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Adeline MARCHISIO

Adeline MARCHISIO - Institut des risques majeurs

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de connaissance et la même "proximité" par rapport au risque. La loi BACHELOT de 2003 prévoit àl'avenir de mettre en place des actions pour essayer de mieux informer les citoyens, et leur donnerl'occasion de s'exprimer et de débattre. Ce sera notamment le cas avec les Comités Locauxd'Information et de Concertation (CLIC). Toutefois, le principe de coopération, avec une égalitédécisionnelle entre tous les acteurs présents, n'a jamais été avancé. Les populations associées àces débats sont rarement entendues au même titre que les spécialistes ou les administratifs et élus.« Loin de garantir un vrai débat démocratique, les structures de concertation existantesaccompagnent sans la remettre en cause la gestion technocratique des risques. » 19Aujourd'hui, une alternative à la démarche démocratique traditionnelle se met lentement enplace pour élargir le débat notamment sur des sujets brûlants tels que les OGM, l'ESB ou lenucléaire, et intégrer de nouveaux partenaires ; ce sont les forums hybrides 20 où se discutent lesorientations à donner à la recherche et les modalités d'application des résultats obtenus. Chacunapporte des informations et des connaissances qui vont enrichir la discussion. « Il faut d'abordaccepter que le savoir des spécialistes ne soit pas le seul possible et, par voie de conséquence,reconnaître la richesse et la pertinence des savoirs élaborés par les profanes, et notamment par lesgroupes directement ou indirectement concernés par ces débordements. » Ces procéduresviennent enrichir les institutions politiques et scientifiques. Entre en action une démocratie que l'onpeut qualifier de "dialogue".Ces procédures de démocratisation de la décision pourraient être l'exemple à suivre enmatière de communication sur les risques, sans que ce sujet soit pour autant mis au même niveaud'incertitude que les grands débats actuels.Il serait intéressant de prendre les grands principes énoncés de ces forums pour ouvrir lesdébats et la réflexion sur la prévention des risques majeurs à la participation citoyenne. D'autantplus que les choix pris en terme de prévention des risques touchent directement la population.Celle-ci trouverait alors une place privilégiée dans le débat qui la concerne en premier lieu, etsurtout la possibilité de faire entendre parmi les organismes institutionnels ses attentes en lamatière.L'information préventive devrait donc être perçue plutôt comme un processus d'interaction etd'échange entre les diverses parties en cause. Les acteurs de la prévention pour les risquesmajeurs sont multiples et chacun d'entre eux, en livrant un discours sur les risques, contribuerait àl'élaboration d'une culture du risque et de sécurité.Pour associer tous les acteurs concernés à la réflexion et aux prises de décisions sur lagestion des risques majeurs, il est tout d'abord nécessaire d'adapter le langage technique et trèsspécialisé pour que les non-spécialistes puissent participer au débat. Il est toutefois difficile pources réseaux rodés à travailler seuls, entre spécialistes, de changer leurs habitudes.19 STRAPPAZZON Géraldine, L'information préventive en matière de risques majeurs, Mém. DEA Sciences de l'information et de lacommunication : Université Stendhal Grenoble III, 2004, pages 19 à 2120 CALLON Michel, LASCOUMES Pierre, BARTHE Yannick, Démocratisation de la culture du risque, Une alternative à ladémocratisation délégative : les forums hybrides, pages 101 à 104, in DUBOIS-MAURY Jocelyne, Les risques industriels ettechnologiques, La documentation française, 2002, 120 p. (Problèmes politiques et sociaux ; 882)<strong>MARCHISIO</strong> <strong>Adeline</strong> MASTER 2 Recherche "Sciences du Territoire" 15

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