Développement durable
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obstacles tarifaires constituaient une des barrières à l’entrée sur les marchés des<br />
technologies propres. En 2012, les dirigeants de l’APEC (coopération économique de<br />
la zone Asie-Pacifique) ont conclu un accord dans lequel les droits de douane ont été<br />
réduits pour 54 biens environnementaux d’ici la fin de l’année 2015 120 . Aujourd’hui,<br />
l’Union européenne et treize autres membres de l’OMC ont officiellement ouvert des<br />
négociations multilatérales sur la libéralisation des échanges commerciaux de biens<br />
environnementaux 121 . Ils veulent élargir la liste des biens environnementaux de l’APEC, et<br />
c’est pourquoi les premiers cycles de négociations se sont orientés sur de potentiels biens<br />
environnementaux 122 . Une fois qu’une liste de biens environnementaux sera arrêtée,<br />
l’accord devra prévoir les modalités de réduction des obstacles tarifaires et non-tarifaires<br />
au commerce et aux services.<br />
L’élimination ou la réduction des obstacles au commerce dans ce domaine sont<br />
bénéfiques pour l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique puisqu’ils<br />
permettent aux pays en développement d’acquérir des biens environnementaux à<br />
un moindre coût. De plus, le fait de libéraliser ces biens et services entraînera une<br />
concurrence plus vive et par là même une innovation technologique.<br />
153. Enfin, la question de l’interaction entre l’OMC et le système des Nations Unies<br />
sur le transfert de technologies est d’autant plus importante et souhaitable que seul<br />
l’accord ADPIC traite de la question des droits de propriété intellectuelle. Depuis le<br />
début des négociations sur les changements climatiques, les droits de propriété<br />
intellectuelle constituent un point d’achoppement entre les pays développés et ceux<br />
en développement. Pour les pays développés, la question des droits de propriété<br />
intellectuelle ne relève pas de la Convention climat mais uniquement de l’OMC, à la<br />
différence des pays en développement. Ces derniers les ont pendant longtemps envisagés<br />
comme une barrière au transfert de technologies, et ont proposé que soient mis en<br />
place des licences à coût réduit ou gratuites, des pools de brevets, une durée du brevet<br />
réduite, un partage des propriétés intellectuelles dans la recherche et développement,<br />
des licences obligatoires ou encore l’exclusion des brevets pour certaines technologies<br />
(voir partie 1 et partie 2).<br />
Lors de la Conférence de Cancun (COP17), le président de l’Équateur a déclaré que pour<br />
les pays en développement, l’un des moyens de rendre plus accessibles les technologies<br />
respectueuses de l’environnement était qu’elles « soient dans le domaine public » et non<br />
pas « couvertes par les droits de propriété intellectuelle » 123 .<br />
120 Déclaration des dirigeants de l’APEC - Liste des biens environnementaux - Annexe C.<br />
121 Déclaration commune relative au lancement des négociations en vue de la conclusion d’un<br />
accord sur les biens environnementaux, 8 juillet 2014, Genève.<br />
122 Le 2 e cycle de négociations (septembre 2014) portait sur les biens liés au contrôle de la pollution<br />
de l’air et à la gestion des déchets solides et dangereux. Le 3 e cycle (décembre 2014) portait<br />
sur les biens liés à la gestion des eaux usées et au traitement de l’eau, à l’assainissement de<br />
l’environnement et au nettoyage environnemental, et à la réduction du bruit et des vibrations.<br />
123 Discours de Rafael Correa, président de l’Équateur, allocution devant l’Assemblée<br />
générale - COP17.<br />
INPI – <strong>Développement</strong> <strong>durable</strong> et propriété intellectuelle – 145