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Production Maintenance n°40

Maintenance à distance : comment s’y prendre ?

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Dossier management<br />

Retour d’expérience<br />

Organisation de la maintenance<br />

à distance – le cas d'un industriel<br />

Disposant de plusieurs unités de production à travers le monde, la<br />

société Kerneos (groupe Materis) a dû revoir l’organisation de ses<br />

services de maintenance. Une impressionnante démarche de mutualisation<br />

des données a donc été menée sur le terrain et a donné naissance<br />

à des outils innovants destinés à optimiser et pérenniser la gestion<br />

multi-site de la maintenance.<br />

Être une multinationale ne présente<br />

pas que des avantages. L’implantation<br />

d’une entreprise dans un maximum<br />

de marchés dans le monde et la dispersion<br />

des sites de production aux quatre<br />

coins de la planète exige une organisation<br />

de la maintenance forte, précise et<br />

scrupuleusement appliquée à la lettre.<br />

Aucun groupe international n’échappe à<br />

la règle, à plus forte raison si les usines,<br />

à l’image de Kerneos, produisent à la fois<br />

en Europe, en Amérique du nord et du<br />

sud, en Afrique du Sud ainsi qu’en Chine.<br />

Pourtant, une démarche d’harmonisation<br />

de la maintenance a permis de réunir et<br />

de faire communiquer tous les sites – ou<br />

presque puisque la démarche est toujours<br />

en cours de réalisation. Mais les bases<br />

sont posées et les outils mis en place ont<br />

permis d’obtenir des résultats impressionnants.<br />

Plus impressionnant encore :<br />

les responsables de maintenance mais<br />

également les techniciens sont pleinement<br />

impliqués dans la démarche entreprise<br />

depuis 2006 par Philippe Pluvinage ;<br />

en réalité, le nouveau directeur technique<br />

fraîchement arrivé en 2005 après<br />

avoir fait ses premières armes dans la<br />

recherche fondamentale* a passé un an<br />

à observer.<br />

Observer quoi ? L’organisation de la<br />

maintenance à travers les différents sites<br />

de production du groupe. Naviguer de<br />

sites en sites, recueillir un maximum<br />

d’informations, en tirer le meilleur et<br />

noter les bonnes pratiques employées<br />

dans certaines unités... en un mot :<br />

comprendre. Comprendre comment fonctionne<br />

chacune de ces usines, pourquoi,<br />

alors qu’elles appartiennent à une même<br />

DR<br />

DR<br />

entité et fabriquent la même chose (pour<br />

bon nombre d’entre elles), l’organisation<br />

des équipes de la maintenance, l’exploitation<br />

de la GMAO, la gestion de l’outillage<br />

et des pièces détachées, l’historique<br />

des interventions mais aussi les<br />

coûts d’intervention et les investissements<br />

alloués à la maintenance diffèrent<br />

tellement. « À la suite de ce travail d’observation<br />

et de la réalisation d’un audit,<br />

j’ai proposé un plan en 2006 composé<br />

de quatre axes de développement, détaille<br />

Philippe Pluvinage. Ces axes concernent<br />

la sécurité – la maintenance étant l’activité<br />

soumise au plus fort taux de risques<br />

– les équipements avec l’harmonisation<br />

au sein de tous les sites du groupe d’un<br />

seul et même outil de GMAO, les coûts,<br />

lesquels ont nécessité un partage des<br />

données avec les services financiers et,<br />

enfin, l’organisation des équipes, du<br />

travail et des tâches à accomplir ».<br />

Instaurer un langage commun,<br />

avec une même langue<br />

et des références uniques<br />

Arrivé en 2005 au sein de Kerneos, le<br />

directeur technique avait pour mission,<br />

entre autres, de gérer l’ensemble des<br />

investissements au niveau mondial et la<br />

maintenance de manière séparée. Une<br />

partie des investissements est consacrée<br />

au maintien des équipements. Parmi ses<br />

interlocuteurs directs figuraient tout naturellement<br />

des responsables de maintenance<br />

ainsi que des responsables projets<br />

ou travaux neufs en exercice dans les<br />

usines de l’entreprise. L’objectif était<br />

clair : amener la maintenance à bon<br />

niveau et maîtriser les différents financements<br />

entrepris. La mission n’en<br />

demeurait pas moins compliquée mais le<br />

directeur technique est parvenu pendant<br />

cinq ans à mener à bien ces opérations ;<br />

« néanmoins, nous avons pensé qu’il était<br />

* Ingénieur et docteur en mécanique et génie des<br />

matériaux – il intervient à ce titre toujours à<br />

l’Ensam, Philippe Pluvinage s’est ensuite forgé<br />

une expérience industrielle de taille dans<br />

des secteurs aussi divers que les composites,<br />

la sidérurgie, la papeterie et le verre.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 32

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