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Inhaltsverzeichnis/Table des matières - Dr. Dieter Winkler Verlag

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Telle mère, tel fils ? Le bilan du règne de Marie-Thérèse<br />

au miroir <strong>des</strong> oraisons funèbres et <strong>des</strong> éloges en France<br />

PHILIPPE LOUPÈS<br />

Marie-Thérèse ou Joseph II ? La mère ou le fils ? Qui est le souverain exemplaire<br />

de l’époque moderne ? A qui donner la palme ? A cette question qui semble centrale<br />

pour la monarchie autrichienne, les historiens, les érudits, les plumitifs ont<br />

répondu en France de façon très variable. Pendant un siècle et demi, Joseph II<br />

semble avoir emporté la majorité <strong>des</strong> suffrages d’une historiographie « républicaine<br />

» dans l’âme, marquée par le positivisme. Digne émule de la philosophie et<br />

fils <strong>des</strong> Lumières, Joseph II avait gouverné ses Etats selon la raison, en cantonnant<br />

l’Eglise à sa juste place. Certes, les manuels mentionnaient sa mère Marie-<br />

Thérèse, mais uniquement pour avoir timidement amorcé les réformes que le fils<br />

mènera à bien ; il faut dire qu’elle était freinée qu’elle était par une bigoterie<br />

d’une autre époque, souvent qualifiée d’ailleurs d’espagnole. 1 En France, le discours<br />

universitaire a commencé à changer, dans les années soixante, en particulier<br />

avec Victor-Louis Tapié et François Bluche. En écho à l’œuvre monumentale<br />

que Voltaire avait consacrée au Roi-Soleil et à son influence continentale, le<br />

premier a publié un ouvrage au titre évocateur : L’Europe de Marie-Thérèse, du<br />

baroque aux lumières. 2 Dans son Despotisme éclairé le second s’acharne à renverser<br />

le courant qui a prévalu jusque là : « La postérité s’est montré fort indulgente<br />

pour le Habsbourg réformateur. Joseph II ne mérite à vrai dire « ni cet excès<br />

d’honneur, ni cette indignité » et, en outre, il n’incarne pas à lui seul le gouvernement<br />

<strong>des</strong> Lumières en terre danubienne. En Prusse, la monarchie éclairée a<br />

un chef unique, le vieux Fritz. A Vienne, elle doit son style à trois inspirateurs<br />

d’égale importance : Marie-Thérèse, Kaunitz et Joseph II ». 3<br />

Il est vrai que le dossier n’est pas clos. Il ne s’agit nullement ici de dresser<br />

un état <strong>des</strong> mérites, ni d’établir un classement, au demeurant dérisoire, en une<br />

démarche qui n’aurait rien d’historique. Simplement, le colloque autour de Joseph<br />

II est l’occasion de revisiter le duo mère-fils, avec un angle d’approche<br />

1 Signalons cependant un manuel célèbre, très classique, qui tient la balance presque égale entre<br />

Marie-Thérèse et Joseph II, avec un réel effort d’objectivité : Albert MALET, XVIII e<br />

siècle, Révolution,<br />

Empire (1715-1815), classe de première. Paris, Hachette, édition de 1926.<br />

2 Victor-Louis TAPIÉ, L’Europe de Marie-Thérèse, du baroque aux lumières. Paris, Fayard, 1973,<br />

400 p.<br />

3 François BLUCHE, Le <strong>des</strong>potisme éclairé. Paris, Fayard, 1968, p. 101. Voir le chapitre 3, Lumières<br />

viennoises.

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