JOURNAL ASMAC No 3 - juin 2018
L'île - Pneumologie/Infectiologie Rapport d'experts Diener - un cheval de Troie?
L'île -
Pneumologie/Infectiologie
Rapport d'experts Diener - un cheval de Troie?
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<strong>No</strong> 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte<br />
Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica<br />
<strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
L’Île<br />
• Pneumologie/Infectiologie<br />
• Rapport d’experts Diener – un cheval de Troie?
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SOMMAIRE<br />
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ÉDITORIAL<br />
5 L’enfer et le paradis<br />
POLITIQUE<br />
7 Une surprise de Pâques pour l’automne<br />
10 L’essentiel en bref:<br />
NOUS – les médecins?<br />
11 Garder le cap dans la tempête<br />
FORMATION POSTGRADUÉE /<br />
CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
14 «Lors des visites, il faut savoir faire<br />
preuve d’indépendance»<br />
16 ISFM Award: un engagement exceptionnel<br />
pour la formation postgraduée<br />
<strong>ASMAC</strong><br />
19 Section Berne<br />
20 Section Soleure<br />
21 Section Zurich<br />
22 Conseil juridque <strong>ASMAC</strong><br />
POINT DE MIRE ▶ L’ÎLE<br />
25 Les îles – enfer et paradis<br />
29 D’où l’Hôpital de l’Ile tient-il son nom?<br />
31 Le sous-produit d’un ouvrage du siècle<br />
33 Le père de tous les insulaires<br />
PERSPECTIVES<br />
36 Série disciplines médicales –<br />
actualités en pneumologie – la transplantation<br />
pulmonaire:<br />
Une histoire à succès semée d’embûches<br />
45 Aus der «Therapeutischen Umschau» –<br />
Übersichtsarbeit: Pneumokokken<br />
Impfungen bei Kindern und<br />
Erwachsenen<br />
50 L’objet choisi:<br />
Sommeiller en attendant des temps<br />
meilleurs<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
51 Une prestation pour une phase délicate<br />
52 Boîte aux lettres<br />
54 «Il faut avoir des atomes crochus»<br />
56 Interdiction d’emporter le smartphone<br />
au lit<br />
58 Impressum<br />
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N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
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GFR (CKD-EPI)<br />
CRP<br />
AST (GOT)<br />
ALT (GPT)<br />
Methylmalonsäure<br />
Vit. B12, aktiv (Holo-Tc)<br />
35<br />
71<br />
93<br />
169<br />
28<br />
26<br />
469<br />
34<br />
Der Befund ist vereinbar mit einem funktionellen oder<br />
klinischen Vitamin B12 Mangel.<br />
30 – 300<br />
µg/L<br />
< 104<br />
µmg/L<br />
> 60<br />
2<br />
mL/min/1.73m2<br />
< 10<br />
mg/L<br />
< 41<br />
U/L<br />
< 41<br />
U/L<br />
73 – 271<br />
nmol/L<br />
> 40<br />
pmol/L<br />
Analyses A – Z<br />
Répertoire des analyses<br />
Folsäure (Ery)<br />
PDF<br />
833<br />
366 – 1496<br />
nmol/L<br />
Nachverordnen<br />
viollier.ch
ÉDITORIAL<br />
Photo: Severin <strong>No</strong>vacki<br />
Catherine Aeschbacher<br />
Rédactrice en chef du Journal <strong>ASMAC</strong><br />
L’enfer et le paradis<br />
Les îles furent son destin pourrait-on dire. Elles marquèrent en<br />
tout cas le début et la fin de sa vie. Napoléon Bonaparte naquit<br />
en Corse, il mourut à Sainte-Hélène. Ce stratège militaire, empereur,<br />
révolutionnaire et dictateur craint dans toute l’Europe<br />
fut envoyé en exil dans l’Atlantique sud. L’énorme distance<br />
réduisait la peur de le voir revenir un jour.<br />
Les masses terrestres, petites et grandes, situées en pleine mer<br />
ont depuis toujours fasciné l’humanité. Les îles sont devenues<br />
des lieux chargés de nostalgie, un véritable paradis tout en<br />
étant synonyme de bannissement, de solitude et de mort. Même<br />
dans un pays intérieur comme la Suisse, les îles exercent une<br />
attirance qui leur est propre. Une raison suffisante pour leur<br />
consacrer notre Point de mire. Les îles dans la littérature et les<br />
beaux-arts ouvrent la danse. Ensuite, nous demandons d’où<br />
l’Hôpital de l’Ile tient son nom et ce que le Gothard fait dans<br />
le lac d’Uri. Pour finir, nous nous intéressons à l’insulaire<br />
probablement le plus célèbre au monde, Robinson Crusoé. Qui<br />
a servi de modèle à ce naufragé? Et que s’est-il réellement passé?<br />
Une chose est sûre: ce fut bien moins aventureux et bien<br />
plus triste que dans le roman de Daniel Defoe.<br />
Un paradis ou l’enfer? Ni l’un ni l’autre. La politique de la<br />
santé est un sujet bien plus terre à terre. Peu avant Pâques, le<br />
Conseil fédéral a présenté un premier train de mesures pour<br />
endiguer l’augmentation des coûts de la santé. Les propositions<br />
qui seront mises en consultation cet automne se fondent sur<br />
le rapport du groupe d’experts dirigé par l’ancienne conseillère<br />
aux Etats Verena Diener. Vous lirez à la rubrique Politique<br />
quelles surprises ou déconvenues ce cadeau de Pâques nous<br />
réserve. Vous y lirez aussi le compte-rendu de la séance de<br />
printemps du Comité central de l’<strong>ASMAC</strong> et de l’assemblée des<br />
délégués de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>. C’est notamment<br />
MEDISERVICE qui a connu un changement important: Katharina<br />
Gasser n’était plus candidate à la réélection au poste de<br />
présidente de l’organisation de prestations de service de l’AS-<br />
MAC et a donc mis fin à son engagement de longue date dans<br />
les différents organes de l’<strong>ASMAC</strong> et de MEDISERVICE. L’ancien<br />
président de l’<strong>ASMAC</strong> Daniel Schröpfer lui succède. Il siège déjà<br />
depuis un certain temps au Comité directeur de MEDISERVICE<br />
et connaît parfaitement les besoins des membres.<br />
N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
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POLITIQUE<br />
POLITIQUE DE LA SANTÉ<br />
Une surprise de Pâques<br />
pour l’automne<br />
La période de Pâques, c’est le temps des cadeaux. C’est probablement à cela que songeait le<br />
Conseil fédéral Jeudi saint lorsqu’il a présenté un premier train de mesures pour endiguer<br />
l’augmentation des coûts de la santé. En automne, les propositions seront mises en consultation.<br />
Certaines contiennent-elles des couleuvres? L’<strong>ASMAC</strong> a examiné ce nid de Pâques de plus près.<br />
Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>ASMAC</strong><br />
38 mesures de 14 experts de 4 pays: c’est à<br />
cela que l’on peut résumer le rapport d’un<br />
groupe de travail dirigé par l’ancienne<br />
conseillère aux Etats et conseillère d’Etat<br />
Verena Diener (PVL/ZH). C’est le Département<br />
fédéral de l’intérieur (DFI) qui avait<br />
mis en place cette équipe d’experts en<br />
médecine et en économie de la santé. Les<br />
membres venaient de Suisse, d’Allemagne,<br />
de France et des Pays-Bas. Leur mandat:<br />
présenter au Conseil fédéral des idées pour<br />
endiguer l’augmentation des coûts dans<br />
l’assurance obligatoire des soins susceptibles<br />
d’être rapidement mises en œuvre<br />
(voir Journal <strong>ASMAC</strong> 1/<strong>2018</strong>).<br />
«Un échec systémique»<br />
Déjà avant sa publication en octobre 2017,<br />
le rapport de 131 pages a fait chauffer les<br />
esprits. En effet, ses auteurs n’y allaient<br />
pas de main morte avec tous les acteurs<br />
de la santé. Des mesures et réformes<br />
connues de longue date auraient traîné<br />
pendant des années. Le groupe d’experts<br />
a même parlé «d’échec systémique».<br />
Une des principales propositions était la<br />
mise en place d’un nouvel instrument de<br />
pilotage consistant à instaurer des plafonds<br />
contraignants pour l’augmentation<br />
des coûts dans les différents domaines de<br />
prestations. Proposition qui a très vite fait<br />
monter la pression parmi les médecins,<br />
cela équivalant à un rationnement et à<br />
une médecine à deux vitesses. D’autant<br />
plus que des sanctions sont prévues en cas<br />
de non-atteinte des objectifs.<br />
«Coach my Career»: c’est parti<br />
Des médecins expérimentés soutiennent et conseillent les jeunes médecins en formation postgraduée –<br />
telle est l’idée de «Coach my Career». Les partenaires FMH, <strong>ASMAC</strong>, mfe, AMDHS, swimsa et ISFM sont<br />
à l’origine de ce projet. Le projet s’adresse avant tout aux étudiant(e)s en médecine de dernière année<br />
et aux jeunes médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique. En effet, ces deux groupes doivent faire<br />
des choix professionnels importants. Il est donc utile qu’ils puissent profiter de l’expérience de collègues<br />
plus âgés.<br />
Celles et ceux qui souhaitent en savoir plus sur cette offre peuvent directement contacter l’Association<br />
des médecins dirigeants d’hôpitaux (AMDHS) (www.vlss.ch). Pour l’<strong>ASMAC</strong>, «Coach my Career» est<br />
depuis son lancement un projet qui lui tient à cœur. C’est pourquoi elle a publié une page qui lui est<br />
consacrée sur son site web (www2.vsao.ch/Weiterbildung/«Coach my Career»).<br />
Les idées du Conseil fédéral contre la croissance des coûts de la santé sont<br />
présentées juste à temps pour Pâques: un mélange détonnant. Les détails<br />
sont actuellement couvés. Une première évaluation de la «ponte» – un état<br />
des lieux – par l’<strong>ASMAC</strong> est très contrastée<br />
La situation est moins<br />
grave qu’il n’y paraît<br />
On le sait bien, le pire n’arrive pas forcément.<br />
Du moins, pas tout de suite, ni du<br />
premier coup. C’est ce qui ressort de la<br />
discussion des mesures proposées au sein<br />
du collège gouvernemental. En effet, celui-ci<br />
a décidé juste avant Pâques<br />
• de poursuivre les mesures dans le rapport<br />
qui ont déjà été réalisées ou qui<br />
sont en cours de réalisation. Le DFI<br />
devra rendre un rapport à leur sujet en<br />
décembre <strong>2018</strong>.<br />
• La plupart des nouvelles mesures du<br />
groupe d’experts sont maintenant soumises<br />
à examen. Il est prévu de mettre<br />
en œuvre les mesures en deux trains de<br />
mesures et étapes.<br />
– Le premier train de mesures vise à<br />
améliorer le contrôle des coûts et les<br />
réglementations tarifaires et à introduire<br />
un article expérimental pour<br />
N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
7
POLITIQUE<br />
des projets-pilotes innovants et un<br />
système de prix de référence dans le<br />
secteur des médicaments. La consultation<br />
y relative débutera en automne<br />
<strong>2018</strong>.<br />
– En 2019, un deuxième train de mesures<br />
visant à endiguer l’augmentation<br />
des coûts de la santé est prévu.<br />
Il a pour objectif de décharger l’assurance<br />
obligatoire des soins par des<br />
mesures au niveau des médicaments,<br />
des soins appropriés et par<br />
davantage de transparence.<br />
En ce qui concerne le point sensible des<br />
plafonds, le Gouvernement fédéral n’a<br />
jusqu’ici inscrit qu’une discussion dans<br />
son agenda.<br />
Deux oui – quatre oui<br />
mais – trois non<br />
Quelle est la quintessence de ce «cadeau<br />
de Pâques»? Pour le dire simplement:<br />
dans un premier temps, il aborde les sujets<br />
moins sensibles. En agissant de la sorte,<br />
le Conseil fédéral évite de jeter le bébé avec<br />
l’eau du bain. La consultation lui permettra<br />
cependant de tâter le terrain auprès des<br />
acteurs impliqués pour la deuxième étape<br />
en 2019.<br />
Le détail des trains de mesures et des différentes<br />
mesures n’a pas encore été fixé.<br />
Le Comité directeur de l’<strong>ASMAC</strong> s’est cependant<br />
penché, lors de deux séances, sur<br />
les 38 propositions du rapport d’experts et<br />
a formulé une prise de position sur chacune<br />
d’entre elles. En regardant le train<br />
de mesures de plus près, on peut tirer le<br />
premier bilan intermédiaire suivant du<br />
point de vue de l’association:<br />
• Article expérimental: d’accord.<br />
• Renforcer le contrôle des<br />
factures: en partie d’accord.<br />
• Réduire les conflits de gouvernance<br />
des cantons: d’accord.<br />
• Organisation tarifaire<br />
nationale: en partie d’accord.<br />
• Forfaits dans le domaine<br />
ambulatoire: en partie d’accord.<br />
• Maintenir la structure<br />
tarifaire à jour: pas d’accord.<br />
• Contrôle indépendant des<br />
factures: pas d’accord.<br />
• Effets d’économie d’échelle<br />
dans la structure tarifaire:<br />
en partie d’accord.<br />
• Système de prix de référence:<br />
pas d’accord.<br />
Trois propositions supplémentaires du DFI<br />
viennent compléter la liste ci-dessus:<br />
• Copie de la facture du patient:<br />
les patientes et les patients reçoivent<br />
dans tous les cas une facture (aussi<br />
après un séjour hospitalier).<br />
• Pilotage des coûts par les partenaires<br />
tarifaires: les partenaires<br />
tarifaires doivent prévoir des mesures<br />
pour le pilotage des coûts et des prestations<br />
dans leurs conventions tarifaires<br />
– sinon, le Conseil fédéral ou les<br />
cantons interviennent. Cette proposition<br />
est déjà discutée au Parlement.<br />
• Introduction d’un droit de recours<br />
pour les assureurs concernant<br />
la liste des hôpitaux des<br />
cantons: l’objectif est de renforcer<br />
l’efficience et d’éviter des augmentations<br />
du volume.<br />
«Plus de médecine, moins de bureaucratie!»: ça continue<br />
Aujourd’hui, les médecins hospitaliers ne consacrent plus qu’un tiers de leur temps de travail aux<br />
malades. Ils passent une grande partie de la journée à accomplir des tâches administratives. C’est<br />
pourquoi l’<strong>ASMAC</strong> a lancé la campagne «Plus de médecine, moins de bureaucratie!» en août 2017.<br />
Dans un premier temps, un courrier a été adressé aux directions et services du personnel de tous les<br />
hôpitaux suisses ainsi qu’aux directions des établissements de formation postgraduée. Le but était de<br />
les sensibiliser sur le sujet. D’autres représentants de la politique<br />
et des associations ont également reçu un courrier de l’association.<br />
La deuxième vague de la campagne va débuter en septembre sous<br />
le slogan «constructif et concret». Le Comité central a approuvé<br />
les propositions qui lui ont été soumises (voir aussi page 12).<br />
Vous en apprendrez davantage dans le numéro d’août du Journal<br />
<strong>ASMAC</strong>.<br />
Un choix avec TARMED<br />
Dans la consultation annoncée pour cet<br />
automne, l’<strong>ASMAC</strong> va reconsidérer, préciser,<br />
et, si nécessaire, redéfinir sa position<br />
sur chacun des points sur la base de leur<br />
formulation concrète. Concernant le processus<br />
politique sous la coupole fédérale<br />
et en particulier son issue, le corps médical<br />
peut faire un choix psychologiquement<br />
important, dans un sens ou dans l’autre:<br />
il sera déterminant pour l’image des fournisseurs<br />
de prestations et des décisions les<br />
concernant s’ils parviennent, conjointement<br />
avec les autres partenaires tarifaires,<br />
à mener à bien la révision globale du tarif<br />
ambulatoire TARMED. Sur ce point aussi,<br />
nous en saurons plus en automne ou<br />
jusqu’à la fin de l’année. Une prochaine<br />
surprise à <strong>No</strong>ël n’est pas exclue.<br />
Vous trouverez plus d’informations sur:<br />
https://www.bag.admin.ch/bag/fr/home/<br />
themen/versicherungen/krankenversicherung/kostendaempfung-kv.html<br />
■<br />
Et aussi ...<br />
L’<strong>ASMAC</strong> s’engage pour la défense des<br />
intérêts de ses membres et leur image.<br />
Au cours des dernières semaines, elle<br />
l’a fait pour trois nouveaux sujets de<br />
politique sanitaire.<br />
• «Rallonger la durée de l’allocation<br />
de maternité en cas de séjour prolongé<br />
du nouveau-né à l’hôpital»:<br />
dans la consultation, l’<strong>ASMAC</strong> s’est<br />
clairement déclarée favorable à la<br />
motion de la Commission de la santé<br />
du Conseil des Etats.<br />
• «Plan d’action relatif à la Stratégie<br />
nationale de vaccination (SNV)»: ce<br />
projet aussi, qui veut protéger la population<br />
contre les maladies évitables<br />
par la vaccination, a été salué.<br />
• «Oui à la protection des enfants et<br />
des jeunes contre la publicité pour<br />
le tabac»: l’initiative populaire veut<br />
interdire les offres promotionnelles<br />
et la publicité pour le tabac sur les<br />
réseaux sociaux, dans les cinémas<br />
et les points de vente ainsi que le<br />
parrainage de manifestations publiques<br />
par l’industrie du tabac – ce<br />
qui correspond tout à fait aux attentes<br />
de l’<strong>ASMAC</strong>.<br />
Vous trouverez davantage d’informations<br />
sur les différents sujets sur<br />
la page de démarrage du site de<br />
l’association (www2.asmac.ch).<br />
8 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
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POLITIQUE<br />
L’essentiel en BREF<br />
NOUS – les médecins?<br />
Dernièrement, nous avons discuté entre<br />
collègues de ce que l’on entend par «les<br />
médecins»? Et malgré que nous fassions<br />
nous-mêmes partie du corps médical,<br />
nous avons dû constater: la réponse n’est<br />
pas si simple – peut-être justement parce<br />
que nous représentons cette profession.<br />
Qu’en disent donc les non-médecins, les<br />
patients, les politiciens, la population? Estce<br />
qu’on pense en premier lieu à la différence<br />
entre médecin de famille et spécialiste?<br />
Ou entre médecin à l’hôpital et<br />
médecin en cabinet? Ou entre une médecin-cheffe<br />
et un médecin-assistant?<br />
Et quand les médias parlent des querelles<br />
à propos des salaires des médecins et de<br />
négociations contractuelles difficiles, ou<br />
encore de mauvaises conditions de travail<br />
et de surcharge administrative: de qui<br />
parle-t-on au juste en disant «NOUS»?<br />
Bien évidemment, un médecin, c’est tout<br />
d’abord celui qui a terminé avec succès ses<br />
études, c’est-à-dire nous tous: les médecins.<br />
C’est ensuite que les choses se compliquent.<br />
Chaque médecin est pendant<br />
plusieurs années médecin-assistant(e),<br />
beaucoup (mais de loin pas tous) travaillent<br />
ensuite aussi comme chef(fe) de<br />
clinique pendant un certain temps. Certains<br />
restent des médecins spécialistes<br />
employé(e)s, d’autres deviennent médecins<br />
adjoint(e)s et une petite partie devient<br />
médecins-chef(fe)s. On peut aussi opter<br />
pour une carrière universitaire. Ou pas.<br />
La plupart entament tôt ou tard, seuls ou<br />
en équipe, une activité dans un (leur<br />
propre) cabinet.<br />
Ceci représente déjà un large éventail de<br />
différences avec des conséquences sur<br />
l’activité médicale ainsi que le salaire.<br />
Mais ce n’est pas tout: il n’y a pas que l’évolution<br />
de la carrière qui suit les études.<br />
Chaque médecin choisit aussi une spécialisation<br />
pour obtenir l’un des 46 différents<br />
titres de spécialiste l’habilitant à exercer<br />
une activité indépendante. Faudrait-il<br />
alors en conclure que médecin n’est pas<br />
du tout égal à médecin?<br />
Je dirais que cela dépend de où on se positionne,<br />
un peu comme en physique. Ce<br />
qui, vu de l’extérieur, peut paraître comme<br />
une unité, se révèle être, vu de l’intérieur,<br />
un système en mouvement et bigarré. C’est<br />
donc un peu comme la Suisse: de l’extérieur<br />
un petit pays, connu pour sa neutralité,<br />
ses banques et la fondue (ou, au<br />
choix, pour ses montres et le chocolat). Et<br />
de l’intérieur, un pays avec trois, respectivement<br />
quatre langues nationales, une<br />
multitude de cantons et un gouvernement<br />
composé d’un collège de sept conseillers<br />
fédéraux égaux au lieu d’une seule présidence.<br />
A l’instar de la Suisse en tant que pays,<br />
nous aussi, les médecins, devrions faire de<br />
notre diversité un atout. <strong>No</strong>us profitons de<br />
nos différences surtout quand nous les<br />
employons pour tirer tous à la même<br />
corde. C’est ce que je souhaite pour le<br />
corps médical à l’avenir, c’est-à-dire pour<br />
«NOUS», les médecins. En effet, c’est autour<br />
d’une cause commune que nous<br />
sommes unis: la santé du patient. Ce point<br />
essentiel pour tous les médecins se reflète<br />
aussi dans la stratégie de l’<strong>ASMAC</strong>: «L’AS-<br />
MAC renforce les tâches essentielles du<br />
médecin et place les patientes et patients<br />
au centre de la réflexion.» Et pour cela, il<br />
faut aussi bien des médecins de famille et<br />
hospitaliers, que des spécialistes, des médecins-chef(fe)s<br />
et des médecins-assistant(e)s.<br />
Dans cet esprit, je me réjouis,<br />
chères et chers collègues, de collaborer<br />
avec vous.<br />
■<br />
Anja Zyska, présidente de l’<strong>ASMAC</strong><br />
10 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
POLITIQUE<br />
Garder le cap dans la tempête<br />
La situation politique est tout sauf simple, ce qui n’a toutefois pas empêché les délégués du Comité<br />
central de se réunir à Berne pour leur séance de printemps. L’organe suprême de l’<strong>ASMAC</strong> a misé<br />
sur la continuité. L’assemblée des délégués de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> par contre a marqué le<br />
renouveau: Daniel Schröpfer a été élu à la présidence et succède donc à Katharina Gasser.<br />
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal <strong>ASMAC</strong>. Photos: Severin <strong>No</strong>wacki.<br />
«Le climat aux Chambres fédérales n’est<br />
pas vraiment favorable aux médecins».<br />
C’est ainsi qu’Angelo Barrile, vice-président<br />
et conseiller national, a résumé<br />
l’ambiance sous la coupole fédérale. Deux<br />
groupes sont rendus responsables de<br />
l’augmentation des coûts dans le domaine<br />
de la santé: les médecins et les<br />
patients, a poursuivi A. Barrile. Toutefois,<br />
certains groupes de médecins attirent<br />
plus la sympathie que d’autres: outre les<br />
psychiatres, les médecins de famille, les<br />
pédiatres, les médecins-assistant(e)s et<br />
chef(fe)s de clinique ont aussi les faveurs<br />
du Parlement.<br />
Cependant, la bienveillance parmi les politiciens<br />
du plus haut niveau ne suffit à elle<br />
seule hélas pas pour donner par exemple<br />
au pilotage des admissions l’orientation<br />
souhaitée par l’<strong>ASMAC</strong> ou empêcher l’assouplissement<br />
de la loi sur le travail. Dans<br />
d’autres domaines aussi, d’importantes<br />
décisions sont attendues. Celles-ci se répercuteront<br />
tôt ou tard directement sur les<br />
membres de l’<strong>ASMAC</strong>, ainsi pour la nouvelle<br />
structure tarifaire ou les propositions<br />
du groupe d’experts Diener pour endiguer<br />
l’augmentation des coûts de la santé. Déjà<br />
aujourd’hui, il faut s’attendre à une sérieuse<br />
tempête.<br />
pour se faire entendre et prendre les mesures<br />
nécessaires pour la période agitée à<br />
venir.<br />
Comme toute association de milice, l’AS-<br />
MAC dépend de ses membres qui sont<br />
prêts à s’engager pour l’association. Lors<br />
du renouvellement intégral de la présidence<br />
et du Comité directeur, Anja Zyska<br />
et tous les membres du CD ont à l’unanimité<br />
été reconduits dans leurs fonctions<br />
respectives. Lars Frauchiger et Marc Eich<br />
(swimsa) ont démissionné du Comité<br />
directeur (voir encadré). Robin Walter<br />
représente désormais la swimsa au Comité<br />
directeur. Quant aux sièges vacants à<br />
l’assemblée des délégués de la FMH et à la<br />
Chambre médicale, ils ont tous pu être<br />
repourvus.<br />
La Rose pour la périphérie<br />
Depuis 2014, l’<strong>ASMAC</strong> décerne chaque année<br />
la Rose d’hôpital. Elle récompense les<br />
hôpitaux, cliniques ou établissements de<br />
formation postgraduée pour la prise de mesures<br />
qui améliorent les conditions de travail<br />
des médecins ou la formation médicale<br />
postgraduée. Cette année, les délégués du<br />
Comité central devaient choisir parmi trois<br />
propositions: le département des ressources<br />
humaines de l’Hôpital universitaire de Zurich,<br />
les responsables du programme d’assistanat<br />
au cabinet médical dans le canton<br />
de Vaud et l’Hôpital du Jura. Pour une fois,<br />
les plus petits l’ont emporté. Pour sa politique<br />
favorable aux employés et avant-gardiste,<br />
notamment aussi en rapport avec la<br />
première (!) convention collective de travail,<br />
l’Hôpital du Jura a pu s’assurer la quasi-totalité<br />
des voix.<br />
Une assise solide<br />
Dans ce contexte, il est bon de savoir que<br />
l’<strong>ASMAC</strong> dispose d’une solide assise, que<br />
ce soit sur le plan financier ou du personnel.<br />
A la séance du Comité central du 28<br />
avril à Berne, 15 sections sur 17 étaient<br />
représentées (swimsa incluse). Et nombreuses<br />
sont les sections qui réussissent<br />
mieux qu’à une certaine époque à rajeunir<br />
leurs comités. Les comptes 2017 clôturent<br />
sur un bénéfice, ce qui permet à<br />
l’association d’augmenter ses réserves.<br />
Elle dispose donc des moyens nécessaires<br />
Passage de témoin chez MEDISERVICE: Daniel Schröpfer succède à<br />
Katharina Gasser à la présidence de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>.<br />
N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
11
POLITIQUE<br />
Stratégie 2017–2020<br />
Il n’est plus nécessaire de souligner que<br />
la loi sur le travail n’est encore de loin pas<br />
partout respectée, notamment en ce qui<br />
concerne la durée de travail. La part importante<br />
du travail administratif que les<br />
membres de l’<strong>ASMAC</strong> doivent quotidiennement<br />
accomplir constitue un problème.<br />
L’<strong>ASMAC</strong> s’est attaquée l’année dernière à<br />
cette question avec sa campagne intitulée<br />
«Plus de médecine, moins de bureaucratie!».<br />
Dans un premier temps, les efforts<br />
visaient les directions des hôpitaux et des<br />
établissements de formation postgraduée.<br />
Marcel Marti, chef de la campagne en sa<br />
qualité de responsable politique et communication,<br />
a présenté une première<br />
analyse. Les sections ont été interrogées<br />
sur l’écho de la campagne et les moyens<br />
engagés. Leurs réponses montrent que le<br />
problème a été largement reconnu, mais<br />
qu’il n’y a guère de mesures concrètes qui<br />
Démission<br />
de la présidence<br />
Après des années passées à la présidence<br />
et à la coprésidence de MEDISERVICE<br />
VSAO-<strong>ASMAC</strong>, Katharina Gasser met un<br />
terme à son engagement au Comité directeur<br />
de MEDISERVICE. Avec Katharina<br />
Gasser, c’est une forte personnalité,<br />
qui a marqué MEDISERVICE par son<br />
engagement, qui nous quitte.<br />
Celles et ceux qui connaissent Katharina Gasser savent qu’elle dispose d’une énergie incroyable. Un<br />
regard sur son engagement pour l’<strong>ASMAC</strong> et MEDISERVICE en atteste de façon impressionnante. Elle<br />
n’a pas seulement été vice-présidente de la section Berne de 2001 à 2005, mais aussi dès 2002 membre<br />
du comité de pilotage du Journal <strong>ASMAC</strong>, dès 2003 déléguée à la Chambre médicale FMH et finalement<br />
à partir de 2004 aussi membre du Comité directeur de MEDISERVICE. En 2004, elle a effectivement<br />
occupé pendant une année ces quatre fonctions. Et cela pendant qu’elle suivait sa formation postgraduée<br />
en médecine pharmaceutique à l’hôpital et dans l’industrie et qu’elle élevait un fils. A partir de 2006,<br />
elle a progressivement réduit son engagement pour se concentrer sur la coprésidence de MEDISERVICE.<br />
Elle a apporté au Comité directeur un grand savoir-faire professionnel de l’industrie pharmaceutique<br />
dans le domaine de la conduite du personnel, de la simplification des processus et de la gestion des<br />
innovations. Elle a aussi étroitement accompagné le secrétariat pour la mise en œuvre d’une communication<br />
professionnelle. Sur le plan personnel, nous avons toujours eu plaisir à mener des discussions<br />
intéressantes et divertissantes avec Katharina Gasser, notamment dans le domaine de l’art et de la<br />
culture, où elle pouvait autant s’enthousiasmer pour une représentation du quatuor à cordes de Bâle<br />
que pour la dernière apparition de Prince à Montreux<br />
Au nom du Comité directeur et du secrétariat, nous adressons nos chaleureux remerciements à Katharina<br />
pour le travail qu’elle a accompli pour MEDISERVICE et l’<strong>ASMAC</strong> au cours des dernières années.<br />
<strong>No</strong>us lui souhaitons plein succès pour l’avenir.<br />
Cordiales salutations<br />
Marc Schällebaum, directeur MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
sont prises. A l’Hôpital du Jura, lauréat de<br />
la Rose, par contre, la situation est différente.<br />
En effet, deux personnes supplémentaires<br />
ont été engagées pour décharger<br />
les médecins des tâches administratives<br />
non médicales. Les délégués du Comité<br />
central ont décidé de poursuivre la<br />
campagne selon la marche à suivre proposée<br />
(voir page 8). Une autre revendication<br />
de l’<strong>ASMAC</strong> est la promotion du travail<br />
à temps partiel. Simone Burkhard,<br />
juriste à l’état-major et responsable de ce<br />
projet, a interrogé des cliniques en Suisse<br />
alémanique et romande au sujet du travail<br />
à temps partiel. Beaucoup de directeurs<br />
de clinique sont ouverts au temps<br />
partiel, car c’est un moyen pour continuer<br />
d’engager des spécialistes en temps de<br />
pénurie. Alors que le travail à temps partiel<br />
pour les chef(fe)s de clinique n’est<br />
considéré d’un œil critique qu’en ce qui<br />
concerne le surcroît de travail (organisation,<br />
etc.), il est fondamentalement remis<br />
en question pour les médecins-assistant(e)s.<br />
Ici, la prolongation de la formation<br />
postgraduée est mise en avant, tout<br />
comme le ralentissement de la courbe<br />
d’apprentissage ou le nombre insuffisant<br />
de cas traités. Une partie des cliniques<br />
interrogées ne proposent donc guère de<br />
postes à temps partiel pour les médecins<br />
en formation postgraduée. Ce projet aussi<br />
fait l’objet d’un affinage et sera poursuivi.<br />
La prestation la plus prisée et sollicitée de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> est sans aucun doute le conseil<br />
en matière de planification des services.<br />
Philipp Rahm, coprésident de la section<br />
Argovie et responsable du conseil en matière<br />
de planification des services, a brièvement<br />
informé de l’état des missions en<br />
cours. La liste comprend toute une série<br />
d’institutions, cliniques et hôpitaux universitaires<br />
ou régionaux dans toute la<br />
Suisse. Si autrefois, c’étaient les médecins-assistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique<br />
qui demandaient de l’aide, ce sont aujourd’hui<br />
fréquemment les services du<br />
personnel qui souhaiteraient respecter les<br />
dispositions de la loi sur le travail qui demandent<br />
un conseil. Dans un cas, même<br />
l’office du travail cantonal a recommandé<br />
à un hôpital de faire appel au conseil en<br />
matière de planification des services. Ces<br />
12 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
POLITIQUE<br />
Démissions au<br />
Comité directeur<br />
Lars Frauchiger a démissionné du Comité directeur de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> Suisse en mars <strong>2018</strong>. Il entame une activité à<br />
son compte et démissionne de toutes les fonctions à l’AS-<br />
MAC. <strong>No</strong>us regrettons sa démission. En effet, l’<strong>ASMAC</strong><br />
perd ainsi un membre de longue date, engagé et précieux.<br />
Par son infatigable enthousiasme, il a considérablement<br />
marqué le travail de l’<strong>ASMAC</strong>. Le CD et la présidence de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> lui adressent leurs plus chaleureux remerciements.<br />
Marc Eich a démissionné du Comité directeur de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Suisse en avril <strong>2018</strong>. Robin Walter lui succède en tant<br />
que représentant de la swimsa au Comité directeur. Le<br />
CD et la présidence de l’<strong>ASMAC</strong> remercient Marc pour le<br />
travail accompli et souhaitent la cordiale bienvenue à<br />
Robin.<br />
Anja Zyska, Présidente de l’<strong>ASMAC</strong><br />
missions se déroulent normalement en<br />
collaboration avec la section concernée.<br />
Outre le conseil sur place, Philipp Rahm<br />
propose aussi des séances d’information<br />
et de formation dans les sections.<br />
<strong>No</strong>uveau président<br />
Comme à l’accoutumée, l’assemblée des<br />
délégués de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
s’est déroulée pendant la pause du Comité<br />
central. Après plusieurs années à la<br />
coprésidence et à la présidence de MEDI-<br />
SERVICE, Katharina Gasser a démissionné<br />
de ses fonctions et mis fin à son engagement<br />
de longue date et couronné de<br />
succès pour l’association (voir encadré).<br />
Daniel Schröpfer lui succède. Il siège depuis<br />
un certain temps au Comité directeur<br />
de l’organisation de prestations de<br />
service de l’<strong>ASMAC</strong> et connaît parfaitement<br />
les tâches de la présidence. Lors du<br />
renouvellement du Comité directeur, tous<br />
les candidats ont été réélus. Nina Viktorin,<br />
cheffe de clinique de Zurich, est venue<br />
renforcer les rangs du Comité directeur.<br />
Les bénéfices engendrés par MEDISER-<br />
VICE au cours des dernières années lui<br />
permettent de développer de nouvelles<br />
prestations de service. L’une d’entre elles<br />
est le «Praxis-Paket» qui a été présenté<br />
aux délégués lors de la séance. Le paquet<br />
s’adresse à tous ceux qui envisagent d’entamer<br />
une activité indépendante. Il est<br />
envoyé gratuitement aux membres de<br />
MEDISERVICE. Le paquet semble répondre<br />
à un besoin: sur les 200 exemplaires<br />
de la première édition, la moitié a<br />
déjà fait l’objet d’une précommande (voir<br />
p. 51).<br />
Le Journal <strong>ASMAC</strong> a besoin d’un rajeunissement,<br />
pas sur le plan du contenu,<br />
mais surtout pour ce qui est de la mise en<br />
page. MEDISERVICE, en tant qu’éditrice<br />
du Journal, utilise une partie de son bénéfice<br />
pour un remaniement. Un large<br />
jury a pu choisir parmi les propositions<br />
de trois agences. Il a finalement choisi à<br />
l’unanimité la proposition de l’agence<br />
Crafft de Zurich, spécialiste des magazines.<br />
Les finitions seront réalisées dans<br />
les prochains mois. Le Journal <strong>ASMAC</strong><br />
paraîtra au plus tard en 2019 dans ses<br />
nouveaux habits.<br />
■<br />
N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
13
FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
«Lors des visites, il faut savoir faire<br />
preuve d’indépendance»<br />
Un concept de formation postgraduée à lui seul n’est pas le garant d’une formation postgraduée<br />
efficace dans les hôpitaux. Les visites ont donc pour finalité d’analyser les tâches et contenus de la<br />
formation médicale postgraduée sur place. Adrian Schibli, visiteur de l’<strong>ASMAC</strong> au bénéfice d’une<br />
longue expérience, nous donne un aperçu de son travail.<br />
Lisa Loretan, assistante de projets politique et communication <strong>ASMAC</strong>, s’est entretenue avec Adrian Schibli.<br />
La question de savoir si le concept de formation postgraduée est réaliste est<br />
notamment éclaircie sur la base des interviews menées avec les chef(fe)s<br />
de clinique et médecins en formation postgraduée.<br />
Pourquoi procède-t-on à des<br />
visites?<br />
Les visites sont un outil essentiel pour assurer<br />
la qualité de la formation médicale<br />
postgraduée. Plus de 100 établissements<br />
de formation postgraduée de toutes les<br />
disciplines sont visités chaque année.<br />
Qui décide du moment et du<br />
lieu de la visite ainsi que du<br />
choix des visiteurs?<br />
La Réglementation pour la formation<br />
postgraduée (RFP) définit à quel moment<br />
la visite d’un établissement de formation<br />
postgraduée est indiquée. Cela peut être<br />
justifié par exemple par le changement du<br />
ou de la responsable, des résultats insuffisants<br />
dans l’enquête de l’Institut suisse<br />
pour la formation médicale postgraduée<br />
et continue (ISFM), un changement de la<br />
catégorie ou la reconnaissance de l’établissement<br />
de formation postgraduée.<br />
D’après la RFP, une équipe de visite se<br />
compose normalement d’un responsable<br />
de la visite (délégué de la société de discipline<br />
médicale), d’un expert indépendant<br />
(désigné par l’ISFM) et d’un représentant<br />
de l’<strong>ASMAC</strong>. Cette équipe de trois personnes<br />
visite l’établissement de formation<br />
postgraduée. Pour le choix des visiteurs de<br />
l’<strong>ASMAC</strong>, outre le propre parcours professionnel,<br />
les connaissances linguistiques<br />
jouent aussi un rôle.<br />
Comment l’indépendance<br />
de l’équipe de visite est-elle<br />
garantie?<br />
Les membres de l’équipe de visite sont<br />
préalablement rendus attentifs au fait<br />
qu’ils doivent tenir compte d’éventuels<br />
conflits d’intérêt. Il faut savoir faire preuve<br />
d’indépendance. Il m’est déjà arrivé de<br />
devoir refuser de participer à une visite.<br />
Les raisons de la récusation peuvent être<br />
de différentes natures: par exemple un<br />
responsable de visite qui sera chargé de<br />
m’évaluer lors de l’examen de spécialiste<br />
à venir. Ou un établissement de formation<br />
postgraduée qui coopère étroitement avec<br />
mon propre lieu de travail. Un autre motif<br />
de récusation est le fait d’avoir travaillé au<br />
cours des dernières années dans la clinique<br />
faisant l’objet de la visite.<br />
Quels travaux préparatoires<br />
sont nécessaires préalablement<br />
à la visite?<br />
Il est important d’avoir à l’esprit le programme<br />
de formation postgraduée de la<br />
discipline sous revue. De plus, il faut étudier<br />
les documents mis à disposition par<br />
la clinique tels que le concept de formation<br />
postgraduée actuel, les résultats actuels<br />
de l’enquête auprès des médecins-assistant(e)s<br />
de l’ISFM ou les questionnaires<br />
remplis par les formateurs. Une consultation<br />
de la section locale de l’<strong>ASMAC</strong> peut<br />
s’avérer utile et fournir des informations<br />
importantes. Pour finir, il faut aussi se<br />
remémorer les principaux points de la loi<br />
sur le travail. Au final, plus la préparation<br />
Biographie express<br />
Adrian Schibli a terminé ses études de médecine en<br />
2001 à l’Université de Zurich. Actuellement, il travaille<br />
comme chef de clinique en infectiologie et<br />
hygiène hospitalière au Stadtspital Triemli à Zurich.<br />
Depuis 2002, il est membre de l’<strong>ASMAC</strong> où il assume<br />
différentes fonctions: membre de la direction de la<br />
section Zurich, plénum ISFM, Commission des professions<br />
médicales (MEBEKO), visiteur.<br />
14 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
et la collaboration dans l’équipe de visite<br />
seront bonnes, plus la visite sera réussie.<br />
Comment se déroule une visite?<br />
La visite débute par un échange au sein de<br />
l’équipe de visite. <strong>No</strong>us discutons alors les<br />
premières impressions obtenues sur la<br />
base de la documentation consultée. <strong>No</strong>tamment<br />
s’il faut s’attendre à des difficultés,<br />
cette occasion d’avoir un échange et<br />
de se coordonner est très précieuse. Car ce<br />
n’est que ce que l’équipe percevra globalement<br />
comme positif ou négatif qui sera<br />
finalement repris dans le rapport de visite<br />
officiel.<br />
Sur place, l’équipe de visite rencontre<br />
d’abord la direction de l’hôpital. Cela permet<br />
de discuter les questions fondamentales,<br />
p. ex. l’attitude vis-à-vis de la formation<br />
médicale postgraduée, les conditions<br />
de travail en général ou l’attractivité de<br />
l’hôpital en tant qu’employeur au niveau<br />
national. Ensuite se déroule un entretien<br />
avec la direction de l’établissement de formation<br />
postgraduée et les interviews avec<br />
les différents chef(fe)s de clinique et médecins<br />
en formation postgraduée. Le repas<br />
de midi est généralement pris avec les<br />
médecins-cadres, ce qui permet souvent<br />
d’avoir un échange informel.<br />
Au terme des interviews, nous visitons l’établissement<br />
de formation postgraduée (service,<br />
places de travail, service des urgences,<br />
etc.). En guise de préparation à l’entretien<br />
final avec les médecins-cadres, nous procédons<br />
à un bref échange dans l’équipe de<br />
visite et tirons un premier bilan.<br />
Et prenez-vous aussi une<br />
décision?<br />
<strong>No</strong>n. Il est important de souligner que<br />
nous n’établissons qu’un rapport de visite<br />
avec des recommandations. La décision<br />
concernant la reconnaissance incombe<br />
ensuite à la Commission des établissements<br />
de formation postgraduée de l’ISFM.<br />
Que considérez-vous comme<br />
l’élément-clé d’une visite?<br />
Je veux que les médecins-cadres me disent<br />
ce qui les motive pour l’activité formatrice<br />
et s’ils disposent de suffisamment de temps<br />
pour cela. Chez les médecins en formation<br />
postgraduée, je tiens à ce que les interviews<br />
se déroulent dans un climat agréable et<br />
ouvert. En effet, nous sommes de leur côté<br />
et tenons compte des problèmes (et propositions<br />
de solution) dans notre rapport.<br />
Quelles autres questions<br />
s’agit-il d’éclaircir?<br />
<strong>No</strong>us voulons par exemple savoir si le<br />
concept de formation postgraduée est réaliste<br />
et adapté aux circonstances locales<br />
Il faut aussi évaluer si les chiffres concernant<br />
le nombre d’interventions et le<br />
nombre de patients sont suffisamment<br />
élevés et adaptés au classement de la clinique<br />
dans la catégorie souhaitée. Sur la<br />
base des questionnaires remplis par les<br />
médecins-assistant(e)s et des interviews,<br />
nous évaluons par ailleurs si les éventuelles<br />
critiques émises sont des cas isolés<br />
ou s’il s’agit d’un problème plus profond.<br />
Et bien évidemment, les exigences selon le<br />
programme de formation postgraduée<br />
doivent être remplies.<br />
Quels sont les problèmes qui<br />
peuvent apparaître?<br />
La situation se corse lorsqu’on a l’impression<br />
que la direction de l’établissement de<br />
formation postgraduée a procédé à une<br />
présélection des médecins qui seront interviewés.<br />
Dans ce cas, on peut demander<br />
des précisions à l’aide des questionnaires.<br />
La visite est terminée –<br />
et maintenant?<br />
Après deux semaines, le rapport du responsable<br />
de la visite arrive chez les deux<br />
autres membres de l’équipe. Souvent, j’ai<br />
des commentaires ou compléments à<br />
ajouter. Si nécessaire, il faut ensuite discuter<br />
les points litigieux dans l’équipe. Il<br />
est donc utile de débattre et de clarifier les<br />
points essentiels déjà à la fin de la visite.<br />
Suivant les circonstances, le rapport formule<br />
des recommandations ou des exigences.<br />
Dans des cas exceptionnels, il peut<br />
arriver que l’équipe de visite recommande<br />
de ne plus reconnaître l’établissement de<br />
formation postgraduée. Cela se fait évidemment<br />
sur la base d’un rapport détaillé<br />
et factuel qui reproduit l’appréciation de<br />
l’ensemble de l’équipe. Le rapport est ensuite<br />
transmis à la direction de l’établissement<br />
de formation postgraduée visité<br />
pour prise de position et au final à la<br />
Commission des établissements de formation<br />
postgraduée qui décidera de la reconnaissance.<br />
Qu’est-ce qui vous motive pour<br />
ce travail?<br />
Les visites permettent d’obtenir une idée<br />
du fonctionnement d’autres disciplines et<br />
établissements de formation postgraduée.<br />
De plus, on passe une journée intense en<br />
équipe, ce qui permet parfois de nouer de<br />
précieux contacts. Bien sûr, nous ne pouvons<br />
pas faire de miracles. Malgré tout, je<br />
suis convaincu que les visites sont une<br />
contribution importante pour une bonne<br />
formation médicale postgraduée. La qualité<br />
de notre formation postgraduée a<br />
d’ailleurs été saluée par des experts étrangers<br />
dans le cadre de la récente accréditation<br />
par l’Office fédéral de la santé publique<br />
(OFSP). ■<br />
<strong>No</strong>us cherchons des renforts!<br />
Pour satisfaire à toutes les demandes de visites émanant des sociétés de discipline, l’<strong>ASMAC</strong> a créé au cours des dernières années un<br />
pool de représentant(e)s de l’<strong>ASMAC</strong>. <strong>No</strong>us cherchons donc en permanence des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique de<br />
différentes disciplines (conditions: affiliation à l’<strong>ASMAC</strong>). La FMH indemnise la participation. Les personnes intéressées peuvent<br />
contacter Sabrina Ribeaud, gestionnaire pour la formation postgraduée et les visites à l’<strong>ASMAC</strong> (ribeaud@vsao.ch).<br />
N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
15
FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />
ISFM Award: un engagement<br />
exceptionnel pour la formation<br />
postgraduée<br />
L’un de vos anciens formateurs a-t-il fait preuve d’un engagement exemplaire au cours de votre<br />
formation postgraduée? Ses compétences didactiques particulières vous ont-elles permis de réaliser<br />
des progrès réjouissants? Alors n’hésitez pas à le nommer pour l’ISFM Award et à récompenser<br />
ainsi son engagement exceptionnel en faveur de la formation postgraduée des médecins.<br />
Dr Werner Bauer, président de l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue, (ISFM)<br />
Dr Raphael Stolz, vice-président de l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue, (ISFM)<br />
M. Sc. Nadja Jenni, collaboratrice scientifique FMH/ISFM<br />
<strong>No</strong>us avons le plaisir de publier pour la<br />
cinquième fois la mise au concours de<br />
l’ISFM Award. Les nombreuses personnes<br />
nommées et l’écho positif que nous avons<br />
reçu confirment la pertinence et le<br />
bien-fondé de cette récompense. La remises<br />
de ce prix est devenue un événement<br />
fixe dans l’agenda de l’ISFM.<br />
La responsabilité que portent les médecins-cadres<br />
en matière de formation<br />
postgraduée constitue un des principes<br />
fondamentaux du transfert de connaissances<br />
et de compétences aux jeunes médecins.<br />
Or cette tâche ne peut guère être<br />
définie par le seul cahier des charges;<br />
l’engagement personnel et l’enthousiasme<br />
jouent un rôle bien plus important. Dans<br />
le domaine médical, les charges qui<br />
pèsent sur les médecins sont nombreuses<br />
<strong>No</strong>mmez sans attendre des<br />
responsables de la formation!<br />
L’ISFM Award permet d’exprimer une reconnaissance<br />
appuyée aux responsables de la formation postgraduée<br />
particulièrement engagés et compétents. Un ancien formateur<br />
vous a-t-il laissé une impression durable? Alors<br />
nommez-le pour l’ISFM Award.<br />
<strong>No</strong>us vous prions de renvoyer le formulaire de nomination<br />
sous forme électronique à l’adresse siwf@fmh.ch<br />
avec la mention «ISFM Award – pour un engagement<br />
exceptionnel en faveur de la formation postgraduée».<br />
Délai d’envoi: 5 août <strong>2018</strong>.<br />
Vous trouverez d’autres informations sur www.siwf.ch. Si<br />
vous avez des questions, adressez-vous à siwf@fmh.ch ou<br />
au 031 359 11 11.<br />
et les ressources en matière de temps et de<br />
moyens à disposition se réduisent sans<br />
cesse. Il est donc important que les formateurs<br />
particulièrement actifs et motivés<br />
soient reconnus. C’est pourquoi l’ISFM<br />
entend donner la possibilité aux jeunes<br />
médecins de témoigner leur reconnaissance<br />
aux formateurs qui se distinguent<br />
par leur engagement extraordinaire sans<br />
pour autant établir un classement.<br />
<strong>No</strong>mination par les<br />
anciens médecinsassistant(e)s<br />
Pour être nommés à l’ISFM Award, les<br />
médecins doivent participer activement<br />
à la formation médicale postgraduée. Il<br />
s’agit notamment de médecins-cadres<br />
engagés personnellement en faveur de la<br />
formation des futurs spécialistes, considérés<br />
comme particulièrement compétents<br />
et faisant preuve d’initiative dans la<br />
manière de transmettre les connaissances<br />
et aptitudes. Pour nommer un<br />
confrère, il faut être médecin en formation<br />
postgraduée ou avoir obtenu un titre<br />
de spécialiste il y a moins d’un an. Pour<br />
qu’une nomination soit valable, elle doit<br />
être déposée conjointement par deux personnes<br />
et exprimer une reconnaissance<br />
personnelle pour la qualité de la formation<br />
dispensée par le formateur et pour<br />
son engagement. Afin qu’il ne résulte ni<br />
avantage ni conflit en raison du processus<br />
de nomination, vous ne pouvez nommer<br />
que les responsables de la formation<br />
postgraduée chez lesquels vous ne travaillez<br />
plus. Les noms des personnes qui<br />
ont déposé une nomination ne seront ni<br />
publiés, ni communiqués aux nominés.<br />
Aucun classement des personnes nommées<br />
ne sera établi.<br />
Déposez votre nomination<br />
sans attendre!<br />
Pour nommer quelqu’un, vous pouvez<br />
télécharger le formulaire prévu à cet effet<br />
sur www.siwf.ch ➝ ISFM ➝ Formation<br />
postgraduée ➝ Généralités ➝ ISFM<br />
Award (http://www.fmh.ch/fr/formation-isfm/formation-postgraduee/generalites/isfm-award.html)<br />
et le renvoyer dûment<br />
rempli d’ici le 5 août <strong>2018</strong> sous<br />
forme électronique à l’adresse suivante:<br />
siwf@fmh.ch.<br />
La direction de l’ISFM contrôlera si la nomination<br />
est correcte du point de vue<br />
formel et validera ensuite chaque nomination.<br />
Tous les médecins correctement nommés<br />
recevront un acte de reconnaissance et un<br />
cadeau en récompense de leur engagement<br />
pour la formation postgraduée. Ils<br />
seront cités nommément (après accord)<br />
sur le site web de l’ISFM (www.siwf.ch) et<br />
lors du Symposium MedEd du 12 septembre<br />
<strong>2018</strong>.<br />
■<br />
Correspondance:<br />
Institut suisse pour la formation<br />
médicale postgraduée et<br />
continue<br />
FMH Elfenstrasse 18<br />
Case postale 300<br />
CH-3000 Berne 15<br />
Tél.: 031 359 11 11<br />
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16 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
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VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
17
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<strong>ASMAC</strong><br />
SECTION BERNE<br />
Assemblée<br />
générale <strong>2018</strong><br />
L’assemblée générale <strong>2018</strong> s’est déroulée<br />
par un magnifique temps printanier le<br />
26 avril <strong>2018</strong>. Après un tour de chauffe à<br />
la brasserie en plein air, l’assemblée a<br />
commencé à 19 h avec la partie statutaire<br />
et les informations.<br />
<strong>No</strong>ra Bienz a été réélue au poste de présidente<br />
sous les applaudissements de<br />
l’assemblée. Présidente de l’<strong>ASMAC</strong> Berne<br />
depuis 2015, elle dirige l’association avec<br />
beaucoup de talent.<br />
Lars Frauchiger a démissionné du comité<br />
lors de l’assemblée générale de cette<br />
année. Il avait été élu au comité en 2006<br />
et avait présidé la section de 2010 à 2015.<br />
L’assemblée a aussi pris congé de Christiane<br />
Arnold. Elle avait été élue en même<br />
temps que Lars Frauchiger au comité et<br />
Comme toujours, la légendaire tombola a rencontré un franc succès.<br />
avait occupé le poste de vice-présidente<br />
de 2008 à 2016. Les deux se sont engagés<br />
avec enthousiasme pour l’<strong>ASMAC</strong> et n’ont<br />
pas hésité à défendre publiquement nos<br />
revendications. <strong>No</strong>us les remercions chaleureusement<br />
pour leur engagement et<br />
leur transmettons nos meilleurs vœux<br />
pour l’avenir.<br />
<strong>No</strong>ra Bienz prend congé de Lars Frauchiger et le<br />
remercie pour son engagement de longue date.<br />
Parallèlement, nous avons eu le plaisir<br />
d’accueillir un nouveau membre au comité.<br />
Gerlinde Heil a déjà auparavant<br />
participé à beaucoup de séances et a été<br />
élue avec les membres du comité sortants.<br />
<strong>No</strong>ra Bienz a par ailleurs présenté<br />
notre nouveau prospectus qui illustre les<br />
différentes façons de s’engager à l’<strong>ASMAC</strong><br />
Berne. Elle a aussi fait de la publicité<br />
pour le poste à 20% à pourvoir au 1 er août<br />
<strong>2018</strong> pour un/e médecin-assistant/e expérimenté/e.<br />
<strong>No</strong>us cherchons une personnalité<br />
prête à s’engager pour notre<br />
association dans le domaine des relations<br />
publiques et de la communication.<br />
D’autres informations sont disponibles<br />
sur notre site vsao-bern.ch. Par ailleurs,<br />
nous nous réjouissons d’accueillir<br />
d’autres membres intéressés à s’engager<br />
dans notre association.<br />
Ensuite, Janine Junker a informé l’assemblée<br />
sur la CCT, les négociations salariales<br />
<strong>2018</strong> et le projet de travail à temps<br />
partiel. (<strong>No</strong>us présenterons le projet de<br />
travail à temps partiel en détail dans le<br />
prochain numéro du Journal.) Après un<br />
Christiane Arnold remercie les<br />
membres de l’assemblée pour les<br />
années passées à l’<strong>ASMAC</strong> dont<br />
elle gardera un bon souvenir et<br />
les encourage à s’engager pour<br />
leurs revendications. Elle n’a tiré<br />
que des avantages et aucun<br />
inconvénient de son travail.<br />
excellent repas, nous avons terminé la<br />
soirée par la légendaire tombola.<br />
Pour tous ceux qui ont manqué l’assemblée<br />
générale de cette année: l’assemblée<br />
générale 2019 se déroulera le jeudi 25<br />
avril 2019 au Restaurant Altes Tramdepot<br />
à Berne!<br />
■<br />
Janine Junker,<br />
directrice de l’<strong>ASMAC</strong> Berne<br />
N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
19
<strong>ASMAC</strong><br />
SECTION SOLEURE<br />
Assemblée<br />
générale <strong>2018</strong><br />
L’assemblée générale de la section Soleure<br />
s’est déroulée le 20 mars au Bürgerspital<br />
de Soleure. Outre sept membres du comité,<br />
neuf autres visiteurs y ont assisté. La<br />
fréquentation a donc été relativement<br />
bonne. Philipp Rahm, président de la section<br />
Argovie, a eu l’amabilité de venir nous<br />
parler du conseil en matière de planification<br />
des services. Il nous a donné un aperçu<br />
intéressant sur le déroulement d’un tel<br />
conseil, a parlé de sa stratégie sur la manière<br />
de gérer les relations avec les responsables<br />
de services et gestionnaires RH et<br />
nous a présenté un bref résumé des principales<br />
bases légales à respecter pour une<br />
planification des services correcte.<br />
Durant le temps restant, nous avons eu<br />
droit à une présentation des activités de la<br />
section.<br />
• <strong>No</strong>tamment grâce à notre membre du<br />
comité Anna Wang, notre section a désormais<br />
la possibilité de se présenter<br />
officiellement chaque mois lors de la<br />
journée d’introduction pour le personnel<br />
médical au Bürgerspital de Soleure.<br />
A cette occasion, nous distribuons le<br />
flyer élaboré par l’<strong>ASMAC</strong> et l’ISFM «Prêt<br />
pour votre premier poste de médecin».<br />
• Au cours de l’année écoulée, nous avons<br />
organisé une action à l’Hôpital cantonal<br />
d’Olten, qui n’a pas été très fréquentée,<br />
mais qui nous a permis de marquer<br />
notre présence et de nous entretenir<br />
avec certains membres.<br />
• De plus, nous avons présenté les<br />
porte-parole des différentes cliniques de<br />
la SoH. Depuis lors, nous les invitons<br />
aux séances du comité respectives et<br />
rassemblons préalablement des informations.<br />
• Le site web de notre section a été mis à<br />
jour continuellement. Sa présentation<br />
a été remaniée, les points essentiels de<br />
la CCT, c’est-à-dire un résumé de toutes<br />
les dispositions importantes pour les<br />
médecins dans la convention collective<br />
de travail a été publié.<br />
• <strong>No</strong>us avons aussi traité de la question<br />
de savoir si les cinq jours de formation<br />
continue accordés par la Solothurner<br />
Spitäler AG (SoH) sont suffisants pour<br />
atteindre les 50 heures de formation<br />
continue par année exigées par la FMH<br />
pour de nombreux titres de spécialiste.<br />
Sur ce point, nous sommes encore en<br />
négociation avec la direction.<br />
• En contact avec l’<strong>ASMAC</strong> CH, nous<br />
avons déterminé le nombre de postes à<br />
temps partiel à la SoH. Pour les chefs de<br />
clinique, les chiffres sont réjouissants,<br />
pour les médecins-assistant(e)s nettement<br />
moins. <strong>No</strong>us voulons obtenir un<br />
plus grand nombre de postes à temps<br />
partiel en collaboration avec l’association<br />
centrale. Actuellement, l’<strong>ASMAC</strong> CH<br />
réalise un sondage auquel participent<br />
aussi Andreas Woodtli (directeur des<br />
services du personnel) et le Prof. Markus<br />
Zuber (directeur médical) de la SoH.<br />
• Par ailleurs, nous avons rédigé au début<br />
de cette année une prise de position<br />
concernant la consultation relative à la<br />
loi cantonale sur la santé.<br />
Un bon réseau et une<br />
bonne représentation<br />
Les entretiens d’information des associations<br />
du personnel qui se déroulent régulièrement<br />
sont importants pour le travail<br />
du comité. Ils nous permettent de garder<br />
le contact avec les parties prenantes dans<br />
la SoH et avec les autres associations du<br />
personnel, ce qui garantit un très bon réseau<br />
et une très bonne représentation des<br />
employés, notamment aussi du fait que<br />
nous siégeons dans la commission CCT et<br />
au comité CCT. D’autre part, nous siégeons<br />
au comité de la société des médecins<br />
du canton de Soleure (GAeSO). Quant<br />
à Michel Clément, il représente notre section<br />
au Comité directeur de l’<strong>ASMAC</strong> CH.<br />
Par ailleurs, nous sommes souvent très<br />
bien représentés à la Chambre médicale<br />
par les membres du comité de notre section.<br />
Déjà l’année dernière, nous avons élu cinq<br />
nouveaux membres au comité. Lors de<br />
cette AG aussi, nous avons pu recruter trois<br />
nouveaux membres. Le comité est donc<br />
maintenant composé de dix membres<br />
ordinaires et de Ricky Vultier, juriste de la<br />
section. Michel Clément assure désormais<br />
la coprésidence avec Felix Kurth.<br />
<strong>No</strong>us nous réjouissons d’entamer la nouvelle<br />
année avec élan.<br />
■<br />
Felix Kurth, coprésident de la<br />
section de Soleure<br />
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la nouvelle rubrique Profession de médecin et famille sur le site web de l’<strong>ASMAC</strong> www.asmac.ch.<br />
20 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
<strong>ASMAC</strong><br />
SECTION ZURICH<br />
La boîte noire<br />
des coûts de la<br />
formation<br />
postgraduée<br />
Régulièrement, dans nos discussions, les<br />
directeurs d’hôpitaux et médecins-chef(fe)<br />
s affirment que les postes de médecins-assistant(e)s<br />
sont déficitaires. Si nous leur<br />
demandons une explication, ils ne sont<br />
pas en mesure de nous fournir des motifs<br />
ou chiffres. Les hôpitaux semblent euxmêmes<br />
n’avoir qu’une vague idée des<br />
coûts effectifs de la formation postgraduée<br />
des médecins-assistant(e)s. <strong>No</strong>us partons<br />
toutefois du principe qu’au final, les médecins<br />
en formation sont rentables pour<br />
les hôpitaux, c’est-à-dire que les postes de<br />
médecins-assistant(e)s plus avantageux<br />
leur permettent d’économiser des frais de<br />
personnel. C’est la seule manière d’expliquer<br />
le changement de tendance: après<br />
une période où l’on a beaucoup engagé de<br />
médecins hospitaliers ou spécialistes, aujourd’hui<br />
les hôpitaux privés augmentent<br />
partout le nombre de postes de médecins-assistant(e)s.<br />
Le fait est que le canton de Zurich verse<br />
CHF 15 000.– par année et poste de médecin-assistant(e)<br />
aux hôpitaux zurichois<br />
depuis qu’il a ratifié la convention intercantonale<br />
sur le financement de la formation<br />
médicale postgraduée de la Conférence<br />
des directrices et directeurs cantonaux<br />
de la santé en 2016. La convention<br />
n’est toutefois toujours pas entrée en vigueur,<br />
car elle n’a pas été ratifiée par suffisamment<br />
de cantons. La contribution du<br />
canton à la formation médicale postgraduée<br />
est donc actuellement versée sur une<br />
base volontaire. Si cette convention<br />
n’aboutit pas prochainement, le canton de<br />
Zurich devra reconsidérer s’il veut continuer<br />
à verser des contributions à la formation<br />
postgraduée sans base légale. Comme<br />
le canton de Zurich forme un très grand<br />
nombre de médecins-assistant(e)s, il bénéficierait,<br />
dès l’entrée en vigueur de la<br />
convention, de compensations financières<br />
de la part des autres cantons qui ne forment<br />
pas autant de médecins-assistant(e)s.<br />
Le but de la convention est de<br />
créer des incitations efficaces pour que la<br />
qualité de la formation postgraduée demeure<br />
assurée dans toute la Suisse, également<br />
sous le nouveau financement<br />
hospitalier (DRG). Car contrairement aux<br />
coûts des professions de la santé non universitaires,<br />
les coûts de la formation médicale<br />
postgraduée structurée ne sont pas<br />
compris dans les forfaits par cas des hôpitaux<br />
au bénéfice d’un mandat de prestations<br />
avec le canton.<br />
Le fait que le canton de Zurich considère<br />
que cet incitatif et donc les contributions<br />
sont importantes mérite d’être souligné.<br />
Mais il est tout aussi important que les<br />
contributions du canton de Zurich, c’està-dire<br />
les CHF 15 000.– par poste d’assistant(e)<br />
servent effectivement à la formation<br />
postgraduée de nos membres et ne<br />
disparaissent pas dans le budget global de<br />
l’hôpital. <strong>No</strong>us nous engageons actuellement<br />
pour établir cette transparence et<br />
saluons les efforts des hôpitaux, comme<br />
p. ex. l’Hôpital universitaire de Zurich, de<br />
systématiquement saisir le temps et le coût<br />
de la formation postgraduée par médecin-assistant(e).<br />
Seuls des chiffres concrets<br />
et la transparence fourniront une base<br />
pour discuter des coûts de la formation<br />
postgraduée, de contributions adéquates<br />
et de leur utilisation.<br />
■<br />
Jana Siroka (présidente) et<br />
Susanne Hasse (directrice)<br />
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N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
21
<strong>ASMAC</strong><br />
Joël Vuilleumier,<br />
juriste de la section Neuchâtel<br />
Départ anticipé<br />
Actuellement engagé par<br />
contrat de durée déterminée<br />
(du 1 er novembre 2017 au<br />
31 octobre 2019), j’ai trouvé un<br />
nouveau poste dans un autre<br />
hôpital qui commencerait à<br />
partir du 1 er novembre <strong>2018</strong>.<br />
Puis-je accepter cette offre?<br />
De manière générale, un contrat de durée<br />
déterminée prend fin sans résiliation au<br />
terme de la durée convenue. Par principe,<br />
il n’est pas possible d’y mettre fin avant<br />
terme, sauf exception prévue dans le<br />
contrat ou si les deux parties sont d’accord.<br />
Mon contrat actuel ne prévoit<br />
aucune possibilité de résiliation<br />
anticipée et mon employeur<br />
n’est pas d’accord de<br />
me libérer avant terme.<br />
Exceptionnellement, il est possible de résilier<br />
le contrat avec effet immédiat pour de<br />
justes motifs. De tels motifs sont par<br />
exemple des conditions de travail qui<br />
rendent impossible la poursuite de la relation<br />
de travail (atteinte à la personnalité<br />
ou non-paiement du salaire par exemple).<br />
Un changement d’orientation professionnelle<br />
ou une nouvelle formation ne sont<br />
pas de justes motifs.<br />
Mes conditions de travail, bien<br />
que difficiles, sont conformes à<br />
la loi. Mon salaire a toujours<br />
été payé dans les temps.<br />
Dans ces conditions, il n’est pas possible de<br />
résilier votre contrat de manière anticipée.<br />
Et si je décide quand même de<br />
quitter mon poste au 31 octobre<br />
<strong>2018</strong>?<br />
Si vous décidez néanmoins de quitter unilatéralement<br />
votre emploi avant terme<br />
sans pouvoir invoquer de juste motif, vous<br />
serez tenu de réparer le dommage subi par<br />
votre employeur du fait de votre départ<br />
abrupt.<br />
Quel peut être le montant de ce<br />
dommage?<br />
En pratique et conformément à la loi (art.<br />
337d CO), votre employeur pourra déduire<br />
un quart de salaire sur votre dernière fiche<br />
de paie.<br />
Si son dommage effectif est supérieur à<br />
cette retenue forfaitaire, il pourra vous<br />
réclamer davantage. Il devra alors prouver<br />
son dommage et introduire un procès à<br />
votre encontre (en principe dans les<br />
30 jours suivant votre départ). Si vous estimez<br />
en revanche que son dommage est<br />
inférieur à la retenue forfaitaire, vous<br />
devrez réclamer en justice la part retenue<br />
en trop par votre employeur.<br />
Le dommage représente le coût occasionné<br />
à votre employeur suite à votre départ.<br />
Les frais d’annonce pour la recherche d’un<br />
nouveau collaborateur ne font donc pas<br />
partie de ces coûts, puisque votre employeur<br />
aurait dû les supporter de toute<br />
façon. Par contre, si vos collègues doivent<br />
effectuer des heures supplémentaires rémunérées<br />
à 125% spécifiquement à cause<br />
de votre départ, ce surcoût pourrait être<br />
mis à votre charge.<br />
Ainsi, plus vous informez votre employeur<br />
à l’avance, plus celui-ci pourra entreprendre<br />
rapidement les démarches lui<br />
permettant de réduire son dommage<br />
(c’est-à-dire vous trouver un successeur<br />
pour assurer la bonne marche du service<br />
après votre absence). <br />
■<br />
22 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
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vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de mettre à profit<br />
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N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
23
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POINT DE MIRE ▶ L’ÎLE<br />
Les îles – enfer et paradis<br />
Un bref voyage à travers l’archipel littéraire<br />
Les paysages entourés d’eau exercent une fascination toute particulière. Les écrivains emmènent<br />
volontiers leurs lecteurs sur des îles désertes, car ils savent tirer le meilleur parti de ces lieux chargés<br />
de nostalgie. <strong>No</strong>tre héros aborde-t-il l’«Ile des Bienheureux»? C’est alors une promesse d’extase.<br />
Mais qu’il s’échoue sur un rivage hostile et c’est un monde de péril et de frayeurs qui l’attend.<br />
L’élément aquatique réserve en soi une multitude de sensations. Il est synonyme d’aventure et<br />
d’isolement, de crainte et d’exil.<br />
Cornelia Meyer, curatrice d’exposition et psychanalyste, Zurich<br />
Les naufragés ne sont pas seuls<br />
à chercher refuge dans les îles.<br />
<br />
Ingeborg Bachmann<br />
Les îles sont des lieux chargés de nostalgie.<br />
Lointaines et mystérieuses, entourées de<br />
plages désertes, de rives brumeuses ou de<br />
falaises ensoleillées, elles sont des ensembles<br />
clos sur eux-mêmes et représentent<br />
le cosmos, en tant qu’univers à<br />
part, séparés du reste du monde. Le temps<br />
et l’espace ont une autre signification dans<br />
ces lieux: vivre sur une île, c’est avoir la<br />
sensation d’échapper au quotidien. Sur<br />
cette scène fermée, que l’on peut embrasser<br />
du regard, peuvent se dérouler des<br />
drames de natures bien différentes: sous<br />
le signe de la joie et de l’aventure pour<br />
l’un, de l’ennui et de la désolation pour<br />
l’autre. Dans son caractère ambivalent,<br />
l’île est proche du désir: le merveilleux<br />
n’est jamais loin du désastre et le paradis<br />
jamais loin de l’enfer. Voici une brève anthologie<br />
de l’île en littérature.<br />
Oh n’hésite pas à mettre le cap<br />
sur ton désir<br />
Vers les terres du midi<br />
Les Îles des Bienheureux, le jeu<br />
des Nymphes<br />
Aucun navire jamais n’eut un<br />
but si beau<br />
<br />
Friedrich Nietzsche<br />
La nostalgie des îles du sud<br />
Lors des débuts du Grand Tour, au 18 e<br />
siècle, puis avec l’essor du tourisme, les<br />
poètes qui visitent l’Italie se mettent à magnifier<br />
les îles du sud. Ces paysages méditerranéens<br />
séduisent par leur aspect paisible<br />
et bienfaisant. Alors que les îles du<br />
nord représentent en littérature des pôles<br />
de solitude et de découverte, les îles méridionales<br />
évoquent la douceur de vivre. Le<br />
Moi lyrique voudrait se dissoudre face à<br />
ces îles, se fondre dans ce rivage heureux,<br />
ce port accueillant où accostent de beaux<br />
navires. Les îles du sud représentent une<br />
existence où le temps est suspendu, sans<br />
douleur ni menace, mais une existence<br />
figée. Ce sont des îles de belle apparence,<br />
des rêves d’«Archipel» idéal (Hölderlin).<br />
Sur l’île boisée, je marchais<br />
vers la maison de Circé et mon<br />
cœur roulait de mille pensées<br />
tandis que marchais .<br />
En m’arrêtant sous le porche de<br />
la déesse aux belles boucles,<br />
debout là je criai et la déesse<br />
entendit ma voix.<br />
Homère, Odyssée, Chant 10<br />
N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
25
POINT DE MIRE ▶ L’ÎLE<br />
Ile-enchantement<br />
Dans les poèmes et les contes, ce sont<br />
souvent des fées et des enchanteurs qui<br />
règnent sur les îles. Sur leurs rives ensoleillées,<br />
voilées de brouillard ou agitées<br />
par les tempêtes, ils séduisent et tourmentent<br />
ceux qui ont l’infortune de venir<br />
s’échouer. Ainsi la fée Alcina qui envoûte<br />
ses amants dans Orlando furioso, pour<br />
les métamorphoser ensuite en animaux<br />
ou en arbres. De même qu’Ulysse, qui<br />
succombe aux charmes de Circé et ne<br />
parvient à échapper à ses sortilèges que<br />
grâce à l’intervention de Mercure. Dans<br />
la Tempête de Shakespeare, Prospero<br />
renonce finalement de son propre chef à<br />
ses pouvoirs magiques et ne cherche plus<br />
que son salut.<br />
Il y a des gens sur qui les îles<br />
exercent un attrait irrésistible.<br />
Le seul fait de se savoir sur<br />
une île, dans un petit univers<br />
entouré par la mer, les remplit<br />
d’une ivresse indescriptible.<br />
Ces «ilomanes» sont les<br />
descendants directs des<br />
Atlantes, et c’est vers l’Atlantide<br />
disparue que leur<br />
existence insulaire tend tous<br />
leurs désirs secrets.<br />
<br />
Lawrence Durrell<br />
Utopie<br />
Le mythique royaume de l’Atlantide est à<br />
l’origine de toute une série d’utopies insulaires.<br />
L’Outopos est à proprement parler<br />
un non-lieu. Ces îles-état utopiques se<br />
caractérisent par le fait qu’elles sont mystérieuses<br />
et impossibles à situer, dotées<br />
d’une organisation et d’une structure sociale<br />
visionnaires. L’île dépeinte comme<br />
un paradis artificiel et reclus est une représentation<br />
de plus en plus appréciée, dès<br />
le 16 e siècle. Après maints et maints tours<br />
du monde, il ne reste pourtant plus guère<br />
de nouvelles îles à découvrir. Les modèles<br />
de sociétés idéales sont dès lors placés dans<br />
des îles fictives, des projections hybrides<br />
combinant littérature, critique sociale,<br />
philosophie et satire.<br />
La forme en captiva mon<br />
admiration au-delà de toute<br />
expression.<br />
Elle contenait des baies qui me<br />
plaisaient comme des sonnets;<br />
et avec l’inconscience de ma<br />
destinée, j’étiquetai mon<br />
œuvre: «L’Ile au Trésor».<br />
<br />
Robert Louis Stevenson<br />
Iles de navigateurs et de<br />
naufragés<br />
Les voyages d’exploration des temps modernes<br />
et les découvertes d’îles inconnues<br />
insufflent un esprit d’aventure dans la<br />
littérature. L’île que mettent désormais en<br />
scène les écrivains est une terre certes éloignée<br />
sur le plan géographique, mais<br />
néanmoins bien réelle. Dans les années<br />
1767–1768 est découvert l’archipel de Tahiti<br />
dans les mers du sud, au cours de trois<br />
différentes expéditions. La joie de vivre et<br />
l’apparente liberté de mœurs qui semble<br />
régner chez ces «bons sauvages» de Tahiti<br />
font apparaître ces îles comme une sorte<br />
de jardin d’Eden. En y important la syphilis,<br />
les continentaux transforment cependant<br />
bien vite cette exotique «île de<br />
l’amour» en paradis perdu. Dès 1719, le<br />
récit de voyage fictif du naufragé Robinson<br />
Crusoé décrit la vie insulaire et son<br />
isolement comme une douloureuse expérience<br />
d’emprisonnement.<br />
Toute cette littérature n’est<br />
rien d’autre que le drapeau<br />
de Robinson sur le plus haut<br />
sommet de l’île.<br />
<br />
Franz Kafka à Max Brod<br />
26 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
POINT DE MIRE ▶ L’ÎLE<br />
Ile de déportation<br />
L’idée d’utiliser les îles comme prison est<br />
apparue assez tôt. Les frontières naturelles<br />
excluent toute possibilité de fuite. En déportant<br />
ses criminels sur ces îles, la société<br />
trouve un moyen efficace de les éloigner.<br />
Dans cet isolement, l’homme est<br />
renvoyé à lui-même, la communication<br />
avec le monde extérieur est difficile. Rien<br />
d’étonnant à ce qu’un auteur comme<br />
Franz Kafka prenne cet isolement insulaire<br />
comme symbole de son écriture.<br />
Naître, c’est faire naufrage sur<br />
une île.<br />
<br />
James Matthew Barrie<br />
Chaque homme est seul et tous<br />
se fichent de tous et nos douleurs<br />
sont une île déserte.<br />
<br />
Albert Cohen<br />
L’île des morts<br />
Dans sa détresse existentielle, face aux<br />
limites imposées par la mort, aux restrictions<br />
mentales et physiques, l’homme peut<br />
se sentir aussi seul et exclu que Robinson.<br />
Il se retire sur son île déserte. En littérature<br />
aussi, les îles offrent un refuge aux<br />
mourants et sont des métaphores de la<br />
mort. Dans son Voyage à Cythère, Charles<br />
Baudelaire décrit l’île d’amour de Vénus<br />
comme un lieu de ruine et de destruction.<br />
Sous la plume des modernes, l’antique<br />
Cythère est radicalement transfigurée en<br />
une inquiétante île des morts. ■<br />
Il y a beaucoup à dire sur les<br />
îles: on pourrait discourir sans<br />
fin. Je me souviens d’une discussion<br />
avec un jeune ami qui<br />
projetait de consacrer un ouvrage<br />
à ce sujet. Je le lui ai déconseillé,<br />
bien que la matière<br />
soit assez vaste pour tenir en<br />
haleine la bonne société cultivée.<br />
<strong>No</strong>n seulement les îles<br />
abondent comme le sable dans<br />
la mer, mais chaque territoire<br />
est une île. Les continents sont<br />
des îles, tout comme notre<br />
Terre en est une, perdue dans<br />
la mer d’éther.<br />
<br />
Ernst Jünger<br />
Sur le même sujet:<br />
Les plus belles îles de Suisse,<br />
Dans la série publiée par Patrimoine<br />
suisse, 2017<br />
Texte et conception: Cornelia Meyer<br />
http://www.heimatschutz.ch/index.<br />
php?id=733<br />
N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
27
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POINT DE MIRE ▶ L’ÎLE<br />
D’où l’Hôpital de l’Ile<br />
tient-il son nom?<br />
En novembre 1354 – peu après la première épidémie de peste à Berne – Anna Seiler fit, par son<br />
testament, don d’un hôpital de 13 lits qui devait perdurer pour toujours. La première pierre<br />
pour l’Hôpital de l’Ile, l’hôpital universitaire de Berne, était posée. Aujourd’hui, après 664 ans,<br />
il est la plus ancienne entreprise de Suisse. Mais d’où tient-il son nom?<br />
Susanne Bandi, communication Insel Gruppe<br />
L’hôpital fondé par Anna Seiler s’appelait<br />
au début «Hôpital Seiler». Pendant près<br />
de 200 ans, il existera sous ce nom à l’actuelle<br />
rue de l’Arsenal, Zeughausgasse en<br />
allemand. C’était un hôpital pour 13<br />
personnes alitées et nécessiteuses. Après<br />
la Réforme de 1531, il est déplacé dans le<br />
couvent dominicain «St-Michel-en-l’Ile»<br />
et porte depuis lors le nom d’Hôpital de<br />
l’Ile. Le couvent s’appelait ainsi parce<br />
qu’à la fin du 13 e siècle, il s’était effectivement<br />
pendant une brève période trouvé<br />
sur une petite île dans l’Aar en dessous du<br />
couvent des dominicains. Cela répond<br />
donc à la question du nom, mais il vaut<br />
la peine d’étudier l’histoire de l’Hôpital de<br />
l’Ile encore plus en détail.<br />
De l’hôpital des pauvres à<br />
l’hôpital universitaire<br />
Là où se situaient au début de l’ère moderne<br />
le couvent et l’Hôpital de l’Ile se<br />
trouve aujourd’hui la rue de l’Ile, Inselgasse<br />
en allemand, et sur l’ancien site de<br />
l’hôpital trône l’aile est du Palais fédéral.<br />
Lors de sa rénovation (2015–2016), on a<br />
découvert d’impressionnantes ruines des<br />
caves de l’Hôpital de l’Île que les archéologues<br />
ont documentées. Les rémunérations<br />
en nature de la fondation de l’hôpital,<br />
que l’on utilisait pour financer l’hôpital<br />
et soigner les patients, étaient stockées<br />
dans ces caves.<br />
En 1713, le bâtiment de l’hôpital de l’Île<br />
brûle entièrement; onze ans plus tard, il<br />
est reconstruit au même endroit. Le nouvel<br />
hôpital est décrit comme «ressemblant<br />
plus à un palais royal qu’à un hôpital». Il<br />
permet de prendre en charge 70 adultes et<br />
12 enfants. Après l’occupation militaire<br />
par la France en 1798/1799, l’Ile sert d’hôpital<br />
militaire aux troupes de Napoléon.<br />
Après l’appropriation du patrimoine par le<br />
Hôpital de l’Ile Berne 1884<br />
© Insel Gruppe/Bernhard Leu<br />
N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
29
POINT DE MIRE ▶ L’ÎLE<br />
le prix <strong>No</strong>bel de médecine pour ses travaux<br />
sur la physiologie, la pathologie et la<br />
chirurgie de la thyroïde. Un des bâtiments<br />
parmi ceux qui sont construits dans le<br />
cadre du plan directeur sur le campus de<br />
l’Ile porte son nom (voir encadré).<br />
Visualisation du plan directeur<br />
Canton de Berne (1809), ce n’est qu’en<br />
1841 que l’Ile parvient à retrouver son<br />
autonomie. L’Hôpital de l’Ile et le l’Etat de<br />
Berne mettent en place un contrat de dotation<br />
qui définit les droits et obligations<br />
respectifs. Ses grandes lignes sont valables<br />
encore aujourd’hui. Pendant cette période,<br />
l’Ile assume pour la première fois la formation<br />
des étudiants en médecine et effectue<br />
quotidiennement des «présentations<br />
de malades» auxquelles participent<br />
des médecins et chirurgiens.<br />
© Insel Gruppe/Michaela Hulliger<br />
En 1880, l’Hôpital de l’Ile est débordé.<br />
L’infrastructure de l’hôpital ne parvient<br />
pas à garder la cadence avec le nombre de<br />
patients en constante augmentation et les<br />
exigences médicales croissantes. Un nouvel<br />
hôpital de 340 lits est inauguré en 1884<br />
sur la «Kreuzmatte», le site actuel de l’Hôpital<br />
de l’Ile. Pour l’époque, il s’agissait<br />
d’un établissement modèle et généreusement<br />
dimensionné. Le Prof. Theodor Kocher,<br />
chirurgien à l’Hôpital de l’Ile, est<br />
l’initiateur de ce projet. En 1909, il reçoit<br />
Un hôpital avec une<br />
histoire et un avenir<br />
A partir du milieu du 20 e siècle, entre 1958<br />
et 1978, l’Hôpital de l’Ile change entièrement<br />
de visage. Une grande partie des<br />
bâtiments de 1885 sont démolis. On<br />
construit la tour principale, les salles<br />
d’opération, les bâtiments réservés au personnel,<br />
le bâtiment d’exploitation, le bâtiment<br />
des laboratoires et ateliers, la policlinique<br />
1 et les nouvelles cliniques pédiatriques.<br />
L’Ile devient l’un des hôpitaux les<br />
plus modernes d’Europe. Aujourd’hui,<br />
50 ans plus tard, ces constructions et l’infrastructure<br />
ne correspondent plus aux<br />
exigences actuelles de la médecine hautement<br />
spécialisée et moderne. Elles ont<br />
vieilli, raison pour laquelle on construit<br />
actuellement encore une fois un nouvel<br />
hôpital sur la «Kreuzmatte». L’Hôpital de<br />
l’Ile du futur. <br />
■<br />
Bibliographie:<br />
Rennefahrt Hermann; Erich Hintzsche:<br />
Sechshundert Jahre Inselspital. Verlag<br />
Hans Huber Bern, 1954.<br />
Leu Fritz (Hrsg.): Das Inselspital. Geschichte<br />
des Universitätsspitals Bern 1954–2004.<br />
Inselspital Stiftung Bern, 2006.<br />
L’Ile construit, les patients profitent de traitements rapides et<br />
de chemins courts<br />
Les 8000 collaboratrices et collaborateurs de l’Hôpital de l’Île prennent en charge environ 340 000 patientes et patients par année.<br />
La plupart d’entre eux suivent un traitement interdisciplinaire, ce qui s’accompagne d’environ 180 000 transports entre les cliniques<br />
et instituts. En raison de l’éparpillement des sites, les chemins sont souvent inutilement longs. Le plan directeur y remédie: les<br />
cliniques et départements, qui traitent des patients et patientes avec des besoins similaires, sont regroupés dans des centres médicaux.<br />
Les patientes bénéficient du traitement optimal avec tous les spécialistes nécessaires en un seul endroit. Les chemins et temps<br />
d’attente sont réduits, les déroulements sont plus efficaces.<br />
Jalons<br />
Le premier nouvel édifice construit dans le cadre du plan directeur, le bâtiment Theodor Kocher, est en cours de finition. Dès <strong>juin</strong><br />
<strong>2018</strong>, il offrira un nouveau domicile temporaire à la maternité et à la néonatologie, pendant l’assainissement du bâtiment à<br />
l’Effingerstrasse. Le bâtiment Theodor Kocher sera ensuite agrandi de cinq étages pour son utilisation finale comme centre des<br />
organes et des tumeurs.<br />
En été 2017 a débuté la construction de la «zone de construction 12» au cœur du campus de l’Ile. Le bâtiment haut de 63 mètres<br />
hébergera le centre suisse cardiovasculaire et différentes cliniques spécialisées. D’ici cinq ans, il remplacera la tour. C’est le premier<br />
bâtiment hospitalier de cette taille et complexité qui est construit conformément à la certification Minergie-P-Eco.<br />
30 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
POINT DE MIRE ▶ L’ÎLE<br />
Le sous-produit d’un ouvrage<br />
du siècle<br />
Elles s’appellent Lorelei et Neptune, se situent dans le lac des Quatre-Cantons et sont le plus jeune<br />
archipel de Suisse. Ces îles sont apparues dans le cadre de la construction du tunnel de base<br />
du Gothard. Une partie des déblais ont été immergés dans le delta de la Reuss, d’une part pour<br />
renaturer la zone, d’autre part pour créer une nouvelle attraction touristique. L’idée connaît aussi<br />
ses adeptes dans d’autres régions.<br />
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal <strong>ASMAC</strong><br />
Celui qui creuse un tunnel a un problème:<br />
que faire des gravats? Les braqueurs de<br />
banque et les détenus évadés résolvent cette<br />
question de manière plus ou moins intelligente<br />
comme nous l’apprend le cinéma.<br />
Le problème est plus difficile à résoudre<br />
lorsque l’on creuse un tunnel à travers une<br />
montagne, comme par exemple au Gothard.<br />
En effet, la construction du tunnel<br />
de base du Gothard s’est accompagnée de<br />
la production de 28 millions de tonnes de<br />
roche que l’on devait transporter quelque<br />
part. «Si l’on chargeait la totalité des déblais<br />
sur un train de marchandises, il<br />
s’étendrait du portail nord à Erstfeld à la<br />
province chinoise du Xinjiang», avait calculé<br />
la «NZZ» (31 mai 2016).<br />
Il est vite apparu que l’on pouvait retraiter<br />
une grande partie de ces déblais et les utiliser<br />
pour construire le tunnel, ce qui a<br />
permis d’économiser CHF 100 millions.<br />
D’autre part, beaucoup de roche a été utilisée<br />
pour renaturer des zones ou d’autres<br />
constructions. Au final, il n’est resté que<br />
3% de déblais. Le fait d’en envoyer une<br />
partie dans le lac des Quatre-Cantons<br />
n’était toutefois pas prévu dans la phase<br />
initiale de la planification des nouvelles<br />
transversales alpines.<br />
Un retour à la nature<br />
La Reuss qui se jette dans la partie la plus<br />
au sud du lac des Quatre-Cantons, le lac<br />
d’Uri, près de Flüelen, a déjà été canalisée<br />
en 1850. Au début du 20 e siècle, on a commencé<br />
à extraire le gravier dans l’embouchure,<br />
ce qui a provoqué de l’érosion et<br />
permis au lac de pénétrer de plus en plus<br />
sur la terre ferme. De plus, la riche flore et<br />
faune du delta de la Reuss ont progressivement<br />
été atteintes; les plantes, poissons<br />
et oiseaux ont disparu.<br />
Dans les années 1990, on a mis fin à l’exploitation<br />
du gravier et développé des<br />
plans pour renaturer le delta de la Reuss.<br />
Pour cela, il fallait d’abord reboucher de<br />
profonds trous au fond du lac. Cependant,<br />
la commune compétente ne disposait pas<br />
des moyens suffisants pour se procurer les<br />
matériaux de remblai. Grâce aux NLFA,<br />
on disposait soudain de suffisamment de<br />
roche à proximité immédiate. Plus de<br />
2000 trains ont acheminé, à partir de l’an<br />
2000, au total 2,4 millions de tonnes de<br />
gneiss, de granite et de calcaire du chantier<br />
à Flüelen. Pour ne pas causer de dégâts<br />
à la nature, on a pris des mesures spéciales<br />
avant de déverser la roche dans le lac. Peu<br />
à peu des zones peu profondes et des îles<br />
sont apparues.<br />
Prise de vue aérienne du remblayage du lac (© Alptransit-Portal, Alp Transit Gotthard AG)<br />
N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
31
POINT DE MIRE ▶ L’ÎLE<br />
Construction des futures îles de protection de la nature <br />
(© Reussdelta.ch)<br />
Lorelei et Neptune<br />
A proximité du rivage, on trouve aujourd’hui<br />
deux archipels composés chacun<br />
de trois îles. Au total, celles-ci représentent<br />
environ la surface de trois terrains de football.<br />
Mais, elles ne sont véritablement que<br />
la «pointe de la montagne»: en dessous se<br />
trouvent des massifs rocheux pouvant atteindre<br />
jusqu’à 40 mètres de hauteur qui<br />
sont censés protéger le rivage de l’érosion.<br />
En 2005, cinq ans après le début des travaux,<br />
les îles appelées Lorelei ont été ouvertes<br />
au public. Elles sont recouvertes de<br />
sable, ce qui renforce leur attractivité et<br />
l’atmosphère paradisiaque. Depuis lors,<br />
elles comptent parmi les principales attractions<br />
estivales dans le canton d’Uri.<br />
Les îles réservées à la nature du nom de<br />
Neptune aussi remplissent parfaitement<br />
leur fonction. Grâce aux zones peu profondes,<br />
d’innombrables espèces de poisson<br />
y trouvent de nouveau des frayères. L’année<br />
dernière, on y a compté 70 espèces<br />
d’oiseaux et 200 espèces végétales qui se<br />
sont implantées sur une des trois îles.<br />
Il est prévu de répéter ailleurs ce qui a si<br />
bien fonctionné dans le lac d’Uri. «La<br />
construction de tunnels suscite des fantaisies<br />
insulaires», titrait le «Landbote» le 2<br />
septembre 2017. Ici aussi, il s’agit d’utiliser<br />
des déblais pour construire des îles artificielles.<br />
La conduite d’évacuation des eaux<br />
qui doit être construite entre la Sihl et le<br />
lac de Zurich n’existe jusqu’ici que sur le<br />
papier. Et personne ne sait si de nouvelles<br />
îles verront le jour dans le lac de Zurich.<br />
Les travaux sont par contre plus avancés<br />
en Suisse centrale. Le canton d’Obwald<br />
aimerait utiliser les gravats provenant des<br />
travaux de protection contre les inondations<br />
pour les déposer dans l’embouchure<br />
de la Sarneraa. Comme dans le lac d’Uri,<br />
il est prévu de faire apparaître des îles<br />
pour la baignade et la protection de la<br />
nature dans le lac d’Alpnach. Et aussi<br />
dans le lac d’Uri, il est prévu de déposer<br />
davantage de déblais de la construction du<br />
tunnel. A nouveau pour renaturer des<br />
zones peu profondes. D’autres îles ne sont<br />
par contre pas prévues.<br />
(Informations sur le delta de la Reuss<br />
sur www.reussdelta.ch). ■<br />
32 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
POINT DE MIRE ▶ L’ÎLE<br />
Le père de tous les insulaires<br />
Robinson Crusoé a rendu son créateur riche et immortel. Celui qui inspira cette célèbre figure littéraire<br />
est en revanche mort jeune et passablement démuni. La véritable île de Robinson est quant à<br />
elle bien éloignée de la terre paradisiaque décrite dans le roman. Elle reste aujourd’hui toujours aussi<br />
obscure et peu fréquentée.<br />
Il était âgé, désargenté et cherchait un<br />
moyen de se remettre en fonds. Sa fille<br />
voulait se marier et les entreprises qu’il<br />
avait fondées avaient toutes fait faillite.<br />
Daniel Defoe, fils d’un fabricant de bougies<br />
londonien, disait avoir fait 13 fois<br />
fortune au cours de sa vie mouvementée,<br />
pour se retrouver chaque fois aussi pauvre<br />
qu’avant. Mais le pieux homme possédait<br />
toutefois un talent: celui d’écrire. Il était<br />
doué d’une imagination débordante et<br />
d’une plume alerte et n’avait pas son pareil<br />
pour construire un récit à base de quelques<br />
faits réels et de beaucoup d’imagination.<br />
Et plus que tout: il avait un flair incroyable<br />
pour deviner ce que le public souhaitait<br />
lire. Très impliqué dans la vie de son<br />
temps, il a composé des centaines de pamphlets<br />
et de traités religieux, d’écrits politiques<br />
et satiriques, publiés la plupart du<br />
temps sous nom d’emprunt. Il n’utilisa en<br />
effet pas moins de 198 pseudonymes. Il<br />
n’avait pourtant aucun roman à son actif<br />
quand il atteignit l’âge vénérable de<br />
59 ans et qu’il composa un récit d’aventure<br />
comme l’Angleterre ni l’Europe n’en avait<br />
encore jamais lus. Si la morale de l’histoire<br />
tient en peu de mots – «Aide-toi et le<br />
ciel t’aidera!» – son titre original est en<br />
revanche plutôt alambiqué: «La vie et les<br />
aventures étranges et surprenantes de Robinson<br />
Crusoé de York, marin, qui vécut<br />
28 ans sur une île déserte sur la côte de<br />
l’Amérique, près de l’embouchure du<br />
grand fleuve Orénoque, à la suite d’un<br />
naufrage où tous périrent à l’exception de<br />
lui-même, et comment il fut délivré d’une<br />
manière tout aussi étrange par des pirates.<br />
Ecrit par lui-même.»<br />
Réalité et fiction<br />
Il s’agit naturellement d’une invention de<br />
Daniel Defoe. Il n’y a jamais eu de personnage<br />
nommé Robinson, qui aurait pu<br />
écrire ces mots. Il n’y a pas davantage eu<br />
d’île peuplée de cannibales vivant nus et<br />
dévorant leurs ennemis, pas plus que de<br />
fidèle et loyal serviteur indigène, nommé<br />
Vendredi, éduqué par Robinson à la foi<br />
protestante. L’homme qui a réellement<br />
existé en revanche est un marin écossais,<br />
appelé Alexander Selkirk. Il survécut de<br />
1704 à 1709, seul, sur une lointaine île du<br />
Pacifique, du nom de Más a Tierra. Cet<br />
homme fit sensation sur les bords de la<br />
Tamise, lorsqu’il regagna Londres en 1711.<br />
Il est vraisemblable que Defoe ait rencontré<br />
cet homme et qu’il l’ait interviewé.<br />
Mais quant à savoir ce qui est vrai dans le<br />
récit d’aventure qu’il rédigea par la suite,<br />
d’où il tenait ses informations, qui furent<br />
ses modèles et où ils ont réellement séjourné,<br />
les spécialistes en débattent encore<br />
aujourd’hui.<br />
Vrai ou faux? Les lecteurs de cette époque<br />
n’en avaient cure, ils dévoraient le livre.<br />
La première édition tirée à 1000 exemplaires<br />
en avril 1719 a été immédiatement<br />
épuisée. Même dans les pays catholiques,<br />
où l’ouvrage était interdit, le livre s’est<br />
vendu de manière impressionnante. En<br />
Espagne, l’ouvrage a été mis à l’index<br />
jusqu’en 1842, en raison des passages où<br />
l’auteur affiche ses convictions protestantes.<br />
Une période terrible<br />
En juillet 1703, Daniel Defoe se retrouvait<br />
une nouvelle fois cloué au pilori, pour avoir<br />
publié un poème satirique sur le gouvernement.<br />
A la même époque, un autre homme<br />
entreprit un voyage, qui devait changer la<br />
vie de Defoe et lui inspirer son œuvre la<br />
plus fameuse. Parti d’Irlande avec deux<br />
navires de taille réduite, le capitaine Dampier<br />
mit le cap sur l’océan Pacifique.<br />
Comme commandant en second, il s’estimait<br />
chanceux d’avoir pu embaucher<br />
Alexander Selkirk qui passait pour un navigateur<br />
expérimenté. Le jeune écossais,<br />
âgé de 27 ans, était pourtant un homme<br />
plutôt fruste et volontiers querelleur, qui<br />
laissait déjà deux femmes derrière lui.<br />
Les 11 000 miles de voyage se révélèrent<br />
toutefois encore plus pénibles que prévu.<br />
Une dispute éclata, Selkirk refusa de poursuivre.<br />
Le capitaine se désolidarisa de son<br />
Claus Lutterbeck 1 1 Ceci est une version résumée de l’article intitulé<br />
«La véritable histoire de Robinson<br />
Crusoé», paru dans le National Geographic<br />
5/2016, pages 42 à 67.<br />
N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
33
POINT DE MIRE ▶ L’ÎLE<br />
second au point de décider de le débarquer,<br />
en octobre 1704. Selkirk fut abandonné,<br />
seul, sur l’île Más a Tierra, avec<br />
pour toute possession: un matelas, un<br />
mousquet, un pistolet et un peu de poudre<br />
à canon, une hache, un couteau, ses instruments<br />
de navigation, une marmite,<br />
deux livres de tabac, un peu de fromage<br />
et de confiture, une bouteille de rhum et<br />
une bible.<br />
Il était persuadé de pouvoir s’en sortir et<br />
d’être tiré d’affaire sous peu, mais quatre<br />
ans et quatre mois s’écoulèrent dans une<br />
solitude terrible. La nuit, il était attaqué<br />
par les rats, la journée, il était entièrement<br />
accaparé par la tâche de trouver quelque<br />
chose à manger. Il sombra dans une profonde<br />
dépression qu’il mit plusieurs mois<br />
à surmonter, puis il se mit à apprivoiser<br />
des chèvres. Contrairement à Robinson, il<br />
ne bénéficia pas de la compagnie d’un<br />
perroquet, avec qui s’entretenir, ni d’un<br />
indigène loyal et dévoué, à qui il pouvait<br />
enseigner l’anglais. Dans son infinie solitude,<br />
il chantait des cantiques, dans l’espoir<br />
d’éviter d’oublier sa langue et de<br />
perdre la raison.<br />
Tout sauf un happy end<br />
Quand des flibustiers anglais le repérèrent,<br />
le 1 er février 1709, ils aperçurent<br />
tout d’abord un être hirsute en train de<br />
gesticuler sur la plage. Ils furent tout près<br />
de tirer sur cette apparition sauvage et<br />
malodorante, revêtue de peaux de chèvre,<br />
car ils le prirent pour une sorte de monstre<br />
d’aspect simiesque. Deux ans plus tard, le<br />
14 octobre 1711, le navire des flibustiers<br />
accosta à Londres. C’est Selkirk qui tenait<br />
la barre, car il avait été embrigadé par ses<br />
sauveurs. Son incroyable histoire se répandit<br />
rapidement et tous les journaux<br />
s’en firent l’écho. Leurs récits étaient enjolivés<br />
et hauts en couleur, parfois fantaisistes<br />
et souvent empreints de morale,<br />
comme il était d’usage à l’époque. Ainsi le<br />
destin de Selkirk montrait-il de manière<br />
magistrale «comment une existence sobre<br />
et mesurée favorise la santé du corps et la<br />
vigueur de l’esprit, lesquels sont très facilement<br />
compromis par la débauche et les<br />
excès, notamment l’abus d’eau-de-vie».<br />
A l’inverse de son alter ego Robinson, Selkirk<br />
ne devait plus jamais connaître une vie<br />
heureuse ni paisible. Il s’adonna plus que<br />
jamais à la bagarre et à la boisson et dut<br />
même fuir la justice. C’est ainsi qu’il s’engagea,<br />
en 1720, comme premier matelot<br />
à bord du HMS «Weymouth». Alors qu’il<br />
naviguait à proximité des côtes de l’Afrique<br />
de l’Ouest, il contracta une maladie tropicale.<br />
Le 13 décembre 1721, Selkirk souffrait<br />
de saignements aux yeux et au nez et<br />
le soir même, on jeta sa dépouille à la mer.<br />
L’homme qui inspira à Defoe son œuvre<br />
immortelle s’éteignit à l’âge de 45 ans. Il<br />
mourut pauvre, en laissant deux veuves,<br />
lesquelles se disputèrent sa dernière paie<br />
de marin, qui se montait à 35 livres.<br />
La vie de son pendant littéraire connut en<br />
revanche un toute autre épilogue. Marié<br />
et père de trois enfants, Robinson possédait<br />
une propriété au Brésil, ainsi qu’une<br />
île dans les Caraïbes. Il était fier de se<br />
pencher sur sa vie mouvementée, commencée<br />
de manière si folle et bien mieux<br />
terminée qu’il ne l’avait espéré.<br />
Ile environnée<br />
de mystères<br />
Le succès du livre a incité certains, déjà<br />
au 19 e siècle, à se mettre à la recherche des<br />
lieux où Robinson/Selkirk est censé avoir<br />
séjourné. Depuis 1860, une plaque désigne<br />
à l’intention des touristes sur l’île du Pacifique<br />
appelée Más a Tierra, un spectaculaire<br />
point de vue baptisé «la vue de<br />
Robinson». Lors de l’Exposition universelle<br />
de 1893 à Chicago, un squelette de<br />
chèvre fut présenté comme un objet-témoin<br />
«trouvé dans la caverne de Robinson<br />
Crusoé».<br />
Les espoirs du Gouvernement chilien de<br />
tirer parti de cette île oubliée pour lancer<br />
une sorte de tourisme local sur le thème<br />
de Robinson et de procurer ainsi un revenu<br />
à ses 650 habitants ne se sont pas<br />
concrétisés. Quelques rares touristes entreprennent<br />
en été le vol périlleux qui<br />
permet de rejoindre l’île. La courte piste<br />
d’atterrissage s’interrompt brusquement<br />
de part et d’autre par une falaise qui<br />
tombe à pic dans la mer. De plus, les vents<br />
turbulents peuvent compliquer l’atterrissage:<br />
on est forcé d’atterrir quasiment à la<br />
verticale, à la façon d’un hélicoptère. Les<br />
habitants mènent d’ordinaire une vie plutôt<br />
contemplative, quand elle n’est pas<br />
perturbée par les vagues. Car elles peuvent<br />
pénétrer les terres et il arrive qu’elles détruisent<br />
l’unique localité de San Juan<br />
Bautista, comme c’est arrivé en 2010.<br />
Deux douzaines d’autos rouillées se partagent<br />
une piste cahoteuse, longue de<br />
quelques mètres. L’île escarpée et quasi<br />
inaccessible ne se parcourt qu’en voiture<br />
tout-terrain. Les habitants vivent de la<br />
pêche de poisson et de langoustes et travaillent<br />
pour les autorités chiliennes de<br />
protection de l’environnement. Ils s’attachent<br />
à lutter contre les plantes invasives<br />
et à réintroduire les espèces locales. L’un<br />
des principaux employeurs est un original<br />
venu de Chicago. Depuis 1998, cet américain<br />
multimillionnaire, nommé Bernard<br />
Keiser, fait creuser l’île dans l’espoir de<br />
dénicher un trésor. Une légende prétend<br />
en effet qu’un trésor est enterré sous la<br />
Bahia Ingles. Quand il est fatigué de creuser,<br />
Keiser se fait un café et s’accorde une<br />
petite sieste, dans la célèbre caverne où ni<br />
Robinson, ni Selkirk n’ont sans doute jamais<br />
séjourné. La petite île du bout du<br />
monde garde bien ses secrets. A quand un<br />
nouvel inventeur de génie, comme Daniel<br />
Defoe, pour nous raconter ce qui s’est réellement<br />
passé?<br />
■<br />
34 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
PubLIrePOrtage<br />
PrImO-InFectIOn VIH<br />
Parler sans contrainte de VIH et de sexualité<br />
Identifier et traiter les primo-infections par le VIH est, tout comme la prévention des néoinfections,<br />
primordial pour la santé publique. Le diagnostic s’avère toutefois souvent<br />
difficile – selon l’OFSP, seul un quart des nouveaux diagnostics de VIH sont, en moyenne,<br />
posés dans la phase de primo-infection. 1 Outre les indicateurs cliniques, l’anamnèse sexologique<br />
doit en conséquent faire elle-aussi l’objet d’une attention particulière.<br />
Signes indicateurs d’une infection<br />
par le VIH<br />
L’EACS désigne les 6 premiers mois suivant<br />
l’infection comme la phase de primo-infection.<br />
2 L’infection par le VIH se manifeste de<br />
manière atypique chez un tiers des sujets<br />
nouvellement infectés. 3,4 Les symptômes<br />
cliniques sont très variables, tant en termes<br />
de durée que de degré. 3,4 Le spectre s’étend<br />
des symptômes légers non spécifiques à<br />
des symptômes graves tels que stomatite<br />
candidosique, en passant par des manifestations<br />
sévères de type grippal. 4 Dans ce<br />
contexte, le principal diagnostic différentiel<br />
est l’infection aiguë provoquée par le virus<br />
Epstein-Barr. 5 Du fait du peu d’ampleur des<br />
manifestations, les personnes ne consultent<br />
pas. Selon le Dr méd. Dominique Braun,<br />
Chef de service de la Clinique des maladies<br />
infectieuses et d’hygiène hospitalière de<br />
l’hôpital universitaire de Zurich, d’autres<br />
facteurs jouent également un rôle important:<br />
«Du fait d’un mélange malsain entre<br />
symptômes non spécifiques, mauvaise évaluation<br />
du risque et appréhension, trop peu<br />
de personnes se font dépister, d’où le faible<br />
niveau de détection de primo-infections.»<br />
C’est ainsi que jusqu’à un tiers des infections<br />
par le VIH interviennent durant la phase de<br />
primo-infection. 4<br />
L’importance de l’entretien individuel<br />
De nombreuses personnes éprouvent de la<br />
gêne à parler de leur sexualité. Une atmosphère<br />
agréable, une approche adaptée au<br />
patient et une attitude empathique et sans<br />
préjugé de la part du médecin sont autant<br />
d’éléments essentiels. «Les questions ne<br />
doivent pas se limiter au nombre de partenaires<br />
sexuels ou de situations à risque. Les<br />
questions de satisfaction générale par rapport<br />
à la vie sexuelle sont elles-aussi primordiales<br />
pour identifier de possibles facteurs<br />
de risque.» explique le Dr méd. Benjamin<br />
Hampel, responsable de la consultation<br />
PrEP à l’hôpital universitaire de Zurich.<br />
L’anamnèse sexologique est donc pertinente<br />
pour chacun des patients et doit faire partie<br />
intégrante de tout échange médecin-patient.<br />
1. OFSP (2017): VIH, syphilis, gonorrhée et chlamydiose en Suisse<br />
en 2016 : survol épidémiologique, 7 novembre 2017.<br />
2. European AIDS Clinical Society EACS (2017): Directives EACS Version<br />
9.0. Extrait le 23 avril <strong>2018</strong> de http://www.eacsociety.org/<br />
files/guidelines_9.0-english.pdf<br />
3. Braun DL, Kouyos R, Balmer B, Grube C, Weber R, Günthard HF<br />
(2015): Frequency and spectrum of unexpected clinical manifestations<br />
of primary HIV-1 infection. Clinical Infectious Diseases, 19<br />
mai 2015.<br />
4. OFSP (2015): Die HIV-Primoinfektion – Hinweise zu Diagnose und<br />
Bedeutung. Extrait le 24 avril <strong>2018</strong> de https://www.bag.admin.<br />
ch/dam/bag/fr/dokumente/mt/p-und-p/richtlinien-empfehlungen/faktenblatt-zu-primoinfektion-2015.pdf.download.pdf/fb-primoinfection-vih.pdf<br />
5. Und immer noch werden HIV-Diagnosen verpasst! Extrait le 1 er<br />
mai <strong>2018</strong>, de http://infekt.ch/2012/12/und-immer-noch-werdenhiv-diagnosen-verpasst/.<br />
CH/HIV/0026/18/08.05.<strong>2018</strong>/05.<strong>2018</strong><br />
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PEU D’INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES 3<br />
Avant l’instauration du traitement par des médicaments contenant de l’abacavir, le statut HLA-B*5701 doit toujours être documenté. Les patients porteurs avérés de l’allèle HLA-B*5701 ne devraient pas utiliser Triumeq en raison d’une réaction d’hypersensibilité potentielle. 3<br />
Information professionnelle abrégée<br />
Triumeq comprimés pelliculés PA: Dolutégravir 50 mg, abacavir 600 mg, lamivudine 300 mg. I: Traitement de l'infection à VIH<br />
chez les adultes et adolescents à partir de 12 ans naïfs de traitement antirétroviral ou ne présentant pas de résistance documentée<br />
ou cliniquement suspectée à l'un des trois principes actifs de Triumeq. P: Un comprimé par jour (avec ou sans repas) chez<br />
les adultes et les adolescents pesant au moins 40 kg. Triumeq est un comprimé à doses fixes et ne doit donc pas être prescrit<br />
aux patients nécessitant des ajustements posologiques (p.ex. dans le cas d'une clairance de la créatinine inférieure à 50 ml/min).<br />
CI: Hypersensibilité à l'un des principes actifs ou à l’un des excipients. Utilisation concomitante de dofétilide ou de pilsicainide.<br />
Insuffisance hépatique modérée ou sévère. M/P: Réactions d'hypersensibilité: L'abacavir et le dolutégravir sont tous deux associés<br />
à un risque de réactions d'hypersensibilité. Les porteurs de l'allèle HLA-B*5701 ont un risque significativement accru de réactions<br />
d'hypersensibilité à l'abacavir. Une réaction est possible aussi sans HLA-B*5701. Le statut HLA-B*5701 du patient doit être vérifié<br />
avant le début du traitement. Les porteurs de HLA-B*5701 ne doivent pas utiliser Triumeq. Si une réaction d'hypersensibilité est<br />
suspectée, le traitement par Triumeq doit immédiatement être arrêté et Triumeq (ou tout autre médicament contenant de l'abacavir<br />
ou du dolutégravir) ne doit jamais être réintroduit. Les paramètres hépatiques cliniques et chimiques doivent être surveillés chez<br />
les patients présentant une co-infection par le virus de l'hépatite B et/ou C. Une surveillance étroite est requise lors<br />
d'une co-administration de metformine et un ajustement de la dose de metformine doit être envisagé . Les données disponibles<br />
sur le rapport entre le traitement par l'abacavir et la survenue d'infarctus du myocarde ne permettent pas de tirer des conclusions<br />
définitives. IA: Eviter une co-administration de Triumeq avec l'emtricitabine, la zalcitabine ou les médicaments réduisant<br />
l'exposition au dolutégravir (éfavirenz, névirapine, tipranavir/ritonavir, rifampicine et autres médicaments inducteurs enzymatiques<br />
(millepertuis, certains antiépileptiques)). Le dolutégravir doit être administré 2 heures avant ou 6 heures après la prise d'antiacides<br />
contenant des cations polyvalents (p.ex. Mg, Al) ou de suppléments contenant du fer ou du calcium. Utilisation simultanée<br />
d'étravirine uniquement en association avec le lopinavir/ritonavir, le darunavir/ritonavir ou l'atazanavir/ritonavir. G/L: Utilisation<br />
pendant la grossesse uniquement si les avantages attendus justifient les risques potentiels pour le fœtus. Eviter l’allaitement.<br />
EI: Très fréquent: céphalées, diarrhées, nausées, insomnie, somnolence. Fréquent: réactions d'hypersensibilité, anorexie,<br />
hypertriglycéridémie, hyperglycémie, troubles du sommeil, rêves anormaux, dépression, sensation de vertige, toux, symptômes<br />
nasaux, vomissements, douleurs ou crampes de l'abdomen supérieur, douleurs abdominales, gêne abdominale, reflux<br />
gastro-oesophagien, dyspepsie, flatulences, éruption cutanée, prurit, alopécie, douleurs articulaires, troubles musculaires,<br />
fièvre, léthargie, malaise. Occasionnel: neutropénie, anémie, thrombopénie, syndrome de restauration immunitaire,<br />
idées suicidaires ou tentative de suicide, hépatite, augmentation transitoire des taux d'enzymes hépatiques, myalgie.<br />
Rare: pancréatite, rhabdomyolyse. Très rare: érythème polymorphe, syndrome de Stevens-Johnson, nécrolyse épidermique<br />
toxique. Catégorie de remise: A. Mise à jour de l'information: Mars 2017. ViiV Healthcare GmbH. Vous trouverez<br />
des informations détaillées sur www.swissmedicinfo.ch. Veuillez signaler les effets indésirables à l'adresse pv.swiss@gsk.com.<br />
CH/DGR/0021/18/08.05.<strong>2018</strong>/05.<strong>2018</strong><br />
Références: 1. Walmsley S et al. Dolutegravir Plus Abacavir/Lamivudine for the Treatment of HIV-1 Infection in Antiretroviral Therapy-Naive Patients: Week 96 and Week 144 Results From the SINGLE Randomized Clinical Trial. J Acquir Immune Defic Syndr.<br />
2015;70(5):515-9. 2. ORELL, C. et al. Fixed-dose combination dolutegravir, abacavir, and lamivudine versus ritonavir-boosted atazanavir plus tenofovir disoproxil fumarate and emtricitabine in previously untreated women with HIV-1 infection (ARIA): week 48<br />
results from a randomised, open-label, non-inferiority, phase 3b study. Lancet 2017; 4(12):e536-e546. 3. TRIUMEQ Swiss prescribing information, www.swissmedicinfo.ch.<br />
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PERSPECTIVES<br />
SÉRIE DISCIPLINES MÉDICALE S: ACTUALITÉS EN PNEUMOLOGIE – LA TRANSPLANTATION PULMONAIRE<br />
Une histoire à succès semée<br />
d’embûches<br />
Les chiffres sont impressionnants: au cours des 40 dernières années, plus de 50 000 transplantations<br />
pulmonaires ont été réalisées dans le monde; en 1992, pour la première fois en Suisse. Bien que<br />
d’importants succès aient pu être réalisés dans tous les domaines, il reste de nombreux défis à<br />
sur monter. Que ce soit le manque d’organes de donneurs ou les problèmes liés à l’immunosuppression<br />
à long terme.<br />
Ilhan Inci, médecin adjoint, Jonas Ehrsam, médecin-assistant, et Walter Weder, directeur de la clinique de chirurgie thoracique,<br />
Hôpital universitaire de Zurich<br />
La transplantation pulmonaire est un<br />
procédé thérapeutique établi pour certains<br />
patients atteints de maladies pulmonaires<br />
avancées. Dans le monde entier, plus de<br />
50 000 transplantations pulmonaires ont<br />
été réalisées au cours des 40 dernières<br />
années (1). L’emphysème pulmonaire, la<br />
fibrose pulmonaire, la mucoviscidose et<br />
l’hypertension artérielle pulmonaire<br />
comptaient parmi les indications les plus<br />
fréquentes. Le perfectionnement continuel<br />
de ce procédé chirurgical et du traitement<br />
médicamenteux a permis d’améliorer significativement<br />
la survie à court et long<br />
terme au cours des dernières décennies.<br />
Malgré cela, la transplantation pulmonaire<br />
reste sujette à des obstacles essentiels<br />
tels que le manque chronique d’organes<br />
de donneurs, le dysfonctionnement initial<br />
et tardif du greffon ainsi que la morbidité<br />
accrue en raison de l’immunosuppression<br />
au long cours. Cet article traite de l’état<br />
actuel de la transplantation pulmonaire<br />
et d’éventuelles innovations futures.<br />
Contexte historique<br />
Au moyen d’expériences impressionnantes<br />
sur des chiens, le chirurgien russe Vladimir<br />
Demikhov a pour la première démontré<br />
entre 1930 et 1950 que des transplantations<br />
intrathoraciques des poumons, du<br />
cœur ou du bloc cœur-poumons étaient<br />
possibles (2).<br />
Le chirurgien français Henri Metras décrivit<br />
en 1949 d’importantes améliorations<br />
techniques dont la cotransplantation<br />
de l’oreillette gauche du donneur avec le<br />
poumon pour optimiser l’anastomose veineuse<br />
des poumons. De plus, il propagea<br />
le rebranchement des artères bronchiques,<br />
hélas peu pratiqué depuis lors, pour réduire<br />
les complications au niveau de<br />
l’anastomose bronchique (3).<br />
En 1973, James Hardy réussit la première<br />
transplantation pulmonaire sur l’homme<br />
à l’Université du Mississippi (4). Le receveur<br />
survécut 18 jours avant de mourir d’une<br />
défaillance rénale. Cela déclencha une<br />
véritable euphorie avec diverses autres tentatives<br />
de transplantation, qui connurent<br />
cependant toutes une issue fatale. Il fallut<br />
près de 20 années et 36 patients de plus<br />
pour qu’en 1980 deux patients survivent<br />
respectivement six et dix mois après la<br />
transplantation. La plupart des patients qui<br />
avaient auparavant survécu plus de dix<br />
jours étaient morts de complications aux<br />
anastomoses bronchiques. La première<br />
transplantation du cœur et des poumons<br />
réalisée en 1981 par Bruce Reitz et <strong>No</strong>rman<br />
Shumway à l’Université de Stanford fut un<br />
jalon important (5). En 1983, Joel Cooper<br />
et son équipe du Toronto General Hospital<br />
réussirent la première transplantation d’un<br />
seul poumon chez un patient atteint de<br />
fibrose pulmonaire interstitielle (6). Pour<br />
la première fois, un patient survécut pendant<br />
sept ans. En 1990 à Stanford, Starnes<br />
réussit la première greffe pulmonaire d’un<br />
donneur vivant parent du receveur sous<br />
forme d’une transplantation lobaire (7).<br />
En 1992, Walter Weder amena le savoir-faire<br />
de l’époque dans notre centre à<br />
Zurich, où il réalisa avec succès la première<br />
transplantation pulmonaire en Suisse –<br />
une transplantation du poumon droit chez<br />
un patient souffrant d’emphysème pulmonaire.<br />
Indications et sélection<br />
des receveurs<br />
Le champ des indications pour les<br />
transplantations pulmonaires s’élargit et<br />
comprend actuellement de nombreuses<br />
affections pulmonaires s’accompagnant<br />
de modifications du parenchyme et des<br />
vaisseaux. Avec 31%, la broncho-pneumopathie<br />
chronique obstructive (BPCO) est<br />
Contre-indications absolues pour la<br />
transplantation<br />
• Malignome au cours des deux dernières années; absence de tumeur de cinq ans<br />
• Dysfonction d’un autre système d’organe vital impossible à traiter (p. ex. cœur,<br />
foie, reins)<br />
• Infection extrapulmonaire chronique impossible à traiter telle que hépatite B,<br />
hépatite C et VIH<br />
• Déformations significatives du thorax et de la colonne vertébrale<br />
• <strong>No</strong>n observance documentée concernant des traitements et la prise de médicaments<br />
• Circonstances psychiatriques impossibles à traiter<br />
• Comportement de dépendance actif au cours des six derniers mois<br />
(p. ex. alcool, nicotine, stupéfiant)<br />
Adapté selon Ref Weill D ISHLT2015<br />
36 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
PERSPECTIVES<br />
Tableau 1. Moment de l’admission et de l’inscription sur la liste pour la transplantation pulmonaire*<br />
Admission<br />
Maladie pulmonaire interstitielle • Evidence histologique ou radiologique,<br />
indépendamment de la fonction pulmonaire<br />
• Fonction pulmonaire anormale: FVC<br />
60 mmHg)<br />
• FEV1 10% en 6 mois<br />
• Baisse DLCO >15% en 6 mois<br />
• Saturation périphérique en oxygène<br />
7 kg/m 2<br />
• FEV1
PERSPECTIVES<br />
Contre-indications relatives<br />
• Age >65 ans<br />
• Situation critique ou instable (p. ex. choc, ventilation<br />
mécanique ou oxygénation par membrane extracorporelle)<br />
• Condition physique fortement restreinte avec potentiel<br />
de réadaptation incertain<br />
• Colonisation avec des bactéries, champignons ou mycobactéries<br />
hautement résistantes ou hautement virulentes<br />
• Indice de masse corporelle (IMC) >30 kg/m 2<br />
• Ostéoporose marquée et symptomatique<br />
Adapté selon Ref Weill D ISHLT2015<br />
Critères pour un donneur de<br />
poumon idéal<br />
• Age 300 mmHg<br />
• Consommation de nicotine
PERSPECTIVES<br />
et une évaluation de l’évolution sont donc<br />
importantes pour réduire la morbidité et<br />
la mortalité (19). Les complications sont<br />
divisées en complications opératoires et<br />
immunologiques ainsi qu’en complications<br />
des effets secondaires liés aux immunosuppresseurs.<br />
Les complications<br />
opératoires (tableau 2) sont d’ordre technique,<br />
telles que l’hernie pulmonaire, les<br />
lymphocèles inguinales, les lésions du<br />
Tableau 2. Complications chirurgicales après la<br />
transplantation pulmonaire*<br />
Complications techniques<br />
––<br />
Complications vasculaires au niveau des anastomoses<br />
––<br />
Fuite au niveau des anastomoses<br />
––<br />
Sténose ou torsion artérielle pulmonaire<br />
––<br />
Reflux veineux entravé par une sténose de l’anastomose<br />
––<br />
Complications des voies respiratoires<br />
––<br />
précoces<br />
––<br />
tardives<br />
––<br />
fistules<br />
––<br />
sténoses<br />
––<br />
tissu cicatriciel excédentaire (granulé)<br />
––<br />
bronchomalacie<br />
––<br />
Hémorragie<br />
––<br />
coagulopathie suite à un pontage cardio-pulmonaire<br />
Complications de la cavité pleurale<br />
––<br />
Hémothorax<br />
––<br />
Saignement aigu (
PERSPECTIVES<br />
Illustration 2. Dysfonction primaire du greffon<br />
48 heures après la transplantation<br />
P/F Ratio:125<br />
Infiltrations sur la radiographie<br />
ECMO veino-veineuse au jour 6<br />
Trachéotomie au jour 10<br />
Durée totale sous ECMO: 3 semaines<br />
souffrant de fibrose pulmonaire idiopathique<br />
ont le moins bon pronostic (61).<br />
Comme ce groupe présente déjà sur la liste<br />
d’attente pour les transplantations la mortalité<br />
la plus élevée, il est particulièrement<br />
important d’identifier ces patients très tôt<br />
et de les inscrire sur la liste (61).<br />
Considérations<br />
particulières<br />
• Utilisation périopératoire<br />
d’une oxygénation par<br />
membrane extracorporelle<br />
(ECMO)<br />
L’indication pour la transplantation sous<br />
oxygénation par membrane extracorporelle<br />
(ECMO) est établie en cas d’hypertension<br />
pulmonaire artérielle connue ou intraopératoire,<br />
de capacité d’échange gazeux<br />
insuffisante sous ventilation bi- ou<br />
unipulmonaire ou en cas d’apparition de<br />
dysfonction du greffon. En cas de dysfonction<br />
du greffon immédiatement après la<br />
reperfusion ou en cas d’augmentation<br />
marquée de la pression pulmonaire artérielle,<br />
on ne procède qu’après plusieurs<br />
jours aux soins intensifs à l’ECMO-Weaning<br />
dans notre centre (62). Outre l’utilisation<br />
intraopératoire, l’ECMO est utilisé<br />
chez les patients souffrant de graves<br />
troubles de l’oxygénation pour obtenir un<br />
répit jusqu’à ce qu’un poumon de donneur<br />
soit disponible. Une étude récente n’a<br />
pas mis en évidence de mortalité à long<br />
terme accrue pour ces patients (63).<br />
• Réduction du poumon du donneur<br />
avant la transplantation<br />
Des proportions optimales entre poumon<br />
du donneur et receveur sont importantes.<br />
Les poumons de donneurs de trop grande<br />
Figur 3. Überleben nach Transplantationsprozedur (Ref 1)<br />
taille sont vulnérables aux atélectasies et<br />
obstructions des voies respiratoires par<br />
torsion. Les poumons de donneurs peuvent<br />
présenter une surexpansion et fournir une<br />
oxygénation insuffisante à l’effort.<br />
Comme les petits poumons de donneurs<br />
ne sont que rarement disponibles, on procède<br />
pour les petits receveurs à des<br />
transplantations avec des organes de donneurs<br />
dont la taille est réduite. Généralement,<br />
la réduction s’effectue par l’ablation<br />
de portions périphériques du poumon. A<br />
l’occasion, on pratique aussi des transplantations<br />
pulmonaires fonctionnelles par la<br />
technique du split ou les transplantations<br />
lobaires (65–70). La décision de réduire la<br />
taille du poumon est prise en cours d’opération,<br />
cela peut le plus souvent être évalué<br />
préalablement au moyen de la taille du<br />
poumon du donneur et de celle du receveur.<br />
Dans notre centre, nous avons pu<br />
démontrer que tant les réductions de poumons<br />
de donneurs que les transplantations<br />
lobaires bilatérales étaient sûres et<br />
apportaient un succès à long terme comparable<br />
à celui des transplantations standard<br />
(71, 72, 73).<br />
Innovations porteuses<br />
d’avenir<br />
• Perfusion pulmonaire ex vivo<br />
A l’origine, la perfusion pulmonaire ex<br />
vivo (EVLP) a été développée pour évaluer<br />
la qualité des poumons de donneurs en<br />
dehors du corps avant la transplantation<br />
(80, 81) (illustration 5). Aujourd’hui,<br />
l’EVLP ne sert plus seulement à contrôler<br />
la qualité, mais en premier lieu à préparer<br />
et améliorer le poumon du donneur (82).<br />
Dans certains centres, on est parvenu avec<br />
succès à prolonger le temps d’ischémie<br />
3 semaines après retrait ECMO Illustration 3. Survie selon la procédure de transplantation (réf. 1)<br />
40 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
PERSPECTIVES<br />
Figur 4. Überleben nach zugrunde liegender Lungenkrankheit (Ref 1)<br />
Formatiert: Deutsch (Schweiz)<br />
Survival (%)<br />
100<br />
75<br />
50<br />
25<br />
A1ATD (N=3,117) CF (N=8,381) COPD (N=17,098)<br />
IIP (N=12,710) ILD-not IIP (N=2,730) Retransplant (N=2,226)<br />
cellules souches pluripotentes qui se multiplient<br />
en grand nombre et qui sont capables<br />
de se transformer en tissu pulmonaire<br />
(92), il se pourrait que l’on parvienne<br />
à l’avenir à transformer totalement<br />
des poumons de receveurs malades. Mais<br />
ces techniques n’en sont qu’à leurs débuts<br />
et présentent de nombreux points faibles.<br />
Il faudra probablement encore plusieurs<br />
années de développement jusqu’à ce que<br />
l’on puisse les utiliser en clinique.<br />
0<br />
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20<br />
Years<br />
Illustration 4. Survie selon la maladie pulmonaire sous-jacente (réf. 1)<br />
froide entre l’explantation et l’implantation<br />
des poumons de donneurs par la<br />
perfusion chaude intermittente (82–85).<br />
Sur la base de notre solide expérience en<br />
la matière, notre centre a établi un programme<br />
EVLP (86–89). <strong>No</strong>us avons<br />
entre-temps réussi à préparer 7 poumons<br />
de donneurs sur 14 pour ensuite pouvoir<br />
les transplanter avec succès (90).<br />
• Poumons bioartificiels<br />
Grâce aux progrès réalisés dans la recherche<br />
sur les cellules souches et les tissus,<br />
il est aujourd’hui possible de fabriquer<br />
des poumons bioartificiels. Pour ce faire,<br />
les cellules sont séparées du poumon du<br />
donneur de façon à ne laisser qu’une matrice<br />
extracellulaire. Ensuite, on injecte<br />
des cellules épithéliales et endothéliales<br />
dans cette structure. Pour optimiser la<br />
ré-épithélialisation, la structure est placée<br />
dans un bioréacteur simulant un environnement<br />
physiologique où elle perfusée et<br />
ventilée. Ce procédé a permis de fabriquer<br />
en l’espace de cinq jours des poumons<br />
capables d’assurer un échange gazeux<br />
physiologique et même d’assurer une oxygénation<br />
suffisante dans un modèle animal<br />
pendant une durée allant jusqu’à six<br />
heures (91–93). Par le développement de<br />
Conclusion<br />
La survie améliorée des patients transplantés<br />
des poumons dans notre centre est très<br />
probablement due à un affinage des techniques<br />
opératoires, à une optimisation de<br />
la préservation des organes et au perfectionnement<br />
des possibilités de la médecine<br />
intensive. Un autre facteur décisif est le<br />
suivi étroit et minutieux par nos pneumologues<br />
spécialistes de la transplantation<br />
qui traitent rigoureusement les infections<br />
des voies respiratoires, traitent les dysfonctions<br />
chroniques du greffon par des<br />
macrolides à longue durée d’action et inhibent<br />
les rejets aigus par la photophérèse<br />
extracorporelle (94, 95). Les deux problèmes<br />
majeurs restent d’une part le<br />
manque chronique d’organes et d’autre<br />
Tableau 3<br />
Cause of de Death décès<br />
0-30 Days<br />
(N=3,574)<br />
31 Days - 1 Year<br />
(N=6,367)<br />
>1 Year - 3 Years<br />
(N=6,194)<br />
>3 Years - 5 Years<br />
(N=3,656)<br />
>5 Years - 10<br />
Years<br />
(N=4,578)<br />
>10 Years<br />
(N=1,837)<br />
For<br />
42<br />
OB/BOS Bronchiolite oblitérante<br />
10 (0.3%) 292 (4.6%) 1,633 (26.4%) 1,095 (30.0%) 1,146 (25.0%) 407 (22.2%)<br />
Acute Rejet aigu Rejection 115 (3.2%) 114 (1.8%) 92 (1.5%) 20 (0.5%) 21 (0.5%) 4 (0.2%)<br />
Lymphoma Lymphome<br />
1 (0.0%) 137 (2.2%) 107 (1.7%) 54 (1.5%) 83 (1.8%) 56 (3.0%)<br />
Malignancy, Autres malignomes <strong>No</strong>n-Lymphoma 5 (0.1%) 193 (3.0%) 514 (8.3%) 430 (11.8%) 676 (14.8%) 258 (14.0%)<br />
CMV Cytomégalovirus<br />
3 (0.1%) 129 (2.0%) 55 (0.9%) 9 (0.2%) 6 (0.1%) 1 (0.1%)<br />
Infection, Autres infections <strong>No</strong>n-CMV 682 (19.1%) 2,213 (34.8%) 1,290 (20.8%) 655 (17.9%) 785 (17.1%) 303 (16.5%)<br />
Graft Défaillance Failure du greffon<br />
870 (24.3%) 1,039 (16.3%) 1,162 (18.8%) 651 (17.8%) 737 (16.1%) 277 (15.1%)<br />
Cardiovascular Cardiovasculaire<br />
429 (12.0%) 345 (5.4%) 275 (4.4%) 173 (4.7%) 267 (5.8%) 120 (6.5%)<br />
Technical Technique<br />
414 (11.6%) 226 (3.5%) 55 (0.9%) 17 (0.5%) 33 (0.7%) 13 (0.7%)<br />
Multiple Défaillance Organ multiorganique<br />
Failure 440 (12.3%) 766 (12.0%) 319 (5.2%) 151 (4.1%) 213 (4.7%) 98 (5.3%)<br />
Other Autres<br />
605 (16.9%) 913 (14.3%) 692 (11.2%) 401 (11.0%) 611 (13.3%) 300 (16.3%)<br />
Todesursache<br />
N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
Bronchiolitis-Obliterans-Syndrom<br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
41
PERSPECTIVES<br />
part l’absence de garantie d’une survie à<br />
long terme des organes avec les immunosuppresseurs<br />
actuellement disponibles.<br />
L’utilisation accrue de donneurs morts, la<br />
préparation de poumons de donneurs par<br />
la perfusion ex vivo ainsi que les innovations<br />
dans le domaine de l’ingénierie des<br />
tissus sont sans aucun doute des approches<br />
importantes pour agrandir à long terme le<br />
pool d’organes.<br />
■<br />
Contact:<br />
Prof. D r Ilhan Inci, e-mail: ilhan.<br />
inci@usz.ch<br />
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MÉDECINE<br />
INTERNE GÉNÉRALE<br />
28 novembre – 1 er décembre <strong>2018</strong><br />
32 h<br />
MÉDECINE INTERNE<br />
13 – 17 novembre <strong>2018</strong><br />
40 h<br />
Update Refresher<br />
PÉDIATRIE<br />
7 – 9 novembre <strong>2018</strong><br />
24 h<br />
GYNÉCOLOGIE<br />
13 – 14 novembre <strong>2018</strong><br />
16 h<br />
PSYCHIATRIE ET PSYCHOTHÉRAPIE<br />
15 – 17 novembre <strong>2018</strong><br />
21 h<br />
Localité<br />
Centre de Congrès Beaulieu, Lausanne<br />
Information / Inscription<br />
tél. 041 567 29 80 | fax 041 567 29 81<br />
info@fomf.ch 44 | VSAO www.fomf.ch <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
PERSPECTIVES<br />
AUS DER «THERAPEUTISCHEN UMSCHAU»: ÜBERSICHTSARBEIT*<br />
Pneumokokken-Impfungen<br />
bei Kindern und Erwachsenen<br />
Die Zahlen sind beachtlich: In den letzten 40 Jahren wurden weltweit mehr als 50 000 Lungentransplantationen<br />
durchgeführt; 1992 erstmals auch in der Schweiz. Obwohl auf allen Gebieten grosse Fortschritte<br />
erzielt werden konnten, gilt es nach wie vor Herausforderungen zu meistern. Der Bogen reicht<br />
vom Mangel an Spenderorganen bis hin zu Problemen der langfristigen Immunsuppression.<br />
Werner Albrich, Infektiologie/Spitalhygiene, Kantonsspital St. Gallen<br />
Bedeutung von<br />
Pneu mokokken als<br />
Krankheits erreger und<br />
Risikofaktoren<br />
Pneumokokken sind führende Erreger<br />
von Pneumonien, akuter Otitis media,<br />
Meningitis und Bakteriämien im Kindesalter.<br />
Auch bei Erwachsenen verursachen<br />
sie einen grossen Teil der Pneumonien<br />
und Meningitiden mit hoher Morbidität<br />
und Mortalität. Vor der Einführung der<br />
Pneumokokkenimpfung im Kindesalter<br />
zählte man alleine in den USA jährlich<br />
schätzungsweise 3 000 Patienten mit Meningitis,<br />
50 000 Patienten mit Bakteriämie,<br />
500 000 Patienten mit Pneumonie<br />
und 7 Millionen Kinder mit Otitis media<br />
durch Pneumokokken [1]. Weltweit verursachten<br />
Pneumokokkeninfektionen ca.<br />
1,6 Millionen Todesfälle, v. a. bei Kindern<br />
unter 5 Jahren [2].<br />
Während die Kurve der Altersverteilung<br />
von invasiven Pneumokokkenerkrankungen<br />
(IPE; Meningitis, Bakteriämie, Sepsis,<br />
Empyem) U-förmig verläuft mit den<br />
höchsten Inzidenzen bei kleinen Kindern<br />
und älteren Erwachsenen, weisen letztere<br />
die höchste Mortalität auf. Die höchste<br />
Krankheitslast bei Erwachsenen wird<br />
durch in der Regel nicht bakteriämisch<br />
verlaufende Pneumokokken-Pneumonien<br />
hervorgerufen. Diese Risikofaktoren sind<br />
ähnlich wie für andere bekapselte Bakterien<br />
(s. Tabelle 1).<br />
* Der Artikel erschien ursprünglich in der «Therapeutischen<br />
Umschau» (2016; 73 (5): S. 235–240). MEDI-<br />
SERVICE VSAO-Mitglieder können die «Therapeutische<br />
Umschau» zu äusserst günstigen Konditionen abonnieren.<br />
Details s. unter www.hogrefe.ch/downloads/vsao.<br />
Impfstoffe und<br />
Immunogenität<br />
Seit mehr als 30 Jahren ist der 23-valente<br />
Pneumokokken-Polysaccharidimpfstoff<br />
(PPV23, Pneumovax®) erhältlich, der<br />
gegen 23 der mehr als 90 Pneumokokken-<br />
Serotypen gerichtet ist. Seine Wirksamkeit<br />
ist vor allem gegen IPE bei immunkompetenten<br />
Erwachsenen belegt und beträgt<br />
gemäss einer Metaanalyse 74 %[3]. Gegen<br />
nicht-bakteriämische Pneumokokken-<br />
Pneumonien ist die Wirksamkeit weniger<br />
klar, insbesondere ergaben Metaanalysen<br />
keine Reduktion der Mortalität [3, 4].<br />
Dazu kommt, dass die Schutzwirkung bei<br />
Patienten mit zunehmendem Alter und<br />
chronischen Erkrankungen deutlich vermindert<br />
ist, obwohl genau diese Patientengruppe<br />
das höchste Risiko für Pneumokokkeninfektionen<br />
hat. Insgesamt<br />
nimmt der Schutz bei Geimpften bereits<br />
nach 2 Jahren deutlich ab [5]. Dieser<br />
Impfstoff erzeugt keinen Herdenschutz<br />
[5], kein immunologisches Gedächtnis<br />
und es wurde gezeigt, dass nach wiederholter<br />
Impfung die Impfantwort nachlässt<br />
(«Hyporesponsiveness») [6]. Bei Kindern<br />
unter 2 Jahren ist PPV23 aufgrund ihres<br />
unreifen Immunsystems unwirksam.<br />
Seit der Entwicklung der Pneumokokken-<br />
Konjugatimpfstoffe (PCV) stehen nun<br />
auch wirksame Impfstoffe für Kinder unter<br />
2 Jahren zur Verfügung. Im Gegensatz<br />
zu PPV23 erzeugen diese eine T-Zell-abhängige<br />
Immunität. Sie reduzieren die<br />
nasopharyngeale Kolonisation und damit<br />
Zusammenfassung: Pneumokokken sind die wichtigsten bakteriellen Erreger<br />
von Atemwegsinfektionen, Bakteriämien und Meningitis. Pneumokokken-Konjugatimpfstoffe<br />
(PCV) bieten einen wirksamen und sicheren Schutz vor diesen Infektionen.<br />
Nach PCV-Einführung kam es zu einer wesentlichen Reduktion von invasiven<br />
Pneumokokkenerkrankungen (IPE), Pneumonie und Otitis media bei den geimpften<br />
Altersgruppen sowie einer Abnahme von Antibiotikaresistenzen bei Pneumokokken.<br />
Darüberhinaus wurde auch die nasopharyngeale Kolonisation und damit die Transmission<br />
reduziert. Dies führte auch bei nicht-geimpften Altersgruppen, insbesondere<br />
älteren Erwachsenen, zu einer massgeblichen Abnahme von IPE und Pneumonien<br />
im Sinne eines Herdenschutzes. Kürzlich wurde gezeigt, dass der 13-valente PCV13<br />
auch bei Erwachsenen wirksam und sicher ist. Er wird in der Schweiz altersunabhängig<br />
für Patienten mit Risikofaktoren empfohlen.<br />
Pneumococcal vaccination for children and adults<br />
Abstract: Pneumococci are the leading bacterial causes of respiratory tract infections,<br />
bacteremia and meningitis. Pneumococcal conjugate vaccines (PCV) are effective<br />
and safe in young children. Their introduction led to significant reductions of invasive<br />
pneumococcal disease (IPD), pneumonia, otitis media and antibiotic-resistant<br />
pneumococcal infections. Beyond these effects in the vaccinated age groups, there<br />
is a reduction in nasopharyngeal pneumococcal carriage and therefore in transmission.<br />
This in turn led to marked reductions in IPD and pneumonia in non-vaccinated<br />
age groups, particularly elderly adults as evidence of herd protection. Recently it<br />
was shown that the 13-valent PCV13 is effective and safe in adults leading to the<br />
age-independent recommendation of PCV13 in all persons with risk factors.<br />
N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
45
PERSPECTIVES<br />
Tabelle 1. Personen mit erhöhtem Risiko und Indikation für PCV13 gemäss EKIF/BAG(31)<br />
Risiko (alle Altersgruppen)<br />
Anzahl und Zeitpunkt der Impfungen<br />
Chronische Krankheiten<br />
Herz Herzinsuffizienz 1× ab NYHA 3 oder bei Verschlechterung<br />
Lunge Chronisch obstruktive Pneumopathie Ab Stadium GOLD 3 oder bei Verschlechterung<br />
Schweres Asthma: bei verlängerter oder häufiger<br />
1× ab Diagnose<br />
Behandlung mit oralen Steroiden<br />
Bronchiektasen durch Antikörpermangel<br />
1× ab Diagnose<br />
Leber Leberzirrhose 1× ab Diagnose<br />
Milz Anatomische oder funktionelle Asplenie 1× ab Diagnose<br />
Niere Niereninsuffizienz 1× wenn Creatinin-Clearance < 30 ml/min<br />
oder bei Verschlechterung<br />
Nephrotisches Syndrom<br />
1× ab Diagnose<br />
Blut Sichelzellanämie 1× ab Diagnose<br />
Stoffwechsel<br />
Schlecht eingestellter Diabetes mellitus mit Herz-<br />
1× ab Diagnose<br />
oder Niereninsuffizienz<br />
Neoplasien, Transplantation<br />
Neoplasien Lymphome, Leukämie, Myelome 1× während Erhaltungstherapie<br />
Transplantation Solide Organtransplantation Kandidaten: 1× spätestens bei Listung<br />
Empfänger: 12 Monate nach Transplantation<br />
falls vor Transplantation nicht geimpft:<br />
6 und 12 Monate nach Transplantation<br />
Stammzelltransplantation: Empfänger<br />
3× + Booster: 3, 4, 5 und 12 (– 24) Monate nach Transplantation<br />
Störungen des Immunsystems<br />
Autoimmunität Autoimmunerkrankung, die wahrscheinlich Immunsuppression<br />
1× vor Beginn der immunsuppressiven Behandlung<br />
erfordert<br />
Immunsuppression Iatrogene Immunsuppression (inkl. systemische<br />
Langzeitkortikoidtherapie und Radiotherapie)<br />
1× ab Diagnose/während geringstmöglicher<br />
Immunsuppressiva-Dosis<br />
HIV CD4-Zellen ≥ 15 %, (Erwachsene: 200/μl) 1× ab Diagnose<br />
CD4-Zellen < 15 %, (Erwachsene: < 200/μl)<br />
1× ab Diagnose und 1× nach Wiederherstellung<br />
der Immunität<br />
Immundefizienz Kongenitale Immundefizienz,<br />
1× ab Diagnose<br />
Variables Immundefektsyndrom,<br />
Polysaccharid-Antikörper-Mangel,<br />
Mangel an Mannose-bindendem Lektin<br />
Varia<br />
Frühgeburt<br />
Geburt < 33. Schwangerschaftswoche oder<br />
4× mit 2, 3, 4 und 12 Monaten<br />
Geburtsgewicht < 1500 g<br />
HNO Cochleaimplantat, in situ oder geplant 1× ab Diagnose<br />
Schädel<br />
Schädelbasisfraktur/-Missbildung, zerebrospinale<br />
1× ab Diagnose<br />
Liquorfistel<br />
Personen ab 65 Jahren ohne Risikofaktoren<br />
Basisimpfung entfällt<br />
Abweichende Impfempfehlungen in Deutschland und Österreich:<br />
In Deutschland und Österreich (nicht in der Schweiz), ist auch der 10-valente PCV10 (PHiD-CV, Synflorix®) für Kinder von 6 Wochen bis 59 Monate erhältlich, der als Alternative<br />
zu PCV13 ebenfalls nach einem 2+1 Schema mit 2, 4 und 12 Monaten gegeben werden kann [34, 35].<br />
Bei Erwachsenen ≥ 60 Jahren ist in Deutschland weiterhin eine einmalige Gabe von PPV23 empfohlen, bei Personen ≥ 5 Jahre mit Risikofaktoren dagegen ein PCV13 oder<br />
PPV23 [35]. In Österreich ist bei Personen > 50 Jahre (unabhängig von weiteren Risikofaktoren) und Personen ≥ 5 Jahren mit Risikofaktoren PCV13 und 1 Jahr später PPV23<br />
empfohlen [34].<br />
46 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
PERSPECTIVES<br />
die Transmission auf ungeimpfte Personen<br />
[7]. Dies erklärt auch den beobachteten<br />
Herdenschutz (s. u.) [8]. Zudem führen<br />
PCV zu einem immunologischen<br />
Gedächtnis, weswegen es nach einer<br />
Booster-Impfung zu einer verbesserten<br />
Schutzwirkung kommt [9].<br />
In den meisten direkten Vergleichen zwischen<br />
PPV23 und PCV13 (Prevnar13®) bei<br />
älteren Erwachsenen ohne und mit chronischen<br />
Erkrankungen erwies sich PCV13<br />
als gleich oder besser immunogen [10–<br />
12], wobei nach beiden Impfungen mit<br />
zunehmendem Alter die Höhe und Dauer<br />
der Immunantwort abnimmt [11, 13].<br />
Pneumokokkenimpfung<br />
bei Kindern<br />
In 3 grossen Plazebo-kontrollierten Zulassungsstudien<br />
bei Kindern in den USA [14],<br />
Südafrika [15] und Gambia [16] reduzierte<br />
der 7-valente PCV7 bzw. 9-valente PCV9<br />
das Auftreten von IPE durch Vakzinserotypen<br />
um 71 – 97 % und von Pneumonien<br />
(alle Erreger) um 25 – 37 % [15, 16].<br />
Nach Einführung des 7-valenten PCV7<br />
und seit 2011 des 13-valenten PCV13 im<br />
Kindesalter kam es in zahlreichen Ländern<br />
weltweit bei geimpften Altersgruppen<br />
zu einer dramatischen Reduktion von<br />
Pneumokokkenerkrankungen. In den<br />
USA sanken IPE bei Kindern um 45 % und<br />
diejenigen durch PCV7 Vakzinserotypen<br />
sogar um 94 % [8]. Zwar nahmen in der<br />
Zwischenzeit Infekte durch Nichtvakzin-<br />
Serotypen zu (sog. Serotypen-Replacement),<br />
aber nach Umstellung von PCV7<br />
auf PCV13 kam es zu einer weiteren<br />
64 %igen Reduktion der IPE [17]. Ähnliche<br />
Effekte sind in den meisten Ländern mit<br />
Surveillance Systemen zu verzeichnen<br />
[18, 19]. Auch in der Schweiz nahm zwischen<br />
2006 – 2009 und 2012 die Inzidenz<br />
von IPE bei unter Kindern < 2 Jahren von<br />
22/100 000 auf 8/100 000 ab [20, 21]. Der<br />
Anteil der PCV7 Serotypen an IPE sank<br />
dabei von 64 % auf 13 %, PCV13 Serotypen<br />
machten 2012 noch 40 % der IPE bei den<br />
< 2 Jährigen aus [20].<br />
Die Pneumokokkenimpfung hat auch<br />
einen Einfluss auf nicht-invasive Pneumokokken<br />
Infektionen. In den USA nahmen<br />
Hospitalisationen durch nicht-bakteriämische<br />
Pneumokokken-Pneumonie<br />
bei unter 2-jährigen Kindern seit Einführung<br />
von PCV7 um 47 % ab [22]. Nach<br />
Einführung von PCV13 kam es zu 47 000<br />
weniger Hospitalisationen pro Jahr für<br />
Pneumonien als vor Einführung von<br />
PCV7 [23]. Zugleich führt eine hohe PCV-<br />
Durchimpfungsrate zu weniger Hospitalisationen<br />
für Influenza-Pneumonien [22].<br />
In Israel konnte gezeigt werden, dass nach<br />
Einführung von PCV13 die Häufigkeit von<br />
Otitis media durch Vakzin- Serotypen um<br />
85 % abnahm, Otitis media durch Pneumokokken<br />
um 77 % und alle Otitis media<br />
Episoden um 60 % reduziert wurden [24].<br />
Pneumokokken sind häufig die ersten<br />
bakteriellen Erreger der akuten Otitis media.<br />
PCV kann die erste Otitis verhindern<br />
und so auch das Risiko für einen nachfolgend<br />
chronischen oder rezidivierenden<br />
Verlauf einer Otitis media reduzieren.<br />
Daher ist eine Verhinderung der ersten<br />
Otitis media Episode entscheidend für die<br />
Prognose, während PCV nach der ersten<br />
Otitis-Episode weit weniger Einfluss auf<br />
das Auftreten weiterer Otitiden hat [25].<br />
Antibiotikaresistenz der<br />
Pneumokokken nimmt ab<br />
Bis zur Einführung der Pneumokokken-<br />
Konjugatimpfstoffe Anfang der 2000 er<br />
Jahre nahm die Antibiotikaresistenz von<br />
Pneumokokken weltweit zu. Seither konnte<br />
dieser Trend erfreulicherweise gebremst<br />
werden. IPE durch Antibiotika-resistente<br />
Pneumokokken nahmen z. B. in den USA<br />
nach Einführung von PCV7 um fast 60 %<br />
ab [26]. Ein Grund dafür ist, dass die in<br />
der Impfung enthaltenen Serotypen besonders<br />
häufig antibiotikaresistent sind.<br />
Zudem nahmen auch Antibiotikaverschreibungen<br />
um bis zu 42 % ab [27], weil<br />
insgesamt weniger (bakterielle) Infekte<br />
auftraten. Andererseits kam es leider zu<br />
einem Anstieg von Infektionen mit Serotypen,<br />
die nicht in PCV7 enthalten waren<br />
(Serotypen-Replacement). Hier zeigte sich<br />
insbesondere Serotyp 19A, der sehr häufig<br />
Antibiotika-resistent ist. Dies führte transient<br />
zu einem erneuten Anstieg der Antibiotika-Resistenzen.<br />
Nach Einführung<br />
von PCV13, in welchem auch Serotyp 19A<br />
enthalten ist, nahm die Penicillin- und<br />
Multiresistenz wieder deutlich ab [28].<br />
Diese Entwicklung zeigte sich auch in der<br />
Schweiz [20]. Von 2006 – 2009 bis 2012<br />
nahmen die resistenten Pneumokokkenisolate<br />
von 25 % auf 21 % ab.<br />
Herdenschutz durch<br />
Pneumokokken-<br />
Konjugatimpfstoffe<br />
Ein überaus erfreulicher und in seinem<br />
Ausmass überraschender Effekt der PCV<br />
war der indirekte Herdenschutz für die<br />
nicht-geimpften Altersgruppen. Dieser ist<br />
mindestens genauso wichtig wie die individuelle<br />
Schutzwirkung für die Geimpften<br />
[8]. Bei Erwachsenen sank in den USA die<br />
Inzidenz von IPE bis 2007 um ca. 40 %,<br />
obwohl diese selbst nicht gegen Pneumokokken<br />
geimpft wurden [8]. Nach Umstellung<br />
auf PCV13 bei Kindern kam es zu<br />
einer weiteren Reduktion von IPE bei Erwachsenen<br />
um 12 – 32 % [17]. Verglichen<br />
mit einem Szenario, bei dem statt der<br />
Umstellung auf PCV 13 die Impfung mit<br />
PCV7 fortgesetzt worden wäre, wurden<br />
mehr als 30 000 Fälle von IPE (10 000 bei<br />
Kindern, 20 000 bei Erwachsenen) und<br />
3 000 Todesfälle (97 % davon bei Erwachsenen)<br />
verhindert [17]. Ebenso wurden in<br />
den USA nach Einführung von PCV7 zwischen<br />
2000 und 2006 fast 800 000 Hospitalisationen<br />
für Pneumonien verhindert.<br />
Obwohl damals nur Kinder die PCV erhielten,<br />
entfielen ca. 90 % dieser Reduktion<br />
auf nicht-geimpfte Erwachsene [22]. Auch<br />
in der Schweiz ist ein Herdenschutz offensichtlich.<br />
Seit Einführung der PCV sank<br />
die Inzidenz von IPE bei Kindern < 2 Jahre<br />
von 22.1/100 000 auf 8.1/100 000 und<br />
bei Erwachsenen > 64 Jahre von<br />
44/100 000 auf 35.7/100 000 [20]. Der Anteil<br />
der PCV7 und PCV13 Serotypen nahm<br />
gleichzeitig sowohl bei Kindern < 2 Jahren<br />
als auch bei Erwachsenen ab (Abbildung<br />
1).<br />
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N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
47
PERSPECTIVES<br />
Abbildung 1. Altersspezifische Serotypenverteilung von invasiven Pneumokokkenerkrankungen, Schweiz (aus [20]).<br />
Pneumokokken-<br />
Konjugatimpfstoffe bei<br />
Erwachsenen<br />
Wirksamkeit und Sicherheit der Pneumokokken-Konjugatimpfstoffe<br />
wurden bei<br />
Erwachsenen in 2 grossen randomisierten<br />
Placebo-kontrollierten Studien untersucht.<br />
Bei 496 Erwachsenen in Malawi<br />
mit Status nach IPE (88 % HIV-infiziert)<br />
reduzierten 2 Dosen PCV7 das Risiko einer<br />
IPE um 73 % [29]. In der bisher grössten<br />
doppelblinden Impfstudie (CAPITA)<br />
wurde in den Niederlanden PCV13 gegen<br />
Placebo an 84 496 nicht-immunsupprimierten<br />
Erwachsenen ≥ 65 Jahre ohne<br />
frühere Pneumokokken-Impfung untersucht<br />
[30]. Dabei zeigte sich bei den Geimpften<br />
eine signifikante Reduktion der<br />
ersten Episode einer Pneumokokken-<br />
Pneumonie durch Vakzinserotypen (VT-<br />
CAP) um 45.6 % (p < 0.001). Nicht-bakteriämische<br />
und nicht-invasive Pneumokokken-Pneumonien<br />
mit Vakzinserotypen<br />
wurden um 45 % (p = 0.007)<br />
reduziert, Vakzinserotypen-IPE um 75 %<br />
(p < 0.001). Die Wirksamkeit blieb dabei<br />
über die mittlere Beobachtungszeit von<br />
4 Jahren konstant [30].<br />
Die Frage, welche Rolle PCV13 für Erwachsene<br />
in Zukunft spielen wird, lässt<br />
sich angesichts des Herdenschutzs durch<br />
die erfolgreichen Impfprogramme im<br />
Kindesalter derzeit noch nicht klar beantworten.<br />
Sicherheit und Verträglichkeit<br />
der Pneumokokkenimpfung<br />
Basierend auf umfangreichen Sicherheitsanalysen<br />
beurteilen sowohl die US-amerikanische<br />
(FDA) als auch die europäische<br />
(EMA) Zulassungsbehörde PCV13 als<br />
sicher für Kinder und Erwachsene [31].<br />
Die lokalen und systemischen Nebenwirkungen<br />
sind vergleichbar mit jenen von<br />
PPV23. Die häufigsten Reaktionen sind<br />
milde Lokalsymptome an der Einstichstelle<br />
oder Müdigkeit[31]. Schwere unerwünschte<br />
Wirkungen traten in der CAPI-<br />
TA Studie nach PCV13 nicht häufiger auf<br />
als nach Placebo [30].<br />
Empfehlungen<br />
In der Schweiz wurde PCV7 im Jahr 2001<br />
als empfohlene ergänzende Impfung eingeführt<br />
und ab Juni 2006 von der Grundversicherung<br />
übernommen. 2011 wurde<br />
PCV7 durch PCV13 ersetzt, der nun für<br />
alle Kinder unter 5 Jahren empfohlen ist.<br />
PCV13 kann zusammen mit den anderen<br />
im Schweizerischen Impfplan empfohlenen<br />
Impfungen verabreicht werden [32].<br />
Das empfohlene Impfschema ist altersabhängig:<br />
• Säuglinge: 3 Dosen im Alter von 2, 4,<br />
12 Monaten<br />
• Nicht geimpfte Kinder im Alter von<br />
12 – 23 Monaten: 2 Dosen im Abstand<br />
von ≥ 8 Wochen<br />
• Nicht geimpfte Kinder im Alter von<br />
24 – 59 Monaten: 1 Dosis<br />
• Vollständig mit PCV7 geimpfte Kinder<br />
bis 59 Monate: 1 Dosis<br />
Im Februar 2014 kam es aufgrund der<br />
oben beschriebenen Erkenntnisse zu folgenden<br />
Änderungen der Pneumokokken-<br />
Impfempfehlungen für Erwachsene [31]:<br />
• PCV13 (Prevenar 13®) ersetzt PPV23<br />
(Pneumovax®).<br />
• Alter ≥ 65 Jahre ohne zusätzliche Risikofaktoren<br />
ist keine Indikation für die<br />
Pneumokokkenimpfung.<br />
• 1 Dosis PCV13 ist altersunabhängig<br />
indiziert für alle Patienten mit Risikofaktoren<br />
(s. Tabelle 1).<br />
• Der Abstand zur letzten PPV23-Impfung<br />
sollte ≥ 12 Monate betragen.<br />
• Wenn möglich sollte ein Abstand von ≥<br />
4 Wochen zur Influenza-Impfung eingehalten<br />
werden.<br />
• Im Moment sind keine Auffrisch-Impfungen<br />
mit PCV13 empfohlen.<br />
Leider besteht keine Kostenrückerstattung<br />
durch die obligatorische Krankenversicherung<br />
bei Impfung von Erwachsenen mit<br />
PCV13, da dieser Impfstoff aktuell von<br />
Swissmedic nur für Kinder bis 5 Jahre<br />
zugelassen ist [31, 33]. ■<br />
Literatur<br />
1. Prevention of pneumococcal disease: Recommendations<br />
of the Advisory Committee<br />
on Immunization Practices (ACIP). MMWR.<br />
1997; 46 (RR-8): 1 – 24.<br />
2. Pneumococcal conjugate vaccine for childhood<br />
immunization – WHO position paper.<br />
Releve epidemiologique hebdomadaire /<br />
48 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
PERSPECTIVES<br />
Section d’hygiene du Secretariat de la Societe<br />
des Nations = Weekly epidemiological<br />
record/Health Section of the Secretariat of<br />
the League of Nations. 2007; 82 (12):<br />
93 – 104. Epub 2007/03/27.<br />
3. Moberley S, Holden J, Tatham DP, Andrews<br />
RM. Vaccines for preventing pneumococcal<br />
infection in adults. Cochrane Database Syst<br />
Rev. 2013; 1: CD000422. Epub 2013/02/27.<br />
4. Huss A, Scott P, Stuck AE, Trotter C, Egger M.<br />
Efficacy of pneumococcal vaccination in<br />
adults: a meta-analysis. Cmaj. 2009; 180 (1):<br />
48 – 58. Epub 2009/01/07.<br />
5. Andrews NJ, Waight PA, George RC, Slack MP,<br />
Miller E. Impact and effectiveness of 23-valent<br />
pneumococcal polysaccharide vaccine<br />
against invasive pneumococcal disease in<br />
the elderly in England and Wales. Vaccine.<br />
2012; 30 (48): 6802 – 8. Epub 2012/09/25.<br />
6. Torling J, Hedlund J, Konradsen HB, Ortqvist<br />
A. Revaccination with the 23-valent pneumococcal<br />
polysaccharide vaccine in middleaged<br />
and elderly persons previously treated<br />
for pneumonia. Vaccine. 2003; 22 (1):<br />
96 – 103.<br />
7. O’Brien KL, Moulton LH, Reid R, Weatherholtz<br />
R, Oski J, Brown L, et al. Efficacy and<br />
safety of seven-valent conjugate pneumococcal<br />
vaccine in American Indian children:<br />
group randomised trial. Lancet. 2003; 362<br />
(9381): 355 – 61.<br />
8. Pilishvili T, Lexau C, Farley MM, Hadler J,<br />
Harrison LH, Bennett NM, et al. Sustained<br />
reductions in invasive pneumococcal disease<br />
in the era of conjugate vaccine. J Infect Dis.<br />
2010; 201 (1): 32 – 41.<br />
9. Pollard AJ, Perrett KP, Beverley PC. Maintaining<br />
protection against invasive bacteria<br />
with protein-polysaccharide conjugate vaccines.<br />
Nature reviews Immunology. 2009; 9<br />
(3): 213 – 20. Epub 2009/02/14.<br />
10. de Roux A, Schmole-Thoma B, Siber GR,<br />
Hackell JG, Kuhnke A, Ahlers N, et al. Comparison<br />
of pneumococcal conjugate polysaccharide<br />
and free polysaccharide vaccines in<br />
elderly adults: conjugate vaccine elicits improved<br />
antibacterial immune responses and<br />
immunological memory. Clin Infect Dis.<br />
2008; 46 (7): 1015 – 23. Epub 2008/05/01.<br />
11. Jackson LA, Gurtman A, van Cleeff M, Jansen<br />
KU, Jayawardene D, Devlin C, et al. Immunogenicity<br />
and safety of a 13-valent pneumococcal<br />
conjugate vaccine compared to a<br />
23-valent pneumococcal polysaccharide<br />
vaccine in pneumococcal vaccine-naive<br />
adults. Vaccine. 2013; 31 (35): 3577 – 84.<br />
Epub 2013/05/22.<br />
12. Greenberg RN, Gurtman A, Frenck RW,<br />
Strout C, Jansen KU, Trammel J, et al. Sequential<br />
administration of 13-valent pneumococcal<br />
conjugate vaccine and 23-valent<br />
pneumococcal polysaccharide vaccine in<br />
pneumococcal vaccine-naive adults 60 – 64<br />
years of age. Vaccine. 2014; 32 (20):<br />
2364 – 74. Epub 2014/03/13.<br />
13. Goldblatt D, Southern J, Andrews N, Ashton<br />
L, Burbidge P, Woodgate S, et al. The immunogenicity<br />
of 7-valent pneumococcal conjugate<br />
vaccine versus 23-valent polysaccharide<br />
vaccine in adults aged 50 – 80 years. Clin<br />
Infect Dis. 2009; 49 (9): 1318 – 25. Epub<br />
2009/10/10.<br />
14. Black S, Shinefield H, Fireman B, Lewis E,<br />
Ray P, Hansen JR, et al. Efficacy, safety and<br />
immunogenicity of heptavalent pneumococcal<br />
conjugate vaccine in children. <strong>No</strong>rthern<br />
California Kaiser Permanente Vaccine Study<br />
Center Group. The Pediatric infectious disease<br />
journal. 2000; 19 (3): 187 – 95.<br />
15. Klugman KP, Madhi A, Huebner RE, Kohberger<br />
R, Mbelle N, Pierce N, et al. Prevention<br />
of pneumonia, invasive disease and antibiotic<br />
– resistance by a 9-valent pneumococcal<br />
conjugate vaccine in HIV-1 infected and<br />
uninfected children. New Eng J Med. 2003;In<br />
press.<br />
16. Cutts FT, Zaman SM, Enwere G, Jaffar S,<br />
Levine OS, Okoko JB, et al. Efficacy of ninevalent<br />
pneumococcal conjugate vaccine<br />
against pneumonia and invasive pneumococcal<br />
disease in The Gambia: randomised,<br />
double-blind, placebo-controlled trial. Lancet.<br />
2005; 365 (9465): 1139 – 46.<br />
17. Moore MR, Link-Gelles R, Schaffner W, Lynfield<br />
R, Lexau C, Bennett NM, et al. Effect of<br />
use of 13-valent pneumococcal conjugate<br />
vaccine in children on invasive pneumococcal<br />
disease in children and adults in the USA:<br />
analysis of multisite, population-based surveillance.<br />
Lancet Infect Dis. 2015; 15 (3):<br />
301 – 9. Epub 2015/02/07.<br />
18. Moore CE, Paul J, Foster D, Mahar SA, Griffiths<br />
D, Knox K, et al. Reduction of invasive<br />
pneumococcal disease 3 years after the introduction<br />
of the 13-valent conjugate vaccine<br />
in the Oxfordshire region of England. J Infect<br />
Dis. 2014; 210 (7): 1001 – 11. Epub<br />
2014/04/11.<br />
19. Harboe ZB, Dalby T, Weinberger DM, Benfield<br />
T, Molbak K, Slotved HC, et al. Impact<br />
of 13-valent pneumococcal conjugate vaccination<br />
in invasive pneumococcal disease<br />
incidence and mortality. Clin Infect Dis.<br />
2014; 59 (8): 1066 – 73. Epub 2014/07/19.<br />
20. Pneumokokkenerkrankungen 2012. Bull<br />
BAG. 2014 (4): 41 – 8. Epub 20.1.2014.<br />
21. Meichtry J, Born R, Kuffer M, Zwahlen M,<br />
Albrich WC, Brugger SD, et al. Serotype epidemiology<br />
of invasive pneumococcal disease<br />
in Swiss adults: a nationwide populationbased<br />
study. Vaccine. 2014; 32 (40):<br />
5185 – 91. Epub 2014/08/01.<br />
22. Simonsen L, Taylor RJ, Young-Xu Y, Haber<br />
M, May L, Klugman KP. Impact of pneumococcal<br />
conjugate vaccination of infants on<br />
pneumonia and influenza hospitalization<br />
and mortality in all age groups in the United<br />
States. mBio. 2011;2(1): e00309-10. Epub<br />
2011/01/26.<br />
23. Griffin MR, Zhu Y, Moore MR, Whitney CG,<br />
Grijalva CG. U.S. hospitalizations for pneumonia<br />
after a decade of pneumococcal vaccination.<br />
N Engl J Med. 2013; 369 (2):<br />
155 – 63. Epub 2013/07/12.<br />
24. Ben-Shimol S, Givon-Lavi N, Leibovitz E,<br />
Raiz S, Greenberg D, Dagan R. Near-elimination<br />
of otitis media caused by 13-valent<br />
pneumococcal conjugate vaccine (PCV)<br />
serotypes in southern Israel shortly after<br />
sequential introduction of 7-valent/13-valent<br />
PCV. Clin Infect Dis. 2014; 59 (12):<br />
1724 – 32. Epub 2014/08/28.<br />
25. Veenhoven R, Bogaert D, Uiterwaal C, Brouwer<br />
C, Kiezebrink H, Bruin J, et al. Effect of<br />
conjugate pneumococcal vaccine followed<br />
by polysaccharide pneumococcal vaccine on<br />
recurrent acute otitis media: a randomised<br />
study. Lancet. 2003; 361 (9376): 2189 – 95.<br />
Epub 2003/07/05.<br />
26. Kyaw MH, Lynfield R, Schaffner W, Craig AS,<br />
Hadler J, Reingold A, et al. Effect of introduction<br />
of the pneumococcal conjugate vaccine<br />
on drug-resistant Streptococcus pneumoniae.<br />
N Engl J Med. 2006; 354 (14): 1455 – 63.<br />
27. Zhou F, Shefer A, Kong Y, Nuorti JP. Trends<br />
in acute otitis media-related health care<br />
utilization by privately insured young children<br />
in the United States, 1997 – 2004. Pediatrics.<br />
2008; 121 (2): 253 – 60. Epub<br />
2008/02/05.<br />
28. Richter SS, Diekema DJ, Heilmann KP,<br />
Dohrn CL, Riahi F, Doern GV. Changes in<br />
pneumococcal serotypes and antimicrobial<br />
resistance after introduction of the 13-valent<br />
conjugate vaccine in the United States. Antimicrob<br />
Agents Chemother. 2014; 58 (11):<br />
6484 – 9. Epub 2014/08/20.<br />
29. French N, Gordon SB, Mwalukomo T, White<br />
SA, Mwafulirwa G, Longwe H, et al. A trial of<br />
a 7-valent pneumococcal conjugate vaccine<br />
in HIV-infected adults. N Engl J Med. 2010;<br />
362 (9): 812 – 22.<br />
30. Bonten MJ, Huijts SM, Bolkenbaas M, Webber<br />
C, Patterson S, Gault S, et al. Polysaccharide<br />
conjugate vaccine against pneumococcal<br />
pneumonia in adults. N Engl J Med. 2015;<br />
372 (12): 1114 – 25. Epub 2015/03/19.<br />
31. Bundesamt für Gesundheit (BAG) und Eidgenössische<br />
Kommission für Impffragen<br />
(EKIF). Pneumokokkenimpfung: Empfehlungen<br />
zur Verhinderung von invasiven<br />
Pneumokokkenerkrankungen bei Risikogruppen.<br />
Bull BAG. 2014; 8: 129 – 41. Epub<br />
17. Februar 2014.<br />
32. Bundesamt für Gesundheit (BAG) und Eidgenössische<br />
Kommission für Impffragen<br />
(EKIF). Schweizerischer Impfplan 2016.<br />
Richtlinien und Empfehlungen. Bern: Bundesamt<br />
für Gesundheit, 2016.<br />
33. Albrich WC. Schutz vor dem “Captain of the<br />
men of death”. Neues zur Pneumokokkenprävention:<br />
warum, für wen, womit? Swiss<br />
Med Forum. 2014; 14 (51 – 52): 973 – 5.<br />
34. Bundesministerium für Gesundheit. Impfplan<br />
Österreich. In: Gesundheit Bf, 2016.<br />
35. Ständige Impfkommission (STIKO). Empfehlungen<br />
der Ständigen Impfkommission<br />
(STIKO) am Robert Koch-Institut/Stand:<br />
August 2015. Epidemiologisches Bulletin.<br />
2015; 34: 327 – 62.<br />
N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
49
PERSPECTIVES<br />
L’objet choisi<br />
Sommeiller en attendant des temps<br />
meilleurs<br />
Prof. Iris Ritzmann, historienne de la médecine à Zurich<br />
Avez-vous déjà visité le Musée Haus zum<br />
Dolder à Beromünster? Il vaut vraiment la<br />
peine! De la cave au grenier, cette ancienne<br />
demeure de médecin est totalement<br />
remplie d’objets précieux, curiosités<br />
et pièces de collection, livres et documents,<br />
ustensiles liés à l’histoire de la médecine,<br />
et autres objets de culte. Sur l’un des innombrables<br />
rayons de bibliothèque sont<br />
posées deux figurines en bois peint, inclinant<br />
la tête l’une à droite, l’autre à gauche,<br />
qui semblent toutes deux plongées dans<br />
un profond sommeil.<br />
Elles représentent deux protagonistes du<br />
miracle des Sept Dormants, des saints<br />
dont la tradition remonte aux origines du<br />
christianisme. La légende raconte que sept<br />
frères vivant à Ephèse furent pourchassés<br />
pour leur foi chrétienne. Fuyant les persécutions,<br />
ils se réfugièrent dans une caverne.<br />
Mais ils furent découverts et sur<br />
ordre de l’empereur Dèce, emmurés vivants<br />
dans cet antre, en 251. Quand le mur<br />
fut démoli, près de 200 ans plus tard, on<br />
découvrit les sept frères toujours vivants et<br />
toujours plongés dans leur sommeil miraculeux.<br />
La fête liturgique dédiée aux<br />
Sept Dormants est célébrée par les catholiques<br />
le 27 <strong>juin</strong>. Un dicton paysan en a<br />
gardé la trace, selon lequel: tel est le temps<br />
le jour des Sept Dormants, tel il sera encore<br />
sept semaines durant.<br />
Les sept saints légendaires se réveillèrent<br />
à une époque (celle de l’empereur Théodose)<br />
où les chrétiens n’étaient plus persécutés.<br />
L’histoire des sept frères rappelle<br />
certains artifices médicaux d’aujourd’hui.<br />
La congélation de cellules ou le coma artificiel<br />
sont autant de méthodes permettant<br />
d’arrêter le temps ou d’épargner des<br />
souffrances aux patients. L’hibernation<br />
prolongée des personnes appartient toutefois<br />
encore à la science-fiction. Ces deux<br />
sculptures de bois datées du 16 e siècle<br />
semblent attendre des temps meilleurs.<br />
Mais qui sait si elles n’ouvriront pas les<br />
yeux un jour, pour se réveiller dans une<br />
Maison Dolder dont l’avenir financier est<br />
enfin assuré? <br />
■<br />
Maison-Musée Haus zum Dolder<br />
Collection du D r Edmund Müller<br />
Fläcke 17, 6215 Beromünster<br />
Pour des raisons financières, la Maison<br />
Dolder ne peut se visiter qu’à l’occasion<br />
de visites guidées. Des visites de<br />
groupes sont organisées tout au long<br />
de l’année, sur demande.<br />
Durée de la visite: entre une heure et<br />
une heure et demie (selon les demandes<br />
des groupes)<br />
Coûts: Fr. 10.– par personne. Un montant<br />
minimum de Fr. 80.– est exigé.<br />
Réservation: info@hauszumdolder.ch<br />
ou 041 930 16 26<br />
Statuettes de deux dormants dans la Maison Dolder, Beromünster. Figurines en bois peint<br />
de la chapelle des Sept Dormants/LU, dernier quart du 16 e siècle 45,5 cm.<br />
50 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Une prestation pour une phase<br />
délicate<br />
La nouvelle prestation de MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> est arrivée: le «Praxis-Paket» . Celles et<br />
ceux qui réfléchissent à l’ouverture d’un cabinet, que ce soit seul ou avec des partenaires, à titre<br />
indépendant ou en tant qu’employé, doivent poser les jalons en amont. Le «Praxis-Paket»<br />
offre une aide pour identifier à l’avance les difficultés et prendre les décisions.<br />
Marc Schällebaum, directeur MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>. Photo: Severin <strong>No</strong>wacki.<br />
des réseaux, des moyens de communication,<br />
etc. Les principales adresses, liens,<br />
sources bibliographiques, etc. figurent à<br />
la fin de chaque chapitre.<br />
Les offres et prestations de MEDISERVICE<br />
VSAO-<strong>ASMAC</strong> sont systématiquement<br />
orientées selon le modèle des phases de<br />
vie qu’elle a elle-même défini. Celui-ci<br />
s’appuie sur une question simple: de<br />
quelles prestations et aides les membres<br />
ont-ils besoin à quel moment? Une des<br />
étapes décisives dans la vie professionnelle<br />
d’un/e médecin est généralement<br />
franchie après l’obtention du titre de spécialiste.<br />
Alors que les études et la période<br />
d’assistanat étaient encore largement<br />
déterminées et réglementées de l’extérieur,<br />
le monde médical s’ouvre maintenant<br />
à eux. La liberté est synonyme d’opportunités<br />
et d’avantages, mais aussi<br />
d’incertitudes et de risques. Faut-il franchir<br />
l’étape de l’hôpital vers une pratique<br />
indépendante?<br />
C’est pour apporter une aide dans cette<br />
phase décisive que MEDISERVICE a développé<br />
le «Praxis-Paket». Sur demande, il<br />
est gratuitement livré à domicile des<br />
membres et comprend toutes les informations<br />
sur les domaines pertinents. Les<br />
prestations englobent la prise de décision,<br />
la préparation et le passage à l’activité<br />
indépendante ainsi que toutes les exigences<br />
nécessaires à la planification et la<br />
réalisation d’un cabinet ainsi qu’à son<br />
exploitation courante.<br />
De A à Z<br />
L’élément-clé du paquet est un classeur<br />
qui résume toutes les informations sur les<br />
différents sujets dans de courts chapitres.<br />
Il commence par un récapitulatif de tous<br />
les arguments qui plaident pour ou contre<br />
le travail en cabinet. Bien sûr, chacun doit<br />
lui-même les soupeser.<br />
Après une réflexion de principe concernant<br />
la forme du cabinet, le lieu etc., on<br />
passe aux choses concrètes: le guide traite<br />
des thèmes de l’infrastructure et de l’aménagement,<br />
une place particulière étant<br />
accordée à la question de la radiographie.<br />
Et comme rien n’est gratuit, la partie finances<br />
occupe une place considérable. Il<br />
s’agit non seulement du financement initial,<br />
mais aussi des questions concernant<br />
l’exploitation courante (facturation, sommations,<br />
comptabilité, etc.).<br />
D’autres chapitres abordent les questions<br />
du personnel (assistante médicale, assistanat<br />
au cabinet), des fournisseurs et prestataires<br />
(notamment du laboratoire au<br />
cabinet), des bases légales, des assurances,<br />
La théorie et la pratique<br />
Sur papier, tout semble plus ou moins<br />
clair. Mais qu’en est-il de la pratique? Pour<br />
ne pas se limiter à la théorie, les développeurs<br />
du «Praxis-Paket» ont dès le<br />
début veillé à donner la parole aux spécialistes,<br />
et cela au véritable sens du terme.<br />
En effet, on y trouve des interviews avec<br />
des expertes et experts des différents domaines,<br />
allant de l’architecte d’intérieur<br />
au médecin cantonal. Ces interviews sont<br />
en partie disponibles comme fichier audio<br />
et fournissent un complément d’informations<br />
du domaine respectif.<br />
Mise à jour continuelle<br />
Outre le classeur, le paquet comprend la<br />
documentation des partenaires de MEDI-<br />
SERVICE, des informations sur les séminaires<br />
et des petits cadeaux pratiques.<br />
Bien évidemment, la plupart des sujets ne<br />
changent pas du jour au lendemain, mais<br />
le «Praxis-Paket» et ses contenus seront<br />
continuellement contrôlés quant à leur<br />
actualité et si nécessaire révisés.<br />
Cela vous intéresse?<br />
Si cette nouvelle prestation vous intéresse<br />
et que vous souhaitez obtenir gratuitement<br />
le «Praxis-Paket», vous pouvez volontiers<br />
le commander en cliquant sur le<br />
lien suivant: www.mediservice-vsao.ch/<br />
praxis-paket.<br />
Sur cette page, vous trouverez aussi les<br />
différents chapitres, vous pourrez lire ou<br />
écouter les interviews et vous inscrire pour<br />
les mises à jour. ■<br />
N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
51
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
BOÎTE<br />
AUX LETTRES<br />
Acheter des cadeaux d’anniversaire en ligne est à la mode. Mais tout<br />
ne se passe pas toujours comme prévu. Isabelle Näf, experte juridique<br />
chez AXA-ARAG, répond aux principales questions en la matière.<br />
Un commerçant en ligne m’avait assuré que le cadeau commandé<br />
sur son site arriverait avant l’anniversaire de mon filleul, mais<br />
ce n’est finalement pas le cas. Que faire?<br />
C’est évidemment très contrariant d’arriver à un anniversaire les mains vides ou de<br />
devoir trouver un cadeau de remplacement à la dernière minute. Mais même dans ce<br />
que l’on appelle le commerce à échéance, qui définit une date d’exécution, vous devez<br />
accorder au débiteur, une fois la date passée, un délai de relivraison approprié, par<br />
exemple de quelques jours. Fixez ce délai par écrit. Ce n’est qu’une fois ce délai supplémentaire<br />
écoulé que vous pouvez, en tant que créancier, choisir si vous souhaitez encore<br />
recevoir la livraison ou dénoncer le contrat. Quoi qu’il en soit, en cas de problème, vous<br />
pouvez compter sur votre assurance de protection juridique pour vous aider à faire valoir<br />
vos droits.<br />
Que faire si le produit reçu n’est pas le bon ou s’il est défectueux?<br />
Contactez le fournisseur par écrit, informez-le du défaut et retournez le produit. En cas<br />
de détérioration, le mieux est de prendre une photo afin de conserver une preuve. Si vous<br />
avez payé par carte de crédit, vérifiez ensuite sur votre relevé si la somme vous a bien été<br />
restituée.<br />
Isabelle Näf,<br />
juriste, droit des contrats, AXA-ARAG<br />
Protection juridique SA<br />
Puis-je rendre le cadeau s’il ne me plaît pas?<br />
La loi ne prévoit en principe aucun droit de rétractation dans de tels cas. Si le produit ne<br />
vous plaît pas, vous ne pouvez donc le retourner que si cette possibilité a été convenue<br />
contractuellement entre les parties, par exemple dans les conditions générales de vente.<br />
Si vous n’êtes pas sûr(e) de vouloir conserver le produit, renseignez-vous au préalable<br />
sur le site Internet du fournisseur – nombre de boutiques en ligne sérieuses proposent<br />
désormais un droit de retour gratuit dans un délai déterminé.<br />
Pour la livraison avant l’anniversaire en question, des frais supplémentaires<br />
m’ont été facturés qui n’étaient pas spécifiés lors de<br />
la commande. Que faire?<br />
Tous les coûts doivent être fixés contractuellement entre les parties, que ce soit dans un<br />
contrat concret ou dans les conditions générales de vente dont les clients prennent<br />
connaissance avant l’achat – en général, en cochant une case correspondante au moment<br />
de la commande. Tant qu’ils restent raisonnables, les frais supplémentaires indiqués<br />
pour des livraisons express ne sont pas considérés comme inhabituels et s’appliquent<br />
même sans mention concrète de la disposition. Néanmoins, si ces frais n’étaient mentionnés<br />
nulle part ou si vous n’avez pas été informé(e) des CGV, vous ne devez payer que<br />
les coûts effectivement convenus. ■<br />
AXA-ARAG propose aux membres de MEDISERVICE une assurance de protection<br />
juridique à des conditions avantageuses. Vous avez d’autres questions? N’hésitez pas<br />
à vous adresser à votre interlocuteur chez MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> par téléphone<br />
au 031 350 44 22, ou par e-mail à l’adresse suivante: info@mediservice-asmac.ch.<br />
52 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Photo: Pierre-Yves Massot. Espace publicitaire offert.<br />
Du rire et du rêve pour nos enfants hospitalisés<br />
Grâce à vos dons, les enfants hospitalisés reçoivent<br />
chaque semaine la visite des docteurs Rêves.<br />
Merci pour votre soutien.<br />
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Partenaires de conseil de MEDISERVICE<br />
VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Avec nos partenaires, nous nous engageons pour la qualité, l’indépendance et un<br />
conseil compétent. Seuls les partenaires suivants travaillent officiellement pour nous:<br />
Allcons AG, Reinach<br />
assidu sa, Lugano<br />
assidu sa, Montfaucon<br />
BTAG, Wabern<br />
UFS Insurance Broker AG, Horgen<br />
VM-F, Wittenbach<br />
Vorsorge Wirz, Basel<br />
www. allcons.ch<br />
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Publication<strong>2018</strong><br />
CIBLÉ<br />
COMPÉTENT<br />
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N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
53
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
«Il faut avoir des atomes crochus»<br />
L’idée pour Doppeldoc est née par nécessité. En effet, Salome Kisker ne voulant plus assumer un<br />
plein temps après la naissance de sa première fille, elle a partagé un poste avec une collègue.<br />
Un modèle qui lui plaisait. Suite à cela, elle a développé la plate-forme de l’emploi Doppeldoc afin<br />
d’aider les médecins à trouver des partenaires pour un jobsharing.<br />
Comment se passe votre travail<br />
au quotidien?<br />
Actuellement, je suis en train de suivre<br />
ma formation postgraduée pour obtenir<br />
le titre en médecine interne générale. Je<br />
travaille à 50% en tant qu’assistante dans<br />
un cabinet de médecine générale. Je travaille<br />
en alternance deux ou trois jours<br />
par semaine pendant lesquels je remplace<br />
un des trois médecins de famille. Je<br />
pratique donc en quelque sorte un jobsharing<br />
avec mes médecins formateurs.<br />
Le reste du temps, je le consacre à mes<br />
deux filles. Comme mon conjoint est aussi<br />
médecin et travaille, lui aussi, à temps<br />
partiel, nous pouvons partager les tâches<br />
du quotidien. Le fait que nous puissions<br />
nous organiser ainsi est à mes yeux une<br />
grande chance.<br />
Vous avez travaillé en jobsharing<br />
à l’hôpital. Comment en<br />
êtes-vous arrivé là?<br />
Après la naissance de ma fille aînée, je ne<br />
voulais plus travailler à plein temps. Les<br />
journées de travail à l’hôpital sont longues.<br />
Je n’aurais vu ma fille que le week-end. De<br />
plus, j’estime qu’il est important que les<br />
deux parents assument une partie de la<br />
prise en charge des enfants, mais aussi<br />
qu’ils restent actifs dans leur profession.<br />
Biographie<br />
express<br />
Dr méd. Salome Kisker,<br />
32 ans, examen fédéral 2012<br />
à l’Université de Zurich, médecine<br />
interne à l’Hôpital de<br />
Thusis et à l’Hôpital cantonal<br />
des Grisons, depuis 2017 dans<br />
un cabinet de médecine de<br />
famille à Olten, mère de deux<br />
fillettes (1 et 4 ans), habite<br />
avec sa famille à Olten.<br />
Comment avez-vous trouvé<br />
votre partenaire pour le jobsharing?<br />
<strong>No</strong>us avons heureusement déposé en<br />
même temps notre candidature dans le<br />
même service. C’est notre chef qui a fait<br />
les présentations. Dès le début, nous nous<br />
sommes bien entendues et complétées.<br />
Rétrospectivement, nous avons eu de la<br />
chance que tout se passe si bien.<br />
Quels obstacles avez-vous dû<br />
surmonter?<br />
Comme nous étions en quelque sorte un<br />
projet-pilote, nous avons senti certaines<br />
réticences de la part de nos supérieurs<br />
hiérarchiques. Mais nous sommes restées<br />
soudées comme équipe. Il en est aussi né<br />
une belle amitié. Le soutien mutuel est<br />
très important, car le travail à temps partiel<br />
dans un service hospitalier implique<br />
toujours une charge de travail supplémentaire,<br />
je ne veux pas le nier. Pourtant,<br />
par rapport au travail à temps partiel<br />
traditionnel, le jobsharing apporte de<br />
nombreux avantages à tous.<br />
Quelles conditions doivent<br />
être remplies pour que le jobsharing<br />
réussisse?<br />
Les partenaires doivent avoir des atomes<br />
crochus. Il faut être prêt à faire des compromis<br />
et savoir bien planifier, car les<br />
vacances ou la répartition des jours de<br />
travail doivent être discutées avec une<br />
autre personne (et sa famille). Et à ce<br />
niveau-là, c’est comme dans toute relation:<br />
il est essentiel de déterminer les attentes<br />
mutuelles. Un feed-back régulier<br />
et une attitude positive sont fondamentaux<br />
pour une bonne collaboration.<br />
De plus, il est important de discuter ensemble<br />
des patients. Pour cela, l’employeur<br />
doit planifier des horaires de<br />
travail qui se recoupent. <strong>No</strong>us avions par<br />
exemple 5% de poste de présence commune<br />
pour discuter les cas des patients.<br />
Comment avez-vous eu l’idée<br />
de créer une plate-forme pour<br />
le jobsharing?<br />
<strong>No</strong>tre fille est née après ma première année<br />
de formation postgraduée. Après le<br />
congé maternité, j’ai repris mon travail à<br />
temps partiel. Pour ma partenaire de<br />
jobsharing et moi-même, ce modèle a fait<br />
ses preuves pour notre travail en milieu<br />
hospitalier. Quand j’ai réalisé qu’il n’existait<br />
pas de service de coordination pour<br />
les médecins travaillant à temps partiel,<br />
j’ai voulu y remédier. En janvier <strong>2018</strong>,<br />
nous avons lancé doppeldoc.ch.<br />
Comment fonctionne Doppeldoc?<br />
Le site web doppeldoc.ch permet aux médecins<br />
de toutes disciplines et fonctions<br />
de se rencontrer. Il suffit de s’enregistrer<br />
et d’indiquer la région, la discipline et la<br />
fonction. Dès qu’une autre personne avec<br />
un profil correspondant s’inscrit, les<br />
adresses e-mail sont échangées. La candidature<br />
et la prise de contact relèvent<br />
ensuite de la responsabilité des médecins.<br />
Doppeldoc existe maintenant<br />
depuis plusieurs mois. Quelles<br />
expériences avez-vous faites<br />
jusqu’ici?<br />
Les réactions sont très positives. Pour de<br />
nombreux médecins, les postes à temps<br />
partiel sont un besoin réel. Ils aimeraient<br />
consacrer, en plus du travail, leur temps<br />
à la famille ou aux loisirs. Hélas, pas tous<br />
les hôpitaux ne sont disposés à envisager<br />
des modèles de travail alternatifs. Ainsi,<br />
un couple qui a fait connaissance par<br />
Doppeldoc n’a pas pu déposer sa candidature<br />
dans l’hôpital souhaité. A l’avenir<br />
nous aimerions améliorer les possibilités<br />
pour un échange d’expériences sur notre<br />
site web. En effet, avec de bons arguments,<br />
il est possible de convaincre plus<br />
d’hôpitaux des avantages du jobsharing,<br />
nous en sommes certains.<br />
54 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Combien et quels médecins et<br />
employeurs sont-ils inscrits<br />
sur votre plate-forme?<br />
La communauté Doppeldoc comprend<br />
actuellement 50 médecins, et la croissance<br />
se poursuit. Ce sont principalement<br />
des jeunes médecins-assistantes avec<br />
enfants qui se sont inscrites. Beaucoup<br />
parmi elles sont en formation postgraduée<br />
pour devenir spécialiste en médecine<br />
interne générale ou pédiatre. Mais il<br />
y a aussi des médecins d’autres disciplines<br />
et niveaux hiérarchiques qui se<br />
sont inscrits. Comme je l’ai déjà dit: beaucoup<br />
de médecins s’intéressent au travail<br />
à temps partiel.<br />
Comment se manifeste l’intérêt<br />
des médecins pour le jobsharing?<br />
La majorité des médecins préfère le travail<br />
à temps partiel habituel au jobsharing.<br />
Le partage d’un poste nécessite un<br />
engagement vis-à-vis du partenaire, ce<br />
qui retient beaucoup de candidats potentiels<br />
au premier moment. Par ailleurs, de<br />
nombreux médecins veulent travailler<br />
plus que 50%. Mais ils sont malgré tout<br />
curieux quand je leur parle de mes expériences<br />
et sont surpris quand je leur<br />
évoque les avantages. J’estime par<br />
exemple que les chances de carrière sont<br />
meilleures en équipe.<br />
Innovations<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> présente ici des start-up dont<br />
les idées et objectifs convainquent et qu’elle soutient.<br />
Constatez-vous des différences<br />
suivant la discipline, le sexe<br />
ou l’âge?<br />
Jusqu’ici, ce sont avant tout les médecins-assistantes<br />
avec de petits enfants qui<br />
s’inscrivent chez Doppeldoc. Bien évidemment,<br />
nous ne savons pas combien<br />
de médecins travaillent à temps partiel<br />
en Suisse. Mais il est tout de même surprenant<br />
de voir que les hommes restent<br />
jusqu’ici presque totalement absents.<br />
Dans quelle mesure les hôpitaux<br />
et cabinets sont-ils disposés à<br />
introduire de tels modèles?<br />
Cela dépend beaucoup de la direction<br />
d’une clinique. Dans certains endroits,<br />
on soutient explicitement les modèles à<br />
temps partiel, d’autres sont presque<br />
contraints, car sinon, ils ne trouveraient<br />
pas de médecins et ensuite il y a ceux qui<br />
émettent des réserves et qui les rejettent.<br />
Dans le domaine ambulatoire et dans les<br />
cabinets, le travail à temps partiel traditionnel<br />
est généralement possible. Dans<br />
les disciplines chirurgicales et les spécialisations<br />
en médecine par contre, c’est<br />
plus difficile. Autrement dit, celui qui ne<br />
travaille pas à 100% et qui ne veut pas<br />
devenir médecin de famille ou pédiatre<br />
doit faire preuve de persévérance.<br />
Que doit-il se passer pour que<br />
le jobsharing s’impose dans<br />
les hôpitaux?<br />
Il faut un service de coordination comme<br />
Doppeldoc où l’on peut avoir un échange<br />
avec d’autres personnes unies par le même<br />
intérêt et faire connaissance d’un partenaire.<br />
De plus, il y a un important travail d’information<br />
à réaliser. Car les préjugés visà-vis<br />
du jobsharing ont la vie dure. Par<br />
exemple, lorsqu’il faut remplacer le partenaire<br />
malade. La solution est un contrat<br />
de jobsharing distinct, étant donné que<br />
le modèle se trouve juridiquement dans<br />
une zone grise. Le partage des postes<br />
pourrait aussi se faire de façon plus<br />
flexible. Par exemple, en répartissant<br />
150% sur deux personnes.<br />
Finalement, il faut des chefs qui proposent<br />
le jobsharing et qui montrent éventuellement<br />
l’exemple. En effet, les postes de<br />
cadre offrent souvent d’intéressantes possibilités<br />
de jobsharing. Pourquoi ne pas<br />
partager une chaire de médecine interne<br />
et pratiquer en clinique à côté?<br />
Comment Doppeldoc va-t-il<br />
évoluer à l’avenir?<br />
Le site doit devenir un service de coordination<br />
permettant de trouver des partenaires<br />
pour un jobsharing et d’avoir un<br />
échange sur ces questions avec des personnes<br />
unies par le même intérêt. Où<br />
puis-je devenir cardiologue, malgré un<br />
engagement à temps partiel? Quels employeurs<br />
soutiennent les médecins avec<br />
obligations familiales? Que puis-je faire<br />
si je suis enceinte et que je veux devenir<br />
médecin-cheffe? L’idée est de pouvoir<br />
trouver très tôt dans le courant de la formation<br />
des partenaires pour une carrière.<br />
D’autre part, je souhaite que davantage<br />
d’hommes s’inscrivent. Depuis<br />
peu, les hôpitaux peuvent placer des<br />
annonces d’emploi sur Doppeldoc ou se<br />
présenter comme hôpital favorable au<br />
jobsharing. ■<br />
Résilier les assurances complémentaires?<br />
Si vous avez conclu une assurance complémentaire auprès de votre caisse-maladie (assurance des soins/hôpital mi-privé ou privé) et envisagez de<br />
changer d’assureur, vous devez tenir compte des délais de résiliation. Contrairement à l’assurance de base, ce sont des délais plus longs qui s’appliquent.<br />
Généralement, ils sont de trois à six mois. Toutefois, les assureurs-maladie encouragent de plus en plus souvent la conclusion de contrats<br />
de plusieurs années. Il faut donc procéder à temps à la vérification de ses assurances complémentaires. Une résiliation est à tout moment possible<br />
sous respect du délai de résiliation convenu.<br />
Contrairement à l’assurance de base, les prestations dans l’assurance complémentaire diffèrent d’une caisse-maladie à l’autre. Dans l’assurance<br />
complémentaire, les caisses-maladie peuvent calculer les primes conformément au risque, c’est-à-dire les échelonner en fonction de l’âge et du sexe.<br />
Elles peuvent donc formuler des réserves ou refuser une proposition d’assurance. Il est donc déconseillé de résilier l’assurance complémentaire<br />
existante sans avoir une confirmation d’admission du futur assureur en main.<br />
<strong>No</strong>us collaborons avec différents assureurs-maladie et pouvons vous soumettre des offres attrayantes grâce à nos contrats collectifs. Vous pouvez<br />
vous adresser à MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> pour tout renseignement complémentaire. Tél.: 031 350 44 22, info@mediservice-asmac.ch.<br />
N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
55
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Interdiction d’emporter le smartphone<br />
au lit<br />
Anitra Eggler ne connaît que trop bien les bienfaits et les fléaux du monde numérique. Dans les années<br />
90, elle faisait partie des pionniers de l’Internet; aujourd’hui, elle est l’une des expertes les plus<br />
réputées en matière de consommation numérique modérée.<br />
Texte: Barbara Lukesch<br />
Anitra Eggler, vous dites que<br />
vous êtes thérapeute numérique.<br />
Qui sont vos patients?<br />
Tout d’abord, n’allez pas imaginer que<br />
j’accueille des patients dans mon cabinet;<br />
je suis journaliste. Ma thérapie se compose<br />
de mots que je transmets sous forme de<br />
livres et de conférences. La plupart de mes<br />
patients sont des guerriers en cravate issus<br />
de toutes les hiérarchies, de petites ou<br />
grandes entreprises et de toutes les<br />
branches. Mais j’ai aussi soigné des enseignants,<br />
des représentants de l’église, des<br />
grands-mères accros à WhatsApp ou des<br />
natifs de l’ère du numérique contre des<br />
maladies comme la folie de l’e-mail, l’addiction<br />
au smartphone, la boulimie des<br />
données ou l’incontinence des réseaux<br />
sociaux.<br />
Comment savez-vous que votre<br />
thérapie est efficace?<br />
La durée d’attention des gens est mon indicateur:<br />
avant leur visite à l’une de mes<br />
conférences, elle est de 9 à 15 secondes.<br />
Après leur visite, la plupart des auditeurs<br />
Biographie<br />
express<br />
Anitra Eggler, 44 ans, vit à<br />
Vienne. Après sa maturité,<br />
elle a travaillé comme journaliste.<br />
En 1998, elle faisait<br />
partie des pionniers du numérique.<br />
Après douze ans<br />
d’une carrière menée tambour<br />
battant et de grands<br />
succès en tant que manager du web, ses batteries étaient<br />
à plat. Elle s’est alors convertie en défenseure de l’utilisation<br />
responsable d’Internet. Elle a publié plusieurs<br />
best-sellers sur ce thème et tient des conférences en qualité<br />
de «thérapeute numérique».<br />
www.anitra-eggler.com<br />
sont capables de résister tout le temps de<br />
l’apéritif sans regarder leur portable. A la<br />
place, ils discutent avec d’autres de la folie<br />
numérique de notre époque.<br />
Quand avez-vous découvert<br />
cette folie?<br />
En 2009, l’un de mes plus proches collaborateurs<br />
a récupéré à mon insu son téléphone<br />
portable professionnel que je lui<br />
avais confisqué et placé dans mon bureau<br />
parce qu’il ne voulait pas se soumettre au<br />
«congé numérique» que je lui avais ordonné:<br />
au lieu de déconnecter et de passer<br />
du temps avec sa famille, il a préféré travailler<br />
pendant les vacances. Je me suis dit:<br />
«C’est complètement fou! Mon collègue se<br />
soumet volontairement à l’esclavage!» Je<br />
ne voulais pas travailler avec des zombies<br />
numériques, mais avec des gens capables<br />
de discernement qui se connectent pour<br />
tirer le meilleur de la numérisation, mais<br />
sont également capables de se déconnecter<br />
pour profiter de la vie.<br />
Qu’ont donc ces appareils<br />
qui rendent les gens si dépendants?<br />
Avec leurs innombrables attraits, les<br />
smartphones créent, pour notre cerveau,<br />
une dépendance à la distraction permanente.<br />
Dans le même temps, ils exaltent<br />
notre ego avec les réseaux sociaux ou des<br />
jeux addictifs. <strong>No</strong>us nous soumettons au<br />
diktat des possibilités médiatiques, et<br />
sommes toujours prêts à répondre au<br />
moindre appel, tels des médecins urgentistes,<br />
à la fois dans le privé et au travail.<br />
Cela génère du stress, ruine le plaisir de<br />
travailler, la productivité et, par-dessus le<br />
marché, réduit le quota de câlins.<br />
Selon vous, quels sont les pires<br />
effets de l’abus du numérique?<br />
Tout en haut de la liste, un gaspillage de<br />
notre temps! L’Homo digitalis passe plus<br />
de 16 heures par jour sur son portable, sur<br />
Internet ou devant sa télé. Il lui reste donc<br />
à peine dix secondes par jour pour les câlins.<br />
L’Homo digitalis fixe ses priorités au<br />
détriment de sa vie: au lieu de vivre pleinement<br />
les plus beaux moments de son<br />
existence, il les photographie. Il «jette un<br />
œil» sur son portable 88 fois par jour.<br />
Lorsqu’il reçoit un nouvel e-mail, il attend<br />
au maximum six secondes avant de le lire,<br />
même s’il s’agit d’un spam complètement<br />
inutile pour du viagra. Cela entrave la<br />
productivité: les guerriers en cravate<br />
passent un jour et demi par semaine en<br />
compagnie de leur boîte de réception. Ils<br />
pensent être partout, mais ne sont véritablement<br />
présents nulle part. Ni auprès de<br />
leur compagne, ni de leurs enfants, et<br />
encore moins au travail.<br />
Que pensez-vous de<br />
l’abstinence numérique?<br />
Depuis 20 ans, nous savons que la numérisation<br />
est la technologie de notre temps.<br />
Seuls ceux qui la maîtrisent sont compétitifs.<br />
L’abstinence n’est donc pas la solution.<br />
La question n’est même pas de passer<br />
moins de temps en ligne. Il s’agit surtout<br />
d’utiliser Internet de manière plus responsable<br />
et efficace. <strong>No</strong>us avons besoin des<br />
deux pôles: méditation et programmation,<br />
telles sont les compétences-clés d’aujourd’hui<br />
et de demain. ■<br />
Sanitas est un partenaire de coopération<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>.<br />
Vous trouverez davantage d’informations<br />
et d’articles sur le thème de la<br />
santé numérique sur: www.sanitas.<br />
com/digitalegesundheit<br />
56 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 <strong>juin</strong> <strong>2018</strong>
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dont elle peut proposer les solutions d’assurance:<br />
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57
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MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Bahnhofplatz 10A, case postale, 3001 Berne<br />
Téléphone 031 350 44 88<br />
journal@asmac.ch, journal@vsao.ch<br />
www.asmac.ch, www.vsao.ch<br />
Sur mandat de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Rédaction<br />
Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />
Franziska Holzner-Arnold, Kerstin Jost, Lukas Staub,<br />
Denis Uffer, Anna Wang, Sophie Yammine<br />
Comité directeur<br />
Anja Zyska (présidente), Angelo Barrile<br />
(vice-président), <strong>No</strong>ra Bienz, Christoph Bosshard,<br />
Michel Clément, Karin Etter, Marius Grädel-Suter,<br />
Dina-Maria Jakob, Patrizia Kündig, Gert Printzen,<br />
Miodrag Savic, Sergio Sesia, Hervé Spechbach,<br />
Robin Walter (swimsa)<br />
Impression et expédition<br />
Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern<br />
Téléphone +41 31 300 66 66, info@staempfli.com<br />
www.staempfli.com<br />
Maquette<br />
Tom Wegner<br />
Annonces<br />
Zürichsee Werbe AG, Fachmedien, Markus Haas<br />
Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa<br />
Telefon 044 928 56 53<br />
E-Mail vsao@fachmedien.ch<br />
Tirage<br />
Exemplaires imprimés: 22 242<br />
Certification des tirages par la REMP/FRP 2017:<br />
21 842 exemplaires<br />
Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />
L’abonnement est inclus dans la contribution<br />
annuelle pour les membres de l’<strong>ASMAC</strong><br />
ISSN 1422-2086<br />
L’édition n o 4/<strong>2018</strong> paraîtra en août <strong>2018</strong>.<br />
Sujet: Précieux<br />
© <strong>2018</strong> by <strong>ASMAC</strong>, 3001 Berne<br />
Printed in Switzerland<br />
AG VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der Mauer 2,<br />
8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
BL/BS<br />
VSAO Sektion beider Basel,<br />
Geschäftsleiterin und Sekretariat: lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin,<br />
Hauptstrasse 104, 4102 Binningen, tél. 061 421 05 95,<br />
fax 061 421 25 60, sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />
BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />
bern@asmac.ch, www.vsao-bern.ch<br />
FR <strong>ASMAC</strong> section fribourgeoise, Gabriela Kaufmann-Hostettler, Wattenwylweg 21,<br />
3006 Berne, tél. 031 332 41 10, fax 031 332 41 12, info@gkaufmann.ch<br />
GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />
GR<br />
JU<br />
VSAO Sektion Graubünden, 7000 Chur, Samuel B. Nadig, lic. iur. HSG,<br />
RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 078 880 81 64, info@vsao-gr.ch,<br />
www.vsao-gr.ch<br />
<strong>ASMAC</strong> Jura, 6, chemin des Fontaines, 2800 Delémont, marie.maulini@h-ju.ch<br />
NE <strong>ASMAC</strong> section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat, Rue du Musée 6,<br />
Case postale 2247, 2001 Neuchâtel, tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />
SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />
9000 St. Gallen, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />
Surber@anwaelte44.ch<br />
SO<br />
TI<br />
VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
<strong>ASMAC</strong> Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />
segretariato@asmact.ch<br />
TG VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der Mauer 2,<br />
8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
VD<br />
VS<br />
ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />
asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />
ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />
Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />
Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />
VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
Publication<strong>2018</strong><br />
CIBLÉ<br />
COMPÉTENT<br />
TRANSPARENT<br />
Label de qualité Q-publication<br />
de l’association média suisses<br />
ZH/SH VSAO ZURICH/SCHAFFHOUSE, avocate Susanne Hasse, Rämistrasse 31,<br />
case postale 160, 8024 Zurich, tél. 044 941 46 78, info@vsao-zh.ch<br />
58 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 3 Juin <strong>2018</strong>
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D’ASPERGILLOSE INVASIVE<br />
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• Administration 1 × par jour * – par voie orale<br />
ou iv avec une biodisponibilité de 98% 1<br />
* À la dose d’entretien<br />
1 Information professionnelle mise à jour de CRESEMBA ® , www.swissmedicinfo.ch 2 Maertens JA, et al. Isavuconazole versus voriconazole for primary treatment of invasive mould disease caused<br />
by Aspergillus and other filamentous fungi (SECURE): a phase 3, randomised-controlled, non-inferiority trial. Lancet. 2016;387(10020):760–769. 3 Marty FM, et al. Isavuconazole treatment for<br />
mucormycosis: a single-arm open-label trial and case-control analysis. Lancet Infect Dis. 2016;16:828–837.<br />
CRESEMBA ® (sulfate d’isavuconazonium). Indications: Aspergillose invasive chez les patients adultes; mucormycose chez les patients adultes présentant une résistance au traitement ou une intolérance<br />
au traitement par amphotéricine B ainsi que chez les patients atteints d’insuffisance rénale modérée à sévère. Posologie: Dose de charge: 200 mg d’isavuconazole toutes les 8 heures<br />
pendant les premières 48 heures (6 administrations au total); dose d’entretien: 200 mg d’isavuconazole une fois par jour, en commençant entre 12 et 24 heures après la dernière dose de charge.<br />
Contre-indications: Syndrome du QT court familial; co-administration d’inhibiteurs puissants du CYP3A4, d’inducteurs puissants ainsi que d’inducteurs modérés du CYP3A4/5 ou d’indinavir; hypersensibilité<br />
au sulfate d’isavuconazonium ou à l’un des excipients contenus dans Cresemba; allaitement. Précautions: Des données limitées sont disponibles pour les traitements de plus de 6 mois,<br />
un traitement de durée supérieure seulement après un rapport bénéfice/risque soigneux; hypersensibilité à d’autres antifongiques azolés; réactions liées à la perfusion (telles qu’une hypotension,<br />
une dyspnée, une sensation de vertiges, des paresthésies, des nausées, des céphalées); maladies hépatiques préexistantes; élévations des taux de transaminases hépatiques; médicaments connus<br />
pour raccourcir l’intervalle QT; réactions cutanées sévères; pancréatite; inhibiteurs modérés ou faibles du CYP3A4; inhibiteurs de protéase; médicaments qui sont métabolisés par le CYP3A4/5, l’UGT<br />
ou le CYP2B6 ou transportés par la P-gp, l’OCT2 ou la BCRP; pas d’utilisation pendant la grossesse, sauf si les bénéfices attendus sont supérieurs aux risques potentiels pour le fœtus. Interactions:<br />
Carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne, rifampicine, rifabutine, nafcilline, clarithromycine, kétoconazole, préparations à base de millepertuis, ciclosporine, sirolimus, tacrolimus, mycophénolate<br />
mofétil, prednisone, opiacés à courte durée d’action, méthadone, alcaloïdes de la pervenche, cyclophosphamide, méthotrexate, daunorubicine, doxorubicine, imatinib, irinotecan, lapatinib, mitoxantrone,<br />
topotécan, metformine, répaglinide, dabigatran étexilate, warfarine, lopinavir, ritonavir, efavirenz, etravirine, indinavir, saquinavir, autres inhibiteurs de protéase, autres INNTI, esoméprazole,<br />
oméprazole, statines, digoxine, contraceptifs oraux combinés, dextrométorphane, midazolam, colchicine, caféine, bupropion. Effets<br />
indésirables: Elévation de l’amylase sérique ou de la lipase sérique, hypokaliémie, perte de l’appétit, délire, céphalées, somnolence,<br />
vertiges, tachycardie, thrombophlébite, dyspnée, insuffisance respiratoire aiguë, nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhée,<br />
élévation des valeurs hépatiques, éruption cutanée, insuffisance rénale, réactions au site d’injection, fatigue, douleur thoracique,<br />
entre autres. Présentations: Poudre pour solution à diluer pour perfusion: 1 flacon contenant 200 mg d’isavuconazole; gélules contenant<br />
100 mg d’isavuconazole: 14. Catégorie de vente A. Titulaire de l’autorisation: Basilea Pharmaceutica International AG, Grenzacherstrasse<br />
487, 4005 Basel (distribution: Pfizer PFE Switzerland GmbH, Schärenmoosstrasse 99, 8052 Zürich). Pour de plus amples<br />
renseignements, voir l’information professionnelle sur le produit, sous www.swissmedicinfo.ch. (Août 2017)<br />
PP-CRB-CHE-0028 Feb <strong>2018</strong>