Heure Schweiz Nr. 106

FOCUSHEURE
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MARVIN SANS COMPLEXE
Depuis que Cécile et Jean-Daniel Maye ont racheté cette entreprise
neuchâteloise moribonde, il souffle un petit air printanier et très agréable sur Marvin. La maison est petite, mais
ambitieuse et, surtout, décomplexée. Par Thierry Brandt
Allez faire un petit tour sur le site internet de la marque
(www.marvinwatches.com) et vous verrez tout de suite
de quoi il en retourne. Il y est, bien sûr, question de
montres et de collections, mais de plein d’autres choses aussi.
Vous pourrez, par exemple, tester votre humeur ou alors découvrir
la vie de ceux qui «font partie de la famille», autrement dit
ceux qui ont acheté une montre comme Kevin et Francis
Mitchell de Dundee, en Ecosse. Bref, c’est décontracté, original
et vivant, comme sur les meilleurs sites communautaires dont
celui-ci est clairement inspiré. Et ce n’est pas tout: d’ici peu, les
clients pourront utiliser les services d’une e-boutique pour
passer commande. Tant qu’on y est et qu’on est une marque en
pleine renaissance, branchée sur la modernité, autant utiliser
Cette esquisse donne une idée de ce que sera le chrono Sébastien Loeb chez Marvin.
En bas, le régulateur de la nouvelle collection Malton.
toutes les possibilités qu’offre le Net. «C’est comme cela que
nous voyons notre marque, classique mais moderne, avec des
côtés surprenants et décalés. Nous ne cherchons pas à nous
positionner en fonction des concurrents mais en étant nousmêmes»,
résume la vibrionnante Cécile Maye.
Bref, pour faire une comparaison audacieuse, Marvin voudrait
être un peu à l’horlogerie ce que Mac et Apple sont à l’informatique.
«J’aime bien cette image, mais je l’emploie en toute
modestie. Effectivement, Apple ne détient peut-être que 6% du
marché des ordinateurs mais joue un rôle de leader, de prescripteur»,
confie Cécile Maye.
Ce que l’on note également d’emblée chez Marvin, c’est la
cohérence des collections et leur déclinaison aussi bien dans le
quartz que dans le mécanique – avec des mouvements ETA,
Ronda et Sellita –, et toujours dans une gamme de prix soigneusement
étudiée. La marque est clairement positionnée dans le
segment moyen, avec des prix s’échelonnant de 540 francs,
pour les modèles quartz, à 3500 francs pour les automatiques.
«Aujourd’hui, il y a autant de gens qui veulent du quartz que
du mécanique. J’en ai marre de ces terroristes qui nous
condamnent a priori parce que nous ne serions pas des
horlogers. C’est absurde et cela ne correspond à plus rien! Nous,
nous voulons que chacun puisse se faire plaisir en achetant une
Marvin, quelle qu’elle soit. Et nous nous attachons à ce qu’elles
soient aussi belles et bien terminées les unes que les autres»,
poursuit Cécile Maye.
L’un des grands coups de l’année 2010, c’est l’arrivée dans
l’équipe, en tant que consultant, d’un autre personnage
bouillonnant de l’horlogerie suisse, Jean-François Ruchonnet
himself. Lequel, avec le concours du designer Sébastien Perret,
a supervisé la conception de la collection Malton. Une vraie
réussite, il faut le dire. C’est également lui qui a permis à Cécile
et Jean-Daniel Maye de rencontrer Sébastien Loeb, sextuple
champion du monde de rallye WRC. Lequel aura bientôt son
propre chrono chez Marvin. Ce sera, à n’en pas douter, le hit de
l’automne. D’autant que la pièce, que nous avons découverte
sous forme d’esquisse, s’annonce super bien lookée: vive,
sportive mais sans fioritures.
Forte de tous ces éléments positifs,
Marvin, qui fête cette année son
150e anniversaire, peut
partir à la conquête du
monde à fond la
caisse. ■