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N° <strong>106</strong><br />
JUILLET - AOÛT 2010<br />
Rédaction, administration<br />
et service des abonnements:<br />
Promoédition SA<br />
35, rue des Bains<br />
Case postale 5615<br />
1211 Genève 11<br />
Tél. +41 (0)22 809 94 60<br />
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www.heure-suisse.com<br />
Editeur délégué et<br />
directeur de la publication:<br />
Roland Ray<br />
Rédacteur en chef:<br />
Thierry Brandt<br />
t.brandt@heure-suisse.com<br />
Cahier joaillerie:<br />
Odile Habel<br />
Ont collaboré à ce numéro:<br />
Marco Barbera, Danièle Chambas,<br />
Cristina d’Agostino, Jean-Louis Felfli,<br />
Grégoire Gonthier, Joël A. Grandjean,<br />
Secrétaire de rédaction:<br />
Viviane Cattin<br />
Création et réalisation:<br />
Atelier Promoédition<br />
Production:<br />
Maryse Avidor<br />
Publicité:<br />
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Photolitho<br />
Promoédition<br />
Impression:<br />
SRO-Kundig / Genève-Châtelaine<br />
Diffusion:<br />
Suisse: Naville, Relay, Kiosk AG<br />
France: Relay, Relais H. Maisons de la Presse<br />
Allemagne: Relay, Special Interest, IVP<br />
Benelux: Press Shops<br />
Canada: Relay<br />
Assistant de diffusion: Fernand Widmer<br />
f.widmer@promoedition.ch<br />
Tirage 2010:<br />
Edition suisse: 22 800 ex.<br />
Edition allemande: 16 100 ex.<br />
Tirage augmenté pour les éditions Spécial SIHH<br />
et Spécial Baselworld<br />
ISSN 1661-1810<br />
SUISSE<br />
Prix au numéro:<br />
12 CHF / 7 EUR / 9.50 CAD<br />
Abonnement:<br />
6 numéros 60 CHF / 50 EUR / 75 CAD<br />
12 numéros 110 CHF / 90 EUR / 140 CAD<br />
<strong>Heure</strong> Suisse fait partie du réseau<br />
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© 2010, Promoédition SA<br />
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toutes ses formes éditoriales ou électroniques.<br />
MADOFF, KERVIEL ET LES<br />
HORLOGERS Il me revient à l’esprit<br />
une récente discussion – de bistrot certes,<br />
mais entre gens de bonne compagnie,<br />
experts patentés et intellectuels de bon<br />
niveau – à propos des turpitudes de<br />
Bernard Madoff, de Jérôme Kerviel et, plus<br />
généralement, sur le rôle des grandes<br />
banques et des agences de notation dans la<br />
crise financière actuelle. Le propos était de<br />
savoir comment on en était arrivé là, comment<br />
des gens aussi sérieux, clients et banquiers<br />
du monde entier appliquant des<br />
modèles scientifiques imparables, avaient<br />
pu laisser se développer sans broncher pendant<br />
vingt ans le système Madoff, comment<br />
un Kerviel avait pu prendre des<br />
risques aussi importants au sein de sa<br />
banque sans que les garde-fous ne jouent<br />
leur rôle. Bref, même après avoir retourné le<br />
problème pendant des heures, réévalué,<br />
soupesé encore et toujours toutes les hypothèses et probabilités, personne n’était parvenu<br />
à une conclusion satisfaisante quand, soudain, l’un des intervenants asséna la vérité<br />
suprême, indiscutable, insupportable en raison de son aveuglante évidence: «Tout cela et<br />
tout le reste n’a qu’une seule explication: la cupidité humaine», balança-t-il. D’un coup d’un<br />
seul, le silence se fit avant que l’assemblée ne s’engage dans une tout autre discussion. La<br />
cupidité! Une réponse tellement simple qu’elle insultait l’intelligence du noble aréopage. Et<br />
pourtant. Par la suite, je n’ai pu m’empêcher de me demander si ce péché capital n’était pas<br />
également à l’origine des errances de certains horlogers ces derniers mois et si l’obsession<br />
de la maximisation des profits ne conduisait pas à des erreurs stratégiques dangereuses…<br />
La réponse est dans la question. Cela dit, dans le domaine horloger comme dans d’autres,<br />
il existe des acteurs qui pensent différemment, qui réfléchissent en termes de responsabilité<br />
sociale, environnementale et de développement durable. C’est eux que nous avons<br />
choisi de mettre en valeur et de défendre, non seulement dans cette édition mais dans toutes<br />
celles qui suivront. Christopher Cordey, le consultant que nous avons interviewé, a raison:<br />
dans le secteur du luxe, qu’il soit horloger, bijoutier ou joaillier, les marges sont telles<br />
que beaucoup d’entreprises peuvent se permettre un petit effort, en pensant peut-être un<br />
peu moins à leurs actionnaires et un peu plus à tous les partenaires concernés par le processus<br />
de production.<br />
Thierry Brandt, rédacteur en chef<br />
© Karine Bauzin<br />
ÉDITOHEURE<br />
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