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142 UNE VOIE VERS L’ABANDON DE L’EXCISION<br />
Biographie<br />
Né au Sénégal en 1975, Seydou y a suivi sa scolarité jusqu’à l’obtention de<br />
son baccalauréat en 1996 au Lycée Seydina Limamoulaye à Guédiawaye<br />
dans la banlieue de Dakar. Il quitte alors les bancs et essaie de s’insérer dans<br />
le marché de l’emploi via le système informel (petit commerce et autres).<br />
En 2003 il décide sans conviction de participer à la formation des facilitateurs<br />
pour un programme de renforcement de capacité de l’ONG Tostan. A<br />
l’époque il fustigeait toutes les organisations non gouvernementales d’aide<br />
et d’appui aux populations locales. Ces organisations ne sont qu’une autre<br />
forme d’impérialisme, se disait-il ; elles disent aider pour le développement<br />
mais n’impliquent pas les populations à la réflexion sur leurs besoins prioritaires<br />
; ce ne sont que des exécutants.<br />
Tostan avait-il compris est une organisation qui promeut l’alphabétisation<br />
dans les langues locales. Au cours de la formation il découvre une approche<br />
qui répond à sa vision d’aide au développement qui se résume à ce proverbe<br />
« mieux vaut apprendre à quelqu’un à pécher plutôt que de lui donner un<br />
poisson chaque jour ».<br />
Au cours de sa formation Seydou se confronte à la question de l’excision qu’il<br />
jugeait normale ; étant issu lui-même d’une famille et d’une communauté<br />
pratiquantes. Il est saisi par un sentiment de colère et d’incompréhension<br />
parce qu’il sentait un jugement de valeur de sa communauté. Mais cela<br />
éveilla sa curiosité et il commença à examiner le fondement de la pratique<br />
à travers ses différentes justifications.<br />
Sur le terrain, en tant qu’animateur pour le programme, une confiance s’établit<br />
entre lui et certaines femmes qui lui ont parlé de leurs difficultés. <strong>Le</strong><br />
témoignage de ces femmes lui confirma les problèmes liés à la pratique qu’il<br />
avait appris au cours de sa formation. Depuis lors Seydou a pris l’engagement<br />
d’aider sa communauté à comprendre.<br />
Il arrive en Europe en 2010 et continue le même combat auprès de Tostan<br />
en France en sensibilisant la diaspora africaine et en donnant des formations