Document en cours d'écriture (MAJ le 12-12 2011) - Le réseau ...

DEEA IV / 2 – ORGANISATION
PÉDAGOGIQUE p6
(Philippe Morel : 16-11-2011)
4. Fabrication numérique, BIM (Building Information Modeling – Modélisation de
l’information de la construction) et robotique
A Malaquais, la fabrication à l’échelle 1:1 de prototype au sein d’un continuum numérique
a été principalement abordée dans le studio de Master 2 P9 Digital Knowledge dirigé par
Christian Girard (Pr) et Philippe Morel (MA) avec les participations de Pierre Cutellic
(MAA), Leda Dimitriadis (MAA), Lea Sattler (vac.) et Elodie Le Roy (vac.). Le principe de
fonctionnement du studio* repose sur la découverte et l’apprentissage des relations entre
conception et fabrication numériques, par le développement et la réalisation d’objets
géométriques virtuels et physiques. Pour atteindre les objectifs qu’ils se fixent en un
temps restreint, les étudiants sont encouragés à partager des éléments de géométrie,
des scripts (appelés de façon instructive motifs de connaissance - knowledge patterns -
dans Digital Project ou Catia) ou tout autre type d’information. Etant entendu que
l’assertion sous-jacente à la pédagogie du studio est qu’il n’existe que de la matière et de
l’information, chaque étape de conception est envisagée sous cet angle, comme gain,
perte, complexification, formatage, etc., d’informations produites ou transformées par les
étudiants ou par les différents intervenants lors de la fabrication des objets. Cette accent
placé sur le concept d’information ne préjuge pas de la valeur de la conception
architecturale, pas plus, comme l’énonçait Mies van der Rohe en 1930, que le fait de
construire en acier et en verre : « ni la production de bien ni la manière dont nous
fabriquons n’ont de signification spirituelle. Que nous bâtissions haut ou bas, en acier ou
en verre, cela ne nous dit rien sur la valeur de ce bâtiment. »** En revanche ce recours à
l’information permet de suivre l’évolution de la pensée dès sa gestation à partir de la
fameuse traductibilité générale numérique qui requiert un concept d’information comme
critère générique mais sans cesse modulé, qui tient compte de la nature physique de
l’objet envisagé autant que des contraintes de fabrication et des propriétés des
machines. La maîtrise des difficultés rencontrées lors de la réalisation d’un objet étant
plus importantes que la nature de cet objet ou que l’éventuelle identité architecturale d’un
« projet », le programme du studio est réduit au minimum. Son énoncé reprend celui du
travail Problems of Design and Construction de l’enseignant Chester J. Wisniewski,
travail mené entre 1964 et 1971 à Cooper Union alors sous la direction de John Hejduk :
“dessinez un objet utilitaire et construisez-le”. Sont ajoutées à ce problème des notions
actualisées de conception associative, paramétrique et algorithmique, une prise en
compte de l’économie de la production dans un cadre conceptuel lié à la computation et
à la notion d’information. A partir de ces éléments, chaque étudiant ou groupe d’étudiants
élabore un « objet utilitaire » et en envisage la fabrication. Apparaissent rapidement de
nombreux problèmes pratiques et théoriques allant du formatage des données à la
compréhension des propriétés géométriques et matérielles. Ces problèmes, loin de
renvoyer à une hypothétique homogénéité du parcours qui mène de la conception à la
fabrication, ont souvent beaucoup plus à voir avec la « plomberie » - Archigram n’a-t-il
pas démontré que toute architecture a à voir avec la plomberie – qu’avec le monde
lisse et acritique des généralités conceptuelles sur l’architecture***. D’ailleurs, parce que
cette dernière est liée à un ensemble de technologies fortement intriquées, nous devons
accepter ce qui caractérise souvent ces technologies. D’un côté la fausse naïveté propre
à certaines questions pratiques, qui renferment toujours des questions conceptuelles
cachées, et de l’autre la fausse profondeur des nombreuses questions conceptuelles qui
peuvent en fait se réduire à de simples questions pratiques. Afin de mieux s’orienter
dans la jungle technologique et d’aboutir à des réflexions plus rigoureuses, le studio est
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