Heure Schweiz Nr. 106

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RETOUR DANS LES ANNÉES 80:
UNE PENSÉE POUR LES SOUS-TRAITANTS
C’est désormais certain: après l’annonce des derniers chiffres de l’association
faîtière des horlogers suisses, l’éclaircie s’annonce et il faut s’en réjouir. Mais après dix-huit mois de difficultés, le réveil
donne un peu le mal de tête, un peu comme une gueule de bois après la fête. Par Jean-Louis Felfli et Marco Barbera*
Grâce à la nouvelle portance économique qui s’est quelque
peu affermie, le nouveau paysage du monde horloger
apparaît comme transformé, voire même déformé.
D’autres observateurs n’iraient pas jusqu’à cette affirmation,
car à l’analyse microéconomique, le maillage spécifique au
monde horloger suisse semble être devenu plus clair et moins
encombré. Toutefois, ce gain en netteté semble être payé par
une catégorie d’acteurs bien spécifique du monde horloger.
Nous ne parlons pas ici de quelques marques ou sociétés
horlogères anémiques pour lesquelles la «crise» n’a fait que
précipiter les choses, mais bien d’un pan entier d’acteurs sans
nom ni grade que nous pouvons injustement appeler les soustraitants.
Comme dans bien des cas à l’intérieur de microcosmes, la
«biodiversité» horlogère a été atteinte et fragilisée dans la
strate des «petits». En effet, pendant ces nombreux mois de
stress horloger, les capitaines de manufactures ont dû acquérir
Pour tous les sous-traitants et fournisseurs de l’horlogerie,
l’après-crise est encore synonyme de gueule de bois.
des réflexes de survie qui ont fait évoluer radicalement leurs
biotopes. Pendant toutes ces années passées à externaliser
outrancièrement de la production et du service afin d’atteindre
des ratios dignes du top 100 au NASDAQ (antérieurs aux années 80),