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ureaux de <strong>Red</strong> Bull à Santa Monica.<br />
Nous sommes à la mi-décembre et Miles<br />
Chamley-Watson, vêtu d’un sweat-shirt<br />
de l’équipe des États-Unis et d’un teeshirt<br />
avec son propre logo MW, nous<br />
parle de sa vie et de sa carrière. Il a fait<br />
étape quelques jours à Los Angeles, entre<br />
un test olympique à Tokyo et Noël qu’il<br />
fêtera à New York.<br />
Né à Londres d’une mère angloafricaine<br />
et d’un père anglojamaïcain,<br />
Miles Chamley-Watson<br />
est arrivé à New York quand il avait neuf<br />
ans avec sa mère et son beau-père (son<br />
père vit toujours au Royaume-Uni).<br />
« Quand j’étais gosse, j’étais insupportable.<br />
Avec mon hyperactivité bien<br />
costaude, j’étais une vraie tornade.<br />
Impossible de me dire quoi que soit.<br />
J’étais une petite tête brûlée directement<br />
débarquée de Londres, raconte-t-il avec<br />
un fond d’accent britannique qui s’accentue<br />
à mesure qu’il s’enthousiasme. À<br />
l’école, les autres gamins me demandaient<br />
tout le temps de dire tel ou tel<br />
mot. Ça me gonflait !, se remémore-t-il.<br />
La moitié du temps, j’étais un fichu Blanc,<br />
et l’autre moitié, un métis de Londres. »<br />
Exit l’école publique, ses parents<br />
l’inscrivent au programme Quest de la<br />
Dwight School de Manhattan, destiné<br />
aux enfants souffrant de trouble déficit<br />
de l’attention avec ou sans hyperactivité<br />
(TDAH) et d’autres troubles de l’apprentissage.<br />
Dans le cadre de ce programme,<br />
Miles Chamley-Watson devait pratiquer<br />
un sport. L’une de ses enseignantes, Ellen<br />
Grayson, qui par la suite est devenue son<br />
mentor et son amie, l’a encouragé à tester<br />
le programme d’escrime dirigé par<br />
son mari, Eric. Ils pensaient que cela<br />
l’aiderait à se concentrer. Sa mère ne lui<br />
a demandé qu’une seule chose : « Tu dois<br />
t’y tenir pendant au moins trois mois. »<br />
« Il a adoré ça dès le premier jour, se<br />
souvient-elle. Jamais je ne l’ai entendu<br />
dire : « Je ne veux pas aller m’entraîner. »<br />
Depuis les tout premiers cours, il a voulu<br />
se surpasser, surtout quand les enfants<br />
se moquaient de lui. « Quand est-ce que<br />
tu vas t’en servir, de ton escrime ?, se<br />
moquaient-ils. Je leur répondais : “Vous<br />
verrez bien.” » Miles Chamley-Watson<br />
choisit le fleuret, qui descend tout droit<br />
des armes d’entraînement ancestrales<br />
et se révèle plus léger et flexible que les<br />
autres armes d’escrime, à savoir le sabre<br />
et l’épée. Au fleuret, il faut viser le torse<br />
uniquement. Le score est calculé électroniquement.<br />
Un léger appui sur un petit<br />
ressort de la pointe du fleuret allume<br />
une lumière. La veste conductrice<br />
« Il y aura toujours<br />
d’autres LeBron<br />
James, avance-t-il.<br />
Mais il n’y aura jamais<br />
qu’un seul Miles. »<br />
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