JOURNAL ASMAC No 3 - juin 2018

POLITIQUE
L’essentiel en BREF
NOUS – les médecins?
Dernièrement, nous avons discuté entre
collègues de ce que l’on entend par «les
médecins»? Et malgré que nous fassions
nous-mêmes partie du corps médical,
nous avons dû constater: la réponse n’est
pas si simple – peut-être justement parce
que nous représentons cette profession.
Qu’en disent donc les non-médecins, les
patients, les politiciens, la population? Estce
qu’on pense en premier lieu à la différence
entre médecin de famille et spécialiste?
Ou entre médecin à l’hôpital et
médecin en cabinet? Ou entre une médecin-cheffe
et un médecin-assistant?
Et quand les médias parlent des querelles
à propos des salaires des médecins et de
négociations contractuelles difficiles, ou
encore de mauvaises conditions de travail
et de surcharge administrative: de qui
parle-t-on au juste en disant «NOUS»?
Bien évidemment, un médecin, c’est tout
d’abord celui qui a terminé avec succès ses
études, c’est-à-dire nous tous: les médecins.
C’est ensuite que les choses se compliquent.
Chaque médecin est pendant
plusieurs années médecin-assistant(e),
beaucoup (mais de loin pas tous) travaillent
ensuite aussi comme chef(fe) de
clinique pendant un certain temps. Certains
restent des médecins spécialistes
employé(e)s, d’autres deviennent médecins
adjoint(e)s et une petite partie devient
médecins-chef(fe)s. On peut aussi opter
pour une carrière universitaire. Ou pas.
La plupart entament tôt ou tard, seuls ou
en équipe, une activité dans un (leur
propre) cabinet.
Ceci représente déjà un large éventail de
différences avec des conséquences sur
l’activité médicale ainsi que le salaire.
Mais ce n’est pas tout: il n’y a pas que l’évolution
de la carrière qui suit les études.
Chaque médecin choisit aussi une spécialisation
pour obtenir l’un des 46 différents
titres de spécialiste l’habilitant à exercer
une activité indépendante. Faudrait-il
alors en conclure que médecin n’est pas
du tout égal à médecin?
Je dirais que cela dépend de où on se positionne,
un peu comme en physique. Ce
qui, vu de l’extérieur, peut paraître comme
une unité, se révèle être, vu de l’intérieur,
un système en mouvement et bigarré. C’est
donc un peu comme la Suisse: de l’extérieur
un petit pays, connu pour sa neutralité,
ses banques et la fondue (ou, au
choix, pour ses montres et le chocolat). Et
de l’intérieur, un pays avec trois, respectivement
quatre langues nationales, une
multitude de cantons et un gouvernement
composé d’un collège de sept conseillers
fédéraux égaux au lieu d’une seule présidence.
A l’instar de la Suisse en tant que pays,
nous aussi, les médecins, devrions faire de
notre diversité un atout. Nous profitons de
nos différences surtout quand nous les
employons pour tirer tous à la même
corde. C’est ce que je souhaite pour le
corps médical à l’avenir, c’est-à-dire pour
«NOUS», les médecins. En effet, c’est autour
d’une cause commune que nous
sommes unis: la santé du patient. Ce point
essentiel pour tous les médecins se reflète
aussi dans la stratégie de l’ASMAC: «L’AS-
MAC renforce les tâches essentielles du
médecin et place les patientes et patients
au centre de la réflexion.» Et pour cela, il
faut aussi bien des médecins de famille et
hospitaliers, que des spécialistes, des médecins-chef(fe)s
et des médecins-assistant(e)s.
Dans cet esprit, je me réjouis,
chères et chers collègues, de collaborer
avec vous.
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Anja Zyska, présidente de l’ASMAC
10 VSAO JOURNAL ASMAC N o 3 juin 2018