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une nuit en amoureux?!-, elle a vite calmé mes ardeurs en téléphonant à sa mère pour assurer la<br />
logistique en notre absence : « Je culpabilisais trop de partir pendant les révisions de Ju ! m'avaitelle<br />
expliqué, soulagée. Heureusement que maman est libre, elle pourra venir à la maison et<br />
s'occuper d'Alex. Elle leur fera gonfler quelques pâtes, ça me rassure ! »<br />
Adieu google et le château des plaisirs !<br />
Maman stressée n'est pas d'humeur à batifoler. Alors que l'homme, lui, est capable de prendre sur<br />
lui... sans doute pour cela qu'on l'appelle le sexe fort...<br />
Enfin, nous voilà en route vers la capitale, ou plus précisément vers le nord-ouest, direction<br />
Roissy où nous attendent le grand brun et sa copine de promo. L'enregistrement débutait à midi,<br />
nous sommes donc partis à six heures trente – huit heures aurait suffi mais « on ne sait jamais »,<br />
dixit le radar embarqué à mes côtés! Je peste donc dans ma barbe depuis le départ quand soudain,<br />
tous les véhicules allument leur warning et stoppent : un immense bouchon se profile devant nous !<br />
– J'espère qu'on va pouvoir être à l'heure ! Sinon, Matéo va louper son avion !<br />
– Avec l'avance qu'on a, y'a pas de risque, grommelé-je.<br />
– Tu vas voir que j'ai eu raison de te faire lever plus tôt ! Tu me diras merci, quand on sera<br />
arrivé !<br />
Avant de dire « Ça, ça m'étonnerait ! », j'aurais dû écouter Radio-Traffic. Une opération escargot en<br />
Bourgogne, ça prête à sou<strong>rire</strong>, sauf quand les éleveurs du Charolais décident de traverser l'autoroute<br />
avec leurs bestiaux, histoire d'impressionner le ministre. Bilan des courses, on est arrivés juste à<br />
temps à Roissy, et encore, on a couru ! Ma femme était tout sou<strong>rire</strong>, évidemment, alors que moi,<br />
j'étais essoufflé comme un bœuf !<br />
– Cool, ma carte et mon -ipod !<br />
– Salut, mon grand. Tu vas bien ? dis-je à mon fils, en l'embrassant timidement.<br />
– Ouais, ça va. Mais vous, vous avez l'air fatigués. Ça a été le voyage ?<br />
– Tu parles ! Des bouchons à n'en plus finir ! Heureusement que j'avais dit à ta mère de<br />
partir en avance !<br />
Matéo sourit. Il connaît la prudence de sa mère et les facéties de son père.<br />
– Et tu nous présentes, alors ?<br />
– Euh...ouais ! Alors, voilà Marie ! Et... Marie...mes parents, donc.<br />
– La brillante Marie ! s'exclame ma femme en l'embrassant chaleureusement. Matéo nous a<br />
tellement parlé de vous ! Enchantée !<br />
Marie sourit et rougit légèrement. En mocassins, jean, veste et queue de cheval, je me demande ce<br />
qui l'a poussée vers un agglomérat de taille basse, caleçon apparent, T-shirt informe et vague barbe<br />
de faux baroudeur. Sans doute les contraires qui s'attirent...<br />
– Enchanté, jeune fille ! Et Matéo ? La prochaine fois qu'elle va acheter des fringues, va<br />
avec elle !<br />
Mon fils hausse les épaules.<br />
– Ne commence pas, Jacques ! Bon, vous avez tout ce qu'il vous faut ? Papiers,<br />
médicaments, vaccins ?<br />
– Maman ! fait notre aîné en levant les yeux au ciel. On part pas au Botswana, non plus !<br />
– On a tout ce qu'il faut, m'dame. Ne vous inquiétez pas ! Ça va bien se passer.<br />
– Honnêtement, ça me rassure que vous partiez tous les deux ! confesse ma douce.<br />
– Mes parents ont dit pareil, avoue l'étudiante. Mais ça va aller, promis.<br />
Matéo attrape Marie par la taille, visiblement, il est l'heure de se dire au revoir :<br />
– Bon, alors, on te revoie le 05 ? fais-je en l'embrassant plus chaleureusement.<br />
– Ouais. C'est ce qui est prévu. Salut, p'pa ! Maman...<br />
– Soyez prudents, répète ma femme en retenant ses <strong>larmes</strong>. Et tu nous tiens au courant dès<br />
que tu arrives, hein ? Promis ?<br />
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