les modèles conceptuels en malnutrition infantile - Action Against ...
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une communauté rurale du Mexique [3] . Les auteurs form<strong>en</strong>t deux groupes : l’un poursuit<br />
<strong>les</strong> habitudes<br />
alim<strong>en</strong>taires habituel<strong>les</strong> dont on sait qu’el<strong>les</strong> provoqu<strong>en</strong>t une <strong>malnutrition</strong> de l’<strong>en</strong>fant,<br />
l’autre reçoit des rations nutritionnel<strong>les</strong> supplém<strong>en</strong>taires. Dès la 24 e semaine, <strong>les</strong> <strong>en</strong>fants<br />
recevant des rations nutritionnel<strong>les</strong> supplém<strong>en</strong>taires développ<strong>en</strong>t un type d’interaction<br />
plus actif avec sa mère et son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (dorm<strong>en</strong>t moins, jou<strong>en</strong>t davantage).<br />
A partir de 36 semaines, l’<strong>en</strong>fant reçoit davantage de stimulations de la part de sa mère<br />
et de son père. A 18 mois, <strong>les</strong> <strong>en</strong>fants recevant des rations supplém<strong>en</strong>taires boug<strong>en</strong>t<br />
six fois plus que <strong>les</strong> <strong>en</strong>fants de l’autre groupe, et mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> œuvre des comportem<strong>en</strong>ts<br />
plus complexes (ils dorm<strong>en</strong>t moins, jou<strong>en</strong>t davantage, sollicit<strong>en</strong>t davantage leur <strong>en</strong>tourage<br />
et sont moins obéissants). Offrir à un très jeune <strong>en</strong>fant une ration supplém<strong>en</strong>taire,<br />
répondant ainsi à ses besoins alim<strong>en</strong>taires de base, permet à ce bébé d’être plus actif et<br />
d’initier une dynamique familiale de rétroaction positive, aboutissant à une activité très<br />
supérieure aux <strong>en</strong>fants n’ayant pas reçu de supplém<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires.<br />
Ces études mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce le fait qu’un <strong>en</strong>fant de faible poids de naissance ou souffrant<br />
de <strong>malnutrition</strong> chronique est moins actif et sollicite moins son <strong>en</strong>tourage. Il initie<br />
donc moins d’échanges avec son <strong>en</strong>tourage, qui <strong>en</strong> retour, le stimule moins. Dans ce<br />
cadre, le faible poids de naissance et la <strong>malnutrition</strong> chronique constitu<strong>en</strong>t des facteurs<br />
de risque tant pour le développem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>fant que pour l’avènem<strong>en</strong>t d’un épisode<br />
aigu de <strong>malnutrition</strong> (si l’on s’appuie sur <strong>les</strong> facteurs étiologiques psychologiques de la<br />
<strong>malnutrition</strong>).<br />
Cep<strong>en</strong>dant, ces résultats sont relativisés par la recherche de Meeks Gardner [4] : selon<br />
eux, <strong>les</strong> activités du groupe d’<strong>en</strong>fants malnourris de leur échantillon diffèr<strong>en</strong>t effectivem<strong>en</strong>t<br />
de cel<strong>les</strong> du groupe d’<strong>en</strong>fants bi<strong>en</strong> nourris mais uniquem<strong>en</strong>t jusqu’à ce que <strong>les</strong><br />
<strong>en</strong>fants soi<strong>en</strong>t capab<strong>les</strong> de courir. Ils précis<strong>en</strong>t d’ailleurs que cette étape pourrait s’avérer<br />
un point de césure plus intéressant dans l’analyse que celle de l’âge des <strong>en</strong>fants.<br />
Mais <strong>les</strong> auteurs eux-mêmes insist<strong>en</strong>t sur une particularité méthodologique : le niveau<br />
d’activité est mesuré par le taux d’activité physique de l’<strong>en</strong>fant mais ne ti<strong>en</strong>t pas compte<br />
d’autres caractéristiques comme la curiosité ou la qualité de l’exploration qui constitu<strong>en</strong>t<br />
pourtant des facteurs ess<strong>en</strong>tiels du développem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>fant. L’apport de la ration alim<strong>en</strong>taire<br />
supplém<strong>en</strong>taire aurait donc un impact jusqu’au mom<strong>en</strong>t où l’<strong>en</strong>fant se met à<br />
courir, après quoi le taux d’activités des <strong>en</strong>fants des deux groupes devi<strong>en</strong>drait semblable.<br />
54 Conséqu<strong>en</strong>ces comportem<strong>en</strong>ta<strong>les</strong> et psychologiques d’un faible poids<br />
de naissance chez le nourrisson