traditionnellem<strong>en</strong>t <strong>les</strong> ag<strong>en</strong>ts <strong>les</strong> plus isolés d’accéder à<br />

l’information de marché. En effet, comme beaucoup de SIM basés <strong>sur</strong> <strong>les</strong> TIC, Esoko-<br />

Ghana diffuse l’information <strong>sur</strong> <strong>les</strong> prix du marché via des SMS vers <strong>les</strong> téléphones<br />

mobi<strong>les</strong> de ses utilisateurs. Ce mode de diffusion est particulièrem<strong>en</strong>t adapté aux<br />

habitants des zones rura<strong>les</strong> puisque d’une part, comme l’indiqu<strong>en</strong>t Aker et Mbiti<br />

(2010), d’ici 2012 la plupart des villages <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong> seront couverts par le réseau de<br />

téléphonie mobile [12] ; d’autre part, dans la me<strong>sur</strong>e où <strong>les</strong> SMS peuv<strong>en</strong>t être consultés<br />

plusieurs jours après leur <strong>en</strong>voi, leur destinataire dispose de temps pour réaliser <strong>les</strong><br />

manipulations nécessaires à l’utilisation du téléphone, (recharger la batterie ou se<br />

déplacer pour accéder au signal lorsque celui-ci est intermitt<strong>en</strong>t). Enfin, l’illettrisme<br />

n’empêche pas la compréh<strong>en</strong>sion de l’information cont<strong>en</strong>ue dans le SMS, ce dernier<br />

[12] Estimation faite <strong>sur</strong> la base des données de la Global System Mobile Association (GSMA).<br />

65<br />

© AFD / Juin 2012 / <strong>Les</strong> systèmes d’information <strong>sur</strong> <strong>les</strong> marchés agrico<strong>les</strong> <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong> subsahari<strong>en</strong>ne

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