éclairante, que 29 % des consommateurs britanniques ont déclaré avoir acheté un faux produit de luxesur Internet, les marques Louis Vuitton, Gucci et Burberry étant les plus citées 68 . Mme Bleuzenn Monot,universitaire et auteur du livre « La guerre de la contrefaçon 69 », cite le cas d’un contrefacteur coréenchez lequel des peaux de crocodile ont été découvertes, peaux destinées à la fabrication de copies desacs de luxe vendus 3 000 dollars et qui évidemment ne respectaient en rien la convention mondialeCITES sur la protection des espèces. Dans le secteur de l’horlogerie le constat est très alarmant. Eneffet, 26 millions de montres de luxe suisses authentiques ont été fabriquées en 2004 alors que 50millions de fausses montres ont été recensées.Le témoignage des entreprises sur la contrefaçon des produits de luxeLa société Gucci (groupe PPR) reconnaît être victime « de tout type d’atteinte à [ses] droits de propriétéintellectuelle - de la reproduction illicite de [ses] droits de marque, dessin ou modèle ; modèle ornemental,brevet, dénomination sociale aux actes de concurrence déloyale et parasitaire - et ce sur l’ensemblede [ses] produits (sacs à main, petite maroquinerie, ceintures, vêtements, lunettes, montres, joaillerie,parfums, chaussures) ». Et de poursuivre en énumérant les différentes stratégies adoptées par lescontrefacteurs pour s’assurer un maximum de profit : « contrefaçons serviles et à l’identique, imitationde marque, usurpation de [sa] dénomination sociale, tableaux de concordance - références comparatives,marque d’appel, concurrence déloyale ».Dans le domaine de l’horlogerie, s’ajoutent aux contrefaçons de marques et de dessins et modèles uneatteinte assimilable à des usurpations d’appellations d’origine contrôlée : les copieurs apposent surcertains modèles une référence abusive à une construction suisse. La Fédération Horlogère Suisse se dit« confrontée à un nombre croissant d’abus d’utilisation d’indications géographiques suisses (par exemplel’indication “Swiss made”), notamment en Inde, en Chine et à Hong-Kong. Ces abus portent un préjudiceà notre secteur industriel, mais également aux consommateurs qui sont trompés sur l’origine réelle desproduits qu’ils achètent ». Pour sa part, la maison Audemars Piguet « doit faire face à deux types d’actesde contrefaçons : des imitations ou «pastiches» des modèles les plus notoires […] ; des copies servilescontrefaisants non seulement les modèles appartenant à Audemars Piguet mais également, les marquesAudemars Piguet déposées. Ces copies, malgré la grossièreté de leur fabrication, visent à entretenir uneconfusion avec les modèles authentiques [de la marque] ».Le BOCI, syndicat professionnelde la bijouterie, souligne quedans son secteur « les TPE etpetites PME sont les entreprisesles plus handicapées », et que« les entreprises disposantprincipalement de modèles trèscommerciaux, plus facilementreproductibles et distribuables,sont le plus souvent viséesque celles faisant des modèlesuniques ou de très petitesséries ».68 Davenport Lyons, Counterfeiting luxury : exposing the myths, juin 2007, http://www.davenportlyons.com/html/legal_services/articles/brands/counterfeiting_luxury2007.html69 Bleuzenn Monot, La guerre de la contrefaçon, Ellipses, 2009Une contrefaçon envahissante, généralisée et pénalisante35
Les parfumsVRAIFAUX© Musée de la ContrefaçonLa contrefaçon des parfums serait, quant à elle, estimée à 10 % du marché mondial, selon la Fédérationdes Industries de la Beauté (FEBEA). C’est l’une des formes les plus anciennes de copie au monde. Ellepeut se manifester sous deux formes, d’une part, la copie des parfums de grande marque qui utilisentdes formules équivalentes à celles des vrais, d’autre part la copie des parfums à l’identique fabriquésle plus souvent en Asie mais sans conservateurs, sans anti-bactériens, sans dénaturant de l’alcool, avecdes ingrédients allergènes ou toxiques. Selon la FEBEA, « les tableaux de concordances représententune forme originale de contrefaçon, spécifique à la parfumerie. Cette pratique consiste à proposer à lavente un parfum qui porte un nom quelconque, voire un numéro, en l’associant, grâce à un tableau deconcordances, au parfum de grande marque auquel ce produit de contrefaçon est censé correspondre.[…] Depuis dix ans, 140 décisions de tribunaux français ont sanctionné ce procédé ! Une trentaine deréseaux de distribution ont ainsi été démantelés pendant la même période 70 ».Le textile et les accessoiresDans le domaine du textile également la situation est critique. Les vêtements s’avèrent être un dessecteurs les plus touchés par la contrefaçon. Aux États-Unis, ils représentent le deuxième poste dessaisies réalisées en valeur 71 . En Europe, les douanes communautaires ont saisi 17 millions de faux articlestextiles et accessoires en 2008 72 . Plus d’un quart des produits saisis aux frontières de l’Allemagne en2006 ont concerné des vêtements 73 . En France, près de 18 % des saisies réalisées en 2008 ont portésur des produits textiles (vêtements, accessoires du vêtement, linge de maison, marques de la modeenfantine) 74 , soit plus d’un million d’articles.Parallèlement, les techniques des producteurs de vêtements contrefaisants se sont nettement améliorées.L’OCDE a ainsi mis en évidence une technique courante consistant à importer des vêtements sans marqueen un seul lot, à produire les fausses étiquettes et les indicateurs de normes CE ou NF sur place 75 .70 FEBEA, Les tableaux de concordance, http://www.fipar.com/CORPO/reglementation/contrefacon/tableaux_de_concordances.php71 U.S. Customs and Border Protection, FY 2007 Top IPR Commodities seized72 Commission européenne, Report on community customs activities on counterfeit and piracy – Results at the European border 2008, http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/09/1106&format=HTML&aged=0&language=fr&guiLanguage=fr73 La douane allemande, <strong>Rapport</strong> d’activités 2006, http://www.zoll.de/e0_downloads/d0_veroeffentlichungen/v4_gwr_jahresbericht_2006.pdf74 La douane française, 2008, http://www.douane.gouv.fr/data/file/5727.pdf75 OCDE, Les incidences économiques de la contrefaçon, 1998, http://www.oecd.org/dataoecd/11/12/2090611.pdf36 Une contrefaçon envahissante, généralisée et pénalisante
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