La R&D <strong>de</strong>s entreprisesconcentrée dans l'industrieLes enjeux pour l'industrie auvergnate <strong>de</strong> <strong>de</strong>mainSituée au 19 e rang <strong>de</strong>s régions métropolitaines pourson PIB en 2003, l’Auvergne se place en 11 e positionpour sa dépense intérieure <strong>de</strong> recherche etdéveloppement (DIRD). La région consacre ainsi689 millions d’euros à la recherche, soit 2,4 % <strong>de</strong> sonPIB contre 2,1 % en France métropolitaine et 1,7 % sil’on exclut l’Île-<strong>de</strong>-France. Ces écarts peuvent s’expliquerpar la présence du groupe Michelin et plus généralementpar le caractère <strong>industriel</strong> <strong>de</strong> la région. La DIRD<strong>de</strong>s entreprises (DIRDE),dont 96 % du montant est d’origine<strong>industriel</strong>le,est en effet prépondérante dans la régionet représente à elle seule 1,9 % du PIB. La DIRDErepose majoritairement sur l’autofinancement. Au niveaunational, l’autofinancement assure 61 % <strong>de</strong> la DIRDEcontre 28 % pour les autres financements privés et 11 %pour les financements publics.Le poids <strong>de</strong> l’industrie transparaît également sur les effectifs<strong>de</strong> recherche et développement (R&D). Ainsi, les<strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s 7 000 Equivalents Temps Plein (ETP) <strong>de</strong> larecherche auvergnate sont employés dans les entrepriseset l'autre tiers dans l'administration. L’Auvergne sedémarque toutefois <strong>de</strong>s autres régions françaises parune faible proportion <strong>de</strong> chercheurs dans les entreprises: le personnel <strong>de</strong> soutien technique ou administratifreprésente en effet près <strong>de</strong>s trois-quarts <strong>de</strong>s effectifsR&D contre moins <strong>de</strong> la moitié sur l’ensemble du territoirefrançais. À partir <strong>de</strong> l’effort <strong>de</strong> R&D consacré enmoyenne par une branche d’activité, l’OCDE a établiune classification en termes d’intensité technologiquequi qualifie la maturité technologique d’un secteur. Seloncette classification, une autre spécificité se dégageen Auvergne. Les secteurs dits <strong>de</strong> « moyenne-faibletechnologie » (qui comprennent notamment le caoutchoucet le plastique) sont à l’origine <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 80 % <strong>de</strong>la DIRDE (contre 8 % en Francemétropolitaine). Les secteurs <strong>de</strong>haute technologie, qui incluentl’industrie pharmaceutique, représentent12 % <strong>de</strong>s dépenses(45 % en France).La spécialisation <strong>de</strong> la région semanifeste également au regard <strong>de</strong>s<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> brevets déposées en2002 (voie européenne*). Plus <strong>de</strong>la moitié <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s auvergnatessont formulées dans les* Il existe <strong>de</strong> nombreuses possibilitéspour obtenir un brevet (voies française,européenne, internationale,américaine…). Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s répertoriéesdans cette étu<strong>de</strong> sont cellesformulées auprès <strong>de</strong> l’Office Européen<strong>de</strong>s Brevets (OEB).techniques <strong>industriel</strong>les diverses et le transport (pneumatique,emballage,…). Au total, l’Auvergne est àl’origine <strong>de</strong> 1,7 % <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s françaises.Un vaste réseau favorisantl’innovationLe rapprochement entre le mon<strong>de</strong> socio-économiqueet le mon<strong>de</strong> scientifique est assuré par différentes structures<strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> technologies.Le Réseau <strong>de</strong> Développement Technologique Auvergne(RDTA) a pour rôle <strong>de</strong> conseiller les PME, d’i<strong>de</strong>ntifierleurs besoins en matière d’innovation, <strong>de</strong> construire unprojet et <strong>de</strong> trouver les compétences nécessaires pour leréaliser.En outre,le RDTA coordonne l’ensemble <strong>de</strong>s acteursrégionaux qui œuvrent en faveur <strong>de</strong> l’innovation.Parmi ces acteurs figurent notamment le Centre Régionald’Innovation et <strong>de</strong> Transfert TechnologiqueCASIMIR, situé à Aubière sur le campus <strong>de</strong>s Cézeaux. Ilassure un appui technologique auprès <strong>de</strong>s PME régionalesdans <strong>de</strong>s domaines d’activité variés :agroalimentaire,emballage et conditionnement,matériaux et mécanique,contrôle et gestion <strong>de</strong> la qualité,technologies <strong>de</strong> l’informationet <strong>de</strong> la communication.L’Association pour le Développement <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong> laVian<strong>de</strong> (ADIV) est une structure <strong>de</strong> recherche appliquéeassurant à la fois <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> centre techniqueet d’animation du pôle <strong>de</strong> compétitivité « Vian<strong>de</strong>set produits carnés ». C’est un <strong>de</strong>s plus importants centrestechniques français dédié à l’industrie agroalimentaire.Le Centre National d’Évaluation <strong>de</strong> Photoprotection(CNEP), filiale <strong>de</strong> l’Université Blaise Pascal, apporte<strong>de</strong>sréponsestechnologiquesauxproblèmesliésàlaLa moitié <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> brevets dans le domaine« techniques <strong>industriel</strong>les diverses / transports » Deman<strong>de</strong>s <strong>de</strong> brevets auprès <strong>de</strong> l'OEBNombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> brevetsauprès <strong>de</strong> l'OEB (office européen <strong>de</strong>s brevets)Auvergne ProvinceFrance142 5 273 8 556dont nécessités courantes <strong>de</strong> la vie 14,0 % 16,8 % 16,8 %techniques <strong>industriel</strong>les diverses, transports 51,2 % 21,1 % 18,9 %chimie, métallurgie 15,8 % 14,7 % 14,0 %textiles, papier 2,5 % 1,9 % 1,3 %constructions fixes 1,4 % 4,3 % 3,7 %mécanique, éclairage, chauffage, armement, sautage 5,3 % 7,8 % 8,8 %Physique 5,5 % 16,2 % 17,6 %Électricité 4,3 % 17,2 % 19,0 %Source : Eurostat - Base <strong>de</strong> données REGIO année 200266INSEEAuvergnen° 17 L'industrie en Auvergne Septembre 2006
Les enjeux pour l'industrie auvergnate <strong>de</strong> <strong>de</strong>maindurabilité <strong>de</strong>s matériaux polymères. Il est labellisé auplan national comme Centre <strong>de</strong> Ressource Technologique.L’Auvergne abrite également quatre parcs technologiquessitués à Saint-Beauzire (biotechnologies), Clermont-Ferrand-Aubière(technologies <strong>de</strong> l’information et <strong>de</strong> la communication),Aurillac (agroalimentaire et biotechnologies)et Vichy-Hauterive (santé-beauté-forme et biomédical).Ces parcs ont pour but <strong>de</strong> promouvoir l’innovation etcomportent <strong>de</strong>s structures d’accueil pour les jeunes entreprisesinnovantes. En outre, le Biopôle Clermont-Limagneà Saint-Beauzire accueille l’incubateur d’entreprisesBUSI dont le rôle est <strong>de</strong> faciliter l’éclosion <strong>de</strong> projets enAuvergne par le conseil et la mise en relation avec différentsexperts. Cet incubateur travaille en collaborationavec la plate-forme d’initiative locale AT2I+ (AuvergneTechnologie Innovation Initiative) et les Zones d’AccueilTemporaire d’Entreprises (ZATE) <strong>de</strong>s universités.Le dispositif régional <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> technologies régionalest complété par les trois plates-formes technologiquesMEC@PROD (mécanique et productique),ALI@TECH (plats préparés et produits laitiers) etFORBOIS@UVERGNE (filière bois).La démarche <strong>de</strong> cesstructures repose sur trois principes : mutualiser lesmoyens et les compétences <strong>de</strong>s établissements publicsd’enseignement pour fournir aux PME un support techniqueà leur démarche d’innovation, mieux insérer le dispositif<strong>de</strong> formation dans le tissu économique, développerun travail en réseau <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> transferttechnologique.En parallèle, OSEO-ANVAR (ex Agence Nationale <strong>de</strong>Valorisation <strong>de</strong> la Recherche) assume la mise en œuvre<strong>de</strong> diverses procédures d’ai<strong>de</strong> à l’innovation dans les entreprises(avances remboursables pour <strong>de</strong>s projets innovants,ai<strong>de</strong> au recrutement <strong>de</strong>s jeunes diplômés…).OSEO-ANVAR et l’ARIST (Agence Régionale d’InformationStratégique et Technologique), cette <strong>de</strong>rnièrehébergée par la CRCI Auvergne et spécialisée dans laveille technologique, sont partenaires du Centre RelaisInnovation SOFRAA (transfert <strong>de</strong> technologies au planeuropéen).La recherche publique et la formationFort poids <strong>de</strong> la dépense intérieure <strong>de</strong> recherche etdéveloppement <strong>de</strong>s entreprises (DIRDE) en AuvergneEffectif <strong>de</strong> recherchedans les entreprises(en équivalent temps plein)30 00010 000Poids <strong>de</strong> la DIRDE dans le PIBDe 1,7 % à moins <strong>de</strong> 2,5 %De 1,1 % à moins <strong>de</strong> 1,7 %De 0,8 % à moins <strong>de</strong> 1,1 %De 0,3 % à moins <strong>de</strong> 0,8 %Limite AuvergnePays-<strong>de</strong>-la-LoireAquitaineNord-Pas-<strong>de</strong>-CalaisHaute-NormandiePicardieBasse-NormandieLorraineAlsaceIle-<strong>de</strong>-FranceBretagneChampagne-Ar<strong>de</strong>nnePoitou-CharentesCentreLimousinMidi-PyrénéesAuvergneBourgogneLanguedoc-Roussillon© IGN-<strong>Insee</strong> 2006Source : Ministère <strong>de</strong> l'Éducation Nationale, <strong>de</strong> l'Enseignement Supérieur et <strong>de</strong> la Recherche(MENESR) 2003La recherche publique auvergnate s’organise principalementautour <strong>de</strong> différents axes définis dans le cadre ducontrat <strong>de</strong> plan État-Région 2000-2006. Quatre ont <strong>de</strong>sliens étroits avec l’industrie et ont notamment contribuéà l’émergence <strong>de</strong>s trois pôles <strong>de</strong> compétitivité auvergnats: l’axe santé-nutrition humaine, l’axe qualité <strong>de</strong>s aliments,l’axe chimie <strong>de</strong>s transformations et durabilité <strong>de</strong>smatériaux polymères et l’axe machine et systèmes performantset intelligents. Ces axes mobilisent près <strong>de</strong> lamoitié du personnel <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong>s principaux établissementspublics <strong>de</strong> la région parmi lesquels l’INRA, quipossè<strong>de</strong>enAuvergnesoncentre<strong>de</strong>provinceleplusimportant,le CNRS, l’INSERM et le CEMAGREF.Afin <strong>de</strong> renforcer les actions <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong>s résultats<strong>de</strong> la recherche, <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> technologie et <strong>de</strong>maturation <strong>de</strong> projets innovants,l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs<strong>de</strong> la recherche et <strong>de</strong> l’enseignement supérieur mutualisentune partie <strong>de</strong> leurs efforts au sein d’une cellule miseen place en 2005 et baptisée RESSOURCE-AUVERGNE.En Auvergne, le dispositif d’enseignement supérieur estnotamment assuré, en plus <strong>de</strong>s formations universitaires,par six écoles d’ingénieurs préparant à <strong>de</strong>s métiersvariés : le CUST, l’ISIMA, l’IFMA, l’ENITA, l’ENGREF etl’ENSCCF.Si on ajoute les formations plus courtes (IUT,BTS et lycées professionnels),les écoles plus spécifiques(dans les domaines <strong>de</strong> l’emballage, <strong>de</strong> la qualité,…) etl’École Supérieure <strong>de</strong> Commerce, la région est dotéed’atouts certains dans le domaine <strong>de</strong> la formation auxmétiers <strong>industriel</strong>s. ❑Franche-ComtéRhône-AlpesProvence-Alpes-Côte-d'Azuret CorseADIV : Association pour le Développement<strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong> la Vian<strong>de</strong>.ARIST : Agence Régionale d’InformationStratégique et Technologique.AT2I+ : Auvergne Technologie InnovationInitiative.BTS : Brevet <strong>de</strong> Technicien Supérieur.CASIMIR : Centre d’Appui et <strong>de</strong> Stimulation<strong>de</strong>s Industries par les Moyens <strong>de</strong> l’Innovationet <strong>de</strong> la Recherche.CEMAGREF : Centre National du MachinismeAgricole, du Génie Rural, <strong>de</strong>s Eaux et<strong>de</strong>s Forêts.CNEP : Centre National d’Evaluation <strong>de</strong>Photoprotection.Principaux sigles utilisésCNRS : Centre National <strong>de</strong> la RechercheScientifique.CRI-SOFRAA : Centre Relais InnovationSuisse Ouest France Rhône Alpes Auvergne.CUST : Centre Universitaire <strong>de</strong>s Sciences etTechniques <strong>de</strong> l’ingénieur.DIRD : Dépense Intérieure <strong>de</strong> Recherche etDéveloppement.DIRDE : DIRD <strong>de</strong>s entreprises.ENGREF : École Nationale du Génie Rural,<strong>de</strong>s Eaux et <strong>de</strong>s Forêts.ENITA : École Nationale d’Ingénieurs <strong>de</strong>sTravaux Agricoles.ENSCCF : École Nationale Supérieure <strong>de</strong>Chimie <strong>de</strong> Clermont-Ferrand.IFMA : Institut Français <strong>de</strong> MécaniqueAvancée.INRA :Institut National <strong>de</strong> Recherche Agronomique.INSERM : Institut National <strong>de</strong> la Santé et<strong>de</strong> la Recherche Médicale.ISIMA :Institut Supérieur d’Informatique et<strong>de</strong> Modélisation Appliquée.IUT : Institut Universitaire <strong>de</strong> Technologie.RDTA : Réseau <strong>de</strong> Développement TechnologiqueAuvergne.INSEEAuvergnen° 17 L'industrie en Auvergne Septembre 200667