Recueil des Assises des métiers d'art 2019

SYNTHÈSE
DES ATELIERS
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M. Philippe LOISEAU
— Nous engageons la dernière séquence de
ces Assises avant d’ouvrir l'Assemblée générale
et de redonner le relais à la Présidente.
Comme hier, je vais présenter un exercice de
synthèse. C’est difficile et imparfait, comme vous
le savez. J’irai tout de suite à l'essentiel.
Pour mémoire, le thème des échanges de cette
fin de matinée était l'engagement de chaque
professionnel dans son métier. Jean-Cassien
Billier y a fait référence.
Votre premier engagement est presque vocationnel.
C’est celui qui vous implique tous
les jours.
C'est également l’engagement au service de la
communauté des métiers d'art. Cela peut être
aussi au service de la communauté entière et
un engagement plus sociétal dans le monde où
vous vivez. Une illustration vous en a été donnée
par l'engagement d’Inès Mesmar avec la
Fabrique Nomade.
C'est le résultat à la fois d’une démarche individuelle,
personnelle et collective.
Dans la synthèse que je vais faire, c'est toute la
question. Comment peut-elle être à la fois collective,
c’est-à-dire portée par un collectif et l’institution,
et aussi individuelle ? Comment chacun
peut-il s'engager ?
Deux thèmes d'échanges vous étaient proposés.
1 Quel thème d'engagement Ateliers d'Art de
France pourrait-il renforcer, accentuer ou
investir et selon quelle forme d’action ?
2 Quels thèmes d'engagement votre communauté
et vous, individuellement, pourriez-vous
mobiliser au niveau local, dans
votre environnement et sous quelle forme ?
Il y avait une question préalable : êtes-vous
vous-mêmes engagés ? Vous l’êtes à l’évidence
puisque vous êtes ici. La réponse n’avait pas
besoin d’être formulée puisque votre présence
en soi est un engagement.
Avez-vous d'autres engagements à titre personnel
? À l'évidence, oui. Il y a beaucoup d'engagements
professionnels, de participations et
d'implications dans des associations inter-métiers
ou dans le cadre de votre discipline.
Des adhérents ont également témoigné d'engagements
plus sociétaux, que ce soit auprès
de réfugiés ou dans des univers très différents
comme les ANAP, l’intervention thérapeutique.
On parle d'art-thérapie. Dans certains engagements,
le geste technique devient un moyen de
remédiation thérapeutique.
Certains artisans d'art sont engagés dans des
démarches plus thérapeutiques auprès de personnes
en situation de handicap.
Il y a des engagements de découverte et de
sensibilisation du public à la matière, des engagements
qui visent à faire connaître qui vous êtes,
ce que vous êtes et à sensibiliser le public à qui
vous êtes et à vos œuvres.
Il y a des actions au quotidien de solidarité professionnelle
entre professionnels, que ce soit
entre artisans, en termes de mutualisation ou de
secours concernant non seulement les outils, les
moyens et les ressources, mais aussi les compétences,
c'est-à-dire des échanges croisés de
compétences.
Un thème est récurrent : il y a des engagements
concernant le réemploi des matériaux et l'abandon
d'autres matériaux jugés plus nocifs pour la
santé ou plus impactants pour l'environnement.
Il existe donc un véritable engagement et une
réflexion de votre part. Peut-on travailler avec
des matériaux déjà utilisés ? Comment peut-on
les réemployer ? Est-ce que d'autres méritent
d’être mis de côté ?
Il y a bien une culture d’engagement et une
expérience d'engagement au sein de cette
communauté.
Quels sont les engagements qui pourraient
être portés par l’institution, c’est-à-dire par la
chambre syndicale, et ceux qui pourraient être
portés à titre individuel ?
À l'origine, quand j'ai construit ma feuille, j'avais
les deux chapitres. En travaillant avec les animateurs,
nous nous sommes aperçus qu'il était
compliqué de les séparer en deux chapitres, car
les deux dimensions sont consécutives l’une de
l’autre. C’est un point important : il est très difficile
de séparer l'action institutionnelle de l'engagement
individuel. Nous allons le voir. Je pense que
c'est l’un des messages de ces ateliers.
Le principal engagement, celui qui est dominant,
qui revient et qui est une constante, est de poursuivre
la revendication d'un statut unifié, social
et fiscal et, du coup, la revendication d'une
branche. Cet engagement vise à faire connaître
l'identité professionnelle des métiers d'art.
Cette poursuite de la lutte, de la démarche
revendicative est attendue d'Ateliers d'Art de
France. Il s’agit aussi de se demander comment
on pourrait utiliser ou exploiter mieux la maison
d'édition et les revues par une diffusion plus large
pour soutenir cette dynamique, faire connaître
les métiers d’art, la profession et le secteur économique
qui est le vôtre.
Il s’agit aussi de se demander de quelle façon
chacun, à son niveau, peut aider et supporter
cette action institutionnelle. Certains se sont
dit qu’il serait peut-être intéressant d'avoir, à
leur niveau, des outils, des supports de communication
qu'ils pourraient utiliser dans les
boutiques-ateliers, dans les ateliers, dans des
espaces où le public est reçu, afin de faire
connaître la chambre syndicale. On peut être
porteur de cette parole sans la défendre en permanence
dans la relation avec le client. L’idée
serait de réfléchir à des outils, à des visuels qui
permettent, dans les ateliers, de porter cette visibilité
et ces messages.
Cela peut être aussi, de façon très simple et
individuellement, de militer pour accentuer l'audience
d'Ateliers d'Art de France et de recruter
de nouveaux professionnels afin d'élargir le
socle des adhérents. Chacun peut s'engager
simplement dans des logiques de cooptation
II.2. Synthèse des ateliers
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