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FEU ET LUMIERES - Institut du Monde Arabe

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Loin de l’histoire des idées <strong>du</strong> XX e siècle égyptien, on<br />

retrouve Bonaparte sur les bords <strong>du</strong> Nil… On ne peut<br />

ici, on l’a dit déjà, s’attacher au détail des<br />

événements qui ont constitué cet épisode si controversé<br />

de l’Histoire. On renverra pour cela à la chronologie incluse<br />

dans ces pages ou, bien plutôt, aux dizaines de milliers<br />

d’ouvrages qu’a suscitées la geste napoléonienne.<br />

Repro<strong>du</strong>ction d’une lampe de mosquée<br />

Brocard, fin XIX e siècle<br />

Conservatoire national des Arts et Métiers, Paris<br />

© Musée des arts et métiers-CNAM, Paris / Photo : M.Favareille<br />

« Il aura fallu attendre la seconde moitié <strong>du</strong> XX e siècle<br />

pour voir se constituer à ce sujet une véritable<br />

problématique. Les historiens de cette période ont<br />

transporté le débat <strong>du</strong> terrain strictement historique<br />

à celui des luttes politiques et idéologiques<br />

dont la société égyptienne était le théâtre ; l’étude<br />

de l’expédition se trouve ainsi liée aux questions <strong>du</strong><br />

Réveil national et de la modernité », remarque<br />

Imad Abou Ghazi, qui note encore que : « la<br />

“grande bataille” autour <strong>du</strong> sens à donner à<br />

l’expédition s’est déroulée autour de ces toutes dernières<br />

années, plus précisément lorsqu’il s’est agi,<br />

en 1997, de préparer les célébrations commémorant<br />

les deux cents ans de relations égypto-françaises ».<br />

Dans ce contexte, souligne Imad Abou Ghazi,<br />

« l’expédition française a été véritablement<br />

instrumentalisée à des fins politiques et idéologiques<br />

proprement égyptiennes ». L’exposition que<br />

présentent, aujourd’hui, l’<strong>Institut</strong> <strong>du</strong> monde arabe<br />

puis le Musée des Beaux-Arts d’Arras, préparée par<br />

une commission scientifique paritaire franco-égyptienne,<br />

pourrait bien être l’occasion d’apaiser un<br />

débat « <strong>du</strong>quel on a voulu tirer davantage sans<br />

doute qu’il ne peut donner ».<br />

Rappelons seulement brièvement quelques moments<br />

forts de cette expédition, notamment la campagne en<br />

Syrie (février-mai 1799) menée par Bonaparte à la<br />

tête d’une armée de 13 000 hommes… Soucieux<br />

d’anticiper l’attaque – qu’il perçoit comme imminente<br />

– des forces ottomanes, mû également par l’ambition<br />

de prendre le contrôle de la route terrestre des Indes,<br />

Bonaparte, après s’être emparé <strong>du</strong> fort d’al-Arich,<br />

entre en Palestine, s’empare de Gaza puis de<br />

Ramallah et de Jaffa. Ces premiers succès vont être<br />

ternis, ensuite, par le sac de Jaffa et le terrible massacre<br />

de quelque deux mille cinq cents prisonniers<br />

turcs, exécutés froidement sur ordre de Bonaparte.<br />

Suite à ce drame – dont « Napoléon porta malaisément<br />

le souvenir jusqu’à la fin de sa vie », ainsi<br />

que l’écrit l’historien Ab<strong>du</strong>l Karim Rafeq, professeur<br />

à l’Université William & Mary (E.U.), dans le<br />

catalogue de l’exposition –, l’armée d’Orient<br />

échoue à plusieurs reprises à conquérir Saint-Jean<br />

d’Acre, où les Anglais apportent leur soutien aux<br />

Ottomans ; la peste s’en mêlant, Bonaparte doit<br />

lever le siège et rentrer en Egypte, sans gloire, à la<br />

fin <strong>du</strong> mois de mai 1799.

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