Évolution de l'emploi salarié industriel - Epsilon - Insee

Présentation de l'industrie en AuvergneC’est en 1886, alors que l’entreprise connaissait des difficultés,qu’Andréet Édouard Michelin reprirent l’affaireet quelques années plus tard orientèrent son activitévers l’automobile. Ainsi naquit, en 1895, le premierpneumatique démontable pour automobile.L’Auvergne devint alors progressivement une référencemondiale dans l’industrie du caoutchouc. Le rapide développementde ce secteur est aussi lié à lamain-d’œuvre rurale, alors abondante et prête à l’embauchesuite à la crise du monde viticole.L’enclavement de l’Auvergne, si souvent souligné, a étéparadoxalement profitable à son développement industriel.En effet, au cours du premier conflit mondial etdans l’entre-deux-guerres,son éloignement des frontièresdu nord et de l’est de la France incite les gouvernantsd’alors à transférer ou à développer certaines unitésde production.L’industrie de l’aluminium s’est développée dans larégion d’Issoire pour ces raisons. Il en est de mêmepour l’armement près de Vichy, la mécanique de précisionvers Montluçon, l’aéronautique à Clermont-Ferrandou l’aciérie aux Ancizes.Les exemples les plus célèbres restent toutefois l’imprimerieet la papeterie de la Banque de France, situéesrespectivement à Chamalières et Vic-le-Comte. Toutesces implantations ont bénéficié de l’apport des populationsrurales poussées à l’exode. La politique de déconcentrationindustrielle d’après-guerre n’a en revancheque peu concerné l’Auvergne.Seuls Moulins et ses environsont bénéficié de créations importantes.L’influence de quelques hommes politiques, originairesou non de la région, a été déterminante pour les industriesagroalimentaires auvergnates et, en amont, certainescultures.Il en fut ainsi sous le Second Empire de l’implantation dela sucrerie de Bourdon par le Duc de Morny, alors députédu Puy-de-Dôme. Cette unité de production sucrière,encore active aujourd’hui, est la plus ancienne au sud dela Loire. Elle permet le maintien d’une culture betteravièreet, à une époque plus ancienne, fournissait le sucrenécessaire aux fabricants de pâtes de fruits locaux.À la même époque, Eugène Rouher, enfant de Riom etplusieurs fois ministre d’État,fonde dans sa ville natale laManufacture des tabacs.Bien que de nombreuses industries traditionnelles aientaujourd’hui disparu, certaines évolutions ou reconversionssont à signaler. Dans les années soixante-dix, lescouteliers thiernois ont su diversifier leur activité pours’adapter aux contraintes du marché mais le bassinconnaît aujourd’hui de nouvelles difficultés liées à laconcurrence des pays à bas coût de main-d’œuvre.L’industrie du parapluie aurillacoise, vieille d’un siècle etdemi, a réussi à se moderniser pour faire d’Aurillac lacapitale française du parapluie.En Haute-Loire, tisserands et passemantiers ont peu àpeu fait évoluer leur activité vers la plasturgie pour contrerla crise rencontrée par l’industrie textile dans lesannées cinquante.En 1978, la fermeture des mines à Saint-Éloy-les-Minesa été accompagnée par l’installation d’une usinede fabrication de fibres minérales.La reconversion dubassin continue avec la diversification de son tissu industriel.Des tentatives d’aide à l’industrialisation ont aussiconcerné les autres bassins houillers. Toutefois, pourBrassac-les-Mines, les difficultés d’accès et le coût destransports dissuadent les industriels de s’y installer.Dans ce bassin, la seule entreprise industrielle importanteest spécialisée dans les accessoires automobiles.L’industrie auvergnate :atouts et faiblessesDe nos jours, les infrastructures de transport jouenttoujours un rôle majeur dans le développement industriel: production à grande échelle, augmentationde la compétitivité, augmentation de la valeur dessols… Avec le quasi-achèvement de l’A89 raccordantClermont-Ferrand à Bordeaux, l’Auvergne disposedésormais d’un réseau autoroutier la reliant aux principalesvilles françaises, ce qui lui permet de bénéficierpleinement de sa position centrale.Le fret aéroportuaire peut compter sur l’aéroportd’Aulnat situé à l’est de Clermont-Ferrand.Le réseau ferroviaire reste quant à lui faiblement développéet son utilisation est concurrencée par letransport routier.La présence d’un autre mode de communication devientelle aussi essentielle dans la décision d’implantationd’une entreprise : l’internet haut-débit. Sur ceplan aussi, l’Auvergne comble son retard par rapportà l’ensemble de la France.Le désenclavement auvergnat, physique ou virtuel, n’atoutefois pas permis d’enrayer les pertes d’emploisindustriels observées dans la région comme ailleurset dont les causes sont multiples : automatisation, externalisation,délocalisations,concurrenceinternationale…Aujourd’hui, l’Auvergne s’appuie sur quelques secteursclés, en partie hérités de son passé industriel.Les industries les plus spécifiques de la région, lecaoutchouc et le plastique, dynamisent le tissu productifnotamment au travers de l’innovation.Les secteurs liés aux métaux comprennent des activitésd’un haut niveau technologique comme la productiond’aciers spéciaux ou d’alliages pour l’aéronautique.Les industries agricoles et alimentaires restent prépondérantesen Auvergne.D’autres secteurs comme les composants électriqueset électroniques ou la pharmacie possèdent un fortpotentiel de développement.6INSEEAuvergnen° 17 L'industrie en Auvergne Septembre 2006