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Caractérisation objective de la qualité de justesse, de timbre et d ...

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ACADEMIE DE NANTESTHESE DE DOCTORATDEL'UNIVERSITE DU MAINESpécialité : ACOUSTIQUEPrésentée parBruno GAZENGELpour obtenir le titre <strong>de</strong> DOCTEUR D'UNIVERSITECARACTERISATION OBJECTIVE DE LA QUALITE DE JUSTESSE,DE TIMBRE ET D'EMISSION DES INSTRUMENTS A VENT AANCHE SIMPLESoutenue le 21 DECEMBRE 1994<strong>de</strong>vant le jury composé <strong>de</strong> :M. N. AMIR ExaminateurM. R. CAUSSE RapporteurM. A. CHAIGNE RapporteurM. J.P. DALMONT ExaminateurM. J. GILBERT ExaminateurM. A. HIRSCHBERG ExaminateurM. J. KERGOMARD ExaminateurM. F. LALOE Prési<strong>de</strong>nt


A mes parents.


Remerciements___________________________________________________________________________Je remercie tout particulièrement Joël Gilbert, Chargé <strong>de</strong> recherches au CNRS, pour toutesles discussions fructueuses que nous avons eues <strong>et</strong> les conseil avisés qu'il a su me donner aucours <strong>de</strong> ces trois années. Je remercie Jean Kergomard, Directeur <strong>de</strong> recherche au CNRS,responsable du Laboratoire d'Acoustique <strong>de</strong> l'Université du Maine, pour <strong>la</strong> confiance qu'il m'aaccordée <strong>et</strong> pour son ai<strong>de</strong> précieuse dans les moments scientifiquement difficiles.Je remercie Messieurs R. Caussé <strong>et</strong> A. Chaigne pour avoir accepté d'être les rapporteurs <strong>de</strong>ce mémoire.Je remercie Messieurs A. Hirschberg <strong>et</strong> F. Laloë, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> soutenance, pour avoiraccepté <strong>de</strong> juger ce travail.Je remercie N. Amir pour ses conseils concernant les problèmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tionnumérique <strong>et</strong> pour avoir accepté <strong>de</strong> juger ce travail.Je remercie J.P. Dalmont, Maître <strong>de</strong> Conférences, pour toutes les discussions (formelles ouinformelles) que nous avons eues, qui m'ont souvent aidé <strong>et</strong> pour avoir accepté <strong>de</strong> juger c<strong>et</strong>ravail.Je remercie M. Bruneau, Professeur, responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> troisième cycle, d'avoiraccepté ma candidature en D.E.A. (malgré une formation antérieure bien connue), <strong>et</strong> d'avoirattendu une année supplémentaire (non sabbatique) pour m'attribuer une allocation <strong>de</strong>recherche, agrémentée d'un poste <strong>de</strong> moniteur.Merci à J.C. Valière, Maître <strong>de</strong> Conférences, pour tous ses conseils <strong>et</strong> astuces concernantles techniques <strong>de</strong> traitement du signal numérique.Merci à F. Giroud <strong>et</strong> à F. Durand pour les mesures d'impédance réalisées sur <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong>pour leur participation active à ce travail.Je tiens à remercier les techniciens P. Col<strong>la</strong>s <strong>et</strong> A. Brun<strong>et</strong> pour leur participation active àl'é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> l'expérience au centre <strong>de</strong> ma thèse : <strong>la</strong> bouche artificielle, ainsi que MesdamesBrul<strong>et</strong> <strong>et</strong> Augustin pour leur disponibilité <strong>et</strong> leur ai<strong>de</strong> efficace.Je tiens à remercier L. Boissé, technicien à l'I.U.T. G.M.P. pour les mesures qu'il a réaliséessur les becs <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> <strong>de</strong> saxophone.Merci enfin à tous le membres du <strong>la</strong>boratoire pour ces trois années passées dans uneambiance conviviale, à tous les occupants du G.G. (sans qui les soirées d'hiver seraientcourtes), aux musiciens <strong>de</strong> l'orchestre universitaire, du non<strong>et</strong> (au fait, si vous voyez Silvio,dites lui que je le cherche ...) <strong>et</strong> à <strong>la</strong> p<strong>et</strong>ite souris …˝


SOMMAIRE GENERALSOMMAIREINTRODUCTION GENERALEPARTIE A. Instruments à anche simple, revue bibliographique.PARTIE B. Simu<strong>la</strong>tions numériques dans le domaine temporel <strong>de</strong>s instruments à vent àanche simple.PARTIE C. Justesse, <strong>timbre</strong> <strong>et</strong> facilité d' émissionCONCLUSION GENERALE.ANNEXES.LISTE DES SYMBOLES.BIBLIOGRAPHIE.RESUME, MOTS-CLEABSTRACT, KEYWORD


Sommaire.˝___________________________________________________________________________SOMMAIREINTRODUCTION GENERALE............................................................................. 5PARTIE AI . Physique <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> musique à vent à anche simple : généralités........................10II. Modélisation physique : d' une <strong>de</strong>scription détaillée à un modèle élémentaire. .................12II.1. Le système excitateur..........................................................................................12II.1.1. L' anche. ................................................................................................12II.1.2. L' hydrodynamique <strong>de</strong> l' écoulement à l' entrée du ..........................15bec.II.2. Le résonateur.......................................................................................................20II.2.1. Un gui<strong>de</strong> d' on<strong>de</strong>s dans le cadre <strong>de</strong> l' acoustique linéaire. .....................20II.2.3. Non-linéarités dans un gui<strong>de</strong> d' on<strong>de</strong>s..................................................23II.3. Un modèle physique élémentaire........................................................................23III. Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> résolution <strong>et</strong> régimes d' oscil<strong>la</strong>tion.............................................................27III.1. Position d' équilibre <strong>et</strong> "seuil linéaire"...............................................................27III.2. Fréquence <strong>de</strong> seuil <strong>et</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance...................................................31III.3. P<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions. ............................................................................................35III.4. Oscil<strong>la</strong>tions finies..............................................................................................40III.4.1. Recherche <strong>de</strong> solutions en régime permanent. ...................................40III.4.2. Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> discrétisation par différences finies...............................43IV. Instruments à anche simple en situation <strong>de</strong> jeu : résultats expérimentaux. .....................45PARTIE BI. Introduction.........................................................................................................................49II. Simu<strong>la</strong>tion analytique <strong>et</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique. ...............................................................50II.1. Principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution analytique dans le domaine temporel..........................51II.2. Détermination <strong>de</strong>s solutions pression, débit, position <strong>de</strong> l' anche : quelssont les outils mathématiques nécessaires?................................................................52III. Le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète à partir <strong>de</strong> l' impédance d' entrée. ...............53III.1. Technique d' évaluation c<strong>la</strong>ssique : un problème d' oscil<strong>la</strong>tions parasites,le "ripple". ..................................................................................................................53III.2. Simu<strong>la</strong>tion numérique du résonateur : minimisation <strong>de</strong>s erreurs"numériques" sur <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion..................................................................54III.3. Le suréchantillonnage........................................................................................59III.4 L' application d' un fenêtrage sur l' impédance d' entrée. .......................................59__________________________________________________________________________1


Sommaire.˝___________________________________________________________________________III.5. Influence du nombre <strong>de</strong> points <strong>de</strong> <strong>la</strong> FFT inverse. ............................................60III.6. Illustration <strong>de</strong>s diverses techniques d' obtention <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong>réflexion discrète........................................................................................................61III.7. Exemple d' application : le sol grave du saxophone alto. ...................................63Figure II-7 : Fonction <strong>de</strong> réflexion calculée à partir <strong>de</strong> l' impédance d' entrée mesuréedu sol grave du saxophone alto..............................................................................................63IV. La dynamique <strong>de</strong> l' anche dans le domaine discr<strong>et</strong>. ..........................................................64IV.1. La modélisation <strong>de</strong> l' anche vue comme un système d' équationsdifférentielles..............................................................................................................64IV.1.1. Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Runge-Kutta d' ordre 4. ...................................................65IV.1.2. Métho<strong>de</strong> d' Adams à l' ordre .............................................................661.IV.2. La modélisation <strong>de</strong> l' anche vue comme un filtre linéaire. .................................67IV.3. Stabilité <strong>de</strong>s diverses métho<strong>de</strong>s numériques.....................................................68IV.3.1. Stabilité <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong>s équationsdifférentielles..................................................................................................68IV.3.2. Stabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéaire. ............................................69IV.4. Réponses en fréquences <strong>de</strong>s diverses techniques numériques stables. .............70IV.4.1. Evaluation <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert discrètes. .................................70IV.4.2. Comparaison <strong>de</strong>s diverses réponses en fréquence..............................71IV.5. Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéaire <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéairecorrigée sur <strong>la</strong> réponse fréquentielle <strong>de</strong> l' anche discrète. ...........................................72IV.5.1. La transformation bilinéaire. ..............................................................72IV.5.2. La transformation bilinéaire corrigée. ................................................75V. Résolution du système compl<strong>et</strong>.........................................................................................78V.1. Evaluation <strong>de</strong> l' équation intégrale dans le domaine discr<strong>et</strong>. ...............................79V.2. Résolution <strong>de</strong> l' équation non-linéaire. ................................................................80VI. Simu<strong>la</strong>tions numériques : comparaison <strong>de</strong>s régimes permanents périodiques entreles métho<strong>de</strong>s temporelle <strong>et</strong> fréquentielle................................................................................82VI.1. Evaluation <strong>de</strong>s caractéristiques du signal <strong>de</strong> synthèse obtenu parmétho<strong>de</strong> temporelle....................................................................................................83VI.2. Le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion. Application au modèled' oscil<strong>la</strong>tion basses fréquences. ..................................................................................84VI.2.1. Simu<strong>la</strong>tion basses fréquences à partir d' un tube sans pertes..............84VI.2.2. Simu<strong>la</strong>tion basses fréquences à partir d' un tube avec pertesvisco-thermiques. ...........................................................................................86VI.3. Comparaison <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tions pour les métho<strong>de</strong>sfréquentielles <strong>et</strong> temporelles. Utilisation <strong>de</strong>s diverses anches discrètes. ...................90VII. Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion..................................................................................................93__________________________________________________________________________2


Sommaire.˝___________________________________________________________________________VII.1. Métho<strong>de</strong> choisie...............................................................................................93VII.2. Une métho<strong>de</strong> inadaptée....................................................................................94VIII. Application. ...................................................................................................................95IX. Conclusion. ......................................................................................................................98PARTIE CI. Avant-propos. .....................................................................................................................100II. Analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justesse</strong>........................................................................................................104II.1. Comparaison entre les fréquences <strong>de</strong> jeu <strong>et</strong> les fréquences <strong>de</strong> résonancepour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> le saxophone alto........................................................................104II.2. L' eff<strong>et</strong> du trou <strong>de</strong> registre. ...................................................................................110II.3. Doigtés usuels, doigtés factices : exemple <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.................................112II.4. Doigtés <strong>de</strong> suraigu : application à <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te...................................................113II.5. Comparaison expérience, simu<strong>la</strong>tion numérique : application aux doigtés<strong>de</strong> gorge <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te. ............................................................................................114III. Exemples d' analyses du <strong>timbre</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> facilité d' émission appliquées à <strong>la</strong>c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.................................................................................................................................117III.1. Comparaison expérience, simu<strong>la</strong>tion numérique : application auxdoigtés <strong>de</strong> gorge <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.................................................................................117III.2. L' inharmonicité. .................................................................................................118III.2.1. Quelques considérations.....................................................................119III.2.2. Comparaison <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>tes........................................................121IV. Conclusion <strong>et</strong> perspectives...............................................................................................122CONCLUSION GENERALE 120ANNEXE AA.I. Introduction.....................................................................................................................A-1A.II. Modélisation mécanique usuelle du système anche-bec-musicien................................A-1A.II.1. Modèle élémentaire: rappels <strong>de</strong>s paramètres équivalents...............................A-1A.II.2. Principe <strong>de</strong> détermination <strong>de</strong>s paramètres équivalents. ..................................A-3A.II.3. Application à une poutre encastrée, d' épaisseur constante <strong>et</strong> isotrope. ...........A-5A.III. Enroulement d' une poutre encastrée sur un profil connu : étu<strong>de</strong> théorique................A-7A.III.1. Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> non linéarité d' enroulement : principe général. .............A-7A.III.2. Enroulement d' une poutre à section constante sur un profil circu<strong>la</strong>ire. .........A-10A.III.2.1. Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> non linéarité statique d' enroulement..............A-10A.III.2.3. Détermination <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent ensituation d' enroulement.................................................................................A-13__________________________________________________________________________3


Sommaire.˝___________________________________________________________________________A.III.2.4. Validité <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent............................A-17A.III.3. Enroulement d' une poutre à section variable sur un profil quelconque. ........A-19A.III.3.1. Conditions d' enroulement. ..............................................................A-19A.III.3.2. Poutre à section variant linéairement..............................................A-19A.IV. Application aux Simu<strong>la</strong>tions numériques dans un cas simple : <strong>la</strong> poutre asection constante s' enrou<strong>la</strong>nt sur un profil circu<strong>la</strong>ire. ............................................................A-21A.IV.1. Modèle basses fréquences. ............................................................................A-21A.IV.2. Simu<strong>la</strong>tions numériques : utilisation du modèle d' enroulement quasistatique. ......................................................................................................................A-22ANNEXE BB.I. Introduction.....................................................................................................................B-1B.II. Quelques techniques c<strong>la</strong>ssiques <strong>de</strong> filtrage numérique..................................................B-1B.II.1. Principe général...............................................................................................B-1B.II.2. Stabilité. ..........................................................................................................B-3B.II.2. Réponse en fréquences <strong>de</strong>s anches numériques équivalentes. ........................B-3B.III. Influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique r<strong>et</strong>enue sur les caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> pressioncalculée. .................................................................................................................................B-6B.IV. Equations aux différences finies pour les diverses techniques numériquesprésentées...............................................................................................................................B-9ANNEXE CAnnexe C1. Le pont d' impédance............................................................................................C-1Annexe C2. La bouche artificielle.............................................................................................C-4Annexe C3. Tab<strong>la</strong>tures <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> du saxophone............................................................C-9LISTE DES SYMBOLESBIBLIOGRAPHIERESUMEABSTRACT__________________________________________________________________________4


INTRODUCTION GENERALE


Introduction générale.___________________________________________________________________________Ce document présente un travail <strong>de</strong> trois années réalisé au sein <strong>de</strong> l' équipe "on<strong>de</strong>s guidées,auto-oscil<strong>la</strong>tions," du Laboratoire d' Acoustique <strong>de</strong> l' Université du Maine (U.R.A. C.N.R.S.1101) sous <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> Joël Gilbert. Il prolonge les travaux <strong>de</strong> thèse <strong>de</strong> X. Meynial (1987)<strong>et</strong> <strong>de</strong> J. Gilbert (1991), travaux consacrés à l' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s instruments à vent à anche simple. C<strong>et</strong>ravail repose essentiellement sur <strong>la</strong> mise au point d' un système <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique,réalisée en col<strong>la</strong>boration avec J.C. Valière <strong>et</strong> N. Amir, <strong>et</strong> sur le développement <strong>et</strong> l' utilisationd' un ensemble <strong>de</strong> moyens expérimentaux, avec <strong>la</strong> participation <strong>de</strong> J.P. Dalmont, <strong>de</strong> F. Girou<strong>de</strong>t F. Durand.Les instruments <strong>de</strong> musique à vent auxquels nous nous intéressons dans ce documentpossè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques (bouchage), esthétiques (couleur, forme) <strong>et</strong>acoustiques (<strong>justesse</strong>, ...) qui apparaissent aux yeux <strong>de</strong>s musiciens <strong>et</strong> <strong>de</strong>s facteurs comme unensemble <strong>de</strong> qualités ou <strong>de</strong> défauts. En ce qui nous concerne, nous voyons l' instrumentcomme un système physique coup<strong>la</strong>nt un résonateur (le corps <strong>de</strong> l' instrument) à un systèmeexcitateur (l' embouchure au sens <strong>la</strong>rge) <strong>et</strong> ne nous intéressons qu' aux caractéristiquesacoustiques que sont <strong>la</strong> <strong>justesse</strong>, le <strong>timbre</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> facilité d' émission.Nous souhaitons, à travers les étu<strong>de</strong>s exposées, prédire les qualités <strong>de</strong> <strong>justesse</strong>, <strong>de</strong> <strong>timbre</strong> <strong>et</strong>d' émission <strong>de</strong> ces instruments à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation conduisant à unensemble <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs physiques (<strong>objective</strong>s). L' objectif du présent travail consiste donc àchoisir les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation <strong>et</strong> à les vali<strong>de</strong>r en vérifiant si les gran<strong>de</strong>urs physiquesqui en sont issues (après mesure <strong>de</strong>s caractéristiques d' un instrument réel) perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong>r<strong>et</strong>rouver les critères subjectifs (qualité <strong>de</strong> <strong>justesse</strong>,...) qui nous intéressent pour le mêmeinstrument en situation <strong>de</strong> jeu réelle.En fait, <strong>la</strong> comparaison que nous souhaitons réaliser s' avère trop ambitieuse puisqu' elle viseà confronter <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> nature différente, à savoir <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs physiques <strong>et</strong><strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs perceptives (auditives <strong>et</strong> non auditives) <strong>et</strong> l' analyse du couple instrumentisteinstrument<strong>et</strong> notamment celle <strong>de</strong>s liens qui existent entre gran<strong>de</strong>urs physiques <strong>et</strong> subjectivesest hors du cadre <strong>de</strong> nos travaux. C' est pourquoi nous faisons un certain nombre d' hypothèses<strong>et</strong> considérons que l' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> est ramenée à une simple étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquencefondamentale, celle du <strong>timbre</strong> à une analyse du spectre pour <strong>de</strong>s signaux en régime permanent.La facilité d' émission apparaît ici comme le critère le plus difficile à déterminer<strong>objective</strong>ment. En eff<strong>et</strong>, celle-ci est fortement corrélée à <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil ainsi qu' à <strong>la</strong>nature <strong>de</strong>s régimes transitoires (cf. par exemple Woodhouse, 1993 pour les instruments àcor<strong>de</strong>s frottées) que nous n' analysons pas dans ce document. La caractérisation <strong>objective</strong>évoquée dans le titre <strong>de</strong> ce mémoire repose alors sur l' analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>et</strong>du spectre <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression interne aux becs <strong>de</strong>s instruments étudiés. En ce qui concerne <strong>la</strong>__________________________________________________________________________5


Introduction générale.___________________________________________________________________________facilité d' émission, seule l' écoute <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong> pression acoustique interne au bec est utiliséeici pour <strong>la</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce. C<strong>et</strong>te écoute, iso<strong>la</strong>nt les "notes difficiles" perm<strong>et</strong>, <strong>de</strong> plus, <strong>de</strong>confronter les résultats <strong>de</strong> l' analyse <strong>objective</strong> <strong>et</strong> reste, en ce qui nous concerne, <strong>la</strong> seul<strong>et</strong>echnique d' évaluation subjective.Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation que nous choisissons s' attachent à étudier, d' une partl' instrument seul (le résonateur), d' autre part l' instrument en situation <strong>de</strong> jeu. Leur validationconsiste donc à :- Vérifier jusqu' à quel point les fréquences <strong>de</strong> résonance du résonateur perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver<strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression interne au bec <strong>de</strong> l' instrument en situation <strong>de</strong> jeu.- Vérifier si <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion reposant sur un modèle physique perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver <strong>la</strong> fréquencefondamentale <strong>et</strong> le spectre <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression interne mesurée sur <strong>de</strong>s instruments en situation <strong>de</strong>jeu réelle.Les motivations qui nous conduisent à atteindre ces objectifs sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux natures. DepuisBernoulli (1763), il est admis que les fréquences <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong> l' instrument seul perm<strong>et</strong>tentd' en contrôler <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> : c' est pourquoi les instruments à vent font l' obj<strong>et</strong> d' une gran<strong>de</strong>quantité d' étu<strong>de</strong>s concernant <strong>la</strong> mesure <strong>et</strong> le calcul <strong>de</strong> l' impédance d' entrée du résonateur.Cependant il existe peu d' étu<strong>de</strong>s exhaustives (Ne<strong>de</strong>rveen, 1969, fait exception pour lesinstruments à anche simple) perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> confirmer s' il est possible d' évaluer <strong>la</strong> <strong>justesse</strong>, le<strong>timbre</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> facilité d' émission grâce à <strong>la</strong> simple analyse <strong>de</strong> l' impédance d' entrée. Enfin, ilexiste <strong>de</strong>puis une quinzaine d' années <strong>de</strong>s travaux concernant <strong>la</strong> synthèse par modèle physiqueutilisant <strong>de</strong>s quantités physiques calculées pour caractériser l' instrument. Nous ne connaissonspas <strong>de</strong> travaux mentionnant <strong>de</strong>s comparaisons <strong>de</strong> résultats <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion (reposant sur lesparamètres physiques extraits d' un instrument à anche simple réel) à <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> mesureobtenus sur le même instrument en situation <strong>de</strong> jeu.Pour vali<strong>de</strong>r les <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation citées ci-<strong>de</strong>ssus, nous utilisons <strong>la</strong>référence expérimentale qu' est <strong>la</strong> bouche artificielle. C<strong>et</strong> appareil, que nous avons conçu <strong>et</strong>réalisé à partir d' un système semb<strong>la</strong>ble mis au point, au Laboratoire d' Acoustique <strong>de</strong>l' Université du Maine, par X. Meynial (1987) qui s' est inspiré <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong> F. Laloé <strong>et</strong><strong>de</strong> J.C. Dumielle, est souple d' utilisation, perm<strong>et</strong> un rég<strong>la</strong>ge fin <strong>de</strong> l' embouchure <strong>et</strong> p<strong>la</strong>cel' instrument dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> jeu "artificielles", par opposition aux conditions <strong>de</strong> jeu"naturelles" qu' impose l' instrumentiste. La mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression interne au bec <strong>de</strong> l' instrumentjoué sur bouche artificielle perm<strong>et</strong> ainsi <strong>de</strong> connaître les <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>urs physiques <strong>de</strong>référence que sont <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>et</strong> le spectre <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression mesurée en régimepermanent. Nous souhaitons donc savoir dans quelle mesure les régimes permanents "prévus"__________________________________________________________________________6


Introduction générale.___________________________________________________________________________par les <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation citées ci-<strong>de</strong>ssus sont comparables à leurshomologues mesurés.En réponse à c<strong>et</strong>te question, nous présentons un mémoire en trois parties, complétées par<strong>de</strong>s annexes.La première partie (partie A) <strong>de</strong> ce document est consacrée à <strong>la</strong> présentation d' une revuebibliographique perm<strong>et</strong>tant d' abor<strong>de</strong>r les connaissances acquises sur <strong>la</strong> modélisation <strong>de</strong>sdifférentes parties <strong>de</strong>s instruments à vent jusqu' à aujourd' hui. C<strong>et</strong>te revue perm<strong>et</strong>, <strong>de</strong> plus,d' exposer l' ensemble <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s développées pour connaître les régimes d' oscil<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> cesinstruments. Enfin, nous avons souhaité insister sur l' existence <strong>de</strong> résultats récents concernantl' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions. L' analyse <strong>de</strong> tous ces résultats nous perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> dégager unmodèle physique, dit "élémentaire", qui est le fil conducteur <strong>de</strong> tous les travaux exposés dansce document. En eff<strong>et</strong>, celui-ci est indispensable à <strong>la</strong> mise au point du système <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tionnumérique <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> d' interpréter les comparaisons que nous effectuons entre les fréquences<strong>de</strong> résonance du résonateur <strong>et</strong> <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>de</strong> l' instrument en situation <strong>de</strong> jeu.Bien que ce modèle soit une bonne première approche du comportement <strong>de</strong>s instruments àanche simple, nous avons développé un point particulier <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, concernant lecomportement mécanique <strong>de</strong> l' anche vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> table courbée du bec. Nous proposonsainsi une étu<strong>de</strong> théorique du comportement d' une poutre encastrée s' enrou<strong>la</strong>nt sur un profil, àl' annexe A <strong>de</strong> ce document. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> est un premier pas vers <strong>la</strong> compréhension <strong>et</strong> <strong>la</strong>modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> non-linéarité d' enroulement <strong>de</strong> l' anche sur <strong>la</strong> table du bec.Une fois le modèle physique choisi, nous nous intéressons dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième partie <strong>de</strong> cemémoire (partie B) à développer un outil numérique perm<strong>et</strong>tant d' évaluer les solutionsapprochées du modèle élémentaire dans le domaine temporel discr<strong>et</strong>. C<strong>et</strong> outil, s' appuyant sur<strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong>s paramètres physiques décrivant chaque partie <strong>de</strong> l' instrument, ne doit pasentacher les solutions d' erreurs dues à <strong>de</strong>s approximations numériques. C' est pourquoi nousnous attachons à évaluer, à chaque étape <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution, les problèmes issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>numérique choisie. Nous montrons, à l' ai<strong>de</strong> d' outils c<strong>la</strong>ssiques du traitement du signalnumérique, qu' il est nécessaire <strong>de</strong> développer une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> résolution bien particulière,notamment pour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion <strong>et</strong> l' évaluation du comportement <strong>de</strong>l' anche, <strong>de</strong> façon à obtenir <strong>de</strong>s solutions numériques proches <strong>de</strong>s solutions exactes (Gazengel<strong>et</strong> coll., 1994b). Sachant que les résultats <strong>de</strong> ce modèle sont voués à une confrontation avec<strong>de</strong>s résultats issus <strong>de</strong> l' expérience, il nous a semblé intéressant <strong>de</strong> développer c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>simu<strong>la</strong>tion pour l' appliquer à <strong>de</strong>s cas réels : celle-ci repose alors sur <strong>la</strong> synthèse <strong>de</strong>s régimesd' oscil<strong>la</strong>tions à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> l' impédance d' entrée mesurée du résonateur. A__________________________________________________________________________7


Introduction générale.___________________________________________________________________________terme, c<strong>et</strong> outil est amené a être utilisé à partir <strong>de</strong> l' impédance d' entrée calculée pour l' ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong>conception d' instruments à vent définis par leur perce.Enfin <strong>la</strong> troisième partie (partie C) <strong>de</strong> ce document s' attache à présenter <strong>la</strong> validation <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation choisies. Dans c<strong>et</strong>te partie, nous travaillons à l' ai<strong>de</strong>d' instruments réels, pour lesquels nous mesurons l' impédance d' entrée du résonateur <strong>et</strong>évaluons <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>et</strong> le spectre <strong>de</strong>s régimes périodiques, puis subjectivement<strong>la</strong> facilité d' émission, pour un ensemble <strong>de</strong> notes obtenues grâce à l' instrument joué sur <strong>la</strong>bouche artificielle.Pour vali<strong>de</strong>r <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> caractérisation <strong>de</strong> l' instrument seul, nous comparons lesrésultats issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure d' impédance à ceux provenant <strong>de</strong>s mesures sur l' instrument ensituation <strong>de</strong> jeu. Ceci constitue un ensemble travaux dont l' esprit est proche <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>Ne<strong>de</strong>rveen (1969) qui s' est intéressé à comparer les fréquences <strong>de</strong> résonances calculées (durésonateur) <strong>et</strong> les fréquences fondamentales <strong>de</strong> l' instrument joué par un instrumentiste. C<strong>et</strong>tecomparaison nous perm<strong>et</strong> d' évaluer dans quelle mesure l' analyse <strong>de</strong> l' impédance d' entrée peutcontribuer à <strong>la</strong> prévision <strong>de</strong>s qualités <strong>de</strong> <strong>justesse</strong>, voire <strong>de</strong> <strong>timbre</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> facilité d' émission.La caractérisation <strong>de</strong> l' instrument par simu<strong>la</strong>tion numérique n' est possible que dans <strong>la</strong>mesure où les paramètres équivalents à chaque partie <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier sont connus. Lacaractérisation <strong>de</strong>s sous-groupes constituant l' instrument est aujourd' hui aisément réalisablepour le résonateur (dans le cadre <strong>de</strong> l' hypothèse linéaire), représenté par son impédanced' entrée (mesurée ou calculée) ; en ce qui concerne le système excitateur (bec <strong>et</strong> anche), lesparamètres re<strong>la</strong>tifs à celui-ci sont difficilement accessibles par <strong>la</strong> mesure indépendamment lesuns <strong>de</strong>s autres <strong>et</strong> nécessitent <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong> variables globales, obtenues <strong>de</strong> façon semiempiriques.Les étu<strong>de</strong>s expérimentales réalisées au début <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie C (comparaisonfréquences <strong>de</strong> résonance, fréquences fondamentales) m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce une variable globale,<strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur, représentative <strong>de</strong> l' embouchure <strong>et</strong> utilisable comme paramètred' entrée du modèle pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion : les mesures d' impédances du résonateur <strong>et</strong> <strong>de</strong>sfréquences fondamentales <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong> pression interne pour l' instrument en situation <strong>de</strong> jeuartificielle ren<strong>de</strong>nt ainsi <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion possible. Les comparaisons effectuées entre les résultatsexpérimentaux obtenus pour l' instrument réel joué sur bouche artificielle <strong>et</strong> les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong>simu<strong>la</strong>tion utilisant l' impédance <strong>et</strong> <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur mesurées m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>ncedans un cas particulier (doigtés <strong>de</strong> gorge <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te) l' aptitu<strong>de</strong> du modèle élémentaire àprédire les caractéristiques d' un instrument par simu<strong>la</strong>tion.__________________________________________________________________________8


PARTIE A :INSTRUMENTS A ANCHE SIMPLE,REVUE BIBLIOGRAPHIQUE.


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________Les instruments à vent suscitent, dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'acoustique musicale, <strong>de</strong> nombreuxtravaux al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> l'acoustique linéaire à l'analyse numérique en passant par <strong>la</strong> mécanique <strong>de</strong>sflui<strong>de</strong>s. La diversité <strong>de</strong>s suj<strong>et</strong>s traités conduit à une littérature abondante mais assezinhomogène. Afin <strong>de</strong> faciliter <strong>la</strong> lecture <strong>de</strong> tels ouvrages, nous proposons, au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>tepremière partie, une revue bibliographique critique <strong>de</strong>s travaux effectués sur les instruments àvent à anche simple, en citant autant que possible les résultats issus <strong>de</strong> recherches voisines surles autres instruments à vent ou sur les mécanismes <strong>de</strong> production <strong>de</strong> <strong>la</strong> parole.Les premières théories scientifiques sur les instruments à vent datent du XVIIIème siècle :Bernoulli (1763) considère l'anche comme condition aux limites d'un problème d'oscil<strong>la</strong>tionslibres. On peut voir là les premiers travaux visant à comprendre l'influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme d'unrésonateur sur ses fréquences propres. Weber (1829), Helmholtz (1860), Bouasse (1929) puisDas (1931) proposent une première prise en compte <strong>de</strong> l'anche : elle y est assimilée à unoscil<strong>la</strong>teur harmonique soumis à <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> pression existant entre <strong>la</strong> bouche du musicien<strong>et</strong> le bec. Il reste à comprendre <strong>la</strong> nature même du fonctionnement <strong>de</strong>s instruments à vent :quelle est <strong>la</strong> cause <strong>de</strong> l'existence <strong>de</strong>s régimes d'oscil<strong>la</strong>tion périodiques en régime permanent?A partir d'une modélisation globale reposant sur un oscil<strong>la</strong>teur harmonique (l'anche) couplée àun résonateur acoustique par l'écoulement d'air entrant dans l'instrument, Backus (1963) <strong>et</strong>Ne<strong>de</strong>rveen (1969) analysent le système d'équations linéarisées autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> position d'équilibre<strong>de</strong> l'anche soumise à une pression statique dans <strong>la</strong> bouche <strong>de</strong> l'instrumentiste. Ils m<strong>et</strong>tent enévi<strong>de</strong>nce une pression <strong>de</strong> seuil, surpression particulière dans <strong>la</strong> cavité buccale au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong><strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> position <strong>de</strong> l'anche est localement instable <strong>et</strong> l'instabilité <strong>de</strong> nature oscil<strong>la</strong>nte.L'étu<strong>de</strong> ci-<strong>de</strong>ssus peut être vue comme l'analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilité linéaire du système non-linéaireasservi équivalent dont un schéma est proposé par Bena<strong>de</strong> <strong>et</strong> Gans (1968). Nous utilisonsd'ailleurs un tel formalisme pour analyser <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s solutions d'un modèle physique auseuil linéaire au paragraphe III <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie. Worman (1971) est le premier à proposer uneanalyse faiblement non-linéaire ; il calcule les p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions périodiques au voisinage duseuil dans le domaine fréquentiel par perturbation. Plus récemment <strong>de</strong> nombreux chercheursont développé <strong>de</strong>s simu<strong>la</strong>tions dans le domaine temporel discr<strong>et</strong>, perm<strong>et</strong>tant en particulierd'accé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s régimes transitoires. Ce type <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion, proposée initialement parSchumacher (1981) puis Mc Intyre <strong>et</strong> coll. (1983) conduit aujourd'hui au développement <strong>de</strong>nouveaux synthétiseurs basés sur ce formalisme ou sur un formalisme voisin.Afin <strong>de</strong> prendre connaissance avec les divers modèles physiques utilisés dans <strong>la</strong> littérature,nous proposons au premier chapitre une présentation générale du principe <strong>de</strong> fonctionnement<strong>de</strong>s instruments à vent : celui-ci repose sur un coup<strong>la</strong>ge entre <strong>de</strong>ux parties supposées distinctesque sont le résonateur <strong>et</strong> le système excitateur. Le <strong>de</strong>uxième chapitre est consacré à <strong>la</strong><strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s diverses parties constituant les instruments à anche simple. Pour chaque "sousgroupe",nous présentons les modèles usuels utilisés dans <strong>la</strong> littérature <strong>et</strong> faisons un bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s__________________________________________________________________________9


Partie A._________________________________________________________________résultats expérimentaux les concernant. Nous dégageons un modèle physique dit"élémentaire". Ce modèle (<strong>et</strong> sa variante "basses fréquences") est le modèle <strong>de</strong> référence <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s décrites dans les parties suivantes. Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> résolution <strong>et</strong> les solutions <strong>de</strong> ce<strong>de</strong>rnier sont présentées au troisième chapitre où nous insistons sur les développements récents(Grand, 1994). Enfin le quatrième chapitre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie est voué à <strong>la</strong> présentation <strong>de</strong>s diversrésultats expérimentaux concernant les instruments à anche simple en situation <strong>de</strong> jeu.I . Physique <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> musique à vent à anche simple : généralités.Les instruments à vent appartiennent à <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s instruments pour lesquels unesurpression statique imposée par l' instrumentiste (ou par une technique mécanique) génère unrégime d' oscil<strong>la</strong>tions auto-entr<strong>et</strong>enu. Ces instruments sont en général présentés en <strong>de</strong>ux partiescouplées : le résonateur <strong>et</strong> le système excitateur (cf. Figure I-1). Le résonateur, constitué dutuyau sonore (le corps <strong>de</strong> l' instrument), est un système passif, dont les propriétés acoustiquesrésultent <strong>de</strong> sa géométrie <strong>et</strong> <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques <strong>et</strong> thermodynamiques du gaz quil' emplit. L' excitateur est composé, pour les instruments à vent à anche simple, du système bec<strong>et</strong> anche.becExcitateurancheRésonateurFigure I-1 : représentationschématique d' un instrument àvent à anche simple : systèmeexcitateur <strong>et</strong> résonateur.Pour tous les instruments àvent sauf les flûtes, le système excitateur se comporte comme une source <strong>de</strong> débit modulé parun eff<strong>et</strong> valve assuré par l' anche dans le cas <strong>de</strong>s instruments à anche (par les lèvres <strong>de</strong>l' instrumentiste dans le cas <strong>de</strong>s cuivres). En réponse à ce débit, le résonateur est le siège d' unepression contrô<strong>la</strong>nt l' ouverture <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te valve dont <strong>la</strong> position peut être instable <strong>et</strong> l' instabilité<strong>de</strong> nature oscil<strong>la</strong>nte. Dans ce cas le coup<strong>la</strong>ge entre résonateur <strong>et</strong> excitateur peut aboutir àl' établissement d' oscil<strong>la</strong>tions périodiques stables (ou autres régimes d' oscil<strong>la</strong>tion, quasipériodiques,par exemple) caractérisées par leur fréquence fondamentale <strong>et</strong> leur spectre enrégime permanent.La famille <strong>de</strong>s instruments à vent est constituée <strong>de</strong>s instruments à anche au sens <strong>la</strong>rge quesont les instruments à anche simple (c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te, saxophone, bourdon d' orgues, accordéon, ...), àanche double (hautbois, basson), à anche lippale (cuivres) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s instruments à embouchure <strong>de</strong>flûte (flûte, tuyau d' orgue). Cependant, pour chacune <strong>de</strong> ces familles, les caractéristiques <strong>de</strong>__________________________________________________________________________10


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________l' excitateur sont différentes <strong>et</strong> déterminent le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> l' instrument. Parexemple, le fonctionnement <strong>de</strong>s tuyaux d' orgue à anche simple (bourdon) n' est pas i<strong>de</strong>ntique àcelui d' instruments tels que <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te ou le saxophone. Pour ce type d' instrument, <strong>la</strong>fréquence fondamentale du signal généré par l' auto-oscil<strong>la</strong>tion est proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> premièrefréquence <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong> l' anche (régime "in tempo" selon <strong>la</strong> terminologie <strong>de</strong> Bouasse,1929). Les cuivres possè<strong>de</strong>nt <strong>la</strong> propriété <strong>de</strong> produire un signal acoustique dont <strong>la</strong> fréquencefondamentale est à <strong>la</strong> fois contrôlée par les caractéristiques du tuyau <strong>et</strong> par <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>résonance <strong>de</strong>s lèvres <strong>de</strong> l' instrumentiste. Celles-ci peuvent d' ailleurs auto-osciller sans réactionacoustique du résonateur (technique du "buzz" bien connue <strong>de</strong>s musiciens) à <strong>la</strong> façon <strong>de</strong>scor<strong>de</strong>s vocales pour lesquelles l' eff<strong>et</strong> du conduit vocal (résonateur assimilé à un filtre excité enoscil<strong>la</strong>tions forcées) est négligeable dans l' entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong> leurs oscil<strong>la</strong>tions. Enfin, pour lesinstruments à anche simple, <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>de</strong>s auto-oscil<strong>la</strong>tions se "cale"approximativement sur une <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonance du tuyau, inférieure à <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>résonance <strong>de</strong> l' anche (régime "résonateur" selon <strong>la</strong> terminologie <strong>de</strong> Bouasse (1929)).Le système global est souvent représenté, sous forme d' un schéma-bloc, caractéristique d' unsystème non-linéaire asservi (cf. Figure I-2). La non-linéarité est, dans ce cas, supposéelocalisée à l' entrée <strong>de</strong> l' instrument (entrée du bec), ce qui perm<strong>et</strong> c<strong>et</strong>te représentation <strong>et</strong> facilitel' analyse <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur auto-entr<strong>et</strong>enu qui en résulte.Pressiond'alimentationExcitateurNon linéaireRésonateurLinéaireFigure I-2 : représentationd' un instrument à vent à anchesimple comme un systèmenon-linéaire asservi.Les systèmes physiques présentés dans ce paragraphe étant <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> musique, i<strong>la</strong>pparaît c<strong>la</strong>irement que <strong>la</strong> quantité a priori intéressante est celle qui définit ce qu' un auditeurperçoit, c' est-à-dire <strong>la</strong> pression acoustique externe. Dans le cas <strong>de</strong>s instruments à anchesimple, <strong>la</strong> pression acoustique générée par l' auto-oscil<strong>la</strong>tion dans le tuyau sonore est rayonnéepar les trous <strong>la</strong>téraux ouverts <strong>et</strong> par le pavillon. L' énergie rayonnée représente une p<strong>et</strong>itequantité <strong>de</strong> l' énergie totale mise en jeu dans l' oscil<strong>la</strong>tion, tout au moins pour les bassesfréquences du spectre. Le phénomène <strong>de</strong> rayonnement s' avère être un problème très complexeque nous ne nous attacherons pas à développer au cours <strong>de</strong> ce mémoire. Nous nousintéressons, dans tous les travaux présentés au cours <strong>de</strong> ce document, aux auto-oscil<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>sinstruments à vent, décrites à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s variables acoustiques internes. La connaissance <strong>de</strong> ces__________________________________________________________________________11


Partie A._________________________________________________________________<strong>de</strong>rnières suffit pour une <strong>la</strong>rge part à déterminer le champ <strong>de</strong> pression rayonné à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>fonction <strong>de</strong> transfert existant entre l' intérieur <strong>et</strong> l' extérieur du résonateur. Nous ne nousattacherons pas à détailler c<strong>et</strong>te fonction <strong>de</strong> transfert mais signalons que dans le cas <strong>de</strong>sinstruments à trous <strong>la</strong>téraux, elle est difficile à évaluer. En eff<strong>et</strong>, le son est rayonné, nonseulement par le pavillon, mais aussi par les trous <strong>la</strong>téraux ouverts, ce qui rend lesdiagrammes <strong>de</strong> directivité très complexes. Nous invitons le lecteur intéréssé à consulter lestravaux <strong>de</strong> Bena<strong>de</strong> (1985) <strong>et</strong> <strong>de</strong> Kergomard (1981).II. Modélisation physique : d'une <strong>de</strong>scription détaillée à un modèle élémentaire.II.1. Le système excitateur.II.1.1. L'anche.Description.L' anche <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te ou <strong>de</strong> saxophone est un simple oscil<strong>la</strong>teur mécanique, qui en vibrantagit comme une soupape <strong>et</strong> module le débit d' air entrant dans le bec. Elle est constituée d' unemince <strong>la</strong>me fixée au bec à l' ai<strong>de</strong> d' une ligature. Les matériaux utilisés pour sa constructionsont en général <strong>de</strong>s matériaux composites naturels anisotropes (roseau), ce qui rend soncomportement mécanique très complexe (cf. Heinrich, 1986, pour les anches doubles).Marandas <strong>et</strong> coll. (1994) montrent que le comportement <strong>de</strong> l' anche peut être assimilé à uncomportement <strong>de</strong> type viscop<strong>la</strong>stique, intervenant notamment pour <strong>de</strong>s anches mouillées. Eneff<strong>et</strong> le comportement mécanique du roseau mouillé diffère notablement <strong>de</strong> celui du roseausec. De nouvelles technologies perm<strong>et</strong>tent aujourd' hui <strong>de</strong> fabriquer <strong>de</strong>s anches à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>matériaux <strong>de</strong> synthèse dont les caractéristiques mécaniques se rapprochent <strong>de</strong> celles du roseau.En ce qui concerne sa géométrie, l' anche est taillée <strong>de</strong> telle façon que son épaisseur variecontinûment en fonction <strong>de</strong> sa <strong>la</strong>rgeur <strong>et</strong> <strong>de</strong> sa longueur. Seule <strong>la</strong> face inférieure est p<strong>la</strong>ne.Afin <strong>de</strong> caractériser l' anche globalement, les fabricants désignent l' anche par sa "force",exprimée en général à l' ai<strong>de</strong> d' un numéro. Ce numéro correspond grossièrement à <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>urstatique du système mécanique constitué par l' anche. En situation <strong>de</strong> jeu réelle, l' anche estfixée au bec à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligature <strong>et</strong> les conditions aux limites spatiales perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong>caractériser son comportement mécanique sont les suivantes :- pour <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement, <strong>la</strong> position <strong>de</strong> l' anche vers l' intérieur du bec estimposée par <strong>la</strong> table <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier (phénomène d' enroulement) dont <strong>la</strong> forme peut êtrecomplexe, on parle dans ce cas d' anche fermée. Les fabricants <strong>de</strong> becs caractérisent en général<strong>la</strong> géométrie du bec à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux paramètres, <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> table <strong>et</strong> l' ouverture.- pour une embouchure donnée, <strong>la</strong> lèvre inférieure du musicien impose une condition auxlimites (ce contact s' effectue sur une certaine surface), variant en fonction du jeu <strong>de</strong>l' instrumentiste. En eff<strong>et</strong>, pour chaque note, le musicien peut modifier légèrement son__________________________________________________________________________12


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________embouchure pour corriger les défauts <strong>de</strong> hauteur ou <strong>de</strong> <strong>timbre</strong> qu' il perçoit. La lèvre dumusicien est certainement ce qui caractérise l' eff<strong>et</strong> principal d' amortissement appliqué àl' anche, l' amortissement intrinsèque du matériau constituant l' anche (roseau) étant sans doutenégligeable vis-à-vis <strong>de</strong> celui imposé par <strong>la</strong> lèvre.Oscil<strong>la</strong>teur mécanique équivalent.Une première façon d' abor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> modélisation du système anche-bec-musicien est celleproposée par Stewart <strong>et</strong> Strong (1980). Ceux-ci assimilent l' anche à une poutre isotropeencastrée, <strong>de</strong> section variable, qui s' enroule sur <strong>la</strong> table du bec. Le mouvement d' un telsystème est décrit par :∂2∂x2⎡⎢E⎢⎣aIa∂(x)2y(x, t) ⎤⎥ + R2∂x⎥⎦a∂y(x,t)+ ρ∂taAa∂2y(x, t)∂t2= fa(x, t)(I-1a),où E a représente le module d' Young <strong>de</strong> l' anche supposée homogène, a (x) I le moment d' inertie<strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre modélisant l' anche, R a le coefficient d' amortissement flui<strong>de</strong>, ρ a <strong>la</strong> massevolumique <strong>de</strong> l' anche <strong>et</strong> A a sa section transversale. f a (x,t) est <strong>la</strong> force linéique appliquée à <strong>la</strong>poutre.Les solutions <strong>de</strong> l' équation (I-1a) sont connues pour chaque position x <strong>et</strong> chaque instant t àl' ai<strong>de</strong> d' une résolution numérique utilisant une discrétisation spatiale <strong>et</strong> temporelle. La lèvre <strong>de</strong>l' instrumentiste est modélisée par un amortissement localisé spatialement sur une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong>poutre <strong>de</strong> longueur vibrante <strong>de</strong> l' ordre <strong>de</strong> 5 mm. Lors du mouvement <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te poutre, lephénomène d' enroulement est pris en compte en supposant que le contact poutre-table du becest un choc iné<strong>la</strong>stique. La caractéristique dép<strong>la</strong>cement force appliquée est alors non-linéairepour les grands dép<strong>la</strong>cements vers l' intérieur du bec.Afin <strong>de</strong> dégager les propriétés essentielles à <strong>la</strong> compréhension <strong>de</strong> l' instrument à anche enauto-oscil<strong>la</strong>tion, l' anche est souvent assimilée à un système mécanique plus c<strong>la</strong>ssique. Dans lecas <strong>de</strong>s instruments à anche simple, <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>de</strong>s auto-oscil<strong>la</strong>tions estinférieure à <strong>la</strong> première fréquence propre <strong>de</strong> l' anche, on peut considérer c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière commeun simple ressort défini par sa rai<strong>de</strong>ur ou sa compliance (hypothèse "basses fréquences"). Pour<strong>de</strong>s fréquences plus élevées (registre aigu), <strong>la</strong> fréquence propre <strong>de</strong> l' anche peut avoir uneinfluence sur l' oscil<strong>la</strong>tion (Thompson, 1979). Dans ce cas, son comportement mécanique estsupposé linéaire, elle est assimilée à un oscil<strong>la</strong>teur harmonique à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté défini parun ensemble <strong>de</strong> paramètres équivalents. L' équation décrivant le comportement <strong>de</strong> l' extrémité<strong>de</strong> l' anche s' écrit :__________________________________________________________________________13


Partie A._________________________________________________________________2md y ( L , t ) dy( L, t)a + α a + kay( L, t)= F2a , (I-1b)dtdtoù m a , α a , kareprésentent respectivement <strong>la</strong> masse, l' amortissement, <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur équivalents àl' anche en situation <strong>de</strong> jeu. a Freprésente l' ensemble <strong>de</strong>s forces appliquées sur l' anche, y(L,t) <strong>la</strong>position <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> l' anche. Il est important <strong>de</strong> noter que ces paramètres sont <strong>de</strong>squantités équivalentes mesurées ou calculées à partir d' une <strong>de</strong>scription complète <strong>de</strong> <strong>la</strong>mécanique <strong>de</strong> l' anche. Ces <strong>de</strong>rniers sont d' ailleurs calculés dans le cas d' une anche assimilée àune poutre isotrope, encastrée, <strong>de</strong> section constante, à l' annexe A <strong>de</strong> ce mémoire.Débit d' anche.Lors <strong>de</strong> son mouvement, l' anche contrôle le débit entrant dans le bec <strong>et</strong> dép<strong>la</strong>ce unequantité d' air, appelée ici débit d' anche (débit dép<strong>la</strong>cé ou "pompé" par l' anche), noté a qui U estdéfini, dans un souci <strong>de</strong> simplicité, par :U t S dy ( t )a ( ) = a(I-2).dtS a est <strong>la</strong> surface efficace <strong>de</strong> l' anche, définie par Thompson (1979) comme suit par :SaL ∂y(x,t)b∫dx0=∂t(I-3).dy(L, t)dtC<strong>et</strong>te surface dépend ainsi <strong>de</strong> l' allure <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformée <strong>de</strong> l' anche lors <strong>de</strong> son mouvement <strong>et</strong> n' esta priori pas i<strong>de</strong>ntique à <strong>la</strong> surface totale <strong>de</strong> l' anche. C<strong>et</strong>te notion <strong>de</strong> débit d' anche perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>définir l' impédance d' anche, notée Z a , rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression acoustique dans le bec <strong>et</strong> du débitd' anche U a .Anche p<strong>la</strong>quée ou enroulée.Pour <strong>de</strong>s oscil<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> amplitu<strong>de</strong>, on peut observer expérimentalement (Gilbert,1991) que l' anche s' enroule jusqu' à être p<strong>la</strong>quée sur <strong>la</strong> table du bec sur une durée nonnégligeable <strong>de</strong> chaque pério<strong>de</strong>. Dans ce cas, l' air ne peut plus pénétrer à l' intérieur du bec <strong>et</strong> <strong>la</strong>vitesse <strong>de</strong> l' anche est nulle sur <strong>la</strong> partie en contact avec le bec. En première approximation, c<strong>et</strong>eff<strong>et</strong> est caractérisé en supposant que l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent à l' anche occupe <strong>la</strong>position -H (H représente l' ouverture du bec en l' absence <strong>de</strong> pression d' alimentation, cf. FigureA-1, annexe A) pour toute position y inférieure à -H <strong>et</strong> que le débit U a est nul. L' anche estmodélisée par un oscil<strong>la</strong>teur harmonique dont <strong>la</strong> position est limitée dans l' espace. Le14__________________________________________________________________________


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________phénomène <strong>de</strong> p<strong>la</strong>quage est assimilé à un choc iné<strong>la</strong>stique, dans ce cas, on parle d' oscil<strong>la</strong>tions"anche battante" pour lesquelles une forte non-linéarité est induite entre <strong>la</strong> force appliquée <strong>et</strong>le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> l' anche (cf. Figure I-3).y-k .H a- HFaFigure I-3 : allure <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion dép<strong>la</strong>cementforce pour une anche assimilée à un ressort encondition "anche battante" (trait continu) ou encondition d' enroulement (tir<strong>et</strong>).Les allures temporelles <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong>position <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> l' anche mesurés (Backus, 1961 ; Meynial, 1988 ; Gilbert, 1991 ;Idogawa, 1993) montrent que l' hypothèse "anche battante" est finalement une assez bonneapproximation du phénomène d' enroulement. Néanmoins, en réalité, <strong>la</strong> discontinuité <strong>de</strong> <strong>la</strong>dérivée dy ( L , t )est atténuée par <strong>la</strong> forme courbée <strong>de</strong> <strong>la</strong> table du bec. Lors <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tionsdF ( t)anumériques, c<strong>et</strong>te discontinuité conduit à <strong>de</strong>s problèmes qu' il est possible <strong>de</strong> supprimer enchoisissant une fonction <strong>de</strong> lissage schématisant le phénomène d' enroulement (cf. Figure I-3).La prise en compte <strong>de</strong> c<strong>et</strong> enroulement n' est d' ailleurs pas sans conséquence sur le calcul <strong>de</strong>srégimes d' oscil<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> certaines notes : lors <strong>de</strong> synthèses, Ducasse (1990) montre que cephénomène est essentiel pour contrôler <strong>la</strong> bonne émission <strong>de</strong>s notes graves du saxophone.Nous modélisons le phénomène d' enroulement dû à <strong>la</strong> table du bec <strong>de</strong> façon théorique enassimi<strong>la</strong>nt l' anche à une poutre isotrope encastrée, <strong>et</strong> le profil du bec à un cercle, à l' annexe A<strong>de</strong> ce mémoire. Ce phénomène est décrit à l' ai<strong>de</strong> d' un oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent à <strong>la</strong>poutre dont les paramètres (masse, rai<strong>de</strong>ur,...) varient en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> position <strong>de</strong> l' extrémité<strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre.II.1.2. L' hydrodynamique <strong>de</strong> l' écoulement à l' entrée du bec.Le comportement du j<strong>et</strong> entrant dans le bec est ce qui détermine <strong>la</strong> non-linéarité essentielledu système bouclé équivalent (cf. Figure I-2), tout au moins pour les instruments à anchesimple. La modélisation <strong>de</strong> c<strong>et</strong> élément est donc importante pour une analyse correcte <strong>de</strong>srégimes d' oscil<strong>la</strong>tion. De plus, le contenu spectral <strong>et</strong> l' enveloppe temporelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> pressionacoustique interne dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te caractéristique.N.B. Les résultats présentés dans ce paragraphe sont essentiellement extraits <strong>de</strong> Hirschberg<strong>et</strong> coll. (1991 <strong>et</strong> 1994a).Ecoulement à l' entrée du bec en régime stationnaire.__________________________________________________________________________15


Partie A._________________________________________________________________Les travaux entrepris sur ce suj<strong>et</strong> s' attachent d' abord à caractériser le comportement du j<strong>et</strong>en régime stationnaire. En général, l' écoulement peut être supposé non visqueux <strong>et</strong>incompressible mais <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong>s couches limites visqueuses est indispensable pourexpliquer <strong>la</strong> formation d' un j<strong>et</strong> au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> sortie du canal formé par l' anche <strong>et</strong> <strong>la</strong> surfacedu bec (cf. Figure I-4).Vue <strong>de</strong> profilVue <strong>de</strong> faceOuverture du bec : y+HFormation d'un j<strong>et</strong>.Up(t)PaLigne <strong>de</strong> courant.Décollement à l'entréeZone <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>ngeHj<strong>la</strong>rgeur bHauteur du j<strong>et</strong> : HjFigure I-4 : formation <strong>de</strong> j<strong>et</strong> à <strong>la</strong> sortie du canal anche-table du bec pour un écoulementstationnaire sans décollement (d' après Hirschberg <strong>et</strong> coll., 1990).Le j<strong>et</strong> formé, <strong>de</strong> hauteur H j directement corrélée avec l' ouverture y+H, se transforme ensortant du canal, en un écoulement turbulent dans une "zone <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>nge" où il y a perte <strong>de</strong>charge <strong>et</strong> conservation du débit. Le débit est alors réparti sur <strong>la</strong> section d' entrée du résonateur.Le débit entrant dans le bec est directement déduit, à chaque instant, <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>Bernoulli en régime stationnaire :2U( t) = b. H j. ( Pa− p( t))ρ(I-4a).où b est <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> l' anche (voire une <strong>la</strong>rgeur effective si on prend en compte lesouvertures <strong>la</strong>térales), <strong>et</strong> bH j <strong>la</strong> section <strong>de</strong> passage du j<strong>et</strong>. En résumé, pour ce typed' écoulement, <strong>la</strong> pression d' alimentation a Pcontrôle <strong>la</strong> vitesse, <strong>la</strong> hauteur du j<strong>et</strong> contrôle ledébit. En fait, <strong>la</strong> section <strong>de</strong> passage offerte au j<strong>et</strong> est constituée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux parties distinctes quesont <strong>la</strong> section frontale définie par <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur b <strong>et</strong> par l' ouverture (y+H) <strong>et</strong> <strong>la</strong> section <strong>la</strong>téraleexistant entre l' anche <strong>et</strong> le profil du bec. Tout d' abord, <strong>la</strong> section <strong>de</strong> passage <strong>de</strong> l' air estassimilée à <strong>la</strong> section frontale, <strong>la</strong> hauteur du canal est supposée constante sur toute salongueur.Les résultats expérimentaux décou<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> mesures sur <strong>de</strong>s géométries simplifiées à <strong>de</strong>uxdimensions (hauteur du canal <strong>et</strong> longueur du canal) montrent que <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> j<strong>et</strong> existe__________________________________________________________________________16


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________aussi à l' entrée du canal <strong>et</strong> que <strong>la</strong> hauteur du j<strong>et</strong> dépend du rapport entre l' ouverture du bec(y+H) <strong>et</strong> <strong>la</strong> longueur du canal. Pour <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s ouvertures, un j<strong>et</strong> <strong>de</strong> hauteur H j inférieure à <strong>la</strong>hauteur du canal (y+H) se forme : il y a existence d' une vena-contracta définie par lecoefficient α tel que H j = α( y + H). Ce coefficient dépend fortement <strong>de</strong> <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong>l' entrée, <strong>et</strong> en particulier <strong>de</strong>s "angles d' attaque". Pour <strong>de</strong> faibles ouvertures, après unécoulement avec décollement sur une longueur d' environ (y+H), le j<strong>et</strong> se recolle sur les paroisdu canal. Sur c<strong>et</strong>te distance, le comportement du j<strong>et</strong> peut être assimilé à un écoulement <strong>de</strong>Poiseuille (Hirschberg <strong>et</strong> coll., 1990) (cf. Figure I-5).ABy+HJ<strong>et</strong>J<strong>et</strong>HjH jFigure I-5 : comportement du j<strong>et</strong> en régime stationnaire pour diverses configurations du cana<strong>la</strong>nche-table du bec. Cas A : existence d' une vena-contracta ; formation d' un j<strong>et</strong> sansrecollement. Cas B : recollement du j<strong>et</strong> après écoulement avec décollement.La géométrie du canal impose, <strong>de</strong> plus, <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> décollement <strong>de</strong> j<strong>et</strong> à <strong>la</strong> sortie ducanal (cf. Figure I-6). Dans un cas, le point <strong>de</strong> décollement du j<strong>et</strong> est parfaitement déterminépar <strong>la</strong> géométrie du bec, dans l' autre le point <strong>de</strong> décollement n' est pas fixé. Des étu<strong>de</strong>s récentesabor<strong>de</strong>nt ce problème pour <strong>de</strong>s applications voisines (cor<strong>de</strong>s vocales <strong>et</strong> lèvres, Pelorson <strong>et</strong>coll., 1994).ABJ<strong>et</strong>J<strong>et</strong>Figure I-6 : influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> géométrie du bec sur le point <strong>de</strong> décollement du j<strong>et</strong> (d' aprèsHirschberg, 1994b). Cas A : point <strong>de</strong> décollement fixé par <strong>la</strong> géométrie interne du bec. Cas B :point <strong>de</strong> décollement non fixé.__________________________________________________________________________17


Partie A._________________________________________________________________Des mesures effectuées sur <strong>de</strong>s géométries réelles (Maurin, 1992 ; Valkering, 1993)donnent <strong>de</strong>s résultats proches <strong>de</strong> ceux obtenus sur géométrie simplifiée. Les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong>section <strong>la</strong>térale sont, dans ce cas, difficiles à estimer mais ne semblent pas modifier <strong>la</strong> nature<strong>de</strong>s comportements. La prise en compte d' une surface équivalente dépendant <strong>de</strong> <strong>la</strong> surfacefrontale <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>la</strong>térale (Waeffler, 1992 ; Hirschberg <strong>et</strong> coll., 1994a) perm<strong>et</strong>traitd' interpréter les résultats semi-empiriques obtenus par Backus (1963) <strong>et</strong> Ne<strong>de</strong>rveen (1969) :4 2U = D.( y + H) 3 ( P − p)3 (I-4b).aoù D est une constante. Cependant, les mesures <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites ouvertures sur <strong>de</strong>s becs réels sontdifficiles à réaliser avec une gran<strong>de</strong> fiabilité. Les valeurs <strong>de</strong>s puissances appliquées à (y+H) <strong>et</strong>(P a -p) peuvent ainsi être entachées d' une incertitu<strong>de</strong> non négligeable.Ecoulement à l' entrée du bec en régime dynamique.Les étu<strong>de</strong>s entreprises en régime stationnaire perm<strong>et</strong>tent <strong>la</strong> compréhension quantitative <strong>de</strong>sphénomènes intervenant au niveau du canal d' entrée du système bec-anche. Cependant, ellesne suffisent pas à connaître le comportement <strong>de</strong> l' écoulement en régime dynamique, utile pourune modélisation du système excitateur en situation <strong>de</strong> jeu. Dans ce cas, Backus (1963),Fl<strong>et</strong>cher (1979), Schumacher (1981), Keefe (1992), utilisent un modèle tenant compte duterme d' inertie dû à <strong>la</strong> masse d' air m hyd dans le canal.P2a +1 ⎡ U(t) ⎤− p(t) = ρ2⎢(y H)b⎥⎣ + ⎦mhyddU(t)dt(I-4c)On peut noter que m hyd est estimé à partir <strong>de</strong> mesures (Backus, 1963) ou d' analogie avecun diaphragme (Schumacher, 1981) reposant sur une hypothèse acoustique (faiblesamplitu<strong>de</strong>s, pas d' écoulement moyen) entraînant une surestimation <strong>de</strong> ce terme déjànégligeable (Ne<strong>de</strong>rveen, 1969).Les mesures réalisées en régime dynamique par Meynial (1988), Gilbert (1989), Maurin(1992) à partir d' une bouche artificielle décrite à l' annexe C2 ne perm<strong>et</strong>tent pas <strong>de</strong> confirmerou d' infirmer quantitativement les conclusions tirées <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s en régime stationnaire. Ladifficulté à m<strong>et</strong>tre en oeuvre <strong>de</strong>s techniques expérimentales fiables ne perm<strong>et</strong> pas <strong>de</strong> dégagerun modèle évolué <strong>et</strong> satisfaisant en régime dynamique.Force hydrodynamique ou force <strong>de</strong> Bernoulli.18__________________________________________________________________________


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________L' anche est soumise à une force hydrodynamique répartie, résultant <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence <strong>de</strong>schamps <strong>de</strong> pression <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d' autre <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux faces ; <strong>la</strong> force hydrodynamique est donnéeen bonne approximation par :LFhyd (t) = b∫ [ p(x, t) − Pa(x, t) ]dx . , (I-5a)0où b est <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> l' anche, p(x, t) <strong>la</strong> pression dans le bec, a P(x, t) <strong>la</strong> pression d' alimentationdans <strong>la</strong> cavité buccale <strong>et</strong> L <strong>la</strong> longueur libre <strong>de</strong> l' anche. En régime dynamique, notons que si lechamp <strong>de</strong> pression <strong>et</strong> donc F hyd ne dépen<strong>de</strong>nt que <strong>de</strong> l' ouverture, c<strong>et</strong>te force ne travaille pas <strong>et</strong>ne peut entr<strong>et</strong>enir l' oscil<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l' anche.Par analogie avec l' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s vocales, Worman (1971) <strong>et</strong> Schumacher (1981)proposent une force additionnelle appelée "force <strong>de</strong> Bernoulli" qui reposerait sur lerecouvrement partiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression après <strong>la</strong> sortie du canal anche-table. Hirschberg (1990)souligne que l' hypothèse employée par Worman (1971) pour calculer <strong>la</strong> force <strong>de</strong> Bernoulli(application <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> Bernoulli au <strong>de</strong>là du canal anche-table) n' est pas cohérente avecl' hypothèse <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> j<strong>et</strong> à <strong>la</strong> sortie <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier.Une modélisation "raisonnable".La compréhension du comportement <strong>de</strong> l' écoulement entrant dans le bec s' avérantincomplète à l' heure actuelle en régime dynamique, Hirschberg <strong>et</strong> coll. (1994a) suggèrel' utilisation d' un modèle simple. Un tel modèle, utilisé couramment (Wilson <strong>et</strong> Beavers, 1974 ;Eliott <strong>et</strong> Bowsher, 1982 ; Saneyoshi <strong>et</strong> coll., 1987 ; Fl<strong>et</strong>cher, 1992 ) suppose un écoulementpeu visqueux, incompressible <strong>et</strong> quasi-stationnaire avec séparation <strong>et</strong> formation <strong>de</strong> j<strong>et</strong> ensortie du canal. De plus le canal est supposé être <strong>de</strong> hauteur y+H constante sur sa longueur, <strong>la</strong>hauteur H j du j<strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntique à <strong>la</strong> hauteur du canal. Un tel comportement est décrit par :2U = b.( y + H). ( Pa− p). (I-5b)ρLa conservation du débit en régime dynamique s' écrit comme suit (cf. Figure I-7) :U = U + U(I-5c)ea<strong>et</strong> U = 0 si l' anche est p<strong>la</strong>quée.__________________________________________________________________________19


Partie A._________________________________________________________________BecPa-H0UancheUapUeFigure I-7 : conservation <strong>de</strong>s débits. Le débitU entrant dans le bec est égal à <strong>la</strong> somme dudébit "pompé par l' anche" U a <strong>et</strong> du débitentrant dans le résonateur U e .LèvreyDans <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce document, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (I-5b) est notée U = NL ∆ p, y où ∆p=P a -p.En régime stationnaire, <strong>la</strong> pression étant supposée uniforme dans le bec <strong>et</strong> <strong>la</strong> hauteur ducanal constante sur sa longueur, <strong>la</strong> force <strong>de</strong> Bernoulli décrite ci-<strong>de</strong>ssus est <strong>la</strong> forcehydrodynamique appliquée sur l' anche, donnée par :Fhyd = −Shyd.( Pa− p) (I-6).La surface S hyd n' est pas <strong>la</strong> surface réelle <strong>de</strong> l' anche, ni a priori <strong>la</strong> surface efficace <strong>de</strong> l' anchedécrite au paragraphe II.1.1., mais une surface équivalente que nous définissons précisément àl' annexe A <strong>de</strong> ce mémoire dans l' hypothèse d' une anche modélisée par une poutre isotropeencastrée à section constante.II.2. Le résonateur.II.2.1. Un gui<strong>de</strong> d' on<strong>de</strong>s dans le cadre <strong>de</strong> l' acoustique linéaire.Impédance d' entrée.Dans l' hypothèse <strong>de</strong> pressions acoustiques <strong>de</strong> faibles amplitu<strong>de</strong>s dans le résonateur, lecomportement acoustique <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier est supposé linéaire. Le résonateur, alors vu commeun filtre, est décrit par son impédance d' entrée, c' est-à-dire sa fonction <strong>de</strong> transfert entre ledébit entrant <strong>et</strong> <strong>la</strong> pression dans le bec :Zep( jω)( jω)= . (I-7a),U ( jω)eDans le domaine temporel, il est caractérisé par sa réponse impulsionnelle g(t), transformée<strong>de</strong> Fourier inverse <strong>de</strong> Z e (jω).20__________________________________________________________________________


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________p(t)∫ ∞ −∞= g(t) ∗ U (t) = g( τ).U(t − τ)dτee(I-7b)Pour <strong>de</strong>s résonateurs <strong>de</strong> forme simple, l' impédance est connue analytiquement. Par contre ilest nécessaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesurer ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> calculer numériquement pour <strong>de</strong>s tuyaux aux formes pluscomplexes. Les moyens couramment utilisés sont les ponts <strong>de</strong> mesure d' impédance (Bena<strong>de</strong>,1973 ; Backus, 1974 ; Caussé <strong>et</strong> coll., 1984 ; Bena<strong>de</strong> <strong>et</strong> Ibisi, 1985 ; Gibiat, 1990 ; Dalmont <strong>et</strong>Bruneau, 1991) ou les programmes <strong>de</strong> calcul d' impédance d' entrée (Plitnik, 1979 ; Kergomard,1981 ; Keefe, 1981 ; logiciel Resonans). En outre les caractéristiques du résonateur peuventêtre connues à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesures dans le domaine temporel (Campbell <strong>et</strong> coll., 1994 ; Watson<strong>et</strong> Bowsher, 1988).Fonction <strong>de</strong> réflexion en on<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nesPour les résonateurs couramment appliqués à <strong>la</strong> facture instrumentale, l' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>propagation <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s acoustiques dans ces gui<strong>de</strong>s d' on<strong>de</strong>s est généralement réalisée ensupposant une propagation du premier mo<strong>de</strong> acoustique, le mo<strong>de</strong> p<strong>la</strong>n. C<strong>et</strong>te hypothèse estbien sûr vali<strong>de</strong>, dans les gui<strong>de</strong>s cylindriques, pour <strong>de</strong>s fréquences inférieures à <strong>la</strong> premièrecfréquence <strong>de</strong> coupure f c , définie par fc = 1 , 84 .où R est le rayon du gui<strong>de</strong> <strong>et</strong> c <strong>la</strong> célérité du2πRson. Pour les gui<strong>de</strong>s non cylindriques, Kergomard (1981) propose un critère <strong>de</strong> validité dumodèle on<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ne reposant sur les données géométriques du résonateur. Pour les instrumentsréels, le résonateur n' est bien sûr pas constitué d' un simple gui<strong>de</strong> cylindrique mais peutcomprendre une série <strong>de</strong> trous <strong>la</strong>téraux, un pavillon. Ces éléments provoquent une série <strong>de</strong>discontinuités <strong>et</strong> sont générateurs <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s évanescents (cf. par exemple Keefe, 1982 ;Kh<strong>et</strong>tabi, 1994). L' hypothèse "on<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes" est alors vali<strong>de</strong> sur une <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>fréquentielle plus faible. Dans le domaine <strong>de</strong> validité <strong>de</strong> l' approximation on<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes, lecomportement acoustique du résonateur peut être caractérisé par le coefficient <strong>de</strong> réflexion enon<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes, défini par :Rp( jω)=Ze( jω)− ZZ ( jω)+ Zecc, (I-7c)où Z c représente l' impédance caractéristique d' un résonateur cylindrique <strong>de</strong> section S i<strong>de</strong>ntiquecà <strong>la</strong> section d' entrée du résonateur étudié, définie par Zc = ρ . En considérant une on<strong>de</strong> allerSp + (t) <strong>et</strong> une on<strong>de</strong> r<strong>et</strong>our p - (t) dans le résonateur telles que :p− ( t) = rp( t) ∗p+( t) ,__________________________________________________________________________21


Partie A._________________________________________________________________où r p (t) est <strong>la</strong> transformée <strong>de</strong> Fourier inverse <strong>de</strong> R p (jω), <strong>et</strong> définies par :p( t) = p+ ( t) + p−( t)Zc U( t) = p+ ( t) − p− ( t),<strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (I-7a) peut s' écrire, dans le domaine temporel, dans le cadre <strong>de</strong> l' approximation <strong>de</strong>son<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes :p( t) = r ( t) ∗ p( t) + Z U ( t) + Z U ( t)(I-7d).p c e c eL' expression (I-7d) ci-<strong>de</strong>ssus est alors très utilisée à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion (Schumacher, 1981; Mc Intyre, 1983 ; Keefe, 1992). Le support temporel <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion étant pluscourt que celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse impulsionnelle, les temps <strong>de</strong> calcul sont considérablementdiminués. Pour une présentation détaillée <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion, on pourra se reporter àKergomard (1994).N.B. Dans l' expression (I-7d) ci-<strong>de</strong>ssus, nous supposons que <strong>la</strong> célérité du son ne dépend pas<strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence (pas <strong>de</strong> dispersion). Par conséquent, l' impédance caractéristique Z c est uneconstante.Influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> cavité buccale, du coup<strong>la</strong>ge flui<strong>de</strong> structure, <strong>de</strong> l' écoulement moyen.Dans le cadre <strong>de</strong> l' approximation linéaire, toute l' information décrivant le comportement durésonateur est contenue dans le terme d' impédance Z e (jω). C<strong>et</strong>te impédance peut tenir compte<strong>de</strong> facteurs extérieurs à <strong>la</strong> colonne d' air tels que <strong>la</strong> cavité buccale <strong>de</strong> l' instrumentiste <strong>et</strong> <strong>la</strong>vibration mécanique <strong>de</strong>s parois du résonateur. Les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> cavité buccale sont discutés parClinch <strong>et</strong> coll. (1982), Backus (1985), Johnston <strong>et</strong> coll., (1986). La cavité buccale apparaîtcomme un <strong>de</strong>uxième résonateur, p<strong>la</strong>cé en amont <strong>de</strong> l' instrument, à l' intérieur duquel <strong>la</strong>pression acoustique n' est pas négligée <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> pression acoustique à l' entrée <strong>de</strong> l' instrument.Les résultats présentés dans <strong>la</strong> littérature y sont quelquefois contradictoires <strong>et</strong> à notreconnaissance il n' existe pas encore <strong>de</strong> confrontation théorie expérience caractérisant ces eff<strong>et</strong>sparticuliers. Les travaux préliminaires entrepris sur le coup<strong>la</strong>ge entre <strong>la</strong> colonne d' air <strong>et</strong> <strong>la</strong>vibration mécanique <strong>de</strong>s parois d' un résonateur <strong>de</strong> forme simple (Backus, 1965 ; Gautier,1994) montrent que, dans <strong>de</strong>s cas très particuliers, le coup<strong>la</strong>ge flui<strong>de</strong> structure décale lesfréquences <strong>de</strong> résonances du résonateur. Des résultats expérimentaux convaincants sur le suj<strong>et</strong>appliqués aux instruments à vent nous sont aujourd' hui inconnus. Enfin l' écoulement moyen<strong>de</strong> l' air dans le résonateur a une influence sur l' impédance d' entrée. Backus (1964) montre que22__________________________________________________________________________


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________c<strong>et</strong> écoulement agit principalement sur le facteur <strong>de</strong> qualité <strong>et</strong> sur <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance<strong>de</strong>s pics <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong> l' impédance d' entrée.II.2.3. Non-linéarités dans un gui<strong>de</strong> d' on<strong>de</strong>s.Lors du fonctionnement "normal" d' un instrument tel que <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te, les niveauxacoustiques dans le bec atteignent <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> l' ordre <strong>de</strong> 160 dB, <strong>la</strong>issant penser quel' approximation <strong>de</strong> l' acoustique linéaire dans le résonateur n' est plus vali<strong>de</strong>. Certainesexpériences m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s problèmes, pouvant être liés aux phénomènes <strong>de</strong>propagation non-linéaire <strong>et</strong> autres non-linéarités localisées telles que celles existant au niveaud' orifices percés dans un tuyau (cf. Ingard <strong>et</strong> Ising, 1967) : Ne<strong>de</strong>rveen (1969) <strong>et</strong> Keefe (1983)montrent que <strong>de</strong>ux résonateurs d' impédances d' entrée supposées i<strong>de</strong>ntiques, différentssimplement par <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong>s trous <strong>la</strong>téraux, ne se comportent absolument pas <strong>de</strong> façonsimi<strong>la</strong>ire s' ils sont utilisés en "régime c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te". Pour l' un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux, dont <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong>s trous<strong>la</strong>téraux est très faible, l' émission d' un son est très difficile. Pour l' autre, le fonctionnement estproche <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te. Hirschberg <strong>et</strong> coll. (1991) discute <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> vortex induitsau niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> terminaison <strong>et</strong> <strong>de</strong>s trous <strong>la</strong>téraux d' un résonateur en présence d' un écoulementmoyen dans les termes <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie aéroacoustique <strong>de</strong> Howe (1975). Pour les résonateurs <strong>de</strong>type cuivres, <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> choc dues à <strong>la</strong> non-linéarité <strong>de</strong> propagation apparaissent(Hirschberg <strong>et</strong> coll., 1994a). A partir <strong>de</strong> confrontations entre pressions internes <strong>et</strong> externespour les cuivres, Beauchamp (1980) a également évoqué ces phénomènes. Ceci estapparemment moins spectacu<strong>la</strong>ire sur les signaux <strong>de</strong> pression acoustique <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.Néanmoins, pour faire évoluer le modèle physique <strong>et</strong> prendre en compte les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong>phénomènes subtils tels que ceux décrits au paragraphe précè<strong>de</strong>nt, il faudra étudier en détailles différentes caractéristiques non linéaires décrites ici. Malgré tout, le choix d' un modèleglobal reposant sur l' hypothèse d' une non linéarité localisée <strong>et</strong> d' un résonateur aucomportement linéaire est déjà perceptivement intéressant pour <strong>de</strong>s simu<strong>la</strong>tions dédiées àl' obtention d' une synthèse sonore réaliste (Ducasse, 1990).II.3. Un modèle physique élémentaire.Pour terminer ce chapitre consacré à <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription physique <strong>de</strong>s instruments à anchesimple, nous r<strong>et</strong>enons un modèle physique dit "modèle élémentaire", utilisé comme référenc<strong>et</strong>out au long <strong>de</strong> ce mémoire. Les composantes du système excitateur <strong>et</strong> du résonateur sontmodélisées comme suit (cf. Figure I-8).__________________________________________________________________________23


Partie A._________________________________________________________________Lèvre- H0PaU U a UeMaanchekaα aZone <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>ngepFigure I-8 : représentationschématique <strong>de</strong> l' entrée d' uninstrument à anchesimple à partir du modèleélémentaire.yCe modèle élémentaire est décrit à partir <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux variables acoustiques p <strong>et</strong> U <strong>et</strong> d' unevariable géométrique y. Les <strong>de</strong>ux variables acoustiques p <strong>et</strong> U sont définies au niveau <strong>de</strong>l' entrée du résonateur. Dans <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce document, l' entrée du résonateur est définie commeétant l' entrée du bec. La géométrie <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier étant re<strong>la</strong>tivement complexe, il est assimilé àune pièce cylindrique <strong>de</strong> diamètre égal au diamètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie cylindrique du bec(typiquement 15 mm pour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> 16 mm pour le saxophone alto) <strong>et</strong> <strong>de</strong> volume égal auvolume du bec.Le modèle élémentaire.Le modèle élémentaire repose sur les hypothèses suivantes :• L' anche est assimilée à un oscil<strong>la</strong>teur harmonique excité par <strong>la</strong> force hydrodynamique hyd Fdéfinie par l' expression (I-6). La surface hyd S intervenant dans le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> forcehydrodynamique perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> définir une masse surfacique, notée µ a , équivalente à l' anche <strong>et</strong>mdéfinie par µa a = .ShydL' équation décrivant le comportement <strong>de</strong> l' anche s' écrit ainsi (Wilson <strong>et</strong> Beavers, 1974 ;Thompson, 1979 ; Schumacher, 1981 ; Saneyoshi <strong>et</strong> coll., 1987 ; Fl<strong>et</strong>cher, 1990 ; Keefe,1992) :2d y( t) g dy ( t ) 2 ∆ p+ a + ωay( t)= − , où2dt dtµa(I-8a)gaαam <strong>et</strong> 2 k= , ωa=maaa. On parle alors <strong>de</strong> régime d' oscil<strong>la</strong>tion en "anche battante" lorsque àcertains instants p(t) vérifie p − Pa= −∆ p ≥ Ppoù Pp = µ aωa2 H : l' anche est p<strong>la</strong>quée sur <strong>la</strong>table du bec (y= -H) <strong>et</strong> le débit entrant dans le bec est nul.24__________________________________________________________________________


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________• L' air entrant dans le bec est assimilé à un écoulement peu visqueux quasi-stationnaire sansdécollement à l' entrée. L' expression du débit entrant est donnée par (cf. re<strong>la</strong>tion I-5b) :2U( t) = b. y( t) + H Pa− p( t) = NL ∆ p( t), y( t)ρ(I-8b)• Les caractéristiques du résonateur sont supposées linéaires. Ce <strong>de</strong>rnier est ainsi représenté àl' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> son impédance d' entrée Z e (jω) dans le domaine fréquentiel, <strong>de</strong> sa fonction <strong>de</strong>réflexion r p (t) dans le domaine temporel.• L' influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> cavité buccale <strong>de</strong> l' instrumentiste n' est pas prise en compte ; <strong>la</strong> pressionacoustique à l' intérieur <strong>de</strong> celle-ci est supposée nulle.Le modèle élémentaire est ainsi décrit par le système d' équations :p( jω) = Ze( jω) Ue( jω), (I-9a)U( t) = NL ∆ p( t) ; y( t), (I-9b)⎡ 1 1 ⎤U(jω ) = Ue(jω)+ Ua(jω)= ⎢ + ⎥p(jω), (I-9c)⎣Ze(jω)Za(jω)⎦2d y( t) g dy ( t ) 2 ∆ p+ a + ωay( t)= − .2dt dtµa(I-9d)où Z a est l' impédance d' anche. Si l' anche est assimilée à une simple rai<strong>de</strong>ur, son admittance Y aest purement capacitive <strong>et</strong> définie par :Ya1( jω)= =Z ( jω)aSjω aµ ω2 . (I-10a)aaSi l' anche est modélisée par un oscil<strong>la</strong>teur linéaire à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté, l' admittance d' ancheest :YajωS( jω)=a2 2µ ( ω − ω + jωg)a a a(I-10b)Un tel système d' équations est souvent représenté (cf. Figure I-9) sous <strong>la</strong> forme d' unsystème asservi (Bena<strong>de</strong> <strong>et</strong> Gans, 1968 ; Elliot <strong>et</strong> Bowsher, 1982), schéma fonctionnel utilisépour l' étu<strong>de</strong> du comportement <strong>de</strong> l' instrument au seuil linéaire (seuil d' instabilité local <strong>de</strong> <strong>la</strong>position d' équilibre) défini <strong>et</strong> discuté au paragraphe III.1.__________________________________________________________________________25


Partie A._________________________________________________________________PaPa - p=∆ppDynamique <strong>de</strong>l'ancheNon linéarité d'entrée :U = NL [ Pa-p ; y ]yRésonateur équivalent :impédance d'entrée ZUFigure I-9 : le modèleélémentaire vu comme unsystème asservi nonlinéaire.L' impédanceéquivalente Z est définieZ Zpar Z =e a.Z + ZeaξaP( t) = y( t)+aµ ωddt⎛ ξ⎜⎝ Ua2a⎛(t) ⎞ ⎜ 0⎟ = ⎜(t) ⎠ ⎜⎝−Saω, le mouvement <strong>de</strong> l' anche peut être écrit sous <strong>la</strong> forme suivante :1⎞⎟⎛ ξ⎟⎜⎟⎝U⎠(t) ⎞⎛⎜⎟ + Sap(t0(t) ⎜⎠⎝ µ aa aS)aa2aa − gaEn⎞⎟⎟. (I-10c)⎠posantDe plus, <strong>la</strong> condition anche battante impose :⎛ y(t) ⎞ ⎛− H⎞U( t) = 0 <strong>et</strong> ⎜⎟ = ⎜ ⎟⎝ Ua(t) ⎠ ⎝ 0 ⎠si y( t)≤ − H .C<strong>et</strong>te écriture est utilisée dans <strong>la</strong> partie B <strong>de</strong> ce mémoire (simu<strong>la</strong>tions numériques dans ledomaine temporel <strong>de</strong>s instruments à anche simple) afin d' obtenir un système d' équationsdiscrètes représentant le comportement <strong>de</strong> l' anche.Modèle élémentaire "basses fréquences".Ce modèle élémentaire peut être transformé en un modèle dit modèle "basses fréquences"en assimi<strong>la</strong>nt l' anche à un simple ressort (cf. § II.1.1.) dont le débit d' anche U a est nul. Lesystème d' équations (I-9) se simplifie en <strong>de</strong>ux équations couplées avec pour inconnues p(t) <strong>et</strong>U(t) :p( jω) = Ze( jω). U( jω), (I-11a)b2U( t) = p( t) − P2 bµ ω ρPa− p( t), (I-11b)aa26__________________________________________________________________________


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________où Pb = Pa − µ aωa2 H est <strong>la</strong> pression "anche battante" : <strong>la</strong> condition anche battante est rempliepour p( t) ≤ P b , le débit entrant dans le bec est nul.(cf. Figure I-10). Dans c<strong>et</strong>te hypothèse, <strong>la</strong>re<strong>la</strong>tion décrivant le comportement du j<strong>et</strong> entrant dans le bec est une re<strong>la</strong>tion instantanée <strong>de</strong> <strong>la</strong>pression (le débit <strong>et</strong> <strong>la</strong> pression sont toujours en phase). Sinon, le débit entrant dans le bec estune fonction du saut <strong>de</strong> pression ∆p <strong>et</strong> du dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> l' anche.2e-4Débit U3[m /s]1e-40PbPaFigure I-10 : allure <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tioninstantanée (I-11b) pression-débit dansle bec d' un instrument à anche simple(cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation bassesfréquences).-1,5e-4-2000 1000 0 1000 2000Pression p [Pa]III. Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> résolution <strong>et</strong> régimes d' oscil<strong>la</strong>tion.III.1. Position d' équilibre <strong>et</strong> "seuil linéaire".Existence <strong>de</strong> <strong>la</strong> position d' équilibreLe système d' équations (I-9) adm<strong>et</strong> une solution singulière indépendante du tempscorrespondant à une pression p° acoustique nulle dans le bec, un débit constant entrant dans lebec Uo, <strong>et</strong> une position d' équilibre yo <strong>de</strong> l' anche :⎧ P⎪y°= −a2⎪ µ aωa⎪P⎨U°= b(H −a⎪ µ aω⎪p°= 0⎪⎪⎩2a)2Pρa=µabω2a(P − P )pa2Pρa(I-12)Notons que dans le cadre du modèle élémentaire, pour une pression d' alimentation supérieureà P p =µ a ω2 a H, dite "pression <strong>de</strong> p<strong>la</strong>quage", l' anche est p<strong>la</strong>quée (y= -H), le débit entrant dansle bec est nul.__________________________________________________________________________27


Partie A._________________________________________________________________Stabilité linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> position d' équilibre.Il est alors intéressant d' analyser <strong>la</strong> stabilité linéaire <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te solution singulière (analyse <strong>de</strong><strong>la</strong> stabilité locale <strong>de</strong> <strong>la</strong> position d' équilibre). C<strong>et</strong>te analyse repose sur <strong>la</strong> linéarisation <strong>de</strong>l' expression (I-5b) autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution singulière :∂U∂U⎡∂U∂Udy ⎤U = U° + ( ) ∆ p + ( ) y = U°+⎢() + ( ) ⎥∆p(I-13)∂∆p∂yp° , y° p° , y°⎢ ∂∆pp ,y∂yp ,yd∆p⎣ ° ° ° ° ⎥⎦Par <strong>la</strong> suite nous notons Y g (appelée souvent admittance du générateur) <strong>la</strong> quantité définie par:YgdU ∂U∂Udy= ( ) = ( ) + ( )d∆p∂∆p∂yd∆pp° , y° p° , y° p° , y°(I-14a)Y g est <strong>la</strong> réponse fréquentielle (complexe) du système excitateur linéarisé autour du pointsingulier, pour le modèle élémentaire :YgU° 2Pj ba 1( ω)= −2Pρ 2 2µ ( ω − ω + jωg)aa a a(I-14b)Après linéarisation, l' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution singulière du système linéaireasservi équivalent (cf. Figure I-11) repose sur le critère <strong>de</strong> Nyquist, ou sa version simplifiée(<strong>la</strong> règle du revers) si on a accès directement à <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> transfert en boucle ouverte Y g Zdu système dont l' entrée est <strong>la</strong> pression statique a P, <strong>la</strong> sortie <strong>la</strong> pression acoustique p.entréePasortieP a-p= ∆ppYgZUFigure I-11: Modèleélémentaire (aprèslinéarisation) vu comme unsystème linéaire asservi.28__________________________________________________________________________


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________La fonction <strong>de</strong> transfert H t du système linéaire asservi en boucle fermée est :HtYgZ= (I-15)1 + Y ZgIl est aussi facile d' étudier directement le signe <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie réelle <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong>transfert H t en boucle fermée (équation I-15). Ce qui revient à rechercher les zéros dudénominateur <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière. Notons que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s auteurs (Fl<strong>et</strong>cher, 1979 ; Elliot <strong>et</strong>Bowsher, 1982 ; Saneyoshi <strong>et</strong> coll., 1987 ) préfèrent résoudre l' équation équivalente suivante :1Y + Yg= 0 avec Y = Z(I-16)équation complexe, ou encore les <strong>de</strong>ux équations réelles :( Y Y ) 0( Y Y ) 0Re + g =(I-17)Im + g =(I-18)De nombreux auteurs (Das, 1931 ; Backus, 1963 ; Coltman, 1968 ; Ne<strong>de</strong>rveen, 1969 ;Worman, 1971 ; Thompson, 1979 ; Fl<strong>et</strong>cher, 1979 ; Saneyoshi <strong>et</strong> coll., 1987 ;) ont recherché àquelle condition il existe une valeur particulière P s <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression d' alimentation a Pen <strong>de</strong>çà <strong>de</strong><strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> position d' équilibre <strong>de</strong> l' anche est asymptotiquement stable, <strong>et</strong> au <strong>de</strong>là, instable(l' instabilité étant <strong>de</strong> nature oscil<strong>la</strong>nte). Nous appelons c<strong>et</strong>te valeur particulière <strong>de</strong> <strong>la</strong> pressiond' alimentation, <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil. P s est directement extraite <strong>de</strong> l' équation (I-17). De <strong>la</strong>condition (I-18) est extrait une fréquence f s que nous appelons fréquence <strong>de</strong> seuil.Recherche <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil dans le cadre du modèle physique élémentaire dansl' hypothèse basses fréquences :P s est solution <strong>de</strong> l' équation :bP H Pa2Pab 2P( − ) −a+ Y° = 0,22 2µ ω ρ µ ω ρaaaaoù Y° est l' admittance (réelle) du résonateur équivalent à <strong>la</strong> résonance.aEn fait <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil existe si <strong>de</strong> plus elle vérifie Ps< Pp(dans le cas contraire l' ancheest p<strong>la</strong>quée, <strong>la</strong> position d' équilibre est stable) ; ceci est vérifié si Y° est inférieur à une valeurparticulière à calculer. Notons que <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil est toujours supérieure à P p / 3 (valeurlimite correspondant au cas du résonateur sans pertes, où Y°=0).__________________________________________________________________________29


Partie A._________________________________________________________________Seuil linéaire ou seuil d' oscil<strong>la</strong>tion ?La re<strong>la</strong>tion (I-16) est souvent appelée abusivement "condition d' oscil<strong>la</strong>tion" (nousrediscutons ce point au chapitre suivant). Le seuil d' instabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> position d' équilibre (appeléseuil linéaire dans ce document) n' est pas automatiquement le seuil d' oscil<strong>la</strong>tion. C' esteffectivement le seuil d' oscil<strong>la</strong>tion s' il existe <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions stables (le plus souventquasi-sinusoïdales) qui ten<strong>de</strong>nt vers 0 en P + s . Nous vérifions ci-<strong>de</strong>ssous, dans le cas particulierdu modèle élémentaire "basses fréquences", que <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu tend alors vers <strong>la</strong> fréquence<strong>de</strong> seuil f s en P s+.Nous effectuons un bi<strong>la</strong>n d' énergie réactive sur une pério<strong>de</strong> d' une oscil<strong>la</strong>tion périodiquesolution du modèle élémentaire "basses fréquences" (métho<strong>de</strong> appliquée par Boutillon , 1991,aux instruments à cor<strong>de</strong> frottée). Il s' agit <strong>de</strong> calculer l' intégrale Udp sur une pério<strong>de</strong> pour unsignal en régime permanent. C<strong>et</strong>te intégrale est évaluée en décomposant pression p <strong>et</strong> débit Uen série <strong>de</strong> Fourier :Tζp(t)U(t)⎡ + ⎤jn t= Re⎢∑ ∞ ωpne⎥,p1∈ R,n > 1p n ∈ C⎢⎣n = 1 ⎥⎦⎡ +∞ ⎤ ⎡ +∞jnωt= Re⎢∑Une⎥=Re⎢∑pnY(jnω)e⎢⎣n = 1 ⎥⎦⎢⎣n = 1jnωt⎤⎥,U⎥⎦n<strong>et</strong>Y( jnω)∈ C(I-19)(I-20)Dans le cadre du modèle élémentaire basses fréquences, U(t) <strong>et</strong> p(t) sont reliés par unere<strong>la</strong>tion non-linéaire instantanée, l' intégrale à calculer sur une pério<strong>de</strong> est donc nulle. Uncalcul direct à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion linéaire <strong>de</strong> type admittance entre les harmoniques du débit<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression implique :∑ ∞n = 1Im[ Y( jnω)]2n p n = 0(I-21)qui peut être réécrite :Im[ Y( jω)] + Im[ Y( jnω)]∑ ∞n = 2pnp2n01=(I-22)Notons que l' équation (I-22) ci-<strong>de</strong>ssus est une condition nécessaire d' existence d' un régimepériodique ; elle n' est pas suffisante. S' il existe <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions quasi-sinusoïdales enP s+, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (I-22) s' écrit simplement :__________________________________________________________________________30


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________Im Yβjωγ= 0(I-23)re<strong>la</strong>tion i<strong>de</strong>ntique à <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> condition <strong>de</strong> seuil linéaire (I-18) dans le cadre <strong>de</strong> ce modèlepour lequel Im(Y g )=0. En définitive, dans ce cas particulier où le seuil linéaire est le seuild' oscil<strong>la</strong>tion, <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong>s oscil<strong>la</strong>tions périodiques en s P+ est <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> seuil.L' analyse détaillée (pression <strong>et</strong> fréquence) du seuil linéaire apporte donc <strong>de</strong>s informationsutiles sur les régimes d' oscil<strong>la</strong>tions s' il existe <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions, c' est à dire si <strong>la</strong>bifurcation est directe.III.2. Fréquence <strong>de</strong> seuil <strong>et</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance.De nombreux auteurs ont étudié le seuil linéaire théoriquement <strong>et</strong> expérimentalement àpartir d' un modèle physique i<strong>de</strong>ntique ou proche du modèle élémentaire utilisé dans cedocument. Das (1931) <strong>et</strong> Backus (1963) sont sans doute les premiers à avoir proposé uneanalyse théorique <strong>et</strong> expérimentale du seuil linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te. Wilson <strong>et</strong> Beavers (1974)vérifient que <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> seuil <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te est toujours inférieure à <strong>la</strong> fréquence propre<strong>de</strong> l' anche ; ils montrent théoriquement <strong>et</strong> vérifient expérimentalement que l' amortissement <strong>de</strong>l' anche est le paramètre critique qui fixe le type <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> l' ensemble excitateur àanche simple <strong>et</strong> résonateur cylindrique couplés. A un faible amortissement correspond unrégime "in tempo" selon <strong>la</strong> terminologie <strong>de</strong> Bouasse (1929) : <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> seuil est proche<strong>de</strong> <strong>la</strong> première fréquence propre <strong>de</strong> l' anche (cas <strong>de</strong>s tuyaux d' orgue à anche) ; à un fortamortissement correspond un régime "résonateur", <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> seuil est proche d' unefréquence <strong>de</strong> résonance du résonateur (cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> du saxophone pour lesquels ilfaut ajouter à l' amortissement intrinsèque <strong>de</strong> l' anche, l' amortissement apporté par <strong>la</strong> lèvreinférieure du musicien). Ajoutons qu' une note <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te en régime "in tempo" est un"canard" !Fl<strong>et</strong>cher (1979), Saneyoshi <strong>et</strong> coll. (1987) ont analysé en détail le seuil linéaire en fonction<strong>de</strong> <strong>la</strong> nature du système excitateur reprenant en ce<strong>la</strong> les travaux <strong>de</strong> Bouasse (1929) : ils font <strong>la</strong>distinction entre les instruments à vent avec excitateur dont les anches se dép<strong>la</strong>cent versl' intérieur pour un saut <strong>de</strong> pression ∆p positif, pour lequel <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> seuil est inférieure à<strong>la</strong> fréquence propre <strong>de</strong> l' anche (cas du tuyau d' orgue à anche simple, <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te, dusaxophone, du hautbois, du basson) <strong>et</strong> ceux avec excitateur dont les anches se dép<strong>la</strong>cent versl' extérieur pour un saut <strong>de</strong> pression ∆p positif, pour lesquels <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> seuil estsupérieure à <strong>la</strong> fréquence propre <strong>de</strong> l' anche. Ces auteurs rangent les cuivres dans c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnièrecatégorie. Plitnick <strong>et</strong> Yoshikawa (1994) comparent fréquences propres <strong>de</strong> lèvres <strong>et</strong> fréquencesfondamentales, leurs conclusions ne sont pas tranchées. Plus généralement, à notre avis c' estl' hypothèse même d' un "modèle d' excitateur à une masse" qu' il faudrait rem<strong>et</strong>tre en cause ici.Les lèvres d' un instrumentiste constituent vraisemb<strong>la</strong>blement un système mécaniquepossédant plus d' un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté. Un modèle d' excitateur à <strong>de</strong>ux masses semblerait à notreavis plus adapté.__________________________________________________________________________31


Partie A._________________________________________________________________Il est intéressant <strong>de</strong> connaître <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> seuil <strong>et</strong> les divers paramètresdu modèle élémentaire, <strong>et</strong> en particulier entre <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> seuil <strong>et</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>résonance. A terme, juger <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>justesse</strong> d' un instrument à vent repose en gran<strong>de</strong>partie sur <strong>la</strong> maîtrise <strong>de</strong>s fréquences fondamentales (appelées aussi fréquences <strong>de</strong> jeu dans cedocument) <strong>de</strong>s régimes d' oscil<strong>la</strong>tion périodiques.Influence du débit d' anche sur l' écart re<strong>la</strong>tif entre <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> seuil <strong>et</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>résonance.Dans le cadre du modèle élémentaire "basses fréquences", nous avons vérifié ci-<strong>de</strong>ssus que<strong>la</strong> condition (I-18) <strong>de</strong>vient Im(Y)=0. On reconnaît ici <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> résonance sur lerésonateur.N.B. La condition <strong>de</strong> résonance du résonateur peut être définie <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux façons : <strong>la</strong>résonance peut correspondre à un maximum <strong>de</strong> l' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' impédance d' entrée ou à uneannu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie imaginaire <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te impédance. Dans le cas <strong>de</strong>s résonateurs étudiésdans ce mémoire, les coefficients <strong>de</strong> qualité sont re<strong>la</strong>tivement élevés (<strong>de</strong> l' ordre <strong>de</strong> 40) ; les<strong>de</strong>ux conditions citées ci-<strong>de</strong>ssus correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>ux fréquences <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong> valeurs trèsproches.Pour <strong>la</strong> condition Im(Y)=0, <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> seuil est exactement une fréquence <strong>de</strong>résonance du résonateur. Si on prend en compte le débit dép<strong>la</strong>cé par l' anche en régimedynamique (terme U a ) tout en conservant une modélisation linéaire basse fréquence <strong>de</strong> l' anche(caractérisée par sa seule rai<strong>de</strong>ur équivalente), l' admittance du générateur Y g est toujoursréelle. La condition (I-18) est toujours aussi simple mais <strong>la</strong> continuité du débit (re<strong>la</strong>tion I-5c)impose qu' il faut considérer l' impédance du résonateur en parallèle avec l' impédance d' anche :<strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> seuil f s est alors inférieure à <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance f i du résonateur.Ne<strong>de</strong>rveen (1969) montre que l' écart entre f s <strong>et</strong> f i est équivalent à l' abaissement fréquentielque provoque l' ajout d' un volume fictif (appelé volume équivalent par Bena<strong>de</strong>, 1976). Cevolume fictif, noté V a , est défini par :Va= ρC 2 C , où CaaS=aµ ω2aa(I-24)Il est commo<strong>de</strong> d' associer à V a une correction <strong>de</strong> longueur ∆" a définie par :V= (I-25)S∆" aa32__________________________________________________________________________


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________où S est <strong>la</strong> section d' entrée du résonateur (en pratique <strong>la</strong> section <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie cylindriqueintérieure du bec <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te ou <strong>de</strong> saxophone).C<strong>et</strong>te analyse peut être effectuée au voisinage <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s résonances du résonateurindépendamment les unes <strong>de</strong>s autres, ce qui peut impliquer l' existence <strong>de</strong> plusieurs seuilslinéaires. Si l' on analyse <strong>la</strong> stabilité linéaire du point singulier par rapport à <strong>la</strong> résonance i durésonateur, il est intéressant d' estimer l' écart re<strong>la</strong>tif entre fréquence <strong>de</strong> seuil <strong>et</strong> fréquence <strong>de</strong>résonance à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> condition Im(Y)=0. Au voisinage <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te résonance i nous supposonsl' impédance d' entrée Z i décrite par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion suivante <strong>de</strong> type Lorentzienne :Zi= ZcZmi∆( 1+2 jQfi )fi(I-26)où Z c représente l' impédance caractéristique, Z mi l' amplitu<strong>de</strong> maximale du pic <strong>de</strong> résonance i,Q i le facteur <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> résonance i <strong>et</strong> f i <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance.L' écart re<strong>la</strong>tif entre s f <strong>et</strong> f i résultant <strong>de</strong> <strong>la</strong> condition Im(Y)=0 est au premier ordre en∆fifs− f=i:f fii∆ffii= −2πf CiaZcQ( 2i)Zmi(I-27)L' écart re<strong>la</strong>tif entre <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> seuil <strong>et</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance f i est proportionnel à<strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance. Pour une série <strong>de</strong> résonateurs (ou <strong>de</strong> doigtés) caractérisés par <strong>de</strong>srésonances "simi<strong>la</strong>ires", le coefficient <strong>de</strong> proportionnalité est caractéristique <strong>de</strong> l' impédanced' anche (par sa capacité C a ou sa correction <strong>de</strong> longueur ∆" a ) <strong>et</strong> est indépendant du résonateur.Nous entendons par "résonances simi<strong>la</strong>ires" le fait que le paramètre 2Q i /Z mi est une constante(cas d' une série <strong>de</strong> résonateurs cylindriques <strong>de</strong> longueur L variable par exemple comme, enpremière approximation, les différents doigtés <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te). Réciproquement, mesurer lesécarts fréquentiels entre fréquence <strong>de</strong> jeu <strong>et</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance est un premier moyen <strong>de</strong>caractériser une "embouchure" donnée dans le cadre du modèle physique utilisé (on accè<strong>de</strong>ainsi directement à l' impédance d' anche, <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s paramètres mécaniqueséquivalents <strong>de</strong> l' anche en situation <strong>de</strong> jeu n' étant pas triviale).__________________________________________________________________________33


Partie A._________________________________________________________________Influence <strong>de</strong> l' amortissement <strong>de</strong> l' anche sur l' écart re<strong>la</strong>tif entre <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> seuil <strong>et</strong> <strong>la</strong>fréquence <strong>de</strong> résonance.Wilson <strong>et</strong> Beavers (1974) ont mis en évi<strong>de</strong>nce le rôle essentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur du paramètred' amortissement <strong>de</strong> l' anche pour un fonctionnement normal ("régime résonateur") <strong>de</strong>sinstruments à anche simple. Quelle est l' influence <strong>de</strong> ce paramètre sur l' écart re<strong>la</strong>tif entre <strong>la</strong>fréquence <strong>de</strong> seuil <strong>et</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance?La prise en compte du terme d' amortissement <strong>de</strong> l' anche dans le modèle élémentaire provoqueun r<strong>et</strong>ard entre <strong>la</strong> position <strong>de</strong> l' anche <strong>et</strong> <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> pression qui lui est appliquée. Lare<strong>la</strong>tion non-linéaire n' est plus instantanée (re<strong>la</strong>tion I-9b). L' admittance du générateur, g , Yn' est plus une quantité réelle mais complexe (re<strong>la</strong>tion I-14b). Ceci implique (à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong>re<strong>la</strong>tion I −18) un nouvel écart fréquentiel entre fs <strong>et</strong> fi. Ne<strong>de</strong>rveen (1969) montre que c<strong>et</strong>eff<strong>et</strong> est encore un abaissement fréquentiel que l' on peut caractériser par une nouvellecorrection <strong>de</strong> longueur ∆" g due à <strong>la</strong> non-linéarité d' entrée :c∆"ag aS b P g= ρ 22ρ 4µ aωa(I-28)où ρ représente <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> l' air, c <strong>la</strong> célérité du son , S <strong>la</strong> section d' entrée du résonateur, b <strong>la</strong><strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> l' anche, a P <strong>la</strong> pression d' alimentation. a g, µ a <strong>et</strong> ω a sont les paramètres <strong>de</strong> l' anchedéfinis au paragraphe II.3.Ne<strong>de</strong>rveen (1969) estime <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur due à l' amortissement à environ 5 mmdans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur due au débit d' anche à 10 mm.Pour <strong>de</strong>s fréquences élevées (fréquence proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence propre <strong>de</strong> l' anche), lesadmittances Y g <strong>et</strong> Y a ne sont plus purement capacitives, l' écart fréquentiel entre fréquence <strong>de</strong>seuil <strong>et</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance ne correspond plus à une correction <strong>de</strong> longueur équivalenteindépendante <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence (re<strong>la</strong>tions I-29 <strong>et</strong> I-30), les facteurs <strong>de</strong> correction sont <strong>de</strong>sfonctions croissantes puis décroissantes <strong>de</strong> ω pour ω variant <strong>de</strong> 0 à ω a .∆" ′ ( jω)= ∆"a∆" ′ ( jω)= ∆"gagω1−ω2aω 2 ωg( 1− ) + (a)2 2ω ωa22ω 2 ωg( 1− ) + (a)2 2ω ωa21aa22(I-29)(I-30)34__________________________________________________________________________


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________Remarque : c<strong>et</strong>te notion <strong>de</strong> correction <strong>de</strong> longueur, due a l' admittance d' anche <strong>et</strong> à l' admittancedu générateur, s' avère très importante pour définir l' écart existant entre fréquence <strong>de</strong> seuil <strong>et</strong>fréquence <strong>de</strong> résonance du résonateur <strong>de</strong> l' instrument, connue par le calcul ou <strong>la</strong> mesure. Elleperm<strong>et</strong> donc <strong>de</strong> caractériser globalement l' eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> l' embouchure du musicien,indépendamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence au seuil linéaire. Il est cependant difficile d' estimer <strong>la</strong> partre<strong>la</strong>tive <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux causes ci-<strong>de</strong>ssus sur <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur globale.III.3. P<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions.L' analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilité linéaire (stabilité locale) <strong>de</strong> <strong>la</strong> position d' équilibre ne perm<strong>et</strong> pas <strong>de</strong>montrer l' existence ni <strong>de</strong> caractériser <strong>de</strong>s régimes auto-oscil<strong>la</strong>nts périodiques. Une premièreapproche pour abor<strong>de</strong>r ce point est d' analyser le comportement du système non-linéaire auvoisinage du seuil linéaire par un calcul <strong>de</strong> "p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions".Hypothèses <strong>et</strong> principe du calcul "p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions".On analyse les régimes permanents périodiques au voisinage du seuil linéaire dans le cadred' un modèle élémentaire basses fréquences. Ces régimes sont caractérisés par une pressionacoustique p(t) (équation I-19) <strong>et</strong> un débit U(t) (équation I-20). La non-linéarité est supposéedéveloppable en série <strong>de</strong> Taylor autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil (équation I-31) :[ ( t)]U(t) = NL p = a ∞∑i=1ii∂ NLi p (t) où ai= ( )i∂pP a = P s(I-31)La conjonction <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions (I-19), (I-20) <strong>et</strong> (I-31) aboutit après i<strong>de</strong>ntification terme àterme <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s harmoniques <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression, à une série infinie d' équations reliant <strong>la</strong>pression p(t) au débit U(t). Divers auteurs (Bena<strong>de</strong> <strong>et</strong> Gans, 1968 ; Worman 1971 ; Fl<strong>et</strong>cher,1979 ; Elliot <strong>et</strong> Bowsher, 1982) ont exposé c<strong>et</strong>te série infinie d' équations. Sous c<strong>et</strong>te forme,elles ne sont en général pas soluble analytiquement. Cependant pour <strong>de</strong> faibles amplitu<strong>de</strong>s, ilest possible <strong>de</strong> supposer que <strong>la</strong> série <strong>de</strong> Fourier <strong>de</strong> p(t) converge rapi<strong>de</strong>ment (série dominé parses premier termes). Worman (1971) a développé <strong>de</strong> tels calculs à l' ordre 3 <strong>et</strong> a calculé lesp<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions quasi-harmoniques correspondantes.Grand (1994) a repris récemment ce calcul <strong>et</strong> a vérifié que l' existence même <strong>de</strong> cesoscil<strong>la</strong>tions quasi-sinusoïdales au voisinage du seuil, n' est pas systématique. Nous résumonsci-<strong>de</strong>ssous, certains résultats essentiels <strong>de</strong> ce calcul en les appliquant au modèle élémentairebasses fréquences. Les résultats extraits <strong>de</strong> Grand (1994) sont transposés à nos notations.__________________________________________________________________________35


Partie A._________________________________________________________________Condition d' existence <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions quasi-sinusoïdales au voisinage du seuil linéaire.Les calculs sont développés à partir du modèle élémentaire basses fréquences avec unenon-linéarité instantanée caractérisée par un polynôme à l' ordre 3 <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression (re<strong>la</strong>tion I-32). L' état du système physique est décrit par les <strong>de</strong>ux variables physiques p(t) <strong>et</strong> U(t).2 3 3U = U° + Ap + Bp + Cp + o( p ) (I-32).Dans le cadre <strong>de</strong> ce calcul p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions au voisinage du seuil linéaire, <strong>la</strong> pression p(t)<strong>de</strong> fréquence fondamentale ω, est caractérisée par <strong>la</strong> donnée <strong>de</strong>s trois premiers termes <strong>de</strong> sasérie <strong>de</strong> Fourier.Application au modèle élémentaire "basses fréquences" :Les constantes A, B <strong>et</strong> C sont les trois premiers termes du développement en série <strong>de</strong> Taylor<strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction non-linéaire définie par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (I-11b) :⎡ −11 ⎤A = U°⎢ + ⎥⎢⎣2PaPp− Pa⎥⎦−11 1B = U°( )( + )2Pa Pp − Pa 4Pa−11 1C = U°( )( + )28P P − P 2Pa p a a(I-33)(I-34)(I-35)Remarque : au voisinage du seuil linéaire le paramètre A (réel positif) est l' admittance <strong>de</strong>générateur Y g au signe prés (réel négatif). La re<strong>la</strong>tion (I-16) perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> définir le seuillinéaire (pression <strong>et</strong> fréquence) est réécrite ci-<strong>de</strong>ssous (re<strong>la</strong>tion I-36) :Y( jω)− A = 0 où A = −Y g(I-36)Tout calcul fait, Grand (1994) exprime l' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' harmonique 1 <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression, 1 p :pY( jω)− A=, (I-37)4B2B( ) + ( ) + 3CY( 0)− A Y( j2ω)− A1 2 2 2où p 1 est un réel positif.36__________________________________________________________________________


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________L' impédance du résonateur étant supposée nulle à fréquence nulle, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (I-37) peut êtreréécrite plus simplement :p( Y( j2ω) − A)( Y( jω) − A)=2B + 3C( Y( j2ω) − A)12 2(I-38)Dans <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> l' exposé, nous supposons que les <strong>de</strong>ux premières résonances du résonateuraux fréquences ω1 <strong>et</strong> ω2 , considérées quasi-harmoniques, sont définies par <strong>de</strong>ux pics <strong>de</strong>Lorentz :⎡ δω⎤Y i ( jω)= Yi° ⎢1+ 2jQi⎥ , i=1,2 (I-39)⎣ ωi⎦où Y i ° représente l' admittance à <strong>la</strong> résonance, ω i <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance du pic <strong>et</strong> Q i lecoefficient <strong>de</strong> qualité du pic, ces trois paramètres étant réels positifs.Les p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions quasi-sinusoïdales existent si p 12 est réel positif :2Im( p 1 )2Re( p 1 )= 0(I-40)> 0(I-41)Domaine d' existence <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions quasi-sinusoïdales au voisinage du seuil linéairedans le cas <strong>de</strong> résonances harmoniques.Les domaines d' existence <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions résultent directement <strong>de</strong> l' inéquation (I-41) appliquée à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (I-38). Ils sont regroupés sur <strong>la</strong> Figure (I-12) ci-<strong>de</strong>ssous dans le casparticulier d' un résonateur ayant ses <strong>de</strong>ux premières résonances harmoniques. Dans ce casparticulier <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions est égale à <strong>la</strong> première fréquence<strong>de</strong> résonance du résonateur (conséquence directe <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion I-40).Au voisinage du seuil linéaire, A est une fonction croissante <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression d' alimentation Pa(re<strong>la</strong>tion I-33), Pour <strong>de</strong>s pressions d' alimentation P a proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil P s , on peutécrire :A( Pa) = A( Ps) + δA = Y1 ° + δA, (I-42)où δA est un infiniment p<strong>et</strong>it.Y 1 °La combinaison <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions (I-38) <strong>et</strong> (I-40) donne au premier ordre :(o o)[2 o o− Y 2B + 3C(Y − Y )] 0δ A Y1 22 1 >(I-43)__________________________________________________________________________37


Partie A._________________________________________________________________L' analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (I-41) perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> déterminer les zones d' existence <strong>de</strong> p<strong>et</strong>itesoscil<strong>la</strong>tions quasi-sinusoïdales dans le p<strong>la</strong>n (Y2°-Y1°) en fonction <strong>de</strong> C (cf. figure I-12).Y2°-Y1°CFigure I-12 : domaine d' existence<strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions (zoneshachurées)dans le p<strong>la</strong>n (C, Y 2 °-Y 1 °).Une <strong>de</strong>s frontières entre les zones d' existence <strong>et</strong> <strong>de</strong> non-existence est une hyperbole définiepar l' admittance particulière Y 2 °*:2o* o 2BY2 = Y1− (I-44)3CRemarques :- si l' existence <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions quasi-sinusoïdales est synonyme d' une bifurcationdirecte au seuil linéaire, l' équivalence entre non-existence <strong>et</strong> bifurcation inverse n' est pasévi<strong>de</strong>nte (nous en voyons un exemple dans le chapitre III-4-1 suivant dans le cas particulierd' un signal à 2 harmoniques seulement) ; néanmoins, nous nous perm<strong>et</strong>tons c<strong>et</strong> abus dans <strong>la</strong>suite du document.- tout résonateur cylindrique adm<strong>et</strong> une anti-résonance à fréquence double <strong>de</strong> <strong>la</strong>première résonance, <strong>la</strong> quantité (Y2°-Y1°) est infinie, l' existence <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions estuniquement lié au signe <strong>de</strong> C. Notons que dans le cadre du modèle élémentaire "bassesfréquences" (cf. <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion I-35), C est toujours négatif, <strong>la</strong> bifurcation au seuil linéaire estdirecte. On peut voir là une confirmation a posteriori <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur les instruments à vent àrésonateur cylindrique reposant sur l' hypothèse <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions quasi-sinusoïdales auseuil linéaire (cf. le début du paragraphe "Seuil linéaire ou seuil d' oscil<strong>la</strong>tion ?" du chapitreIII-1).38__________________________________________________________________________


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________Influence <strong>de</strong> l' inharmonicité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières résonances sur le domaine d' existence <strong>de</strong>p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions quasi-sinusoïdales au voisinage du seuil linéaire.Supposons les <strong>de</strong>ux premières fréquences <strong>de</strong> résonance ω 1 <strong>et</strong> ω 2 inharmoniques, nousdéfinissons leur inharmonicité re<strong>la</strong>tive I par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion suivante :ωI =22ω1−1 (I-45).Contrairement au cas <strong>de</strong>s résonances harmoniques, il existe un déca<strong>la</strong>ge entre <strong>la</strong> fréquencefondamentale <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions <strong>et</strong> <strong>la</strong> première fréquence <strong>de</strong> résonance, ce déca<strong>la</strong>gefréquentiel , conséquence <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (I-41), est exprimé ci-<strong>de</strong>ssous par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (I-46) :δωω⎪⎧= ⎨⎪⎩ 3C Y2B2[ Y ° 2Q ( −I /(I + 1)) ]2222⎟[ ] [ ] ° 2Q ( −I /(I + 1)) + (Y ° − Y ° ) 2B + 3C(Y ° − Y ° ) ⎝ Y1° 2 1 ⎠1 Q2 22 12 1⎪⎫⎛⎬⎜⎪⎭δA⎞(I-46)De plus <strong>la</strong> condition d' existence <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions quasi-sinusoïdales se traduit parl' inégalité suivante (I-47) :o o 2 o o( 1 −Y2)[ 2B + 3C( Y2−Y1)]⎧2 o⎪ o22B ( ( )[ ( ( )] [ Y22Q2−I / I+1 ]A⎨3CY2 2Q2−I/I+1 +o2 o o 2 o o3CY [ 2Q ( −I/( I+1)] + ( Y −Y)[ 2B + 3CY ( −Y)]δA Y−δ⎪⎩222121⎫⎪(I-47)⎬ > 0⎪⎭On peut vérifier que le signe <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité ci-<strong>de</strong>ssus est contrôlé par <strong>la</strong> quantité suivante :[2 o o o o o2 B 3C( Y − Y )]( Y − Y ) + 3C[ Y 2Q ( − I /( I + 1)] 2+ (I-48)21212De par le grand nombre <strong>de</strong> paramètres, l' analyse du signe <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité ci-<strong>de</strong>ssus n' est pastriviale, les domaines d' existence <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions quasi-sinusoïdales ne peuvent pasêtre regroupées sur une figure du même type que <strong>la</strong> figure (I-12). Néanmoins il est intéressant<strong>de</strong> faire varier certains paramètres indépendamment les uns <strong>de</strong>s autres (l' inharmonicité parexemple), à partir d' une situation simple, par exemple une situation où les résonances sontharmoniques.2Nous envisageons un système défini par C, Y1° <strong>et</strong> Y2° vérifiant : CY1°,Y2°


Partie A._________________________________________________________________l' inharmonicité I à partir <strong>de</strong> 0, on peut montrer qu' il existe une inharmonicité limite notée I' au<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> bifurcation re<strong>de</strong>vient directe ; I' est solution <strong>de</strong> l' équation (I-49) ci-après :2 o o o o o2[ 2B 3C( Y − Y )]( Y − Y ) + 3C[ Y Q ( − I' /( I' + 1)] = 0+ (I-49)21212On peut voir ici le rôle particulier important <strong>de</strong> l' inharmonicité dans <strong>la</strong> nature même <strong>de</strong>soscil<strong>la</strong>tions au voisinage du seuil <strong>et</strong> le relier, au moins qualitativement, avec le lien entrefacilité d' émission <strong>et</strong> inharmonicité évoquée par les résultats expérimentaux cités au chapitreIV <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie <strong>et</strong> au chapitre trois <strong>de</strong> <strong>la</strong> troisième partie ; l' étu<strong>de</strong> théorique succincte durésonateur à 2 pics du chapitre III.4.2 <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie en est aussi un bon exemple.2III.4. Oscil<strong>la</strong>tions finies.Si le "calcul p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions" tel qu' il est présenté précé<strong>de</strong>mment est très général, toutau moins dans le cadre <strong>de</strong> l' hypothèse d' un modèle "basses fréquences" (re<strong>la</strong>tion instantanéeentre débit <strong>et</strong> pression), il est intéressant <strong>de</strong> connaître les solutions périodiques du modèleélémentaire présenté au chapitre II-3 sans restreindre <strong>la</strong> non-linéarité aux premiers termes <strong>de</strong>son développement en série <strong>de</strong> Taylor. On peut partager les métho<strong>de</strong>s approchées utilisées en<strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s catégories : les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong>s solutions périodiques en régimepermanent (métho<strong>de</strong>s essentiellement fréquentielles, chapitre III-3-1) <strong>et</strong> les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong>discrétisation qui conduisent aux solutions dans le domaine temporel (chapitre III-3-2), ces<strong>de</strong>rnières étant souvent développées pour <strong>la</strong> synthèse.III.4.1. Recherche <strong>de</strong> solutions en régime permanent.Métho<strong>de</strong>s numériquesSchumacher (1978) puis Gilbert <strong>et</strong> coll. (1989) ont adapté aux instruments à vent unemétho<strong>de</strong> <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong>s régimes permanents périodiques par convergence sur <strong>la</strong> fréquencefondamentale <strong>et</strong> les harmoniques du signal <strong>de</strong> pression. C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> est courammentutilisée pour le calcul <strong>de</strong>s régimes périodiques <strong>de</strong> systèmes non-linéaires en oscil<strong>la</strong>tionsforcées (applications en électronique, en mécanique). Les solutions recherchées sontsupposées avoir un nombre fini N d' harmoniques. La métho<strong>de</strong> sera d' autant moins efficace <strong>et</strong>rapi<strong>de</strong> à converger que N est grand <strong>et</strong> que <strong>la</strong> non-linéarité est "dure" (pour notre application,<strong>de</strong>s oscil<strong>la</strong>tions en anches battantes nécessitent <strong>la</strong> prise en compte d' une infinitéd' harmoniques). En pratique, c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> est souvent utilisée par continuation : une solutionpériodique est recherchée à partir d' une solution connue d' un problème voisin (continuationsur <strong>la</strong> pression d' alimentation à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil par exemple). C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> estconnue sous le nom d' équilibrage harmonique ou ba<strong>la</strong>nce harmonique. C' est unegénéralisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalent harmonique (N=1) souvent utilisée en__________________________________________________________________________40


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________automatique non-linéaire (<strong>la</strong> présence d' un filtre passe-bas à fréquence <strong>de</strong> coupure compriseentre les <strong>de</strong>ux premières harmoniques du signal y est <strong>la</strong> justification <strong>de</strong> l' hypothèse sinusoïdaledu signal <strong>de</strong> sortie).Notons que Fl<strong>et</strong>cher (1978) a utilisé une autre métho<strong>de</strong> asymptotique <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong>ssolutions <strong>de</strong> systèmes non-linéaires : <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> à variation lente <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase (dite <strong>de</strong> KrylovBogoliubov).Un cas particulier : le résonateur à <strong>de</strong>ux résonancesSi les métho<strong>de</strong>s numériques perm<strong>et</strong>tent a priori <strong>de</strong> calculer les régimes périodiques d' unsystème quelconque, le résultat final obtenu après convergence va dépendre <strong>de</strong> l' état initial duprocessus. Pour maîtriser ce genre <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> il est bon d' avoir une connaissance mêmequalitative <strong>de</strong>s solutions recherchées par une approche analytique. Ceci n' est possible que dans<strong>de</strong>s cas particuliers. Nous traitons un exemple ci-<strong>de</strong>ssous, à savoir le cas du modèleélémentaire basse fréquence avec un résonateur linéaire à <strong>de</strong>ux fréquences <strong>de</strong> résonance quasiharmoniques; nous supposons <strong>de</strong> plus le signal <strong>de</strong> pression (re<strong>la</strong>tion I-50) exactement égal à<strong>la</strong> somme <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux premiers harmoniques (Grand <strong>et</strong> coll., 1994b).jωt j2ωtp( t) = Re p e + p e avec p p ejϕ = , p = p . (I-50)1 22 2 1 1La combinaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux re<strong>la</strong>tions du modèle basse fréquence (équations I-11) <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>définition <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression acoustique (re<strong>la</strong>tion I-50) aboutit à un système <strong>de</strong> 4 équations à 4inconnues réelles (ω, |p1|, module <strong>et</strong> argument <strong>de</strong> p2). Après élimination <strong>de</strong> <strong>la</strong> solutionsingulière (p1=p2=0), il vient :3A + p2 Bcosϕ+ C p1 + 2 p2 4= Y1°(I-51a)ωp2 Bsin ϕ = Y1 ° 2Q1( − 1)ω(I-51b)A + p p B + 3cosϕ C 2 p 1 2 + p 2 2 = Y 224°1 2 21(I-51c)pp B Y 2 Q 2ωsin ϕ = − ° 2 2 ( − 1)(I-51d)2ω1 2 22Dans le cas <strong>de</strong>s résonances harmoniques (ω 2 =2ω 1 ), on vérifie que <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong>l' oscil<strong>la</strong>tion est ω=ω 1 . Après simplification du système d' équations (I-51), <strong>la</strong> rechercheexplicite <strong>de</strong>s couples {p1,p2} solutions se résume à <strong>la</strong> résolution d' une équation du troisième<strong>de</strong>gré en p 2 . Pour une pression d' alimentation P a donnée, le nombre <strong>de</strong> solutions <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teéquation dépend <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> non-linéarité <strong>et</strong> <strong>de</strong>s résonances, vérifiant en ce<strong>la</strong> lesconclusions du "calcul p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions" (figure I-12). S' il existe <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions au__________________________________________________________________________41


Partie A._________________________________________________________________voisinage du seuil linéaire Ps, l' équation du troisième <strong>de</strong>gré adm<strong>et</strong> une solution explicite au<strong>de</strong>là <strong>de</strong> P s , aucune en <strong>de</strong>çà (figure I-13, cas A), <strong>la</strong> bifurcation au seuil linéaire P s+ est directe.S' il n' existe pas <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions en P s + , l' équation du troisième <strong>de</strong>gré adm<strong>et</strong> une solutionexplicite au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> P s (solution qui ne tend pas vers 0 en P s+ ), <strong>de</strong>ux solutions puis aucune en<strong>de</strong>çà (figure I-13, cas B), <strong>la</strong> bifurcation au seuil linéaire P s+ est inverse. Dans ce cas on peutdéfinir une nouvelle pression <strong>de</strong> seuil inférieure à <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil linéaire P s , nousl' appelons pression <strong>de</strong> seuil sous-critique <strong>et</strong> <strong>la</strong> notons P sc . Il existe <strong>de</strong>s oscil<strong>la</strong>tions d' amplitu<strong>de</strong>finie pour <strong>de</strong>s pressions d' alimentation comprises entre P sc <strong>et</strong> P s . P sc est directement calculéeen recherchant <strong>la</strong> pression d' alimentation particulière qui annule le discriminant <strong>de</strong> l' équationdu troisième <strong>de</strong>gré.p1Ap1BPsPaFigure I-13 . Cas A : allure <strong>de</strong>s solutions p 1 du système d' équations I-51 lorsque qu' il existe<strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions en P s+ (cas <strong>de</strong>s résonances harmoniques), <strong>la</strong> bifurcation au seuillinéaire P s+ est directe. Cas B : allure <strong>de</strong>s solutions p 1 du système d' équations I-51 lorsquequ' il n' existe pas <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions en P s + (cas <strong>de</strong>s résonances harmoniques), <strong>la</strong>bifurcation au seuil linéaire P s+ est inverse. Il existe un nouveau seuil d' oscil<strong>la</strong>tion noté P scque nous appelons seuil sous-critique.PscPsPaOn vérifie que <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil sous-critique P sc est une fonction croissante <strong>de</strong> Y 2o (tantque Y 2 °>Y 1 °) <strong>et</strong> ne dépend pas <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> qualité dans le cas <strong>de</strong>s résonancesharmoniques.Dans le cas <strong>de</strong>s résonances inharmoniques, le système d' équations (I-51) n' est pasdirectement soluble. Néanmoins pour le cas d' une faible inharmonicité, on peut déterminer lessolutions par itérations successives à partir <strong>de</strong>s solutions du cas harmonique correspondant.On vérifie que P sc est une fonction croissante <strong>de</strong> l' inharmonicité <strong>et</strong> tend vers P s- car il existeune inharmonicité limite I' pour <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> bifurcation re<strong>de</strong>vient directe (re<strong>la</strong>tion I-49).En guise <strong>de</strong> conclusion :42__________________________________________________________________________


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________Si Grand (1994) <strong>et</strong> Valeau (1994) ont validé expérimentalement certains <strong>de</strong>s résultatsthéoriques ci-<strong>de</strong>ssus (nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> bifurcation, déca<strong>la</strong>ge fréquentiel) à partir d' un montageexpérimental "à <strong>la</strong> manière d' un instrument à anche simple" (l' anche simple est supprimée,l' eff<strong>et</strong> valve y est piloté par un piston conique commandé par une contre-réactionélectronique), si ces résultats théoriques ne sont sans doute pas applicables stricto sensu à <strong>de</strong>sinstruments à anche simple, ils éc<strong>la</strong>irent néanmoins sous un jour nouveau l' idée admise <strong>de</strong>puisBouasse (Bouasse, 1929, <strong>et</strong> reprise par Bena<strong>de</strong> <strong>et</strong> Gans, 1968) qu' une bonne harmonicité <strong>de</strong>sfréquences <strong>de</strong> résonance est importante pour <strong>la</strong> facilité d' émission. Un certain nombre <strong>de</strong>résultats expérimentaux re<strong>la</strong>tifs à l' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s instruments quart-<strong>de</strong>-ton (Kergomard <strong>et</strong> Meynial,1988 ; Gilbert, 1991) <strong>et</strong> le rôle critique que joue l' inharmonicité dans <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s régimesd' oscil<strong>la</strong>tions au seuil, sont interprétables dans ce sens au moins qualitativement (si on prendle parti <strong>de</strong> relier facilité d' émission <strong>et</strong> pression <strong>de</strong> seuil).III.4.2. Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> discrétisation par différences finies.Métho<strong>de</strong>s numériquesAfin <strong>de</strong> connaître les solutions du modèle élémentaire décrit par le système d' équations (I-9) pour <strong>de</strong>s oscil<strong>la</strong>tions finies, les métho<strong>de</strong>s numériques s' avèrent nécessaires, étant donnél' inexistence <strong>de</strong>s solutions exactes. Ces métho<strong>de</strong>s sont en général basées sur l' utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong>fonction <strong>de</strong> réflexion du résonateur, mesurée ou calculée à partir <strong>de</strong> l' impédance d' entrée durésonateur. Son usage perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> diminuer notablement le temps <strong>de</strong> calcul par rapport à celui<strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse impulsionnelle du résonateur, c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière possédant un support temporel pluslong. Ducasse, quant à lui, (1990) considère le résonateur comme un ensemble <strong>de</strong> cellulesjuxtaposées, pour lesquelles il résout numériquement l' équation d' on<strong>de</strong>s en réalisant unediscrétisation temporelle <strong>et</strong> spatiale.Schumacher (1981) initie l' utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion pour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te à partird' impédances calculées <strong>et</strong> montre <strong>la</strong> faisabilité <strong>de</strong> tels calculs numériques. Mc Intyre <strong>et</strong> coll.(1983), Park <strong>et</strong> Keefe (1988), Barjau <strong>et</strong> Agullo (1989), Keefe (1992) utilisent <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>proposée par Schumacher (1981) pour divers résonateurs <strong>et</strong> en utilisant <strong>de</strong>s modèles plus oumoins complexes. Cependant l' utilisation <strong>de</strong> techniques numériques consiste en uneapproximation <strong>de</strong>s opérateurs continus par opérateurs discr<strong>et</strong>s, <strong>la</strong> distance existant entre lessystèmes discr<strong>et</strong>s <strong>et</strong> continus dépendant du <strong>de</strong>gré d' approximation choisi (Géradin <strong>et</strong> Rixen,1992). Dans le cas <strong>de</strong>s modèles décrivant le comportement <strong>de</strong>s instruments à anche simple, lepassage du domaine continu au domaine discr<strong>et</strong> est réalisable (<strong>et</strong> réalisé) à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> diversesmétho<strong>de</strong>s produisant divers modèles discr<strong>et</strong>s. L' analyse <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s numériques perm<strong>et</strong>tant<strong>de</strong> transformer le modèle élémentaire continu en modèle élémentaire discr<strong>et</strong> équivalent s' avèrenécessaire. Ce point fait l' obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie B <strong>de</strong> ce mémoire dans le cas du modèleélémentaire décrit au paragraphe I.3.__________________________________________________________________________43


Partie A._________________________________________________________________Métho<strong>de</strong>s graphiquesSi les métho<strong>de</strong>s temporelles nécessitent l' usage <strong>de</strong> l' outil numérique, il existe cependant uncas particulier pour lequel Maganza (1986) évalue simplement les solutions oscil<strong>la</strong>ntes duproblème à partir d' une métho<strong>de</strong> graphique. L' instrument est supposé, dans ce cas, constituéd' un résonateur fait d' un simple tuyau sans pertes visco-thermiques <strong>et</strong> d' une non-linéaritélocalisée à l' entrée, définie par une re<strong>la</strong>tion instantanée <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression qui peut être différente<strong>de</strong> celle que nous présentons au paragraphe II.3. Le résonateur est ainsi caractérisé par safonction <strong>de</strong> réflexion r p (t) définie par :rp ( t ) = −δ( t − τ ),(I-52)où δ représente l' impulsion <strong>de</strong> dirac <strong>et</strong> τ le temps <strong>de</strong> propagation défini par τ = 2Lt , où L t estc<strong>la</strong> longueur du résonateur, c <strong>la</strong> célérité du son. La non-linéarité est définie par une re<strong>la</strong>tion dutype U = NL p . L' utilisation d' un formalisme basé sur <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion perm<strong>et</strong> àMaganza (1986) d' exprimer le problème, initialement étudié dans le p<strong>la</strong>n p, U dans unnouveau p<strong>la</strong>n défini par -p- <strong>et</strong> p+, représentant respectivement l' on<strong>de</strong> aller <strong>et</strong> l' on<strong>de</strong> r<strong>et</strong>ourexistant dans le résonateur. Connaissant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion simple entre ces <strong>de</strong>ux variables :p− ( t) = −p+( t − τ ) ,(I-53)Maganza (1986) développe une métho<strong>de</strong> graphique (cf. Figure I-14) qui se ramène à <strong>la</strong>métho<strong>de</strong> itérative du premier r<strong>et</strong>our (Bergé <strong>et</strong> coll., 1988). Il m<strong>et</strong> ainsi en évi<strong>de</strong>nce l' existenced' oscil<strong>la</strong>tions périodiques dans <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> bifurcations directes <strong>et</strong> inverses. Il va jusqu' àmontrer un scénario <strong>de</strong> route vers le chaos par succession <strong>de</strong> doublements <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s pourd' autres types <strong>de</strong> non-linéarités obtenues à l' ai<strong>de</strong> d' une c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te dont le système excitateur estun haut parleur (source <strong>de</strong> débit) asservi à <strong>la</strong> pression interne via une contre réaction nonlinéairemodifiable à souhait.1000500-5000p31-pp+2UFigure I-14: Métho<strong>de</strong> graphique itérativeutilisée par Maganza <strong>et</strong> coll. (1986). Lemodèle est basé, dans ce cas, surl' hypothèse d' un résonateur cylindriquesans pertes visco-thermiques <strong>et</strong> d' une nonlinéaritédu type U=NL[p] localisée àl' entrée <strong>de</strong> l' instrument.-100044-1000 -500 0 500 1000__________________________________________________________________________


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________IV. Instruments à anche simple en situation <strong>de</strong> jeu : résultats expérimentaux.La complexité <strong>de</strong>s phénomènes physiques mis en jeu lors du fonctionnement <strong>de</strong>sinstruments à anche simple conduit à développer <strong>de</strong>s comparaisons entre les modèles <strong>et</strong>l' expérience pour <strong>de</strong>s systèmes "simplifiés". Les mesures d' impédances, l' étu<strong>de</strong> ducomportement <strong>de</strong> l' écoulement à l' entrée du bec en régime stationnaire, <strong>la</strong> mise au point <strong>de</strong>systèmes auto-oscil<strong>la</strong>nts tels que <strong>la</strong> "pseudo-c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te" développée par Maganza (1986) ensont <strong>de</strong>s exemples typiques. Cependant, il est intéressant <strong>de</strong> comparer les résultats d' unmodèle élémentaire avec ceux obtenus pour <strong>de</strong>s instruments réels en situation <strong>de</strong> jeu. C<strong>et</strong>tecomparaison est réalisable dans <strong>la</strong> mesure où l' instrumentiste n' apporte pas <strong>de</strong> modifications àl' embouchure. C' est pourquoi il est nécessaire d' utiliser un système mécanique reproduisantl' embouchure du musicien avec une bonne reproductibilité. Ce dispositif est <strong>la</strong> boucheartificielle que nous décrivons à l' annexe C2 <strong>et</strong> dont il est fait emploi pour <strong>la</strong> partie C <strong>de</strong> cedocument ; l' utilisation d' un tel système conduit à m<strong>et</strong>tre l' instrument en situation <strong>de</strong> jeuartificielle, par opposition à <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> jeu naturelle (le musicien). L' étu<strong>de</strong> ducomportement <strong>de</strong> l' instrument en situation <strong>de</strong> jeu artificielle perm<strong>et</strong> ainsi <strong>de</strong> dégager <strong>de</strong>scritères objectifs tels que <strong>la</strong> fréquence fondamentale, appelée fréquence <strong>de</strong> jeu <strong>et</strong> le spectre dusignal <strong>de</strong> pression interne en régime permanent. Dans <strong>la</strong> partie C <strong>de</strong> ce mémoire, nousabordons <strong>de</strong> façon plus détaillée les choix que nous effectuons afin <strong>de</strong> corréler ces gran<strong>de</strong>ursphysiques aux critères subjectifs, utiles au musicien, que sont <strong>la</strong> hauteur, le <strong>timbre</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> facilitéd' émission.Re<strong>la</strong>tion fréquence <strong>de</strong> résonance, fréquence <strong>de</strong> jeu.L' intérêt porté par les chercheurs à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion existant entre <strong>la</strong> fréquence fondamentaled' une note <strong>et</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance du résonateur pour le même doigté est certainementcelui qui a provoqué le plus grand nombre <strong>de</strong> travaux. D' ailleurs, par l' expérience, Bouasse(1929) m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> différence qui existe entre <strong>la</strong> "fréquence <strong>de</strong> résonance" du bourdon(qui n' est en fait que <strong>la</strong> fréquence fondamentale du signal résultant <strong>de</strong> l' excitation du tuyau enmo<strong>de</strong> flûte) <strong>et</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu du même bourdon muni d' un bec <strong>et</strong> d' une anche :"Montons une embouchure <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te sur un tube <strong>de</strong> <strong>la</strong>iton assez long <strong>et</strong> dont le diamètren'est ni trop supérieur ni trop inférieur au diamètre du bec. Fermons l'anche en <strong>la</strong> pressantavec le doigt; soufflons sur le bout ouvert du tube comme sur une clef forée ; nous obtenons leson du bourdon. soufflons dans l'anche : nous obtenons le même son, à <strong>la</strong> p<strong>et</strong>ite variationprès réalisable en pressant plus ou moins l'anche avec les lèvres".Bouasse, Instrument à vent, tome II, page 59.__________________________________________________________________________45


Partie A._________________________________________________________________Il constate que l' embouchure <strong>de</strong> l' instrumentiste a une influence non négligeable sur <strong>la</strong>hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> note jouée mais que celle ci est proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> "fréquence fondamentale" dubourdon. Afin <strong>de</strong> vérifier <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion prévue entre fréquence <strong>de</strong> jeu <strong>et</strong> fréquence <strong>de</strong>résonance, Ne<strong>de</strong>rveen (1969) présente une série <strong>de</strong> comparaisons entre ces <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>urspour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> le saxophone entre autres. Ces expériences sont réalisées en calcu<strong>la</strong>nt lesfréquences <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong>s résonateurs <strong>et</strong> en jouant (naturellement) les instruments. Lesrésultats obtenus par Ne<strong>de</strong>rveen sont intéressants mais <strong>la</strong> précision <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> jeu estlimitée par <strong>la</strong> non reproductibilité <strong>de</strong> l' instrumentiste. En eff<strong>et</strong>, l' instrumentiste modifieinconsciemment son embouchure à chaque note, l' embouchure n' est pas parfaitementcontrôlée. Afin <strong>de</strong> minimiser les eff<strong>et</strong>s dus à l' instrumentiste, Backus (1963) construit unebouche artificielle, dans <strong>la</strong>quelle il p<strong>la</strong>ce un bec <strong>et</strong> une anche montés sur une c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.L' emploi d' une lèvre suffisamment amortissante s' avère nécessaire afin d' éviter les régimes "intempo" décrits par Bouasse (1929). Les résultats <strong>de</strong> l' analyse linéaire au seuil qu' il entreprendsans considérer l' eff<strong>et</strong> du débit d' anche, sont comparés aux résultats expérimentaux obtenus àl' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouche artificielle pour <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions. L' écart fréquentiel re<strong>la</strong>tif entrefréquence <strong>de</strong> résonance du tuyau <strong>et</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu est analysé pour diverses amplitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>l' oscil<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> divers amortissements appliqués à l' anche. Wilson <strong>et</strong> Beavers (1974) présentent<strong>de</strong>s travaux simi<strong>la</strong>ires basés sur une manipu<strong>la</strong>tion plus simple : une bouche artificielle quiproduit <strong>de</strong>s auto-oscil<strong>la</strong>tions pour un simple tuyau monté à l' extrémité d' un bec <strong>et</strong> d' une anchesimplifiés. Ce type d' expérience est réalisé aussi pour <strong>la</strong> flûte (Coltman, 1968) afin <strong>de</strong> corrélerfréquence fondamentale du signal <strong>et</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance du résonateur.Très souvent, il est possible <strong>de</strong> contrôler <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> d' un instrument en contrô<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> valeur<strong>de</strong>s premières fréquences <strong>de</strong> résonance du résonateur. Pour les instruments à anche, c<strong>et</strong>te idée,à <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s premières théories <strong>de</strong>s instruments à vent (Bernoulli, 1763) est exploitée entreautres, par Meynial <strong>et</strong> Kergomard (1988) dans le but <strong>de</strong> créer un système <strong>de</strong> clé microintervalle (conception d' un système quart-<strong>de</strong>-ton) perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> décaler <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong>∆f en déca<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong> <strong>la</strong> même quantité ∆f. C<strong>et</strong>te technique estfacilement applicable à <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> à <strong>la</strong> flûte, instruments pour lesquels <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeuest essentiellement contrôlée par <strong>la</strong> première fréquence <strong>de</strong> résonance du résonateur,moyennant <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur due à l' eff<strong>et</strong> d' embouchure.Influence <strong>de</strong> l' inharmonicité.Néanmoins le contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu par un seule fréquence <strong>de</strong> résonance n' est passystématique : par exemple, <strong>de</strong>s difficultés ont été rencontrées lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise au point <strong>de</strong>s clésmicro-intervalles pour les instruments à perce conique (Kergomard <strong>et</strong> Meynial, 1988). Ceciest traduit qualitativement en affirmant que les résonances d' ordre supérieur peuvent intervenirdans le processus d' auto-entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>tion. Il est admis (Bouasse, 1929 ; Bena<strong>de</strong>, 1976 ;__________________________________________________________________________46


Instruments à anche simple, revue bibliographique._________________________________________________________________Fl<strong>et</strong>cher, 1978) qu' une bonne harmonicité <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonance d' ordre supérieur estfavorable à l' entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong>s oscil<strong>la</strong>tions m<strong>et</strong>tant en jeu plusieurs résonances d' un même doigté.Gilbert (1989) <strong>et</strong> Dalmont <strong>et</strong> coll. (1994) vérifient qu' un contrôle conjugué <strong>de</strong>s premièresfréquences <strong>de</strong> résonances <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur bonne harmonicité re<strong>la</strong>tive est importante pour l' émission<strong>et</strong> l' auto-entr<strong>et</strong>ien d' une note : c<strong>et</strong>te propriété est utilisée pour l' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité d' une clémicro-intervalle appliquée au saxophone alto.N.B. <strong>la</strong> note "pédale" du trombone en est un cas extrême (Bouasse, 1929) : le régime le plusgrave du trombone à coulisse ne correspond à aucune fréquence <strong>de</strong> résonance. Sa stabilité estassurée par les résonances d' ordre supérieur multiples <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>de</strong>l' oscil<strong>la</strong>tion.Une bonne harmonicité <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonance est importante aussi pour <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong><strong>timbre</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>justesse</strong> <strong>de</strong>s instruments à anche. En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>de</strong>s notesdu second registre est intimement corrélée à <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance du résonateur(octaviation dans le cas <strong>de</strong>s instruments à perce conique, douzoiement pour les instruments àperce cylindrique) ; <strong>la</strong> bonne harmonicité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières fréquences <strong>de</strong> résonances estdonc déterminante quant à <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> <strong>de</strong>s notes du second registre. De plus, nous vérifionsdans <strong>la</strong> troisième partie <strong>de</strong> ce mémoire que le spectre <strong>de</strong> pression interne, pour un doigtédonné, est en re<strong>la</strong>tion étroite avec l' inharmonicité <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong> ce mêmedoigté.Influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression d' alimentation sur <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu.Bak <strong>et</strong> Domler (1987), Gilbert (1989), Boutillon <strong>et</strong> Gibiat (1994) s' intéressent à l' évolution<strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression d' alimentation respectivement pour unec<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te, un monochromateur (résonateur possédant une seule résonance) <strong>et</strong> un saxophonejoués à l' ai<strong>de</strong> d' une bouche artificielle. Les résultats obtenus par Bak <strong>et</strong> Domler (1987)semblent m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce l' influence <strong>de</strong> l' enroulement <strong>de</strong> l' anche. Cependant l' existence <strong>de</strong>résonances d' ordre supérieur peut avoir une influence non négligeable sur l' évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence <strong>de</strong> jeu (cf. <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (I-46) exprimant le déca<strong>la</strong>ge fréquentiel provoqué par unesecon<strong>de</strong> résonance inharmonique dans le cas où les p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions quasi-sinusoïdalesexistent au seuil). L' utilisation d' un résonateur à résonance unique (Meynial, 1987) peutperm<strong>et</strong>tre une étu<strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> s' affranchir <strong>de</strong>s résonances d' ordre supérieur <strong>et</strong> mériterait<strong>de</strong>s analyses complémentaires afin d' estimer l' influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> non-linéarité d' enroulement parexemple.Influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe enveloppe <strong>de</strong> l' impédance d' entrée sur les spectres interne <strong>et</strong> externeBena<strong>de</strong> <strong>et</strong> coll. (1988) s' intéressent au spectre <strong>de</strong> pression rayonnée caractérisant lesinstruments à anche simple en situation <strong>de</strong> jeu. La modélisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> transfert__________________________________________________________________________47


Partie A._________________________________________________________________entre <strong>la</strong> pression interne au niveau du bec <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression rayonnée, notamment au niveau dupremier trou ouvert, lui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> corréler <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> spectre moyennées dans une salle <strong>et</strong><strong>de</strong>s enveloppes spectrales calculées à partir d' un modèle simple. Il m<strong>et</strong> ainsi en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong>différence existant entre les enveloppes spectrales résultant d' oscil<strong>la</strong>tions en anche battante ounon battante.Analyse du signal résultant <strong>de</strong>s régimes d' oscil<strong>la</strong>tions.L' analyse du signal musical (dans le p<strong>la</strong>n temps-fréquence, par exemple) est un domain<strong>et</strong>rès important <strong>de</strong> l' acoustique (application à <strong>la</strong> perception, à <strong>la</strong> synthèse). Les systèmesdynamiques non-linéaires en général <strong>et</strong> les instrument à anche simple en particulier peuventêtre le siège <strong>de</strong> régimes d' oscil<strong>la</strong>tion auto-entr<strong>et</strong>enus complexes. Backus (1978) <strong>et</strong> Castellengo(1992) ont énuméré <strong>et</strong> analysé <strong>de</strong> nombreux doigtés multiphoniques. Gibiat (1988), Keefe <strong>et</strong>La<strong>de</strong>n (1991) analysent <strong>de</strong> tels régimes d' oscil<strong>la</strong>tion par l' utilisation <strong>de</strong>s sections <strong>de</strong> Poincaré.Signalons aussi une étu<strong>de</strong> simi<strong>la</strong>ire récente <strong>de</strong> Idogawa <strong>et</strong> coll. (1993) sur <strong>de</strong>s régimesd' oscil<strong>la</strong>tions d' une c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te adaptée sur une bouche artificielle, régimes d' oscil<strong>la</strong>tionspériodiques <strong>et</strong> non-périodiques obtenus pour divers rég<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> l' embouchure avec un doigtédonné.Maganza (1986) <strong>et</strong> Grand (1994) ont simulé <strong>de</strong>s successions <strong>de</strong> doublement <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>conduisant au chaos. S' ils ont obtenu ce résultat à partir d' une non-linéarité différente <strong>de</strong> celledécrite au paragraphe II.2.2., rien n' empêche, a priori d' obtenir ce résultat à partir du modèleélémentaire. Signalons que Schumacher (1981) simule un régime multiphonique à partir d' uneimpédance calculée basée sur un doigté connu <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>tistes. Nous présentons dans <strong>la</strong>secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> ce mémoire <strong>de</strong>s simu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> "notes qui roulent" (régimes bipériodiques)obtenues à partir d' impédances mesurées <strong>de</strong> saxophone alto caractérisées par une forteinharmonicité entre les <strong>de</strong>ux premières fréquences <strong>de</strong> résonance, impédances correspondant à<strong>de</strong>s doigtés qui provoquent ces "roulements" dans <strong>la</strong> réalité (Dalmont <strong>et</strong> Gilbert, 1993).48__________________________________________________________________________


PARTIE B :SIMULATIONS NUMERIQUES DANSLE DOMAINE TEMPOREL DESINSTRUMENTS A ANCHE SIMPLE.


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________I. Introduction.Développer <strong>et</strong> vali<strong>de</strong>r une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> caractérisation par simu<strong>la</strong>tion est un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong>ce travail. Après avoir r<strong>et</strong>enu un modèle physique à <strong>la</strong> partie A, nous nous intéressons, dansc<strong>et</strong>te partie, à développer un tel système <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion dans le domaine temporel. Les résultats<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te simu<strong>la</strong>tion seront comparés aux résultats expérimentaux à <strong>la</strong> partie C pour estimerdans quelle mesure une telle métho<strong>de</strong> est robuste. Par conséquent, <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion présentées'appuie sur un ensemble <strong>de</strong> paramètres mesurés sur <strong>de</strong>s instruments réels tels que l'impédanced'entrée.Depuis une quinzaine d'années, les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique sont utilisées pourdévelopper <strong>de</strong>s logiciels <strong>de</strong> synthèse sonore ou analyser le fonctionnement <strong>de</strong>s instruments.Pour <strong>la</strong> synthèse, les métho<strong>de</strong>s temporelles présentent l'avantage <strong>de</strong> calculer les transitoiresd'attaque, très importants perceptivement. Elles présentent en revanche l'inconvénient <strong>de</strong><strong>de</strong>voir connaître les conditions initiales d'un régime donné, ce qui n'est pas indispensable pour<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s fréquentielles. Pour l'analyse du fonctionnement <strong>de</strong>s instruments, ces métho<strong>de</strong>sdoivent évaluer les caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression interne ou externe à l'instrument en yapportant un minimum d'erreurs. Pour réaliser une telle simu<strong>la</strong>tion, le résonateur peut être vu<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux façons. Pour les métho<strong>de</strong>s fréquentielles, le résonateur est considéré comme un filtrereprésenté par son impédance d'entrée. Pour les métho<strong>de</strong>s temporelles, on peut évaluersimplement <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion à partir <strong>de</strong> l'impédance d'entrée. C<strong>et</strong>te technique perm<strong>et</strong><strong>de</strong> connaître <strong>la</strong> pression <strong>et</strong> le débit uniquement à l'entrée <strong>de</strong> l'instrument. S'il est nécessaire <strong>de</strong>connaître ces gran<strong>de</strong>urs en un point quelconque du résonateur, on peut considérer ce <strong>de</strong>rniercomme un ensemble <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its éléments juxtaposés. Dans ce cas <strong>la</strong> discrétisation n'est plusseulement temporelle, mais aussi spatiale. C<strong>et</strong>te technique, issue d'étu<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong> parole, perm<strong>et</strong><strong>de</strong> décrire le conduit vocal à <strong>la</strong> géométrie complexe. En outre, elle est utilisée pour <strong>la</strong> synthèse<strong>de</strong>s régimes d'oscil<strong>la</strong>tion d'instruments à vent (voir par exemple Ducasse, 1990).Pour les métho<strong>de</strong>s temporelles utilisant <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion, <strong>la</strong> résolution du systèmed'équations global conduit souvent à exprimer le problème sous <strong>la</strong> forme d'un systèmevectoriel différentiel non-linéaire (Keefe, 1992). La transformation <strong>de</strong> ce système continu enun système discr<strong>et</strong> est alors réalisée à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s c<strong>la</strong>ssiques d'analyse numérique ou<strong>de</strong> traitement du signal telles que les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Runge-Kutta (Barjau <strong>et</strong> Agullo, 1989),d'Euler (Schumacher, 1981) ou <strong>la</strong> transformation bilinéaire (Keefe, 1992). En général, cessimu<strong>la</strong>tions sont effectuées à l'ai<strong>de</strong> d'impédances calculées <strong>et</strong> <strong>de</strong> techniques <strong>de</strong> résolutionnumériques différentes. Sachant que le calcul d'impédances perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> connaître lescaractéristiques du résonateur sur une <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> fréquentielle aussi gran<strong>de</strong> que voulue,les fréquences d'échantillonnage sont élevées. Dans ce cas, le choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> numériqueimporte re<strong>la</strong>tivement peu. Les divers systèmes d'équations aux différences finies résultants <strong>de</strong><strong>la</strong> discrétisation du système analogique possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s propriétés semb<strong>la</strong>bles._________________________________________________________________________49


Partie B.___________________________________________________________________________La métho<strong>de</strong> que nous développons voit le résonateur comme un filtre dont <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong>réflexion est calculée à partir <strong>de</strong> l' impédance mesurée. Sachant que <strong>la</strong> mesure est effectuée surune <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> d' environ 3 à 4 kHz <strong>et</strong> que les anches possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s fréquences propres<strong>de</strong> l' ordre <strong>de</strong> 3 kHz, les fréquences d' échantillonnages s' avèrent faibles vis à vis <strong>de</strong> celle-ci.Dans ce cas, l' utilisation <strong>de</strong> techniques numériques différentes conduit à <strong>de</strong>s anches"numériques" différentes. Nous proposons donc, au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te secon<strong>de</strong> partie, d' analysercertaines techniques numériques disponibles afin <strong>de</strong> construire une simu<strong>la</strong>tion temporelleappliquée à <strong>de</strong>s impédances mesurées. Le chapitre II <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie est voué à <strong>la</strong> présentation<strong>de</strong>s différentes étapes nécessaires à <strong>la</strong> résolution du système issu du modèle élémentaire ; cesétapes sont le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion du résonateur à partir <strong>de</strong> l' impédance mesurée,l' évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> l' anche, <strong>et</strong> <strong>la</strong> résolution du système compl<strong>et</strong>. Le chapitre IIImontre que le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion du résonateur doit être réalisé avecprécautions, notamment pour <strong>de</strong>s résonateurs possédant <strong>de</strong>s résonances aiguës pour les hautesfréquences. L' analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> l' anche dans le domaine discr<strong>et</strong> est présentée auchapitre IV ; c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> montre l' existence <strong>de</strong> plusieurs "anches numériques". Enfin <strong>la</strong>résolution du système compl<strong>et</strong> est présentée au chapitre V. Afin <strong>de</strong> confronter les résultatsprésentés aux chapitres III, IV <strong>et</strong> V avec une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> résolution numérique d' une touteautre nature (métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équilibrage harmonique), le chapitre VI présente une série <strong>de</strong> testsvisant à révéler <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>la</strong> plus appropriée à <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong>s solutions dumodèle élémentaire. C<strong>et</strong>te technique est alors présentée au chapitre VII. Le <strong>de</strong>rnier chapitre estvoué à l' application <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> à un cas particulier : <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s oscil<strong>la</strong>tionsobtenues pour le doigté <strong>de</strong> Sol d' un saxophone alto modifié.II. Simu<strong>la</strong>tion analytique <strong>et</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique.Les solutions du système d' équations (I-9) :p( jω) = Ze( jω) Ue( jω)⎛1 ⎞d ⎛ ξ⎛ ⎞a (t) ⎞ ⎜ 0 ⎟⎛ ξa(t) ⎞+⎜ ⎟⎜⎟ = ⎜⎟⎜⎟ Sap(t0S)adt⎜ ⎟⎝ Ua(t) ⎠ ⎜ 2 ⎟⎝Ua(t) ⎠⎝ µ⎝−Saωa− ga⎠a ⎠2 ⎡P ⎤U (t) b P p(t) (t) Hae = a − ⎢ξa+ − ⎥ − Ua(t)ρ2⎢⎣µ aωa⎥⎦(I-9)modélisant le comportement d' un instrument à vent à anche simple (se reporter à <strong>la</strong> figure(I − 8), § II.3., partie A), ne peuvent être déterminées <strong>de</strong> façon exacte (analytiquement ougraphiquement) à un instant t quelconque que dans quelques cas particuliers. Pour unrésonateur quelconque, il est nécessaire d' utiliser l' outil numérique, qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> connaîtreles solutions approchées du système à <strong>de</strong>s instants équidistants dans le temps. Une étu<strong>de</strong> duprincipe général <strong>de</strong> résolution analytique nous perm<strong>et</strong> alors <strong>de</strong> dégager les techniques_________________________________________________________________________50


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________numériques nécessaires à l' é<strong>la</strong>boration d' un système discr<strong>et</strong> représentant le fonctionnement <strong>de</strong>l' auto-oscil<strong>la</strong>teur qu' est le système musicien-instrument.II.1. Principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution analytique dans le domaine temporel.La recherche <strong>de</strong>s régimes d' oscil<strong>la</strong>tions d' un instrument peut se décomposer en troisgran<strong>de</strong>s étapes comme suit :a/ détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse impulsionnelle g(t) ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion rp(t) durésonateur à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure (ou du calcul) <strong>de</strong> son impédance d' entrée Z e (jω). C<strong>et</strong>teopération est effectuée à l' ai<strong>de</strong> d' une transformée <strong>de</strong> Fourier inverse. La pression <strong>et</strong> le débitacoustiques dans le bec sont reliés par les expressions :p( t) = g( t) ∗ Ue( t)ou (II-1.a)p( t) = r ( t) ∗ p( t) + Z . U ( t) + Z . U ( t), (II-1.b)p c e c eoù ∗ représente l' opérateur <strong>de</strong> convolution.b/ détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> position <strong>de</strong> l' anche ainsi que du débit "pompé" par l' anche en fonction<strong>de</strong> <strong>la</strong> pression acoustique dans le bec à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong> l' équation différentielle (I-10c). Les <strong>de</strong>ux variables y(t) <strong>et</strong> U a (t) peuvent alors s' écrire :y( t) = F p( t)(II-2.a)yU t F p t S dya ( ) = u ( ) où U a = a(II-2.b)dtc/ résolution d' un système <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux équations à <strong>de</strong>ux inconnues, pression <strong>et</strong> débit acoustiquesdans le bec, après report <strong>de</strong>s équations (II-2.a) <strong>et</strong> (II-2.b) dans l' équation décrivant lecomportement du j<strong>et</strong> entrant dans le bec :⎧p(t)= rp(t)⎨⎩Ue(t) = NL∗[ p(t) + Zc.Ue(t)]+ Zc{ p(t); [ p(t) ]} − F [ p(t) ]u.Ue(t)(II-3)La résolution <strong>de</strong> ce système perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> connaître les solutions du système (I-9) exposé ci<strong>de</strong>ssusà chaque instant t.Il apparaît que, dans le cas d' un instrument réel, il n' est pas possible, en général, <strong>de</strong>résoudre le système d' équations (II-3) analytiquement. Il s' avère donc nécessaire d' utiliser unemétho<strong>de</strong> numérique dont les solutions seront les échantillons à <strong>de</strong>s instants n.∆T ( où ∆T est <strong>la</strong>pério<strong>de</strong> d' échantillonnage) <strong>de</strong>s solutions analytiques du système. Afin <strong>de</strong> résoudre ceproblème en y minimisant les erreurs numériques, nous nous proposons d' analyser les outils_________________________________________________________________________51


Partie B.___________________________________________________________________________mathématiques nécessaires aux trois étapes énoncées ci-<strong>de</strong>ssus <strong>et</strong> <strong>de</strong> les transposer "au mieux"dans le domaine discr<strong>et</strong>.II.2. Détermination <strong>de</strong>s solutions pression, débit, position <strong>de</strong> l'anche : quels sont lesoutils mathématiques nécessaires?a/ Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion du résonateur.Celle-ci est effectuée à l' ai<strong>de</strong> d' une simple transformée <strong>de</strong> Fourier inverse qu' il estnécessaire <strong>de</strong> transposer dans le domaine discr<strong>et</strong>. C<strong>et</strong>te opération est aisément réalisable enutilisant <strong>la</strong> transformée <strong>de</strong> Fourier discrète. Son utilisation est re<strong>la</strong>tivement simple mais lerésultat d' une telle opération peut engendrer une fonction <strong>de</strong> réflexion discrète dont lescaractéristiques sont très différentes <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion analogique. Ce problème feral' obj<strong>et</strong> d' une discussion au chapitre III <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie.b/ Evaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> position <strong>de</strong> l' anche y(t) ainsi que du débit d' anche U a (t).Dans le domaine analogique, les <strong>de</strong>ux variables y(t) <strong>et</strong> U a (t) sont les solutions d' un système<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux équations différentielles du premier ordre. Dans le domaine discr<strong>et</strong>, elles pourrontêtre exprimées à l' ai<strong>de</strong> d' un système <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux équations aux différences les reliant à <strong>la</strong> pressionacoustique dans le bec :⎛ ξ⎜⎝ Uaa[ n]⎞ ⎛ M11M12⎞⎛0 ⎞ ⎛ ξa [ ] [ ] ⎟ ⎞⎟ =⎜⎟⎜⎟ + ⎜0n⎠ ⎝M21M22⎠⎝pn ⎠ ⎝Ua 0 ⎠(II-4)Il apparaît que les solutions discrètes ξ a n <strong>et</strong> U a [n] du système (II-4) ci-<strong>de</strong>ssus sont <strong>de</strong>sapproximations <strong>de</strong>s solutions analytiques ξ a ( t) <strong>et</strong> U a (t). L' erreur commise entre ces <strong>de</strong>uxfamilles <strong>de</strong> solutions (discrètes <strong>et</strong> analogiques) <strong>de</strong>vra alors être minimisée afin <strong>de</strong> reproduirele plus fidèlement possible le système analogique (l' anche) en système numérique (anche"discrète"). Le choix <strong>de</strong> l' équation aux différences conduisant à une anche "discrète" dont lescaractéristiques sont les plus proches <strong>de</strong> l' anche (analogique) est exposé au chapitre IV. Lesoutils utilisés pour quantifier c<strong>et</strong>te erreur seront <strong>la</strong> transformée <strong>de</strong> Fourier <strong>et</strong> <strong>la</strong> transformée enz._________________________________________________________________________52


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________c/ Résolution d' un système d' équations non-linéaires.La détermination complète <strong>de</strong>s solutions du système (II-3) nécessite <strong>la</strong> résolution d' uneéquation intégrale <strong>et</strong> d' une équation non-linéaire. La résolution <strong>de</strong> l' équation intégrale dans ledomaine discr<strong>et</strong> s' avère être le calcul d' une simple somme. En ce qui concerne <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong>l' équation non-linéaire, <strong>de</strong>s techniques numériques efficaces sont disponibles mais peuventconduire à <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> convergence dans certains cas. L' analyse <strong>de</strong> ces problèmes fontl' obj<strong>et</strong> du paragraphe V.III. Le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète à partir <strong>de</strong> l'impédance d'entrée.III.1. Technique d'évaluation c<strong>la</strong>ssique : un problème d'oscil<strong>la</strong>tions parasites, le"ripple".La technique usuelle perm<strong>et</strong>tant d' effectuer le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion à partir <strong>de</strong>l' impédance d' entrée d' un résonateur est <strong>la</strong> suivante (Keefe, 1990) : <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> utile(désormais notée LBU) à <strong>la</strong> mesure ou au calcul <strong>de</strong> l' impédance ainsi que le nombre <strong>de</strong> pointsN équidistants sur l' axe <strong>de</strong>s fréquences sont choisis. En général, <strong>la</strong> LBU = [0,F max ] est définiepar <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage F ech = 2.F max du système numérique utilisé (sur certainesstations <strong>de</strong> travail dédiées à <strong>la</strong> synthèse c<strong>et</strong>te fréquence peut prendre uniquement certainesvaleurs prédéfinies) <strong>et</strong> le nombre <strong>de</strong> points est imposé par l' utilisation d' un algorithme <strong>de</strong>F.F.T. Dans ce cas ce <strong>de</strong>rnier s' exprime sous <strong>la</strong> forme N = 2 NFFT ou NFFT est <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> <strong>la</strong>F.F.T. utilisée pour <strong>la</strong> calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion. L' impédance est alors mesurée ouLBUcalculée pour l' ensemble <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> fréquence fk = k∆ f où k=1,...,N/2 <strong>et</strong> ∆f = 2. .NDans le cas où <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion doit être déterminée à partir d' une impédance mesurée,c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière sera déterminée pour <strong>de</strong>s fréquences supérieures à F min , où F min ≈ 50 Hz pourfixer les idées. C<strong>et</strong>te opération évite les mesures aberrantes, dues principalement au bruitprésent en basses fréquences (cf. annexe C1). Les valeurs <strong>de</strong> l' impédance pour f ≤ F min sontalors estimées par interpo<strong>la</strong>tion linéaire entre f=0 <strong>et</strong> f= F min en supposant que Z e (0)=0.La fonction <strong>de</strong> réflexion discrète doit être une fonction réelle, ce qui impose <strong>la</strong> conditionsuivante au coefficient <strong>de</strong> réflexion :∗p N−k p kR f = R f , pour k = 1,..., N / 2, (II-5)où R p *[f k ] est le complexe conjugué <strong>de</strong> R p [f k ]. La fonction <strong>de</strong> réflexion discrète r d [n] estobtenue à l' ai<strong>de</strong> d' un algorithme <strong>de</strong> F.F.T. inverse appliqué aux coefficients R p (f k ),_________________________________________________________________________53


Partie B.___________________________________________________________________________k = 0,..., N −1, où Rp fk = −1, pour k = 0, car Z e ( 0)= 0.La résolution temporelle <strong>de</strong> r d [n]est ∆T= 1 F, sa longueur est T 0 = N/(2.LBU).echSi on applique c<strong>et</strong>te technique très c<strong>la</strong>ssique à <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexiond' un tube cylindrique, <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète calculée est quelquefois surprenante.En eff<strong>et</strong>, nous avons remarqué que le choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> LBU (c' est à dire <strong>de</strong> max F )n' est pas sans conséquence sur l' allure <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète calculée. Si max F estchoisie <strong>de</strong> telle façon que Im Ze( F max ) ≠ 0, où Im représente <strong>la</strong> partie imaginaire, <strong>la</strong> fonction<strong>de</strong> réflexion calculée est polluée d' oscil<strong>la</strong>tions parasites <strong>de</strong> fréquence fondamentale max F(Amir <strong>et</strong> coll., 1993). Par contre, si F max est choisie <strong>de</strong> manière que Im Ze( F max ) = 0, c<strong>et</strong>tepollution numérique disparaît quasi-totalement (cf. Figure II-1).0.2A0.200Fonction<strong>de</strong>réflexion-0.2-0.4Fonction<strong>de</strong>réflexion-0.2-0.4B-0.6-0.6-0.8-0.8-10 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01Temps [s]-10 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01Temps [s]Figure II-1: eff<strong>et</strong> du choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage sur <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexiondiscrète. Cas A : <strong>la</strong> fréquence maximale correspond à un zéro d' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' impédanced' entrée : |Z e (F max )|=0 soit Im Ze( F max ) ≠ 0. Cas B : <strong>la</strong> fréquence maximale correspond àune résonance <strong>de</strong> l' impédance d' entrée Im : Ze ( F max ) = 0.Nous montrons au chapitre VI. qu' une fonction <strong>de</strong> réflexion discrète "polluée" peutengendrer <strong>de</strong> graves problèmes si elle est utilisée à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion. Le signal <strong>de</strong>pression acoustique calculé peut s' avérer complètement différent du signal analogique ou d' unsignal <strong>de</strong> pression obtenu par une simu<strong>la</strong>tion à l' ai<strong>de</strong> d' une métho<strong>de</strong> fréquentielle. Ce point nedoit donc pas être négligé, c' est pourquoi nous nous attachons à présenter une techniqued' évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète dont les caractéristiques seront les plusproches possibles <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion analogique.III.2. Simu<strong>la</strong>tion numérique du résonateur : minimisation <strong>de</strong>s erreurs "numériques"sur <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion.Le but <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> présentée dans ce paragraphe est <strong>de</strong> calculer une approximationdiscrète idéale r d n <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion analogique r p (t), afin <strong>de</strong> simulernumériquement les caractéristiques du résonateur (cf. Figure II-2)._________________________________________________________________________54


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________p + (t)R a ( ω)p - (t)p + (t)?p - [n]=p - (n∆T)p+[n]R d ( e jω )p-[n]Figure II-2 : principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique d' un système analogique(d' après Papoulis, 1984)Le problème peut alors se résumer <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivante (Papoulis, 1984) : <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong>réflexion idéale discrète r d n doit conserver les mêmes propriétés que <strong>la</strong> fonction r p (t), à <strong>la</strong>fois dans les domaines temporels <strong>et</strong> fréquentiels. Sachant que <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion r p (t) estréelle, stable, causale <strong>et</strong> qu' elle satisfait les conditions :rp(t) = 0 <strong>et</strong> ∫ ∞rt = 00 p( τ)dτ= −1,(II-6)car Z e ( 0)= 0. Les propriétés <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction discrète doivent être :r n réelle, causale, stable, r d 0 = 0, r k = −1d∞∑dk=0Il faut cependant remarquer que le coefficient <strong>de</strong> réflexion R p (jω) n' est calculé ou mesuréque sur <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> LBU, ce qui signifie que <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong>réflexion discrète ne pourra se faire qu' à partir d' une version filtrée R σ (jω)=R p (jω).Π σ (jω), oùΠ σ (jω) est un filtre passe-bas idéal <strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong> coupure ω=σ, <strong>de</strong> R p (jω).L' échantillonnage <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te version filtrée donne naissance à un coefficient <strong>de</strong> réflexion,périodique <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> F ech dans le domaine fréquentiel, noté R ( e j ωσ ) . La transformée <strong>de</strong>Fourier discrète inverse <strong>de</strong> R ( e j ω) engendre une fonction réelle mais non causale r n . Leσproblème consiste donc en <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong> r d[n], fonction <strong>de</strong> réflexion réellement obtenueaprès calcul, <strong>de</strong> façon que l' erreur rσ n − r n ou l' erreur jωR ( e ) R jωσ − ( e ) soit p<strong>et</strong>iteselon un critère donné (cf. Figure II-3a).ddσ_________________________________________________________________________55


Partie B.___________________________________________________________________________techniqueidéale.Systèmeanalogiquerp ( t ), R p ( jω)Mesureou Calcul pourω ∈ 0, σSystème analogiquefiltré passe-bas:r ( t), R ( j )σ σ ωEchantillonnageSystème discr<strong>et</strong>idéal. r n , ( e jd Rωd )Minimisation<strong>de</strong> l' erreur.Système discr<strong>et</strong>calculé.r n , R ( e j ω)σσBon choix <strong>de</strong> σ :rd n = r σ n = ∆T. rσ( n∆T),Condition imposée: r 0 = 0,N −1∑ rdkk = 0= −1−r0σdrotation <strong>de</strong> phase :rdn = ∆T. rσ( n∆T + t0)Condition imposée : r 0 = 0N −1∑ rdkk = 0d= − − ∆T. r ( t )1 σ 0Figure II-3a : principe d' évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète à partir <strong>de</strong> l' impédance(d' après Gazengel <strong>et</strong> coll., 1994b).Papoulis (1984) montre, en utilisant le critère <strong>de</strong>s moindres carrés, que l' erreur décrite ci<strong>de</strong>ssussera minimisée si <strong>la</strong> fonction R σ (jω) est continue pour ω = ± σ. Deux techniquesapparaissent alors afin <strong>de</strong> rendre R σ (jω) continue aux extrémités (ω= ± σ) (cf. Figure II-3a).Critère <strong>de</strong> continuité.La première technique, perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> rendre le coefficient <strong>de</strong> réflexion continu pour ω = σconsiste à choisir <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage ech F =2.F max telle que Im[Ze(F max )] = 0.Dans ce cas les parties réelles <strong>et</strong> imaginaires <strong>de</strong> R σ (jω) sont continues en ω = ± σ, <strong>la</strong> fonction_________________________________________________________________________56


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________<strong>de</strong> réflexion discrète n' est polluée que faiblement. Il nous est maintenant possible <strong>de</strong> proposerune technique d' évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète, dont les caractéristiques serontproches <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion analogique. C<strong>et</strong>te technique consiste à rechercher, autourd' une fréquence F' max choisie, <strong>la</strong> fréquence F maxl' impédance d' entrée s' annule (cf. Figure II-3b).pour <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> partie imaginaire <strong>de</strong>Evaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> souhaitée approximative [0,F' max ]ÐMesure ou calcul <strong>de</strong> l' impédance d' entrée Z(f) autour <strong>de</strong> F' maxÐCalcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence maximale F max à l' ai<strong>de</strong> d' une interpo<strong>la</strong>tion par modèle physique (métho<strong>de</strong>du cercle <strong>de</strong> Nyquist, Le Roux, 1994) <strong>de</strong> façon à ce que Im[Z e (F max )]=0.NFFTÐChoix du nombre <strong>de</strong> points N = 2 <strong>et</strong> calcul <strong>de</strong> l' ensemble <strong>de</strong>s fréquences discrètesfk = k ∆ f , k = 1,..., N / 2, avec F max =f N/2ÐMesure ou calcul <strong>de</strong> Z e (f k ) pour k=1, ..., N/2.ÐCalcul du coefficient <strong>de</strong> réflexion discr<strong>et</strong>: jω( )R ( e kZ f Z) R ( f )k − cσ = σ k = , k = 1,..., N / 2,Z( fk) + Zc jω( ) *R e N− k jω= R ( e k ) .σÐUtilisation d' un algorithme <strong>de</strong> F.F.T. inverse appliqué à R ( e j ω k ) pour k=0,....,N-1.La condition R ( e j k ) = −1 est imposée pour k=0.σωÐObtention <strong>de</strong> rd n = r σ n , fonction réelle, stable, faiblement polluée d' oscil<strong>la</strong>tions parasites.ÐCondition imposée : r d 0 = 0, car en général r σ 0 ≠ 0.σσFigure II-3b: métho<strong>de</strong> d' évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction discrète à partir <strong>de</strong> l' impédance vérifiantIm Ze ( F max ) = 0Une <strong>de</strong>uxième technique est envisageable au cas où il est impossible d' utiliser unefréquence d' échantillonnage <strong>de</strong> valeur quelconque, par exemple, lors d' une simu<strong>la</strong>tion surstation <strong>de</strong> travail équipée <strong>de</strong> logiciels <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> sons utilisant <strong>de</strong>s fréquencesd' échantillonnages prédéfinies._________________________________________________________________________57


Partie B.___________________________________________________________________________Le coefficient <strong>de</strong> réflexion Rσ( jω) peut s' écrire sous <strong>la</strong> forme :R ( jω) = A( ω)e jσϕ( ω)où A( σ) = A(- σ) <strong>et</strong> - ϕ( σ) = ϕ(- σ) ≠ ϕ( σ)(II-7)Dans ce cas <strong>la</strong> continuité peut s' établir en effectuant artificiellement une "rotation" <strong>de</strong> <strong>la</strong> phasedu coefficient <strong>de</strong> réflexion. Le nouveau coefficient, dont <strong>la</strong> phase s' annule pour ω = ± σ s' écritalors:jϕ( ω)jt ω ϕ( σ)R' σ ( jω) = A( ω) e . e 0 , t 0 = −(II-8)σLa fonction <strong>de</strong> réflexion calculée est alors <strong>la</strong> version r<strong>et</strong>ardée (ou avancée) <strong>de</strong> t 0 <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction<strong>de</strong> réflexion analogique.Les métho<strong>de</strong>s proposées ci-<strong>de</strong>ssus nous perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> déterminer une bonne approximation<strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion mais l' une d' entre elle peut créer un résonateur numériqueéquivalent surprenant. En eff<strong>et</strong>, dans le cas où <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage ne peut êtrechoisie librement, <strong>et</strong> si le résonateur présente <strong>de</strong>s résonances aiguës au voisinage <strong>de</strong> ω = σ, <strong>la</strong>technique consistant à calculer une version r<strong>et</strong>ardée <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion par rotation <strong>de</strong>phase engendre un résonateur discr<strong>et</strong> dont les fréquences <strong>de</strong> résonance sont différentes <strong>de</strong>celles du résonateur physique. En eff<strong>et</strong>, pour un instrument <strong>de</strong> musique, <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong>réflexion peut s' écrire :rp ( t ) = Γ( t ) ∗δ( t − 2 τ)(II-9)où Γ(t) est le coefficient <strong>de</strong> réflexion temporel <strong>et</strong> τ le temps <strong>de</strong> propagation pour <strong>la</strong> longueuréquivalente du résonateur. La version filtrée passe bas <strong>de</strong> r p (t) s' écrit :rσ ( t) = Γσ ( t) ∗δ( t − 2 τ), (II-10)où Γ σ ( t ) est <strong>la</strong> version filtrée <strong>de</strong> Γ( t ). La fonction <strong>de</strong> réflexion discrète obtenu par "rotation"<strong>de</strong> phase peut alors s' écrire :rd n = Γσ ( t) ∗δ( t − 2τ')t=n∆Tt(II-11).τ'= τ −02L' application <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te fonction <strong>de</strong> réflexion à un modèle d' oscil<strong>la</strong>tions crée un système autooscil<strong>la</strong>ntdiscr<strong>et</strong> dont <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> fondamentale <strong>de</strong>vient 2.τ' <strong>et</strong> non 2. τ. La fréquence <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong>ce nouvel oscil<strong>la</strong>teur est donc :_________________________________________________________________________58


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________où f j =f 'j12τ1= =2τ'11− tfj0ϕ( σ) <strong>et</strong> t 0 = − .σ,(II-12)En conclusion, si <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique présentée dans ce mémoire est utilisée à <strong>de</strong>s finsd' analyse fine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> d' un instrument, <strong>la</strong> technique consistant à éliminer les pollutionsnumériques (ripple) par rotation <strong>de</strong> phase n' est pas envisageable pratiquement. Celle-ci crée eneff<strong>et</strong> un résonateur "discr<strong>et</strong>" dont les fréquences <strong>de</strong> résonances sont différentes <strong>de</strong> celles durésonateur analogique. Nous utiliserons donc plutôt <strong>la</strong> première métho<strong>de</strong>.III.3. Le suréchantillonnage.Le chapitre consacré à <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique <strong>de</strong> l' anche (cf. § IV.) montre que lesrésultats <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te simu<strong>la</strong>tion sont très sensibles au choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage :une gran<strong>de</strong> fréquence d' échantillonnage conduit à une simu<strong>la</strong>tion plus réaliste dans le sens où<strong>la</strong> représentation <strong>de</strong> l' anche dans le domaine discr<strong>et</strong> est proche du modèle d' anche analogique.C<strong>et</strong>te remarque nous amène à penser que le choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> utile <strong>de</strong> l' impédanced' entrée, <strong>et</strong> donc <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage, va conditionner <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong>représentation <strong>de</strong> l' anche dans le domaine discr<strong>et</strong>. Une solution consisterait à calculer <strong>la</strong>fonction <strong>de</strong> réflexion après un suréchantillonnage du coefficient <strong>de</strong> réflexion, c' est-à-dire unchoix <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage ech F vérifiant Fech > 2. Fmax . Schumacher (1981)utilise une telle métho<strong>de</strong>, mais celle-ci n' est, en fait, pas envisageable sous peine <strong>de</strong> ne pasrespecter les conditions imposées à <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète. Le suréchantillonnagecrée un coefficient <strong>de</strong> réflexion dont l' amplitu<strong>de</strong> est nulle pour les fréquences supérieures àF max . Dans ce cas, le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète conduit à une fonction noncausale, polluée par <strong>de</strong>s oscil<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> fréquence fondamentale F max . C<strong>et</strong>te technique n' estdonc pas adaptée à <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique du résonateur.III.4 L' application d' un fenêtrage sur l'i mpédance d' entrée.Si l' utilisation d' une fréquence d' échantillonnage <strong>de</strong> valeur quelconque n' est pas possible , ils' avère que <strong>la</strong> technique consistant à effectuer une "rotation" <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase du coefficient <strong>de</strong>réflexion crée une fonction <strong>de</strong> réflexion discrète r<strong>et</strong>ardée (ou avancée). La <strong>de</strong>rnière techniqueperm<strong>et</strong>tant d' éviter <strong>la</strong> discontinuité <strong>de</strong> phase du coefficient <strong>de</strong> réflexion en ω= ± σ estl' utilisation d' un fenêtrage sur le coefficient <strong>de</strong> réflexion entre 0 <strong>et</strong> max F . L' application <strong>de</strong> c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>echnique est efficace pour éviter le problème <strong>de</strong>s oscil<strong>la</strong>tions parasites ("ripple") mais créeune fonction <strong>de</strong> réflexion discrète pour <strong>la</strong>quelle les hautes fréquences sont sous-estimées.L' utilisation d' une telle fonction <strong>de</strong> réflexion discrète pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion par modèle physique_________________________________________________________________________59


Partie B.___________________________________________________________________________n' est pas recommandée pour une analyse spectrale <strong>de</strong>s caractéristiques du signal obtenu parsynthèse, les signaux obtenus étant filtrés.III.5. Influence du nombre <strong>de</strong> points <strong>de</strong> <strong>la</strong> FFT inverse.L' analyse <strong>de</strong>s diverses techniques <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète citées ci<strong>de</strong>ssusne perm<strong>et</strong> pas d' évaluer l' influence du nombre <strong>de</strong> points N utilisés pour <strong>la</strong> FFT inversesur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète obtenue. Ce paramètre, important pour lecalcul ou <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> l' impédance d' entrée, affecte <strong>la</strong> longueur temporelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong>réflexion discrète, T 0 = N F ech , <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage étant fixée par l' impédanced' entrée. Il s' agit alors <strong>de</strong> choisir une valeur <strong>de</strong> N suffisamment gran<strong>de</strong> pour que <strong>la</strong> durée 0 Tsoit supérieure ou égale à <strong>la</strong> durée "utile" <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion analogique. De plus, lorsdu passage <strong>de</strong> l' impédance d' entrée à <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète, il existe un phénomène<strong>de</strong> repliement, spécifique au processus <strong>de</strong> <strong>la</strong> FFT, qui affecte les <strong>de</strong>rniers échantillons <strong>de</strong> <strong>la</strong>fonction <strong>de</strong> réflexion discrète sur une durée que nous appelons T repli . Il convient alors <strong>de</strong>choisir N suffisamment grand <strong>de</strong> façon à ce que <strong>la</strong> fenêtre temporelle vérifie (cf. Figure II-4) :T0 ≥ Tutile+ Trepli.Il est alors possible d' obtenir une fonction <strong>de</strong> réflexion discrète représentative <strong>de</strong> sonhomologue analogique en ne conservant que les premiers échantillons sur une durée T 1vérifiant (cf. Figure II-4) :T 1 ≥ T utile<strong>et</strong> en annu<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> valeur du premier échantillon (n=0) :r d 0 = 00.15Fonction<strong>de</strong>réflexion0.05-0.05-0.15-0.25T 1T 0TempsutileRepliementFigure II-4 : Fonction <strong>de</strong> réflexciondiscrète obtenue après FFT inverse ducoefficient <strong>de</strong> réflexion. On remarquel' eff<strong>et</strong> du repliement temporel quiaffecte <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnierséchantillons <strong>de</strong> <strong>la</strong> fenêtre.-0.350 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1Temps [s]_________________________________________________________________________60


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________III.6. Illustration <strong>de</strong>s diverses techniques d' obtention <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexiondiscrète.Afin <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce les biais introduits par les différentes métho<strong>de</strong>s exposées auxparagraphes III.1., III.2., III.3., III.4., nous proposons <strong>de</strong> calculer <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion d' untube cylindrique <strong>de</strong> longueur L t <strong>et</strong> <strong>de</strong> section S sans perte. Dans le domaine analogique, cellecis' écrit rp ( t ) = −δ(t − τ ) , où τ représente le temps <strong>de</strong> propagation dans le tube <strong>et</strong> s' écritτ = 2Lt c. L' impédance d' entrée d' un tel résonateur s' Z écrit ρcjωe ( jω) = j tan(S c L t ) .• dans le premier cas, <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage ech F est choisie <strong>de</strong> façon que⎡ FIm Z (ech ⎤⎢ e ) = 02⎥ , ce qui satisfait à <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> continuité énoncée au paragraphe III.2.⎣ ⎦• dans le second exemple, F ech est choisie <strong>de</strong> façon que ZF eche( ) = 0, ce qui correspond à2une discontinuité maximale.• <strong>la</strong> troisième fonction <strong>de</strong> réflexion est alors calculée avec une fréquence d' échantillonnag<strong>et</strong>elle que ZF eche( ) = 0 <strong>et</strong> à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong> phase perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> rétablir <strong>la</strong> continuité.2• les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières fonctions <strong>de</strong> réflexion sont obtenues respectivement parsuréchantillonnage <strong>et</strong> fenêtrage <strong>de</strong> Hanning.Les résultats <strong>de</strong> l' application <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s exposées ci-<strong>de</strong>ssus sont présentées à <strong>la</strong> figure II-5._________________________________________________________________________61


Partie B.___________________________________________________________________________0.20.200-0.2Fonction<strong>de</strong> -0.4réflexion-0.6-0.8-10 0.001 0.002 0.003Temps [s]Figure II-5a : fonction <strong>de</strong> réflexion d' untube cylindrique sans pertes (τ = 1 ms).⎡ FCondition Im Z (ech ⎤⎢ e ) = 02⎥ .⎣ ⎦-0.2-0.4Fonction<strong>de</strong>-0.6réflexion-0.8-10 0.001 0.002 0.003Temps [s]Figure II-5c : fonction <strong>de</strong> réflexion d' untube cylindrique sans pertes (τ = 1 ms).Condition ZF eche( ) = 0 <strong>et</strong> rotation <strong>de</strong>2phase.0.20-0.2Fonction<strong>de</strong> -0.4réflexion-0.6-0.8-10 0.001 0.002 0.003Temps [s]Figure II-5b : fonction <strong>de</strong> réflexion d' untube cylindrique sans pertes (τ = 1 ms).Condition ZF eche( ) = 0.2Fonction<strong>de</strong>réflexion0.2-0.2-0.4-0.6-0.80-10 0.001 0.002 0.003Temps [s]Figure II-5d : fonction <strong>de</strong> réflexion d' untube cylindrique sans pertes (τ = 1 ms).Suréchantillonnage (F ech =20 kHz,F max = 5 kHz).0.20Fonction<strong>de</strong>réflexion-0.2-0.4-0.6-0.8-10 0.001 0.002 0.003TempsFigure II-5e : fonction <strong>de</strong> réflexion d' un tube cylindrique sans pertes (τ = 1 ms).Condition ZF eche( ) = 0, fenêtrage <strong>de</strong> Hanning.2_________________________________________________________________________62


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________III.7. Exemple d' application : le sol grave du saxophone alto.Afin <strong>de</strong> résumer les étapes essentielles à <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexiondiscrète, nous présentons le calcul <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te fonction dans le cas d' un doigté du saxophone alto,le sol grave. La mesure <strong>de</strong> l' impédance d' entrée est réalisée sur N points en suivant leprocessus décrit à l' annexe C1 <strong>et</strong> en respectant le critère <strong>de</strong> continuité énoncé au paragrapheIII.2, à savoir Im Ze( F max ) = 0. La figure (II-6) montre les parties réelles <strong>et</strong> imaginaires <strong>de</strong>l' impédance mesurée sur 512 points. La fonction <strong>de</strong> réflexion est alors calculée suivant leprocédé décrit à <strong>la</strong> figure (II-3b) <strong>et</strong> apparaît à <strong>la</strong> figure (II-7). Elle est constituée <strong>de</strong> 1024points. Nous pouvons remarquer l' eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> repliement qui apparaît pour les <strong>de</strong>rnierséchantillons.208615Impédanceréduite :partieréelle 105Impédanceréduite :partieimaginaire420-2-400 1000 2000 3000 4000Fréquence [Hz]-6-80 1000 2000 3000 4000Fréquence [Hz]Figure II-6 : Impédance d' entrée du sol grave du saxophone alto (impédance réduite).0.150.05Fonction<strong>de</strong>réflexion-0.05-0.15-0.25-0.35Figure II-7 : Fonction <strong>de</strong> réflexioncalculée à partir <strong>de</strong> l' impédanced' entrée mesurée du sol grave dusaxophonealto.0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1Temps [s]_________________________________________________________________________63


Partie B.___________________________________________________________________________IV. La dynamique <strong>de</strong> l' anche dans le domaine discr<strong>et</strong>.Le comportement <strong>de</strong> l' anche est décrit, dans le domaine analogique, par l' équationdifférentielle linéaire à coefficients constants :ddt⎛ ξ⎜⎝ U⎛(t) ⎞ ⎜ 0⎟ = ⎜(t) ⎠ ⎜ 2⎝− ωa.S1⎞⎟⎛ ξ⎟⎜⎟⎝U⎠(t) ⎞⎛⎜⎟ + Sa.p(t0(t) ⎜⎠⎝ µ aa aS)aaaa − ga⎞⎟⎟⎠(II-13)qu' il est nécessaire <strong>de</strong> transformer en équation aux différences⎛ ξ⎜⎝ Uaa[ n]⎞ ⎛ M11M12⎞⎛0 ⎞ ⎛ ξa[ ] [ ] ⎟ ⎞⎜ ⎟ + ⎜ 0⎟ =⎜⎟n⎠ ⎝M21M22⎠⎝pn ⎠ ⎝Ua0 ⎠(II-14)afin d' imp<strong>la</strong>nter un modèle d' anche ( que nous qualifierons <strong>de</strong> discr<strong>et</strong>).Les techniques <strong>de</strong> discrétisation ou <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong>s équations différentielles sontnombreuses <strong>et</strong> issues <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s familles que nous exposons dans <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> cedocument. Les principes <strong>de</strong> base <strong>de</strong> ces familles sont les suivants :Le système d' équations différentielles du premier ordre (II-13) modélisant le comportement<strong>de</strong> l' anche peut être résolu directement en le considérant comme un système d' équationsdifférentielles avec conditions initiales.Ce système peut être considéré aussi comme <strong>la</strong> représentation d' un filtre, qu' il est possible<strong>de</strong> discrétiser à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s issues du traitement <strong>de</strong> signal.Ces <strong>de</strong>ux familles <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s conduisent à <strong>de</strong>s systèmes discr<strong>et</strong>s dont il est nécessaired' étudier <strong>la</strong> stabilité <strong>et</strong> le comportement en fréquence, afin <strong>de</strong> les confronter au systèmeanalogique initial. L' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilité <strong>de</strong>s diverses anches numériques obtenues fait doncl' obj<strong>et</strong> du paragraphe IV.3., celle <strong>de</strong>s réponses fréquentielles, du paragraphe IV.4.IV.1. La modélisation <strong>de</strong> l' anche vue comme un système d' équations différentielles.Le système (II-13) peut s' écrire sous une forme plus générale :&dX( t)& &= F X( t), t ,dt& & & &F X( t), t = M . X( t) + P( t)a(II-15)64_________________________________________________________________________


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________où⎛1 ⎞⎜ 0 ⎟M a = ⎜ Sa⎟ <strong>et</strong>⎜ 2 ⎟⎝−Saωa− ga⎠⎛ ⎞=⎜ S ⎟a p(t0P & (t) )⎜ ⎟.⎝ µ a ⎠L' équation (II-15) ci-<strong>de</strong>ssus peut alors être résolue à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s techniques c<strong>la</strong>ssiques àcondition que <strong>la</strong> fonction F & X &( t) soit explicitement connue à chaque instant t. La fonction F&dépendant <strong>de</strong> P & ( t), variable a priori inconnue à l' instant t ( nous ne résolvons pas un problèmed' oscil<strong>la</strong>tions forcées mais d' auto-oscil<strong>la</strong>tions), l' équation (II-15) est facilement résolue dans ledomaine discr<strong>et</strong> à condition <strong>de</strong> faire l' approximation (Schumacher, 1981) :&P n&≈ P n −1 (II-16).Dans ce cas, l' équation (II-15) <strong>de</strong>vient, à l' instant ∆T n :&dX(t)dtt = n∆T& &= F X n{ [ ],n∆T} = M .X[ n] + P[ n −1]a&&(II-17)C<strong>et</strong>te approximation est équivalente à l' application d' un filtre <strong>de</strong> réponseHapprox. ( z ) = z−1 au système discr<strong>et</strong> étudié, c' est-à-dire à une "rotation" <strong>de</strong> phase artificielle.La réponse fréquentielle <strong>de</strong> l' anche discrète obtenue après approximation Halors s' écrire:approxjω. ( e ) peutjω jω − jω∆THapprox. ( e ) = Hd( e ). e(II-18)où Hd(II-16).jω( e )est <strong>la</strong> réponse fréquentielle <strong>de</strong> l' anche numérique obtenue sans l' approximationLes techniques les plus c<strong>la</strong>ssiques perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> résoudre ce problème, rencontrées dans<strong>la</strong> littérature appliquée aux instruments à vent, sont <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Runge-Kutta d' ordre 4(Barjau <strong>et</strong> Agullo, 1989 ; Pavageau, 1993) <strong>et</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d' Euler appelée aussi métho<strong>de</strong>d' Adams à l' ordre 1 (Schumacher, 1981). Afin <strong>de</strong> ne pas abor<strong>de</strong>r l' étu<strong>de</strong> d' une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>métho<strong>de</strong>s numériques, nous ne présentons ci-<strong>de</strong>ssous que ces <strong>de</strong>ux techniques numériques,qui conduisent à <strong>de</strong>s solutions du type ξa n = ξa <strong>et</strong> U a n = Ua, qualifiées d' explicites0 0(elles ne dépen<strong>de</strong>nt pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable p[n]).IV.1.1. Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Runge-Kutta d' ordre 4.C<strong>et</strong>te technique perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> connaître <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> X & à l' instant n∆T à partir <strong>de</strong> l' échantillon&X n −1 . Elle s' exprime sous <strong>la</strong> forme (Nougier, 1987 ; Press, 1986) :_________________________________________________________________________65


Partie B.___________________________________________________________________________& & & && & k + k + k + kX n = X n − 1 +1 2 3 4 , où (II-19)6&k&k&k&k1234& &= ∆T.F X n& ⎧ &= ∆T.F⎨X n⎩& ⎧ &= ∆T.F⎨X n⎩&= ∆T.F X n{ [ −1 ],(n−1)∆T}[ −1][ −1]&k11 ⎫+ ,(n − ) ∆T⎬2 2 ⎭&k 2 1 ⎫+ ,(n − ) ∆T⎬2 2 ⎭& &{ [ −1]+ k , n∆T}3Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> résolution, parfaitement adapté aux fonctions & F explicitement connues enfonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> variable t, nous impose une évaluation <strong>de</strong> F & à l' instant (n-1/2). ∆T. Nous faisonsalors l' approximation :& && ⎡ 1⎤P nP⎢n − ≈⎣ 2⎥⎦ 2[ ] + P[ n −1](II-20).IV.1.2. Métho<strong>de</strong> d' Adams à l' ordre 1.Les métho<strong>de</strong>s ou formules d' Adams peuvent être <strong>de</strong>s formules dites "ouvertes" ou"fermées". Les formules ouvertes expriment l' inconnue X & n en fonction <strong>de</strong> X & n −1 <strong>et</strong> <strong>de</strong>& &F{ X[ n −1 ],(n−1)∆T}alors que les formules fermées expriment X & n en fonction <strong>de</strong> X & n −1& &F X n ,n∆T. Il s' avère que, pour les expressions ouvertes, <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong> X & n est<strong>et</strong> <strong>de</strong> [ ]{ }explicite, alors qu' elle <strong>de</strong>vient implicite pour les expressions fermées. Pour ces <strong>de</strong>rnières, une& &F X n ,n∆T, a priori inconnue à l' instant n∆T, est indispensable. C<strong>et</strong>teévaluation <strong>de</strong> [ ]{ }évaluation peut se faire à l' ai<strong>de</strong> d' une formule ouverte : dans ce cas, on parlera <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong>prédiction correction (Nougier, 1987 ; Press, 1986). L' utilisation <strong>de</strong>s formules ouvertes oufermées est alors un compromis entre un faible temps <strong>de</strong> calcul accompagné d' un éventuelproblème <strong>de</strong> stabilité <strong>et</strong> un grand temps <strong>de</strong> calcul perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> travailler avec <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>sstables.En ce qui concerne <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong> l' équation différentielle (II-15), il est possible d' utiliserles formules "fermées", à priori plus stables (Nougier, 1987), sans évaluer au préa<strong>la</strong>ble le& &F X n ,n∆T. En eff<strong>et</strong> ce terme est une simple combinaison linéaire <strong>de</strong> X & n , qui peutterme [ ]{ }être calculé analytiquement comme suit pour <strong>la</strong> formule du premier ordre (Formule d' Euler) :66_________________________________________________________________________


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________&X n&X n&{ }[ ] = X[ n −1] + ∆T.F X[ n],n∆T , soit&&−1−1[ ] = (I + ∆T.M) .X[ n −1] + ∆T.(I+ ∆T.M) .P[ n −1]a&&a(II-21).Dans l' expression (II-21) ci-<strong>de</strong>ssus, I représente <strong>la</strong> matrice unité.IV.2. La modélisation <strong>de</strong> l' anche vue comme un filtre linéaire.Du point <strong>de</strong> vue du traitement <strong>de</strong> signal, l' équation (II-13) représente un filtre linéaire dont<strong>la</strong> réponse impulsionnelle est <strong>la</strong> transformée inverse <strong>de</strong> Lap<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> :Ha( p) = pI − Ma−1(II-22).ξ( p)C<strong>et</strong>te matrice <strong>de</strong> transfert peut donner naissance à <strong>de</strong>ux fonctions <strong>de</strong> transfert Haξ( p)= a p( p)U p<strong>et</strong> H pa ( )aU ( ) = qui représentent respectivement le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> position <strong>et</strong> dua p( p)débit <strong>de</strong> l' anche en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression acoustique dans le bec. A l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> techniquesissues du traitement du signal numérique, ces <strong>de</strong>ux fonctions <strong>de</strong> transfert peuvent êtr<strong>et</strong>ransformées en filtres à réponse impulsionnelle infinies (R.I.I.). La technique <strong>la</strong> plus utiliséepour réaliser une telle opération est <strong>la</strong> transformation bilinéaire exposée ci-<strong>de</strong>ssous. D' autrestechniques, telles que <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' échantillonnage <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse impulsionnelle ou <strong>de</strong>l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong> dérivée, qui ne sont pas utilisées pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion exposée dans c<strong>et</strong>tepartie, sont présentées à l' annexe B <strong>de</strong> ce mémoire <strong>de</strong> façon à évaluer les biais qu' elles peuventintroduire lors d' une telle simu<strong>la</strong>tion.Principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéaire.La transformation bilinéaire consiste à intégrer l' équation différentielle (II-13) <strong>et</strong> à calculer,par une technique d' intégration numérique, l' intégrale obtenue. L' équation (II-13) peut s' écriresous <strong>la</strong> forme intégrale suivante :∫n∆T(n−1)∆T&dX(t) =∫n∆T(n−1)∆TMa&.X(t).dt +∫n∆T(n−1)∆T&P(t)dt(II-23).Le membre <strong>de</strong> droite peut être calculé à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s trapèzes. Une approximation<strong>de</strong> l' équation (II-23) s' écrit alors :& &∆T& && &X[ n] − X[ n −1] = Ma X[ n] + X[ n −1]−22∆T{ } + { P[ n] + P[ n 1]}(II-24)._________________________________________________________________________67


Partie B.___________________________________________________________________________IV.3. Stabilité <strong>de</strong>s diverses métho<strong>de</strong>s numériques.Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> résolution ou <strong>de</strong> discrétisation exposées au § IV.1.1. <strong>et</strong> § IV.1.2. doiventperm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> construire un système discr<strong>et</strong> (anche numérique) dont les caractéristiques(rai<strong>de</strong>ur, fréquence propre, ...) sont les plus proches possibles <strong>de</strong> celles du système analogiqueà reproduire. Sachant que le système analogique étudié est un oscil<strong>la</strong>teur harmonique à un<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté, celui-ci est un système stable. Le système numérique simu<strong>la</strong>nt lecomportement <strong>de</strong> c<strong>et</strong> oscil<strong>la</strong>teur doit donc être stable. Nous consacrons ainsi les quelqueslignes qui suivent à une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilité <strong>de</strong>s divers schémas numériques exposésprécé<strong>de</strong>mment.La première technique perm<strong>et</strong>tant d' étudier <strong>la</strong> stabilité d' un système discr<strong>et</strong> est <strong>la</strong> suivante.En écrivant l' équation du système discr<strong>et</strong> sous <strong>la</strong> forme d' un filtre représenté par :& & &X n + 1 = T. X n + E n(II-25)où T est <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> transition <strong>et</strong> E & le terme d' excitation, le calcul <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> ce filtre(c' est-à-dire les valeurs propres <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice T) perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> déterminer si <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>numérique étudiée est stable. En eff<strong>et</strong>, si le module <strong>de</strong> ces pôles est inférieur à l' unité, le filtreéquivalent est stable (Oppenheim, 1975).IV.3.1. Stabilité <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong>s équations différentielles.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Runge-Kutta.L' équation (II-18) décrivant le processus <strong>de</strong> résolution peut s' écrire sous <strong>la</strong> forme :& & &X n + 1 = T. X n + E n(II-26)23∆T T Toù T I T M M2 ∆= + a + a + M3 ∆∆ .a + M4a <strong>et</strong> E & est une fonction <strong>de</strong>s variables&2 6 24P n −1 <strong>et</strong> P & n − 2 . Les valeurs propres <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice T s' écrivent :42 3 4λpi λi λii = 1+ λ i + + +λλ122 6 24g 2 g= ∆T.( −a− j. ωa−a)2 4g 2 g= ∆T.( −a+ j. ωa−a)2 422i = 1,2.(II-27)68_________________________________________________________________________


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________La figure (II-8) montre que le module <strong>de</strong>s pôles du filtre équivalent à <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Runge-Kutta n' est inférieur à l' unité que pour une fréquence d' échantillonnage supérieure à unefréquence d' échantillonnage limite lim F . Par conséquent, nous montrons que c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong>n' est stable que pour une fréquence d' échantillonnage suffisamment élevée. Elle ne peut doncpas être appliquée à <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique du mouvement <strong>de</strong> l' anche.21.5Module<strong>de</strong>s 1pôles0.50F lim0 5000 10000 15000 20000Fréquence d'échantillonnage [Hz]Figure II-8 : Evolution du module <strong>de</strong>s pôlesdu filtre équivalent à <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Runge-Kutta d' ordre 4 en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquenced' échantillonnage. Les paramètres d' ancheω achoisis sont :-1= 20000 rad / s, g = 3000 s . Lemodule <strong>de</strong>s pôles est inférieur à 1 pourF ech >F lim , F lim =6814,9 Hz.aMétho<strong>de</strong> d' Adams à l' ordre 1.En ce qui concerne le module <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong>s filtres équivalents à <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d' Adams dupremier ordre, l' équation (II-21) conduit à l' expression suivante :pi1= ≤ 11 + g T +2 2. ∆ ω . ∆Taa(II-28)Pour c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong>, nous montrons que le module <strong>de</strong>s pôles est inférieur à l' unité : elle eststable.IV.3.2. Stabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéaire.Une technique plus générale perm<strong>et</strong>tant d' abor<strong>de</strong>r le problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilité <strong>de</strong>s filtresnumériques est maintenant utilisée. Lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation d' un filtre analogique en filtrenumérique, l' étu<strong>de</strong> du passage du p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Lap<strong>la</strong>ce au p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s z perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> savoir si le <strong>de</strong>mip<strong>la</strong>ngauche du domaine <strong>de</strong> Lap<strong>la</strong>ce a pour image une surface située dans le cercle unité dup<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s z. Si une telle condition est remplie, un filtre analogique stable ( dont les pôles sontsitués dans le <strong>de</strong>mi-p<strong>la</strong>n gauche du domaine <strong>de</strong> Lap<strong>la</strong>ce) est transformé en un filtre discr<strong>et</strong>stable (pôles situés à l' intérieur du cercle unité). Les ouvrages spécialisés (Oppenheim, 1975 ;Kundt, 1980 ; Van <strong>de</strong>n En<strong>de</strong>n, 1992) montrent que <strong>la</strong> transformation bilinéaire (métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>l' équivalence <strong>de</strong> l' intégrale) est stable._________________________________________________________________________69


Partie B.___________________________________________________________________________IV.4. Réponses en fréquences <strong>de</strong>s diverses techniques numériques stables.Afin <strong>de</strong> connaître les différents comportements <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> discrétisation énumérées,nous nous intéressons à comparer les réponses en fréquence <strong>de</strong>s divers filtres discr<strong>et</strong>s stablesavec <strong>la</strong> réponse en fréquence du filtre analogique à simuler. Une telle comparaison perm<strong>et</strong>traalors d' isoler une métho<strong>de</strong> numérique aboutissant à une anche discrète dont <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur, <strong>la</strong>fréquence propre <strong>et</strong> l' amortissement ont <strong>de</strong>s valeurs proches <strong>de</strong> leurs homologues analytiques.Le principe général <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> est le suivant : à partir <strong>de</strong>s équations aux différencesrégissant le comportement <strong>de</strong> divers filtres discr<strong>et</strong>s, l' utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformée en z perm<strong>et</strong><strong>de</strong> connaître les réponses en fréquence <strong>de</strong> ces filtres en posant z = e jω∆ T , <strong>et</strong> <strong>de</strong> les comparer à<strong>la</strong> réponse du filtre analogique.IV.4.1. Evaluation <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> transfert discrètes.Nous présentons ici les fonctions <strong>de</strong> transfert discrètes <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s stables énuméréesprécé<strong>de</strong>mment en considérant que l' entrée <strong>de</strong> ces filtres est p[n], les sorties ξ a n <strong>et</strong> U a [n].Formule d' Adams à l' ordre 1.A partir <strong>de</strong> l' équation (II-21), <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> transfert discrète s' écrit :H 1 (z) AD1−1= ∆T.⎡I.(1− z−) − ∆T.M ⎤ .z−1⎢⎣a(II-29).⎥⎦Les fonctions <strong>de</strong> transfert discrètes <strong>de</strong> <strong>la</strong> position <strong>et</strong> du débit <strong>de</strong> l' anche s' écriventrespectivement :HAD1ξaξ(z) =a (z)p(z)1=µ az−12⎡ 1 g z1a (1−1−z− ⎤ − )⎢ ⎥ ++ ω2T ∆Ta⎢ ∆⎣⎥⎦(II-30),HAD1UaU (z) S z−1(1 z1)(z)a a−−= =(II-31).p(z) µ a 12⎡1− z− ⎤⎢⎣ ⎥⎦+ g z1) T2a (1 −−+ ∆ ω∆TaTransformation bilinéaire.C<strong>et</strong>te technique perm<strong>et</strong> d' établir une équivalence entre les domaines analogiques <strong>et</strong>discr<strong>et</strong>s. Celle-ci s' écrit :_________________________________________________________________________70


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________s =2 1+z∆T1−z−1−1. (II-32).La matrice <strong>de</strong> transfert se déduit aussi facilement par :HHBilBilξaTT−12 1 z−1∆ 1 ⎡(1 z ) I(1 z1 ∆) (1 z1 ⎤(z) = Ha(s) −− −−s == +)Ma1 2 ⎢− − +2⎥ (II-33).∆T⎣⎦1+z−1 ( 1+ z− 1)2( z)=(II-34),µga z−2 4 a g( − 2 + ω2T T a ) + 2z −1 ( ω2 4 4 aa − ) + ( + 2 + ω2T T T a )∆2 ∆ ∆2∆2 ∆SH z aBilU ( ) = a µ a35)2 ( 1− z− 2)(II-∆Tgz−2 4 a g( − 2 + ω 2T T a ) + 2z −1 ( ω 2 4 4 aa − ) + ( + 2 + ω 2T T T a )∆2 ∆ ∆2∆2 ∆IV.4.2. Comparaison <strong>de</strong>s diverses réponses en fréquence.Les fonctions <strong>de</strong> transfert énumérées ci-<strong>de</strong>ssus nous perm<strong>et</strong>tent désormais <strong>de</strong> comparer lesréponses en fréquence <strong>de</strong>s systèmes discr<strong>et</strong>s stables <strong>et</strong> du filtre analogique à simuler.Les résultats sont présentés en Figures (II-9) <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce les conclusions suivantes.8e-7π6e-7Amplitu<strong>de</strong> H ξa[m/Pa] 4e-7Phase H ξa[rad]2e-700 2500 5000 7500 10000Fréquence [Hz]−π0 2500 5000 7500 10000Fréquence [Hz]j TFigure II-9a : Réponse fréquentielle HAD1ξ( e ) <strong>de</strong> l' anche numérique obtenue par <strong>la</strong>amétho<strong>de</strong> d' Adams à l' ordre 1, (trait : analogique, + : numérique). Paramètres d' anche:ω a = µ = 220000 rad / s, 0 0231 kg / m g = -1a , , a 3000 s . F ech = 10000 Hz.ω∆La métho<strong>de</strong> d' Adams à l' ordre un (cf. Figure II-9a) induit un système numérique pourlequel ni l' amplitu<strong>de</strong> ni <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse en fréquence ne sont en accord avec <strong>la</strong> réponsedu système analogique. L' utilisation d' une telle technique lors d' une simu<strong>la</strong>tion crée une anche_________________________________________________________________________71


Partie B.___________________________________________________________________________discrète équivalente dont l' amortissement est beaucoup plus important que l' amortissementprévu. De plus, une analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase montre que l' anche discrète obtenue n' est pas en phaseavec <strong>la</strong> pression acoustique dans le bec aux basses fréquences.Nous pouvons noter que l' eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> l' approximation exprimée par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (II-16) est icitrès notable pour <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d' Adams. La différence <strong>de</strong> phase apparaissant entre les réponsesfréquentielles <strong>de</strong>s anches analogique <strong>et</strong> numérique est due à l' application du filtre <strong>de</strong> réponseHapprox. ( z ) = z−1 , dont l' eff<strong>et</strong> est important même pour les basses fréquences (ω


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________−12 1+zl' intervalle [0,F ech /2]. Oppenheim (1975) montre, à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence s = , que−1∆T1−zles fréquences discrètes ω discr<strong>et</strong> <strong>et</strong> analogiques ω analog sont reliées par (cf. Figure II-10) :ωdiscr<strong>et</strong>=⎡ωarctan⎢∆T⎣2 analog2∆T⎤⎥⎦(II-36).5000Asymptote: f= Fech/2.Fréquence"numérique" [Hz]400030002000100000 5000 10000 15000 20000Fréquence analogique [Hz]Figure II-10 : courbe <strong>de</strong> distorsion due à <strong>la</strong>transformation bilinéaire (d' aprèsOppenheim, 1975). Exemple : si <strong>la</strong> fréquencepropre <strong>de</strong> l' anche analogique estω a = 20000 rad / s (3183 Hz), celle <strong>de</strong>l' anche discrète est ω d = 15708 rad / s (2500Hz) pour F ech = 10 kHz.L' équation (II-36) ci-<strong>de</strong>ssus, représentant <strong>la</strong> compression induite par <strong>la</strong> transformationbilinéaire, montre que le filtre numérique (l' anche discrète) diffère toujours du filtreanalogique (l' anche vue comme un oscil<strong>la</strong>teur harmonique). Les coefficients ω d , µ d , g dreprésentant respectivement <strong>la</strong> fréquence propre, <strong>la</strong> masse surfacique <strong>et</strong> l' amortissement <strong>de</strong>l' anche discrète différent alors <strong>de</strong> leurs homologues analytiques ω a , µ a , g a . Nous proposonsd' analyser l' eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéaire sur ces trois coefficients.Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéaire sur <strong>la</strong> fréquence propre <strong>de</strong> l' anche discrète.Les fréquences propres <strong>de</strong>s anches discrète <strong>et</strong> analogique, respectivement notées ωd <strong>et</strong> ωa ,sont reliées par l' équation (II-36) ci-<strong>de</strong>ssus. La fréquence propre <strong>de</strong> l' anche discrète est alorstoujours inférieure à celle <strong>de</strong> l' anche analogique. Ce phénomène est illustré à <strong>la</strong> figure (II-11a).Fréquence propre<strong>de</strong> l'anche discrète [Hz]3500300025002000150010005003183 Hz06000 20000Fréquence d'échantillonnage [Hz]Figure II-11a: Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence propre <strong>de</strong> l' anche discrète enfonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquenced' échantillonnage. Les paramètres <strong>de</strong>l' anche analogique sont :ω a = 20000 rad / s (3183 Hz),µ = 0, 0231 kg / m , g = 3000 sa2a-1_________________________________________________________________________73


Partie B.___________________________________________________________________________Il est possible <strong>de</strong> minimiser ce phénomène en choisissant une fréquence d' échantillonnagesuffisamment gran<strong>de</strong>. En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> compression introduite par <strong>la</strong> transformation bilinéaire surl' axe <strong>de</strong>s fréquences crée une distorsion minimale si <strong>et</strong> seulement si l' information importante àtransférer du domaine analogique vers le domaine numérique se situe dans <strong>la</strong> zone quasilinéaire<strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> distorsion (figure II-7). Il est d' ailleurs possible d' évaluer <strong>la</strong> zonequasi-linéaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe définie par l' équation (II-36) à l' ai<strong>de</strong> d' un développement limité àl' ordre trois <strong>de</strong> l' équation (II-36) en choisissant un écart fréquentiel re<strong>la</strong>tif maximum entrefréquence discrète <strong>et</strong> fréquence analogique. Si, par exemple, un écart <strong>de</strong> 5% est toléré surl' intervalle <strong>de</strong> fréquence [0,4000Hz], <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage minimale à choisir est32,4 KHz.Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéaire sur le coefficient d' amortissement <strong>de</strong> l' anche discrète.Le coefficient <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> l' anche analogique est défini par:Qa=ωωa− ωa2 a1ω=gaa(II-37a)où ωa<strong>et</strong> ωa1 2représentent les fréquences <strong>de</strong> coupure à -3 dB du filtre équivalent à l' ancheanalogique. Nous définissons le coefficient <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> l' anche discrète Q d à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>simages respectives ωd , ωd <strong>et</strong> ωd<strong>de</strong> ωa , ωa <strong>et</strong> ωapar <strong>la</strong> transformation bilinéaire.1 21 2L' équation (II-36) perm<strong>et</strong> alors <strong>de</strong> connaître <strong>la</strong> valeur du coefficient d' amortissement <strong>de</strong>l' anche numérique d g:⎧⎪ωdg d = ω d − ω2 d , où ⎪1⎪ ⎪ ⎨ωd⎩12==2T∆2T∆⎡ωarctan⎢⎢⎣⎡ωarctan⎢⎢⎣aa∆T⎤1⎥2 ⎥⎦, (II-37b)∆T⎤2⎥2 ⎥⎦en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage (cf. Figure II-11b).Coefficient d'amortissement<strong>de</strong> l'anche discrète [s-1]40003500300025002000150010005003000 s-106000 20000Fréquence d'échantillonnage [Hz]Figure II-11b: Evolution du coefficientd' amortissement d géquivalent à l' anchediscrète en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquenced' échantillonnage. Les paramètres <strong>de</strong> l' ancheanalogique sont :ω a = 20000 rad / s (3183 Hz)µ = 0, 0231 kg / m , g = 3000 sa2a-174_________________________________________________________________________


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________Il est important <strong>de</strong> noter que <strong>la</strong> transformation bilinéaire construit, à partir <strong>de</strong> l' ancheanalogique, un filtre discr<strong>et</strong> qui n' est pas un oscil<strong>la</strong>teur harmonique (filtre du second ordre). Ladéfinition <strong>de</strong>s coefficient ω d , g d est ici une extrapo<strong>la</strong>tion du système analogique au systèmenumérique. Le filtre numérique obtenu par <strong>la</strong> transformation bilinéaire n' est en fait pas<strong>de</strong>scriptible par trois paramètres seulement. C' est pourquoi il est impossible <strong>de</strong> définir unemasse surfacique équivalente à l' anche discrète.Nous voyons là une limitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéaire à représenter un oscil<strong>la</strong>teurharmonique analytique par un oscil<strong>la</strong>teur harmonique discr<strong>et</strong> pour <strong>de</strong> faibles fréquencesd' échantillonnage. La conception <strong>de</strong> filtres numériques à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéairenécessite donc <strong>de</strong> corriger le filtre analogique à simuler avant le traitement. C<strong>et</strong>te correctionne peut pas conduire à un système numérique parfaitement i<strong>de</strong>ntique au système analogique.Elle peut cependant s' effectuer <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivante dans le cas <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong>liberté.IV.5.2. La transformation bilinéaire corrigée.Si l' on souhaite que l' anche discrète possè<strong>de</strong> une fréquence <strong>de</strong> résonance ωdfréquence <strong>de</strong> résonance du filtre analogique corrigé ω ac s' écrit := ωa, <strong>la</strong>ωac=⎡ωtan∆T⎢⎣2 a∆T⎤2⎥⎦(II-38).C<strong>et</strong>te opération conduit à exprimer les fréquences discrètes ω discr<strong>et</strong> à partir <strong>de</strong>s fréquencesanalogiques ω analog par:⎡ωω ∆ ⎤ω =2 ana log Tarctan⎢tan(a ) ⎥∆T⎣ ωa2 ⎦discr<strong>et</strong> (II-39)où ω a est <strong>la</strong> fréquence propre <strong>de</strong> l' anche analogique. C<strong>et</strong>te correction perm<strong>et</strong> ainsi <strong>de</strong> rendre <strong>la</strong>"compression" due à <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> numérique minimale pour <strong>de</strong>s fréquences proches <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence propre <strong>de</strong> l' anche (cf. Figure II-12)._________________________________________________________________________75


Partie B.___________________________________________________________________________Fréquencenumérique Fn [Hz]5000400030002000100000 5000 10000 15000 20000Fréquence analogique Fa [Hz]3183 HzFn=FaFigure II-12 : Courbe <strong>de</strong>distorsion due à <strong>la</strong> transformationbilinéaire corrigée (trait fin).Comparaison avec <strong>la</strong>transformation bilinéaire (traitgras). L' eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> distorsionpour <strong>la</strong> transformation bilinéairecorrigée est minimum pour <strong>de</strong>sfréquences proches <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong>l' anche. Les paramètres <strong>de</strong>l' anche analogique sont :ω a = 20000 rad / s (3183 Hz),µ a = 0, 0231 kg / m², g = 3000 sa-1La transformation bilinéaire ne produisant aucune compression <strong>de</strong> l' axes <strong>de</strong>s fréquences àfréquence nulle, les rai<strong>de</strong>urs statiques <strong>de</strong>s anches numérique <strong>et</strong> analogique sont i<strong>de</strong>ntiques. Parconséquent, il vient :2 2a a ac acµ ω = µ ω(II-40).Le coefficient µ ac du filtre corrigé s' écrit µ µ ω ac = aωEn ce qui concerne l' amortissement, <strong>la</strong> correction du filtre analogique est effectuée ensupposant que les coefficients <strong>de</strong> qualité du filtre analogique à simuler <strong>et</strong> du filtre analogiquecorrigé sont i<strong>de</strong>ntiques. Le coefficient d' amortissement g ac du filtre corrigé s' écrit :2a2acgac= gaωωaca(II-41).Moyennant ces corrections, <strong>la</strong> transformation bilinéaire perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> construire une anchediscrète dont les caractéristiques sont proches <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> l' anche analogique (cf. Figure II-13).76_________________________________________________________________________


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________8e-7π6e-7Amplitu<strong>de</strong> H ξa[m/Pa] 4e-7Phase H ξ a[rad]02e-700 2500 5000 7500 10000Fréquence [Hz]Figure II-13 : Réponse fréquentielle HBilξajω∆T−π0 2500 5000 7500 10000Fréquence [Hz]( e ) <strong>de</strong> l' anche numérique obtenue par <strong>la</strong>transformation bilinéaire corrigée, (trait : analogique, x : analogique corrigé, + : numérique).Les paramètres <strong>de</strong> l' anche analogique sont :ω a = µ = 220000 rad / s (3183 Hz), 0 0231 kg / m g = -1a , , a 3000 s .Ceux <strong>de</strong> l' anche analogique corrigée sont :ω ac = µ = −3231148, 2 rad / s (4957,4 Hz), a 9, 52. 10 kg / m , g a = 4672,2 s-1La figure (II-13) ci-<strong>de</strong>ssus montre que l' anche discrète obtenue par <strong>la</strong> transformationbilinéaire corrigée possè<strong>de</strong> une rai<strong>de</strong>ur <strong>et</strong> une fréquence propre respectivement i<strong>de</strong>ntiques à <strong>la</strong>rai<strong>de</strong>ur <strong>et</strong> à <strong>la</strong> fréquence propre <strong>de</strong> l' anche analogique. Cependant le coefficientd' amortissement discr<strong>et</strong> d g est très différent <strong>de</strong> son homologue analytique. La correction quenous apportons pour compenser <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong> l' anche discrète affecte alors <strong>la</strong>valeur <strong>de</strong> l' amortissement <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière. Ce coefficient d' amortissement est d' ailleursd' autant plus affecté que <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage est p<strong>et</strong>ite vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>résonance <strong>de</strong> l' anche analogique (cf. Figure II-14).40003000Coefficient d'amortissement<strong>de</strong> l'anche discrète [s-1]2000100003000 s-16000 20000Fréquence d'échantillonnage [Hz]Figure II-14 : Evolution du coefficientd' amortissement d géquivalent à l' anchediscrète obtenue par <strong>la</strong> transformationbilinéaire corrigée en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence d' échantillonnage (trait) ;comparaison avec le coefficientd' amortissement obtenu par <strong>la</strong>transformation bilinéaire (+). Lesparamètres <strong>de</strong> l' anche analogique sont :ω a = 20000 rad / s (3183 Hz),µ = 0, 0231 kg / m , g = 3000 sa2a-1_________________________________________________________________________77


Partie B.___________________________________________________________________________En conclusion, il apparaît c<strong>la</strong>irement que les <strong>de</strong>ux systèmes (analogique <strong>et</strong> numérique) sontquasi-i<strong>de</strong>ntiques si <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage est gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance<strong>de</strong> l' anche quelque soit <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> choisie (corrigée ou non).Cependant, si <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage est faible (cas <strong>de</strong>s d' impédances mesurées), <strong>la</strong>transformation bilinéaire <strong>et</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéaire corrigée conduisent à <strong>de</strong>s filtresnumériques (anches discrètes) aux caractéristiques suivantes :- transformation bilinéaire :les rai<strong>de</strong>urs discrète <strong>et</strong> analogique sont i<strong>de</strong>ntiques, <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance discrète estinférieure à <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance analogique (cf. Figure II-11a), le facteur <strong>de</strong> qualitédiscr<strong>et</strong> Q <strong>de</strong>st supérieur au facteur <strong>de</strong> qualité analogique Q a (cf. Figure II-15).-transformation bilinéaire corrigée :les rai<strong>de</strong>urs discrète <strong>et</strong> analogique sont i<strong>de</strong>ntiques, les fréquences <strong>de</strong> résonance discrète <strong>et</strong>analogique sont i<strong>de</strong>ntiques, le facteur <strong>de</strong> qualité discr<strong>et</strong> corrigé Q dc est supérieur au facteur <strong>de</strong>qualité discr<strong>et</strong> Q d non corrigé, lui même supérieur au facteur <strong>de</strong> qualité analogique Q a (cf.Figure II-15).Coefficient <strong>de</strong>qualité50454035302520151056,6706000 20000Fréquence d'échantillonnage [Hz]Figure II-15 : Evolution du coefficient <strong>de</strong>qualité équivalent à l' anche discrète enfonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage.Comparaison entre <strong>la</strong> transformationbilinéaire (trait) <strong>et</strong> <strong>la</strong> transformationbilinéaire corrigée (+). Les paramètres <strong>de</strong>l' anche analogique sont :ω a = 20000 rad / s (3183 Hz),µ = 0, 0231 kg / m , g = 3000 s ,asoit un coefficient <strong>de</strong> qualité Q a = 6, 67.2a-1Le choix <strong>de</strong> l' une ou l' autre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s dépend alors du paramètre à privilégier.Doit-on favoriser un bon respect du facteur <strong>de</strong> qualité ou un bon respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>résonance? L' utilisation <strong>de</strong> l' une ou l' autre <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s induit, dans tous les cas, uneanche numérique qui n' est pas assimi<strong>la</strong>ble à un oscil<strong>la</strong>teur harmonique.V. Résolution du système compl<strong>et</strong>La connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète rd n <strong>et</strong> <strong>de</strong> l' expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> position<strong>et</strong> du débit <strong>de</strong> l' anche en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression,_________________________________________________________________________78


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________où ξ a⎧⎪y⎨⎪⎩Uaa[ n] = ξ − + M .p[ n]aa 0µPω[ n] = U + M .p[ n]a 00 a 0 12 22a2a2212, (II-42), U , M , M sont calculés à l' annexe B pour chacune <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> discrétisationstables, nous perm<strong>et</strong> maintenant <strong>de</strong> résoudre le système (II-3) dans le domaine discr<strong>et</strong>.⎪⎧p(t) = rp(t) ∗⎨⎪⎩Ue(t) = NL p(t);[ p(t) + Zc.Ue(t)]F [ p(t) ] − F+ Z .U{ } [ p(t) ]yuce(t)(II-43).V.1. Evaluation <strong>de</strong> l' équation intégrale dans le domaine discr<strong>et</strong>.Le premier problème consiste à évaluer une approximation <strong>de</strong> l' équation (II-1.b) dans ledomaine discr<strong>et</strong>. Celle ci peut s' écrire :p(t) = pphist=hist∫ ∞r0p+ Z Uc( τ)e(t)[ p(t − τ)+ Z U(t − τ)].dτc(II-44)<strong>et</strong> peut être calculée par diverses métho<strong>de</strong>s d' intégration numériques. Sachant que r d 0 = 0, <strong>la</strong>variable p hist s' évalue à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s rectangles par:phist=n∑rdk = 1[ k] { p[ n − k] + Z U[ n − k]}c(II-45a)ou <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s trapèzes par:phistn1= ∑ − r=kd1[ k] { p[ n − k] + Z U[ n − k]}cr+d[ n] { p[ 0] + Z U[ 0]}2c(II-45b).Ces <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s sont très semb<strong>la</strong>bles, voire i<strong>de</strong>ntiques si les conditions initialessatisfont p 0 = 0, U 0 = 0e .Remarque: Il est important <strong>de</strong> noter que l' expression discrète <strong>de</strong> p hists' écrit bienn∑dk = 1N−1[ k] { p[ n − k] + Z U [ n − k]}p = rà condition que <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrètehistvérifie ∑ rdk = −1.k=0ce_________________________________________________________________________79


Partie B.___________________________________________________________________________Si, par souci <strong>de</strong> rigueur, <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète est normalisée <strong>de</strong> façon à connaîtreson amplitu<strong>de</strong> réelle, elle s' écrit:rkd normalisée d= 1∆ T . r k . (II-46).Le calcul <strong>de</strong> p hist doit alors s' effectuer en prenant en compte <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d' échantillonnage :n∑dk = 1[ k] { p[ n − k] + Z U [ n − k]}p = ∆T.r. (II-47).histnormaliséeceL' attention portée à ce facteur <strong>de</strong> normalisation est <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> importance puisqu' ilconditionne le bon fonctionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion. En eff<strong>et</strong>, si le calcul <strong>de</strong> p hist est réalisésans veiller à ce facteur, l' instrument numérique ne peut pas osciller.V.2. Résolution <strong>de</strong> l' équation non-linéaire.Le calcul <strong>de</strong> l' intégrale hist p ci-<strong>de</strong>ssus conduit à l' expression :p n = phist + ZcUen(II-48).Le comportement du j<strong>et</strong> entrant dans le bec est modélisé par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (I-5b) exposée dans <strong>la</strong>première partie <strong>de</strong> ce mémoire, les variables p[n], Ue[n], y[n] <strong>et</strong> Ua n sont reliées entre ellespar :Ue2= aa(II-49)ρ[ n] b{ y[ n]+ H} P − p[ n] − U [ n]Sachant que y[n] <strong>et</strong> Ua n vérifient l' expression (II-42), où ξ a , U a , M , M dépen<strong>de</strong>nt0 0 12 22<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> discrétisation (cf. annexe B), les équations (II-44), (II-48) <strong>et</strong> (II-42)conduisent à l' expression:NLpNLp50).{ p[ n]}= 0, où2ρP ⎪⎫2 ⎬µ aωa⎪⎭a{ p[ n]} = p + Z b P − p[ n] ξ + M p[ n] + H − − Z U − Z M p[ n] − p[ n]histca⎪⎧⎨⎪⎩a012ca0c22(II-La résolution <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te équation non-linéaire en p[n] est aisément réalisable à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Newton-Raphson (Press, 1986). C<strong>et</strong>te résolution <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en moyenne quatre àcinq itérations pour converger. Elle pose cependant un problème <strong>de</strong> convergence au voisinage_________________________________________________________________________80


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________<strong>de</strong> p n= , valeur pour <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> dérivée <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction { p[ n]}P a<strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Newton Raphson ne peut pas converger (cf. figure II-16).NL p est infinie. Dans ce casNL {p[n]} pPa: Solutions calculéespar <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>Newton-Raphson.p[n]Figure II-16 : allure du comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong>métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Newton-Raphson lorsque p[n] s<strong>et</strong>rouve au voisinage <strong>de</strong> P a . La convergence vers<strong>la</strong> solution p n = est impossible.P aNous avons choisi, au cas où <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> ne converge pas, <strong>de</strong> supposer que <strong>la</strong> solution s<strong>et</strong>rouve au voisinage <strong>de</strong> P a <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> calculer au moyen d' une simple technique <strong>de</strong> dichotomie.Les résultats <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion ten<strong>de</strong>nt à prouver que c<strong>et</strong>te opération ne perturbe pas les signauxsimulés.La connaissance <strong>de</strong> p[n] perm<strong>et</strong> alors <strong>de</strong> calculer toutes les variables décrivant le système àl' instant n∆T.⎧⎪y⎨⎪⎩UUea[ n] = ξ −a+ M .p[ n]aa0µPω[ n] = U + M .p[ n]a 0p n − pn =Zcahist2a2221Le calcul est ainsi répété pour l' échantillon temporel suivant.En conclusion, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion que nous utilisons dans <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce documentpour résoudre le système d' équations (I-9) décrit au paragraphe II.3 <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie A <strong>de</strong> cemémoire est <strong>la</strong> suivante :- Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète à partir <strong>de</strong> l' impédance d' entrée mesurée oucalculée (cf. § III. <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie),- Choix <strong>de</strong>s conditions initiales p[0], U e [0], y[0], U a [0].Pour chaque l' instant n∆T, n=1,.....,N, où N est choisi :- Calcul <strong>de</strong> l' historique du résonateur à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équation (II-45a),_________________________________________________________________________81


Partie B.___________________________________________________________________________- Résolution <strong>de</strong> l' équation (II-50) non-linéaire en p[n] à partir du choix du schéma numériquedécrivant le comportement <strong>de</strong> l' anche discrète (métho<strong>de</strong> d' Adams, transformationbilinéaire,...),- Calcul <strong>de</strong>s débits U e <strong>et</strong> U a ainsi que <strong>de</strong> <strong>la</strong> position <strong>de</strong> l' anche y.VI. Simu<strong>la</strong>tions numériques : comparaison <strong>de</strong>s régimes permanents périodiques entreles métho<strong>de</strong>s temporelle <strong>et</strong> fréquentielle.L' obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> ce paragraphe est <strong>de</strong> présenter les résultats <strong>de</strong> calcul numérique obtenus dans ledomaine temporel après application <strong>de</strong>s diverses métho<strong>de</strong>s exposées précé<strong>de</strong>mment, à savoirles métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion <strong>et</strong> les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> discrétisation <strong>de</strong> l' anche,au système d' équations (I-9) modélisant l' instrument compl<strong>et</strong>. La comparaison <strong>de</strong> ces résultats<strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion avec les signaux obtenus par une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion fréquentielle nousperm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les conclusions tirées <strong>de</strong>s considérations théoriques <strong>de</strong>s paragraphesprécé<strong>de</strong>nts.La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion fréquentielle <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong>s régimes permanents périodiqueschoisie est <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équilibrage harmonique adaptées aux instruments à vent (Gilbert <strong>et</strong>coll., 1989), vali<strong>de</strong> sous certaines conditions :-Les comparaisons entre les signaux obtenus par simu<strong>la</strong>tion temporelle <strong>et</strong> fréquentielle nepeuvent être réalisées que sur les régimes permanents <strong>de</strong>s signaux synthétisés.-Le principe <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> reposant sur l' hypothèse <strong>de</strong> signaux périodiques à spectre borné,<strong>la</strong> métho<strong>de</strong> fréquentielle utilisée n' est fiable que pour <strong>de</strong> faibles pressions d' alimentation(oscil<strong>la</strong>tions anche non-battante).Les comparaisons entre les signaux obtenus par métho<strong>de</strong> fréquentielle (dite métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>référence) <strong>et</strong> métho<strong>de</strong> temporelle sont réalisées à l' ai<strong>de</strong> du schéma suivant : l' impédance durésonateur étant connue, un calcul <strong>de</strong>s variables p[n], U e [n], y[n] est effectué à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxtechniques. Les fréquences fondamentales ainsi que les amplitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s fondamentaux <strong>de</strong>ssignaux <strong>de</strong> pression simulés sont comparés.Ce paragraphe s' articule en trois parties. Dans <strong>la</strong> première partie, nous exposons quelle est<strong>la</strong> technique utilisée pour déterminer les caractéristiques (fréquence fondamentale, amplitu<strong>de</strong>du fondamental) <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong> pression obtenus par simu<strong>la</strong>tion temporelle. Une fois cescaractéristiques connues, nous nous attachons à évaluer, dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième partie, les éventuelsbiais introduits sur le signal <strong>de</strong> pression simulé par une mauvaise détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction<strong>de</strong> réflexion. Dans <strong>la</strong> troisième, les diverses anches discrètes étudiées au paragraphe IV sontappliquées au système numérique auto-oscil<strong>la</strong>nt. Les pressions acoustiques résultant <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te_________________________________________________________________________82


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________simu<strong>la</strong>tion sont comparées à celle obtenue par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d' équilibrage harmonique. Lesproblèmes concernant les anches discrètes, soulevés précé<strong>de</strong>mment, sont ainsi mis enévi<strong>de</strong>nce.VI.1. Evaluation <strong>de</strong>s caractéristiques du signal <strong>de</strong> synthèse obtenu par métho<strong>de</strong>temporelle.La comparaison du signal <strong>de</strong> pression issu <strong>de</strong> <strong>la</strong> synthèse dans le domaine temporel <strong>et</strong> dusignal obtenu par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> fréquentielle nécessite une analyse fine <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>ces <strong>de</strong>ux signaux. En ce qui concerne le signal issu <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équilibrage harmonique(métho<strong>de</strong> fréquentielle), il s' avère très simple <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> fréquence <strong>et</strong> l' amplitu<strong>de</strong> dufondamental du signal calculé <strong>de</strong> façon précise. Par contre, dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tiontemporelle, l' utilisation d' une simple FFT ne nous perm<strong>et</strong> d' évaluer ni <strong>la</strong> fréquencefondamentale du signal à ±5 cent près, ni l' amplitu<strong>de</strong> du fondamental à ±0, 5 dB près. Eneff<strong>et</strong>, les conditions dans lesquelles nous nous trouvons (fréquence d' échantillonnage <strong>de</strong> 8 kHzenviron, FFT sur 1024 points) conduisent à une précision d' environ ±30 cent si <strong>la</strong> fréquencefondamentale est <strong>de</strong> 220 Hz !Il est alors nécessaire d' évaluer les paramètres qui nous intéressent <strong>de</strong> façon plus précise.Ceci est possible en analysant <strong>la</strong> partie stationnaire du signal calculé, à savoir, le régimepériodique permanent <strong>et</strong> en utilisant une interpo<strong>la</strong>tion par modèle physique.Nous recherchons <strong>la</strong> partie stationnaire du signal <strong>de</strong> synthèse en analysant l' évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce signal (supposé périodique) en fonction du temps par recherche <strong>de</strong>s passages àzéro du signal étudié : c<strong>et</strong>te évolution perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> distinguer le régime transitoire du régimepermanent <strong>et</strong> d' analyser uniquement ce <strong>de</strong>rnier. L' analyse du régime permanent est alorseffectuée en supposant le signal périodique, à spectre borné, <strong>de</strong>scriptible par :Np( t) = ∑ Pncos( 2πnf0t+ ϕn)n=1L' utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformée <strong>de</strong> Fourier (ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> FFT dans notre cas) sur une fenêtreNtemporelle rectangu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> longueur T fenêtre vérifiant Tfenêtre= 1 F, où N 1 est le nombre <strong>de</strong>points utilisé pour <strong>la</strong> F.F.T., conduit à un spectre <strong>de</strong> raies harmoniques convoluées à unefonction <strong>de</strong> type sinus cardinal :p( f)=∑nPnsin π( f − nf ) T0π( f − nf )0fenêtreech_________________________________________________________________________83


Partie B.___________________________________________________________________________L' interpo<strong>la</strong>tion par modèle physique utilisant <strong>de</strong>ux échantillons situés <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d' autre <strong>de</strong><strong>la</strong> première raie perm<strong>et</strong> d' évaluer simplement <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>et</strong> l' amplitu<strong>de</strong> dufondamental du signal étudié.VI.2. Le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion. Application au modèle d' oscil<strong>la</strong>tion bassesfréquences.Afin <strong>de</strong> connaître les conséquences d' une mauvaise détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong>réflexion discrète sur les résultats <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion (pression, débit,..), nous nous intéressons àappliquer <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion basses fréquences (pour <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> dynamique <strong>de</strong> l' anche n' intervientpas) à <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> résonateurs <strong>et</strong> à comparer les résultats obtenus avec les résultats d' unemétho<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence. Le premier résonateur utilisé est un tube sans pertes viscothermiques.Le <strong>de</strong>uxième résonateur est un tube avec pertes viscothermiques. Pour le résonateur sanspertes, nous avons montré lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> première partie que les solutions du système (I-11)modélisant les auto-oscil<strong>la</strong>tions sont déduites à l' ai<strong>de</strong> d' une résolution graphique (Maganza <strong>et</strong>coll., 1986) C<strong>et</strong>te technique est alors utilisée comme référence. Pour le tube avec pertes, lerecours à <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d' équilibrage harmonique est indispensable afin <strong>de</strong> connaître les signaux<strong>de</strong> référence.VI.2.1. Simu<strong>la</strong>tion basses fréquences à partir d' un tube sans pertes.Nous montrons dans <strong>la</strong> première partie que <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s auto-oscil<strong>la</strong>tions d' un systèmemuni d' un résonateur <strong>de</strong> type tube sans pertes conduit à un solution p[n] qui est un signal carré<strong>de</strong> pério<strong>de</strong> 2τ, où τ=2L t /c, c étant <strong>la</strong> célérité du son <strong>et</strong> L t <strong>la</strong> longueur du tube (Kergomard,1994). La simu<strong>la</strong>tion numérique basses fréquences appliquée à un résonateur d' impédanceρcωd' entrée Ze( jω) = j tan(S c L t ), correspondant à l' impédance d' un tube cylindrique sanspertes, doit alors donner un résultat i<strong>de</strong>ntique. Pour le savoir, nous calculons, à partir <strong>de</strong>l' impédance d' un tube sans pertes définie ci <strong>de</strong>ssus, cinq fonctions <strong>de</strong> réflexion correspondantà cinq techniques différentes, dont les principes sont exposés au paragraphe III.5.La simu<strong>la</strong>tion numérique basses fréquences est appliquée à ces cinq résonateurs discr<strong>et</strong>s pourl' ensemble <strong>de</strong> paramètres suivants :ω a = 20000 rad / s, µ a = 0. 0231 kg / m , P a = 1500 Pa.2Les résultats sont présentés <strong>la</strong> figure (II-17).84_________________________________________________________________________


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________2A2B11Pressionre<strong>la</strong>tive0Pressionre<strong>la</strong>tive0p[n]/P ap[n]/P a-1-1-20 0.01 0.02 0.03 0.04Temps [s]2C-20 0.01 0.02 0.03 0.04Temps [s]1Pressionre<strong>la</strong>tivep[n]/Pa0-12D-20 0.01 0.02 0.03 0.04Temps [s]2E11Pressionre<strong>la</strong>tivep[n]/Pa0Pressionre<strong>la</strong>tivep[n]/Pa0-1-1-20 0.01 0.02 0.03 0.04Temps [s]-20 0.01 0.02 0.03 0.04Temps [s]Figure II-17 : résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion basses fréquences appliquée aux différentes fonctions<strong>de</strong> réflexions discrètes d' un tube sans pertes. Cas A : <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> continuité énoncée auparagraphe III.2. est respectée en choisissant Im[Z e (F max )]=0. Cas B : <strong>la</strong> condition <strong>de</strong>continuité est respectée en choisissant |Z e (F max )|=0 <strong>et</strong> en effectuant une "rotation <strong>de</strong> phase".Cas C: <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> continuité n' est pas respectée : |Z e (F max )|=0. Cas D : <strong>la</strong> fréquenced' échantillonnage vérifie ech F >2.F max (F ech =20 kHz, F max =5 kHz). Cas E: application d' unfenêtrage <strong>de</strong> Hanning au coefficient <strong>de</strong> réflexion._________________________________________________________________________85


Partie B.___________________________________________________________________________Ces résultats sont en accord avec les conclusions du paragraphe III (cf. Table II-1).Caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong>réflexionContinuité <strong>de</strong> R p (ω) en ω=±σDiscontinuité <strong>de</strong> R p (ω) en ω=±σContinuité <strong>de</strong> R p (ω) en ω=±σ aprèsrotation <strong>de</strong> phaseSuréchantillonnageFenêtrage fréquentiel <strong>de</strong> R p (ω)Caractéristiques du signal <strong>de</strong>pression calculéSignal carré <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> 2τSignal très perturbé.Signal carré <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> 2τ+t 0Signal pollué d' oscil<strong>la</strong>tions parasites<strong>de</strong> fréquence F max .Signal Filtré passe bas.Table II-1 : eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d' évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète sur lesignal <strong>de</strong> pression simulé dans le cas d' un résonateur sans pertes viscothermiques <strong>de</strong>longueur Lt = τ. C / 2.VI.2.2. Simu<strong>la</strong>tion basses fréquences à partir d' un tube avec pertes viscothermiques.Nous nous attachons maintenant à étudier le comportement <strong>de</strong>s signaux obtenus par unesimu<strong>la</strong>tion basses fréquences appliquée à un résonateur avec pertes visco-thermiques enfonction du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète. Ces signaux sont alorscomparés à ceux obtenus par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équilibrage harmonique. Les résultats obtenusmontrent que <strong>la</strong> pression acoustique simulée est sensible au choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquenced' échantillonnage lors du calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion ; <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> continuitéénoncée au paragraphe III.2. apparaît très importante dans ce cas : si elle est respectée, lescaractéristiques (fréquence fondamentale, amplitu<strong>de</strong> du fondamental) du signal <strong>de</strong> pressioncalculé sont proches <strong>de</strong> celles du signal obtenu par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d' équilibrage harmonique(Gazengel <strong>et</strong> coll., 1994b). Nous montrons, <strong>de</strong> plus, que <strong>la</strong> pression acoustique calculée estperturbée si l' impédance d' entrée utilisée pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion est réévaluée à l' ai<strong>de</strong> d' uneinterpo<strong>la</strong>tion. Le résonateur choisi pour ces essais a les caractéristiques suivantes :Longueur : 336 mm, rayon : 7,5 mm, température : 20 ° C, impédance <strong>de</strong> rayonnement :supposée nulle par souci <strong>de</strong> simplicité.a/ influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage.Dans c<strong>et</strong>te série d' essais, <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage est choisie <strong>de</strong> façon i<strong>de</strong>ntique àcelle du paragraphe III.5. Cinq résonateurs discr<strong>et</strong>s sont alors utilisés pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> <strong>la</strong>comparaison avec les résultats obtenus par équilibrage harmonique. Ces résultats sont_________________________________________________________________________86


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________présentés à <strong>la</strong> figure (II-18) <strong>et</strong> montrent que le choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage doitêtre réalisé selon le critère <strong>de</strong> continuité décrit au paragraphe III.2. Les paramètres physiquesutilisés pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion sont :P a = 2000 Pa, ω = 20000 rad / s, µ = 0, 0231 kg / m .aa22A2B11Pressionre<strong>la</strong>tive0Pressionre<strong>la</strong>tive0p[n]/Pap[n]/Pa-1-1-20 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1Temps [s]2C-20 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1Temps [s]1Pressionre<strong>la</strong>tivep[n]/Pa0-1-20 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1Temps [s]Figure II-18 : résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion basses fréquences appliquée aux différentes fonctions<strong>de</strong> réflexions discrètes d' un tube avec pertes. Cas A : <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> continuité énoncée au §III.2. est respectée en choisissant F max égale à <strong>la</strong> neuvième fréquence <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong>l' impédance d' entrée. Cas B : condition <strong>de</strong> continuité respectée en choisissant F max i<strong>de</strong>ntique à<strong>la</strong> cinquième fréquence d' anti-résonance <strong>de</strong> l' impédance d' entrée. Cas C : critère <strong>de</strong> continuiténon respecté ; F max vérifie |Z e (F max )|=0._________________________________________________________________________87


Partie B.___________________________________________________________________________2D2E11Pressionre<strong>la</strong>tivep[n]/Pa0Pressionre<strong>la</strong>tivep[n]/Pa0-1-1-2-20 0.02 0.04 0.06 0.08 0.10 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1Temps [s]Temps [s]Figure II-18 : résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion basses fréquences appliquée aux différentes fonctions<strong>de</strong> réflexions discrètes d' un tube avec pertes. Cas D : suréchantillonnage (F ech = 4 F max ).Cas E : application d' un fenêtrage <strong>de</strong> Hanning au coefficient <strong>de</strong> réflexion.b/ Influence <strong>de</strong> l' interpo<strong>la</strong>tion appliquée à l' impédance d' entrée.Dans le cas où l' impédance d' entrée du résonateur n' est pas connue par une série <strong>de</strong> N/2points vérifiant fk = k .∆ f , k = 1, ..., N/2 où f k représente <strong>la</strong> fréquence du point k, les pointsutiles à <strong>la</strong> transformée <strong>de</strong> Fourier rapi<strong>de</strong> doivent être recalculés à l' ai<strong>de</strong> d' une interpo<strong>la</strong>tion. Deplus, s' il est nécessaire <strong>de</strong> connaître précisément <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> l' impédance au voisinage d' unerésonance ou d' une anti-résonance, une interpo<strong>la</strong>tion par modèle physique, supposant quechaque pic <strong>de</strong> résonance est assimi<strong>la</strong>ble à un pic <strong>de</strong> Lorentz, est applicable à l' impédance dansle p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Nyquist (Le Roux, 1994). Nous montrons maintenant les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> tellesinterpo<strong>la</strong>tions sur le signal <strong>de</strong> pression simulé. Les résultats sont présentés à <strong>la</strong> figure (II-19) <strong>et</strong>montrent que l' interpo<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l' impédance d' entrée ne peut pas être utilisée dans un processus<strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion dédié à l' analyse fine du comportement d' un instrument à vent. De plus, il estintéressant <strong>de</strong> noter que c<strong>et</strong>te interpo<strong>la</strong>tion agit essentiellement sur les caractéristiques dusignal <strong>de</strong> pression calculé pour <strong>de</strong> faibles pressions d' alimentation.Si l' utilisation d' une métho<strong>de</strong> d' interpo<strong>la</strong>tion pour tous les points <strong>de</strong> l' impédance d' entréeengendre <strong>de</strong> graves problèmes pour les faibles pressions d' alimentation, Il apparaît, par contre,que l' interpo<strong>la</strong>tion linéaire appliquée à l' impédance pour <strong>de</strong>s fréquences inférieures à F min , oùF min est <strong>la</strong> fréquence du premier point mesuré, ne modifie pas considérablement le signal <strong>de</strong>pression calculé si <strong>la</strong> fréquence F min est p<strong>et</strong>ite par rapport à <strong>la</strong> première fréquence <strong>de</strong>résonance du résonateur (cf. figure II-20).88_________________________________________________________________________


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________Figure II-19 : eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s différentes interpo<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> l' impédance d' entrée sur lescaractéristiques du signal <strong>de</strong> pression calculé (Pression d' alimentation Pa = 1400 Pa , Pression<strong>de</strong> seuil P s ≈ 1350 Pa ). Cas A : Pas d' interpo<strong>la</strong>tion. Cas B : interpo<strong>la</strong>tion parabolique pourobtenir un pas fréquentiel ∆ f ′ = 3, 72 Hz à partir d' un pas fréquentiel ∆f = 5 Hz. Cas C :interpo<strong>la</strong>tion parabolique pour obtenir un pas fréquentiel ∆ f ′ = 3, 72 Hz à partir d' un pasfréquentiel ∆f = 10 Hz. Cas D : interpo<strong>la</strong>tion parabolique <strong>et</strong> interpo<strong>la</strong>tion par modèlephysique autour <strong>de</strong>s pics <strong>de</strong> résonance (Le Roux, 1994) pour obtenir un pas fréquentiel∆ f ′ = 3, 72 Hz à partir d' un pas fréquentiel ∆f = 5 Hz.Fréquence<strong>de</strong> jeu 0[cents],référence: -2première-4fréquence <strong>de</strong>résonance <strong>de</strong> -6l' impédance-8durésonateur.-100,034 0,134 0,235 0,335 0,436 0,5372Simu<strong>la</strong>tionnumériqu<strong>et</strong>emporelle Pa=1400PaEquilibrageHarmonique Pa=1400 PaFmin/FrésonanceFigure II-20 : Eff<strong>et</strong><strong>de</strong> l' interpo<strong>la</strong>tionlinéaire entre f=0 <strong>et</strong>f=F min <strong>de</strong>l' impédance d' entréesur <strong>la</strong> fréquencefondamentale dusignal <strong>de</strong> pressionpour une pressiond' alimentation proche<strong>de</strong> <strong>la</strong> pression <strong>de</strong>seuil._________________________________________________________________________89


Partie B.___________________________________________________________________________N.B. Tous ces résultats sont obtenus à l' ai<strong>de</strong> d' une fonction <strong>de</strong> réflexion <strong>de</strong> longueurNT0= 2 . LBU, où N est le nombre <strong>de</strong> points utilisés pour <strong>la</strong> F.F.T. <strong>et</strong> LBU <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>utile à <strong>la</strong> mesure ou au calcul <strong>de</strong> l' impédance d' entrée (cf. § III.). L' utilisation d' une tellefonction <strong>de</strong> réflexion discrète conduit souvent à <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> calcul re<strong>la</strong>tivement élevés(environ 2,5 ms par échantillon pour une fonction <strong>de</strong> réflexion <strong>de</strong> 2048 points). Si <strong>la</strong> fonction<strong>de</strong> réflexion discrète est calculée en respectant tous les critères énoncés dans c<strong>et</strong>te partie(continuité du coefficient <strong>de</strong> réflexion en f=F max , pas d' interpo<strong>la</strong>tion,...), il est possible <strong>de</strong>réaliser les simu<strong>la</strong>tions à l' ai<strong>de</strong> d' une fonction <strong>de</strong> réflexion tronquée étant donné que <strong>de</strong>nombreux échantillons <strong>de</strong> r d [n] sont quasi-nuls pour n suffisamment grand, ce qui n' affecte enrien le signal calculé (cf. § III.5, partie B). Dans ce cas, les temps <strong>de</strong> calcul sont notablementréduits (environ 0,1 ms par échantillon pour une fonction <strong>de</strong> réflexion tronquée <strong>de</strong> 2048 pointsà 38 points).VI.3. Comparaison <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tions pour les métho<strong>de</strong>s fréquentielles <strong>et</strong>temporelles. Utilisation <strong>de</strong>s diverses anches discrètes.La procédure <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète étant vérifiée, il est nécessaire<strong>de</strong> contrôler l' eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s différentes anches numériques décrites au paragraphe IV sur lessignaux simulés. Nous utilisons alors le modèle élémentaire tenant compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique<strong>de</strong> l' anche décrit par le système d' équations (I-9) :p( ω)= ZddtU⎛⎛ ξa(t) ⎞ ⎜ 0⎜ ⎜Ua(t)⎟ =⎝ ⎠ ⎜ 2⎝− ωa.Se(t) =e( ω).U2bρPea( ω)a⎡− p(t) ⎢ξ⎢⎣1S− gaaa⎞⎟⎛ ξ (t)S .p(t)0a ⎞⎛ ⎞⎜ ⎟⎟⎜ + aUa(t)⎟⎜ ⎟⎟⎝⎠⎝ µ⎠a ⎠P(t) + H −aµ ωa2a⎤⎥ − U⎥⎦a(t)(I-9)<strong>et</strong> l' appliquons à un tube avec pertes visco-thermiques dont les caractéristiques sont énoncéesau paragraphe VI.1.2. Les anches discrètes utilisées sont les anches décou<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong>discrétisation stables décrites au paragraphe IV Leur imp<strong>la</strong>ntation dans <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion esteffectuée grâce aux équations aux différences données à l' annexe B.Les résultats <strong>de</strong> ces simu<strong>la</strong>tions sont comparés à ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d' équilibrageharmonique <strong>et</strong> sont analysés en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage. Ils sont présentésaux figures (II-21) pour l' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence fondamentale du signal <strong>de</strong>pression calculé <strong>et</strong> aux figures (II-22) pour l' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' amplitu<strong>de</strong> du fondamental <strong>de</strong> <strong>la</strong>pression calculée._________________________________________________________________________90


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________Fréquence<strong>de</strong> jeu[cents].20-2Référence: -4première-6fréquence<strong>de</strong>-8résonance -10du-12résonateuréquivalent. -148658 15802 23968 32136 43369Fréquence d' échantillonnage[Hz].EquilibrageharmoniqueM<strong>et</strong>ho<strong>de</strong> d'Adamsordre 1Transformationbilinéaire.Transformationbilinéaire corrigée.Figure II-21a : Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence <strong>de</strong> jeu du signal <strong>de</strong>pression calculé en fonction <strong>de</strong><strong>la</strong> fréquence d' échantillonnagepour diverses anches numériques(P a =1400 Pa). Le résonateuréquivalent est celui dontl' impédance d' entrée estl' impédance du résonateur enparallèle avec l' impédanced' anche.Fréquence<strong>de</strong> jeu[cents].Référence:premièrefréquence <strong>de</strong>résonance durésonateuréquivalent.20-2-4-6-8-10-128658 15802 23968 32136 43369EquilibrageharmoniqueM<strong>et</strong>ho<strong>de</strong> d'Adamsordre 1Transformationbilinéaire.Transformationbilinéaire corrigée.Fréquence d' échantillonnage [Hz]Figure II-21b : évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence <strong>de</strong> jeu du signal <strong>de</strong>pression calculé en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence d' échantillonnage pourdiverses anches numériques (Pa =1800 Pa). Le résonateuréquivalent est celui dontl' impédance d' entrée estl' impédance du résonateur enparallèle avec l' impédanced' anche.Fréquence <strong>de</strong>jeu [cent].Référence:premièrefréquence <strong>de</strong>résonance durésonateuréquivalent.181614121086420Equilibrageharmonique8658 15802 23968 32136 43369Fréquence d' échantillonnage [Hz]M<strong>et</strong>ho<strong>de</strong>d'Adams ordre1Transformationbilinéaire.Transformationbilinéairecorrigée.Figure II-21c : évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence <strong>de</strong> jeu du signal <strong>de</strong>pression calculé en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence d' échantillonnage pourdiverses anches numériques (Pa =2500 Pa). Le résonateuréquivalent est celui dontl' impédance d' entrée estl' impédance du résonateur enparallèle avec l' impédanced' anche._________________________________________________________________________91


Partie B.___________________________________________________________________________Différence <strong>de</strong>l' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sfondamentauxobtenusrespectivementpar simu<strong>la</strong>tiontemporelle <strong>et</strong>équilibrageharmonique [dB].0-2-4-6-8-10-12Fréquence d' échantillonnage [Hz]8658 15802 23968 32136 43369M<strong>et</strong>ho<strong>de</strong> d' Adams ordre 1 Transformation bilinéaire. Transformation bilinéairecorrigée.Figure II-22a : évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>différence d' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sfondamentaux <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong>pression calculés respectivementpar simu<strong>la</strong>tion temporelle <strong>et</strong>équilibrage harmonique enfonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquenced' échantillonnage pour diversesanches numériques (Pa = 1400Pa).Différence <strong>de</strong>l' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sfondamentauxobtenusrespectivement parsimu<strong>la</strong>tiontemporelle <strong>et</strong>équilibrageharmonique [dB].0,050-0,05-0,1-0,15-0,2-0,25-0,3-0,35-0,4-0,458658 15802 23968 32136 43369Fréquence d' échantillonnage [Hz]M<strong>et</strong>ho<strong>de</strong> d' Adams ordre 1 Transformation bilinéaire. Transformation bilinéairecorrigée.Figure II-22b : évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>différence d' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sfondamentaux <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong>pression calculés respectivementpar simu<strong>la</strong>tion temporelle <strong>et</strong>équilibrage harmonique enfonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquenced' échantillonnage pour diversesanches numériques (Pa = 1800Pa).Différence <strong>de</strong>l' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sfondamentauxobtenusrespectivement parsimu<strong>la</strong>tiontemporelle <strong>et</strong>équilibrageharmonique [dB].0-0,5-1-1,5-2-2,5-38658 15802 23968 32136 43369Fréquence d' échantillonnage [Hz]M<strong>et</strong>ho<strong>de</strong> d' Adams ordre 1 Transformation bilinéaire. Transformation bilinéairecorrigée.Figure II-22c : évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>différence d' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sfondamentaux <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong>pression calculés respectivementpar simu<strong>la</strong>tion temporelle <strong>et</strong>équilibrage harmonique enfonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquenced' échantillonnage pour diversesanches numériques (Pa = 2500Pa).Les figures (II-21) <strong>et</strong> (II-22) montrent que l' anche discrète obtenue à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>d' Adams du premier ordre perm<strong>et</strong> un fonctionnement <strong>de</strong> l' instrument numérique pour <strong>de</strong>_________________________________________________________________________92


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________gran<strong>de</strong>s fréquences d' échantillonnage. Ce fonctionnement est cependant anormal : <strong>la</strong>fréquence <strong>de</strong> jeu ainsi que l' amplitu<strong>de</strong> du fondamental sont sous-estimées.Il apparaît donc que, parmi les métho<strong>de</strong>s étudiées dans c<strong>et</strong>te partie, seules les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong>l' équivalence <strong>de</strong> l' intégrale (corrigée ou non) créent un instrument numérique aucomportement "correct". La métho<strong>de</strong> r<strong>et</strong>enue est donc <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong>l' intégrale (ou transformation bilinéaire), comme le <strong>la</strong>issaient penser les considérations duparagraphe IV.4.2. Une question se pose alors : doit on imp<strong>la</strong>nter <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> brute ou <strong>la</strong>métho<strong>de</strong> corrigée? Les résultats <strong>de</strong>s figures (II-21) <strong>et</strong> (II-22) montrent que les pressionsacoustiques simulées à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> corrigée <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> non corrigée ont <strong>de</strong>scomportements simi<strong>la</strong>ires en ce qui concerne <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu <strong>et</strong> l' amplitu<strong>de</strong> dufondamental. Le choix <strong>de</strong> l' une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s est alors conditionné par le type <strong>de</strong>simu<strong>la</strong>tion à réaliser. S' il s' agit d' une simu<strong>la</strong>tion d' instrument à anche simple, les termes <strong>de</strong>rai<strong>de</strong>ur <strong>et</strong> d' amortissement <strong>de</strong> l' anche sont prépondérants pour l' évaluation <strong>de</strong>s autooscil<strong>la</strong>tions<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil du système. Dans ce cas, on favorisera une bonnereprésentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur <strong>et</strong> <strong>de</strong> l' amortissement dans le domaine discr<strong>et</strong>. Par contre, pourune simu<strong>la</strong>tion appliquée à un instrument à embouchure, les lèvres du musicien peuvent êtreassimilée à un oscil<strong>la</strong>teur à un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté pour lequel <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance est <strong>de</strong> <strong>la</strong>plus gran<strong>de</strong> importance, puisqu' elle conditionne <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> note jouée. Dans ce cas, unbonne détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance discrète est indispensable, l' utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong>transformation bilinéaire corrigée s' avère nécessaire.Le choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> non corrigée semble évi<strong>de</strong>nt pour <strong>de</strong>s simu<strong>la</strong>tions dédiées auxinstruments à anche simple, cependant, pour <strong>de</strong>s applications futures concernant <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion<strong>de</strong>s cuivres, nous avons choisi d' imp<strong>la</strong>nter <strong>la</strong> transformation bilinéaire corrigée, étant donnéles résultats quasi-i<strong>de</strong>ntiques présentés aux figures (II-21) <strong>et</strong> (II-22) pour les <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s.L' inconvénient <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéaire corrigée est <strong>de</strong> doter l' instrument numériqued' une anche trop peu amortie, ce qui influence <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier. La simu<strong>la</strong>tiontemporelle n' est cependant pas vouée à l' étu<strong>de</strong> précise <strong>de</strong>s pressions <strong>de</strong> seuil. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> estconfiée à l' analyse linéaire au seuil (cf. § III.1. <strong>de</strong> <strong>la</strong> première partie), ce qui peut motiverl' imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéaire corrigée.VII. Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion.VII.1. Métho<strong>de</strong> choisie.Les étu<strong>de</strong>s présentées au cours <strong>de</strong>s paragraphes précé<strong>de</strong>nts nous amènent à proposer unemétho<strong>de</strong> générale <strong>de</strong> résolution du système d' équations (I-9) dans le domaine discr<strong>et</strong> (cf.figure II-23)._________________________________________________________________________93


Partie B.___________________________________________________________________________Mesure ou calcul <strong>de</strong> l' impédance d' entrée pour fk = k .∆ f , k=1, ...., N/2, N NFFT= 2 ,(NFFT : taille <strong>de</strong> <strong>la</strong> FFT inverse) avec f N/2 =F ech /2⎡ FL' impédance d' entrée doit vérifier <strong>la</strong> condition Im Z (ech ⎤⎢ e ) = 02⎥ : ceci impose le choix⎣ ⎦<strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage.⇓Calcul d' une approximation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète à partir d' un algorithme<strong>de</strong> F.F.T. inverse sur N points.⇓Entrée <strong>de</strong>s conditions initiales : p[0], U e [0], y[0], U a [0].⇓Calcul <strong>de</strong> l' historique du résonateur p hist .n∑dk = 1[ k] { p[ n − k] + Z U [ n − k]}p = r.hist⇓Evaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> position <strong>et</strong> du débit <strong>de</strong> l' anche discrète à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformationbilinéaire corrigée définie au paragraphe IV.4.2 <strong>et</strong> à l' annexe B.⇓Calcul <strong>de</strong>s solutions discrètes du système par résolution <strong>de</strong> l' équation non-linéaire (II-50) pour chaque instant t = n∆ T.ceFigure II-23 : principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion choisie.VII.2. Une métho<strong>de</strong> inadaptéeNous proposons ici <strong>de</strong> construire une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> résolution numérique utilisant certaines<strong>de</strong>s techniques proscrites au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie. C<strong>et</strong>te manipu<strong>la</strong>tion montre qu' il est possible<strong>de</strong> construire un instrument numérique oscil<strong>la</strong>nt dont les caractéristiques s' éloignent fort dumodèle analogique si aucune précaution n' est prise.La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> résolution choisie est <strong>la</strong> suivante:- Calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion avec suréchantillonnage,- Description <strong>de</strong> l' anche discrète par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d' Adams à l' ordre 1.94_________________________________________________________________________


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________Les résultats <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion obtenus par ce procédé sont comparés aux résultats obtenus paréquilibrage harmonique. La figure (II-24) montre que <strong>la</strong> fréquence fondamentale du signalcalculé à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> temporelle peut atteindre <strong>de</strong>s écarts <strong>de</strong> l' ordre du quart <strong>de</strong> tonpar rapport à celle du signal obtenu par équilibrage harmonique. L' utilisation d' une tellemétho<strong>de</strong> pour l' ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> facture, notamment pour <strong>la</strong> prédiction <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justesse</strong>, n' estévi<strong>de</strong>mment pas envisageable.Fréquence<strong>de</strong> jeu [cent].Référence:premièrefréquence <strong>de</strong>résonance <strong>de</strong>l' impédancedurésonateuréquivalent.50-5-10-15-20-25-308192 16384 32768 65536EquilibrageharmoniqueFréquence d' échantillonnage [Hz].Métho<strong>de</strong> d' Adamsordre 1.Figure II-24 : évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence fondamentale du signal <strong>de</strong> pression calculé à l' ai<strong>de</strong>d' une métho<strong>de</strong> inadaptée (Pa = 1400 Pa). Le résonateur équivalent est celui dont l' impédanced' entrée est l' impédance du résonateur en parallèle avec l' impédance d' anche.VIII. Application.Nous proposons dans ce paragraphe d' utiliser <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion choisie (cf. §VII.1.) pour l' appliquer à un doigté, le Sol grave d' un saxophone alto modifié. Ce saxophoneest modifié <strong>de</strong> telle façon que les doigté <strong>de</strong> Sol grave puisse être joué un quart-<strong>de</strong>-ton plus basque nature, ceci grâce à l' ajout <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tubes montés en dérivation sur le bocal. Dalmont <strong>et</strong>Gilbert (1993) montrent que ces <strong>de</strong>ux tubes ont pour eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> décaler, d' une part <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence <strong>de</strong> résonance du premier pic d' impédance sans modifier celle du second pic(modification 1), d' autre part <strong>de</strong> décaler <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonances <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux picssans modifier leur harmonicité re<strong>la</strong>tive (modification 2). Pour le doigté <strong>de</strong> Sol, dontl' amplitu<strong>de</strong> du second pic est <strong>de</strong> l' ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> celle du premier, <strong>la</strong> modification 1 apour conséquence l' établissement d' une "note qui roule", alors que <strong>la</strong> modification 2 entraîneun abaissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence fondamentale du signal <strong>de</strong> pression interne. Ces résultatsdépen<strong>de</strong>nt bien sûr <strong>de</strong> l' embouchure <strong>de</strong> l' instrumentiste. Pour une embouchure "pincée", c' est àdire une faible correction <strong>de</strong> longueur associée (cf. § III.2, partie A) <strong>la</strong> modification 1 a pour_________________________________________________________________________95


Partie B.___________________________________________________________________________conséquence l' établissement d' un régime quasi-périodique (note qui roule) ; pour uneembouchure "relâchée", c<strong>et</strong>te modification n' entraîne qu' un changement <strong>de</strong> hauteur <strong>et</strong> <strong>de</strong><strong>timbre</strong>. A partir <strong>de</strong>s impédances mesurées <strong>de</strong> ce doigté affecté <strong>de</strong>s modifications citées ci<strong>de</strong>ssus,nous souhaitons analyser dans quelle mesure <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion est apte à reproduire ceseff<strong>et</strong>s. Nous utilisons, pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion, outre les impédances mesurées (suivant lecheminement décrit au § III. <strong>et</strong> VII.) du doigté <strong>de</strong> Sol modifié (modifications 1 <strong>et</strong> 2) <strong>et</strong> normal,les paramètres d' anches suivants:2µ a = 0 , 0231 kg / m , ωa= 20000 rad / s, g a = 3000 s-1 .La surface efficace S a employée prend ici plusieurs valeurs <strong>de</strong> façon à m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce leseff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l' embouchure sur le signal <strong>de</strong> pression calculé :Sa =−4 10 5 -5 -5. , 6.10 , 8.10 m2 ,ce qui correspond respectivement à <strong>de</strong>s corrections <strong>de</strong> longueur (cf. § III.2, partie A) :∆l a = 3, 5 mm ; 5,2 mm ; 7 mm.Nous présentons à <strong>la</strong> figure (II-25) les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion pour le doigté <strong>de</strong> Sol nonmodifié, le doigté <strong>de</strong> Sol affecté <strong>de</strong> <strong>la</strong> modification 2 (cf. figure II-25a) <strong>et</strong> le doigté <strong>de</strong> So<strong>la</strong>ffecté <strong>de</strong> <strong>la</strong> modification 1 (cf. figure II-25b). La figure (II-26) montre l' eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> l' embouchuresur le signal temporel calculé pour <strong>la</strong> modification 1 ("note qui roule", caractéristique lorsd' une écoute).96_________________________________________________________________________


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________Pressionre<strong>la</strong>tive p[n]/PaPressionre<strong>la</strong>tive p[n]/Pa-2.51.50.5-0.5-1.51.50.5-0.5-1.5-2.50-1-21-1-21.06 1.08 1.1 1.12Temps [s]10AB1.06 1.08 1.1 1.12Temps [s]1.51Figure II-25a : Résultats <strong>de</strong>simu<strong>la</strong>tion pour le doigté <strong>de</strong>Sol grave du saxophone alto ;<strong>la</strong> pression d' alimentation estP a = 1500 Pa , <strong>la</strong> surfaceSefficace <strong>de</strong> l' anche−4. 10 5 m2 . Cas A :a =impédance d' entrée nonmodifiée, fréquence <strong>de</strong> jeuf j = 229 9 , Hz. Cas B :impédance d' entrée modifiée<strong>de</strong> façon à conserver uneharmonicité constante(modification 2), fréquence <strong>de</strong>jeu f j = 212, 9 Hz.Pressionre<strong>la</strong>tive p[n]/Pa0.50-0.5-1-1.5-2-2.51.06 1.08 1.1 1.12Temps [s]Figure II-25b : Résultats <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion pour le doigté <strong>de</strong> Sol grave du saxophone alto ; <strong>la</strong>−pression d' alimentation est P a = 1500 Pa , <strong>la</strong> surface efficace <strong>de</strong> l' anche S 4. 10 5 m2 .L' impédance d' entrée est modifiée <strong>de</strong> façon à changer l' harmonicité (modification 1) : il y aexistence d' un régime quasi-périodique.a =_________________________________________________________________________97


Partie B.___________________________________________________________________________Figure II-26 : eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> l' embouchure sur le signal temporel calculé pour le doigté <strong>de</strong> Sol affecté−<strong>de</strong> <strong>la</strong> modification 1. Cas A : Sa = 4. 10 5 m2 , il y a existence du régime 1 : régime quasipériodiquedont <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s "battements" est élevée. Cas B : Sa = 6.10 -5 m2 , il y aexistence d' un régime 2 : régime quasi-périodique dont <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s "battements" estmoyenne. Cas C : Sa = 8.10 -5 m2 , il n' existe plus <strong>de</strong> régime quasi-périodique.IX. Conclusion.Nous avons développé, au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie, un système <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion dufonctionnement <strong>de</strong>s instruments à anche simple dont les résultats sont confrontés à <strong>de</strong>srésultats expérimentaux à <strong>la</strong> partie C <strong>de</strong> ce document. Ceci nous a conduit à évaluer lesdifférents points critiques qui existent pour calculer les solutions discrètes du modèle à partir<strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> l' impédance d' entrée <strong>et</strong> <strong>de</strong>s paramètres d' embouchure. Ces points sont lessuivants.- Dans le but <strong>de</strong> développer un système numérique dont les temps <strong>de</strong> calcul sont minimisés,nous avons choisi une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion utilisant <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion (<strong>et</strong> non sur <strong>la</strong>réponse impulsionnelle) du résonateur.98_________________________________________________________________________


Simu<strong>la</strong>tions numériques <strong>de</strong>s instruments à anche simple.___________________________________________________________________________- Le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion doit être réalisé à l' ai<strong>de</strong> d' une impédance dont <strong>la</strong> partieimaginaire (ou <strong>la</strong> phase) s' annule pour <strong>la</strong> fréquence maximale mesurée <strong>et</strong> connue sur unnombre <strong>de</strong> points, équidistants fréquentiellement, égal à une puissance <strong>de</strong> 2. L' utilisation d' unefréquence d' échantillonnage supérieure à 2F max , où F max est <strong>la</strong> fréquence maximale mesurée,s' avère impossible pour obtenir une fonction <strong>de</strong> réflexion discrète représentative <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonctionanalogique. La fréquence d' échantillonnage est par conséquent toujours i<strong>de</strong>ntique à 2F max .- L' utilisation <strong>de</strong>s faibles fréquences d' échantillonnages mises en jeu vis-à-vis <strong>de</strong>scaractéristiques <strong>de</strong> l' anche nous amène à choisir une technique <strong>de</strong> discrétisation du systèmed' équations modélisant le comportement dynamique <strong>de</strong> l' anche : <strong>la</strong> transformation bilinéairecorrigée. C<strong>et</strong>te technique perm<strong>et</strong> d' obtenir une anche numérique dont <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur statique <strong>et</strong> <strong>la</strong>fréquence propre sont i<strong>de</strong>ntiques à leurs homologues analogiques. Cependant <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong>l' amortissement équivalent à l' anche numérique obtenue est toujours inférieur à celle <strong>de</strong>l' amortissement analogique. C<strong>et</strong>te différence est d' ailleurs d' autant plus gran<strong>de</strong> que <strong>la</strong>fréquence propre <strong>de</strong> l' anche analogique est élevée.- La résolution du système compl<strong>et</strong> pose quelquefois <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> convergencenumérique que nous résolvons à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> exposée au paragraphe V.2.Cependant, c<strong>et</strong>te technique impose le choix d' une fréquence d' échantillonnage, paramètrecritique lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique temporelle, dépendant <strong>de</strong>s caractéristiques durésonateur. Pour chaque doigté d' un instrument simulé, une fréquence d' échantillonnagedifférente peut être choisie, créant ainsi une anche numérique différente ; ceci peut apparaîtrecomme un handicap <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>. A terme, c<strong>et</strong>te technique pourrait être modifiée (parexemple en annu<strong>la</strong>nt artificiellement <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> l' impédance d' entrée lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure) pourconserver une fréquence d' échantillonnage constante quelque soit le doigté étudié.Les premiers résultats obtenus dans c<strong>et</strong>te partie montrent néanmoins que <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>proposée est un outil adéquat pour <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong>s solutions approchées du modèleélémentaire appliqué à <strong>de</strong>s cas réels._________________________________________________________________________99


PARTIE C :JUSTESSE, TIMBRE ET FACILITED'EMISSION.


Justesse, <strong>timbre</strong>, facilité d'émission.___________________________________________________________________________I. Avant-propos.L'objectif du travail exposé dans ce mémoire est, rappelons le, <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong>caractérisation <strong>de</strong>s qualités acoustiques <strong>de</strong>s instruments à vent à anche simple. Ces métho<strong>de</strong>sconsistent, d'une part à étudier le résonateur seul, d'autre part à simuler les auto-oscil<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>l'instrument en situation <strong>de</strong> jeu. Au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie, nous proposons dons <strong>de</strong> réaliser c<strong>et</strong>tevalidation en comparant les gran<strong>de</strong>urs physiques qui sont issues <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s citées àun ensemble <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> référence, <strong>la</strong> <strong>justesse</strong>, le <strong>timbre</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> facilité d'émission évaluéssur <strong>de</strong>s instruments réels.A ce sta<strong>de</strong>, il s'avère difficile d'effectuer une telle comparaison, celle-ci consistant àconfronter <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs physiques à <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs subjectives. C'est pourquoi nousproposons un parti pris simplificateur perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> traduire les critères <strong>de</strong> <strong>justesse</strong>, <strong>de</strong> <strong>timbre</strong><strong>et</strong> <strong>de</strong> facilité d'émission en un ensemble <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs physiques, utilisées par <strong>la</strong> suite commegran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> références.Le parti pris simplificateur.La <strong>justesse</strong>, le <strong>timbre</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> facilité d' émission d' un instrument à anche simple sont <strong>de</strong>sparamètres subjectifs liés à <strong>la</strong> perception <strong>de</strong> l' instrumentiste <strong>et</strong> <strong>de</strong> l' auditeur. Si <strong>la</strong> <strong>justesse</strong>, liéeessentiellement à <strong>la</strong> sensation <strong>de</strong> hauteur <strong>et</strong> le <strong>timbre</strong> sont <strong>de</strong>s suj<strong>et</strong>s d' étu<strong>de</strong>s toujoursd' actualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> psychoacoustique (Botte <strong>et</strong> coll., 1988), <strong>la</strong> sensation <strong>de</strong> <strong>la</strong> facilité d' émissionest délicate à définir c<strong>la</strong>irement <strong>et</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rait une étu<strong>de</strong> générale qui prenne en comptel' analyse <strong>de</strong>s transitoires <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil. Woodhouse (1993) propose une telleapproche pour les instruments à cor<strong>de</strong>s frottées. Une analyse exhaustive <strong>de</strong> ces critèressubjectifs n' entre pas dans le cadre <strong>de</strong> ces travaux. Nous adoptons le parti pris simplificateursuivant : l' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> est ici ramenée à une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence fondamentale dusignal <strong>de</strong> pression interne au bec <strong>de</strong> l' instrument réel ou <strong>de</strong> l' instrument simulé. C<strong>et</strong>tefréquence fondamentale est alors désignée comme <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong> l' instrument, qu' ils' agisse <strong>de</strong> jeu "artificiel" (bouche artificielle) ou "numérique" (simu<strong>la</strong>tion). A défaut d' uneanalyse du <strong>timbre</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> facilité d' émission pour un doigté donné, il faudrait mieux parler <strong>de</strong>l' analyse <strong>de</strong> l' homogénéité <strong>de</strong> <strong>timbre</strong> pour une série <strong>de</strong> doigtés dont certains sont d' émissiondifficile. C<strong>et</strong>te analyse repose essentiellement sur une analyse spectrale <strong>et</strong> sur une écoute <strong>de</strong> <strong>la</strong>pression acoustique interne (en régime permanent) correspondant à <strong>la</strong> série <strong>de</strong> doigtés étudiés.Les gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> référence utilisées au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie sont alors <strong>la</strong> fréquencefondamentale <strong>et</strong> le spectre <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression mesurée dans le bec d' instruments réels joués à l' ai<strong>de</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> bouche artificielle.________________________________________________________________________100


Partie C.___________________________________________________________________________La validation que nous souhaitons réaliser nécessite, outre un ensemble <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>référence, un ensemble <strong>de</strong> paramètres équivalents à chaque partie <strong>de</strong> l' instrument étudié, quiperm<strong>et</strong>tent "d' alimenter" les <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation évoquées. Ces paramètreséquivalents, constituant trois familles, sont obtenus comme suit.Les paramètres équivalents à chaque partie <strong>de</strong> l' instrument.• Le résonateur est caractérisé par son impédance d' entrée, que nous choisissons ici <strong>de</strong>mesurer <strong>de</strong> façon à éviter les erreurs cumulées (dues à <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> perce préa<strong>la</strong>ble aucalcul <strong>de</strong> l' impédance <strong>et</strong> à certaines approximations <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> calcul d' impédance)intervenant si elle est calculée. La mesure précise <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière est, d' ailleurs, plus simple àréaliser qu' une mesure précise <strong>de</strong> <strong>la</strong> géométrie interne du résonateur.• Les paramètres re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l' air entrant dans le bec sont <strong>de</strong>s paramètresgéométriques <strong>et</strong> thermodynamiques facilement accessibles à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesures c<strong>la</strong>ssiques.• Enfin, les paramètres équivalents à l' anche sont aujourd' hui inaccessibles par <strong>la</strong> mesure.Cependant, nous montrons dans le suite <strong>de</strong> ce document qu' il est possible d' évaluer <strong>de</strong> façonsemi-empirique une quantité représentative <strong>de</strong> l' embouchure, utilisée pour les évaluer.La validation.Une fois les gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> référence <strong>et</strong> les paramètres équivalents à chaque partie <strong>de</strong>l' instrument connus, nous réalisons <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> confrontations (cf. Figure III-1):- La comparaison <strong>de</strong>s informations extraites <strong>de</strong> l' étu<strong>de</strong> du résonateur seul (fréquence <strong>de</strong>résonance issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure d' impédance d' entrée) aux résultats obtenus pour l' instrumentjoué sur bouche artificielle (fréquence fondamentale).- La comparaison <strong>de</strong>s informations extraites <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion (solutions dumodèle élémentaire) aux résultats obtenus pour l' instrument joué sur bouche artificielle.101_________________________________________________________________________


Justesse, <strong>timbre</strong>, facilité d' émission.___________________________________________________________________________RéférenceexpérimentaleMétho<strong>de</strong>s<strong>de</strong> caractérisationInstrument réel ⇒ Mesure ⇒ Paramètres (impédance d' entrée,...)ÐBoucheartificielleÐ1. Etu<strong>de</strong> durésonateur seul:2. Simu<strong>la</strong>tionpar modèlePression internephysique :mesurée enrégimepermanentFréquences<strong>de</strong> résonanceextraites <strong>de</strong>l' impédance.Calcul <strong>de</strong>pressioninterne.Ð-Fréquencefondamentale-Spectre interne⇐Comparaison⇒Ðvalidation ?Ð-Fréquence fondamentale-Spectre interneFigure III-1: principe <strong>de</strong> validation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation (étu<strong>de</strong> du résonateurseul, simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s auto-oscil<strong>la</strong>tions).Nous présentons au chapitre II suivant <strong>la</strong> validation <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s utilisées commeoutil <strong>de</strong> prédiction <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justesse</strong>. Nous comparons les fréquences <strong>de</strong> résonance mesurées <strong>et</strong> lesfréquences <strong>de</strong> jeu mesurées correspondantes pour les <strong>de</strong>ux premiers registres <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong>du saxophone alto. Nous montrons que l' écart re<strong>la</strong>tif entre fréquence <strong>de</strong> jeu <strong>et</strong> fréquence <strong>de</strong>résonance peut être caractérisé par une quantité invariante associée à chaque registre(correction <strong>de</strong> longueur indépendante du doigté <strong>et</strong> donc caractéristique <strong>de</strong> l' embouchure <strong>de</strong> <strong>la</strong>bouche artificielle). De plus, un certain nombre d' informations sur l' eff<strong>et</strong> du trou <strong>de</strong> registre, <strong>la</strong>comparaison <strong>de</strong> doigtés usuels <strong>et</strong> factices, l' analyse <strong>de</strong> doigtés suraigu sont extraits <strong>de</strong>snombreuses mesures <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonance.Des simu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> pression interne sont réalisées pour les doigtés <strong>de</strong> gorge <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te(sol, <strong>la</strong>, sib <strong>et</strong> sib-ca<strong>de</strong>nce) du premier registre ; elles sont obtenues à partir du modèle________________________________________________________________________102


Partie C.___________________________________________________________________________élémentaire en respectant scrupuleusement <strong>la</strong> démarche proposée à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie B <strong>de</strong> cemémoire (mesures <strong>de</strong> l' impédance d' entrée <strong>et</strong> schéma numérique) <strong>et</strong> l' embouchure estcaractérisée par son paramètre équivalent "correction <strong>de</strong> longueur" mesuré précé<strong>de</strong>mment.Une analyse comparative <strong>de</strong>s fréquences fondamentales <strong>de</strong>s pressions internes obtenues parces simu<strong>la</strong>tions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s pressions internes mesurées (c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te en situation <strong>de</strong> jeu sur <strong>la</strong> boucheartificielle) perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> reconnaître dans les <strong>de</strong>ux cas l' inhomogénéïté <strong>de</strong> <strong>justesse</strong> du doigté <strong>de</strong>Si bémol par rapport au La <strong>et</strong> au Si bémol ca<strong>de</strong>nce.Au cours du chapitre III, nous nous intéressons à évaluer dans quelle mesure les <strong>de</strong>uxmétho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation utilisées peuvent prédire les qualités <strong>de</strong> <strong>timbre</strong> <strong>et</strong> d' émission d' unec<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te. En ce qui concerne <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion, nous comparons les spectres <strong>de</strong>spressions mesurées <strong>et</strong> calculées pour les doigtés <strong>de</strong> gorge <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> montrons que <strong>la</strong>simu<strong>la</strong>tion perm<strong>et</strong> d' isoler le doigté particulier <strong>de</strong> Si bémol.Les résultats obtenus entre autres par Meynial (1987) <strong>et</strong> Gilbert (1991) sur les instruments àanche simple lors <strong>de</strong> l' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s systèmes quart-<strong>de</strong>-ton m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce expérimentalementque l' inharmonicité <strong>de</strong>s premières fréquences <strong>de</strong> résonance est un paramètre critique quant à <strong>la</strong>nature <strong>de</strong>s régimes d' oscil<strong>la</strong>tions en général <strong>et</strong> à leur contenu spectral en particulier. Nousavons calculé l' inharmonicité entre les <strong>de</strong>ux premières fréquences <strong>de</strong> résonance mesurées <strong>de</strong>sdoigtés du premier registre d' une c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te. Nous montrons une assez bonne corré<strong>la</strong>tion entre<strong>la</strong> variation d' inharmonicité <strong>et</strong> l' existence <strong>de</strong> "notes difficiles" parmi les notes enregistrées àpartir <strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme chromatique obtenue avec <strong>la</strong> bouche artificielle. Pour terminer c<strong>et</strong>te partienous présentons une étu<strong>de</strong> comparative <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux modèles différents <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>tes à partir <strong>de</strong>l' inharmonicité.N.B. dans toute c<strong>et</strong>te partie, les instruments étudiés sont transpositeurs. Afin d' éviter touteconfusion les doigtés <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te seront désignés par l' indice dc , les doigtés <strong>de</strong> saxophone parl' indice ds , les notes exprimées en ut n' auront aucun indice. Les nombreux résultatsexpérimentaux présentés dans c<strong>et</strong>te partie apparaissent dans Dalmont <strong>et</strong> coll. (1994) <strong>et</strong> Gilbert<strong>et</strong> coll. (1994).103_________________________________________________________________________


Justesse, <strong>timbre</strong>, facilité d' émission.___________________________________________________________________________II. Analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justesse</strong>.Nous nous intéressons, au cours <strong>de</strong> ce paragraphe, à évaluer dans quelle mesure lesmétho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation évoquées dans ce mémoire (étu<strong>de</strong> du résonateur seul, simu<strong>la</strong>tionnumérique <strong>de</strong>s auto-oscil<strong>la</strong>tions) sont aptes à prévoir <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> d' un instrument.II.1. Comparaison entre les fréquences <strong>de</strong> jeu <strong>et</strong> les fréquences <strong>de</strong> résonance pour <strong>la</strong>c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> le saxophone alto.La validation <strong>de</strong> <strong>la</strong> première métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> caractérisation (analyse du résonateur seul) en tantqu' outil <strong>de</strong> prévision <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> d' un instrument nous conduit à comparer les fréquences <strong>de</strong>résonances extraites <strong>de</strong> l' impédance d' entrée à <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>de</strong> <strong>la</strong> pressionmesurée dans le bec <strong>de</strong> l' instrument joué sur bouche artificielle. Afin <strong>de</strong> déterminer leslimitations <strong>de</strong> l' utilisation <strong>de</strong> l' impédance pour <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> d' un instrument,nous proposons donc <strong>la</strong> démarche suivante.L' impédance d' entrée <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> du saxophone alto est mesurée pour chacun <strong>de</strong>sdoigtés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers registres <strong>de</strong> ces instruments. Ces mesures, dont le principe estdécrit à l' annexe C1, perm<strong>et</strong>tent d' extraire, entre autres, <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premièresfréquences <strong>de</strong> résonance correspondant à chaque doigté. Parallèlement à ce<strong>la</strong>, chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxinstruments est joué à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouche artificielle.Pour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te, il est très difficile d' obtenir un rég<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> l' embouchure <strong>de</strong> <strong>la</strong> boucheartificielle perm<strong>et</strong>tant un fonctionnement <strong>de</strong> l' instrument sur toute sa tessiture. C<strong>et</strong>te difficulténous amène à choisir un rég<strong>la</strong>ge différent pour chacun <strong>de</strong>s registres. L' obtention d' un rég<strong>la</strong>gestable sur un seul registre <strong>de</strong>man<strong>de</strong> déjà un entraînement non négligeable <strong>de</strong> <strong>la</strong> part dumanipu<strong>la</strong>teur. Pour le saxophone, il est connu <strong>de</strong> tout saxophoniste débutant que l' émission<strong>de</strong>s notes graves est très difficile (l' octaviation est assez naturellement obtenue) <strong>et</strong> qu' un longtravail d' embouchure est nécessaire à leur obtention. Nous avons rencontré les mêmesproblèmes avec <strong>la</strong> bouche artificielle, à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle nous n' avons pu jouer <strong>de</strong> notes plusgraves que le Fa3 ds , les notes les plus graves octaviant naturellement.L' utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouche artificielle est ici justifiée par le fait que nous mesurons <strong>de</strong> faiblesécarts <strong>de</strong> fréquence fondamentale par rapport à <strong>la</strong> gamme tempérée <strong>de</strong> référence. Pour ce<strong>la</strong>,une embouchure constante, maîtrisée <strong>et</strong> reproductible sur tout un registre s' avère nécessaire, cequi est possible à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouche artificielle. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière perm<strong>et</strong> alors <strong>de</strong> déceler leslégers défauts <strong>de</strong> <strong>justesse</strong> <strong>de</strong> l' instrument <strong>et</strong> non ceux dus aux modifications éventuelles(conscientes ou inconscientes) <strong>de</strong> l' embouchure d' un musicien. Le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> boucheartificielle est décrit à l' annexe C2. Les fréquences fondamentales (ou fréquences <strong>de</strong> jeu) <strong>de</strong>s________________________________________________________________________104


Partie C.___________________________________________________________________________signaux <strong>de</strong> pression internes mesurés dans le bec <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> du saxophone alto sontextraits après acquisition <strong>de</strong> ces signaux.N.B. Pour faciliter <strong>la</strong> lecture <strong>et</strong> l' interprétation <strong>de</strong>s résultats, les fréquences (en ordonnée) sontrepérées en cent par rapport à <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> référence (les fréquences <strong>de</strong> référence sont lesfréquences <strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme à tempérament égal <strong>et</strong> à octave juste à partir du diapason à 440 Hz,cf. l' annexe C3.)Pour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te étudiée, nous avons regroupé sur <strong>la</strong> figure III-2(a) <strong>la</strong> première fréquence<strong>de</strong> résonance <strong>et</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu (pour une embouchure donnée) <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s doigtés dupremier registre (du Mi2 dc au Sib3 dc ). Sur <strong>la</strong> figure III-2(b) sont reportées <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>fréquence <strong>de</strong> résonance <strong>et</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s doigtés du second registre (duSi3 dc au Do#5 dc , doigtés i<strong>de</strong>ntiques aux doigtés du premier registre, du Mi2 dc au Fa#3 dc ,avec <strong>la</strong> clé <strong>de</strong> registre actionnée).10050Fréquence <strong>de</strong> jeuPremière fréquence <strong>de</strong>résonanceFigure III-2(a) :comparaison (encents) fréquence <strong>de</strong>jeu, premièreFréquence[cents]0-50Mi2Fa2Sol2La2Si2 Do3Ré3Mi3Fa3Sol3La3fréquence <strong>de</strong>résonance pour lepremier registre <strong>de</strong> <strong>la</strong>c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te. La-100Doigté (premier registre c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te)référence utilisée est <strong>la</strong>gamme tempérée (cf.annexe C3).Fréquence[cents]105100500-50-100Si3 Do4Fréquence <strong>de</strong> jeuSecon<strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong>résonanceRé4Mi4Fa4Sol4La4Si4 Do5Doigté (second registre c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te)Figure III-2(b) :comparaison (encents) fréquence <strong>de</strong>jeu, secon<strong>de</strong>fréquence <strong>de</strong>résonance pour lesecond registre <strong>de</strong> <strong>la</strong>c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te. Laréférence utilisée est<strong>la</strong> gamme tempérée(cf. annexe C3)._________________________________________________________________________


Justesse, <strong>timbre</strong>, facilité d' émission.___________________________________________________________________________Nous avons obtenu <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> même nature pour le premier (cf. figure III-3(a)) <strong>et</strong> lesecond registre (cf. Figure III-3(b)) du saxophone alto.100Fréquence <strong>de</strong> jeuPremière fréquence<strong>de</strong> résonanceFigure III-3(a) :comparaison (en50cent) fréquence <strong>de</strong>jeu, premièreFréquence[cents]0-50Si2 Do3Ré3 Mi3 Fa3 Sol3La3Si3 Do4fréquence <strong>de</strong>résonance pour lepremier registre dusaxophone alto. La-100Doigté (premier registre saxophone alto)référence est <strong>la</strong>gamme tempérée (cf.annexe C3).Fréquence[cents]100500-50-100Fréquence <strong>de</strong> jeuSecon<strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong>résonanceRé4 Mi4 Fa4 Sol4 La4 Si4 Do5Doigté (second registre saxophone alto)Figure III-3(b) :comparaison (encent) fréquence <strong>de</strong>jeu , secon<strong>de</strong>fréquence <strong>de</strong>résonance pour lesecond registre dusaxophone alto. Laréférence est <strong>la</strong>gamme tempérée (cf.annexe C3).Il apparaît déjàque <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonance extraites <strong>de</strong> l' impédance d' entrée d' uninstrument est une bonne source d' information sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>justesse</strong> <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier enfonctionnement. En eff<strong>et</strong>, on peut vérifier que les variations locales <strong>de</strong> <strong>justesse</strong> <strong>de</strong>s fréquences<strong>de</strong> jeu sont semb<strong>la</strong>bles à celles <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonances correspondantes : voir parexemple l' évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong>s doigtéschromatiques Si2 dc -Do3 dc -Do#3 dc -Ré3 dc du premier registre <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te (cf. Figure III-1(a)). Pour une embouchure donnée, contrôler <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te revient bien àcontrôler <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> <strong>de</strong> ses fréquences <strong>de</strong> résonance. Ceci justifie a posteriori tout l' intérêt quel' on peut porter au calcul prévisionnel <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonances à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> perce d' unnouvel instrument.________________________________________________________________________106


Partie C.___________________________________________________________________________En outre, il est important <strong>de</strong> remarquer (cf. figures III-2 <strong>et</strong> III-3) que les valeurs <strong>de</strong>sfréquences <strong>de</strong> jeu sont toujours inférieures à celles <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonances mesuréespour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> le saxophone alto. De plus, il est à noter que l' écart re<strong>la</strong>tif ∆f/f i entre ces<strong>de</strong>rnières augmente lors d' un chromatisme ascendant : ∆f/f i est une fonction négativedécroissante <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence. C<strong>et</strong>te propriété entre fréquences <strong>de</strong> jeu <strong>et</strong> <strong>de</strong> résonance est <strong>de</strong>même nature que <strong>la</strong> propriété théorique issue <strong>de</strong> l' analyse du modèle élémentaire au seuillinéaire présentée au paragraphe III.2. <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie A. Nous y avons montré que <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>jeu au seuil est reliée à <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance du résonateur par l' intermédiaire d' unecorrection <strong>de</strong> longueur indépendante <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>et</strong> caractéristique <strong>de</strong> l' embouchure dumusicien. C<strong>et</strong>te correction <strong>de</strong> longueur dépend aux basses fréquences essentiellement du débitd' anche <strong>et</strong> <strong>de</strong> l' amortissement <strong>de</strong> l' anche. Elle est déduite <strong>de</strong> l' écart re<strong>la</strong>tif ∆f/f i par :∆ffi= −2πfi∆"1c Q2 iZmi, (III-1)où fi, Qi, <strong>et</strong> Zmi représentent respectivement <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance, le coefficient <strong>de</strong>qualité <strong>et</strong> l' amplitu<strong>de</strong> maximale du pic d' impédance i. Il est à noter que ∆" est <strong>la</strong> somme <strong>de</strong><strong>de</strong>ux corrections <strong>de</strong> longueur (∆" = ∆" a + ∆"g ) dues respectivement au débit d' anche <strong>et</strong> à <strong>la</strong>non-linéarité d' entrée (cf. § III.2., partie A). C<strong>et</strong>te correction <strong>de</strong> longueur ∆" correspond à <strong>la</strong>longueur d' un cylindre fictif <strong>de</strong> diamètre égal au diamètre du bec qu' il faudrait ajouter àl' entrée du résonateur pour trans<strong>la</strong>ter <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance jusqu' à <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu auseuil.Par analogie avec les résultats issus <strong>de</strong> l' étu<strong>de</strong> théorique du modèle élémentaire au seuillinéaire, nous estimons, pour chacun <strong>de</strong>s doigtés, une correction <strong>de</strong> longueur expérimentale àl' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (III-1) à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu <strong>et</strong> <strong>de</strong>s paramètres f i, Qi, <strong>et</strong> Zmi <strong>de</strong> <strong>la</strong>résonance i correspondante. L' évaluation <strong>de</strong> ∆" est d' autant plus intéressante qu' elle estinvariante par rapport au doigté (indépendante <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence). Dans ce cas, nous obtenonsune première caractérisation semi-empirique <strong>de</strong> "l' embouchure".N.B. Pour relier fréquence fondamentale <strong>et</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance, notre démarches' appuie sur une analogie avec les résultats issus <strong>de</strong> l' analyse au seuil linéaire à partir dumodèle élémentaire. Les expériences que nous réalisons ne correspon<strong>de</strong>nt pas à <strong>de</strong>soscil<strong>la</strong>tions au voisinage du seuil linéaire, l' hypothèse <strong>de</strong> signaux quasi-sinusoïdaux n' estabsolument pas garantie. En eff<strong>et</strong>, lors <strong>de</strong> l' acquisition <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong> pression, un rég<strong>la</strong>ged' embouchure stable sur tout un registre ne perm<strong>et</strong> pas <strong>de</strong> s' approcher du seuil pour chaquenote, même si ce<strong>la</strong> est vrai pour certaines d' entre elles.107_________________________________________________________________________


Justesse, <strong>timbre</strong>, facilité d' émission.___________________________________________________________________________Nous présentons ci <strong>de</strong>ssous les corrections <strong>de</strong> longueur ∆" estimées à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équation(III-1) pour les <strong>de</strong>ux premiers registre <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te (cf. Figures III-4(a) <strong>et</strong> III-4(b)).20Correction <strong>de</strong>longueur[mm]15105Figure III-4(a) :correction <strong>de</strong>longueur ∆" (en mm)<strong>de</strong>s notes du premierregistre <strong>de</strong> <strong>la</strong>0Mi2Fa2Sol2La2Si2 Do3Ré3Mi3Fa3Doigté (premier registre c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te)Sol3La3c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te estimée àl' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équation(III-1).20Figure III-4(b) :Correction <strong>de</strong>longueur[mm]15105correction <strong>de</strong>longueur ∆" (en mm)<strong>de</strong>s notes du secondregistre <strong>de</strong> <strong>la</strong>c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te estimée à0Si3 Do4Ré4Mi4Fa4Sol4La4Si4 Do5l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équation(III-1).Doigté (second registre c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te)Pour le premierregistre <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te (cf. Figure III-4(a)), <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur est estimée à 7 mm avecune dispersion <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> 2 mm. Contrairement au premier registre, il est très difficiled' affirmer que <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur est indépendante <strong>de</strong>s doigtés du second registre (cf.Figure III-4(b)). Peut-être peut on interpréter <strong>la</strong> croissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur avec <strong>la</strong>fréquence lorsque l' approximation basses fréquences du comportement mécanique <strong>de</strong> l' anchen' est plus vali<strong>de</strong> (analogie avec les équations (I-28) <strong>et</strong> (I-30), du paragraphe III.2 <strong>de</strong> <strong>la</strong> partieA).De <strong>la</strong> même manière nous présentons <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur équivalente mesurée pourle premier registre (cf. Figure III-5(a)) <strong>et</strong> le second registre (cf. Figure III-5(b)) d' un saxophonealto. Pour le premier registre, <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur est estimée à 7,5 mm (sur un cylindre________________________________________________________________________108


Partie C.___________________________________________________________________________<strong>de</strong> diamètre 16 mm correspondant au diamètre intérieur du bec) avec une dispersion <strong>de</strong>smesures <strong>de</strong> 3 mm. Pour le second registre, nous avons expérimenté <strong>de</strong>ux embouchuresdifférentes, pour lesquelles nous trouvons respectivement 6 mm avec une dispersion <strong>de</strong> 2 mm<strong>et</strong> 5 mm avec une dispersion <strong>de</strong> 1 mm. La <strong>de</strong>uxième embouchure est légèrement plus pincéeque <strong>la</strong> première. On peut observer une croissance significative <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueurdans le haut du second registre. Ce phénomène est d' ailleurs remarquable pour <strong>la</strong> premièreembouchure (cf. Figure III-5(b)), mais moins marqué que pour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te (cf. Figure III-4(b)).Correction <strong>de</strong>longueur[mm]2015105Figure III-5(a) :correction <strong>de</strong>longueur (en mm)<strong>de</strong>s notes du premierregistre dusaxophone alto.0Si2Do3Ré3 Mi3 Fa3 Sol3La3 Si3 Do4Doigté (premier registre saxophone alto)Correction <strong>de</strong>longueur[mm]20151050Embouchure"relâchée"Embouchure "pincée"Ré4 Mi4 Fa4 Sol4 La4 Si4 Do5Doigté (second registre saxophone alto)Figure III-5(b) :correction <strong>de</strong>longueur (en mm)<strong>de</strong>s notes du secondregistre dusaxophone alto pour<strong>de</strong>ux embouchuresdifférentes("relâchée" <strong>et</strong>"pincée").Au vu <strong>de</strong>srésultats présentés ci-<strong>de</strong>ssus, <strong>la</strong> caractérisation d' une embouchure stable par <strong>la</strong> correction <strong>de</strong>longueur ∆", une quantité semi-empirique invariante, n' est pas déraisonnable. Rappelons queces résultats ont été obtenus hors du cadre théorique restrictif <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites oscil<strong>la</strong>tions quasisinusoïdalesétudiées au paragraphe III.2. <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie A <strong>de</strong> ce mémoire. Si <strong>la</strong> cause <strong>de</strong> c<strong>et</strong>tecorrection <strong>de</strong> longueur est essentiellement le débit d' anche, <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te correction_________________________________________________________________________109


Justesse, <strong>timbre</strong>, facilité d' émission.___________________________________________________________________________s' avère être une mesure <strong>de</strong> l' impédance d' anche ; elle perm<strong>et</strong> donc <strong>de</strong> prévoir <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> d' uninstrument à anche simple à partir du calcul ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonances durésonateur muni d' un bec rallongé d' une longueur <strong>de</strong> l' ordre <strong>de</strong> 5 à 10 mm. Cependant, c<strong>et</strong>tenotion <strong>de</strong> correction <strong>de</strong> longueur ne perm<strong>et</strong> pas <strong>de</strong> connaître <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>sparamètres équivalents à l' anche (S a , µ , ω ,...) mais celle d' un seul paramètre équivalent,aS aµ ωa2, défini par (cf. § III.2, partie A) :aa2ρc∆" = ∆"a =SaSµ ωa2a(III-2)Dans les trois paragraphes suivants, nous nous intéressons à décrire certainescaractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te au regard <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonance mesurées.II.2. L'eff<strong>et</strong> du trou <strong>de</strong> registre.Le trou <strong>de</strong> registre (trou <strong>de</strong> douzième pour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te, trou d' octave pour le saxophonealto) est une p<strong>et</strong>ite cheminée <strong>la</strong>térale <strong>de</strong> p<strong>et</strong>it diamètre <strong>et</strong> <strong>de</strong> hauteur importante (typiquement3 <strong>et</strong> 10 mm pour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te) dont le rôle est <strong>de</strong> faciliter l' émission <strong>de</strong>s partiels d' ordresupérieur, même si ceux ci sont jouables sans ce dispositif. A priori, à chaque doigté,correspond une position optimale du trou <strong>de</strong> registre (position optimale : noeud <strong>de</strong> pression du<strong>de</strong>uxième mo<strong>de</strong> du résonateur) qui, une fois ouvert, ne décale pas <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxièmefréquence <strong>de</strong> résonance.Si c<strong>et</strong>te solution était adoptée, l' instrument serait muni d' un nombre <strong>de</strong> trous <strong>de</strong> registrei<strong>de</strong>ntique au nombre <strong>de</strong> notes existant pour le premier registre. Les facteurs n' ont bien sûr paschoisi une telle solution, mais ont conçu un instrument possédant un ou <strong>de</strong>ux trous <strong>de</strong> registreoptimisés pour un ou <strong>de</strong>ux doigtés intermédiaires. Nous discutons ici l' eff<strong>et</strong> du trou <strong>de</strong> registresur <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance <strong>et</strong> vérifions expérimentalement que le trou <strong>de</strong> registreouvert provoque un déca<strong>la</strong>ge fréquentiel non négligeable <strong>de</strong> <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong>résonance ; les déca<strong>la</strong>ges théoriques peuvent être estimés à partir <strong>de</strong> l' équation extraite <strong>de</strong> <strong>la</strong>référence (Kergomard <strong>et</strong> Meynial, 1988) :∆ffΛΝΜΟ ΘΠ". s cos( k") 2 =, (III-3)Sh′k"où " est <strong>la</strong> distance séparant le trou <strong>de</strong> registre <strong>de</strong> l' entrée du résonateur, k=ω/c est le nombred' on<strong>de</strong>s en on<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes, s <strong>et</strong> S sont respectivement les sections du trou <strong>et</strong> du résonateur, h' estdéfini par h' =h+0,7d. h représente <strong>la</strong> hauteur du trou <strong>de</strong> registre.________________________________________________________________________110


Partie C.___________________________________________________________________________Les résultats expérimentaux sont présentés à <strong>la</strong> Figure (III-6) ; nous vérifions que le trou <strong>de</strong>registre <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te mesurée, p<strong>la</strong>cé environ au niveau du noeud <strong>de</strong> pression situé au tiers<strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur du tube cylindrique constituant le résonateur, est optimum pour le Fa4 dc .L' eff<strong>et</strong> du trou <strong>de</strong> registre sur les secon<strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong>s doigtés <strong>de</strong> Fa#3 dc àSib3 dc est important mais sans gravité pour <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> <strong>de</strong> l' instrument. En eff<strong>et</strong> ces doigtés nesont pas utilisés dans <strong>la</strong> fin du second registre, mais remp<strong>la</strong>cés par les doigtés <strong>de</strong> suraigu (cf. §II.4.).10050Fréquence[cents]0-50Mi2Fa2Sol2La2Si2 Do3Ré3Mi3Fa3Sol3La3-100Doigté c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>teFigure III-6 : eff<strong>et</strong> du trou <strong>de</strong> registre sur <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance (mesurée) pour <strong>la</strong>c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te. L' écart fréquentiel représenté correspond à <strong>la</strong> différence entre <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> fréquence<strong>de</strong> résonance mesurée pour le trou <strong>de</strong> registre ouvert (doigté <strong>de</strong> second registre) <strong>et</strong> <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>fréquence <strong>de</strong> résonance mesurée pour le trou <strong>de</strong> registre fermé (doigté <strong>de</strong> premier registre).En ce qui concerne le saxophone alto, nous présentons sur <strong>la</strong> figure (III-7) l' écartfréquentiel mesuré <strong>de</strong> <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance, résultant <strong>de</strong> l' ouverture <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxtrous <strong>de</strong> registre. Le premier est utilisé pour les doigtés <strong>de</strong> Ré4 ds à Sol#4 ds , le second <strong>de</strong>La4 ds à Do#5 ds en utilisant les mêmes doigtés que ceux du premier registre. Le contrôlemécanique <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux trous est réalisé à l' ai<strong>de</strong> d' une seule clé, le changement entre le Sol#4 ds<strong>et</strong> le La4 ds étant automatique. On peut d' ailleurs remarquer que <strong>la</strong> position du premier estoptimale pour le doigté <strong>de</strong> Fa4 ds , celle du second pour le doigté <strong>de</strong> Do#5 ds . Il est a priorisurprenant d' optimiser le doigté <strong>de</strong> Do#5 ds , fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> "gamme <strong>de</strong> base". Cependant, ce <strong>de</strong>rnierest un doigté moyen entre le Sol#4 ds , premier doigté affecté par ce trou <strong>de</strong> registre <strong>et</strong> leFa#5 ds , <strong>de</strong>rnier doigté affecté. Le doigté <strong>de</strong> Fa#5 ds est d' ailleurs un doigté <strong>de</strong> suraigu pourlequel le premier partiel n' est pas joué.111_________________________________________________________________________


Justesse, <strong>timbre</strong>, facilité d' émission.___________________________________________________________________________Fréquence[cents]100500-50-100Premier trou <strong>de</strong>registreSecond trou <strong>de</strong>registreRé3 Mi3 Fa3 Sol3 La3 Si3 Do4Doigté saxophone altoFigure III-7 :eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxtrous <strong>de</strong>registre sur <strong>la</strong>secon<strong>de</strong>fréquence <strong>de</strong>résonance pourle saxophonealto (doigtés <strong>de</strong><strong>la</strong> gamme <strong>de</strong>base).usuels, doigtés factices : exemple <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.II.3.DoigtésLa c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te est munie <strong>de</strong> systèmes mécaniques perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> jouer <strong>la</strong> même note à l' ai<strong>de</strong><strong>de</strong> plusieurs doigtés. Ces doigtés s' avèrent utiles lors <strong>de</strong> passages difficiles ou techniques.Pour une note donnée, nous qualifions d' usuel le doigté le plus joué, les autres étant appelésfactices. Les doigtés usuels du premier registre sont : le Si2 dc , le Mib3 dc ca<strong>de</strong>nce, le Fa#3 dc <strong>et</strong>le Sib3 dc . Les doigtés factices du premier registre analysés ici sont : le Si2 dc fourche, leMib3 dc clé, le Fa#3 dc ca<strong>de</strong>nce <strong>et</strong> le Sib3 dc ca<strong>de</strong>nce.La succession <strong>de</strong>s notes peut se faire par l' ouverture progressive <strong>de</strong>s trous <strong>la</strong>téraux dansl' ordre (système BOEHM), mais peut aussi se faire <strong>de</strong> façon plus complexe. Dans ce cas, untrou fermé peut se trouver entre <strong>de</strong>ux trous ouverts, ce qui correspond à un doigtécommunément dit "<strong>de</strong> fourche". La perturbation créée par ces particu<strong>la</strong>rités géométriques estnotable à l' analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> <strong>justesse</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> première fréquence <strong>de</strong> résonance donnée à <strong>la</strong>Figure (III-8) pour les doigtés <strong>de</strong> Si2 dc , Fa#3 dc <strong>et</strong> Sib3 dc .________________________________________________________________________112


Partie C.___________________________________________________________________________5040Doigtés facticesDoigtés usuelsFigure III-8 :premièreFréquence[cents]3020fréquence <strong>de</strong>résonance <strong>de</strong>doigtés factices10<strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te :0Mi2Fa2Sol2La2Si2 Do3Ré3Mi3Fa3Doigté (premier registre c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te)Sol3La3comparaisonavec celle <strong>de</strong>sdoigtés usuels.application à <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.II.4.Doigtés<strong>de</strong> suraigu :Les doigtés <strong>de</strong> suraigu <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te peuvent être obtenus à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> doigtés <strong>de</strong> fin <strong>de</strong>second registre (doigtés factices) ou <strong>de</strong> doigtés <strong>de</strong> troisième registre (doigtés usuels). Etantdonné l' influence du trou <strong>de</strong> registre sur les fréquences fondamentales <strong>de</strong>s notes du haut dusecond registre (cf. § II-2), les doigtés <strong>de</strong> troisième registre sont utilisés fréquemment. Unexemple frappant est le doigté <strong>de</strong> Do#5 dc qui peut s' obtenir avec les <strong>de</strong>ux doigtés (cf. annexeC3). Un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux doigtés est celui du Fa#3 dc complété <strong>de</strong> l' ouverture du trou registre ; l' autreest le doigté usuel (cf. Figure III-9(b)). L' analyse <strong>de</strong>s courbes d' impédance d' entrée <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>uxdoigtés perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> vérifier que le doigté factice (figure III-9(a)) utilise <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième résonance<strong>de</strong> l' impédance <strong>et</strong> que le doigté usuel utilise <strong>la</strong> troisième résonance. Les fréquences <strong>de</strong>résonance correspondant à ces <strong>de</strong>ux pics d' impédance sont d' ailleurs quasi-i<strong>de</strong>ntiques. On peutvérifier que le doigté <strong>de</strong> ca<strong>de</strong>nce, le Fa#3 dc (988,88 Hz en suivant <strong>la</strong> gamme tempérée) estplus haut que le doigté <strong>de</strong> Do#5 dc (987,76 Hz en suivant <strong>la</strong> gamme tempérée) (propriété <strong>de</strong><strong>justesse</strong> bien connue <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>tistes).113_________________________________________________________________________


Justesse, <strong>timbre</strong>, facilité d' émission.___________________________________________________________________________4035Impédanceréduite3025201510500 500 1000 1500 2000Fréquence [Hz]Figure III-9(a) : Module <strong>de</strong>l' impédance d' entrée réduite duDo#5 dc factice, utilisant le doigté<strong>de</strong> Fa#3 dc complété <strong>de</strong>l' ouverture du trou <strong>de</strong> registre.4035Impédanceréduite30252015105Figure III-9(b) : Module <strong>de</strong>l' impédance d' entrée réduite duDo#5 dc usuel.00 500 1000 1500 2000Fréquence [Hz]________________________________________________________________________114


Partie C.___________________________________________________________________________II.5. Comparaison expérience, simu<strong>la</strong>tion numérique : application aux doigtés <strong>de</strong>gorge <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.Dans ce paragraphe, nous étudions le comportement <strong>de</strong>s doigtés <strong>de</strong> gorge <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>teafin <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion construite à partir du modèle élémentaire (cf. partie B<strong>de</strong> ce mémoire). S' il est bien représentatif du comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te en situation <strong>de</strong> jeu,ce modèle doit perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong> notes simulées :Sol3 dc , La3 dc , Sib3 dc <strong>et</strong> Sib3 dc ca<strong>de</strong>nce.Etant donné <strong>la</strong> caractéristique particulièrement marquée du doigté <strong>de</strong> Sib3 dc usuel, nousproposons <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce l' inhomogénéité <strong>de</strong> <strong>justesse</strong> <strong>de</strong> ce doigté en jouant ces quatrenotes à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouche artificielle (décrite à l' annexe C2) <strong>et</strong> par simu<strong>la</strong>tion numérique.C<strong>et</strong>te mélodie perm<strong>et</strong>tra donc <strong>de</strong> détecter les différences <strong>de</strong> hauteur pouvant exister entre leSib3 dc <strong>et</strong> le Sib3 dc ca<strong>de</strong>nce. Le Sib3 dc , considéré comme <strong>la</strong> note <strong>la</strong> "plus mauvaise" dupremier registre <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te, nous perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> savoir dans quelle mesure le modèleélémentaire est robuste.La mesure du signal <strong>de</strong> pression interne obtenu pour les quatre notes perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> calculer lesfréquences fondamentales ainsi que le spectre <strong>de</strong> chacune d' entre elles. Ces mesures sontdifférentes <strong>de</strong> celles présentées au paragraphe II <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie, pour lequel l' embouchure estadaptée à l' ensemble du premier ou du second registre. Pour c<strong>et</strong>te expérience, nouschoisissons une embouchure perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> jouer les quatre notes du haut du premier registresans se préoccuper <strong>de</strong>s autres doigtés ; nous pouvons cependant noter qu' il a toujours étédifficile <strong>de</strong> trouver une embouchure pour <strong>la</strong>quelle le Sib3 dc est d' émission aisée : il existe uneembouchure convenant à l' émission facile du Si bémol, qui ne nous perm<strong>et</strong> pas <strong>de</strong> jouer lesautres notes aisément <strong>et</strong> réciproquement. On peut vérifier à <strong>la</strong> figure (III-10) que le Sib3 dc est<strong>la</strong> note <strong>la</strong> plus haute <strong>de</strong>s quatre.Fréquence<strong>de</strong> jeu[cent].référence= gamm<strong>et</strong>empérée.1050-5-10sol <strong>la</strong> sib sib cad.Doigtés <strong>de</strong> gorge <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>teFigure III-10 : fréquencefondamentale <strong>de</strong> <strong>la</strong> pressionacoustique résultant <strong>de</strong>s quatrenotes Sol3dc-La3dc-Sib3dc-Sibdc ca<strong>de</strong>nce (signaux mesuréssur bouche artificielle).La mesure <strong>de</strong> l' impédance115_________________________________________________________________________


Justesse, <strong>timbre</strong>, facilité d' émission.___________________________________________________________________________d' entrée <strong>de</strong> ces quatre notes est réalisée en respectant les conditions imposées par <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tionnumérique décrites dans <strong>la</strong> partie B <strong>de</strong> ce mémoire afin d' utiliser l' impédance mesurée <strong>de</strong>chaque doigté pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion. De ces impédances mesurées, sont extraites les premièresfréquences <strong>de</strong> résonances, ainsi que les paramètres caractéristiques <strong>de</strong>s pics <strong>de</strong> résonance(coefficient <strong>de</strong> qualité, amplitu<strong>de</strong>, ...).La connaissance <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s premiers pics d' impédances <strong>et</strong> <strong>la</strong> comparaisonentre fréquence fondamentale du signal <strong>de</strong> pression mesuré <strong>et</strong> première fréquence <strong>de</strong>résonance <strong>de</strong> l' impédance d' entrée donne accès à <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur définie par <strong>la</strong>re<strong>la</strong>tion (III.1.) <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie. Les résultats sont présentés à <strong>la</strong> table III-1 <strong>et</strong> nous perm<strong>et</strong>tentune estimation du paramètrenumérique.aS aµ ω 2 à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (III-2) pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tionaNotes Sol3 dc La3 dc Sib3 dc Sib3 dc ca<strong>de</strong>nce1ere Fréquence 354,9 400,3 425,8 422,8<strong>de</strong> résonance <strong>de</strong>l'impédanced'entrée (Hz).Fréquence <strong>de</strong> 348,3 392,5 417,1 413,8jeu (Hz).Correction <strong>de</strong> 9,2 5,3 5,4 5,6longueur (mm).Table III-1 : évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur équivalente à l' embouchure <strong>de</strong> <strong>la</strong>c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te sur bouche artificielle.Nous proposons un choix arbitraire <strong>de</strong> µ2ωa <strong>et</strong> a(valeurs typiques citées dans <strong>la</strong> littérature,par exemple µ a = 0, 0231 kg / m , ωa = 20000 rad / s) <strong>et</strong> nous en déduisons le paramètre S a ,surface équivalente <strong>de</strong> l' anche, <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équation (III-4) :SaS= ∆" (III-4)2 2µ ω ρcaaNous choisissons pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion, <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur moyenne <strong>de</strong> 5,5 mm (aprèsélimination <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur aberrante <strong>de</strong> 9,2 mm du tableau (III-1)). La surface efficace <strong>de</strong> l' anche−utilisée est alors S a = 6, 4. 10 5 m 2 . Le choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong> l' anche ω adépend cependant <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence maximale du fichier impédance mesuré pour chacune <strong>de</strong>snotes. Nous montrons en eff<strong>et</strong> dans <strong>la</strong> partie B <strong>de</strong> ce mémoire (cf. paragraphe IV.4.2.) qu' unefréquence <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong> l' anche élevée conduit à une moins bonne approximation <strong>de</strong> l' ancheanalogique par l' anche numérique. Un compromis est donc nécessaire dans le choix <strong>de</strong> ces________________________________________________________________________116


Partie C.___________________________________________________________________________paramètres. Le choix <strong>de</strong> l' amortissement équivalent <strong>de</strong> l' anche est, quant à lui, réalisé enprenant les valeurs typiques issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature. Nous choisissons, par exempleg a = 3000 s -1 (Worman, 1971).La simu<strong>la</strong>tion numérique est alors réalisée à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' impédance d' entrée <strong>de</strong>s quatredoigtés, <strong>de</strong>s paramètres d' embouchure (ou d' anche) évalués par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> décrite ci-<strong>de</strong>ssus <strong>et</strong><strong>de</strong>s paramètres re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong> non-linéarité d' entrée (<strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> l' anche, <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> l' air). C<strong>et</strong>tesimu<strong>la</strong>tion est effectuée pour diverses pressions d' alimentation Pa al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuilà <strong>de</strong>s pressions correspondant à <strong>de</strong>s oscil<strong>la</strong>tions anche-battante.Une écoute comparative <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong> pression obtenus par synthèse d' une part <strong>et</strong> mesurés(acquisition à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouche artificielle) d' autre part, tend à prouver que <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion estréaliste pour <strong>de</strong> faibles pressions d' alimentation, c' est à dire <strong>de</strong>s pressions d' alimentation dontles valeurs sont proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil, estimée à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' analyse au seuil linéaire.Nous avons remarqué que <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion du modèle élémentaire tend à créer un instrument"numérique" dont <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil est inférieure à celle estimée. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> est dû a <strong>la</strong> sousestimation<strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> l' amortissement <strong>de</strong> l' anche "numérique" (cf. § IV.4.1. <strong>de</strong> <strong>la</strong> partieB). Afin <strong>de</strong> confirmer les résultats obtenus par l' écoute, nous présentons une comparaisonentre fréquence fondamentale du signal mesuré <strong>et</strong> fréquence fondamentale du signal simulépour diverses pressions d' alimentation à <strong>la</strong> figure (III-11). Il est important <strong>de</strong> remarquer queles résultats <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion obtenus par l' application du modèle élémentaire aux impédancesmesurées sont proches <strong>de</strong> ceux obtenus par l' expérience pour <strong>de</strong> faibles pressionsd' alimentation appliquée à <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion, en ce qui concerne <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu, ce quiconfirme les résultats <strong>de</strong> l' écoute préliminaire.expérienceFréquence <strong>de</strong>jeu (cent),référence =gamm<strong>et</strong>empérée.1050-5-10-15simu<strong>la</strong>tionPa=1200Simu<strong>la</strong>tionPa=1500-20sol <strong>la</strong> sib sib cad.Doigtés <strong>de</strong> gorge <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>teSimu<strong>la</strong>tionPa=2000Figure III-11 :évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquencefondamentale <strong>de</strong> <strong>la</strong>pression acoustiquerésultant <strong>de</strong>s quatrenotes Sol-La-Sibémol- Si bémolca<strong>de</strong>nce.Comparaison entrerésultats <strong>de</strong> mesure <strong>et</strong>résultats <strong>de</strong>simu<strong>la</strong>tion.117_________________________________________________________________________


Justesse, <strong>timbre</strong>, facilité d' émission.___________________________________________________________________________III. Exemples d' analyses du <strong>timbre</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> facilité d' émission appliquées à <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.Connaissant les limites <strong>de</strong> validité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation pour prévoir <strong>la</strong><strong>justesse</strong> d' un instrument, nous nous intéressons désormais à savoir dans quelle mesure cesmétho<strong>de</strong>s sont aptes à prédire l' homogénéité <strong>de</strong> <strong>timbre</strong> <strong>et</strong> d' émission <strong>de</strong>s instruments étudiés.C<strong>et</strong>te démarche nous perm<strong>et</strong> alors d' estimer dans quelle mesure <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion par modèlephysique <strong>et</strong> <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> l' impédance d' entrée sont <strong>de</strong> bons indicateurs <strong>de</strong> l' homogénéité<strong>de</strong> <strong>timbre</strong> <strong>et</strong> d' émission <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.Nous proposons dans <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce document (§ III.1) d' estimer <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> validité <strong>de</strong> <strong>la</strong>métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion (<strong>et</strong> donc du modèle élémentaire) en comparant les spectres <strong>de</strong>spressions mesurées (sur bouche artificielle) <strong>et</strong> calculées (par simu<strong>la</strong>tion numérique) pour lesdoigtés <strong>de</strong> gorge <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te. De plus, nous proposons au paragraphe III.2. une analyseconjointe <strong>de</strong> l' inharmonicité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières fréquences <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong>s doigtés dupremier registre <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l' écoute <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te jouée sur <strong>la</strong> boucheartificielle.III.1. Comparaison expérience, simu<strong>la</strong>tion numérique : application aux doigtés <strong>de</strong>gorge <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.A partir <strong>de</strong>s simu<strong>la</strong>tions réalisées (cf. § II.5.) afin d' évaluer leur aptitu<strong>de</strong> à prédire <strong>la</strong><strong>justesse</strong> <strong>de</strong>s doigtés <strong>de</strong> gorge <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te, nous présentons une analyse comparative <strong>de</strong>sspectres <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression calculée <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression mesurée pour ces doigtés.La figure (III-12) montre l' évolution <strong>de</strong>s divers harmoniques <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression interne mesurée<strong>et</strong> calculée. Dans ce cas, nous analysons les amplitu<strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tives <strong>de</strong>s divers harmoniques parrapport au fondamental. Les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> figure (III-12) ne perm<strong>et</strong>tent pas <strong>de</strong> corrélerfacilement le spectre du signal <strong>de</strong> pression mesurée <strong>et</strong> celui du signal <strong>de</strong> pression calculée. Eneff<strong>et</strong>, l' allure <strong>de</strong>s spectres obtenus pour <strong>la</strong> pression simulée à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> faibles pressionsd' alimentations est semb<strong>la</strong>ble à celle <strong>de</strong>s spectres <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression mesurée. Cependant, lesamplitu<strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tives <strong>de</strong>s harmoniques est sous-évaluée par rapport aux amplitu<strong>de</strong>s obtenuespour <strong>la</strong> pression mesurée. Pour <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong>s pressions d' alimentation, le signal <strong>de</strong> pressionsimulé présente <strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s dont les ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur sont proches <strong>de</strong> celles obtenuespar l' expérience, mais ne m<strong>et</strong>tent plus en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité du doigté <strong>de</strong> Sib3 dc .L' hypothèse "anche battante", à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription du comportement mécanique <strong>de</strong>l' anche vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> table du bec est ici une <strong>de</strong>s raisons du "masquage" <strong>de</strong>s inhomogénéités<strong>de</strong> <strong>timbre</strong> existant pour <strong>la</strong> note difficile étudiée.________________________________________________________________________118


Partie C.___________________________________________________________________________H1[dB]6420-2-4-6-8-10sol <strong>la</strong> sib sibcad.H3[dB]0-10-20-30-40-50-60sol <strong>la</strong> sib sibcad.ExpérienceSimu<strong>la</strong>tionPa=1200Simu<strong>la</strong>tionPa=1500Simu<strong>la</strong>tionPa=2000H3-H1 [dB]0-10-20-30-40-50sol <strong>la</strong> sib sib cad.Doigtés <strong>de</strong> gorge <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>teFigure III-12 : évolution <strong>de</strong> l' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s divers l' harmoniques <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression acoustiquerésultant <strong>de</strong>s quatre notes Sol3 dc -La3 dc -Sib3 dc - Sib3 dc ca<strong>de</strong>nce. Comparaison entre résultats<strong>de</strong> mesure <strong>et</strong> résultats <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion.III.2. L'i nharmonicité.Il est couramment admis (Bouasse, 1929 ; Bena<strong>de</strong>, 1976 ; Fl<strong>et</strong>cher, 1978) qu' une bonneharmonicité <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonance d' ordre supérieur est favorable à l' entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong>soscil<strong>la</strong>tions m<strong>et</strong>tant en jeu plusieurs résonances d' un même doigté. Un exemple frappant, quiconstitue une démonstration par l' absur<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce fait est le "Tac<strong>et</strong> Horn" mis au point parBena<strong>de</strong> <strong>et</strong> Gans (1968). Les travaux <strong>de</strong> Gilbert (1991) concernant le développement d' unsystème quart-<strong>de</strong>-ton sur le saxophone alto vérifient l' efficacité pratique <strong>de</strong> ce principe. Ilpropose l' ajout <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tubes fermés montés en dérivation sur le bocal du saxophoneperm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> décaler <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> première fréquence <strong>de</strong> résonance sans modifier <strong>la</strong><strong>de</strong>uxième, ou <strong>de</strong> décaler les valeurs <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières fréquences <strong>de</strong> résonances enconservant une harmonicité constante pour le Sol3 ds ou le Do#4 ds . Pour le Do#4 ds , note pour<strong>la</strong>quelle le <strong>de</strong>uxième pic <strong>de</strong> résonance est d' amplitu<strong>de</strong> inférieure à celle du premier, l' eff<strong>et</strong>d' une inharmonicité croissante se traduit par un appauvrissement du <strong>timbre</strong>. Pour le Sol3 ds ,présentant une <strong>de</strong>uxième résonance d' amplitu<strong>de</strong> comparable à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> première, <strong>la</strong>_________________________________________________________________________119


Justesse, <strong>timbre</strong>, facilité d' émission.___________________________________________________________________________croissance <strong>de</strong> l' inharmonicité se traduit par un appauvrissement du <strong>timbre</strong> puis un changement<strong>de</strong> nature du régime d' oscil<strong>la</strong>tions : l' établissement d' un régime quasi périodique. Kergomar<strong>de</strong>t Meynial (1988) ne rencontrent pas ce genre <strong>de</strong> difficultés pour <strong>la</strong> mise au point <strong>de</strong> systèmesquart-<strong>de</strong>-ton appliqués à <strong>la</strong> flûte ou à <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te, pour lesquelles les résonances d' ordresupérieur présentent <strong>de</strong> faibles amplitu<strong>de</strong>s vis-à-vis <strong>de</strong> l' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> première résonance.Ces résultats expérimentaux nous suggèrent <strong>de</strong> voir s' il est possible <strong>de</strong> corrélerl' inharmonicité obtenue à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure d' impédance aux inhomogénéités <strong>de</strong> <strong>timbre</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>facilité d' émission relevées sur l' instrument étudié (notes difficiles détectées à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>bouche artificielle).III.2.1. Quelques considérations.L' inharmonicité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières fréquences <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong>s doigtés du premierregistre <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te est définie par :fI =2−1, (III-5)3f1où f 1 <strong>et</strong> f 2 représentent respectivement les valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> première <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième fréquence<strong>de</strong> résonance. I, exprimée en cent, est présentée sur <strong>la</strong> figure (III-13) <strong>et</strong> suivantes.L' inharmonicité est d' ailleurs obtenue comme <strong>la</strong> courbe différence <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> <strong>justesse</strong> <strong>de</strong>f 1 <strong>et</strong> f 2 présentées à Figure (III-14).10050Inharmonicité[cents]0Mi2Fa2Sol2La2Si2Do3Ré3Mi3Fa3Sol3La3-50-100Doigté (premier registre c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te)Figure III-13 : inharmonicité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières fréquences <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong>s doigtés dupremier registre <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.________________________________________________________________________120


Partie C.___________________________________________________________________________100Figure III-14 :50courbes <strong>de</strong><strong>justesse</strong> <strong>de</strong>sFréquence[cents]0-50-100Mi2Fa2Sol2La2Si2 Do3Première fréquence <strong>de</strong>résonanceSecon<strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong>résonanceRé3Mi3Doigté (premier registre c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te)Fa3Sol3La3<strong>de</strong>ux premièresfréquences <strong>de</strong>résonances <strong>de</strong>sdoigtés dupremier registre<strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.Nous avonsreporté les valeurs <strong>de</strong> l' inharmonicité correspondant aux doigtés factices du Si2 dc dit doigté <strong>de</strong>"fourche", Fa#3 dc dit doigté <strong>de</strong> "ca<strong>de</strong>nce" <strong>et</strong> du La#3 dc dit "ca<strong>de</strong>nce" sur <strong>la</strong> figure (III-15).L' utilisation d' un doigté factice à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du doigté usuel n' est en général pas sansconséquence sur <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> <strong>et</strong> le <strong>timbre</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> note jouée. Contrairement au doigté La#3 dcusuel, le doigté La#3 dc ca<strong>de</strong>nce possè<strong>de</strong> un spectre plus homogène avec les doigtés voisinsSol3 dc <strong>et</strong> La3 dc . C<strong>et</strong>te homogénéité est en re<strong>la</strong>tion étroite avec <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> l' inharmonicité duLa#3 dc ca<strong>de</strong>nce, proches <strong>de</strong>s valeurs obtenues pour le Sol3 dc <strong>et</strong> le La3 dc (cf. Figure III-15).100Doigtés usuelsDoigtés factices50Figure III-15 :inharmonicitéInharmonicité[cents]0-50Mi2Fa2Sol2La2Si2Do3Ré3Mi3Fa3Sol3La3<strong>de</strong>s doigtésusuels <strong>et</strong>factices pour lepremier registre-100<strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.Doigté (premier registre c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te)Afin <strong>de</strong>corréler l' inharmonicité mesurée (cf. Figure III-15) avec les notes difficiles du premier registre<strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te, nous avons joué celui-ci en gamme chromatique ascendante avec <strong>la</strong> boucheartificielle. Il est aisé <strong>de</strong> remarquer certaines notes à l' émission <strong>et</strong> au <strong>timbre</strong> particulier : lesdoigtés <strong>de</strong> La#3 dc , Fa#3 dc , Do#3 dc <strong>et</strong> Si2 dc . La <strong>de</strong>rnière note du registre, le La#3 dc estd' ailleurs <strong>la</strong> plus marquante. Nous vérifions (cf. figure III-13) que ces notes correspon<strong>de</strong>nt à_________________________________________________________________________121


Justesse, <strong>timbre</strong>, facilité d' émission.___________________________________________________________________________<strong>de</strong>s valeurs particulières <strong>de</strong> l' inharmonicité I. L' écoute est ici le seul moyen utilisé pour releverles notes d' émission difficiles sur <strong>la</strong> bouche artificielle.En jouant le premier registre chromatiquement, nous remarquons aisément les notesparticulièrement difficiles que sont le Do#3 dc <strong>et</strong> le Sib3 dc . Le Sib3 dc est <strong>la</strong> note <strong>la</strong> pluscritique <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> gamme (elle va même jusqu' à s' éteindre pour l' embouchure moyenneutilisée sur tout le premier registre) ; le Do#3 dc apparaît comme une note très différente <strong>de</strong> <strong>la</strong>note voisine, le Do3 dc .La bouche artificielle est un outil puissant pour détecter les notes difficiles d' un instrument.En eff<strong>et</strong>, l' embouchure stable, ainsi que <strong>la</strong> pression d' alimentation constante qu' elle confère,perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce très aisément les notes difficiles d' émission, certaines al<strong>la</strong>ntmême jusqu' à s' éteindre si aucune modification <strong>de</strong> l' embouchure n' est apportée.L' analyse <strong>de</strong> l' inharmonicité du doigté <strong>de</strong> Sib3 dc , (cf. Figure III-13), montre que ce doigtépossè<strong>de</strong> une inharmonicité très importante, qu' il est possible <strong>de</strong> corréler avec l' émissiondifficile rencontrée lors <strong>de</strong> l' expérience sur bouche artificielle. Par contre, l' analyse <strong>de</strong>l' inharmonicité du Do#3 dc ne m<strong>et</strong> pas c<strong>et</strong>te caractéristique en évi<strong>de</strong>nce, alors qu' à l' écoutec<strong>et</strong>te note s' avère très différente <strong>de</strong> sa voisine. Une gran<strong>de</strong> inharmonicité apparaît donc commeune condition suffisante à une émission difficile. Cependant, d' autres paramètres non maîtrisésprovoquent aussi c<strong>et</strong>te difficulté d' émission. Nous voyons là une <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> l' analyse<strong>objective</strong> <strong>de</strong> l' instrument à partir <strong>de</strong> l' inharmonicité.III.2.2. Comparaison <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>tes.Des chapitres précé<strong>de</strong>nts, nous pouvons r<strong>et</strong>enir que <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> l' impédance d' entréedu résonateur est une quantité physique utile à <strong>la</strong> caractérisation <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> <strong>justesse</strong>, <strong>de</strong><strong>timbre</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> facilité d' émission : l' analyse <strong>de</strong> l' exemple <strong>de</strong>s doigtés <strong>de</strong> gorge nous encourage àtraiter d' autres cas particuliers. Il est intéressant <strong>de</strong> savoir si les dispositifs expérimentaux sontsuffisamment précis pour m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s différences notables entre <strong>de</strong>ux c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>tes <strong>de</strong>modèle différent à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure d' impédance.Après comparaison <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonance mesurées <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>tes A <strong>et</strong> B, nousavons constaté <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s similitu<strong>de</strong>s. Cependant les résultats expérimentaux font apparaître<strong>de</strong>s différences significatives quant à l' inharmonicité du bas <strong>et</strong> du haut du premier registre (cf.Figure III-16). Les compromis choisis par les facteurs A <strong>et</strong> B pour le haut du premier registresont différents : le facteur A a visiblement choisi <strong>de</strong> tolérer une inharmonicité positive pourles doigtés Sol3 dc -Sol#3 dc -La3 dc afin <strong>de</strong> limiter l' inharmonicité importante du La#3 dc(inharmonicité inhérente à l' utilisation du trou <strong>de</strong> registre en trou <strong>de</strong> note pour ce doigté). Cecia pour eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> rendre plus homogène le <strong>timbre</strong> du haut du premier registre ("doigtés <strong>de</strong>________________________________________________________________________122


Partie C.___________________________________________________________________________gorge") par rapport à <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te B. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> est aussi notable pour les notes du bas duregistre : le facteur A fait en sorte que l' inharmonicité varie "progressivement" pour les notesal<strong>la</strong>nt du Mi2 dc au Sol2 dc ; le facteur B tolère une discontinuité plus importante entre le Mi2 dc<strong>et</strong> le Fa2 dc . Notons que les différences d' inharmonicité <strong>de</strong>s doigtés <strong>de</strong> gorge entre lesc<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>tes A <strong>et</strong> B ont été corrélées avec les perces correspondantes (perce <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie haute durésonateur : barill<strong>et</strong> <strong>et</strong> partie supérieure du corps du haut).10050Modèle AModèle BInharmonicité[cents]0-50-100Mi2 Fa2Sol2La2 Si2 Do3Ré3 Mi3 Fa3 Sol3La3Doigté (premier registre c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te)Figure III-16 : inharmonicité mesurée entre les <strong>de</strong>ux premières fréquences <strong>de</strong> résonances.Comparaison entre <strong>de</strong>ux c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>tes <strong>de</strong> modèle différent pour les doigtés du premier registre.IV. Conclusion <strong>et</strong> perspectives.Les travaux présentés au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie apportent un certain nombre <strong>de</strong> résultatsperm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> savoir dans quelle mesure l' analyse <strong>de</strong> l' impédance d' entrée <strong>et</strong> celle <strong>de</strong>s résultatsobtenus par simu<strong>la</strong>tion du modèle élémentaire sont représentatives du comportement <strong>de</strong>l' instrument étudié en situation <strong>de</strong> jeu.En ce qui concerne l' analyse <strong>de</strong> l' impédance d' entrée, toutes les mesures d' impédancesréalisées (avec soin afin <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> faibles écarts <strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong> l' ordre <strong>de</strong>0,3%) sur <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> le saxophone alto ainsi que les relevés <strong>de</strong> pression interne pour cesinstruments joués sur <strong>la</strong> bouche artificielle perm<strong>et</strong>tent d' affirmer que celle-ci est une techniquefiable pour prévoir <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> <strong>de</strong> l' instrument étudié. En eff<strong>et</strong> <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur,paramètre invariant <strong>et</strong> représentatif <strong>de</strong> l' embouchure, mis en évi<strong>de</strong>nce grâce à ces mesures,perm<strong>et</strong> d' estimer <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>de</strong> l' instrument en situation <strong>de</strong> jeu à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong>connaissance <strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonance du résonateur. L' analyse <strong>de</strong> l' inharmonicité <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux premières fréquences <strong>de</strong> résonance a permis <strong>de</strong> déceler certaines notes difficiles existantsur un registre. Cependant, il s' avérera utile lors <strong>de</strong> prochaines étu<strong>de</strong>s, d' analyser pour chaque_________________________________________________________________________123


Justesse, <strong>timbre</strong>, facilité d' émission.___________________________________________________________________________note "difficile", <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil <strong>et</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s transitoires <strong>de</strong> façon àquantifier <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> facilité d' émission.L' utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion (reposant sur le modèle élémentaire) est possible grâce à <strong>la</strong>connaissance <strong>de</strong> l' impédance d' entrée du résonateur <strong>de</strong> l' instrument étudié <strong>et</strong> <strong>de</strong>s paramètresre<strong>la</strong>tifs à l' embouchure. L' évaluation <strong>de</strong> chaque paramètre équivalent à l' anche, inexistanteaujourd' hui, est basée sur <strong>la</strong> connaissance d' un paramètre semi-empirique global, (<strong>la</strong> correction<strong>de</strong> longueur), supposé être caractéristique <strong>de</strong> l' embouchure. L' utilisation <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> cesparamètres perm<strong>et</strong> alors <strong>de</strong> comparer <strong>la</strong> pression acoustique interne mesurée (pourl' instrument joué sur bouche artificielle) <strong>et</strong> simulée. C<strong>et</strong>te analyse montre que <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>développée est réaliste dans l' évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>et</strong> du spectre <strong>de</strong> <strong>la</strong>pression acoustique interne pour <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression d' alimentation (appliquées à <strong>la</strong>simu<strong>la</strong>tion) proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil. Cependant, les valeurs <strong>de</strong> pression d' alimentationutilisées lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion ne sont pas, a priori, i<strong>de</strong>ntiques à celles mesurées au cours <strong>de</strong>sexpériences réalisées sur bouche artificielle, les valeurs <strong>de</strong>s paramètres d' anche (ω , µ , g )a a aétant choisies arbitrairement. La prise en compte, dans <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion, <strong>de</strong> pressionsd' alimentation aux valeurs réalistes ne sera possible que si les paramètres équivalents à l' anchesont mesurés indépendamment les uns <strong>de</strong>s autres.________________________________________________________________________124


CONCLUSION GENERALE


Conclusion générale.___________________________________________________________________________A travers les différentes étu<strong>de</strong>s décrites dans ce mémoire, nous nous sommes attachés àcaractériser <strong>objective</strong>ment les qualités <strong>de</strong> <strong>justesse</strong>, <strong>de</strong> <strong>timbre</strong> <strong>et</strong> d' émission <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong>musique à anche simple. Pour ce<strong>la</strong>, nous avons choisi <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation dontnous avons cherché à déterminer les limites <strong>de</strong> validité :- <strong>la</strong> caractérisation <strong>de</strong>s qualités acoustiques <strong>de</strong>s instruments à anche simple par étu<strong>de</strong> durésonateur seul,- <strong>la</strong> caractérisation <strong>de</strong>s qualités acoustiques <strong>de</strong>s instruments à anche simple par simu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>l' instrument en situation <strong>de</strong> jeu.Nous avons validé ces <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s en comparant les gran<strong>de</strong>urs physiques qui en sontissues à <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> référence. Celles-ci sont <strong>la</strong> <strong>justesse</strong>, le <strong>timbre</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> facilitéd' émission. Elles dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l' instrumentiste <strong>et</strong> restent purement subjectives. Nous avonsdonc choisi les parti-pris suivants : nous assimilons l' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> à une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence fondamentale. Nous réalisons l' étu<strong>de</strong> du <strong>timbre</strong> par analyse du spectre en régimepermanent. En outre ces caractéristiques sont extraites <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression interne au bec <strong>de</strong>l' instrument étudié en situation <strong>de</strong> jeu réelle. Pour p<strong>la</strong>cer l' instrument dans <strong>de</strong> telles conditions,nous avons choisi <strong>de</strong> jouer l' instrument à l' ai<strong>de</strong> d' une machine à souffler (appelée aussi boucheartificielle). Celle-ci perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> reproduire l' embouchure du musicien <strong>de</strong> façon stable <strong>et</strong> <strong>de</strong>travailler dans <strong>de</strong>s conditions expérimentales reproductibles. Ce dispositif ne perm<strong>et</strong>cependant pas <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cer l' instrument dans <strong>de</strong>s conditions parfaitement i<strong>de</strong>ntiques à cellesimposées par un instrumentiste. Il n' existe pas <strong>de</strong> gradient <strong>de</strong> température le long du corps <strong>de</strong>l' instrument ; l' anche est soumise à un air sec, ce qui modifie notablement ses propriétésmécaniques.Pour vali<strong>de</strong>r <strong>la</strong> première métho<strong>de</strong> (étu<strong>de</strong> du résonateur), nous avons comparé, pour <strong>de</strong>sinstruments réels joués à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouche artificielle sur <strong>de</strong>s registres compl<strong>et</strong>s, lesfréquences <strong>de</strong> résonance mesurées aux fréquences fondamentales <strong>de</strong> l' auto-oscil<strong>la</strong>tion. Cescomparaisons montrent bien l' existence d' un terme correctif, appelé "correction <strong>de</strong> longueur",caractéristique <strong>de</strong> l' embouchure <strong>et</strong> indépendant du doigté (<strong>et</strong> donc <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence). Laconfrontation <strong>de</strong> l' inharmonicité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers pics <strong>de</strong> résonances (calculée à partir <strong>de</strong>l' impédance mesurée) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression interne au bec montre quel' inharmonicité a un eff<strong>et</strong> important sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> l' auto-oscil<strong>la</strong>tion. En eff<strong>et</strong>, une gran<strong>de</strong>variation d' inharmonicité entre <strong>de</strong>ux doigtés successifs tend à provoquer l' établissement d' une"note difficile". Nous voyons, par ces <strong>de</strong>ux analyses, tout l' intérêt que l' on peut porter àl' impédance d' entrée du résonateur d' un instrument à modifier ou à concevoir. Celle-ci perm<strong>et</strong>d' évaluer aisément <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> <strong>de</strong> l' instrument à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur due àl' embouchure ainsi que les "notes difficiles" qui peuvent exister.__________________________________________________________________________124


Conclusion générale.___________________________________________________________________________Nous avons r<strong>et</strong>enu, à <strong>la</strong> partie A, un modèle physique dit "élémentaire" qui décrit l' instrumentcomme un système coup<strong>la</strong>nt un résonateur (linéaire) à un système excitateur (bec <strong>et</strong> anche)non-linéaire. Nous avons alors développé (partie B) une technique <strong>de</strong> résolution numériques' appuyant sur l' utilisation d' impédances mesurées. Ce choix impose l' utilisation <strong>de</strong> fréquencesd' échantillonnage dont les valeurs sont faibles au regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence propre <strong>de</strong> l' anche. Enoutre ces valeurs sont fixées par les caractéristiques <strong>de</strong> l' impédance d' entrée du résonateur.Nous montrons en eff<strong>et</strong> qu' il est souhaitable <strong>de</strong> choisir <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> Nyquist <strong>de</strong> telle façonque <strong>la</strong> partie imaginaire (ou <strong>la</strong> phase) <strong>de</strong> l' impédance d' entrée s' annule pour celle-ci. Ceciperm<strong>et</strong> <strong>de</strong> minimiser les erreurs d' approximation existant entre <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexiondiscrète <strong>et</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion analytique. Pour chaque doigté étudié, une fréquenced' échantillonnage différente peut être utilisée, créant ainsi différentes anches "discrètes".Néanmoins, l' utilisation <strong>de</strong> fréquences d' échantillonnage <strong>de</strong> valeurs proches d' une valeurmoyenne <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéaire corrigée nous perm<strong>et</strong> d' obtenir <strong>de</strong>s anches"discrètes" dont les caractéristiques (rai<strong>de</strong>ur, fréquence propre, amortissement) sont proches<strong>de</strong> leurs homologues analytiques quel que soit le doigté simulé.La comparaison <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> <strong>de</strong>s résultats expérimentaux pour quelques casconcr<strong>et</strong>s (doigtés <strong>de</strong> gorge <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te) sont encourageants quant à l' utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong>simu<strong>la</strong>tion. Celle-ci perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> calculer <strong>la</strong> pression interne à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' impédance mesurée <strong>et</strong><strong>de</strong>s paramètres d' embouchure évalués par <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> longueur. Les caractéristiques(fréquence fondamentale, spectre) <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression simulée sont en accord avec celles du signalmesuré pour <strong>de</strong> faibles pressions d' alimentation appliquées au modèle physique. Pour <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>s pressions d' alimentation, les résultats issus du modèle sont <strong>de</strong> moins en moins enaccord avec l' expérience. On peut voir ici une faiblesse du modèle : <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription ducomportement mécanique <strong>de</strong> l' anche lors <strong>de</strong> son "enroulement" sur <strong>la</strong> table du bec n' est pasintégrée au modèle. La prise en compte <strong>de</strong> ce phénomène, étudié <strong>de</strong> façon théorique pour uncas particulier à l' annexe A, <strong>de</strong>vrait perm<strong>et</strong>tre une estimation plus réaliste <strong>de</strong>s solutions pour<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s pressions d' alimentation. Cependant, il est nécessaire d' approfondir l' étu<strong>de</strong>théorique entreprise <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> compléter par une étu<strong>de</strong> expérimentale, ce qui perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong>développer une simu<strong>la</strong>tion numérique ou l' eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> "l' enroulement" existe. La <strong>de</strong>scriptionnumérique <strong>de</strong> c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> n' est cependant pas sans conséquence sur <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> résolutionnumérique qui <strong>de</strong>viendra sans doute plus complexe.Afin <strong>de</strong> confirmer les résultats présentés dans ce mémoire, <strong>de</strong>s prolongements à ces travauxsont envisageables. Nous ne nous sommes pas intéressés, dans c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>, à caractériser<strong>objective</strong>ment <strong>la</strong> facilité d' émission. C' est pourquoi, à terme, il est souhaitable d' établir unecorré<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s transitoires, <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil <strong>et</strong> <strong>la</strong> sensation <strong>de</strong>l' instrumentiste. C<strong>et</strong>te analyse perm<strong>et</strong>tra sans doute <strong>de</strong> mieux évaluer dans quelle mesure on__________________________________________________________________________125


Conclusion générale.___________________________________________________________________________peut caractériser <strong>la</strong> facilité d' émission. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion que nous proposons dans cedocument s' appuie sur l' utilisation <strong>de</strong> fréquences d' échantillonnage dont les valeurs diffèrenten fonction du doigté étudié. Il semble intéressant <strong>de</strong> chercher à conserver une fréquenced' échantillonnage <strong>de</strong> valeur constante, voire fixée par un système audionumérique, enannu<strong>la</strong>nt artificiellement <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> l' impédance d' entrée pour <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> Nyquist lors <strong>de</strong><strong>la</strong> mesure. Cependant, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> proposée apporte déjà un ensemble <strong>de</strong> résultats significatifs.Il est ainsi très souhaitable <strong>de</strong> <strong>la</strong> transposer aux instruments à embouchure (cuivres) même sile modèle physique que nous avons isolé ne semble pas bien adapté, notamment pour <strong>la</strong><strong>de</strong>scription du système excitateur. A long terme, il sera souhaitable d' affiner <strong>la</strong> modélisation<strong>de</strong>s phénomènes non-linéaires pouvant intervenir au niveau du résonateur pour <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>samplitu<strong>de</strong>s. Enfin, l' analyse <strong>de</strong> problèmes concr<strong>et</strong>s ponctuels, perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> mieux vali<strong>de</strong>r lesmétho<strong>de</strong>s proposées est, sans doute, le prolongement le plus motivant que pourraientconnaître ces travaux.__________________________________________________________________________126


ANNEXE A :APPROCHE THEORIQUE DEL'ENROULEMENT D'UNE POUTREENCASTREE. APPLICATION A LANON-LINEARITE D'ENROULEMENTANCHE-TABLE DU BEC.


Enroulement d'une poutre encastrée.___________________________________________________________________________A.I. Introduction.Un <strong>de</strong>s problèmes courants rencontrés lors <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s instruments à vent à anche simpleest l'influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression d'alimentation sur <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>de</strong> l'oscil<strong>la</strong>tion. Eneff<strong>et</strong>, pour une embouchure constante, une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression d'alimentation tend àmodifier <strong>la</strong> position moyenne <strong>de</strong> l'anche <strong>et</strong> notamment à diminuer <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> surfaceefficace (notée S a ) à cause du phénomène d'enroulement <strong>de</strong> l'anche sur <strong>la</strong> table du bec.Le modèle élémentaire décrit au paragraphe II.3 <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie A <strong>de</strong> ce mémoire assimilel'anche à un simple oscil<strong>la</strong>teur harmonique à paramètres constants. La ferm<strong>et</strong>ure <strong>de</strong> l'ancheest, <strong>de</strong> plus, représentée par une condition "anche battante" qui induit une forte non-linéarité(cf. figure I-3, partie A) entre <strong>la</strong> pression appliquée à l'anche <strong>et</strong> le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> sonextrémité. En réalité, <strong>la</strong> forme incurvée <strong>de</strong> <strong>la</strong> table du bec provoque une non-linéarité pressiondép<strong>la</strong>cement plus "douce" <strong>et</strong> s'avère importante lors <strong>de</strong>s grands dép<strong>la</strong>cements <strong>de</strong> l'anche versl'intérieur du bec. Afin <strong>de</strong> prendre c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> en compte, Stewart <strong>et</strong> Strong (1980), Sommerfel<strong>de</strong>t Strong (1988) assimilent l'anche à une poutre encastrée <strong>de</strong> section variable dont ledép<strong>la</strong>cement est calculé par une métho<strong>de</strong> numérique <strong>de</strong> différences finies en espace <strong>et</strong> entemps (cf. § II.1.1, partie A). Ducasse (1990), quant à lui, représente l'anche par un oscil<strong>la</strong>teurharmonique dont les paramètres équivalents dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression appliquée, c'est à dire dudép<strong>la</strong>cement.A partir <strong>de</strong>s travaux cité ci-<strong>de</strong>ssus, nous souhaitons connaître analytiquement, dans <strong>de</strong>s cassimples, l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong> l'anche (assimilée à une poutre encastrée) <strong>et</strong> du bec sur <strong>la</strong>valeurs <strong>de</strong>s paramètres équivalents à l'oscil<strong>la</strong>teur harmonique représentant le mouvement <strong>de</strong>l'extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre. Nous nous intéressons donc à modéliser le comportement d'unepoutre <strong>de</strong> section connue s'enrou<strong>la</strong>nt sur un profil <strong>de</strong> forme connue.C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> a pour but à long terme d'évaluer l'influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression d'alimentation sur <strong>la</strong>fréquence <strong>de</strong> jeu pour <strong>de</strong>s configurations bec-anche parfaitement connues. Cependant ce suj<strong>et</strong>n'est pas traité dans ce document.A.II. Modélisation mécanique usuelle du système anche-bec-musicien.A.II.1. Modèle élémentaire: rappels <strong>de</strong>s paramètres équivalents.D'un point <strong>de</strong> vue mécanique, le système anche-bec-musicien est assimilé à un système àun <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> liberté, oscil<strong>la</strong>nt à une fréquence inférieure à <strong>la</strong> fréquence du premier mo<strong>de</strong> propre<strong>de</strong> l'anche. Il est représenté, en première approximation, par un oscil<strong>la</strong>teur harmoniqueéquivalent à <strong>la</strong> position <strong>de</strong> l'extrémité <strong>de</strong> l'anche <strong>de</strong> fréquence propre <strong>la</strong> première fréquence <strong>de</strong>résonance <strong>de</strong> l'anche (cf. figure A-1) dont l'équation s'écrit :________________________________________________________________________A-1


Annexe A.___________________________________________________________________________2m d y ( L ) dy( L)a + α a + kay( L)= F2a , (A-1)dt dtoù ma , α a , ka, F a représentent respectivement <strong>la</strong> masse, l' amortissement, <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur <strong>et</strong> <strong>la</strong>force appliquée <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent au dép<strong>la</strong>cement y(L).xLPap-H0-H0y(L)kaMaFaa ayFigure A-1 : oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent au mouvement <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> l' anche. Enx=0, l' anche est supposée encastrée.N.B. il existe une infinité d' oscil<strong>la</strong>teurs équivalents au dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s pointsd' abscisse x <strong>de</strong> l' anche. Pour chacun d' entre eux, les variables équivalentes décrites ci-<strong>de</strong>ssussont <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> <strong>la</strong> position x. Un cas extrême est celui <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmoniqueéquivalent au dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l' anche en x=0 ; pour ce <strong>de</strong>rnier, <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur équivalente estinfinie, l' anche ne pouvant pas se dép<strong>la</strong>cer.Dans le cadre du modèle élémentaire, <strong>la</strong> pression est supposée uniforme sur l' anche. Laforce équivalente F a est une force hydrodynamique F hyd appliquée sur l' anche dans <strong>la</strong>direction du dép<strong>la</strong>cement. Elle s' écrit :Fhyd = Shyd ( p − Pa) ,7ù S hyd est <strong>la</strong> surface équivalente <strong>de</strong> l' anche.Ce modèle conduit à l' expression courante :2d yg dy 2 p P+ a + ωay = − a, où2dt dtµ a2 kaαamωaa = , g a = , µ a =m m Saahyd(A-2)La prise en compte du débit "pompé" par l' anche est exprimée à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> section efficaceS a , définie par l' évaluation du débit d' anche (Thompson, 1979) :________________________________________________________________________A-2


Enroulement d' une poutre encastrée.___________________________________________________________________________SaU aU=ady( L) ,dtζL∂y( x, t)= b dx0 ∂t, (A-3)où b est <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> l' anche.C<strong>et</strong>te surface n' est pas, à priori, i<strong>de</strong>ntique à <strong>la</strong> surface équivalente S hyd caractérisant <strong>la</strong>force hydrodynamique F hyd qui s' applique à l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent.A.II.2. Principe <strong>de</strong> détermination <strong>de</strong>s paramètres équivalents.Nous présentons dans ce paragraphe <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> générale perm<strong>et</strong>tant d' obtenir par le calculles paramètres équivalents cités ci <strong>de</strong>ssus.Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur équivalentes.Afin <strong>de</strong> déterminer une approximation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur équivalentes au systèmebec-anche-musicien, nous appliquons <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rayleigh. Le principe <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong>est le suivant : dans le but <strong>de</strong> calculer les fréquences propres d' un système en vibration, on faitune hypothèse sur <strong>la</strong> déformée du système à <strong>la</strong> fréquence cherchée. L' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' énergie dusystème perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> trouver <strong>la</strong> fréquence correspondante (Timoshenko, 1954). Une extension<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> masse <strong>et</strong> <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur équivalent ausystème vibrant sur un <strong>de</strong> ses mo<strong>de</strong>s avec une bonne précision (Stuifmeel, 1989). En eff<strong>et</strong>l' énergie cinétique du système s' écrit :T = 1 m dy ( L ) 2a ( ) , (A-5)2 dtl' énergie potentielle :2V = 1 kay( L) (A-6)2Afin d' utiliser c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> trouver l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent audép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l' anche pour son premier mo<strong>de</strong> propre, nous faisons l' hypothèse que <strong>la</strong>déformée du premier mo<strong>de</strong> propre est i<strong>de</strong>ntique à <strong>la</strong> déformée statique <strong>de</strong> l' anche.________________________________________________________________________A-3


Annexe A.___________________________________________________________________________Détermination <strong>de</strong> l' amortissement équivalent.La détermination <strong>de</strong> l' amortissement équivalent est possible grâce l' évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponseimpulsionnelle <strong>de</strong> l' anche en situation <strong>de</strong> jeu. C<strong>et</strong>te réponse peut alors être assimilée à <strong>la</strong>réponse impulsionnelle <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent :−δh t e atαa( ) = sin( ωat),δaa =2mapour t ≥ 0Le facteur <strong>de</strong> décroissance exponentielle δ a donne accès aux paramètres α a<strong>et</strong> g a .(A-7)Détermination <strong>de</strong>s surfaces équivalentes S hyd <strong>et</strong> S a .La valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface équivalente S hyd résulte <strong>de</strong> <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformée statique<strong>de</strong> l' anche chargée par une pression statique p − Pa= −∆ p. Il vient :S k y ( L )hyd = a−∆p(A-8)La surface efficace S a est calculée à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformée <strong>de</strong> l' anche :Sa=ζL ∂y(x,t)b dx0 ∂tdy( L)dt(A-9)Hypothèses simplificatrices.Il est possible <strong>de</strong> déterminer les paramètres équivalents à partir <strong>de</strong>s définitions exposées ci<strong>de</strong>ssusà condition <strong>de</strong> connaître une expression analytique <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformée statique <strong>de</strong> l' anche.Une telle évaluation n' est possible qu' en faisant <strong>de</strong>s hypothèses simplificatrices sur lecomportement mécanique du système bec-anche-musicien. Ces hypothèses sont les suivantes :- L' anche est supposée être constituée d' un matériau isotrope décrit par son module d' YoungE a ainsi que sa <strong>de</strong>nsité ρ a , ce qui est une simplification notable <strong>de</strong> son comportementmécanique complexe.- La géométrie <strong>de</strong> l' anche est supposée simple, l' épaisseur <strong>de</strong> l' anche p (x) e est constante sur sa<strong>la</strong>rgeur <strong>et</strong> connue ( sous forme d' un polynôme) sur sa longueur ; c<strong>et</strong>te hypothèse est assez bienvérifiée en réalité.- La poutre modélisant l' anche est supposée chargée par une pression uniforme ∆p. C<strong>et</strong>tepression se traduit en termes <strong>de</strong> force par unité <strong>de</strong> longueur (charge linéique) notée f = b∆p oùb représente <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> l' anche (ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre) ; nous pouvons supposer que c<strong>et</strong>teA-4________________________________________________________________________


Enroulement d' une poutre encastrée.___________________________________________________________________________hypothèse est réaliste, étant donné les gran<strong>de</strong>s longueurs d' on<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression résidant dans lebec (vis-à-vis <strong>de</strong>s dimensions du bec).- Les conditions aux limites <strong>de</strong> l' anche sont simplifiées, l' anche est supposée encastrée auniveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> lèvre du musicien. C<strong>et</strong>te hypothèse a pour conséquence <strong>de</strong> créer un modèle pourlequel l' amortissement est réparti uniformément sur toute <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> l' anche alors qu' enréalité c<strong>et</strong> amortissement est majoritairement localisé sur une partie <strong>de</strong> l' anche ( par <strong>la</strong> lèvre dumusicien) <strong>et</strong> un peu distribué sur toute <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> l' anche (amortissement inhérent aumatériau constituant l' anche).En résumé, nous assimilons dans c<strong>et</strong>te première étu<strong>de</strong> l' anche à une poutre isotropeencastrée à section constante.A.II.3. Application à une poutre encastrée, d'épaisseur constante <strong>et</strong> isotrope.Le système étudié dans ce paragraphe est une poutre à section constante A a , d' épaisseur p e,<strong>de</strong> module d' Young E a , <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité ρ a , <strong>de</strong> longueur L, encastrée <strong>et</strong> soumise à une chargelinéique répartie constante f a (x,t) = ∆p(t).b, où ∆p(t) représente <strong>la</strong> pression appliquée <strong>et</strong> b <strong>la</strong><strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre.Nous nous intéressons à déterminer l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent au dép<strong>la</strong>cementy(L,t) <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre.L' équation du mouvement <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre s' écrit, en négligeant l' amortissement :E I4∂ y( x, t) ∂ y( x, t)+ ρ A = f42∂x∂ta a a a a2( x, t), (A-10)où Ia est le moment d' inertie <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre défini par Irectangu<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> Aa= b. ep.ab ep= . 312pour une poutre à sectionLa déformée statique d' une poutre dans <strong>de</strong> telles conditions est bien connue (Timoshenko,1968). Elle s' exprime par :∆p( t)b x Lx L xy( x, t)= .( − + )E I 24 6 4a a4 3 2 2(A-11)Pour une poutre en flexion, les énergies potentielles <strong>et</strong> cinétiques sont respectivement :________________________________________________________________________A-5


Annexe A.___________________________________________________________________________y x tV = 1ζ L 21ζL y x tdxadx2E I ( ∂ ( , ) 2a a 2x<strong>et</strong> T = 2A a ( ∂ ( , ) ). ρ) . (A-12a)0 ∂0 ∂tElle s' écrivent, dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre à section constante :VΦ= Η Γ Ι Κ ϑ28 EaIaL y L 2A L dy ( L )( ) <strong>et</strong> T = 104a a5 3810 ρ dt(A-12b)La rai<strong>de</strong>ur <strong>et</strong> <strong>la</strong> masse <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur équivalent au dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong>poutre s' écrivent alors :2.Vka=2y( L)2.T(A-13)ma=dy( L) 2( )dtIl vient, après calcul :kam a16 E I=a a5 3L. (A-14)104= ρaAaL405La détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface équivalente est réalisée grâce à <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong>déformée statique <strong>et</strong> au moyen <strong>de</strong> l' équation (A-8). Il vient :bLShyd = 2 5(A-15)Enfin, <strong>la</strong> surface efficace S a , responsable du débit pompé par l' anche est obtenue à l' ai<strong>de</strong><strong>de</strong> l' équation (A-9) :bLSa = 2 5(A-16)N.B. On remarque que <strong>la</strong> surface efficace S a <strong>et</strong> <strong>la</strong> surface équivalente S hyd sont i<strong>de</strong>ntiques,ce qui n' est pas un résultat général.A-6________________________________________________________________________


Enroulement d' une poutre encastrée.___________________________________________________________________________Le mouvement <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre à section constante, encastrée, soumise à unedifférence <strong>de</strong> pression uniforme ∆p(t), <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>rgeur b peut être décrit par le mouvement <strong>de</strong>l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent :2d y( L, t) g dy ( L , t ) 2+ a + ωay( L, t)=2dtdt2 koù ωa ma = , µaa = , soit :m Saa∆p( t), (A-17)µaω2a=16213ρE Ia a4aAaL52µ a = ρaep81<strong>de</strong> plus, g a est choisi comme étant une constante.(A-18)Le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur surfaciquel' équation (A-11) :4p bLy ( L ) ∆= = pE I. ∆µ ω 2 8a a a a1conduit bien à l' expression donnée par2a aµ ω(A-19)L' équation (A-17) s' écrit, dans le domaine <strong>de</strong> Fourier :y( L, jω)=4bL ∆p( jω)ω ωg8EaIa( 1− + ja)2 2ω ωa2a(A-20)A.III. Enroulement d'une poutre encastrée sur un profil connu : étu<strong>de</strong> théorique.A.III.1. Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> non linéarité d'enroulement : principe général.Nous présentons ici le principe général <strong>de</strong> détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> non linéarité pressiondép<strong>la</strong>cement due au phénomène d' enroulement. Ce principe est exposé par Timoshenko(1968) dans le cas d' une poutre chargée statiquement. Il est alors possible <strong>de</strong> l' appliquer à uneétu<strong>de</strong> du mouvement <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre en dynamique en utilisant <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rayleigh.Les hypothèses générales utilisées dans <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce document sont les suivantes :________________________________________________________________________A-7


Annexe A.___________________________________________________________________________- La table du bec est décrite par une expression polynomiale du type y ( x) = ∑ a . x . Cellecia un rayon <strong>de</strong> courbure Rb ( x ) ou une courbure C b (x) connue en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur2∂ y xvibrante <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre x par C xb ( )b ( ) = = n( n − ) anxn −2∑ 1 .2∂x- Nous supposons que <strong>la</strong> courbure <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre modélisant l' anche est parfaitement connue àpartir <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformée <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' approximation :2y x tCp ( x ) ( , )= ∂ . (A-21)2∂xnbnnnLe phénomène d' enroulement peut alors s' exprimer comme suit (figures A-2) :CourbureProfilCp(0)


Enroulement d' une poutre encastrée.___________________________________________________________________________- enfin, si pour une pression p 3 , les courbures <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre <strong>et</strong> du profil sont i<strong>de</strong>ntiques en unpoint dont l' abscisse n' est pas nulle <strong>et</strong> vaut 1 , xle phénomène d' enroulement à lieu. La poutreest alors enroulée <strong>de</strong> x=0 à x=x 1 , elle est libre pour x≥x 1 . La détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong>contact nécessite <strong>la</strong> résolution du problème C b (x) = C p (x).Cp(x1)=Cb(x1)CourbureCourbure becp=p3Courbure poutref3=P3.bxx1Figure A-2c : principe <strong>de</strong> l' enroulement. La courbure <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre en x=0 est supérieure à <strong>la</strong>courbure du bec en x=0, il n' y a enroulement sur <strong>la</strong> longueur 1 x.La détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> flèche <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre en situation d' enroulement est alors effectuée <strong>de</strong><strong>la</strong> façon suivante (cf. figure A-3) :HyProfilPoutreδ3y(L)δ20x1L1Lδ1xFigure A-3 : principe <strong>de</strong> détermination <strong>de</strong> y(L) en situation d' enroulement.L' amplitu<strong>de</strong> y(L) peut s' exprimer comme <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> trois hauteurs δ 1 , δ 2 , δ 3correspondant respectivement à :- <strong>la</strong> hauteur du profil en x = x 1,- <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> tangente au profil en x = x 1 pour l' abscisse x = L,- <strong>la</strong> flèche <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre <strong>de</strong> longueur L 1 = L - x 1 , supposée encastrée en x = x 1 , chargée par <strong>la</strong>pression résidant dans le bec.C<strong>et</strong>te technique perm<strong>et</strong> donc <strong>de</strong> connaître le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre enfonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression appliquée.________________________________________________________________________A-9


Annexe A.___________________________________________________________________________Il faut cependant noter que l' application <strong>de</strong> ce principe à n' importe quel système poutreprofilpeut conduire à <strong>de</strong>s configurations où l' enroulement n' existe pas. Si l' évolution du point<strong>de</strong> contact d' abscisse 1 xn' est pas une fonction croissante <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression appliquée <strong>et</strong> nulle pourx=0, il n' y a pas enroulement mais simple contact (cf. figures A-4).courbure poutre ∆p=p3 >p2C(x)Courbure profilcourbure poutre ∆p=p2>p1courbure poutre ∆p=p1x2, ∆p=p3 x3, ∆p=p3xx1, ∆p=p2Figure A-4a : cas où l' enroulement n' existe pas. L' abscisse du point pour lequel les courburessont i<strong>de</strong>ntiques n' est pas une fonction croissante <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression. Il y a "écrasement" <strong>de</strong> <strong>la</strong>poutre.∆p =p1∆p=p2∆p = p3xx1xx2 x3xFigure A-4b : cas où l' enroulement n' existe pas. Illustration du phénomène "d' écrasement" <strong>de</strong><strong>la</strong> poutre.L' analyse conjointe <strong>de</strong>s courbures <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre <strong>et</strong> du profil est nécessaire <strong>de</strong> façon à prévoirs' il y a ou non un phénomène d' enroulement. Le phénomène d' enroulement peut donc êtredécrit simplement à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong>s courbures du profil <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre. Nousappliquons ce principe à un système pour lequel <strong>la</strong> poutre est supposée <strong>de</strong> section constante, leprofil <strong>de</strong> forme circu<strong>la</strong>ire.A.III.2. Enroulement d' une poutre à section constante sur un profil circu<strong>la</strong>ire.A.III.2.1. Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> non linéarité statique d' enroulement.L' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s courbures <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre <strong>et</strong> du profil (supposé circu<strong>la</strong>ire) nous perm<strong>et</strong>maintenant <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> non-linéarité statique due à l' enroulement. La courbure du becA-10________________________________________________________________________


Enroulement d' une poutre encastrée.___________________________________________________________________________est définie par une constante Cb( x) = 1 , R b étant le rayon du profil (ou du bec), <strong>et</strong> <strong>la</strong>Rbcourbure <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre par l' équation (A-21). Le profil du bec est donc défini par l' équation :xyb( x) = Rb( 1− 1−)2R2b2x, <strong>et</strong> peut s' écrire, en faisant l' hypothèse que2R b


Annexe A.___________________________________________________________________________L1=2EaIaR b∆ p.b(A-24)Celle-ci donne accès à <strong>la</strong> non linéarité existant entre <strong>la</strong> pression <strong>et</strong> le dép<strong>la</strong>cement lors <strong>de</strong>l' enroulement. Le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre à l' abscisse x s' évalue à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> techniqueexposée au § III.1. <strong>et</strong> s' écrit :xy( x) =22R bx x x b p x L x L xy( x) =1 2 +1∆ ∆ ∆+ ( −1∆ ∆+ )2RR E I 24 6 4où ∆x = x − x 1 .b b a a431 2 2xxx ≤ 1x ≥ 1(A-25a)(A-25b)Le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre est donc :x L x bLy( L)= + +2.R R 8E I1 2 1 1 1 4b b a a22L − L 2∆ p = 1, soit (A-25c)4R bLoù H ≈2y L H E a I a 1( ) ≈ −22R b ∆ p,2R bb<strong>et</strong> représente l' ouverture du bec. C<strong>et</strong>te condition est bien sûr vali<strong>de</strong> pour unepression supérieure à <strong>la</strong> pression limite. Pour <strong>de</strong>s pressions inférieures, le dép<strong>la</strong>cement estobtenu via <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (A-11) :4bLy( L) =8E Ia a∆ p.En conclusion, le phénomène d' enroulement se traduit, en statique, par (cf. Figure A-5) :4bLy( L)= ∆p si ∆p ≤ P8EI2L EI 1y( L)= −. R R b p si ∆ p ≥2 22 ∆Pbblimlim. (A-26)N.B. L' enroulement existe pour une position <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre supérieure ou égale à<strong>la</strong> moitié <strong>de</strong> l' ouverture H.A-12________________________________________________________________________


Enroulement d' une poutre encastrée.___________________________________________________________________________0.50.4y=H0.3y [mm]0.20.10-0.1-0.2-1000 0 1000 2000 3000pression ∆ p [Pa]PlimFigure A-5 : non-linéarité pression dép<strong>la</strong>cement due à l' enroulement d' une poutre à sectionconstante sur un profil circu<strong>la</strong>ire. Les paramètres géométriques sont :<strong>la</strong>rgeur b=12 mm, longueur L=20 mm, épaisseur e p =0.1 mm, ouverture du bec H=0,4 mm,Module d' Young Ea = 2 . 1011 Pa.A.III.2.3. Détermination <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent en situationd' enroulement.Afin <strong>de</strong> connaître le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre en quasi-statique, il est intéressant <strong>de</strong>représenter le mouvement <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre s' enrou<strong>la</strong>nt par le mouvement d' unoscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent dont les coefficients dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression appliquée à<strong>la</strong> poutre. Nous nous intéressons maintenant à déterminer les coefficients <strong>de</strong> c<strong>et</strong> oscil<strong>la</strong>teur.Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur équivalente.La rai<strong>de</strong>ur équivalente à <strong>la</strong> poutre en situation d' enroulement est déterminée par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong><strong>de</strong> Rayleigh en considérant <strong>la</strong> déformée <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre donnée par les équations (A-25a) <strong>et</strong> (A-25b). Le calcul <strong>de</strong> l' énergie potentielle conduit à séparer <strong>la</strong> poutre en <strong>de</strong>ux tronçonscorrespondant à <strong>la</strong> partie "enroulée" <strong>et</strong> à <strong>la</strong> partie libre <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre. Les <strong>de</strong>ux énergies V 1 <strong>et</strong>V 2 correspondant respectivement à l' énergie potentielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie enroulée <strong>et</strong> à l' énergiepotentielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie libre sont calculées à l' ai<strong>de</strong> du processus suivant :- La déformée <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre sur sa partie enroulée est i<strong>de</strong>ntique à <strong>la</strong> forme du profil sur <strong>la</strong>portion [0,x 1 ]. L' énergie potentielle V 1 s' écrit :xV1= 1EaI1a2 2R.b________________________________________________________________________A-13


Annexe A.___________________________________________________________________________- La déformée <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre sur sa partie libre est connue en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> flèche y(L).L' énergie potentielle V 2 s' écrit :V21 L= EaI1a .10 2RbV VLa rai<strong>de</strong>ur équivalente définie par ka = 2.( 1 + 2)2y( L)s' écrit :ka=165E Ia a5L− 4L211 2 2( 2L− L ), (A-28)où L 1 est <strong>la</strong> longueur libre <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre définie par :L12E I=a a.R bPbDétermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse équivalente.La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rayleigh est à nouveau utilisée afin <strong>de</strong> calculer <strong>la</strong> masse équivalente.L' évaluation <strong>de</strong> l' énergie cinétique T sur les <strong>de</strong>ux tronçons <strong>de</strong> poutre définis pour le calcul <strong>de</strong>l' énergie potentielle conduit au calcul <strong>de</strong> T 1 correspondant à l' énergie <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie "enroulée"<strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre <strong>et</strong> au calcul <strong>de</strong> T 2 correspondant à l' énergie <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie libre.- L' énergie cinétique T 1 est nulle étant donnée que <strong>la</strong> poutre ne se dép<strong>la</strong>ce pas sur le tronçon[0,x 1 ].- l' énergie cinétique totale est alors égale à l' énergie cinétique <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie libre <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre.Elle s' écrit :Φ= = Η Γ Ι Κ ϑ2.104T T A L dy L2 a a 1810 ρ ( )dtLa masse équivalente est alors :m= 104 ρ A L1. (A-29)405a a aA-14________________________________________________________________________


Enroulement d' une poutre encastrée.___________________________________________________________________________Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface équivalente.La surface équivalente est déterminée à fréquence nulle par l' équation (A-8). Sachant qu' àE Ifréquence nulle, <strong>la</strong> pression <strong>et</strong> <strong>la</strong> longueur libre L 1 sont liées par La a1 2 2 1= , <strong>la</strong> surfaceR b ∆ péquivalente s' écrit :Shyd =2b ( 5L − 4L ). L5 2( 2L− L )1 1 21 2. (A-30)bDétermination du débit d' anche U a <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface S a .Le débit "pompé" par l' anche lors <strong>de</strong> l' enroulement est déterminé à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équation (A-3). Sachant que <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre est nulle sur <strong>la</strong> portion [0,x 1 ], <strong>la</strong> surface efficace S a estdéduite du débit U a à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> :ΛΝΜΟΘΠ∂y( x, t) 8 dy( L) ( x − x ) L ( x x ) L ( x x )=1 4 −1 − 1 3 −+1 2 1 2∂tL1 4 <strong>et</strong> s' exprime pardt 24 6 4Sa = 2 bL1 (A-31)5La masse surfacique ainsi que <strong>la</strong> fréquence propre se déduisent <strong>de</strong> <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur, <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface équivalente :ω162 E I=13 ρ A2 a a1a2a a L1( 2L − L1 2 )22( 2L− Lae1 2 )pL1( 5L − 4L1)52µ a = ρ81( 5L− 4L)(A-32)Le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur surfacique(A-25c) en situation d' enroulement.1conduit bien à l' expression décrite par l' équation2a aµ ωEn conclusion, le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l' extrémité d' une poutre encastrée à section constantepeut être décrit par un oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent dont les coefficients s' écrivent (cf.Tableau A-1) :________________________________________________________________________A-15


Annexe A.___________________________________________________________________________∆p ≤ P lim ≥ P limk16 EaIa 16 5L− 4La E15 3aIaL5 2( 2L− L1 2 )2m104a405 ρ 104aAaLρ a A a L1405S2bLhydb L L L5Shyd = 2 ( 5 − 4 1).1 25 2( 2L− L1 2 )ω a ²162 EaIaω2 162 EaIa( 5L− 4L1)a =13 4ρρ a A a L13 aA2a L1( 2L − L )µ52a81 ρ a ep 252µ a ρa ep ( 2L − L=1 2 )81 L1( 5L − 4L1)S2bL 2bL a 155Tableau A-1 : valeurs <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent au dép<strong>la</strong>cement<strong>de</strong> l' extrémité d' une poutre encastrée isotrope <strong>de</strong> section constante, qui s' enroule sur un profilE Icircu<strong>la</strong>ire. L' enroulement existe si ∆p ≥ 2 a a; dans ce cas <strong>la</strong> longueur libre est2b. R . LL1=b2EaIa1R b ∆ p.b1 2 2A-16________________________________________________________________________


Enroulement d' une poutre encastrée.___________________________________________________________________________9085rai<strong>de</strong>ur 80équivalente ka[N/m]75Masseéquivalente m a[g]1284Masse surfaciqueéquivalente µa[kg/m²]700 1000 2000 3000P lim pression ∆p [Pa]0.070.060.050.040.030.020.0100 Plim 1000 2000 3000Pression ∆p [Pa]100 1000 2000 3000P lim Pression ∆p [Pa]100008000Pulsation propreéquivalente ωa6000[rad/s]4000200000 1000 2000PlimPression ∆p [Pa]30000,8Surfaceséquivalentes[cm²]: S a++ : S hyd0,60,40,20 0 1000 2000 3000Pression∆p [Pa]Figure A-6 : évolution <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent au dép<strong>la</strong>cement<strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression. Les caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre sont :Longueur : L=20 mm, <strong>la</strong>rgeur : b=12 mm, épaisseur : e p =0,1 mm, module d' Young :E a = 2. 10 11 Pa, <strong>de</strong>nsité : ρ a = 500 kg / m 3 , hauteur du profil : H=0,4 mm.A.III.2.4. Validité <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent.L' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent au dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre en conditiond' enroulement décrit au paragraphe précè<strong>de</strong>nt n' est représentatif du comportement <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<strong>de</strong>rnière qu' aux basses fréquences. En eff<strong>et</strong>, pour <strong>de</strong>s fréquences plus élevées, <strong>la</strong> pression________________________________________________________________________A-17


Annexe A.___________________________________________________________________________limite avant enroulement, Plim, n' est plus une constante mais dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence vial' équation :PlimE I= 2 a ab. R . L H ( j ω ) ,2bω 2 ωgoù H( jω) ( ) (a 2= 1− + )2 2 . Ceci traduit le fait que <strong>la</strong> poutre s' enroule d' autant plusω ωa2afacilement que sa fréquence <strong>de</strong> vibration est proche <strong>de</strong> sa fréquence <strong>de</strong> résonance. De plus, ledép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l' anche n' est plus en phase avec <strong>la</strong> pression appliquée ; l' enroulement ne seproduit plus exactement pour un maximum <strong>de</strong> pression (cf. Figure A-7).pressiontempsCourburepoutreen x=0courbure profiltempsLongueurlibreEnroulementtempsFigure A-7 : enroulement pour <strong>de</strong>s fréquences proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> première fréquence propre <strong>de</strong> <strong>la</strong>poutre.Dans ce cas, <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent s' avère difficile. Lesdivers modèles que nous avons développés dans le but <strong>de</strong> comprendre le phénomèned' enroulement à <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre encastrée n' ont pas conduit à <strong>de</strong>srésultats probants. L' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce phénomène doit être précisée, notamment si l' on s' intéresseau comportement <strong>de</strong>s <strong>la</strong>mes vibrantes s' enrou<strong>la</strong>nt à une fréquence i<strong>de</strong>ntique à leur fréquencepropre (cas <strong>de</strong>s anches <strong>de</strong> tuyaux d' orgues). Dans le cas <strong>de</strong>s instruments à vent tels que <strong>la</strong>c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te ou le saxophone, l' étu<strong>de</strong> basses fréquences proposée peut être utilisée étant donnéle mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> ces instruments.A-18________________________________________________________________________


Enroulement d' une poutre encastrée.___________________________________________________________________________A.III.3. Enroulement d' une poutre à section variable sur un profil quelconque.A.III.3.1. Conditions d' enroulement.Dans le cas d' une poutre à section variable <strong>et</strong> d' un profil quelconque, l' enroulement n' estpas toujours possible. Nous avons signalé au § III.1. que l' analyse conjointe <strong>de</strong>s courbures <strong>de</strong><strong>la</strong> poutre <strong>et</strong> du profil est nécessaire afin <strong>de</strong> prévoir le comportement <strong>de</strong> ce systèmemécanique. Si l' abscisse 1 x du point d' intersection <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux courbures est une fonctioncroissante <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression appliquée, <strong>et</strong> nulle pour une pression inférieure à <strong>la</strong> pression limiteavant enroulement définie au paragraphe III.2.1, le phénomène d' enroulement a lieu.A.III.3.2. Poutre à section variant linéairement.Nous nous intéressons au comportement d' une poutre à section variant linéairement enfonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur. Ce type <strong>de</strong> poutre est intéressant dans <strong>la</strong> mesure où sa géométrie serapproche <strong>de</strong> celle d' une anche. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> est réalisée uniquement en statique.La poutre est supposée encastrée, chargée uniformément, <strong>de</strong> longueur L, d' épaisseur e p0 à<strong>la</strong> base <strong>et</strong> d' épaisseur e p1 à l' extrémité (e p1 < e p0 ) (cf. Figure A-8).yProfil du becxep0Poutreep1Figure A-8: Modélisation du système bec anche par une poutre isotrope encastrée <strong>de</strong> sectionvariable sur un profil circu<strong>la</strong>ire.Son moment d' inertie est alors une fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur, il s' écrit :Ia( x)=b. e ( x)p123La flèche <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te poutre est exprimée par :________________________________________________________________________A-19


Annexe A.___________________________________________________________________________y( L)=E ea p046L3 ep( 1−1 )ep03ΛΝΜ1+e3epe e e1 p p pln(1 5) +1 1− (1 2) ∆ p .− e e 2 e 2 ep0 p1p0p0p0ΟΘΠUne approximation <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbure <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te poutre se déduit <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge appliquée par :Cp( x)=2 3 2b( L − x)6L ( L − x)∆p=E I xepa. a ( )Eaep ( L − x( 1−))ep0 3 1 03∆pL' étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te courbure en fonction du rapport ep1/ep0 montre qu' il existe une limitepour <strong>la</strong>quelle c<strong>et</strong>te poutre ne pourra pas s' enrouler sur un profil circu<strong>la</strong>ire (cf. Figure A-9).2ep1/ep01/30 0.2 0.4 0.6 0.8 1x/LFigure A-9 : courbure re<strong>la</strong>tive d' une poutre isotrope encastrée d' épaisseur variant3a p2linéairement <strong>de</strong> e p0 à e p1 . La courbure re<strong>la</strong>tive C r est définie par C x C x E e 0r ( ) = p ( )6∆pL.C<strong>et</strong>te limite est définie par <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> ep/ e1 p : si e e0 p / 11 p


Enroulement d' une poutre encastrée.___________________________________________________________________________nCb( x) = ∑ i.( i −1).aixi=2accès à l' abscisse x 1 .i−2. La détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution <strong>de</strong> l' équation C p (x)=C b (x) donneLa déformée statique en situation d' enroulement peut donc être calculée à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>technique exposée au § III.1. C<strong>et</strong>te déformée est égale à <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s trois hauteursδ1 , δ2 , δ3 va<strong>la</strong>nt respectivement:ni1 = yb( x1)= ∑aix1i=0ndy−2 = L − xb( x)i( 1)= ( L − x1). ∑ i.aix1 1dx x=x1i=1δδ6Lδ1 43 =1 3 epEepx 1−1 ep0( ) ( )3ΛΝΜ( L − x )avec ep ( x1)= ep +1 ( ep − ep) .1 L 0 13epe11p15 epΜ+ln( +1−e ( x ) − e e ( x ) ) 2 e ( x )p1 p1p1p1121ΟpΘΠep1 2(e ( x ) ) ∆ ,pLa résolution numérique <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> problème donne accès à <strong>la</strong> non-linéaritéd' enroulement existant pour une poutre à section variant linéairement en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>longueur <strong>et</strong> un profil connu.A.IV. Application aux Simu<strong>la</strong>tions numériques dans un cas simple : <strong>la</strong> poutre a sectionconstante s' enrou<strong>la</strong>nt sur un profil circu<strong>la</strong>ire.A.IV.1. Modèle basses fréquences.La détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> non-linéarité d' enroulement en statique définie par l' équation (A-26) nous perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> redéfinir le modèle "basses fréquences" exposé au paragraphe II.3 <strong>de</strong> <strong>la</strong>première partie à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> nouvelles équations. En eff<strong>et</strong>, le comportement <strong>de</strong> l' anche, vuecomme un ressort à rai<strong>de</strong>ur variable, s' écrit dans le cadre du modèle "basses fréquences" :4bLy = ( p − Pa) Pa p P8E I− ≤ lima a2L EyaIa1= − −2R22bR ( p − P )bbaPa − p ≥ Plim________________________________________________________________________A-21


Annexe A.___________________________________________________________________________E Ioù P lim = 2 a abR L2 . Sachant que 1µ ωb4bLL= <strong>et</strong> H ≈8E I 22a a a adébit entrant dans le bec s' écrit (cf. Figure A-10) :U = b2P p p − P aa − + Hρ2µ aωPpa − ≤a2U = b2 22 µ aωaHPpPa− p ≥ ,ρ 4 P − p2a2R b, l' équation représentant leoù P p est <strong>la</strong> pression d' alimentation <strong>de</strong> p<strong>la</strong>quage définie par P= µ ω 2 H.p a a2e-4Débit U [m3/s]0Pb=Pa-PpPa-1/2PpPa-1,5e-4-5000 0 3000Pression p [Pa]Figure A-10: Non linéarité pression débit à l' entrée du bec en tenant compte du phénomèned' enroulement <strong>de</strong> l' anche sur le bec vu comme l' enroulement d' une poutre isotrope encastrée<strong>de</strong> section constante sur un profil circu<strong>la</strong>ire (trait gras : sans enroulement, trait fin : avec2enroulement). Les paramètres d' anche sont : µ a = 0, 0231 kg / m , ωa = 20000 rad / s,b = 12 mm. L' ouverture du bec est H=0,4 mm.N.B. il est important <strong>de</strong> noter que ce modèle conduit à l' évaluation d' un débit toujoursdifférent <strong>de</strong> zéro, quel que soit <strong>la</strong> pression existant dans le bec. La prise en compte <strong>de</strong>sphénomènes visqueux est alors nécessaire pour construire un modèle plus réaliste aux faiblesouvertures.A.IV.2. Simu<strong>la</strong>tions numériques : utilisation du modèle d' enroulement quasi statique.Le modèle analytique établi à partir <strong>de</strong> l' étu<strong>de</strong> du comportement d' une poutre encastrée àsection constante s' enrou<strong>la</strong>nt sur un profil circu<strong>la</strong>ire conduit à exprimer le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>l' extrémité <strong>de</strong> l' anche à l' ai<strong>de</strong> d' un oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent à <strong>la</strong> position <strong>de</strong>________________________________________________________________________A-22


Enroulement d' une poutre encastrée.___________________________________________________________________________l' extrémité <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te anche (cf. § A.III.2.3.). En situation d' enroulement, les paramètres <strong>de</strong> c<strong>et</strong>oscil<strong>la</strong>teur sont <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression appliquée à l' anche. Nous montrons au §A.III.2.3. que <strong>la</strong> pulsation propre équivalente est une fonction croissante <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression. Enfonctionnement normal (jeu d' une note), l' anche oscille <strong>et</strong> s' enroule sur le bec à une pério<strong>de</strong>i<strong>de</strong>ntique à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression dans le bec. La pulsation propre équivalente <strong>de</strong> l' anche estalors une fonction périodique du temps.L' application d' un tel modèle à <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique décrite dans <strong>la</strong> partie B <strong>de</strong> cemémoire est alors possible en calcu<strong>la</strong>nt, à chaque instant n∆T, les valeurs <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong>l' oscil<strong>la</strong>teur équivalent à l' anche à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur libre <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre L 1 . Cependantl' emploi <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te technique nécessite <strong>de</strong> prendre quelques précautions.L' évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur libre L 1 à l' instant n∆T ne peut être réalisée qu' à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong>connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression à l' instant (n-1)∆T, <strong>la</strong> pression à l' instant n∆T étant l' inconnue duproblème. Les considérations <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième partie <strong>de</strong> ce mémoire <strong>la</strong>issent penser que c<strong>et</strong>teapproximation peut conduire à <strong>de</strong>s résultats surprenants, notamment pour <strong>de</strong> faiblesfréquences d' échantillonnage.Nous montrons dans <strong>la</strong> partie B (§ IV) que <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique d' un filtre du secondordre (oscil<strong>la</strong>teur harmonique) est réalisable à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéaire corrigée.C<strong>et</strong>te simu<strong>la</strong>tion perm<strong>et</strong> alors d' obtenir une anche numérique dont les caractéristiques sontproches <strong>de</strong> l' anche analogique. Ces caractéristiques sont d' ailleurs quasi i<strong>de</strong>ntiques pour <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>s fréquences d' échantillonnage. Dans le cas où <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion est réalisée à partird' impédances mesurées, <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage est re<strong>la</strong>tivement peu élevée vis à vis<strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence propre <strong>de</strong> l' anche. Ceci conduit à créer, en situation d' enroulement, <strong>de</strong>soscil<strong>la</strong>teurs harmoniques (ou anches) numériques dont les caractéristiques différentnotablement <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> l' anche analogique.En nous référant au principe <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion exposé à <strong>la</strong> partie B <strong>de</strong> ce mémoire, nouspouvons estimer les réponses fréquentielles <strong>de</strong>s anches numériques en situationd' enroulement à chaque instant n∆T pour une fréquence d' échantillonnage peu élevée à partir<strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéaire corrigée (cf. figure A-11).________________________________________________________________________A-23


Annexe A.___________________________________________________________________________6e-07A4e-07dép<strong>la</strong>cement[m/Pa]2e-076e-0700 5000fréquence [Hz]Bdép<strong>la</strong>cement[m/Pa]4e-072e-076e-0700 5000fréquence [Hz]C4e-07dép<strong>la</strong>cement[m/Pa]2e-0700 5000fréquence [Hz]Figure A-11: réponses fréquentielles <strong>de</strong>s divers oscil<strong>la</strong>teurs harmoniques équivalents (trait :analogiques, + : discr<strong>et</strong>s) en situation d' enroulement. Cas A : à l' instant n∆T, <strong>la</strong> pressionappliquée est égale à <strong>la</strong> pression limite avant enroulement (p = P lim ) : il y a débutd' enroulement. Cas B : à l' instant (n+1) ∆T, p = 2Plim : il y a enroulement "moyen". Cas C :à l' instant (n+2)∆T, p= 4Plim : il y a enroulement "important". Les paramètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutresont : Longueur L=10 mm, <strong>la</strong>rgeur b : 12 mm, épaisseur e p =0,1 mm, Module d' YoungE a = 2 10 11 . Pa, masse volumique ρ a = 500 kg / m 3 . La fréquence d' échantillonnage estF ech = 10 kHz.L' application d' un tel modèle à <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion numérique conduit à modifierl' amortissement <strong>de</strong> l' anche numérique au fur <strong>et</strong> à mesure qu' elle s' enroule. C<strong>et</strong> amortissementest alors une fonction décroissante <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression appliquée.L' utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation bilinéaire non corrigée provoque, quant à elle, undéca<strong>la</strong>ge fréquentiel entre fréquence <strong>de</strong> résonance analogique <strong>et</strong> numérique. Lors <strong>de</strong>l' enroulement <strong>la</strong> fréquence propre <strong>de</strong> l' anche numérique est alors une fonction croissante <strong>de</strong><strong>la</strong> pression appliquée, différente cependant du comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence propreanalogique. La caractéristique d' enroulement "numérique" est différente <strong>de</strong> <strong>la</strong> caractéristique________________________________________________________________________A-24


Enroulement d' une poutre encastrée.___________________________________________________________________________analogique (cf. Figure A-12). Dans ce cas l' amortissement <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur numérique n' est,par contre, pas modifié <strong>de</strong> façon aussi brutale que pour <strong>la</strong> transformation bilinéaire corrigée.22000Pulsation propre[rad/s]1800014000100000 P lim6000pression [Pa]Figure A-12: Caractéristiques non linéaires pression-fréquence propre <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre (trait:analogique, + : numérique). Les paramètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre sont : Longueur L=10 mm, <strong>la</strong>rgeurb=12 mm, épaisseur e p =0,1 mm, Module d' Young E a = 2. 10 11 Pa, masse volumiqueρ a = 500 kg / m 3 . La fréquence d' échantillonnage est F ech = 10 kHz.Seule l' utilisation d' une gran<strong>de</strong> fréquence d' échantillonnage peut conduire à une simu<strong>la</strong>tionnumérique reproduisant le modèle analogique correctement. Le modèle d' enroulement peutdonc être facilement imp<strong>la</strong>nté à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> synthèse, pour lesquelles <strong>la</strong> fréquenced' échantillonnage est en général fixée par le système <strong>de</strong> travail à <strong>de</strong>s valeurs élevées <strong>et</strong>correspondant à <strong>de</strong>s standards audio (22.05 kHz, 32 kHz). Son utilisation lors <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tionseffectuées à partir <strong>de</strong> mesures d' impédance s' avère plus délicate !________________________________________________________________________A-25


ANNEXE B :METHODES NUMERIQUESAPPLIQUEES A LA DESCRIPTION DUCOMPORTEMENT DE L'ANCHE DANSLE DOMAINE DISCRET.


Métho<strong>de</strong>s numériques.___________________________________________________________________________B.I. Introduction.Dans le modèle élémentaire décrit au paragraphe III.2. <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie A, l'anche est assimilée àun oscil<strong>la</strong>teur harmonique dont le mouvement peut être décrit par :ddt⎛ ξ⎜⎝ U&dX( t)dt⎛(t) ⎞ ⎜ 0⎟ = ⎜(t) ⎠ ⎜ 2⎝− ωa.S1⎞⎟⎛ ξ⎟⎜⎟⎝U⎠(t) ⎞⎛⎜⎟ + Sa.p(t0(t) ⎜⎠⎝ µ aa aS)aaaa − ga⎞⎟⎟, soit (B-1)⎠& &= M . X( t) + P( t)(B-2)aoù⎛1 ⎞⎜ 0 ⎟M a = ⎜ Sa⎟ <strong>et</strong>⎜ 2 ⎟⎝−Saωa− ga⎠⎛ ⎞=⎜ S ⎟a p(t0P & (t) )⎜ ⎟.⎝ µ a ⎠La <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> son comportement dans le domaine discr<strong>et</strong> peut être réalisée à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>différentes approximations conduisant à différentes "anches discrètes". Nous présentons dansc<strong>et</strong>te annexe, quelques métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> filtrage numérique c<strong>la</strong>ssiques que nous n'avons paschoisies pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion mais qui conduisent à <strong>de</strong>s systèmes auto-oscil<strong>la</strong>nts discr<strong>et</strong>s dontles solutions diffèrent <strong>de</strong>s solutions exactes par leurs fréquences fondamentales <strong>et</strong> leur spectre.Nous présentons donc ci-<strong>de</strong>ssous le principe général <strong>de</strong> ces techniques numériques <strong>et</strong>rappelons leur stabilité. Nous montrons, <strong>de</strong> plus, l'influence <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s sur les anchesdiscrètes puis sur <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>et</strong> l'amplitu<strong>de</strong> du fondamental <strong>de</strong> <strong>la</strong> pressionobtenue par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> générale <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion (utilisant non pas <strong>la</strong> transformation bilinéairemais ces métho<strong>de</strong>s) présentée à <strong>la</strong> partie B <strong>de</strong> ce mémoire. Nous terminons en donnant leséquations aux différences finies perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> calculer le dép<strong>la</strong>cement <strong>et</strong> le débit d'anche pourchacune <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s énumérées.B.II. Quelques techniques c<strong>la</strong>ssiques <strong>de</strong> filtrage numérique.B.II.1. Principe général.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'échantillonnage <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse impulsionnelle.Lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformation d'un filtre analogique en filtre numérique, <strong>la</strong> première idéeconsiste à échantillonner régulièrement <strong>la</strong> réponse impulsionnelle du filtre analogique. Dansce cas, <strong>la</strong> réponse impulsionnelle du filtre discr<strong>et</strong> h d [n] s'écrit :h n = ∆T. h ( n∆T), (B-3).daoù h a (t) représente <strong>la</strong> réponse impulsionnelle du filtre analogique._________________________________________________________________________B-1


Annexe B.___________________________________________________________________________Oppenheim (1975) montre que c<strong>et</strong>te technique n' est adaptée qu' aux filtres à ban<strong>de</strong> limitée pourlesquels le phénomène <strong>de</strong> repliement ne vient pas biaiser <strong>la</strong> réponse du filtre numérique. En cequi concerne le filtre analogique décrivant le mouvement <strong>de</strong> l' anche, sa réponseimpulsionnelle s' écrit :Mhat e at( ) = (B-4)La réponse impulsionnelle du filtre discr<strong>et</strong> s' écrit alors :h n = ∆T.edM a . n∆T(B-5)Conception d' un filtre discr<strong>et</strong> par équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong> dérivée.La <strong>de</strong>uxième façon <strong>de</strong> construire un filtre discr<strong>et</strong> à partir <strong>de</strong> l' équation (B-1) représentant&ledX ( t )mouvement <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur équivalent à l' anche consiste à remp<strong>la</strong>cer <strong>la</strong> dérivée par unedtéquation aux différences finies. C<strong>et</strong>te approximation peut être réalisée entre autres <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxmanières :- dérivée à droite ( ou progressive) :&& &dX( t) &( 1)X n + 1 − X n⇔ ∇ d =dt∆Tt=n∆T(B-6)- dérivée à gauche ( ou rétrogra<strong>de</strong>) :&&dX( t) &( ) X n⇔ ∇ g =dtt=n∆T&− X n −1 1∆T(B-7).En appliquant ces <strong>de</strong>ux expressions à l' équation (B-2), il vient respectivement :<strong>et</strong>& & & &X n + 1 = X n + ∆T. M . X n + ∆T. P n(B-8)a& & & &X n = X n − 1 + ∆T. M . X n + ∆T. P n(B-9)aLa première expression est dite explicite : <strong>la</strong> variable & X n +1 est déterminée par <strong>la</strong>connaissance <strong>de</strong>s instants antérieurs. La <strong>de</strong>uxième expression est, quant à elle, implicite.B-2________________________________________________________________________


Métho<strong>de</strong>s numériques.___________________________________________________________________________B.II.2. Stabilité.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' échantillonnage <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse impulsionnelle.C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> exprime directement <strong>la</strong> réponse impulsionnelle du système discr<strong>et</strong> à partir<strong>de</strong>s échantillons équidistants dans le temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse impulsionnelle analogique. Lesystème discr<strong>et</strong> obtenu est par conséquent stable.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong> dérivée.En utilisant <strong>la</strong> technique présentée au paragraphe IV.3.2 <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie B, les ouvragesspécialisés (Oppenheim, 1975 ; Kundt, 1980) montrent que :• <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong> dérivée à gauche (rétrogra<strong>de</strong>) est stable;• <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong> dérivée à droite (progressive) est stable si <strong>la</strong> fréquenced' échantillonnage est suffisamment élevée en fonction <strong>de</strong>s paramètres du filtre. Par exemple, ilest aisé <strong>de</strong> montrer que l' anche numérique obtenue par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong>adérivée à droite est stable si Fech≥ ω 2(Gazengel <strong>et</strong> coll., 1994b).gaB.II.2. Réponse en fréquences <strong>de</strong>s anches numériques équivalentes.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' échantillonnage <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse impulsionnelle.La réponse fréquentielle du filtre discr<strong>et</strong> décou<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te technique s' écrit sous <strong>la</strong> forme<strong>de</strong> <strong>la</strong> somme du spectre analogique initial <strong>et</strong> <strong>de</strong>s spectres repliés (Oppenheim, 1975) :∞jω ωHd( e ) Ha( jT jk 2π= ∑ + )∆ ∆Tk=−∞(B-10).Dans l' intervalle <strong>de</strong> fréquence [0,F ech /2], une approximation <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te réponse peut être écritesous <strong>la</strong> forme :jω ω ωHd( e ) Ha( j ) Ha( jT T j 2π= + − ) , (B-11)∆ ∆ ∆Ten supposant que H a (jω) tend vers zéro pour les hautes fréquences, ce qui est vrai dans le casdu modèle d' anche considéré ici. C<strong>et</strong>te réponse représente alors <strong>la</strong> contribution du spectreoriginal <strong>et</strong> du spectre replié. Nous présentons l' exemple <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teurharmonique à <strong>la</strong> Figure B-1._________________________________________________________________________B-3


Annexe B.___________________________________________________________________________8e-73.142.366e-71.57Amplitu<strong>de</strong> [m/Pa]0.794e-7Phase [rad]0.00-0.782e-700 2500 5000 7500 10000Fréquence [Hz]-1.57-2.35-3.140 2500 5000 7500 10000Fréquence [Hz]Figure B-1 : repliement résultant <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' échantillonnage <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponseimpulsionnelle. (trait : spectre analogique, + : spectre "replié"). La réponse <strong>de</strong> l' anchenumérique est égale à <strong>la</strong> somme du spectre initial <strong>et</strong> du spectre replié. La souplesse (inverse <strong>de</strong><strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur) statique <strong>de</strong> l' anche numérique <strong>de</strong>vient inférieure à celle <strong>de</strong> l' anche analogique.Le phénomène <strong>de</strong> repliement apparaît n<strong>et</strong>tement aux basses fréquences, créant ainsi uneanche discrète dont <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur est beaucoup plus importante que celle <strong>de</strong> l' anche analogique.Dans ce cas, <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil <strong>de</strong> l' instrument numérique s' avère plus élevée que <strong>la</strong> pression<strong>de</strong> seuil réelle. Il est d' ailleurs important <strong>de</strong> noter que <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur équivalente <strong>de</strong> l' anchediscrète, <strong>et</strong> donc <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> seuil (définie au paragraphe III.1 <strong>de</strong> <strong>la</strong> première partie) dépend<strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage.8e-7π6e-7Amplitu<strong>de</strong> [m/Pa]4e-7Phase [rad]02e-700 2500 5000 7500 10000Fréquence [Hz]−π0 2500 5000 7500 10000Fréquence [Hz]Figure B-2 : réponse fréquentielle H d ξ a<strong>de</strong> l' anche numérique obtenue par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>l' échantillonnage <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse impulsionnelle, (trait : analogique, + : numérique).Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong> dérivée à gauche (rétrogra<strong>de</strong>).Pour c<strong>et</strong>te technique, Kundt (1980) montre qu' il est possible d' établir une équivalence entrele domaine <strong>de</strong> Lap<strong>la</strong>ce <strong>et</strong> le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s z par :1 zs = − − 1. (B-12).∆TB-4________________________________________________________________________


Métho<strong>de</strong>s numériques.___________________________________________________________________________La matrice <strong>de</strong> transfert discrète peut alors se déduire aisément <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> transfertanalogique par :Hd(z) = H a (s)1−z−1s=∆T1−1= ∆T⎡(1− z−) − ∆T.M ⎤⎢⎣a ⎥⎦(B-13).Il est intéressant <strong>de</strong> noter que :H d ( z) = z. H AD 1 ( z), (B-14).où HAD1 ( z) est <strong>la</strong> réponse du filtre obtenu par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d' Adams à l' ordre 1 (cf. § IV.4.1,partie B)Les fonctions <strong>de</strong> transfert discrètes Hξ ( z )<strong>et</strong> H dUd aa( z ) s' écrivent alors :ξ 11Ha (z)d ξ (z) = =(B-15),a p(z) µ a 12⎡g z11 z a (1−−− ⎤ − )⎢ ⎥ ++ ω2T ∆Ta⎢ ∆⎣⎥⎦U (z) S (1 z1)H (z)a a−−dU = =(B-16).a p(z) µ a 12⎡1− z− ⎤⎢⎣ ⎥⎦+ g z1) T2a (1 −−+ ∆ ω∆TaEn posant z e j T = ω∆ , les fonctions <strong>de</strong> transfert ci-<strong>de</strong>ssus peuvent être comparées aux réponsesfréquentielles <strong>de</strong> l' anche analytique (cf. Figure B-3).8e-7π6e-7Amplitu<strong>de</strong> [m/Pa]4e-7Phase [rad]02e-700 2500 5000 7500 10000Fréquence [Hz]0 2500 5000 7500 10000Fréquence [Hz]Figure B-3 : Réponse fréquentielle H d ξ a<strong>de</strong> l' anche numérique obtenue par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong> dérivée, (trait : analogique, + : numérique)._________________________________________________________________________B-5−π


Annexe B.___________________________________________________________________________La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong> dérivée à gauche donne naissance à une anche discrètedont <strong>la</strong> réponse fréquentielle est proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse analogique seulement aux bassesfréquences. La réponse en amplitu<strong>de</strong> montre qu' un amortissement très exagéré existe. En eff<strong>et</strong>,le pic <strong>de</strong> résonance <strong>de</strong> l' anche discrète présente un coefficient <strong>de</strong> qualité beaucoup plus faibleque celui du système analogique.B.III. Influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique r<strong>et</strong>enue sur les caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression calculée.Nous présentons dans ce paragraphe l' influence <strong>de</strong>s techniques numériques stables sur <strong>la</strong>pression calculée à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> résolution proposée au paragraphe VII.1. <strong>de</strong> <strong>la</strong>partie B (en utilisant non pas <strong>la</strong> transformation bilinéaire mais <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> étudiée).Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' échantillonnage <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse impulsionnelle.L' application <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> à <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> résolution proposée à <strong>la</strong> partie B <strong>de</strong> cemémoire fait que les auto-oscil<strong>la</strong>tions du système numérique ne sont possibles que si <strong>la</strong>rai<strong>de</strong>ur équivalente <strong>de</strong> l' anche numérique est corrigée afin <strong>de</strong> compenser les eff<strong>et</strong>s durepliement. Si tel n' est pas le cas, même <strong>de</strong> très gran<strong>de</strong>s fréquences d' échantillonnage ≈ ( 100kHz) ne perm<strong>et</strong>tent pas au système d' osciller.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong> dérivée à gauche.L' utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong> dérivée conduit à réaliser un systèmediscr<strong>et</strong> auto-oscil<strong>la</strong>nt dont <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression est en bon accord aveccelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression obtenue par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d' équilibrage harmonique (cf. figures B-4).B-6________________________________________________________________________


Métho<strong>de</strong>s numériques.___________________________________________________________________________Fréquence<strong>de</strong> jeu[cent].Référence:premièrefréquence <strong>de</strong>résonancedurésonateuréquivalent.543210-18658 15802 23968 32136 43369-2-3-4-5EquilibrageharmoniqueEquivalence <strong>de</strong><strong>la</strong> dérivée.Fréquence d' échantillonnage [Hz].Figure B-4a : évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence <strong>de</strong> jeu du signal <strong>de</strong>pression calculé en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence d' échantillonnage pourl' anche numérique obtenue par <strong>la</strong>métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong>dérivée (P a =1400 Pa). Lerésonateur équivalent est celuidont l' impédance d' entrée estl' impédance du résonateur enparallèle avec l' impédanced' anche.Fréquence<strong>de</strong> jeu[cent].Référence:premièrefréquence <strong>de</strong>résonancedurésonateuréquivalent.543210-18658 15802 23968 32136 43369-2-3-4-5EquilibrageharmoniqueEquivalence <strong>de</strong><strong>la</strong> dérivéeFréquence d' échantillonnage [Hz]Figure B-4b : Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence <strong>de</strong> jeu du signal <strong>de</strong>pression calculé en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence d' échantillonnage pourl' anche numérique obtenue par <strong>la</strong>métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong>dérivée (P a =1800 Pa). Lerésonateur équivalent est celuidont l' impédance d' entrée estl' impédance du résonateur enparallèle avec l' impédanced' anche.Fréquence<strong>de</strong> jeu[cent].Référence:premièrefréquence <strong>de</strong>résonancedurésonateuréquivalent.181614121086420EquilibrageharmoniqueEquivalence <strong>de</strong><strong>la</strong> dérivée.8658 15802 23968 32136 43369Fréquence d' échantillonnage [Hz]Figure B-4c : Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence <strong>de</strong> jeu du signal <strong>de</strong>pression calculé en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence d' échantillonnage pourl' anche numérique obtenue par <strong>la</strong>métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong>dérivée (P a =2500 Pa). Lerésonateur équivalent est celuidont l' impédance d' entrée estl' impédance du résonateur enparallèle avec l' impédanced' anche._________________________________________________________________________B-7


Annexe B.___________________________________________________________________________Cependant une analyse <strong>de</strong> l' évolution <strong>de</strong> l' amplitu<strong>de</strong> du fondamental en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>fréquence d' échantillonnage (cf. figure B-5) montre que l' anche discrète issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong><strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong> dérivée possè<strong>de</strong> un amortissement trop important.B-8________________________________________________________________________


Métho<strong>de</strong>s numériques.___________________________________________________________________________Différence <strong>de</strong>l' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sfondamentauxobtenusrespectivementpar simu<strong>la</strong>tiontemporelle <strong>et</strong>équilibrageharmonique[dB].0-2-4-6-8-10-12Fréquence d' échantillonnage [Hz]8658 15802 23968 32136 43369Figure B-5a: Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>différence d' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sfondamentaux <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong>pression calculésrespectivement par simu<strong>la</strong>tiontemporelle <strong>et</strong> équilibrageharmonique pour l' anchenumérique obtenue par <strong>la</strong>métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong>dérivée (Pa = 1400 Pa).Différence <strong>de</strong>l' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sfondamentauxobtenusrespectivementpar simu<strong>la</strong>tiontemporelle <strong>et</strong>équilibrageharmonique[dB].0-0,05-0,1-0,15-0,2-0,25-0,3-0,358658 15802 23968 32136 43369Figure B-5b: Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>différence d' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sfondamentaux <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong>pression calculés respectivementpar simu<strong>la</strong>tion temporelle <strong>et</strong>équilibrage harmonique pourl' anche numérique obtenue par <strong>la</strong>métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong>dérivée (Pa = 1800 Pa).Fréquence d' échantillonnage [Hz]Différence <strong>de</strong>l' amplitu<strong>de</strong><strong>de</strong>sfondamentauxobtenusrespectivement parsimu<strong>la</strong>tiontemporelle <strong>et</strong>équilibrageharmonique[dB].-0,2-0,4-0,6-0,8-1-1,28658 15802 23968 32136 433690Fréquence d' échantillonnage [Hz]Figure B-5c: Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>différence d' amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sfondamentaux <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong>pression calculés respectivementpar simu<strong>la</strong>tion temporelle <strong>et</strong>équilibrage harmonique pourl' anche numérique obtenue par <strong>la</strong>métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong>dérivée (Pa = 2500 Pa).Il est intéressant <strong>de</strong> noter que les différences obtenues entre <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion temporelle <strong>et</strong>l' équilibrage harmonique sont importantes pour <strong>de</strong> faibles pressions d' alimentation. Pour <strong>de</strong>_________________________________________________________________________B-9


Annexe B.___________________________________________________________________________gran<strong>de</strong>s pressions d' alimentation, l' anche numérique obtenue par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence<strong>de</strong> <strong>la</strong> dérivée ne vient pas biaiser les résultats <strong>de</strong> simu<strong>la</strong>tion temporelle.B.IV. Equations aux différences finies pour les diverses techniques numériquesprésentées.Le système d' équations (B-1) modélisant le comportement <strong>de</strong> l' anche se traduit, dans ledomaine discr<strong>et</strong> par :⎛ ξ⎜⎝ Uaa[ n]⎞ ⎛ M11M12⎞⎛0 ⎞ ⎛ ξa [ ] [ ] ⎟ ⎞⎟ =⎜⎟⎜⎟ + ⎜0n⎠ ⎝M21M22⎠⎝pn ⎠ ⎝Ua 0 ⎠. (B-16)La discrétisation <strong>de</strong> l' équation différentielle représentant le mouvement <strong>de</strong> l' anche s' écrit donc:⎪⎧ξa⎨⎪⎩U[ n] = ξa+ M .p[ n]0 12[ n] = U + M .p[ n]aa 022(B-17)Le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> l' anche y[n] est déduit <strong>de</strong> ξ a n par:⎧⎪y⎪⎨⎪y⎪⎩[ n] = ξ [ n]aP−aµ ω[ n] = y + M .p[ n],012a2ay0= ξa0P−aµ ωa2a(B-18)Pour chacune <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> discrétisation exposées au paragraphe IV <strong>de</strong> <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> partie<strong>de</strong> ce mémoire, il vient :Métho<strong>de</strong> d' Adams du premier ordre.ξaU[ n] = (1 + g ∆T).ξ [ n −1] + .U [ n −1] + .p[ n −1]a2[ n] [ ] [ ]a= − ∆T.Sω . ξ n −1+ U n −1+ .p[ n −1]∆ = 1+g1 ⎪⎧⎨∆ ⎪⎩1 ⎧⎨∆ ⎩aa∆T+ ωa2aa∆T2aa∆TSaaa∆Tµaa∆T.Sµ2⎪⎫⎬ = ξ⎪⎭⎫⎬ = U⎭a 0a 0, M, M1222= 0.= 0B-10________________________________________________________________________


Métho<strong>de</strong>s numériques.___________________________________________________________________________Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' équivalence <strong>de</strong> <strong>la</strong> dérivée.ξaU[ n] = (1 + g ∆T).ξ [ n −1] + .U [ n −1] + .p[ n]aa 0Ur02[ n] [ ] [ ]a= − ∆T.Sω . ξ n −1+ U n −1+ .p[ n]∆ = 1+gξ1 ⎪⎧⎨∆ ⎪⎩1 ⎧⎨∆ ⎩a1 ⎧= ⎨(1+ g∆ ⎩1=∆aa∆T+ ω2a[ n −1] + .U [ n −1]2{ − ∆T.Sω . ξ [ n −1] + U [ n −1]},aaaa∆T∆T).ξTransformation bilinéaire.ξa1 ⎪⎧⎨∆ ⎪⎩2aaaa∆TSaa∆TSaaaa∆Tµaa∆T.Sµ2⎫ 1 ∆T⎬,M12=⎭ ∆ µ a1 ∆T.SMa22 =∆ µa[ n] = (1 + g − ). ξ [ n −1] + .U [ n −1] + .(p[ n] + p[ n − ]a∆T22 2ω ∆T1 ⎪⎧Ua⎨ a a a∆ ⎪⎩2∆T2 ∆T∆ = 1+ga+ ωa2 42 21 ⎪⎧∆Tωa∆Tξa 0 = ⎨(1+ ga− ). ξa∆ ⎪⎩2 44a2aa[ n] = − ∆T.Sω . ξ [ n −1] + (1 − g − )U [ n −1] + .(p[ n] + p[ n − ]a∆T2∆TSa∆TSaa⎪⎫⎬⎪⎭⎫⎬⎭[ n −1] + .U [ n −1] + p[ n −1]2 21 ⎪⎧2∆Tωa∆T∆T.Sa ⎪⎫1 ∆T.SaUa= T.S a a . a [ n 1] (1 ga)Ua[ n 1] p[ n 1], M0⎨− ∆ ω ξ − + − −− + − ⎬ 22 =∆ ⎪⎩2 42µa ⎪⎭∆ 2µaTransformation bilinéaire corrigée.ωac⎡ω= tan∆T⎢⎣µ µ ω ac = aωωgac= gaω2 a2a2acaca∆T⎤2⎥⎦aa2 2ω ∆T4a22∆T4µa2∆T4µa∆T.S2µa⎪⎫1 ) ⎬⎪⎭2⎪⎫1 ∆T⎬,M12=⎪⎭∆ 4µa⎪⎫1 ) ⎬⎪⎭_________________________________________________________________________B-11


Annexe B.___________________________________________________________________________ξa1 ⎪⎧⎨∆ ⎪⎩∆Tac22 2∆T[ ]acn = (1 + g − ). ξ [ n −1] + .U [ n −1] + .(p[ n] + p[ n − ]1 ⎪⎧Ua⎨ a ac a∆ ⎪⎩2∆T2 ∆T∆ = 1+gac+ ωac2 42 21 ⎪⎧∆Tωac∆Tξa 0 = ⎨(1+ gac− ). ξa∆ ⎪⎩2 4ω4a∆Tac2∆TSa2aca[ n] = − ∆T.Sω . ξ [ n −1] + (1 − g − )U [ n −1] + .(p[ n] + p[ n − ]∆TSaω2∆T4µac[ n −1] + .U [ n −1] + p[ n −1]2⎪⎫1 ∆T⎬,M12=⎪⎭∆ 4µac2 21 ⎪⎧2∆Tωac∆T∆T.Sa ⎪⎫1 ∆T.SaUa= T.S a ac . [ n 1] (1 gac)Ua[ n 1] p[ n 1], M0⎨− ∆ ω ξ − + − −− + − ⎬ 22 =∆ ⎪⎩2 42µac ⎪⎭∆ 2µacaa2 2∆T42∆T4µaca∆T.S2µac⎪⎫1 ) ⎬⎪⎭⎪⎫1 ) ⎬⎪⎭Echantillonnage <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse impulsionnelle.ξaU[ ]an = e 2 (cosβ∆T+ sin β∆T).ξ [ n −1] + .U [ n −1]ag a− ∆T⎧⎨⎩g a− ∆T⎪⎧⎨⎪⎩Sω2g2βsin β∆TβS∆TS[ ]a a[ ]a[ ]an = e 2 − ( sinβ∆T).ξ n −1+ (cosβ∆T− sinβ∆T).Un −1+ .p[ n]βaaag2βa⎫⎬ = ξ⎭aa 0, M12⎪⎫⎬⎪⎭= 0.µaβ =Ua 0ω2a= ega−42g a− ∆T2⎪⎧S(aω⎨−⎪⎩β2asin β∆T).ξag∆TS[ n 1] (cos Tasin T).U [ n 1] , Ma− + β∆ − β∆ − = .2βa⎪⎫⎬⎪⎭22µaB-12________________________________________________________________________


ANNEXE C :DISPOSITIFS EXPERIMENTAUX.TABLATURES DE LA CLARINETTE ETDU SAXOPHONE ALTO.


Le pont d'impédance.___________________________________________________________________________ANNEXE C1.Le pont d'impédance.Le pont d'impédance peut être décrit schématiquement comme un système possédant uneentrée pour le signal d'excitation <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux sorties e 1 , e 2 représentatives <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge acoustiqueà mesurer. Il faut remarquer que l'entrée peut être considérée comme l'une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux sorties. Sile système <strong>de</strong> mesure est linéaire (c'est à dire si <strong>la</strong> pression <strong>et</strong> le débit sont liés linéairementaux tensions e 1 <strong>et</strong> e 2 ), <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre e 1 <strong>et</strong> e 2 s'écrit (Kergomard <strong>et</strong> Caussé, 1986 ; Gibiat,1990) :ee2R Z + β=+ Zδ1 1(C1-1)où Z représente l'impédance à mesurer <strong>et</strong> R, β <strong>et</strong> δ trois paramètres <strong>de</strong> calibration dépendant<strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence. Si β <strong>et</strong> δ sont p<strong>et</strong>its, ces paramètres <strong>de</strong> calibration peuvent être interprétéscomme suit : R est <strong>la</strong> réponse au premier ordre, <strong>de</strong>vant être déterminée en amplitu<strong>de</strong> <strong>et</strong> enphase ; β <strong>et</strong> δ sont <strong>de</strong>s coefficients complexes qui influencent respectivement les valeurs <strong>de</strong>sminimums <strong>et</strong> <strong>de</strong>s maximums <strong>de</strong> e2 / e1Ces trois paramètres peuvent être déterminés à l'ai<strong>de</strong> d'une calibration utilisant <strong>de</strong>s tubesfermés (Dalmont <strong>et</strong> Herzog, 1993). Dans certains cas, β <strong>et</strong> δ peuvent être négligés mais c<strong>et</strong>teapproximation induit une erreur sur les valeurs <strong>de</strong>s fréquences <strong>et</strong> <strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s à <strong>la</strong>résonance. Les mesures d'impédances d'entrée d'instruments <strong>de</strong> musique (cf. partie C) sontparticulièrement sensibles à ce problème dans <strong>la</strong> mesure où les fréquences <strong>de</strong> résonancedoivent être déterminées avec une gran<strong>de</strong> précision (au moins 3%, c'est à dire 5 cent). C<strong>et</strong>teprécision implique une calibration précise du paramètre δ <strong>et</strong> une bonne résolutionfréquentielle.Trois types <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> mesure sont essentiellement utilisés. Tout d'abord, les systèmesutilisant une source <strong>de</strong> débit calibrée <strong>et</strong> un unique microphone (Bena<strong>de</strong> <strong>et</strong> Ibisi, 1987).Deuxièmement, <strong>de</strong>s systèmes où le débit acoustique est directement mesuré (par exemple àl'ai<strong>de</strong> d'un fil chaud, Pratt <strong>et</strong> coll., 1977); enfin, <strong>de</strong>s systèmes utilisant au moins <strong>de</strong>uxmicrophones (Chung <strong>et</strong> B<strong>la</strong>ser 1980 ; Gibiat 1990). Tous ces systèmes sont supposés linéaires<strong>et</strong> sont basés sur l'utilisation <strong>de</strong> l'équation (C1-1). Le pont d'impédance utilisé pour réaliser lesmesures présentées dans ce mémoire utilise un transducteur électrostatique comme source <strong>de</strong>débit calibrée (Dalmont <strong>et</strong> Bruneau, 1991). Dans c<strong>et</strong> appareil, les paramètres β <strong>et</strong> δ peuvent_________________________________________________________________________C-1


Annexe C1.______________________________________________________________________être considérés comme <strong>de</strong>s termes correctifs à <strong>la</strong> mesure. Le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure est donné à<strong>la</strong> figure (C1-1).Chargeacoustiqueà mesurermicrophonesource microphonee2Pont d'impédance e1OrdinateurVoltmètre vectorielX Yentrée sinus glissantAmplificateurFigure C1-1 : principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure d' impédance.Ces mesures utilisent en général différents types d' excitation : bruit b<strong>la</strong>nc, bruit rose, sinusglissant. Les mesures que nous réalisons utilisent un sinus glissant, le signal microphoniqueétant analysé à l' ai<strong>de</strong> d' un démodu<strong>la</strong>teur synchrone (voltmètre vectoriel) assurant ainsi unebonne réjection du bruit. La durée <strong>de</strong> chaque mesure est plus importante que si l' on utilisait unbruit b<strong>la</strong>nc (typiquement, <strong>la</strong> mesure d' un doigté nécessite environ trois minutes). Afind' obtenir une bonne précision <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance, nous utilisons unemétho<strong>de</strong> basée sur l' interpo<strong>la</strong>tion d' un pic <strong>de</strong> résonance par un pic <strong>de</strong> Lorentz (Le Roux,1994). C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> résonance à partir d' au moins troispoints. On obtient une précision estimée à environ ±0,1 Hz pour un pas fréquentiel <strong>de</strong>s points<strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> 1 Hz.Les mesures d' impédances d' instruments <strong>de</strong> musique à vent supposent <strong>la</strong> bonne connaissance<strong>de</strong> <strong>la</strong> section d' entrée du résonateur. Celle-ci est facilement définie dans le cas d' instrumentstels que les cuivres même si les lèvres du musicien, p<strong>la</strong>cées à l' intérieur <strong>de</strong> l' embouchure,modifient le volume <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière. Il est cependant plus difficile <strong>de</strong> définir une sectiond' entrée dans le cas d' instruments tels que <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te ou le saxophone. Dans ce cas, nousremp<strong>la</strong>çons le bec, <strong>de</strong> forme complexe, par un cylindre <strong>de</strong> diamètre égal au diamètre intérieurdu bec <strong>et</strong> <strong>de</strong> volume i<strong>de</strong>ntique à celui du bec.Pour comparer précisément divers instruments à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure d' impédance, lesmesures doivent être réalisées rigoureusement <strong>et</strong> <strong>la</strong> température doit toujours être contrôlée :________________________________________________________________________C-2


Le pont d' impédance.___________________________________________________________________________pour toutes les mesures que nous réalisons en chambre anéchoïque, <strong>la</strong> température ne variepas plus <strong>de</strong> ±0,5°.Le principal problème <strong>de</strong> ces mesures est le bouchage <strong>de</strong>s trous <strong>la</strong>téraux du résonateur.Pour nos mesures, ce bouchage est réalisé à l' ai<strong>de</strong> d' é<strong>la</strong>stiques, <strong>de</strong> morceaux <strong>de</strong> liège <strong>et</strong>, pour<strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te, <strong>de</strong> pâte à mo<strong>de</strong>ler. Si aucune précaution n' est prise, <strong>la</strong> reproductibilité <strong>de</strong>srésultats peut être très imparfaite. Un problème i<strong>de</strong>ntique se pose pour le bouchage manuel.C' est pourquoi dans nos campagnes <strong>de</strong> mesure, l' impédance d' entrée <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s doigtésd' un instrument est mesurée en un jour en al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> note <strong>la</strong> plus grave du premier registre à<strong>la</strong> note <strong>la</strong> plus haute du registre. Les mesures d' un doigté <strong>et</strong> <strong>de</strong> son homologue du secondregistre (octave ou douzième) sont réalisées consécutivement : ceci perm<strong>et</strong> d' obtenir <strong>de</strong>serreurs re<strong>la</strong>tives entres les valeurs <strong>de</strong>s résonances <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux doigtés inférieures à 3 cent._________________________________________________________________________C-3


Annexe C2.La bouche artificielle.Quelques auteurs (Mc Ginnis, 1941 ; Backus, 1961, 1963 ; Wilson <strong>et</strong> Beavers, 1974 ; Bak<strong>et</strong> Domler 1987 ; Idogawa <strong>et</strong> coll., 1991, 1993) utilisent <strong>de</strong>s systèmes mécaniques divers pourétudier expérimentalement le comportement <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> musique en situation <strong>de</strong> jeu.Afin d' analyser les auto-oscil<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>s instruments décrits au cours <strong>de</strong> ce mémoire dans <strong>de</strong>sconditions <strong>de</strong> jeu stables, nous avons choisi <strong>de</strong> construire un système semb<strong>la</strong>ble, <strong>la</strong> boucheartificielle. Nous avons conçu <strong>et</strong> réalisé c<strong>et</strong> appareil à partir d' un mécanisme mis au point auLaboratoire d' Acoustique <strong>de</strong> l' Université du Maine par X. Meynial (1987).C2.I. Principe généralLa bouche artificielle est une boîte parallélépipèdique étanche alimentée en air souspression, perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> simuler l' embouchure d' un musicien avec une gran<strong>de</strong> reproductibilité.Elle est constituée d' une cavité parallélépipèdique <strong>de</strong> volume V ≈ 640 mm 3 dont chaque faceest fixée sur une "ossature". Chacune <strong>de</strong>s faces <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te structure est usinée dans du Plexig<strong>la</strong>s<strong>et</strong> est facilement démontable. Ce choix <strong>de</strong> construction donne alors une gran<strong>de</strong> flexibilité ausystème : chaque face peut être remp<strong>la</strong>cée par un système annexe perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> modifier <strong>la</strong>structure globale. Le dispositif est constitué <strong>de</strong> six faces utilisées comme suit (cf. Figure C2-1).La face supérieure supporte un mécanisme perm<strong>et</strong>tant un dép<strong>la</strong>cement précis <strong>et</strong> étanche <strong>de</strong><strong>la</strong> lèvre artificielle dans un p<strong>la</strong>n vertical. Le pas <strong>de</strong> ce mécanisme est fixé à 1 mm/tour. Lalèvre artificielle, d' épaisseur approximative 10 mm, est actuellement réalisée grâce unmatériau <strong>de</strong> type silicone. Le choix <strong>de</strong> ce matériau s' avère très critique <strong>et</strong> détermine <strong>la</strong> facilité<strong>de</strong> jeu <strong>de</strong> l' instrument pour les notes difficiles <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier (par exemple, les notes graves dusaxophone).La face arrière supporte un mécanisme perm<strong>et</strong>tant un dép<strong>la</strong>cement précis <strong>et</strong> étanche <strong>de</strong>l' ensemble bec-anche dans le cas du saxophone ou <strong>de</strong> l' ensemble bec-anche-barill<strong>et</strong> dans le cas<strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te. Pour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te, <strong>la</strong> bouche artificielle que nous avons conçue imposel' utilisation d' un barill<strong>et</strong> spécial, différent du barill<strong>et</strong> original. Toutes les expériences réaliséessur <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te utilisent donc ce barill<strong>et</strong>. Pour les comparaisons entre les fréquences <strong>de</strong>résonance <strong>et</strong> les fréquences <strong>de</strong> jeu, les mesures d' impédances sont effectuées pour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>teéquipée <strong>de</strong> ce nouveau barill<strong>et</strong>. Cependant, les mesures d' impédances <strong>de</strong>stinées à comparer<strong>de</strong>ux c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>tes <strong>de</strong> modèles différents sont réalisées à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s barill<strong>et</strong>s originaux.La face avant comporte une vitre anti-refl<strong>et</strong> montée dans un cadre <strong>de</strong> Plexig<strong>la</strong>s, pouvantperm<strong>et</strong>tre une visualisation <strong>et</strong> une mesure optique du comportement <strong>de</strong> l' anche.


La bouche artificielle.___________________________________________________________________________Une <strong>de</strong>s faces <strong>la</strong>térales comporte quatre connecteurs <strong>de</strong> types B.N.C. étanches perm<strong>et</strong>tant<strong>de</strong> véhiculer les informations nécessaires <strong>de</strong> l' intérieur vers l' extérieur, l' autre face une prise <strong>de</strong>pression statique perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> mesurer <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression d' alimentation.Enfin <strong>la</strong> face inférieure supporte l' admission d' air comprimé.Figure C2.1 : principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouche artificielle. (1) Structure métallique supportant les faces <strong>de</strong>Plexig<strong>la</strong>s, (2) mécanisme <strong>de</strong> positionnement vertical <strong>de</strong> <strong>la</strong> lèvre artificielle, (3) lèvreartificielle, (4) mécanisme <strong>de</strong> positionnement horizontal du bec <strong>et</strong> <strong>de</strong> l' instrument, (5) vitreanti-refl<strong>et</strong>, (6) connecteurs B.N.C., (7) prise <strong>de</strong> pression statique, (8) alimentation en air sec,(9) microphone piezocéramique, (10) résonateur <strong>de</strong> l' instrument.C2.II. EnvironnementCe dispositif est connecté au réseau d' air comprimé via un déten<strong>de</strong>ur perm<strong>et</strong>tant ainsi <strong>de</strong>travailler avec <strong>de</strong>s pressions d' alimentation al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> 0 à 150 mBar (cf. Figure C2-2)._________________________________________________________________________C-1


Annexe C2.___________________________________________________________________________CompresseurDéten<strong>de</strong>urBoucheartificielle instrumentFigure C2.2 : Environnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouche artificielle.C2.III. Les capteurs.La bouche artificielle est actuellement équipée <strong>de</strong> trois capteurs :- Un capteur <strong>de</strong> pression statique dans <strong>la</strong> cavité. Ce capteur est constitué d' un simple tube àeau en U.- Un capteur <strong>de</strong> pression acoustique dans le bec. Celui ci est un microphone piezocéramique.Ses avantages sont les suivants :• linéarité en réponse <strong>et</strong> en phase jusqu' à plus <strong>de</strong> 5 kHz pour <strong>de</strong>s niveaux très élevés (180 dB),• gran<strong>de</strong> robustesse,• p<strong>et</strong>ite taille,• très faible coût.Ce <strong>de</strong>rnier est inséré sur le bec dans un trou <strong>de</strong> 7 mm <strong>de</strong> diamètre. Les fuites entre le bec <strong>et</strong>le microphone sont évitées à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> vernis. Le signal <strong>de</strong> pression mesuré est enregistré àl' ai<strong>de</strong> d' un magnétophone D.A.T. Un traitement <strong>de</strong> signal numérique en perm<strong>et</strong> alors l' analyse(fréquence fondamentale <strong>et</strong> spectre). Parallèlement à ces mesures, <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> jeu estmesurée à l' ai<strong>de</strong> d' un accor<strong>de</strong>ur électronique (T.L.A. Tuning s<strong>et</strong> CTS-4) qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> calculerl' écart <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence fondamentale à <strong>la</strong> gamme tempérée avec une précision <strong>de</strong> 0,5 cent.- Un capteur <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement <strong>et</strong> (ou) <strong>de</strong> vitesse perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> mesurer le comportement d' unpoint <strong>de</strong> l' anche. Celui-ci est un vibromètre <strong>la</strong>ser POLYTEC OFV 3000, p<strong>la</strong>cé face à <strong>la</strong> boîtesuivant <strong>la</strong> configuration décrite à <strong>la</strong> figure (C2-3). Son utilisation n' est pas mentionnée dans cemémoire, mais nous avons réalisé quelques mesures informelles pour tenter d' évaluer lesparamètres équivalents à l' anche. Son utilisation s' avérera sans doute intéressante pour <strong>de</strong>sexpériences futures._________________________________________________________________________C-2


La bouche artificielle.___________________________________________________________________________lèvremiroirrayon <strong>la</strong>serancheVibromètre <strong>la</strong>serpression dép<strong>la</strong>cement, vitesse d'un point<strong>de</strong> l'ancheFigure C2.3 : principe <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> position ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse d' un point particulier <strong>de</strong>l' anche.N.B. Toutes les parties métalliques <strong>de</strong> <strong>la</strong> bouche artificielle sont reliées à <strong>la</strong> masse signal afin<strong>de</strong> minimiser les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> pollution par les rayonnements extérieurs (50 Hz).C2.IV. Critique du dispositif expérimental.L' utilisation d' un tel dispositif perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> conserver une embouchure stable. Cependant,c<strong>et</strong>te machine diffère du musicien par certaines caractéristiques :- L' air utilisé pour ces expériences est à température ambiante (20 °C). Ceci crée unsystème instrument-bouche artificielle jouant "faux" dans le haut <strong>de</strong> chaque registre. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>doit être pris en considération lors <strong>de</strong> l' analyse <strong>de</strong>s résultats mais n' affecte pas <strong>la</strong> validité <strong>de</strong>scomparaisons réalisées entre fréquences <strong>de</strong> résonance <strong>et</strong> fréquences <strong>de</strong> jeu.De plus c<strong>et</strong> air est sec. Sachant que les anches <strong>de</strong> roseau utilisées par les instrumentistessont soumises à un air à hygrométrie importante, il apparaît que, dans ce dispositif, les anches<strong>de</strong> roseau n' ont pas le même comportement. L' utilisation <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières est alors difficile <strong>et</strong>provoque souvent <strong>de</strong>s difficultés d' émission. Il est possible <strong>de</strong> d' éviter ce problème enmunissant le bec d' une anche en p<strong>la</strong>stique, dont les caractéristiques sont à priori indépendantes<strong>de</strong> hygrométrie.- Le dispositif <strong>de</strong> positionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> lèvre ne s' avère pas assez précis, malgré le soin apportéà sa fabrication. En eff<strong>et</strong>, il comporte un très p<strong>et</strong>it jeu mécanique qui peut être intolérable pour<strong>de</strong>s rég<strong>la</strong>ges d' embouchure fins. La conception d' un mécanisme sans jeu <strong>et</strong> à pas plus p<strong>et</strong>it (parexemple 0,2 mm/tour) s' avère indispensable pour <strong>la</strong> facilité d' émission <strong>de</strong> notes critiques(grave du saxophone)._________________________________________________________________________C-3


Annexe C2.___________________________________________________________________________- Le matériau utilisé pour simuler <strong>la</strong> lèvre est un silicone. Pour <strong>de</strong>s mesures en série, une étu<strong>de</strong>utilisant une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> matériaux semble utile. Le choix <strong>de</strong> ce matériau est en eff<strong>et</strong>déterminant pour <strong>la</strong> qualité d' émission.- Dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te, <strong>la</strong> bouche artificielle est équipée d' un barill<strong>et</strong> d' adaptation qui,par conception, ne peut pas être le barill<strong>et</strong> original <strong>de</strong> l' instrument.- La boîte utilisée est <strong>de</strong> géométrie parallèlèpipèdique avec <strong>de</strong>s surfaces <strong>la</strong>téralesréfléchissantes. Ce dispositif ne reproduit alors pas <strong>la</strong> géométrie <strong>de</strong> <strong>la</strong> cavité buccale <strong>de</strong>smusiciens. Cependant, sa conception perm<strong>et</strong> d' ajouter, par exemple, un volume annexe surune <strong>de</strong>s faces <strong>la</strong>térales <strong>de</strong> façon à étudier l' influence du volume <strong>de</strong> <strong>la</strong> cavité buccale.C-4_________________________________________________________________________


ANNEXE C3.Tab<strong>la</strong>ture <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> du saxophone.C3.I. La gamme <strong>de</strong> référence utilisée.Pour tous les résultats présentés dans ce mémoire, les fréquences <strong>de</strong> résonance <strong>et</strong> lesfréquences <strong>de</strong> jeu relevées sont ramenées à une référence perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> connaître leur écartvis-à-vis <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière. C<strong>et</strong>te référence est <strong>la</strong> gamme tempérée définie par (cf. Figure C3-1)le diapason standard international La3 = 440 Hz, l' intervalle d' octave juste correspondant à unrapport fréquentiel <strong>de</strong> 2 <strong>et</strong> le <strong>de</strong>mi-ton tempéré correspondant à un rapport fréquentiel <strong>de</strong>2 1 12 .Figure C3-1 : <strong>la</strong> gamme tempérée.Le cent, une unité plus précise, est toujours utilisée dans ce mémoire <strong>de</strong> façon à montrer lesfaibles écarts <strong>de</strong> fréquence existant sur un instrument <strong>de</strong> musique. Le cent est le centième <strong>de</strong><strong>de</strong>mi ton tempéré : il correspond à un rapport fréquentiel <strong>de</strong> 2 1 1200 . La différence (en cent)log(f2f)entre <strong>la</strong> fréquence f 1 <strong>et</strong> <strong>la</strong> fréquence f 2 est 12001.log( 2)C3.II. Instruments transpositeurs.


Tab<strong>la</strong>tures <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> du saxophone alto.___________________________________________________________________________Une quelconque étu<strong>de</strong> d' instruments à vent tels que <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te ou le saxophone se doit <strong>de</strong>mentionner le problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> transposition. Nous présentons ici le système <strong>de</strong> notation quenous adoptons au cours <strong>de</strong> ce mémoire.Les instruments à vent sont joués à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s six doigts (trois pour chaque main) p<strong>la</strong>cés sursix trous (ou p<strong>la</strong>teaux) positionnés symétriquement par rapport au milieu du corps <strong>de</strong>l' instrument. Des clés supplémentaires peuvent être utilisées par <strong>de</strong>s doigts tels que le p<strong>et</strong>itdoigt ou le pouce <strong>de</strong> façon à ouvrir <strong>de</strong>s trous supplémentaires. Une clé bien particulière,utilisée à l' ai<strong>de</strong> du pouce gauche est <strong>la</strong> clé <strong>de</strong> registre commandant l' ouverture ou <strong>la</strong> ferm<strong>et</strong>uredu (ou <strong>de</strong>s) trou <strong>de</strong> registre. Une fois ouvert, le trou <strong>de</strong> registre perm<strong>et</strong> l' octaviation pour uninstrument à perce conique, le douzoiement pour un instrument à perce cylindrique. Lareprésentation schématique <strong>de</strong> ces doigtés est <strong>la</strong> même que celle proposée par Baines (1962),qui utilise le principe <strong>de</strong>s tab<strong>la</strong>tures. Ces tab<strong>la</strong>tures représentent un trou fermé à l' ai<strong>de</strong> d' unpoint noir, un trou ouvert à l' ai<strong>de</strong> d' un cercle. Si le pouce gauche est utilisé pour ouvrir <strong>la</strong> clé<strong>de</strong> registre, le signe C.R. est utilisé. Si une clé particulière est ouverte, le nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> clé estdonné à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s désignations proposées par Baines (1962).La transposition peut être résumée <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivante. En jouant avec les six trous fermés(• • • / • • •), un saxophone joue un Ré, une c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te un Sol mais font entendre une notei<strong>de</strong>ntique, le Fa. Il est donc important, pour le musicien, que chaque note soit écrite suivant <strong>la</strong>règle <strong>de</strong> transposition correspondant à chacun <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux instruments. C<strong>et</strong>te note peutcependant être écrite sans prendre <strong>la</strong> transposition en compte : on parle dans ce cas d' écritureen Ut. En conclusion, une même note peut être désignée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux façons:- par sa désignation (ou notation) en Ut (par exemple Fa),- par sa désignation (ou notation) transposée pour l' instrument (par exemple Ré pour lesaxophone <strong>et</strong> Sol pour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te, correspondant à un Fa en Ut).Toutes les figures présentées au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> troisième partie <strong>de</strong> ce mémoire utilisent <strong>la</strong>notation transposée <strong>et</strong> distinguent <strong>la</strong> transposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> du saxophone en notantles doigtés correspondant à <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te par le symbole dc (doigtés <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te) <strong>et</strong> les notescorrespondant au saxophone par le symbole ds (doigtés <strong>de</strong> saxophone).Il est <strong>de</strong> plus nécessaire <strong>de</strong> repérer, pour une désignation <strong>de</strong> note donnée, <strong>la</strong> hauteur à<strong>la</strong>quelle est jouée c<strong>et</strong>te note. En eff<strong>et</strong>, une note désignée par La en Ut, par exemple, peut êtrejouée à 440 Hz mais aussi à 220 Hz ou 880 Hz. Partant <strong>de</strong> <strong>la</strong> désignation A 3 = 440 Hz, lephénomène <strong>de</strong> transposition nous amène à noter les doigtés correspondant aux six trousfermés (• • • / • • •) :Ré3 ds pour le saxophone alto,________________________________________________________________________C-1


Annexe C3.___________________________________________________________________________Sol2 dc pour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.C3.III. La c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.Le premier registre <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te utilise une gamme dite "<strong>de</strong> base" <strong>et</strong> cinq notessupplémentaires (Fa3 dc à Sib3 dc ). La gamme <strong>de</strong> base est ensuite réutilisée pour jouer lesecond registre. Le premier registre <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te comporte les doigtés al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> Mi2 dc àSib3 dc ; pour <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> jeu "standard", seuls les doigtés usuels sont utilisés (cf.Figures C3-2a <strong>et</strong> C3-2b).Figure C3-2a : étendue du premier registre <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.C-2________________________________________________________________________


Tab<strong>la</strong>tures <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> du saxophone alto.___________________________________________________________________________Figure C3-2b : doigtés usuels du premier registre <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.Figure C3-3a : étendue du second registre <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.________________________________________________________________________C-3


Annexe C3.___________________________________________________________________________Le jeu du second registre nécessite l' utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> gamme <strong>de</strong> base <strong>et</strong> l' ouverture du trou<strong>de</strong> registre. Ce <strong>de</strong>uxième registre s' étend <strong>de</strong> Si3 dc à Do5 dc .(cf. figure C3-3a <strong>et</strong> C3-3b).Figure C3-3b : doigtés usuels du second registre <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.Afin <strong>de</strong> jouer <strong>de</strong>s phrases musicales particulières, d' autres doigtés peuvent être utilisés <strong>de</strong>façon à faciliter le jeu du musicien. Ces doigtés, appelés doigtés factices, sont pour le premierregistre <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te le Si2 dc , Ré#3 dc , Fa#3 dc <strong>et</strong> Sib3 dc . Pour le second registre, ces doigtéssont le Fa#4 dc <strong>et</strong> le Sib4 dc . (cf. Figure C3-4). La tab<strong>la</strong>ture du doigté <strong>de</strong> C#5 dc , première notedu troisième registre, est présentée à <strong>la</strong> figure C3-4 pour les doigtés usuels <strong>et</strong> factices.C3.IV. Le saxophone alto.Le premier registre du saxophone alto utilise aussi un gamme <strong>de</strong> base al<strong>la</strong>nt du Ré3 ds auC#4 ds <strong>et</strong> quelques notes supplémentaires complétant <strong>la</strong> gamme <strong>de</strong> base par <strong>de</strong>s notes plusgraves (Sib2 ds au Do#3 ds ). C<strong>et</strong>te gamme <strong>de</strong> base est aussi utilisée pour jouer le secondregistre. Le premier registre du saxophone alto perm<strong>et</strong> donc <strong>de</strong> jouer <strong>de</strong>s notes al<strong>la</strong>nt duSib2 ds au Do#4 ds (cf. Figures C3-5a <strong>et</strong> C3-5b).C-4________________________________________________________________________


Tab<strong>la</strong>tures <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> du saxophone alto.___________________________________________________________________________Figure C3-4 : doigtés factices <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te.Figure C3-5a : étendue du premier registre du saxophone alto.________________________________________________________________________C-5


Annexe C3.___________________________________________________________________________Figure C3-5b : doigtés usuels du premier registre du saxophone alto.Le second registre est joué à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> clé <strong>de</strong> registre, perm<strong>et</strong>tant ainsi d' exécuter <strong>la</strong>gamme <strong>de</strong> base une octave plus haut, du Ré4 ds au C#5 ds (cf. Figures C3-6a <strong>et</strong> C3-6b). Pources <strong>de</strong>ux registres, seuls les doigtés usuels sont présentés.Figure C3-6a : étendue du second registre du saxophone alto.C-6________________________________________________________________________


Tab<strong>la</strong>tures <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> du saxophone alto.___________________________________________________________________________Figure C3-6b : doigtés usuels du second registre du saxophone alto.________________________________________________________________________C-7


LISTE DES SYMBOLES


Liste <strong>de</strong>s symboles___________________________________________________________________________CONVENTION.Dans tout ce mémoire, les variables (x par exemple) sont notées x(t) si elles décrivent <strong>de</strong>sphénomènes temporels analogiques, x(jω) si elles décrivent <strong>de</strong>s phénomènes fréquentielsanalogiques. Pour les systèmes discr<strong>et</strong>s, une variable x est notée x[n] dans le domain<strong>et</strong>emporel, x(z) ou x( e jω) dans le domaine fréquentiel.A,B,CTrois premiers coefficients du développement <strong>de</strong> Taylor <strong>de</strong> <strong>la</strong>non-linéarité en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression acoustique dans le bec.A a Section transversale <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre modélisant l' anche. m²b <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> l' anche. mc célérité du son. m/sC a Compliance équivalente au débit d' anche kg -1 .m -4 .s 2C b Courbure du bec m -1C p Courbure <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre modélisant l' anche. m -1E a Module d' Young <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre modélisant l' anche. N.m -2e p Epaisseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre modélisant l' anche. me p0e p1Epaisseur maximale <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre modélisant l' anche dans le casd' une poutre à section non constante.Epaisseur minimale <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre modélisant l' anche dans le casd' une poutre à section non constante.f Fréquence HzF a Force appliquée à l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent à l' anche. Nf a force linéique appliquée à <strong>la</strong> poutre modélisant l' anche. N/mf c Fréquence <strong>de</strong> coupure du résonateur HzF ech Fréquence d' échantillonnage. HzF hyd Force hydrodynamique appliquée à l' anche. Nf i Fréquence <strong>de</strong> résonance i du résonateur. Hzf j Fréquence <strong>de</strong> jeu (fréquence fondamentale <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>tion) Hzf k fréquence discrète. HzmmF maxFréquence maximale utilisée pour le calcul ou <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong>l' impédance d' entrée du résonateur.Hz___________________________________________________________________________Symboles-1


Liste <strong>de</strong>s symboles___________________________________________________________________________F minFréquence minimale utilisée pour le calcul ou <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong>l' impédance d' entrée du résonateur.f s Fréquence <strong>de</strong> seuil. Hzg réponse impulsionnelle du résonateur. kg.m -4 .s -2g a Coefficient d' amortissement <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmoniqueéquivalent à l' anche analogique.g acCoefficient d' amortissement corrigé <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmoniqueéquivalent à l' anche analogique.g d coefficient d' amortissement <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmoniqueéquivalent à l' anche discrète.H Ouverture du bec pour une pression d' alimentation nulle. mH ah aH aξaH AD1H aUaH BilH dh dMatrice <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent àl' anche analogique.Réponse impulsionnelle <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent àl' anche analogiqueFonction <strong>de</strong> transfert analogique du dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teurharmonique équivalent à l' anche vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression.Matrice <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent àl' anche discrète. C<strong>et</strong>te matrice résulte <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d' Adams àl' ordre 1.Fonction <strong>de</strong> transfert analogique du débit d' anche vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>la</strong>pression.Matrice <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent àl' anche discrète. C<strong>et</strong>te matrice résulte <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformationbilinéaire.Matrice <strong>de</strong> transfert discrète <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmoniqueéquivalent à l' anche vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression.Réponse impulsionnelle <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent àl' anche.Hzs -1s -1s -1kg -1 .m 2 .s 3kg -1 .m 2 .s 3H j Hauteur du j<strong>et</strong> d' air entrant dans le bec. mH tFonction <strong>de</strong> transfert du système linéaire modélisant l' instrumentau seuil linéaire.I Inharmonicité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières fréquences <strong>de</strong> résonance. % ou centI a Moment d' inertie <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre modélisant l' anche. kg.m 2k a Rai<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent à l' anche. N/mL Longueur libre <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre modélisant l' anche m___________________________________________________________________________Symboles-2


Liste <strong>de</strong>s symboles___________________________________________________________________________L 1Longueur libre <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre modélisant l' anche en situationd' enroulement.LBU Largeur <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> fréquentielle utile. HzL t Longueur du tube (résonateur) mM aMatrice <strong>de</strong> transition <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent à' anche analogiquem a Masse <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent à l' anche. kgm hyd Masse du volume d' air situé dans le canal d' entrée du bec. kgmM ijNCoefficients <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> transition <strong>de</strong> l' équation auxdifférences finies modélisant le comportement <strong>de</strong> l' anche dans ledomaine discr<strong>et</strong>.Nombre <strong>de</strong> points <strong>de</strong> <strong>la</strong> F.F.T. inverseNFFT&PTaille <strong>de</strong> <strong>la</strong> F.F.T.Vecteur colonne représentant <strong>la</strong> pression appliquée à l' oscil<strong>la</strong>teurharmonique équivalent au dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> l' anche.p pression acoustique dans le bec. Pap + pression représentant l' on<strong>de</strong> acoustique aller. Pap - Pression représentant l' on<strong>de</strong> acoustique r<strong>et</strong>our. Pap° Pression acoustique moyenne dans le bec. PaP a Pression statique d' alimentation. PaP bp histPression acoustique dans le bec correspondant à <strong>la</strong> conditionanche battante.Pression acoustique dans le bec résultant <strong>de</strong> l' historique durésonateur.P lim Pression limite avant enroulement. Pap nCoefficient <strong>de</strong> Fourier (complexe) <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression acoustiquedans le bec.P p Pression d' alimentation <strong>de</strong> p<strong>la</strong>quage <strong>de</strong> l' anche. PaP s Pression <strong>de</strong> seuil. PaPaPaPaPaQ aQ dQ iCoefficient <strong>de</strong> qualité analogique <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmoniqueéquivalent à l' anche.Coefficient <strong>de</strong> qualité discr<strong>et</strong> <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmoniqueéquivalent à l' anche.Coefficient <strong>de</strong> qualité du pic d' impédance i pour le résonateur.___________________________________________________________________________Symboles-3


Liste <strong>de</strong>s symboles___________________________________________________________________________R σCoefficient <strong>de</strong> réflexion en on<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes filtré passe bas, durésonateur.R a Coefficient d' amortissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre modélisant l' anche. kg.m -1 .s -3R b Rayon <strong>de</strong> courbure du bec. mr d Fonction <strong>de</strong> réflexion discrète en on<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes du résonateur. s -1R pCoefficient <strong>de</strong> réflexion en on<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes du résonateur.r p Fonction <strong>de</strong> réflexion en on<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes du résonateur. s -1R σR σr dr σr σCoefficient <strong>de</strong> réflexion en on<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes filtré passe baséchantillonné, du résonateur.Coefficient <strong>de</strong> réflexion en on<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes filtré passe-bas durésonateurFonction <strong>de</strong> réflexion discrète idéale en on<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes durésonateur.Fonction <strong>de</strong> réflexion en on<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes filtrée passe-bas durésonateurFonction <strong>de</strong> réflexion en on<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes filtrée passe-bas,échantillonnée, du résonateurS Section d' entrée du résonateur. m 2S a Section efficace <strong>de</strong> l' anche. m 2S hyd Section équivalente <strong>de</strong> l' anche. m 2TEnergie cinétique <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent audép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> l' anche.t variable "temps" sT 0 Longueur temporelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète st 0T 1T fenêtreT repliR<strong>et</strong>ard appliqué à <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète du résonateuraprès rotation <strong>de</strong> phase du coefficient <strong>de</strong> réflexion.Longueur temporelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion réellementutilisée pour <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion.Longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> fenêtre rectangu<strong>la</strong>ire utilisée pour réaliser <strong>la</strong>F.F.T. du signal temporel.Durée pour <strong>la</strong>quelle on observe le phénomène <strong>de</strong> repliementtemporel sur <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion discrète.T utile Durée "utile" <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion analogique sU Débit entrant dans le bec. m 3 /sU° Débit moyen entrant dans le bec. m 3 /ss -1s -1s -1Jssss___________________________________________________________________________Symboles-4


Liste <strong>de</strong>s symboles___________________________________________________________________________U a Débit d' anche. m 3 /sU a0Variable utilisée lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> discrétisation <strong>de</strong> l' équationdifférentielle modélisant le comportement <strong>de</strong> l' anche.m 3 /sU e Débit acoustique entrant dans le résonateur. m 3 /sU nCoefficients <strong>de</strong> Fourier du débit entrant dans le bec.VEnergie potentielle <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent audép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> l' anche.V a Volume équivalent au débit d' anche. m 3&X Vecteur colonne représentant l' état <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmoniqueéquivalent au dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> l' anche.x Abscisse d' un point <strong>de</strong> l' anche mJx 1Abscisse du point <strong>de</strong> contact anche, bec en situationd' enroulementY Admittance du résonateur équivalent (Y=Y e +Y a ).my Position verticale <strong>de</strong> l' extrémité <strong>de</strong> l' anche mY° Admittance du résonateur équivalent à <strong>la</strong> résonance. kg -1 .m 4 .sy° Position d' équilibre <strong>de</strong> l' anche. mY a Admittance <strong>de</strong> l' anche. kg -1 .m 4 .sy b Ordonnée <strong>de</strong> <strong>la</strong> table courbée du bec mY e Admittance d' entrée du résonateur kg -1 .m 4 .sY g Admittance du générateur équivalent à <strong>la</strong> non-linéarité d' entrée. kg -1 .m 4 .sY iY i °Admittance du résonateur au voisinage <strong>de</strong> <strong>la</strong> résonance iAdmittance du résonateur à <strong>la</strong> résonance iZ Impédance d' entrée du résonateur équivalent (Z=1/Y). kg.m -4 s -1Z a Impédance d' anche kg.m -4 s -1Z c Impédance caractéristique. kg.m -4 s -1Z e Impédance d' entrée du résonateur. kg.m -4 s -1Z i Impédance d' entrée du résonateur au voisinage <strong>de</strong> <strong>la</strong> résonance i kg.m -4 s -1Z mi Amplitu<strong>de</strong> maximale du pic d' impédance i.___________________________________________________________________________Symboles-5


Liste <strong>de</strong>s symboles___________________________________________________________________________αCoefficient <strong>de</strong> "vena-contracta" <strong>de</strong> l' air entrant dans le becα a amortissement <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent à l' anche kg.s -1δimpulsion <strong>de</strong> diracδ agFacteur <strong>de</strong> décroissance exponentielle <strong>de</strong> l' anche (δaa= ) 2∆f pas fréquentiel Hz∆l' a Correction <strong>de</strong> longueur équivalente au débit d' anche m∆l aCorrection <strong>de</strong> longueur équivalente eu débit d' anche dansl' hypothèse "basses fréquences"∆l' g Correction <strong>de</strong> longueur équivalente à <strong>la</strong> non-linéarité d' entrée m∆l gCorrection <strong>de</strong> longueur équivalente à <strong>la</strong> non-linéarité d' entréedans l' hypothèse "basses fréquences"∆p Saut <strong>de</strong> pression entre <strong>la</strong> cavité buccale <strong>et</strong> le bec Pa∆T Pério<strong>de</strong> d' échantillonnage sΓ Coefficient <strong>de</strong> réflexion temporel du résonateur s-1Γ σ Coefficient <strong>de</strong> réflexion temporel filtré passe-bas du résonateur s-1µ a masse surfacique l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent à l' anche kg.m -2µ ac Masse surfacique corrigée <strong>de</strong> l' anche analogique kg.m -2µ d Masse surfacique <strong>de</strong> l' anche discrète kg.m -2ρ Masse volumique <strong>de</strong> l' air kg/m 3ρ a Masse volumique <strong>de</strong> <strong>la</strong> poutre équivalente à l' anche kg.m -3τ Temps <strong>de</strong> propagation dans le tube sω pulsation s -1ω ac Pulsation propre corrigée <strong>de</strong> l' anche analogique. s -1ω a pulsation propre <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent à l' anche s -1ω analog Pulsation dans le domaine analogique s -1ω d Pulsation propre <strong>de</strong> l' anche discrète s -1ω discr<strong>et</strong> Pulsation dans le domaine discr<strong>et</strong>. s -1ξ aξ a0dép<strong>la</strong>cement re<strong>la</strong>tif <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>teur harmonique équivalent àl' ancheVariable utilisée lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> discrétisation <strong>de</strong> l' équationdifférentielle modélisant le comportement <strong>de</strong> l' anche.s -1mmmm___________________________________________________________________________Symboles-6


BIBLIOGRAPHIE


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Résumé___________________________________________________________________________TITRE.Caractérisation <strong>objective</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>justesse</strong>, <strong>de</strong> <strong>timbre</strong> <strong>et</strong> d' émission <strong>de</strong>s instruments àvent à anche simple.RESUME.Deux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation <strong>de</strong>s qualités acoustiques (<strong>justesse</strong>, <strong>timbre</strong>, facilitéd' émission) <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> musique à anche simple sont développées <strong>et</strong> partiellementvalidées. Ces métho<strong>de</strong>s consistent, d' une part à étudier le résonateur seul, d' autre part àsimuler les auto-oscil<strong>la</strong>tions résultant du coup<strong>la</strong>ge entre le résonateur (supposé linéaire) <strong>et</strong>l' excitateur (non-linéarité supposée localisée à l' entrée du bec). Nous nous limitons à évaluer<strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>et</strong> le spectre <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression interne au bec <strong>de</strong>s instruments étudiés.Dans tout le document, nous supposons ces gran<strong>de</strong>urs représentatives <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>justesse</strong> <strong>et</strong> du<strong>timbre</strong>. Pour <strong>la</strong> validation, nous comparons, pour <strong>de</strong>s instruments réels, ces gran<strong>de</strong>urs auxgran<strong>de</strong>urs mesurées sur l' instrument en situation <strong>de</strong> jeu. Pour obtenir <strong>de</strong> telles conditions, nousavons réalisé une bouche artificielle, reproduisant l' embouchure du musicien avec stabilité <strong>et</strong>reproductibilité.Nous présentons une revue bibliographique <strong>et</strong> isolons un modèle physique élémentaire. Paranalyse <strong>de</strong> ses solutions, on vérifie que <strong>la</strong> fréquence fondamentale <strong>de</strong> l' oscil<strong>la</strong>tion se déduit<strong>de</strong>s fréquences <strong>de</strong> résonances au seuil linéaire grâce à un terme correctif. Celui-ci est <strong>la</strong>correction <strong>de</strong> longueur. Il est représentatif <strong>de</strong> l' embouchure <strong>et</strong> indépendant du doigté.Nous calculons les solutions discrètes du modèle à l' ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l' impédance d' entrée mesuréeainsi que <strong>de</strong>s paramètres équivalents à l' embouchure. La valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquenced' échantillonnage est fixée par les caractéristiques <strong>de</strong> l' impédance d' entrée du résonateur. Ceciperm<strong>et</strong> <strong>de</strong> minimiser les erreurs numériques <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> réflexion "discrète". Les valeurs<strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence d' échantillonnage s' avèrent faibles vis à vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence propre <strong>de</strong> l' anche.La transformation bilinéaire corrigée est choisie pour obtenir une anche "discrète" auxcaractéristiques proches celles <strong>de</strong> l' anche "analogique".Les impédances d' entrées <strong>et</strong> les fréquences fondamentales <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression dans le bec sontmesurées pour tous les doigtés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers registres <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te <strong>et</strong> du saxophonealto. Les fréquences <strong>de</strong> résonance <strong>et</strong> les fréquences fondamentales sont comparées pourchacun <strong>de</strong>s doigtés, une correction <strong>de</strong> longueur caractéristique <strong>de</strong> l' embouchure est estiméepour chaque registre. La comparaison <strong>de</strong>s pressions simulées <strong>et</strong> mesurées dans le bec montreque <strong>la</strong> simu<strong>la</strong>tion perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> détecter les "notes difficiles" pour les doigtés <strong>de</strong> gorge <strong>de</strong> <strong>la</strong>c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong>te. C<strong>et</strong>te détection est satisfaisante si on applique <strong>de</strong> faibles pressions d' alimentation aumodèle. Le phénomène d' enroulement <strong>de</strong> l' anche sur <strong>la</strong> table du bec, omis dans le modèlephysique, serait ici une <strong>de</strong>s causes principales <strong>de</strong> ce désaccord. Une première approch<strong>et</strong>héorique <strong>de</strong> ce phénomène est proposée à l' annexe A.MOTS-CLEAcoustique musicale, instrument à vent, simu<strong>la</strong>tion numérique, impédance d' entrée, fréquence<strong>de</strong> résonance


Abstract.___________________________________________________________________________TITLEObjective characterisation of pitch, timber and ease of p<strong>la</strong>ying qualities for single reedwoodwind instruments.ABSTRACTTwo m<strong>et</strong>hods for characterising the acoustic features (pitch, timber, easiness of p<strong>la</strong>ying) ofsingle reed woodwind instruments are <strong>de</strong>veloped and tested. On one hand, we study theresonator, and on the other hand we make a numerical simu<strong>la</strong>tion of the auto-oscil<strong>la</strong>tionsresulting from the coupling b<strong>et</strong>ween the resonator (supposed linear) and the excitator(supposed to be a non linearity at the mouthpiece input). The studied physical variables are thefundamental frequency and the spectrum of the pressure in the mouthpiece. In all the study,these variables represent respectively the pitch and the timber. In or<strong>de</strong>r to test the twom<strong>et</strong>hods, we compare these variables with variables measured in the mouthpiece of realinstruments. These are p<strong>la</strong>yed with the help of a blowing machine that we built to reproduc<strong>et</strong>he musician embouchure accurately.We begin with a historical background and choose a physical mo<strong>de</strong>l. The analysis of thesolutions resulting from the mo<strong>de</strong>l enables to show that the fundamental frequency can be<strong>de</strong>duced from resonance frequencies for the linear threshold. This is possible by means of acorrective term, called the length correction. This term represents the effect of theembouchure and does not <strong>de</strong>pend on the frequency.The discr<strong>et</strong>e solutions of the mo<strong>de</strong>l are calcu<strong>la</strong>ted with the help of the measured inputimpedance and embouchure characteristics. We choose the sampling frequency values withrespect to the resonator input impedance. This enables to minimise numerical errors on thediscr<strong>et</strong>e reflection function. Since the simu<strong>la</strong>tion uses measured input impedance, samplingfrequency values are small with respect to the reed resonance frequency. We chose thecompensated bilinear transformation which gives a "discr<strong>et</strong>e" reed whose properties are nearfrom those of the "analog" reed.Input impedance and fundamental frequencies of the pressure in mouthpiece are measured forall the fingerings of the two first registers of a c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong> and an alto saxophone. The resonancefrequencies and the fundamental frequencies are compared for each fingering. For eachregister, we evaluate a length correction, due to the embouchure. Comparisons b<strong>et</strong>weenmeasured and calcu<strong>la</strong>ted pressures in a c<strong>la</strong>rin<strong>et</strong> mouthpiece for some fingerings show that thesimu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>tects "difficult fingerings" if low blowing pressures are used in the mo<strong>de</strong>l. Thebending of the reed against the curved <strong>la</strong>y of the mouthpiece is not taken into account in themo<strong>de</strong>l and seems to be the major reason for this discrepancy. A first theor<strong>et</strong>ical approach ofthis mechanical phenomenon is proposed in appendix A.KEYWORDMusical acoustics, woodwind instrument, numerical simu<strong>la</strong>tion, input impedance, resonancefrequency.

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