combien il est important de ne pas avoir une idée fixe mais un vecteur, car si le collage est un exercice contraignant, cette contrainte s’allège au moment où l’élément découpé et posé dans un nouveau contexte reprend le contrôle de lui-même. C’est un peu comme un auteur qui déciderait du personnage principal de son livre et qui, au cours de l’écriture, s’apercevrait qu’il n’était qu’un prétexte pour faire naître le véritable héros. Il se prépare, se trame toujours un évènement qui nous échappe, c’est l’histoire du Golem. Mon approche artistique du collage peut être assimilée à cette citation de Paul Valéry : « Je n’aime rien tant que ce qui va se produire ». Lorsque l'on vous commande une illustration, comment s'organise votre création autour d'un propos imposé ? Le client peut avoir une idée extrêmement précise du message qu’il souhaite faire passer mais l’image finale, personne ne la connaît. Et si le client la connaît, c’est qu’il veut échapper au processus de création. Je travaille avec l’imprévu. Lorsque vous créez pour vos projets personnels, quelles sont vos inspirations profondes ? J’aime les mots, les visages et leur spectacle et je suis fascinée par les choses que je n’aime pas. Je m’inspire aussi de mes souvenirs, qui imprègnent ma création. Par exemple, la première fois, avec l’art, c’était en Aveyron. Pas loin, il y avait une boutique d’antiquités et un atelier obscur où je me souviens avoir fabriqué un masque à trois yeux, rouge et violet, en papier mâché. Puis, de huit à neuf ans, je suis sous l’eau car on y trouve des yeux de Sainte Lucie et sur les toits du quartier je regarde le ciel infuser la mer. J’habite en Corse, il neige pour la première fois depuis dix ans et ma voisine sculpte dans son jardin une sirène de glace. Aussi, plus tard, après un bac littéraire, je passe quatre ans dans une école de graphisme à me promener dans la rue. Par terre, dans les poubelles, il y a des livres, des photos, des cahiers, un tas de papiers à décoller et sur lesquels écrire, à déchirer, à recoller ; une petite cuiller en vermeil. Je rencontre le photomontage avec Archigram, John Heartfield, Marien, Yokoo Tadanori… Et je dois beaucoup à Madame Douarre, mon professeur d’Arts Plastiques qui un jour m’a montré le travail de Robert Rauschenberg.. www.helenebuilly.com hélène builly est représentée par costume3pieces.com _MMXV © Hélène Builly. _LBO voeux © Hélène Builly. _Vroufff © Hélène Builly. 40
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