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Dossier management<br />
Retour d’expérience<br />
Organisation de la maintenance<br />
à distance – le cas d'un industriel<br />
Disposant de plusieurs unités de production à travers le monde, la<br />
société Kerneos (groupe Materis) a dû revoir l’organisation de ses<br />
services de maintenance. Une impressionnante démarche de mutualisation<br />
des données a donc été menée sur le terrain et a donné naissance<br />
à des outils innovants destinés à optimiser et pérenniser la gestion<br />
multi-site de la maintenance.<br />
Être une multinationale ne présente<br />
pas que des avantages. L’implantation<br />
d’une entreprise dans un maximum<br />
de marchés dans le monde et la dispersion<br />
des sites de production aux quatre<br />
coins de la planète exige une organisation<br />
de la maintenance forte, précise et<br />
scrupuleusement appliquée à la lettre.<br />
Aucun groupe international n’échappe à<br />
la règle, à plus forte raison si les usines,<br />
à l’image de Kerneos, produisent à la fois<br />
en Europe, en Amérique du nord et du<br />
sud, en Afrique du Sud ainsi qu’en Chine.<br />
Pourtant, une démarche d’harmonisation<br />
de la maintenance a permis de réunir et<br />
de faire communiquer tous les sites – ou<br />
presque puisque la démarche est toujours<br />
en cours de réalisation. Mais les bases<br />
sont posées et les outils mis en place ont<br />
permis d’obtenir des résultats impressionnants.<br />
Plus impressionnant encore :<br />
les responsables de maintenance mais<br />
également les techniciens sont pleinement<br />
impliqués dans la démarche entreprise<br />
depuis 2006 par Philippe Pluvinage ;<br />
en réalité, le nouveau directeur technique<br />
fraîchement arrivé en 2005 après<br />
avoir fait ses premières armes dans la<br />
recherche fondamentale* a passé un an<br />
à observer.<br />
Observer quoi ? L’organisation de la<br />
maintenance à travers les différents sites<br />
de production du groupe. Naviguer de<br />
sites en sites, recueillir un maximum<br />
d’informations, en tirer le meilleur et<br />
noter les bonnes pratiques employées<br />
dans certaines unités... en un mot :<br />
comprendre. Comprendre comment fonctionne<br />
chacune de ces usines, pourquoi,<br />
alors qu’elles appartiennent à une même<br />
DR<br />
DR<br />
entité et fabriquent la même chose (pour<br />
bon nombre d’entre elles), l’organisation<br />
des équipes de la maintenance, l’exploitation<br />
de la GMAO, la gestion de l’outillage<br />
et des pièces détachées, l’historique<br />
des interventions mais aussi les<br />
coûts d’intervention et les investissements<br />
alloués à la maintenance diffèrent<br />
tellement. « À la suite de ce travail d’observation<br />
et de la réalisation d’un audit,<br />
j’ai proposé un plan en 2006 composé<br />
de quatre axes de développement, détaille<br />
Philippe Pluvinage. Ces axes concernent<br />
la sécurité – la maintenance étant l’activité<br />
soumise au plus fort taux de risques<br />
– les équipements avec l’harmonisation<br />
au sein de tous les sites du groupe d’un<br />
seul et même outil de GMAO, les coûts,<br />
lesquels ont nécessité un partage des<br />
données avec les services financiers et,<br />
enfin, l’organisation des équipes, du<br />
travail et des tâches à accomplir ».<br />
Instaurer un langage commun,<br />
avec une même langue<br />
et des références uniques<br />
Arrivé en 2005 au sein de Kerneos, le<br />
directeur technique avait pour mission,<br />
entre autres, de gérer l’ensemble des<br />
investissements au niveau mondial et la<br />
maintenance de manière séparée. Une<br />
partie des investissements est consacrée<br />
au maintien des équipements. Parmi ses<br />
interlocuteurs directs figuraient tout naturellement<br />
des responsables de maintenance<br />
ainsi que des responsables projets<br />
ou travaux neufs en exercice dans les<br />
usines de l’entreprise. L’objectif était<br />
clair : amener la maintenance à bon<br />
niveau et maîtriser les différents financements<br />
entrepris. La mission n’en<br />
demeurait pas moins compliquée mais le<br />
directeur technique est parvenu pendant<br />
cinq ans à mener à bien ces opérations ;<br />
« néanmoins, nous avons pensé qu’il était<br />
* Ingénieur et docteur en mécanique et génie des<br />
matériaux – il intervient à ce titre toujours à<br />
l’Ensam, Philippe Pluvinage s’est ensuite forgé<br />
une expérience industrielle de taille dans<br />
des secteurs aussi divers que les composites,<br />
la sidérurgie, la papeterie et le verre.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ JANVIER, FÉVRIER, MARS 2013 ➤ PAGE 32