creative PROCESS magazine #16
arts / design / food / business : les créatifs son dans CREATIVE PROCESS MAGAZINE
arts / design / food / business : les créatifs son dans CREATIVE PROCESS MAGAZINE
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Le<br />
Foie gras<br />
de Longpont<br />
OÛT<br />
Balade niçoise<br />
Les fêtes approchent<br />
avec, sur les tables,<br />
les incontournables<br />
de la fin d’année.<br />
Au premier rang de<br />
ceux-ci, le foie gras.<br />
Pas si loin de Reims que cela, à<br />
Longpont dans l’Aisne, aux limites<br />
du Tardenois et du Valois, Sébastien<br />
Carré conçoit de très bons<br />
foies gras. C’est désormais dans<br />
la Boucherie qu’il a reprisE à<br />
Fère-en-Tardenois il y a quelques<br />
années, et non plus dans sa<br />
ferme de la Grange, à Longpont,<br />
qu’il vend ses foies gras et<br />
autres pâtés conçus à partir des<br />
volailleS qu’il élève toujours.<br />
Fin, salé et poivré à la perfection,<br />
son foie gras de canard micuit<br />
a souvent devancé dans des<br />
concours agricoles – dont celui<br />
du Salon de l’agriculture, à Paris<br />
- les meilleurs représentants<br />
du Sud-Ouest. À goûter aussi les<br />
pâtés de campagne fermiers, les<br />
cous farcis, rillettes et autres<br />
délices…<br />
Cyrille Planson<br />
Vegan<br />
Comment dire le ravissement de la lumière de cette journée d’octobre à<br />
Nice ? Pour l’ardennais que je suis, la mer Méditerranée est comme un cadeau<br />
inestimable, un émerveillement de gamin renouvelé chaque fois. Pas<br />
la peine de résister, je plonge. L’eau est singulièrement trouble. Pénétrée<br />
par le bleu du ciel, elle acquiert une densité presque liquoreuse. Sous l’eau,<br />
au fur et à mesure des brasses, une évidence, l’impression de m’enfoncer<br />
dans la matrice de la couleur bleu turquoise, nager dans les entrailles d’une<br />
couleur. Une sensation unique qu’il faut pourtant quitter.<br />
Après le bain, la faim. La promenade dans les petites rues de cette Italie<br />
française apporte de quoi s’enthousiasmer. La socca et le pan bagnat sont<br />
des plats de rues. Ils se mangent avec les doigts. Pour le pan bagnat, quoi<br />
que vous fassiez, l’huile d’olive coulera sur vos phalanges et s’étalera dans<br />
vos paumes, les miettes de thon déborderont, les œufs s’émietteront et<br />
tomberont au sol, l’oignon sera récalcitrant, vos lèvres seront luisantes,<br />
votre menton sans doute aussi. Dans les ruelles escarpées, ombragées, on<br />
marche en levant les yeux pour adorer le ciel, les ombres douces, les couleurs<br />
terre de Sienne, les ors, les vieux roses. On s’arrête pour regarder les<br />
balcons fleuris, le linge qui pend, les persiennes entrouvertes, on pense au<br />
magnifique film de Jean Vigo À propos de Nice. On croque, on se lèche et<br />
on repart. Tête baissée, c’est autre chose. Les boutiques frelatées,<br />
standardisées sont un immense dépit,<br />
une contamination touristique sous le<br />
sceau de « la belle France d’autrefois »,<br />
un masque pour le tourisme mondialisé.<br />
La socca nous rabiboche avec la ville.<br />
Cette grande galette de pois chiche<br />
roussie par les flammes et mangée à<br />
même le papier est un délice indétrônable<br />
avec la contemplation de la baie<br />
des anges vue du parc du château. En<br />
redescendant, traverser la place Garibaldi pour trouver la place Pi.<br />
À l’ombre d’un magnifique pin, vous dégoterez le restaurant-concept Isak<br />
qui propose, au milieu de produits et d’objets tendances à acheter,<br />
une cuisine raffinée concoctée par le chef suédois Isak Oldenburg, miracle<br />
d’une mondialisation vertueuse. Le 20 novembre 2017, il y avait un velouté<br />
de chou-fleur, pickles de chanterelles, un maquereau de méditerranée, quinoa,<br />
courgette et navet et un brownie aux amandes, topinambour et poire,<br />
le tout pour 22 euros. Tout était d’une exquise fraîcheur, le goût simple des<br />
aliments et des associations qui étonnent le palais. Le bar juste devant la<br />
cuisine est une place de choix pour voir l’équipe s’affairer. Attention, ne<br />
beurrez pas les crackers fait maison qu’on vous apporte en début de repas,<br />
sinon vous êtes cuits, vous en reprendrez ! Jérôme Descamps<br />
Isak restaurant – 2, rue Barillerie<br />
La socca : Chez René – 1 rue Pairolière + Chez Pipo – 13 rue Bavastro<br />
Pan Bagnat : Nissa porchetta – 26 rue Pairolière + Tintin – 2 bd du général de Gaulle<br />
Pâtes fraîches (à rapporter absolument : les raviolis à la daube et aux blettes + testez<br />
aussi les panisses à faire griller dans la poêle, un pur délice fondant) : Denis Roda – 7<br />
rue Collet + Clé aux Pâtes – 8 bis rue Boucherie<br />
À Talus-Saint-Prix, Alain Legret est l’un des premiers à<br />
s’être positionner sur la tendance du moment : le vegan.<br />
Afin d’approvisionner en bulles les inconditionnels de cette<br />
alimentation absolument dépourvue de toute trace animale,<br />
il produit des champagnes originaux, en excluant la colle à<br />
base de produits d’origine animale. Il est même l’un des tout<br />
premiers à avoir été labellisés pour cela. Le collage a pour<br />
objectif de clarifier le vin avant sa commercialisation.<br />
Il utilise pour cela des colles à base de protéines issues<br />
de poissons, de lait ou de crustacés.<br />
11<br />
Pour l’anecdote, l’humoriste Raphaël<br />
Mezrahi est lui aussi devenu producteur<br />
de champagne vegan, dans l’Aube. C. P.<br />
Le lentillon<br />
de Champagne<br />
Le sol calcaire de la Champagne lui conférerait une saveur douce<br />
et sucrée à nulle autre pareille. Le lentillon de Champagne reste<br />
méconnu, bien qu’il soit cultivé dans la région depuis la<br />
plus haute Antiquité. Tous les nutritionnistes vous le diront,<br />
notre alimentation n’est plus assez riche en légumes secs -<br />
fèves, lentilles et autres haricots - qui ont fait le quotidien<br />
des générations passées. Riche en fibre, en protéines, mais<br />
aussi en calcium et en fer, il est notamment distribué par<br />
la marque Louise Bon à la Grande Épicerie de Paris. C.P.