Union Postale, revue de l'Union postale universelle - UPU ...

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Dialogue avec les dirigeants postauxFace-to-face with postal leadersUnion Postale: Comment les besoins de la clientèleévoluent-ils dans votre pays?Arthur Kafando: Un peu comme ailleurs: avec desbesoins de rapidité, de qualité et d’innovation. Le chiffred’affaires provenant des particuliers est un peu enrégression en raison de l’évolution des nouvelles technologiesde l’information et de la communication.Leurs besoins se sont mutés vers une communicationplus rapide – téléphonie mobile, Internet, etc. Malgrécela, le contrat de performance conclu avec l’Etat nousoblige à installer des bureaux de poste, indispensablespour les populations rurales, dans les nouvelles circonscriptionsadministratives. Il nous en reste quatre àcouvrir d’ici à 2009. Nous n’avons pas la certitude queces bureaux seront rentables, mais l’Etat, selon lecontrat, doit appuyer la mise en place de ces infrastructures.Le réseau postal va se densifier dans les zonesurbaines, qui se peuplent très vite, afin de capter lesclients potentiels. Les populations ont besoin d’uneinfrastructure comme la poste pour communiquer eteffectuer des transferts de fonds. Par exemple, nousvenons d’ouvrir un bureau dans une zone cotonnièrepotentiellement très riche. Le Burkina Faso, le Mali, leBénin, la Côte d’Ivoire et le Tchad sont de grands paysproducteurs de coton. Les travailleurs disposent d’importantsrevenus après les récoltes, mais les structurespour conserver ces fonds n’existent pas dans ces zones.La poste leur propose donc ses services.Mais là où la bataille de la réussite se fera, c’est avecla clientèle commerciale. De nouveaux besoins existentet les volumes augmentent, mais la concurrence estrude. Les entreprises veulent des formules entières,comme la prise en charge complète de la collecte, del’acheminement et de la remise de leur courrier. Nousavons donc lancé un service consistant à aller chercherle courrier directement dans l’entreprise, à le traiter età l’expédier. Nous équipons aussi les entreprises demachines à affranchir et avons vu nos revenus s’accroîtreconsidérablement. Nous avons aussi fixé des prix favorablespour les journaux et les imprimés. A l’avenir,nous nous concentrerons sur les entreprises dont levolume de courrier nécessite des affranchissementsimportants.Union Postale: La poste du Burkina Faso est-elleconfrontée à une forte concurrence?Arthur Kafando: Nous sommes confrontés à uneconcurrence de toutes parts. Les compagnies de transportde voyageurs se sont immiscées dans la collecte etla distribution du courrier sous monopole. Il est facilepour un Burkinabè de recevoir ou d’accepter un plilorsqu’il se rend d’un point à un autre. Il ne se pose pasde question sur la sécurité ou la responsabilité qui luiincombent en faisant cela. Par ailleurs, de nombreusesentreprises de messagerie internationales nous ontdemandé un agrément pour livrer le courrier expressnational. Vous rendez-vous compte de la prise en étaude la poste, surtout par une concurrence structurée?Pour les services financiers, il n’y a pas de monopole;Union Postale: How are customers’ needs evolving inyour country?Arthur Kafando: In much the same way as in othercountries: they are looking for speed, quality and innovation.Our income from private customers is fallingslightly with the growth of new information and communicationtechnologies. These customers’ needs haveshifted towards faster modes of communication – mobilephones, the Internet, etc. In spite of this, under theperformance contract signed with the State we areobliged to set up post offices – an essential link for ruralcommunities – in the country’s new administrativezones. We still need to provide four zones with officesby 2009. We are not sure whether these offices will beprofitable, but under the terms of the contract, theState has to provide support for the establishment ofthe infrastructure. The Post will work to develop adense network in urban areas, whose population isgrowing rapidly, in order to attract potential customers.The population requires an infrastructure suchas the Post to communicate and transfer funds. Forexample, we have just opened an office in a potentiallyaffluent cotton-growing area. Burkina Faso, Mali,Benin, Côte d’Ivoire and Chad are all major cottonproducers. Workers earn significant sums at the endof the harvest period, but local savings facilities arecurrently lacking. The Post is therefore offering itsservices.But the real battle is for commercial customers.New needs have emerged and volumes are growing,but competition is fierce. Businesses are looking fortotal solutions, such as the handling of their mail fromcollection and forwarding right through to delivery.We have therefore launched a service whereby mail iscollected direct from the business, processed andforwarded. We are also providing businesses withfranking machines, and have seen our income risingconsiderably. Favourable rates have also been set fornewspapers and printed matter. In the future, we planto focus on businesses whose mail volumes representlarge sums in postage.Union Postale: Does the Burkina Faso Post face stiffcompetition?Arthur Kafando: We face competition from all quarters.Public transport companies have tapped into ourmonopoly mail collection and delivery market. It iseasy for a Burkinabe to receive or agree to carry a letterwhen travelling from one place to another. He or shedoesn’t consider the security or liability aspects ofagreeing to provide this service. In addition, numerousinternational courier firms have asked us to certifythem to deliver domestic express mail. So you can seethe pressure we are under, particularly from a wellorganizedcompetition. For financial services, there isno monopoly; we compete directly with banks anddecentralized financial systems, but in my view we areholding our own.36 UNION POSTALE
Dialogue avec les dirigeants postauxFace-to-face with postal leadersnous rivalisons directement avec les banques et les systèmesfinanciers décentralisés, mais, à mon avis, noustirons notre épingle du jeu.Union Postale: Quel est le volume de courrier transportépar ces entrepreneurs privés?Arthur Kafando: Puisque ces entreprises exercent leursactivités dans l’illégalité et faute de régulateur, nous nedisposons pas d’informations fiables à ce sujet. Toutefois,nous savons que l’une des entreprises de transportles plus en vue engendre des revenus de plus de300 millions de XOF grâce au transport du courrier.Comparativement aux 947 millions de XOF que nousréalisons avec les affranchissements, c’est un concurrentassez sérieux.Union Postale: N’avez-vous aucun recours juridique?Arthur Kafando: Un décret nous concède le monopolede la lettre pesant moins de 2 kilogrammes et les impriméset les journaux pesant moins de 1 kilogramme.Cependant, il ne semble pas dissuasif. J’ai rencontré personnellementtoutes les entreprises de transport pourleur dire jusqu’où elles pouvaient aller, et nous avonsdemandé aux autorités de nous aider à effectuer descontrôles. Jusqu’à présent, cela n’a pas suffisammentporté ses fruits. La réforme postale et la mise en placed’un régulateur devraient assainir les relations entrel’opérateur public et les opérateurs privés. Mon désir leplus ardent, c’est que la nouvelle loi sur le secteur postalsoit adoptée afin que nous puissions y voir plus clair.Union Postale: Où en est ce chantier?Arthur Kafando: Le Ministère des postes et des technologiesde l’information et de la communication travailleavec la Banque mondiale pour définir la stratégiede réforme du secteur, élaborer une loi de réglementationbasée sur la déclaration de politique sectorielledu Gouvernement, identifier les conditions pour lamise en place d’un régulateur et proposer un plande réforme institutionnelle des services financierspostaux. Ce programme renforcera la réforme déjàentreprise et constituera un atout pour la modernisationde notre poste.Union Postale: Quelles nouvelles possibilités lesnouvelles technologies vous ont-elles données?Arthur Kafando: L’un de nos défis consiste à faire de laposte une entreprise moderne en utilisant les nouvellestechnologies, qui constituent bien plus une opportunitéqu’une menace. Aussi avons-nous aménagé plusd’une dizaine de cyberpostes (espaces de navigation)dans les bureaux importants du pays, devenus despoints de ralliement pour toutes les couches de lapopulation. Par ailleurs, nous exploitons IFS pour lestransferts de fonds et IPS Light pour le suivi et la localisationdes envois enregistrés, des dépêches et des colis.Ces technologies ont amélioré la qualité de nos prestationset nous ont mis davantage en confiance avec lesclients.Union Postale: What volume of mail is transportedby these private entrepreneurs?Arthur Kafando: As these firms are operating illegallyand in the absence of a regulator, we have no reliableinformation on this subject. However, we know thatone of the country’s highest-profile transport firmsgenerates income of more than 300 million francs CFAby transporting mail. Compared to the 947 millionfrancs CFA we receive from postage charges, thisrepresents fairly serious competition.Union Postale: Do you have no legal redress?Arthur Kafando: The government decree granted us amonopoly for letters under 2 kg and newspapers under1 kg, but our competitors appear to carry on regardless.I have personally met with all the transport firms to tellthem how far they could go, and we have asked the authoritiesto help us carry out checks. Up to now, noneof this has had sufficient impact. But postal reformand the setting-up of a regulator should put relationsbetween the traditional operator and private operatorsback on a proper footing. My dearest wish is for thenew law on the postal sector to be adopted, so that thesituation is clarified.Union Postale: How is this work progressing?Arthur Kafando: The Ministry of Posts and Informationand Communication Technology is working withthe World Bank to define a reform strategy for thesector, develop regulatory legislation based on theGovernment’s sectoral policy declaration, identifyconditions for the establishment of a regulator andpropose an institutional reform plan for the postalfinancial services. This programme will strengthenthe reform already undertaken, and serve to boost themodernization of our Post.Union Postale: What new possibilities has new technologyopened up for you?Arthur Kafando: One of the challenges for us is tomake the Post a modern business through the useof new technology, which represents an opportunitymuch more than a threat. We have thus fitted outmore than 10 cyberpostes (Internet areas) in thecountry’s biggest offices, which have drawn users fromall sections of the population. We are also runningIFS for fundtransfers and IPSLight for trackingand tracing of registeredmail items andof dispatches andparcels. These technologicaltools havehelped us to improvethe quality of ourservices and increasedcustomer confidence.UNION POSTALE37
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