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Recueil des Assises des métiers d'art 2019

Nos Assises qui se sont déroulées en juin dernier à Perpignan ont démontré la force collective de notre communauté si chacun d’entre nous s’engage au plus près de son atelier pour défendre de façon unie la juste place des professionnels de métiers d’art. Les échanges lors de ces Assises témoignent que le climat de la société morose, même s’il est perceptible par tous, n’a pas eu d’emprise sur la confiance et l’espoir que nous plaçons dans notre secteur en tant que professionnels de métiers d’art. Forts de cette énergie, faisons de 2020 une année de mobilisation pour les métiers d’art !

Nos Assises qui se sont déroulées en juin dernier à Perpignan ont démontré la force collective de notre communauté si chacun d’entre nous s’engage au plus près de son atelier pour défendre de façon unie la juste place des professionnels de métiers d’art.

Les échanges lors de ces Assises témoignent que le climat de la société morose, même s’il est perceptible par tous, n’a pas eu d’emprise sur la confiance et l’espoir que nous plaçons dans notre secteur en tant que professionnels de métiers d’art.

Forts de cette énergie, faisons de 2020 une année de mobilisation pour les métiers d’art !

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5<br />

TABLE RONDE :<br />

« QU’EST-CE QUI CONSTITUE<br />

NOTRE IDENTITÉ<br />

PROFESSIONNELLE ? »<br />

(Cette table ronde a donné la parole à six intervenants<br />

d’horizons variés : Jean-Cassien Billier,<br />

Inès Mesmar, Daniel Pelegrin, Franck Massé,<br />

Jesus Angel Prieto, Christine Browaeys.)<br />

M. Philippe LOISEAU<br />

— Je vous remercie de reprendre place<br />

sans tarder avant de continuer cette séance<br />

d'échanges.<br />

Pour cette dernière séquence de la journée et<br />

avant de conclure avec Stéphane Rozès, nous<br />

allons poursuivre cette réflexion collective entamée<br />

sur l'identité <strong>des</strong> <strong>métiers</strong> <strong>d'art</strong>, <strong>des</strong> savoirs et<br />

<strong>des</strong> valeurs qui en font la singularité.<br />

Pour poursuivre et conclure ce sujet, avant d'engager<br />

un tout autre sujet demain, je vais inviter<br />

5 témoins à venir nous rejoindre.<br />

Christine Browaeys est spécialiste <strong>des</strong> matières<br />

textiles et auteur de deux ouvrages, l’un appelé<br />

Les enjeux <strong>des</strong> matériaux textiles et, plus récemment,<br />

un autre ouvrage sorti il y a quelques<br />

mois et qui s’intitule La matérialité à l'ère digitale<br />

– L’humain connecté à la matière. C’est un<br />

ouvrage extrêmement intéressant qui invite à la<br />

réflexion : en quoi le digital transforme la relation<br />

à la matière, en quoi le digital transforme la<br />

relation et l’expérience qu’on peut avoir avec la<br />

matière. C’est notamment au titre de cet ouvrage<br />

que nous avons invité Christine Browaeys à venir<br />

témoigner parmi nous.<br />

La deuxième invitée de cette table ronde est<br />

Inès Mesmar qui est fondatrice et directrice de<br />

La Fabrique Nomade, une association dont la<br />

raison d’être est de lever les freins qui empêchent<br />

un migrant d’exercer son vrai métier, qui est celui<br />

d’artisan <strong>d'art</strong>. Elle interviendra également<br />

demain sur l'autre thématique. En préparant ces<br />

<strong>Assises</strong>, lors de nos échanges, il est apparu que<br />

cette expérience d’insertion passant par la restauration<br />

de l’identité professionnelle était une<br />

vision révélatrice de ce qu’est l'identité professionnelle<br />

pour celui qui est accompagné et pour<br />

les artisans d’art français qui les accompagnent.<br />

Le troisième invité est Franck Massé qui est<br />

directeur de l’AFEDAP, une école parisienne de<br />

formation à la joaillerie, qui prend en compte<br />

l’ensemble de la chaîne de valeur, de la prise<br />

en compte de la demande jusqu’à la création du<br />

bijou. Cette école mobilise comme enseignants<br />

exclusivement <strong>des</strong> artisans d’art, c’est-à-dire <strong>des</strong><br />

professionnels.<br />

Le quatrième invité est Jesus Angel Prieto qui<br />

est enseignant à la Massana, une école d’art<br />

barcelonaise. Il est responsable du 3 e cycle de<br />

formation dans <strong>des</strong> postgraduates. Il défend<br />

<strong>des</strong> positions assez singulières sur ce qu’il est<br />

important de transmettre aujourd’hui aux futurs<br />

professionnels. C’est une vision de la société que<br />

nous trouvons intéressant de partager avec lui.<br />

C'est un peu le local de l’étape, puisque nous<br />

sommes à Perpignan qui est aussi en Catalogne.<br />

Il est chez lui, au fond !<br />

Enfin, Daniel Pelegrin est ébéniste et sculpteur<br />

en Ardèche. Il est administrateur d'Ateliers d'Art<br />

de France. À l’évidence, il a lui aussi <strong>des</strong> choses<br />

à dire et un témoignage à partager en tant que<br />

professionnel <strong>des</strong> <strong>métiers</strong> d’art sur les thématiques<br />

que nous allons aborder au cours de cette<br />

dernière séquence.<br />

Généralement, on pose une même question à<br />

toutes les personnes et elles répondent toutes.<br />

Cette fois, nous gardons le principe de la boule<br />

à facettes. Chacun vient avec un regard particulier.<br />

C’est ce regard que je vais sonder à travers<br />

les questions que je vais poser.<br />

Je vais tout d'abord m’adresser à Franck Massé<br />

et ensuite, à Jesus Angel Prieto.<br />

INTERVENTION<br />

DE FRANCK MASSÉ<br />

Directeur de l’AFEDAP (Association pour<br />

la Formation et le Développement <strong>des</strong> Arts<br />

Plastiques), école innovante de bijouterie<br />

contemporaine située à Paris<br />

M. Philippe LOISEAU<br />

— Franck, vous êtes directeur d'une école de<br />

formation à la joaillerie, qui prépare <strong>des</strong> adultes<br />

au métier de joaillier et qui affiche certains partis-pris<br />

pédagogiques affirmés.<br />

Nous avons vu que le sujet de la transmission<br />

était un enjeu essentiel de pérennisation et de<br />

développement <strong>des</strong> <strong>métiers</strong> <strong>d'art</strong>.<br />

J'avais envie de revenir sur ces partis-pris pédagogiques<br />

qui sont les vôtres et sur les constats<br />

qui vous ont conduits à les mobiliser. Quelle<br />

approche, quelle stratégie et quelle logique<br />

utilisez-vous dans votre école de joaillerie ?<br />

Comment préparezvous <strong>des</strong> adultes ou <strong>des</strong><br />

jeunes adultes à exercer ce métier extrêmement<br />

technique ?<br />

M. Franck MASSÉ<br />

— Je voudrais corriger deux informations.<br />

Premièrement, c'est une école de bijouterie. La<br />

joaillerie est spécifique au travail de la pierre.<br />

Cela n’exclut pas le travail de la pierre, mais c’est<br />

plus largement la bijouterie.<br />

Deuxièmement, je partage la direction avec<br />

deux de mes collègues : Caroline Poincignon et<br />

Marie-Pierre Ginestet, ici présente.<br />

AFEDAP veut dire Association pour la formation<br />

et le développement <strong>des</strong> arts plastiques.<br />

La particularité du travail réalisé à l'AFEDAP est<br />

qu’à l'origine, en 1993, nous avions créé cette<br />

association sur l'impulsion de Jean-Jacques<br />

32 <strong>Assises</strong> <strong>des</strong> <strong>métiers</strong> d’art – 28 et 29 juin <strong>2019</strong>, Palais <strong>des</strong> Congrès de Perpignan

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