Journal asmac No 1 - février 2022
Norme - A propos de vis et de légumes Psycholeptiques - Gestionnaire de son propre sommeil Démence - Dépistage précoce dans la pratique Politique - Gel des admissions: l’énigme
Norme - A propos de vis et de légumes
Psycholeptiques - Gestionnaire de son propre sommeil
Démence - Dépistage précoce dans la pratique
Politique - Gel des admissions: l’énigme
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Politique<br />
d’une vidéoconférence à laquelle étaient<br />
invités les cantons, la Conférence des<br />
directrices et directeurs cantonaux de la<br />
santé (CDS), l’association des Hôpitaux<br />
H+, les associations faîtières des assureurs-maladie<br />
santésuisse et curafutura,<br />
l’Observatoire suisse de la santé (Obsan),<br />
le Bureau de conseil pour les questions<br />
économiques, environnementales et sociales<br />
(BSS) et, après plusieurs demandes – la<br />
FMH et l’<strong>asmac</strong>.<br />
Il est urgent d’agir …!<br />
Après la séance, les participants ont pu<br />
s’exprimer sur la méthode pour déterminer<br />
les taux d’approvisionnement imaginée<br />
par Obsan et BSS. Dernier délai pour la<br />
prise de position: vendredi 7 janvier <strong>2022</strong>.<br />
Ce n’est que grâce à l’insistance de la FMH<br />
et de l’<strong>asmac</strong> que le délai a été prolongé<br />
d’une semaine. «Malgré cela, le temps disponible<br />
pour étudier en détail ces documents<br />
complexes était très limité. Aussi en<br />
raison des fêtes de fin d’année», explique<br />
Sarina Keller.<br />
Dans sa prise de position, l’<strong>asmac</strong> a<br />
d’ailleurs critiqué la procédure hâtive sur<br />
cette question si importante pour les<br />
membres. D’autant plus que le jour de la<br />
séance d’information mentionnée, les entretiens<br />
préliminaires avec les sociétés de<br />
discipline, qui sont essentiels pour le développement<br />
de la méthode, n’avaient pas<br />
tous eu lieu. L’association a aussi exprimé<br />
son incompréhension face à la décision de<br />
ne pas mettre en consultation l’ordonnance<br />
du DFI relative aux taux d’approvisionnement<br />
régionaux par discipline médicale.<br />
Qu’est-ce qui fait partie de quoi?<br />
Pour mieux comprendre les autres points<br />
critiqués, il vaut la peine de porter un regard<br />
sur les éléments-clés de la méthode<br />
de calcul. Divers problèmes apparaissent<br />
alors:<br />
– Disciplines: leur attribution ou délimitation<br />
place en particulier les services<br />
ambulatoires des hôpitaux, mais aussi<br />
les cabinets de groupe multidisciplinaires<br />
devant un défi considérable,<br />
étant donné que la discipline du médecin<br />
traitant n’est pas explicitement saisie<br />
dans les bases de données utilisées.<br />
Le regroupement de la médecine interne<br />
générale avec les médecins praticiens<br />
et la médecine tropicale et médecine<br />
des voyages a notamment suscité<br />
l’irritation lors de la discussion menée<br />
par le Comité directeur de l’<strong>asmac</strong>.<br />
«Comme la situation de travail présente<br />
d’importantes différences, on ne peut<br />
pas mettre tout le monde dans le même<br />
panier», argumente Sarina Keller. Le fait<br />
de ne pas tenir compte des formations<br />
approfondies a aussi suscité l’étonnement,<br />
«car parmi ces filières figurent<br />
certaines importantes dont la répartition<br />
géographique devrait être prise en<br />
compte. De tels aspects doivent impérativement<br />
faire l’objet de discussions<br />
avec les sociétés de discipline concernées.»<br />
– Besoin: un modèle de régression régional<br />
est utilisé pour estimer le besoin en<br />
prestations. Il tient compte de plusieurs<br />
variables explicatives pour représenter<br />
les écarts régionaux au niveau du besoin.<br />
Par exemple l’âge, le sexe, la morbidité<br />
et la nationalité. Le modèle est donc<br />
capable d’identifier les différences en<br />
matière de besoin entre les régions. Ce<br />
qu’il ne sait par contre pas faire, c’est déterminer<br />
le besoin dans une région,<br />
voire même dans toute la Suisse. La<br />
question de savoir comment les lacunes<br />
en matière d’approvisionnement, en<br />
particulier dans les régions rurales où le<br />
nombre de cabinets baisse, et la demande<br />
croissante pour des prestations<br />
médicales compte tenu de l’évolution<br />
démographique seront prises en compte<br />
reste ouverte. Mis à part cela, le besoin<br />
peut varier selon le point de vue (patients,<br />
médecins, payeurs de primes, politique,<br />
etc.).<br />
– Taux d’approvisionnement: ils résultent<br />
de la division du volume de prestations<br />
effectif par le volume de prestations<br />
ajusté. Pour ce faire, le besoin, qui se réfère<br />
à une population régionale définie,<br />
est calculé sur la base des flux de patients<br />
observés pour la région d’implantation<br />
des fournisseurs de prestations.<br />
Le taux d’approvisionnement n’est pas<br />
défini s’il n’existe pas d’offre de prestations<br />
d’une discipline dans une région<br />
d’implantation. Sarina Keller ajoute que<br />
le terme «région» est utilisé dans différents<br />
contextes dans les documents mis<br />
à disposition. «Pour les petites disciplines,<br />
les régions pour les taux d’approvisionnement<br />
correspondent aux cantons,<br />
pour les grandes aux districts. Il est<br />
prévu d’offrir des solutions alternatives<br />
aux cantons qui souhaitent un découpage<br />
différent.» En Suisse centrale, le<br />
canton d’Uri correspond à un seul<br />
district. «<strong>No</strong>us nous demandons si une<br />
telle approche est appropriée et s’il ne<br />
faudrait pas aussi prendre en considération<br />
les facteurs géographiques – par<br />
exemple en divisant les régions de montagne<br />
en plus petites régions pour tenir<br />
compte des longs déplacements.»<br />
Et le coronavirus arriva ...<br />
Un autre point problématique pour l’<strong>asmac</strong><br />
est de se limiter à une seule année de<br />
référence (2019) pour les considérations et<br />
calculs. «Les médecins dans le secteur de<br />
la médecine intensive par exemple se sont<br />
retrouvés en 2020 et 2021 dans une situation<br />
inédite en raison de la pandémie»,<br />
souligne Sarina Keller. Sur le principe: on<br />
ne sait pas comment les changements<br />
continuels dans le secteur de la santé seront<br />
pris en compte. «En particulier dans<br />
le paysage hospitalier, en raison du déplacement<br />
des prestations du secteur stationnaire<br />
vers le secteur ambulatoire ou pour<br />
la (nouvelle) définition de régions sanitaires.»<br />
On ne sait pas non plus comment les<br />
cantons aborderont le nouveau pilotage<br />
des admissions et comment ils souhaitent<br />
se coordonner et impliquer les sociétés<br />
cantonales de médecine et l’<strong>asmac</strong>. Un<br />
sondage auprès des sections de l’association<br />
montre cependant qu’à l’heure actuelle,<br />
il ne se passe pas grand-chose à ce<br />
niveau-là. Sarina Keller a de toute manière<br />
«de sérieux doutes quant à la capacité de<br />
tous les cantons à satisfaire aux exigences<br />
posées compte tenu de leur diversité en ce<br />
qui concerne la taille et la structure de<br />
leurs appareils administratifs. Et cela de<br />
manière à ce que pour l’ensemble de la<br />
Suisse, le résultat réponde à l’exigence<br />
d’un traitement professionnel et équitable<br />
de tous les médecins demandant une admission.»<br />
A cet égard, l’<strong>asmac</strong> pense ici d’une<br />
part au surcroît de bureaucratie dans les<br />
administrations cantonales qui nécessitera<br />
la plupart du temps des ressources en<br />
personnel et financières supplémentaires,<br />
ce qui entraînera des coûts additionnels<br />
dans le secteur de la santé – donc le<br />
contraire de l’objectif visé par le pilotage<br />
des admissions. D’autre part, nous<br />
sommes déjà aujourd’hui préoccupés par<br />
la charge de travail supplémentaire résultant<br />
des nouvelles tâches administratives<br />
à laquelle les employeurs et employés du<br />
secteur de la santé devront faire face.<br />
Pour en savoir plus sur le sujet: vsao.ch/fr/<br />
politique/pilotage-des-admissions.<br />
@vsao<strong>asmac</strong><br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/22 7