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Congrès International sur l’Analyse du Cycle de Vie Lille, Novembre 2011
Améliorer le recyclage des textiles : le point de vue de l’éco-organisme
ECO TLC
Alain CLAUDOT, Directeur général, ECO TLC (Textile, linge, chaussure)
En France, il n’existe qu’un seul éco-organisme consacré au secteur textile. Il intervient à la fin de la
vie des textiles pour 5 000 entreprises.
Chaque année, 2,5 milliards de pièces de textiles, linges et chaussures sont mises sur le marché
français, soit 11 kg par an et par habitant. Sur les 113 000 tonnes de pièces récupérées et triées,
60 % sont réutilisées en tant que vêtements et 25 % sont revalorisées pour être remis dans une
boucle de production.
L’éco-organisme ne récupère que 2 kg de textile par an par habitant. Son défi pour l’avenir est de
passer à 5 kg. Pour cela, il faut innover, car le tri ne peut plus être artisanal, et développer de
nouveaux débouchés. Il est également nécessaire que les conditions permettant le recyclage du
produit soient mieux intégrées lors de son processus de fabrication. A cet égard, les écolabels, tout
comme les ACV, ne comportent pour le moment que très peu d’indicateurs de mesure relatifs à la fin
de vie. Pourtant, le prix des matières premières s’envole, et l’Europe réexporte en dehors de l’Union
Européenne entre 60 % et 90 % des textiles collectés. Le recyclage est donc une opportunité.
Cependant, pour passer de 2 kg à 5 kg de vêtements collectés par an par habitant, il faut sensibiliser
les consommateurs.
Les exemples de recyclage des vêtements sont nombreux, mais sont à contre-courant des marchés
de masse. Ils sont fragiles voire non-rentables, ce qui les rend difficile à mettre en œuvre. Il faut donc
être capable d’adresser au consommateur un message simple, qui lui permettra de faire le bon choix.
Pour cela, l’éco-organisme investit en Recherche et développement (R&D) et encourage l’innovation.
Il plaide aussi pour la mise en place d’une écotaxe : la contribution des producteurs à l’éco-organisme
devrait être modulée en fonction du management environnemental du producteur de textiles.
Echanges avec la salle
De la salle (Laurent NOCA, Lafuma)
L’éco-organisme textile fait-il des recommandations aux fabricants de produits textiles pour qu’ils
puissent faciliter la fin de vie de leurs produits ?
Alain CLAUDOT
Il est difficile de dire aux fabricants ce qu’ils doivent faire. L’éco-organisme développe des groupes de
travail avec les parties prenantes pour tenter de trouver des solutions.
De la salle (groupe papetier)
La production de papier rencontre le même problème que celle du textile : Une part croissante de la
production recyclée part en effet vers l’Asie, alors que l’Europe paye pour ce recyclage. Ne faudrait -il
pas réfléchir avant tout à ce problème ?
Alain CLAUDOT
Un premier travail de mesure doit être effectué. Il faut ensuite essayer de comprendre pourquoi la
matière quitte le sol européen. La première explication est celle du coût. Il est aujourd’hui plus
intéressant de vendre la matière à effilocher en Inde qu’en France.
Echanges finaux avec la salle
Frédéric CHOME
Comment faire en sorte que les travaux réalisés grâce à l’ACV soient utiles au consommateur ?
Sébastien HUMBERT
En tant qu’analyste en ACV, je ne peux pas juger de la façon dont rendre les résultats accessibles au
consommateur. En revanche, il faut favoriser les échanges entre les entreprises et le consultant ACV.