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Une heure et demi plus tard, je peux enfin me rincer et m'informer sur les dernières<br />
nouvelles du Mexique :<br />
– Alors, Matéo ?<br />
– Figure-toi qu'il m'avait mis un sms et sur le coup, j'ai bien cru faire une attaque encore !<br />
– Qu'est-ce qu'il disait ?<br />
– Oh...juste qu'il avait cassé avec Marie mais qu'il ne fallait pas s'en faire : tout allait bien. Il<br />
nous expliquerait bientôt de vive voix.<br />
– Il est plus avec sa minette ?!<br />
– Ben, apparemment ! Tu imagines mon angoisse : la seule fille sérieuse qui aurait pu lui<br />
mettre du plomb dans la tête, il s'en sépare !<br />
– Avec lui, il faut suivre ! Et il en a dit plus ?<br />
– Lui non ! Mais, moi, je n'allais pas en rester là ! Ni une, ni deux, j'ai appelé leur hôtel, et<br />
là, je suis tombée sur une Marie effondrée qui m'a confirmé la triste nouvelle.<br />
– Je la plains. Ça a pas dû être ses meilleures vacances !<br />
– Carrément ! À tel point qu'elle va rentrer en France par le prochain avion !<br />
– Ah bon ? Et notre bourreau des cœurs, il fait quoi ?<br />
– Réfléchis ! Il a dit qu'il nous « expliquerait bientôt de vive voix ». Il va rentrer en France,<br />
pardi ! Et finalement, je la plains mais ce n'est pas pour me déplaire tout ça ! Il va rentrer plus tôt<br />
aussi, on va pouvoir choisir son appart' ensemble et il se remettra aux révisions aussitôt !<br />
– Tout est bien qui finit bien, fais-je en sortant de la douche. On pourrait peut-être fêter ça,<br />
dis-je en laissant tomber la serviette qui recouvrait mon intégrale nudité.<br />
– Oh, c'est pas le moment ! Déjà que les garçons meurent de faim ! Habille-toi plutôt !<br />
Quelque chose me dit que je ne vais pas garder un souvenir impérissable de Bénidorm...<br />
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Nous voilà donc attablés à la première pizzeria venue puisque les garçons criaient famine. Et<br />
depuis une heure que nous patientons, le pichet de rosé est bien entamé mais point de pizza en vue.<br />
Il faut croire que la capriciosa porte bien son nom. Notre Juju, aussi enjouée que Buster Keaton, a<br />
fait de la résistance et préféré l'originalité d'une tomate-mozza. Je lui ai bien dit de prendre de la<br />
mozza « douce » car la « dolce Galbani » est plus réputée mais pas l'ombre d'un sou<strong>rire</strong> n'est venu<br />
éclairer son visage de martyre afghane. Abbott et Costello poursuivent leurs délires sans fin, ce qui<br />
me fait dire qu'il y aurait eu la place pour un petit câlin du soir : ô désespoir ! Je me ressers du rosé<br />
et commence à piquer du nez car entre le soleil et les marathons à Polop, je commence à fatiguer.<br />
– Jacques ! J'ai reçu un sms de Mat ! Redresse-toi, enfin.<br />
Le coup de coude de ma douce me fait sursauter.<br />
– Et qu'est-ce qu'il dit ?<br />
– « Ne vous tracassez pas. Je dors chez Juanita. Je vous skype bientôt. Bisous ». Jacques !<br />
Tu entends ? D'où elle sort cette Juanita ?<br />
– Comment je saurais ? Je fournis pas le Carlton de Lille, non plus ! Mais attends, ça serait<br />
pas la copine dont il me parlait au téléphone ?<br />
– Peut-être...mais pourquoi il va chez elle ? En attendant de prendre l'avion ?<br />
– Il faut croire. Peut-être que c'était délicat avec Marie et il a préféré prendre ses distances. Il<br />
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