LG_239
Au cirque de la grossièreté Le premier débat de la course présidentielle américaine est unanimement quali é comme le pire de l’histoire. La stratégie rhétorique du président sortant aura mis à mal les tentatives de raisonnement de Joe Biden. À l’image du défenseur bourru jouant des coudes pour saper la technique de l’attaquant, les interruptions trumpiennes ont poussé le candidat démocrate à la faute et il n’aura fallu attendre que dix petites minutes avant que la première insulte ne fuse et que le président des Etats-Unis, ne se voie qualité de «clown».
Au cirque de la grossièreté
Le premier débat de la course présidentielle américaine est unanimement quali é comme le pire de l’histoire. La stratégie rhétorique du président sortant aura mis à mal les tentatives de raisonnement de Joe Biden. À l’image du défenseur bourru jouant des coudes pour saper la technique de l’attaquant, les interruptions trumpiennes ont poussé le candidat démocrate à la faute et il n’aura fallu attendre que dix petites minutes avant que la première insulte ne fuse et que le président des Etats-Unis, ne se voie qualité de «clown».
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
90 LG
OCTOBRE 2020
PORTRAIT
“Appliquer
des mesures
de distanciation et
d’hygiène strictes
qui réduisent
fortement le risque
de propagation
de la maladie”
En plus de la perte financière causée par
l’arrêt des chantiers, les entreprises doivent
aussi financer une partie de la quarantaine
de leurs employés. En effet, depuis le mois
de juillet, la CNS n’assume plus la totalité
des salaires des personnes testées positives
au Covid-19 et laisse ainsi les entreprises
assumer 20% de cette charge, ce qui
représente pour ces dernières un poids
économique supplémentaire.
Impact organisationnel et économique
L’engouement généré par la reprise des
chantiers a très vite laissé place à la difficulté
de revenir au «rythme d’avant». Toute
une organisation et un planning doivent
quotidiennement être déployés sur le
terrain pour éviter que les différents corps
de métier ne se croisent et ainsi limiter les
contacts entre différentes bulles de travail.
Roland Kuhn ajoute: «Les mesures de
sécurité qui nous sont imposées ralentissent
substantiellement notre cadence si bien que
nous estimons à un minimum de 10% la
baisse de productivité. Chaque changement
de masque, chaque lavage de main, chaque
nettoyage sur chantier nous fait perdre du
temps qu’il nous est impossible de rattraper
par la suite». Si la Fédération comprend
la nécessité de ces mesures, elle déplore
toutefois qu’aucun moyen ne soit déployé
pour compenser ce manque à gagner qui
accentue les difficultés rencontrées par le
secteur.
A l’instar de cette perte de rendement, celle
des cinq semaines d’arrêt total des activités
sera impossible à combler. Son impact
devrait se faire ressentir dans les prochains
mois, lorsqu’il faudra rembourser certaines
aides étatiques et payer les taxes et impôts
laissés en suspens en début d’année.
Si jusqu’ici les entreprises avaient pu
survivre en rattrapant leur retard dans la
facturation, elles feront bientôt face à ce
vide économique laissé par le confinement.
Pour les soutenir, la Fédération aurait par
exemple espéré davantage de flexibilité de
la part du gouvernement dans les modalités
de remboursement du chômage partiel,
des impôts, de la TVA et des cotisations
sociales.
Roland Kuhn se montre toutefois reconnaissant
envers l’Etat pour le maintien de
ses investissements: «François Bausch,
ministre des Travaux publics, a veillé à ce que
les chantiers soient maintenus et puissent
reprendre et Pierre Gramegna, ministre des
Finances, a assuré le maintien des budgets
dans ce secteur». Comme l’explique Patrick
Koehnen, la tendance est toutefois bien
différente du côté des investisseurs privés
qui font preuve de davantage de prudence
et mettent en attente de nombreux projets:
«Certaines entreprises de construction
sont spécialisées dans les chantiers publics,
d’autres dans les chantiers privés, mais en
moyenne, elles consacrent 50% de leurs
effectifs dans chaque secteur. La plupart
de nos entreprises membres vont donc
rencontrer de grandes difficultés, voire
pour certaines mettre la clé sous la porte».
S’il est encore trop tôt pour constater une
augmentation du nombre de faillites, les
mois à venir s’annoncent toutefois difficiles.
Entre difficultés financières et organisationnelles,
c’est tout un secteur qui
est aujourd’hui confronté à l’incertitude
du redémarrage des investissements. Face
à un futur incertain, la Fédération attend
surtout de l’Etat qu’il maintienne ses
investissements à un niveau élevé pour
soutenir la relance que ce soit à travers
des travaux d’infrastructure ou via le
maintien des budgets des communes. En
effet, chacun de ces chantiers occupe des
entreprises pendant plusieurs années; tous
les projets conclus aujourd’hui leur donnent
une garantie financière tout au long de
cette période! Reste à espérer que cette
relance soit suffisante pour maintenir les
entreprises en difficulté à flot dans l’attente
de jours meilleurs… n