Heure Schweiz Nr. 106

JOAILLERIEHEURE
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DIALOGUE ENTRE BIJOUX ET MINÉRAUX
Les bijoux et les minéraux se donnent la réplique au Musée Barbier-Mueller,
jusqu’au 15 septembre, dans le cadre de l’exposition «Bijoux de l’homme, bijoux de la terre». Par Odile Habel
un dialogue étonnant entre
minéraux et parures ethniques
C’est
que le Musée Barbier-Mueller a
mis en scène, présentant quelque deuxcents
bijoux de toutes les époques et de
tous les continents, auxquels répondent
des minéraux multicolores aux formes
insolites.
Cette exposition est née de deux passions:
celle du Musée Barbier-Mueller
pour les bijoux, à qui on doit la très belle
exposition «Parure» en 1994, et celle
d’Alexis, petit-fils des fondateurs du
musée, Jean Paul et Monique Barbier-
Mueller, qui s’est très jeune intéressé aux
minéraux. Fasciné par l’étrangeté de certains
spécimens et par leurs couleurs
somptueuses, il a créé une collection qui
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allie beauté et rareté. Composée de matériaux
bruts, de coquillages et de pierres
semi-précieuses, elle dévoile des ornements
à l’aspect primitif, polis par les
siècles. Chacun des bijoux raconte une
histoire. Celle des hommes qui les ont
façonnés et portés.
L’exposition, qui comprend 45 bijoux et
45 minéraux, montre que les populations
d’Afrique, d’Asie ou des Amériques ont
peu utilisé les pierres semi-précieuses
dont raffolait l’Antiquité, même s’il existe
les colliers de la civilisation de Chavin,
au Pérou, constitués de boules de cristal
de roche, confectionnés sans l’aide d’outils
en métal et vieux de trois-mille ans.
Derrière la beauté des bijoux, de nombreuses
questions se profilent. Pourquoi
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les mêmes civilisations des Andes, disposant
à profusion de cristaux d’améthyste,
ne les ont-elles pas utilisés ? Pourquoi les
Congolais n’ont-ils jamais incorporé
l’amazonite, plus dure et d’un bleu-vert