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volumes xlix. - Archive ouverte UNIGE

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XIV PROLEGOMENA.<br />

et du sang de Iesus Christ, et affranchis de la servitude de mort éternelle et damnation, nous allions là tous<br />

d'un consentement faire humble recognoissance d'une teUe grace et benefice si excellent, et recevoir les arres de<br />

nöstre salut et redemption, sçavoir est la nourriture spirituelle de nos âmes, représentée par les signes<br />

visibles de la nourriture du corps, glorifians et louans Dieu en céluy qui s'est offert en sacrifice pour abolir<br />

la memoire de nos transgressions? Cependant au lieu d'un tel accord, hélas, que voit-on auiourd'huy en<br />

plusieurs lieux, sinon une miserable dissipation à cause de ce miserable different que le diable a brassé pour<br />

nous desmembrer et deschirer par pieces? Les uns renouvellent les vieux abus, les autres se tienent à ce<br />

qu'en a dit le docteur Martin Luther: voire si opiniastrement que quand un Ange mesme descendrait du ciel,<br />

pour leur monstrer ce qu'on peut auiourd'huy requérir en la doctrine de ce bon personnage touchant ce<br />

Sacrement, ils n'en voudroyent croire et recevoir autre chose. Vray est que ce bon serviteur de Dieu a esté<br />

doué de • dons excellens, et qu'il a fait grand fruict pour son temps: mais ce n'est pas merveïUes si en ce<br />

commencement de la renaissance de la doctrine Evangelique, il n'a peu estre si bien résolu de tous les points<br />

de la religion, comme il eust peu estre s'il eust vescu iusques à present Qu'il n'ait eu vray sentiment des<br />

choses, si a: mais il ne s'est peu si bien expliquer qu'il eust peut estre bien voulu: et aussi ayant esgard à<br />

la rudesse et grand aveuglement dont le monde avoit esté rempli auparavant, il a laissé plusieurs ceremonies<br />

qui ne sont point auiourd'huy nécessaires en ceste grande clarté, et a seulement trassé et esbauché plusieurs<br />

points de la doctrine, qui maintenant sont polis en perfection. En après il y en a d'autres qui débatent pour<br />

la doctrine de Zuingle, les autres pour celle d'Oecolampade, sans peut estre entendre ce que ces bons serviteurs<br />

de Dieu ont voulu dire, lesquels sans l'ardeur de contention se fussent bien plus familièrement expliques, et<br />

s'ils vivoyent auiourd'huy, on cognoistroit par leurs escrits qu'ils n'ont iamais entendu le mystère de ce Sacrement<br />

autrement que nous faisons maintenant. Mais l'obscurité des temps les a aussi engardez de se pouvoir<br />

donner à entendre comme ils eussent bien voulu. Ainsi tandis que chacun s'obstine à maintenir l'opinion de<br />

cestuy-ci ou cestuy-là, l'ordonnance du Seigneur, qui est pure et simple, comme les Evangelistes et S. Paul<br />

nous l'ont tant bien et clairement descrite, selon qu'ils l'avoyent receu de l'autheur mesme, est mise à néant et<br />

vilipendée. Les uns prenent les mots cruement, sans y vouloir recevoir aucune figure : les autres par malice<br />

les destournent de leur vray sens: mais il y en a peu qui s'arrestent à l'intention de nostre Seigneur Iesus<br />

Christ, et qui regardent à la nature et vray usage des Sacremens: ains chacun veut mesurer les mystères de<br />

Dieu selon la capacité de son esprit, qui est tant estroite que rien plus : et selon cela on s'opiniastre pour<br />

maintenir sa fantasie et le songe de sa teste, sans regarder au detriment et scandale que les infirmes en<br />

reçoyvent, et sans porter reverence à Dieu, comme s'il n'estent pas suffisant de nous enseigner. Parquoy, mes<br />

frères en Iesus Christ, voyant l'envie et les calomnies que nous avons à soustenir pour ces differens, voire<br />

plus que pas une des autres Eglises, comme si nous maintenions une opinion particulière, et que nos Docteurs<br />

et Pasteurs nous enseignassent autre doctrine que celle que Iesus Christ mesmes nous a laissée, nous avons<br />

pensé qu'il viendroit bien à poind de mettre en lumière les Sermons de nostre fidèle Pasteur lean Calvin sur<br />

le dixième et onsieme Chapitre de la premiere Epistre de S. Paul aux Corinthiens, ou entre autres matières<br />

celle de la Cène est familièrement traittée. Vray est qu'en son Institution Chrestienne, et en un traitté qu'il a<br />

fait exprès de la Cène du Seigneur, et semblàblement en l'accord passé entre les Docteurs et Pasteurs dé<br />

l'Eglise de Zurich, et ceux de ceste cité de Geneve, touchant les Sacremens, leur nature et vray usage, on peut<br />

bien appercevoir qu'il ne derogue en rien à la pure et vraye ordonnance de nostre Seigneur Iesus Christ, et<br />

qu'il declare fidèlement ce qu'il nous convient sçavoir touchant ce Sacrement. Toutesfois par ce qu'il est plus<br />

familier en ses predications, il nous a semblé bon d'imprimer celles-ci, afin qu'il soit notoire à tous que nous<br />

portons autant d'honneur et de reverence à la Cène du Seigneur que nuls autres, et que nous y cerchons ce<br />

que Iesus Christ y présente, à sçavoir son corps et son sang en aliment de nos âmes: mais non pas d'une

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