RIVISTA DIOCESANA - Diocesi di Ventimiglia - San Remo
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at t i d e l Ve s c O V O<br />
Omelie<br />
Tout d’abord, sa conversion.<br />
Marie–Madeleine est la pénitente: elle apparait comme le modèle<br />
de la conversion. L’évangéliste Marc atteste que sept démons furent chassés<br />
d’elle, c’est-à-<strong>di</strong>re une multitude innombrables comprenant non seulement<br />
un usage déréglé de la sexualité, mais tous les désordres moraux qui assaillent<br />
l’homme. Si d’une part l’esclavage le plus grave existant au monde est<br />
celui du péché, d’autre part nous apprenons que l’homme est incapable de<br />
se libérer de ses échecs et de ses ambigüités. Reconnaître, accepter notre incapacité<br />
et la remettre au Seigneur c’est tout ce que nous pouvons faire. La<br />
pécheresse de l’Evangile se jette aux pieds de Jésus, les arrose de ses larmes,<br />
les essuie avec ses cheveux, les oint de parfum. Au-delà de ses fautes, dans<br />
l’expérience même de sa faiblesse, elle a la foi. Elle est persuadée que l’amour<br />
et la miséricorde du Seigneur sont plus grands, plus puissants que sa faute.<br />
Saint Grégoire le Grand, commente ainsi la scène évangélique : «<br />
Voyez quelle douleur consume cette femme qui ne rougit point de verser des<br />
larmes au milieu des joies d’un festin. Ses yeux avaient convoité toutes les<br />
jouissances de la terre, mais maintenant par la pénitence, elle en éteint le feu<br />
dans un déluge de larmes; elle avait fait servir ses cheveux à rehausser la beauté<br />
de son visage, elle s’en sert pour essuyer ses larmes... Elle avait employé<br />
les parfums pour donner à son corps une agréable odeur, et ce qu’elle avait<br />
honteusement pro<strong>di</strong>gué pour elle-même, elle en fait à Dieu un admirable<br />
sacrifice » (Saint Grégoire le Grand, Homélie sur les Evangiles, 33, 2).<br />
Notre foi ne commence pas avec notre conversion. Ce serait nous<br />
imaginer à tort, que tout dépendrait uniquement de nous. Avant même que<br />
nous connaissions Dieu, Dieu nous connaissait déjà. La Bible nous parle de<br />
son élection en ces termes : « En Christ, Dieu nous a élus avant la fondation<br />
du monde...» (Eph. 1.4). Dès le sein de notre mère, alors que nous n’étions<br />
qu’une masse informe, Dieu nous voyait et comptait nos jours. Qu’elle merveille<br />
!<br />
Marie-Madeleine, femme à la joie pascale. La vraie joie c’est l’aboutissement<br />
d’un parcours intérieur vers un bien impérissable. C’est le fruit<br />
d’une transformation intérieure qui nous amène à découvrir la véritable sagesse<br />
; c’est le résultat d’une libération intérieure, de l’esprit. La Madeleine<br />
jouissait déjà de cette grâce intérieure. Prisonnière auparavant du mal, dans<br />
son corps comme dans son âme, elle avait été guérie par l’action délivrante<br />
du Christ. La joie qu’elle possédait déjà devient pascale quand elle est appelée<br />
familièrement par son nom « Marie » et par sa réponse au Maître. Ainsi<br />
– relève notre Mgr Jean-Pierre Ravotti – « ce qui restait caché au regard se<br />
révèle par la grâce de la Parole accueillie dans la foi » (Ravotti - Boeuf, Sainte<br />
228 Rivista Diocesana n°3 - 2011