VOL. 67, NO. 3 - AAFI-AFICS, Geneva - UNOG
VOL. 67, NO. 3 - AAFI-AFICS, Geneva - UNOG
VOL. 67, NO. 3 - AAFI-AFICS, Geneva - UNOG
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
contagieuses a déjà pris place dans les pays développés… mais qu’elle survient maintenant dans de<br />
nombreux pays en développement ».<br />
Sommes-nous face à une approche qui relève de la médecine ou bien d’un service social ? Controverse qui<br />
pourrait repousser la question à la fin des temps, comme l’ont fait jusqu’ici nombre d’Etats membres de<br />
l’OMS. Ce débat repose, à mon avis, confusément, sur les préoccupations politiques de savoir qui va payer<br />
les soins de longue durée et comment. A coup sûr, les soins de longue durée sont et doivent rester un<br />
mélange de services médicaux, para-médicaux, sociaux et, oui vraiment, « spirituels ». Nous devons éviter<br />
de surmédicaliser ces services, cela créerait de très graves problèmes, accompagnés d’effets secondaires<br />
fâcheux. C’est à ce niveau qu’un dialogue bien compris entre les expériences des pays industrialisés et des<br />
pays en développement peut être bénéfique à tous ceux qui tentent de mettre sur pied une politique qui<br />
créera les moyens de répondre au mieux aux besoins des uns et des autres.<br />
C’est presque un truisme de dire : « il n’y a pas mieux que chez soi ». Nous savons intuitivement et l’avons<br />
appris par les études globales généralisées que « lorsqu’on en vient aux soins, il n’y a pas de meilleure<br />
place que chez soi ». Un document de l’OCDE de 2005 sur les politiques à suivre indique brièvement qu’<br />
« en fournissant l’aide qui permet aux personnes âgées de se soigner à la maison aussi longtemps que<br />
possible peut aider grandement à améliorer leur situation ; c’est ce que la plupart d’entre elles désirent ». De<br />
plus, aider une personne âgée à son domicile coûte généralement moins cher que de la placer dans un<br />
institution. Le rapport de l’OCDE poursuit : « un facteur clé dans l’accomplissement de cette tâche est de<br />
disposer d’un large éventail de services d’appui, y compris de soins de relais qui permettent aux soigneurs<br />
bénévoles de souffler, et aussi des professionnels pour conseiller les familles ».<br />
Certes, chez soi est véritablement le mieux, mais je crains qu’avec l’espérance de vie qui s’accroît, il n’y ait<br />
de plus en plus de demandes, donc de coûts, pour des placements en institutions. Comme exemple<br />
d’accroissement des coûts, permettez-moi juste de dire que, personnellement, je considère comme un droit<br />
humain social que chaque partenaire d’un couple ait droit à sa propre chambre ; vous pouvez imaginer ce<br />
que cela représente comme différence de coûts. Le Danemark a suivi cette politique pendant de<br />
nombreuses années, la Suède vient de suivre le Danemark ; c’est une énorme différence pour un couple<br />
que chacun puisse avoir sa propre chambre.<br />
Bien. Qu’est-ce que tout cela signifie ? Nous avons une occasion inestimable aujourd’hui de découvrir<br />
quelles facilités sont disponibles, à notre portée, ici dans la région de Genève. Que cela ne nous conduise<br />
pas à oublier le contexte dans son ensemble. La mise à disposition de soins de longue durée de qualité fait<br />
partie intégrante et représente un défi pour les systèmes de soins partout dans notre misérable monde.<br />
Soulevons quelques questions plus vastes qui concernent ceux qui sont impliqués dans la fourniture de ces<br />
services ou qui s’efforcent de les développer ; j’en mentionnerai quelques-uns :<br />
- promouvoir le libre choix et l’indépendance des consommateurs ;<br />
- garantir le libre accès aux services à domicile et dans la communauté ;<br />
- soutenir les familles et les autres bénévoles, y compris les aides spirituelles ;<br />
- et enfin, surmonter les problèmes complexes existant entre soins de longue durée médicaux et nonmédicaux.<br />
Tout ceci requiert un effort massif de recherche opérationnelle et d’analyse de systèmes.<br />
Pour conclure, je suis certain que vous sortirez du séminaire de cet après-midi beaucoup mieux informés et<br />
par conséquent beaucoup mieux armés pour atteindre ce but lointain : des soins de santé et sociaux de<br />
longue durée pour tous dans une condition de santé déclinante.<br />
Halfdan Mahler<br />
Réflexions sur le séminaire, par Angela Butler, membre de l’<strong>AAFI</strong>-<strong>AFICS</strong><br />
A cause du manque de temps, il n’y a eu que peu de questions après l’exposé que j’ai fait au Séminaire.<br />
Avais-je appréhendé toutes les questions susceptibles d’être soulevées ? J’en doute quelque peu. Voici<br />
quelques pensées qui me sont venues.<br />
J’ai commencé à chercher dans ce qu’on pouvait trouver au début de 2004 ; j’ai visité une bonne douzaine<br />
d’EMS. J’ai fait mon choix et j’ai envoyé une demande à deux d’entre eux, début 2004, puis je me suis<br />
assise et j’ai attendu. Je n’étais pas pressée. C’était tout aussi bien : je n’ai rien reçu pendant deux ans.<br />
21