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PSC 6-01 - FSP

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P s y c h o s c o p e 6 / 2 0 0 1 28/29<br />

jamais exactement de quelle intelligence<br />

il est question. Dans les tests de personnalité,<br />

si on prétend mesurer l’extraversion,<br />

il faut être sûr que la « mesure<br />

» obtenue est bien celle de l’extraversion<br />

telle que définie par Jung ou<br />

Eysenck… et sinon, laquelle ?<br />

Un grand nombre d’utilisateurs d’instruments<br />

de mesure psychologique<br />

confondent validité et fidélité. On se<br />

contente par exemple de savoir qu’une<br />

échelle de dépression mesure bien un<br />

état correspondant à la définition de ce<br />

concept, sans se préoccuper de savoir<br />

avec quelle précision elle le fait. Cela<br />

peut donner lieu à des confusions lorsqu’on<br />

mesure l’efficacité d’un traitement<br />

: si une échelle de dépression<br />

n’est pas précise, l’expérimentateur<br />

peut enregistrer et interpréter des différences<br />

qui seront mises sur le compte<br />

du traitement, alors qu’elles sont en fait<br />

dues à l’imprécision de l’instrument.<br />

Outre ces critères techniques, il existe<br />

aussi quelques critères d’apparence<br />

permettant de reconnaître un bon test :<br />

l’existence d’un manuel clair et complet<br />

est plutôt un bon signe. Celui-ci<br />

doit expliquer comment le test s’administre,<br />

comment on le « corrige » et il<br />

doit contenir des étalonnages divers,<br />

pas trop désuets et si possible adaptés à<br />

l’environnement dans lequel le test est<br />

utilisé. L’idéal est évidemment d’utiliser<br />

un test qui s’étalonne tout seul,<br />

mais il sera alors nécessairement informatisé.<br />

Comment faire pour vérifier les critères<br />

scientifiques « standard »?<br />

Un critère statistique comme la fidélité<br />

peut être calculé sur la base d’une centaine<br />

de passations. Un psychologue<br />

qui a fait passer un test pendant quelque<br />

temps pourrait déjà utiliser ces<br />

résultats pour mesurer lui-même la précision<br />

de son test, dans son environnement.<br />

Mais il ne fera ce travail que s’il<br />

possède les bases statistiques, l’ordinateur<br />

et le logiciel nécessaires à cette<br />

fin, et… s’il a le temps pour cela.<br />

En général, les praticiens n’ont pas le<br />

temps. Ils utilisent donc des tests<br />

«figés », je devrais dire «morts »,<br />

Roland Capel<br />

c’est-à-dire qui ne profitent pas des<br />

nouvelles passations pour se perfectionner<br />

et se mettre à jour.<br />

En quoi consisterait cette mise à jour ?<br />

De temps en temps, il faut rafraîchir les<br />

étalonnages et vérifier la fidélité, car<br />

celle-ci est aussi fonction du type de<br />

population qui passe le test. Un test ne<br />

devrait jamais être considéré comme<br />

achevé. Il doit vivre et évoluer avec la<br />

pratique de son utilisateur. Ses caractéristiques<br />

doivent être adaptées en fonction<br />

de son utilisation : non seulement<br />

du point de vue de l’étalonnage, mais<br />

aussi du point de vue de sa structure<br />

«intime », car n’oublions pas qu’un<br />

test est construit sur la base de résultats<br />

obtenus sur un groupe donné, à un<br />

moment donné, en un lieu donné. Rien<br />

n’indique que la structure d’un test<br />

demeurerait inchangée si on le reconstruisait<br />

à neuf sur la base de nouveaux<br />

résultats !<br />

C’est pourquoi j’ose affirmer qu’un test<br />

vendu à un office ou à une personne<br />

qui le range dans un tiroir ou l’installe<br />

sur son ordinateur est un test mort.<br />

L’étalonnage original cesse d’être adapté,<br />

certaines échelles ne servent plus à<br />

rien, d’autres mériteraient d’être développées,<br />

etc. Avec mon prédécesseur et<br />

maître Francis Gendre, nous construisons<br />

actuellement des tests évolutifs<br />

qui s’étalonnent au fur et à mesure de<br />

leur utilisation et dont la structure profonde<br />

pourra, elle aussi, évoluer au gré<br />

des passations futures.<br />

Mais quelqu’un doit bien effectuer ces<br />

travaux d’entretien ?<br />

Certes, et on ne peut pas l’exiger des<br />

praticiens. C’est pourquoi nous défendons<br />

l’idée de tests dont la correction<br />

serait effectuée de manière centralisée,<br />

via Internet, par des personnes chargées<br />

de la maintenance du système informatique<br />

et de l’évolution des instruments.<br />

C’est dans cette idée que nous projetons<br />

de créer un serveur accessible sur<br />

Internet qui fournira aux utilisateurs<br />

des mesures aussi précises et valides<br />

que possible, constamment mises à<br />

jour. Toutes les données reçues serviront<br />

à perfectionner les instruments.<br />

Notre projet n’est donc pas de vendre<br />

des logiciels, une activité qui donne<br />

bien trop de soucis autres que scientifiques,<br />

mais d’entretenir un service de<br />

correction utilisable par tous les praticiens<br />

qui ne craignent pas de « se brancher<br />

». Le test pourrait être passé en<br />

ligne et les résultats reviendraient automatiquement<br />

à l’expéditeur sous forme<br />

chiffrée, imprimables après avoir été<br />

introduits dans un fichier d’impression<br />

enregistré sur le disque dur de l’utilisateur<br />

(le système fonctionne déjà de<br />

manière artisanale avec les ORP du<br />

Valais).<br />

Photo: jls

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