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Recueil des Assises des métiers d'art 2019

Nos Assises qui se sont déroulées en juin dernier à Perpignan ont démontré la force collective de notre communauté si chacun d’entre nous s’engage au plus près de son atelier pour défendre de façon unie la juste place des professionnels de métiers d’art. Les échanges lors de ces Assises témoignent que le climat de la société morose, même s’il est perceptible par tous, n’a pas eu d’emprise sur la confiance et l’espoir que nous plaçons dans notre secteur en tant que professionnels de métiers d’art. Forts de cette énergie, faisons de 2020 une année de mobilisation pour les métiers d’art !

Nos Assises qui se sont déroulées en juin dernier à Perpignan ont démontré la force collective de notre communauté si chacun d’entre nous s’engage au plus près de son atelier pour défendre de façon unie la juste place des professionnels de métiers d’art.

Les échanges lors de ces Assises témoignent que le climat de la société morose, même s’il est perceptible par tous, n’a pas eu d’emprise sur la confiance et l’espoir que nous plaçons dans notre secteur en tant que professionnels de métiers d’art.

Forts de cette énergie, faisons de 2020 une année de mobilisation pour les métiers d’art !

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de vente. Ce sont à la fois <strong>des</strong> outils sociaux et<br />

<strong>des</strong> outils de diffusion.<br />

Pour vous, le digital n'est pas un risque.<br />

Certains se sont dit que la question du digital<br />

risquait de faire perdre le lien intime et narratif<br />

avec les clients. L’échange est distancié, dématérialisé.<br />

Il y a quelque chose de propre à nos<br />

<strong>métiers</strong> : ce lien de narrativité avec le client. On<br />

risque de le perdre.<br />

Pour d'autres, ce n'est pas forcément un risque.<br />

C'est une opportunité d’élargissement de la diffusion,<br />

de vente et d’acquisition du produit.<br />

Le digital n’entame en rien la singularité du lien,<br />

car le lien est toujours possible. Le digital est<br />

aussi un outil de sociabilité relative. En tout état<br />

de cause, cela dépend de ceux qui le gèrent et<br />

de ceux qui s'y intègrent. Le digital ne fait pas<br />

perdre la singularité du lien. En tout cas, il n'est<br />

pas vécu comme un risque.<br />

Vous dites aussi que ce n'est pas forcément votre<br />

truc d'être geek. Du coup, cela voudrait dire que<br />

le développement digital pourrait s'appuyer<br />

sur <strong>des</strong> ressources mutualisées. Autrement dit,<br />

plutôt que chacun devienne un geek, il s’agit<br />

de confier cela à <strong>des</strong> geeks, de s’appuyer<br />

sur <strong>des</strong> personnes qui savent plutôt que de le<br />

faire soi-même. Cela peut être <strong>des</strong> missions de<br />

développement de ce support digital auprès<br />

<strong>des</strong> internautes.<br />

Le digital est aussi un moyen de mettre en œuvre<br />

<strong>des</strong> formations dématérialisées. On connaît les<br />

grosses plateformes universitaires d’accès aux<br />

connaissances qui proposent <strong>des</strong> massive open<br />

online courses (MOOC), <strong>des</strong> cours en ligne.<br />

Toutes les universités ont énormément investi<br />

dans la capacité d’ouverture de leurs savoirs et<br />

de leurs cours. La formation aux <strong>métiers</strong> <strong>d'art</strong> peut<br />

emprunter partiellement le digital pour certains<br />

sujets et certaines thématiques, pour se déployer<br />

à moindre coût et de façon plus massive.<br />

Le digital permet à la fois d'éduquer et de s'éduquer.<br />

Cela pourrait permettre de matérialiser ce<br />

réseau qui mutualise à la fois les professionnels<br />

<strong>des</strong> <strong>métiers</strong> d’art, les clients, les collectionneurs,<br />

les prescripteurs et les <strong>des</strong>igners. C'est aussi<br />

une façon de créer une communauté ouverte<br />

qui fédère un ensemble d'acteurs et de parties<br />

prenantes autour de la galaxie <strong>des</strong> <strong>métiers</strong> <strong>d'art</strong>.<br />

On retrouve cette idée constante de coopération,<br />

de mutualisation, de liens, de reliance entre<br />

les acteurs.<br />

Le deuxième grand morceau consiste à développer<br />

<strong>des</strong> matériautèques. C'est sans doute un<br />

lien plus direct qu'il faudrait nouer avec les ingénieurs<br />

qui créent et développent ces nouveaux<br />

matériaux. Autrement dit, il serait intéressant de<br />

se rapprocher, d'avoir un lien plus constant et<br />

plus direct avec ceux qui sont à l'origine <strong>des</strong><br />

matériaux, de pouvoir nouer ce dialogue afin<br />

d’introduire ces nouveaux matériaux dans son<br />

propre répertoire créatif.<br />

Pourquoi ce lien avec les ingénieurs ? Cela<br />

introduit le troisième pavé. C'est aussi par souci<br />

de cohérence écologique du matériau. Travailler<br />

avec les ingénieurs, c'est aussi maîtriser<br />

la consistance et la cohérence écologique<br />

<strong>des</strong> matériaux qu'on mobilise. C'est s’impliquer<br />

dès la conception du matériau dans le futur du<br />

matériau lui-même. Autrement dit, on ne peut pas<br />

être responsable et se revendiquer comme étant<br />

<strong>des</strong> <strong>métiers</strong> soucieux de l’écologie si on ne se<br />

préoccupe pas du <strong>des</strong>tin <strong>des</strong> produits que l’on<br />

fabrique et <strong>des</strong> matériaux qu'on utilise. Le sujet de<br />

la gestion de la fin de vie du produit, du <strong>des</strong>tin du<br />

matériau lui-même est revenu dans les échanges.<br />

Cette question écologique est apparue<br />

comme une constante. Il y a eu beaucoup de<br />

suggestions. Est-ce qu'on ne pourrait pas mutualiser<br />

la fabrication et l’usage <strong>des</strong> emballages ?<br />

On fait référence à l’énorme consommation<br />

d'emballage <strong>des</strong> pièces sur les salons, aux<br />

grosses dépenses d’externalités qui sont produites<br />

simplement quand on transporte, positionne,<br />

déballe, etc. Qu’est-ce qu’on fait ?<br />

Ce sont peut-être <strong>des</strong> questions de détail, mais<br />

elles illustrent la conscience forte de cette double<br />

dimension qui est celle de l’éco-conception – ce<br />

terme a été utilisé – et de l’éco-responsabilité.<br />

Cela signifie que nous communiquons auprès de<br />

nos clients que nous sommes <strong>des</strong> militants écologiques<br />

dans la façon dont nous fabriquons nos<br />

objets, à la différence de l’industrie.<br />

C'est bien d'avoir <strong>des</strong> valeurs écologiques,<br />

mais c'est mieux de les transmettre aux clients<br />

à travers le produit. Autrement dit, on peut aussi<br />

sensibiliser les clients à la question écologique<br />

parce qu’elle est véhiculée également par la<br />

22 <strong>Assises</strong> <strong>des</strong> <strong>métiers</strong> d’art – 28 et 29 juin <strong>2019</strong>, Palais <strong>des</strong> Congrès de Perpignan

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