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Numéro 50 - Le libraire

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Robert Soulières a dirigé pendant six ans la revue Lurelu et plus longtempsencore le secteur jeunesse des éditions Pierre Tisseyre, avant de mettre sur piedsa propre maison d’édition. Il ne s’en tire pas si mal selon son propre aveu,malgré la joyeuse anarchie qui règne dans ses livres. En effet, ses jeunes lecteursvous diront que Robert Soulières est l’auteur le plus capoté en ville avec sonimagination débridée, son humour foisonnant et surtout son absence complètede respect pour les conventions. D’ailleurs, sa mère dit qu’il est le meilleurécrivain de la famille. Il trouve qu’elle a raison.<strong>Le</strong>s meilleurs essaisdes 10 dernières annéesMaître Costco et Maître LibraireMaître Costco sur une étagère perchéTenait en son bec un best-seller à prix coupé.Maître Libraire par l’odeur alléchéLui tint à peu près ce langageHé! Bonjour maître CostcoQue vous être riche et cultivéSans mentir si vos rayonnagesQui débordent de classiques pour tous âgesEt qui ne cessent de faire tinter votre caisseAvec les petits pois et les jeux électroniques,bien sûr…Vous serez proclamé <strong>Le</strong> Libraire du mois,à coup sûr!R OBERTS OULIÈRESMesurer le mondeKen Alder (Flammarion)Petit cours d’autodéfense intellectuelleNormand Baillargeon (Lux Éditeur)Genèse des nations et cultures du Nouveau MondeGérard Bouchard (Boréal)La mondialisation de la pauvretéMichel Chossudovsky (Écosociété)Un merveilleux malheurBoris Cyrulnik (Éditions Odile Jacob)À ces mots, maître Costcone se sent pas de joie.Il bombe le torse, se racle la gorge.Et pour dire l’étendue de son vaste inventaire,Ouvre large son bec et…Et le best-seller en solde chuta.Maître Libraire s’en saisit et dit:Mon cher maître CostcoApprenez que tout <strong>libraire</strong> indépendantSait tirer son épingle du jeuMalgré la puissance des plus grands.Maître Costco, honteux et confusJura un peu tard, qu’on ne l’y reprendrait plusÀ vendre des livres comme on vend des petits pois.Maître Libraire, de son côté,Replongea dans la lecture de son TremblayTout en ayant un œil sur le prochain Poulin.Ah! l’indépendance tout de même,Ça n’a pas de prix… même coupé!1998 19992000© Alexis K. LaflammeDu scribe au savantYves Gingras (Boréal)La refondation du mondeJean-Claude Guillebaud (Seuil)Fitna: Guerre au cœur de l’IslamGilles Kepel (Gallimard)Histoire sociale des idées au Québec (vol. 1)Yvan Lamonde (Fides)Voyage d’un Européen à travers le XX e siècleGeert Mak (Gallimard)Une histoire de la lectureAlberto Manguel (Actes Sud)La simplicité volontaire, plus que jamais...Serge Mongeau (Écosociété)Mal de terreHubert Reeves (Seuil)L’âge de l’accèsJeremy Rifkin (Boréal)L’empire de la honteJean Ziegler (Fayard)Une sélection de Daniel Dompierre, de la librairie<strong>Le</strong> Fureteur, à Saint-Lambert.Stéphane Dompierre a signé Un petit pas pour l’homme et Mal élevé, deux romans emblématiques dans lesquels ildissèque, avec cynisme, tendresse, justesse et intelligence, les relations hommes-femmes et les remises en questiontypiques de la génération 25-35 ans, notamment celle qui arpente le Plateau-Mont-Royal.En compagnie du bédéiste Pascal Girard, cet écrivain des plus doués signait, plus tôt cet automne, un album destrips illustrant les affres de la création littéraire (Souffrir pour écrire : Jeunauteur (t. 1)).<strong>Le</strong> <strong>libraire</strong>Il fait noir mais ce n’est pas qu’il soit si tard, c’est l’automne, on vient de changer l’heure, la digestion est lente etrien à la télé ne capte mon attention. Manteau, foulard et gants, je sors sans emporter le parapluie. Dans les ruesdésertes, nul autre bruit que le crouche crouche de mes bottes sur les feuilles, j’y vais franchement, j’effraie leschats. Parfois, je crois voir quelqu’un arriver mais, non, ce n’était qu’une ombre, en tout cas ça se déplace sansfaire crouche crouche. Je change de côté de trottoir, au cas où ce serait un loup-garou au pied léger. Et puis l’artèreéclairée, beaucoup trop de lumière d’un coup, et, tout près, la librairie. Un peu de chaleur, plein de nouveautés etle <strong>libraire</strong>, de bonne humeur, toujours prêt à me mettre un livre dans les mains, un joyau méconnu ou un bestsellersur lequel j’aurais levé le nez à tort. On discute un moment de tout et de rien et du temps qu’il fait, je merisque et lui demande s’il sait pourquoi on ne voit jamais d’écureuils à la nuit tombée, mais il ne le sait pas plus quemoi. On se promet d’avoir la réponse à ma prochaine visite. Il verrouille derrière moi, on se salue encore une fois etje repars dans les rues sombres, toujours aussi désertes, mais je ne suis jamais tout à fait seul parce qu’il y a la librairieen tournant le coin, ses livres et son <strong>libraire</strong>.S TÉPHANED OMPIERRE© Martine DoyonD É C E M B R E 2 0 0 8 | J A N V I E R 2 0 0 945

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