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Douglas Coupland<br />
Avec Génération X, roman désormais<br />
culte, Douglas Coupland n’a pas cessé de<br />
décrire ses contemporains avec justesse<br />
et lucidité; Eleanor Rigby est son<br />
dernier-né.<br />
Eleanor Rigby<br />
Au diable vauvert,<br />
308 p., 39,50$<br />
Parution fin septembre<br />
Aimée Laberge<br />
Originaire de Sainte-Foy mais<br />
installée en Angleterre depuis<br />
un quart de siècle, Aimée<br />
Laberge, la nouvelle étoile du<br />
roman historique révélée par<br />
<strong>Le</strong>s Femmes du fleuve, récidive<br />
avec <strong>Le</strong>s Amants de Bois-Mort<br />
J’ai commencé à réaliser que j’avais en moi une tristesse qui ne me quitterait<br />
jamais. C’est une chose avec laquelle je vais, comme nous tous je crois, devoir<br />
avoir apprendre à vivre. Je me demande si elle est visible, si les gens peuvent<br />
même la remarquer.<br />
Bien sûr, j’ai en moi d’autres choses, mais la tristesse est sans doute mon sentiment<br />
dominant, celui que je m’échine le plus à masquer. Devrais-je masquer ma<br />
tristesse Je me demande si ma vie ne se porterait pas mieux si je capitulais, tout<br />
simplement. Je continuerais à marcher à travers mes jours la tête basse, le corps<br />
reflétant à la perfection la grisaille de mon monde intérieur.<br />
Comme Liz Dunn, la narratrice d’Eleanor Rigby, je crois que nous avons affaire<br />
à une femme qui a su trouver une troisième façon de supporter la solitude. Elle<br />
ne cherche pas être outrageusement pointilleuse, ni à être vue comme une créature<br />
inquiétante. Elle est très franche et radicale dans ses sentiments, presque<br />
trop parfois, et le doigté avec lequel elle maîtrise son monde intérieur et le fait<br />
apparaître sur son corps peut presque choquer les gens qui l’entourent.<br />
Je crois que ce roman explore l’obstination de notre culture à ne pas vouloir<br />
embrasser les accidents de parcours qui parsèment la vie moderne. Et elle le fait<br />
d’une manière qui n’est pas portée par l’urgence ou le sentimentalisme.<br />
De tous les personnages que j’ai créés, je crois que c’est Liz Dunn que je préfère,<br />
parce qu’elle est la plus brave d’entre tous. Lorsque je me laisse aller à la<br />
déprime, j’essaie de me rappeler qu’elle est ma création et qu’il y a bel et bien<br />
une part plus intelligente, une part meilleure de moi qui peut naviguer en ce<br />
monde avec le sentiment d’avoir trouvé en elle un chemin vers la compréhension<br />
et la rédemption.<br />
Merci d’avoir pensé à ce livre. Je ne sais trop comment, mais j’espère qu’à sa<br />
manière, il trouvera le moyen de changer votre monde à vous. Je pense que c’est<br />
le but que la fiction devrait toujours tenter d’atteindre.<br />
Un fait divers, ce n’est qu’un entrefilet qu’on effleure du regard entre la tasse de<br />
café et les toasts à la marmelade, quelque chose qu’on lit en vitesse dans le<br />
journal, d’un œil distrait puisque l’autre est rivé à l’horloge.<br />
Mais celui-ci, qui relate la mort d’une jeune femme de 16 ans et d’un jeune<br />
homme de 20 ans dans une forêt enneigée, me reste en tête. Entre les lignes<br />
du fait divers, là où l’espace suggère déjà un paysage blanc, il y a deux<br />
fantômes, inexplicables.<br />
Pourquoi<br />
Pourquoi eux, et pas les autres membres de l’excursion en raquettes Est-ce là<br />
ce que le destin voulait pour ces jeunes gens : l’éternité des corps préservés par<br />
le froid ; de la jeunesse, qui ne vieillira pas ; et du premier amour, que la vie<br />
n’aura pas la chance de corrompre<br />
<strong>Le</strong>s Amants de Mort-Bois, c’est une histoire d’amour et de bois, ainsi que de<br />
mères qui partent et de filles qui s’arrangent avec ce qui reste. C’est une histoire<br />
qui commence à la mi-août, au Festival du bois d’œuvre du Témiscouata,<br />
et se termine dans une forêt enneigée à la fois merveilleuse et mortifère, où, de<br />
tout temps, les enfants se perdent avant de devenir immortels.<br />
<strong>Le</strong>s Amants<br />
de Mort-Bois<br />
Québec Amérique,<br />
184 p., 19,95$<br />
Parution 3 octobre<br />
S E P T E M B R E - O C T O B R E 2 0 0 7<br />
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