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Au cirque de la grossièreté Le premier débat de la course présidentielle américaine est unanimement quali é comme le pire de l’histoire. La stratégie rhétorique du président sortant aura mis à mal les tentatives de raisonnement de Joe Biden. À l’image du défenseur bourru jouant des coudes pour saper la technique de l’attaquant, les interruptions trumpiennes ont poussé le candidat démocrate à la faute et il n’aura fallu attendre que dix petites minutes avant que la première insulte ne fuse et que le président des Etats-Unis, ne se voie qualité de «clown».
Au cirque de la grossièreté
Le premier débat de la course présidentielle américaine est unanimement quali é comme le pire de l’histoire. La stratégie rhétorique du président sortant aura mis à mal les tentatives de raisonnement de Joe Biden. À l’image du défenseur bourru jouant des coudes pour saper la technique de l’attaquant, les interruptions trumpiennes ont poussé le candidat démocrate à la faute et il n’aura fallu attendre que dix petites minutes avant que la première insulte ne fuse et que le président des Etats-Unis, ne se voie qualité de «clown».
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AVRIL OCTOBRE 2020 2020
PORTRAIT
Se reconstruire face à la crise
PAR MARTINA CAPPUCCIO
La construction, pourtant l’un des premiers secteurs à avoir repris ses activités, peine toujours
à se remettre de son confinement. Avec au compteur cinq semaines d’arrêt des chantiers suivies
d’une perte de rendement de 10% due à la mise en place des mesures sanitaires, le secteur se
heurte aujourd’hui à l’incertitude des investisseurs quant à la planification de nouveaux projets
de construction. Roland Kuhn, président de la Fédération des entreprises luxembourgeoises
de construction et de génie civil, et Patrick Koehnen, secrétaire général adjoint, nous dressent
le portrait d’un paysage de la construction luxembourgeois marqué par la crise sanitaire et
économique.
Repenser le cadre de travail
Accompagnant 19.000 entreprises à travers
le pays, la Fédération des entreprises
luxembourgeoises de construction et de
génie civil, chapeautée par la Fédération
des artisans, a assuré la fonction de relais
d’informations entre ses membres et le
gouvernement dès les prémices de la crise.
«Après l’annonce gouvernementale du 17
mars, nous avons bénéficié de quelques
jours pour sécuriser les chantiers en cours
avant le confinement. Tout le secteur a
ensuite été à l’arrêt jusqu’au 20 avril», se
souvient Patrick Koehnen.
La Fédération s’est alors très vite attelée à la
conception d’un cadre de travail sécurisé et
à la création d’outils favorisant une reprise
rapide des activités. «Nous avons collaboré
avec le Service de Santé au Travail de
l’Industrie (STI) et l’Institut de Formation
Sectoriel du Bâtiment (IFSB) pour réunir les
mesures obligatoires et recommandations
du gouvernement dans une «Toolbox
Covid-19 -Construction» que nous avons
mise à disposition des entreprises. C’est
notamment grâce à la garantie que les
entrepreneurs assureraient la sécurité et la
santé des employés sur leur lieu de travail
que le gouvernement s’est montré favorable
à la reprise des chantiers dans le respect des
mesures énoncées dans cette Toolbox»,
détaille Roland Kuhn. Ces consignes ont
d’ailleurs très bien été accueillies par les
collaborateurs et unanimement respectées
sur le terrain.
“Sur les 6.700
tests réalisés
au retour
des congés
collectifs,
seuls 9 se sont
révélés positifs
au Covid-19”
Covid positif: quarantaine et isolement
«Sur les 6.700 tests réalisés au retour des
congés collectifs, seuls 9 se sont révélés
positifs au Covid-19», dévoile Patrick
Koehnen. Ces chiffres semblent indiquer
une tendance encourageante, toutefois,
la réalité est bien plus morose puisque de
nombreuses équipes ont tout de même été
mises à l’arrêt selon les règles de quarantaine
imposées par le ministère de la Santé.
«Les collaborateurs ayant été en contact
avec une personne testée positive sont
automatiquement mis en quarantaine…
ainsi que toute leur équipe de travail,
même si aucun d’entre eux ne montre des
symptômes de la maladie ou a passé un
test qui prouve sa contamination au virus.
Beaucoup d’entreprises sont fortement
touchées par cette mesure qui implique
souvent l’arrêt complet d’un chantier,
faute d’effectifs», déplore Roland Kuhn,
avant de poursuivre: «Nous émettons des
réserves contre ces dispositions que nous
jugeons trop drastiques et qui impactent
lourdement nos membres. Nos équipes
appliquent des mesures de distanciation et
d’hygiène strictes, notamment le port du
masque, qui réduisent fortement le risque
de propagation de la maladie. Tant qu’un
employé ne présente aucun symptôme ou
qu’il n’a pas été testé positif, nous estimons
que le risque de contamination est beaucoup
trop faible pour justifier l’arrêt total d’une
équipe et a fortiori d’un chantier». Une
mesure qui semble d’autant plus abusive
qu’elle n’est pas appliquée à tous les
secteurs, comme celui de l’enseignement
où les professeurs ne sont pas écartés pour
ce même motif et qui côtoient pourtant
des classes entières dans l’exercice de leur
métier. Tout le milieu de la construction,
pénalisé alors qu’il respecte toutes les
recommandations qu’on lui impose,
éprouve comme un sentiment d’injustice.
«C’est pourquoi nous demandons au
ministère de la Santé d’apporter davantage
de cohérence à ces mesures, d’un secteur
à l’autre. Nous pourrions par exemple
imaginer que seul l’employé concerné
par un contact à haut risque soit isolé en
attendant d’être testé», propose Patrick
Koehnen. La loi et les dispositions prises
dans la Toolbox prévoient d’ailleurs que
les salariés à faible risque s’auto-surveillent
tout en étant autorisés à travailler.