Congrès International sur l'Analyse du Cycle de Vie Lille ... - avniR

Congrès International sur l’Analyse du Cycle de Vie Lille, Novembre 2011
Si j’étais un constructeur automobile et que je m’intéressais au développement durable, je tacherais
de me projeter dans le futur et de réfléchir à un nouveau modèle de mobilité. La situation actuelle ne
peut en effet plus durer, et ceci en partie parce qu’il est de plus en plus difficile de circuler en ville.
J’imagine un service de mobilité de A à Z, ce qui nécessiterait l’achat et la gestion de trams, de vélos,
de trains… Mon élucubration n’est pas si éloignée que cela de la réalité car nous avons pu voir
récemment une publicité de Peugeot-Citroën PSA dans laquelle un employé de cette entreprise
accompagnait des personnes vers différents modes de transport.
Enfin, j’aimerais parler de l’économie de fonctionnalité. Ce courant part du constat selon lequel notre
société de consommation est en train de devenir une société de la surconsommation, ce qui entraîne
des impacts très importants sur l’environnement. L’économie de la fonctionnalité se base sur la
fonction du produit pour réfléchir sur le concept du produit, sur les matériaux avec lesquels il est
fabriqué et sur les procédés nécessaires à sa fabrication. L’ACV n’est pas requise pour mener des
réflexions sur la fonctionnalité. Il est en effet possible de constater sans réa liser une ACV que
l’utilisation des voitures peut être optimisée. De même, l’ACV est souvent peu utile en phase de
création car il n’existe pas suffisamment de données sur le produit pour faire des modélisations
pertinentes (il est par exemple difficile de réaliser des ACV sur les voitures électriques alors qu’il
n’existe pas encore de réseau de bornes électriques de rechargement).
Echanges avec la salle
De la salle (Walid BOUGHANMI, laboratoire systèmes électrotechniques et environnement, université
d’Artois)
Les études ACV mobilisent généralement des données relatives aux process, propres à la structure
étudiée, et des données génériques. Peut-on parler d’erreur de précision dans une étude ACV ? Et si
oui, est-elle chiffrée ?
Par ailleurs, comment le choix des indicateurs d’impacts est-il réalisé ?
Stéphane LE POCHAT
La qualité des données utilisées dans une étude ACV est en effet très importante. Une analyse de la
qualité des données est souvent réalisée (il s’agit par exemple de remplir des matrice s). Cependant, il
est assez rare que la répercussion de la qualité des données soit calculée, bien que cela soit
réalisable. Les données récoltées au sein des structures ont généralement un niveau de pertinence
différent de celles issues des bases de données.
Quant à la définition des indicateurs d’impact, il s’agit de l’un des premiers travaux à réaliser dans le
cadre d’une ACV. Il existe entre 10 et 15 indicateurs d’compacts. Nous sélectionnons les indicateurs
avec lesquels nous allons travailler en partie grâce à notre expérience (il est par exemple nécessaire
d’étudier l’eutrophisation dès lors que l’ACV touche la production agricole) et en partie grâce aux
aides mises à disposition dans les logiciels que nous utilisons. Par ailleurs, les choix réalisés par le
praticien ACV sont discutés lors de la revue critique. Ces trois niveaux de décision permettent de
réaliser des choix éclairés d’indicateurs.