25.07.2022 Views

Panorama de presse quotidien du 25 07 2022

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Presse écrite<br />

FRA<br />

Famille <strong>du</strong> média : PQN<br />

Edition : 22 juillet <strong>2022</strong> P.18-18<br />

(Quotidiens nationaux)<br />

Journalistes : LAURENCE<br />

Périodicité : Quotidienne<br />

Audience : <strong>25</strong>72000<br />

GIRARD<br />

Nombre <strong>de</strong> mots : 973<br />

Sujet <strong>du</strong> média :<br />

Actualités-Infos Générales<br />

p. 1/1<br />

Vendanges :la Champagne mise<br />

sur un ren<strong>de</strong>ment record en <strong>2022</strong><br />

Fixée à 12000 kilos <strong>de</strong> raisin à Thectare, la pro<strong>du</strong>ction est au plus haut<br />

<strong>de</strong>puis 2008, afin <strong>de</strong> reconstituer les stocks après <strong>de</strong>ux années agitées<br />

Dans<br />

moins d’un mois,<br />

les premiers coups <strong>de</strong><br />

sécateur <strong>de</strong>vraient<br />

être donnés dans le vi<br />

gnoble champenois. Pour l’heure,<br />

les vignerons <strong>de</strong> la région ont le<br />

moral au beau fixe en observant<br />

l’état <strong>de</strong> leurs parcelles. Même<br />

s’ils restent pru<strong>de</strong>nts, tant la mé<br />

téo joue parfois <strong>de</strong>s tours penda<br />

bles. « Aujourd’hui, il pleut, donc<br />

rtous sommes contents. Nous vi<br />

vons <strong>de</strong>s situations extrêmes.<br />

En 2021,ilya eu beaucoup d’eau et<br />

<strong>de</strong> maladies. Cette année, c’est l’in<br />

verse, ily a beaucoup <strong>de</strong> soleil et <strong>de</strong><br />

chaleur, ce qui estfavorable à la vi<br />

gne, même si, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 38 °C à<br />

39 °C, les raisins peuvent griller»,<br />

explique Maxime Toubart, prési<br />

<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> Syndicat général <strong>de</strong>s vi<br />

gnerons <strong>de</strong> la Champagne. Même<br />

l’épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> gel <strong>du</strong> mois d’avril,<br />

qui avait suscité <strong>de</strong>s craintes, n’a<br />

finalement pas fait trop <strong>de</strong> dégâts.<br />

Lors <strong>de</strong> la traditionnelle réunion<br />

entre vignerons et maisons <strong>de</strong><br />

champagne, organisée le 20 juillet,<br />

pour déci<strong>de</strong>r <strong>du</strong> ren<strong>de</strong>ment avant<br />

la vendange, les violons se sont<br />

donc vite accordés. II a été fixé à<br />

12000 kg <strong>de</strong> raisins à l’hectare.<br />

«Un tel niveau <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment<br />

n’avait pas été fixé <strong>de</strong>puis<br />

quinze ans [<strong>de</strong>puis 2008]», souli<br />

gne David Chatillon, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

l’Union <strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong> champa<br />

gne. «La Champagne veut recons<br />

tituer ses stocks », affirme M. Tou<br />

bart, pour justifier ce niveau <strong>de</strong><br />

ren<strong>de</strong>ment quasi record. Le pré<br />

cieux vin à bulles champenois a,<br />

en effet, vécu <strong>de</strong>ux années agitées.<br />

En 2020, il a été fortement secoué<br />

par la crise sanitaire. Avec la fermeture<br />

<strong>de</strong>s bars et restaurants, la<br />

mise sur pause <strong>du</strong> transport aé<br />

rien et l’instauration <strong>de</strong>s mesures<br />

<strong>de</strong> confinement pour juguler la<br />

propagation <strong>du</strong> Covid-19, les ven<br />

tes ont plongé. Résultat : après <strong>de</strong>s<br />

discussions houleuses, le ren<strong>de</strong><br />

ment <strong>de</strong> la vendange avait été fixé<br />

à 8 000 kilos par hectare. Un crè<br />

ve-cœur pour certains vignerons,<br />

qui avaient dû laisser une partie <strong>de</strong><br />

la récolte dans les vignes, alors que<br />

la nature était généreuse.<br />

Amortir les chocs<br />

Le trou d’air fut <strong>de</strong> courte <strong>du</strong>rée.<br />

Après le creux <strong>de</strong> 2020 et ses<br />

244 millions <strong>de</strong> bouteilles com<br />

mercialisées, les bouchons <strong>de</strong><br />

champagne ont recommencé à<br />

sauter dès le déconfinement. Le<br />

Comité interprofessionnel <strong>du</strong> vin<br />

<strong>de</strong> Champagne, qui regroupe vi<br />

gnerons et maisons, fixa le ren<strong>de</strong><br />

ment <strong>de</strong> la vendange 2021 à<br />

10000 kilos par hectare. Las. Les<br />

aléas météorologiques et les atta<br />

ques <strong>de</strong> mildiou amputèrent le<br />

potentiel <strong>de</strong> récolte, qui tomba en<br />

moyenne à 7 500 kilos par hec<br />

tare. Certains vignerons <strong>du</strong>rent<br />

puiser dans leurs réserves pour<br />

atteindre le ren<strong>de</strong>ment fixé,<br />

quand d’autres ne réussirent pas<br />

à livrer les volumes escomptés.<br />

Vendanges maigrelettes, certes,<br />

mais année pétillante pour les<br />

ventes <strong>de</strong> champagne. Le chiffre<br />

d’affaires a battu, en 2021,un nou<br />

veau record, à 5,5milliards d’euros,<br />

à comparer aux 5 milliards d’euros<br />

atteints en 2019. Près <strong>de</strong> 320 mil<br />

lions <strong>de</strong> bouteilles ont été écou<br />

lées, dont 55 % hors <strong>de</strong>s frontières<br />

françaises, <strong>de</strong>s Etats-Unis au<br />

L’année 2021<br />

a été pétillante<br />

pour les ventes,<br />

mais sur fond<br />

<strong>de</strong> récoltes<br />

maigrelettes<br />

Royaume-Uni, en passant par le Ja<br />

pon ou la Belgique. Un flux qui a<br />

dépassé toutes les prévisions. Et a<br />

bousculé les entreprises. «Nous<br />

avons ven<strong>du</strong> 12 millions <strong>de</strong> bou<br />

teilles à la marque Nicolas<br />

Feuillatte en 2021, soit 800000 <strong>de</strong><br />

plus qu’anticipé. Nous avons dû<br />

puiser dans nos stocks. Nous som<br />

mes passés <strong>de</strong> 3,6 à 3 ans <strong>de</strong><br />

stocks », témoigne Christophe Jua<br />

rez, directeur général <strong>de</strong> Terroirs et<br />

vignerons <strong>de</strong> Champagne, entité<br />

née <strong>de</strong> la fusion <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux unions <strong>de</strong><br />

coopératives, propriétaire <strong>de</strong><br />

Feuillatte, Castelnau et Abelé.<br />

«Pour la Champagne dans son<br />

ensemble, le ratio <strong>de</strong> stock est<br />

passé <strong>de</strong>3,8 ans à 3,5 ans. Nous <strong>de</strong><br />

vons le reconstruire », estime<br />

M. Chatillon. Que les plus in<br />

quiets se rassurent toutefois : il<br />

reste 1,2milliard <strong>de</strong> bouteilles en<br />

cave. Pas <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> pénurie.<br />

Mais certaines marques seront<br />

peut-être allouées avec quelques<br />

restrictions selon les canaux <strong>de</strong><br />

distribution cette année. Car,<br />

comme tient à le rappeler M. Cha<br />

tillon, «ce que l’on entre en ven<br />

dange en <strong>2022</strong> nesera commercia<br />

lisé que dans trois à cinq ans». Or,<br />

la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> reste soutenue cette<br />

année. «Nous tablons sur une<br />

commercialisation <strong>de</strong>3<strong>25</strong> millions<br />

<strong>de</strong> bouteilles en <strong>2022</strong>, soit une pro<br />

gression <strong>de</strong> 2 % en volume», pré<br />

cise David Chatillon.<br />

Fidèle à un modèle qui a cons<br />

tmit la valorisation <strong>du</strong> vin à bulles,<br />

vignerons et négociants se sont<br />

donc enten<strong>du</strong>s, comme chaque<br />

année, pour établir un volume <strong>de</strong><br />

pro<strong>du</strong>ction compatible avec les<br />

prévisions <strong>de</strong> ventes et la néces<br />

sité <strong>de</strong> regarnir les stocks. Mais ils<br />

ont aussi ajouté, à partir <strong>de</strong> cette<br />

année, un nouvel outil <strong>de</strong> gestion<br />

<strong>de</strong>s volumes. «Les Champenois<br />

onttoujours su tirerparti <strong>de</strong>s crises.<br />

Nous avons décidé d’améliorer no<br />

tre système <strong>de</strong> réserve profession<br />

nelle», explique M. Chatillon.<br />

En clair, chaque vigneron peut<br />

détenir Téquivalent <strong>de</strong> 8 000 ki<br />

los <strong>de</strong> raisin en réserve. Une ma<br />

nière d’amortir les chocs <strong>de</strong> pro<br />

<strong>du</strong>ction ou <strong>de</strong> commercialisa<br />

tion. Cette réserve peut être libé<br />

rée pour atteindre le ren<strong>de</strong>ment<br />

fixé par l’interprofession. Mais<br />

si, une année, la récolte a été trop<br />

mauvaise et que le ren<strong>de</strong>ment<br />

n’a pas été atteint, l’agriculteur<br />

pourra bénéficier d’un complé<br />

ment <strong>de</strong> volume les <strong>de</strong>ux années<br />

suivantes. Un assouplissement<br />

qui concernera, dès cette année,<br />

ceux qui ont souffert d’une fai<br />

ble vendange en 2021. Ainsi, cer<br />

tains vignerons pourraient at<br />

teindre le ren<strong>de</strong>ment maximal<br />

fixé par le cahier <strong>de</strong>s charges <strong>de</strong><br />

l’appellation, soit 15 500 kilos par<br />

hectare, voire plus si une déroga<br />

tion est obtenue. En <strong>2022</strong>, le jus<br />

<strong>de</strong>vrait couler à flots dans les<br />

pressoirs champenois... ■<br />

LAURENCE<br />

GIRARD<br />

23<strong>25</strong>69 VIGNERONS - CISION 9047343600505<br />

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